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JE VIENS DE MATER UN FILM !

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Message par lessthantod Mar 19 Juil 2022 - 17:14

Je viens de mater Entre les murs ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 Entre_les_murs

Entre les murs de Laurent Cantet et François Bégaudeau est une succession de petites scénettes, de moments de vie entre les murs de la classe, de la cours d'école, de la salle des profs, aux réunions parents-profs, aux conseils de classe, aux conseils de discipline ... François Bégaudeau est donc ce professeur de français et professeur principal de 4°3, qui anime sa classe d'un collège en ZEP (Zone d'éducation prioritaire). Il évite tout cynisme et montre une vraie envie de remplir sa mission, faire tout son possible, avec pour seule limite, la réalité sociale des quartiers.

Entre les murs est le seul film sur l'école que je connaisse, dans lequel l'école n'est pas juste un décor de fond. C'est un vrai film sur l'école, on est en permanence dans l'école, dans un lieu de travail. Et comme dans la série The Wire, qui dans sa saison 4 s'attaque au système éducatif de Baltimore, François Bégaudeau nous montre les jeunes et les profs tels qu'ils sont, ni bons, ni mauvais et on se surprend à avoir de la sympathie et de l'empathie pour chacun d'entre eux. On se dit aussi qu'il ne manque pas grand chose pour que ça fonctionne, mais ...

Je me reconnais beaucoup en lui, car comme lui je suis un idéaliste. J'aime bien chambrer gentiment mes élèves et tout naturellement j'accepte qu'ils me chambrent en retour (toujours gentiment bien sûr). Mais effectivement, cette méthode a ses limites, elle ne fonctionne pas sur tous les élèves d'une classe et elle ne doit pas justifier l'injustifiable, ni nous pousser à accepter l'inacceptable. C'est là que la sanction doit tomber pour retrouver un environnement plus serein pour apprendre.

On pourrait aussi reprocher à François Bégeaudeau de manquer d'autorité, de trop laisser faire, mais n'oublions pas que nous sommes ici dans un établissement en ZEP. Il ne faut pas être trop laxiste bien sûr, mais trop de sévérité ne fonctionne pas non plus avec des élèves en grosses difficultés d'apprentissage et/ou de comportement (la plupart du temps ils cumulent les deux). C'est aussi dans ces moment là qu'on se rend compte, qu'enseigner dans un lycée ou un collège ce n'est pas pareil, qu'enseigner en centre ville ou en banlieue ce n'est pas pareil, qu'enseigner dans le public ou dans le privé ce n'est pas pareil ... C'est toute la complexité de ce métier, il n'y a pas de méthode clés en main et il n'y a pas deux classes qui se ressemblent.

L'élève nommée Esmeralda est la vraie star du film, elle est d'un naturel désarmant. Mais tous les jeunes du films sont formidables. Tous sans exceptions sont attachants et encore plus ceux qui rencontrent des difficultés pour apprendre. La bonne idée du réalisateur, c'est de prendre des jeunes qui viennent de ces quartiers-là et de leur demander de jouer leur propre rôle dans le film. Pour le proviseur et les professeurs, on sent qu'ils sont moins à l'aise devant la caméra. Il y a une certaine "gêne" d'être devant la caméra chez les adultes, qu'on ne ressent pas chez les jeunes. Et puis leurs discours sont trop convenus, trop récités pour qu'on y croit vraiment.

Centaines situations sont tout de même surjouées, comme le pétage de plombs du prof de techno en salle des profs et l'incident "pétasse" en classe. Voir un professeur perdre son contrôle comme ça, démissionner à la première difficulté rencontrée, ce n'est pas l'école que je connais moi. Pareil pour l'incident "pétasse" en classe, je n'imagine pas un professeur déraper à ce point devant des élèves et s'en sortir comme ça, comme si de rien n'était. Certaines situations ne sont tout simplement pas possibles dans la réalité, jamais un professeur ne quittera sa classe pour accompagner un élève jusqu'au bureau du proviseur. On ne laisse pas une classe sans surveillance et c'est le rôle du CPE et non du proviseur de prendre en charge un élève exclu de cours (et accompagné par le délégué de classe). Toujours dans les situations inimaginables, c'est inconcevable de voir deux délégués se comporter de la sorte, ricanant pendant un conseil de classe, sans qu'on les reprenne.

Les meilleurs passages du films sont clairement les situations jouées en classe, lorsque le professeur donne la parole aux élèves. C'est très convaincant, tout comme les passages lors du conseil de classe (hormis le comportement des deux élèves délégués) et en salle des profs (hormis le pétage de plombs du prof de techno). J'ai aussi beaucoup aimé le passage avec le professeur qui va l'encontre (sans connotation péjorative) des élèves dans la cours. Le film montre bien que dans la cours, c'est l'inversion des rapport de force. Le professeur est plus à l'aise dans sa classe, c'est lui qui dicte les règles du jeu. Dans la cours, il se retrouve sur le terrain de jeu des élèves et cette fois-ci, ce sont les élèves qui prennent le dessus sur lui. J'aime aussi beaucoup le dernier passage du film où le professeur fait le bilan de l'année avec les élèves. Là encore c'est très réaliste et on se rend bien compte, qu'on est pas loin de l'aveu d'échec avec de nombreux élèves. Ainsi, la toute dernière scène est très touchante avec l'élève qui se confie au professeur, pour lui dire qu'elle n'avait rien appris durant toute l'année, dans aucune matière ... c'est assez désarmant !

J'aime beaucoup François Bégaudeau, mon appréciation du film est peut être biaisée à cause de ça. Pour moi on est plus proche d'une fiction que d'un film documentaire. On accumule les situations d'échecs, les problèmes de comportement, les sanctions ... après c'est normal pour un besoin de dramaturgie, on ne va pas montrer un cours ou tout se passe bien, ça n'intéresserait personne. On peut se demander aussi si "y'en a qui veulent encore être prof après avoir vu ce film ?". Ma réponse est oui, mais j'aimerais le demander à tous ceux qui ne sont pas dans ce métier. J'espère quand même que le film donne envie d'être prof, pour aider les jeunes à évoluer dans leur vie.

Mais voilà, c'est le dur retour à la réalité, nous ne sommes pas en politique et il est statistiquement impossible que tous ces jeunes soient complètement "cons" ... et pourtant, la plupart semblent être condamnés d'avance. Pour certains, ils sortiront du système scolaire sans avoir acquis, ni les connaissances nécessaires pour s'épanouir dans leur vie future, ni les moyens d'acquérir ou de cultiver ce savoir. Mais ce qui est peut-être encore plus déprimant (et accablant), c'est de voir ces jeunes sortir du système scolaire sans la capacité de s'exprimer, condition indispensable pour développer une identité propre et pour communiquer avec les autres. Si seulement ils comprenaient l'utilité d'acquérir du savoir et si seulement l’éducation nationale sortait de son cadre habituel, en donnant plus de liberté aux professeurs, on casserait sans doute les murs.

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Message par lessthantod Jeu 21 Juil 2022 - 14:55

Je viens de mater L'Insoumise ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 L_insoumise

L'Insoumise de William Wyler, c'est le prix de consolation pour Bette Davis, après s'être fait "voler" le rôle de Scarlett O'hara (rôle qui lui était pourtant promis) par Vivien Leigh. Dans L'insoumise, Bette Davis joue le rôle principal de Julie Marsden, une héroïne "à priori" fort peu sympathique, comme Scarlett O'hara dans Autant en emporte le vent. Compte tenu du sacrifice qu'est capable de faire Julie Marsden dans L'insoumise, il est approprié de dire que Bette Davis aurait très bien pu endosser le rôle de Scarlett O'hara aussi ... et très probablement qu'elle aurait été parfaite dans ce rôle aussi.

Julie est sur le point de se marier au très beau, très riche et très puissant (et très bon) Preston Dillard (Henry Fonda), mais elle aime l’idée qu’elle peut encore faire tourner la tête de chaque jeune homme de la Nouvelle-Orléans. Sa cible préférée est le fringant Buck Cantrell (George Brent) qui n'est pas insensible à sa beauté. Preston quant à lui, préfère consacrer son temps à mener ses affaires, plutôt que de répondre au moindre de ses caprices. C’est une femme qui ne supporte pas, de ne pas être le centre de toutes les attentions. Ainsi, d’un geste audacieux, elle décide de porter une robe rouge à un bal qui impose à toutes les jeunes femmes célibataires de porter du blanc. Quand elle commet l'irréparable, alors que tout le monde lui implore de ne pas le faire, toute la haute société de la Nouvelle-Orléans l'évite aussi efficacement que si elle était une Amish. Julie poursuivra obstinément dans cette voie, ce qui va aboutir (après une série d'évènements que je ne dévoilerai pas ici) à beaucoup de tragédies (que je ne dévoilerai pas non plus).

Comme Scarlett O'hara, Julie Marsen est un personnage féminin moderne, affranchi et totalement libre, qui est la seule responsable de ses propres choix. Jamais durant tout le film, elle ne se laissera dicter sa conduite. Au contraire, elle s'amusera à défier toutes les conventions de son époque. Julie est ce personnage égoïste, ne reculant ni devant l'escroquerie ni devant le mensonge pour arriver à ses fins. Elle est tout aussi obstinée et méchante que Scarlett O’Hara ne pourrait jamais l’être, voire même plus. Contrairement à Julie, Scarlett ne violerait jamais délibérément le code vestimentaire pour porter cette robe rouge écarlate, lors d'un bal qui impose aux jeune filles célibataires de porter une robe blanche.

Sur le papier, Julie peut sembler être un personnage très caricatural et antipathique, mais Bette Davis arrive lui donner vie à l'écran. Non seulement elle lui donne toute sa crédibilité, mais elle réalise l'exploit de la rendre presque sympathique. C'est d'ailleurs pour ce rôle, qu'elle remporte son deuxième Oscar de la meilleure actrice. Fay Bainter quant à elle, dans le rôle de la tante de Julie, sera elle aussi nommée (sans l'emporter) dans la catégorie de la meilleure actrice dans un second rôle. Henry Fonda et George Brent quant à eux sont parfaits dans leurs rôles respectifs, mais ils ne sont que des faire-valoir pour Bette Davis, dans un film "véhicule à oscar" pour et au service de Bette Davis. Une autre performance que j’ai beaucoup aimé, c'est celle de Donald Crisp dans le rôle du médecin qui essaie combatte l'ignorance (et beaucoup de préjugés) de cette époque à la Nouvelle-Orléans. Tout le monde panique lorsque la fièvre jaune sévit, sauf lui.

Tout le film est marqué par la connaissance que nous avons de cette haute société sudiste esclavagiste, qui est sur le point de s’effondrer. Dans L'Insoumise, nous sommes une dizaine d'années avant les événements si bien racontés dans Autant en emporte le vent. Les deux films se complètent parfaitement et donnent une bonne vision globale de cette époque. Alors certes, les deux films ont pour point commun, de présenter une version un peu trop romantique de la haute société sudiste et une vision très édulcorée de l'esclavagisme, avec notamment le personnel de maison tous dépeints comme très satisfaits de leur sort. Les deux films partagent la responsabilité historique, de vouloir faire de cette vision édulcorée une réalité.

L'Insoumise fut le premier film de Bette Davis avec le réalisateur William Wyler, un réalisateur qu’elle admirait par-dessus tout. Et pourtant, elle n’était généralement pas très généreuse en éloges envers ses collègues, c'est le moins que l'on puisse dire. Tout mot gentil envers l’un d’entre eux était un évènement vraiment exceptionnel. Bette Davis était connue pour ses sautes d'humeurs et pour être très difficile à travailler avec, sur les plateaux. Apparemment, William Wyler connaissait la formule magique pour l'amadouer et pour la diriger comme il le souhaitait ... et le résultat en valait vraiment la peine. Alors certes, L'Insoumise n'est peut-être pas le meilleur film de Bette Davis (cf. All about Ève), mais c'est certainement l'un des tout meilleurs.
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Message par lessthantod Jeu 21 Juil 2022 - 19:56

Je viens de mater James et la Pêche géante ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 James_et_la_peche_geante

Je me souviens encore, quand enfant j'ai découvert pour la première fois L'étrange Noël de monsieur Jack ... quelle émerveillement ! Alors, est-ce un film de Tim Burton ou d'Henry Selick ? Qui a le plus contribué au film ? Aujourd'hui encore, les fans du film se chamaillent à ce sujet. Pour James et la Pêche géante qui nous intéresse ici, cette fois-ci c'est du 50% Henry Selick et du 50% Roald Dahl, l'auteur du roman pour la jeunesse dont est tiré le film. Malgré les nombreux points communs avec L'étrange Noël de monsieur Jack (l'ambiance légèrement sombre, l'animation en stop motion et le nom d'Henry Selick), j'ai longtemps ignoré l'existence de ce film, parce que le nom de Tim Burton n'était pas rattaché au projet (son nom est juste mentionné comme producteur). Et puis de mémoire, les critiques n'avaient pas été tendres avec ce film à sa sortie. Maintenant que j'ai vu James et la Pêche géante, je peux comprendre pourquoi les critiques étaient si mitigées. Mes attentes étaient peut-être un peu trop élevées pour ce film, ce qui explique en partie ma relative déception ... même si j'ai pris un certain plaisir à le regarder.

James est un jeune garçon qui vit avec ses parents, au bord de la mer. Le jour de son anniversaire, ils prévoient de partir pour New York. Cependant, ses parents sont tués par un rhinocéros (apparemment venu du ciel) et le jeune garçon se retrouve seul avec deux tantes cruelles qui le force à travailler pour elles. Pour le diner du soir, il ne reçoit pour récompense, que des restes de poissons puants.

Alors qu’il sauve une araignée d’être écrasée par ses tantes, James rencontre un homme mystérieux avec un sac de "machins" verts fluorescents et soi-disant magiques, qu’il donne à James avec pour seule instruction d'en prendre bien soin. Or, lorsque James retourne à la maison, il trébuche et les "machins" verts s’échappent dans le sol. C'est alors qu'une pêche apparait miraculeusement sur la branche d'un vieil arbre et pousse jusqu'à devenir géante. Les deux tantes utilisent la pêche géante comme attraction, gagnant beaucoup d’argent pendant que James regarde le spectacle enfermé dans sa chambre. Cette nuit-là, James est envoyé ramasser les ordures laissé sur place par les visiteurs du jour. Ce faisant, il attrape un morceau de la pêche et la mange. Un grand trou apparaît alors dans la pêche et James s’aventure à l’intérieur ...

C'est seulement une fois que James se retrouve à l'intérieur de la pêche, qu'on passe du film live (avec de vrais acteurs) à l'animation stop-motion comme dans L'étrange Noël de monsieur Jack. Une fois arrivé au centre de la pêche, James rencontre un groupe d’insectes géants et anthropomorphes, qui rêvent tout comme lui de s'échapper de la maison. C'est alors que tous ensemble, ils décident de partir pour New York.

Peut-être que si je l'avais vu plus jeune, peut-être que je l’aurais adoré. Maintenant, avec des yeux d'adulte, je vois qu’il y a des scènes qui ne mènent nulle part. Il y a des choses qui ne sont pas expliquées dans le film, qui ne trouve d'explications que dans le roman de Roald Dahl. Si vous n'avez pas lu le roman pour jeunesse à l'origine du film, je pense que vous serez totalement perdu avec toute cette histoire de rhinocéros tueur. Non vraiment, c'est beaucoup trop laborieux au niveau de l'écriture. Et puis, comment se fait-il que cet enfant ait les parents les plus gentils du monde et les deux tantes les plus horribles possible, extrêmement laides et qui bien sûr détestent les enfants ? Oui, je suis sûr que lorsque les parents ont choisi deux marraines pour leur enfant, ils ont pensé que "Maintenant, si quelque chose nous arrive, les deux horribles tantes s’occuperont de notre petit James adoré." "Non mais c'est vrai, je suis sûr que notre petit James adoré sera ravi de vive avec elles, deux sœurs méchantes et laides qui détestent les enfants !" "Non vraiment, c'est parfait comme ça !"

Je suis peut-être un peu trop sévère avec le film, car il faut admettre que l’animation est absolument merveilleuse et n'a rien à envier à L'étrange Noël de monsieur Jack ... il y a même "me semble-t-il" une apparition furtive de Jack Skellington. Les chansons sont assez charmantes, même si ça ne vaut pas les compositions de Danny Elfman. Tous les personnages sont également assez attachants, même si on a pas suffisamment de temps pour tous les connaitre. Le film est vraiment trop court, la partie en animation stop motion ne durant pas plus de 50 minutes. J'imagine malgré tout, que pour de jeunes enfants, c’est un film qui va les faire rêver. C'est pourquoi j’aurais aimé le voir plus jeune, quand j’étais enfant. Mais en l'état, pour des adulte, il manque quelque chose ... ce petit quelque chose de magique que j'avais adoré dans L'étrange Noël de monsieur Jack et dans Coraline.
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Message par lessthantod Sam 23 Juil 2022 - 13:15

Je viens de re(re)mater Rio Bravo ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 Rio_bravo

Il y a ceux qui préfèrent les western spaghetti (les Sergio Leone, les Tonino Valerii, les Sergio Corbucci ... ) et ceux qui préfèrent les grands classiques du Western américain (les John Ford, les Howard Hawks, les Sam Peckinpah, les Clint Eastwood ... ). Moi, j'aime autant les deux, sans la moindre préférence. Quant à Rio Bravo d'Howard Hawks, le western qui nous intéresse ici, vous n'êtes pas sans savoir qu'il appartient donc à la seconde catégorie.

L'histoire de Rio Bravo est simple, tellement simple qu'on pourrait la résumer en quatre lignes. Le shérif John T. Chance (John Wayne) arrête le frère de Nathan Burden (John Russell) l'un des hommes les plus puissants et riches de la région. Pour alliés, il n'a que le Dude (Dean Martin) un adjoint ivrogne, Stumpy (Walter Brennan) un vieillard boiteux, Colorado Ryan (Rick Nelson) un jeune cowboy et Feathers (Angie Dickinson) une belle joueuse de poker ... et contre lui une armée de tueurs au service de Burden, pour libérer son frère de prison.

Plus je le revois, plus je me dis que Rio Bravo c'est probablement mon western préféré. Parmi les plus grands classiques du genre, c’est le western américain par excellence, reprenant tous les codes du genre, le cinémascope, les travelings, les gros plan sur les visages, le saloon, la prison, le shérif, le riche propriétaire local, le cowboy alcoolique et crooner, le jeune cowboy "tireur d'élite" qui joue de la guitare, la belle qui n'a pas froid aux yeux ... Mais bien qu’il livre à peu près tous les éléments des grands classiques du western, je pense que la principale raison pour laquelle je l’aime tant, c'est parce que c’est aussi un grand buddy movie, comme Butch Cassidy et le Kid George Roy Hill ou Pat Garrett & Billy The Kid de Sam Peckinpah. Je me rends compte maintenant, que tous mes westerns préférés sont en fait des buddy movie.

L’autre qualité de Rio Bravo et qui le distingue des autres grands western du genre, c'est son ambiance. Il y a un sentiment presque apocalyptique (la fin d'une époque) qui imprègne tout le film et cette peur constante, combinée à l’humour toujours omniprésent, qui lui confère une ambiance spéciale, qui fait défaut dans la plupart des autres westerns américains de cette époque. Et puis ce qui ajoute également une aura unique au film, c’est une scène clé qui se situe à peu près au milieu du film, une chanson de Dean Martin accompagné de Rick Nelson à la guitare ...
Spoiler:
Ce passage est juste magique et ça nous donne une telle "patate". C'est à ce moment là qu'on tombe amoureux de ce film et de tous ces personnages.

John Wayne nous sort son jeu habituel, le héros stoïque et shérif de la ville. A presque 50 ans, il en impose encore ... mais quand même, son âge commence à se faire ressentir. Sa démarche n'est clairement plus aussi assurée qu'avant et il a du mal à cacher un ventre légèrement bedonnant. Mais voilà, c'est John "fucking" Wayne et son aura est plus forte que tout. II est épaulé par Dean Martin, absolument génial en adjoint alcoolique et tombeur de ces dames. Alors plus habitué à jouer dans des comédies ou à faire le crooner, cette fois-ci il doit jouer performer dans un rôle 100% sérieux et il s'en sort avec les honneurs.

Le choix de Dean Martin, c'est vraiment un coup de génie d'Howard Hawks, tout comme le choix d'Angie Dickinson en femme forte, indépendante et terriblement séduisante. Et puis jusqu'à maintenant, je n'avais jamais fait le rapprochement entre l'actrice qui joue dans Pulsions de Brian De Palma et Angie Dickinson dans Rio Bravo. Je ne m'étais jamais rendu compte que c'était la même actrice, avec juste 20 ans d'écart entre les deux films ... et quel que soit son âge, elle est absolument magnifique. On pourra juste légèrement tiquer devant l'histoire d'amour qu'essaie de nous vendre Howard Hawks dans Rio Bravo, entre Angie Dickinson (27 ans) et John Wayne (49 ans) qui ont plus de 20 ans d'écart. Moi ça m'a légèrement gêné au début et puis le charme d'Angie Dickinson, ainsi que le charisme naturel de John Wayne et l'alchimie entre les deux acteur, m'ont fait oublier leur différence d'âge.

Et puis le supporting cast est très bon aussi. Walter Brennan est très drôle dans le rôle du vieux Stumpy grincheux (le principal ressort comique du film) et Rick Nelson est parfait dans le rôle du jeune Colorado Ryan, l'intrépide tireur qui n'a peur de rien ni de personne. Quant à John Russell, il est juste parfait en bad guy de service.

C'est absolument jubilatoire de voir tous ces personnages se chamailler gentiment ensemble. C'est ce qui rend Rio Bravo tellement amusant et divertissant. Du coup ça ne m'étonne pas que Quentin Tarantino considère ce film come le meilleur film de tous les temps, lui qui aiment tellement voir juste des personnages discuter entre eux. Les dialogues de Rio Bravo sont juste fabuleux, dignes des meilleurs films de Quentin Tarantino. Les dialogues, l'humour et les merveilleuses performances des acteurs, c'est en grande parti ce qui rend ce film si génial.

Grâce à la mise en scène assurée et efficace d'Howard Hawks, tous les acteurs transcendent les stéréotypes habituellement associés à ces types de personnages. Ils livrent tous l'une des plus belles performances d'acteurs, à la fois réalistes et remplissant leur fonction (dans les stéréotypes du genre western). Dean Martin mérite tout particulièrement qu'on s'attarde sur sa performance, car jouer un alcoolique sur grand écran, y'a pas plus casse gueule comme rôle. Ce serait tellement facile de vouloir trop en faire ou inversement, ne pas assez en faire ... mais lui trouve le juste milieu parfait. John Carpenter a un jour affirmé (dans le commentaire audio du film) que la scène de "rédemption" de Dean Martin était le plus grand moment de toute l'histoire du cinéma. C’est peut-être un peu exagéré, mais Carpenter n'a pas totalement tort raison. C’est à la fois fort, émouvant et inoubliable.

Rio Bravo peut être considéré comme le dernier chef d'œuvre de l’une des figures imposantes de l’âge d’or d’Hollywood, Howard Hawks. Pour rappel, c'est à lui que l'on doit Scarface (l'original, celui de 1932), L'Impossible Monsieur Bébé, Le Port de l'angoisse, Le Grand Sommeil, La Captive aux yeux clairs, Les hommes préfèrent les blondes et bien d’autres. Il a vraiment touché à tous les genres, le film noir, le film de gangsters, la comédie (c'est même lui qui a inventé les screwball comedies) et le western. En 1959, c'est un réalisateur qui commence à se faire âgé (63 ans) et considéré comme un réalisateur d'un autre temps à Hollywood ... et c'est à ce moment là qu'il nous livre son dernier grand film et j'oserais même dire, son chef-d'œuvre absolu.

Rio Bravo est plus qu'un classique du genre, c'est un film très influent (Quentin Tarantino le cite comme son film préféré ALL TIME) et un chef-d’œuvre absolu qui transcende tous les genres. C'est un film 10 étoiles, tout simplement !
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Message par Alfaccc Sam 23 Juil 2022 - 21:05

C'est un excellent film et dans le même genre j'aime bien aussi El Dorado.
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Message par lessthantod Sam 23 Juil 2022 - 21:33

Alfaccc a écrit:C'est un excellent film et dans le même genre j'aime bien aussi El Dorado.
Et Rio Lobo :)
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Message par lessthantod Dim 24 Juil 2022 - 14:31

Je viens de remater La Prisonnière du désert ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 La_prisonniere_du_desert

"What makes a man to wander ?" ...
Spoiler:
Cette phrase et ces mots trouvent un écho dans la chanson qui ouvre le film. Ils évoquent des pulsions masculines de base, l’instinct de conquête, tant sur le plan physique, que spirituel (à l’intérieur de soi-même). C'est le besoin de se trouver ou de se retrouver. C'est un thème profond, presque religieux, voire même totalement religieux (le catholicisme). C'est aussi une envie de voyager qu'on associe davantage à l’anti-héros, l’homme indépendant avec une face sombre et terriblement attrayant ... et à l'opposé de l'image du mari à la maison.

La Prisonnière du désert de John Ford explore donc tous ces thèmes (la religion et l'anti-héros), ainsi que ceux plus classiques que l'on trouve généralement dans tous les westerns, comme le sexe, le racisme, le héros américain et surtout, il explore la dichotomie entre la civilisation et le grand désert sauvage. C'est un film qui joue plus sur les émotions et le ressenti du spectateur, que sur les fusillades entre bons et méchants. C'est d'ailleurs ce qui a pu contribué à son manque de reconnaissance immédiate, mais aussi à son influence durable sur les générations suivantes de cinéastes (Martin Scorsese et John Milius, entre autres). La Prisonnière du désert est vénéré pour la complexité de son intrigue, ainsi que pour son beauté formelle.

Ethan Edwards (John Wayne / l'anti-héros) est un vétéran de la guerre civile. Aprés des années d'errance, il retourne chez lui pour rendre visite à son frère et sa petite famille. Mais lorsque le bétail d’un voisin est porté disparu, Ethan rejoint l’équipe de recherche, accompagné de Martin Pawley (Jeffrey Hunter / le héros) le fils adoptif de son frère. Après plusieurs jours de recherche, ils découvrent le bétail massacré par les Indiens. C'était une tactique de diversion pour éloigner les hommes de leurs maisons. Ethan arrivera trop tard et découvre son frère et sa femme morts. Seuls manquent ses deux plus jeunes nièces, probablement kidnappées par les comanches. Un groupe mené par le révérend / capitaine Samuel Clayton (Ward Bond) est alors envoyé pour sauver les deux jeunes filles. Se joignent à ce groupe, Ethan et Martin qui sont naturellement les plus déterminés de tous. Cependant, si les motivations de Martin sont pures, celle d'Ethan paraissent plus troubles ...

La toute première chose qui vous frappe, lorsque vous regardez La Prisonnière du désert, c’est la richesse des couleurs et la beauté des paysages. Jamais aucun cinémascope n'aura été si beau. Mais très vite, il apparait évident aussi que le film ne sera pas aussi joyeux, que ses couleurs le laissent suggérer. Autant sur la forme c'est splendide, autant sur le fond c'est très sombre.

L’attaque sur la ferme (invisible mais brutale) au début du film, n’est que la première des nombreuses tragédies qui vont se succéder tout au long du film. Bien souvent, les images les plus dures du films, ne sont même pas montrées, elles sont suggérées ou se déroulent hors-champ. c'est d'autant plus effrayant, que c'est notre imagination qui est stimulée. C'est bien connu (cf. le premier Alien de Ridley Scott), rien n'est plus effrayant que ce qui n'est pas montré. Malgré tout, même si le danger est invisible, une partie de l’action dans le film est violente et assez choquante (pour l’époque).

L’intrigue de La Prisonnière du désert repose autant sur la quête d'Ethan, que sur ses réelles motivations. Nous soutenons sa cause (retrouver ses deux nièces disparues), mais pas ses motivations. Seul, séparé de toute famille ou vie de famille qu’il a pu avoir autrefois, Ethan est rempli de dépit et de haine. On est saisi par les enjeux du film, à savoir si au final trouvera la rédemption ou si sa quête se terminera sur un bain de sang.

Je ne suis pas le plus grand fan de John Wayne et trop souvent, j'ai l'impression qu’il livre toujours la même performance. Il s'est construit un personnage, avec une voix et une démarche très particulières. Mais je dois l'admettre, sa performance surprend ici dans La Prisonnière du désert. Il joue à peu de choses prés toujours le même personnage ... il fait du John Wayne, quoi ! Cependant, cette fois-ci il met de côté son image de héros américain ! C'est toujours John Wayne, mais un John Wayne rempli de haine, une haine raciale (les indiens) et sectaire. C'est difficile d'aimer un tel personnage et pourtant ... Le traitement du personnage de John Wayne par John Ford est ici une allégorie moderne. Ethan peut être pardonné de ses péchés quand ...
Spoiler:

Tout le casting secondaire est excellent, en particulier le couple Vera Miles - Jeffrey Hunter et Ward Bond. Oubliez Natalie Wood, ici elle n'a qu'un rôle très secondaire et n'apparait pas plus de deux minutes (au mieux) à l'écran. Mais en réalité, tout l'intérêt du film repose entièrement sur les larges épaules de John Wayne et de son réalisateur John Ford. Personne d'autre que John Ford filme aussi bien les magnifiques paysages du Monument Valley. Ce sont des paysages immenses (à perte de vue) et splendides. Tous les plans sont d'une netteté surréaliste, tout est net que ce soit au premier ou au second plan. Il n'y a pas un seul plan qui apparait flou, c'est la beauté du Technicolor et de la Vistavision de l'époque. Et non seulement les paysages sont beaux, mais en plus ils servent l'intrigue. John Ford utilise les canyons labyrinthiques comme un jeu de piste et les grands espaces pour mettre en scène les poursuites entre cowboy et indiens.

Ceci étant dit, le film peut paraitre trop lent par moments (et pourtant il ne dure pas plus de 2h00) et le casting d’un acteur manifestement non-autochtone pour diriger la tribu ennemie comanche (avec tous les stéréotypes qui vont avec) ne me convient pas trop. Cependant, ce sont deux défauts qui peuvent être attribués à l'époque où a été tourné le film. Le rythme des films n'était pas le même et bon nombre de rôles non-américains sont joués par des américains, le meilleur exemple étant Natalie Wood (encore elle) qui joue une portoricaine dans West Side Story.

Tout cinéphile qui se respecte se doit d'avoir vu au moins quelque uns des plus grands westerns de John Wayne et John Ford. La Prisonnière du désert est probablement le meilleur film par lequel commencer ... celui là ou L'homme qui tua Liberty Valance, vous ne pourrez pas vous tromper. John Wayne n’a jamais été aussi bon et fait preuve d’un grand courage en entrant dans la peau d'un anti-héros aussi dur. C'est un western digne de toutes les éloges qu’il a reçues.
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Message par lessthantod Lun 25 Juil 2022 - 19:26

Je viens de mater Les Désaxés ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 Les_desaxes

Les Désaxés de John Huston est un joli petit joyau, délicat, poétique et dur ... aussi dur que ces stars du western qui s'en vont vers l’horizon lointain à la fin du film. A ce stade de leurs carrières, Clark Gable et Marylin Monroe correspondent parfaitement à cette définition. Chez Montgomery Clift et à un degré moindre chez Eli Wallach, on sent aussi une certaine fragilité. Le titre du film fait donc référence à l'état psychologique et mental de ses quatre personnages principaux, voire même cinq si on veut inclure Thelma Ritter dans l'équation.

Marilyn Monroe joue une divorcée qui doit décider quoi faire de sa vie maintenant. Clark Gable joue un cow-boy en voie de disparition. Montgomery Clift joue un éleveur de chevaux destitué de son héritage lorsque sa mère se remarie. Eli Wallach joue un gars dont la vie s’est arrêtée après la mort de sa femme. Thelma Ritter joue une femme dont le mari l'a quitté pour sa meilleure amie. Tous les cinq finissent par former un cercle d'amitié, essayant d’établir des liens entre eux, mais le timing ne semble jamais être le bon. Clark Gable et Marylin Monroe semblent s'être trouvé l'un pour l'autre, jusqu’à ce qu’ils partent à la chasse au mustang.

Chaque personnage du film semble se perdre dans un monde qu’ils ne reconnaissent plus. D’une manière ou d’une autre, il se sentent perdus et blessés. À un moment donné, Marylin Monroe pointe du doigt l'horizon sans fin sur la montagne et dit à haute voix "it's like a dream", comme si elle voulait se convaincre qu'elle est toujours vivante, elle qui essaie de se libérer de son passé pour se reconstruire.

Dans Les Désaxés, Clark Gable fait bien ses 59 ans, ça ne fait aucun doute. Mais même à 59 ans, l'âge d'être grand-père, il dégage toujours ce même magnétisme animal. On ne s'étonne donc pas de voir Marilyn Monroe le trouver si sexy. C’est un rôle délicat pour Clark Gable, mais intéressant. Gay Langland est un personnage amer à plusieurs niveaux, abandonné par sa famille et dont le mode de vie de cow-boy est en train de disparaître. C'est un cow-boy vieillissant qui ne veut pas "rentrer dans le rang" et travailler pour avoir un salaire, comme un employé lambda. Pour lui ce serait comme le dernier signe que les cow-boy ont totalement disparu. Mais en réalité c'est déjà trop tard, les cow-boy appartiennent maintenant au passé. Une scène en particulier montre son désespoir, un moment d'ivresse lorsqu'il gémit de douleur après avoir aperçu ses enfants (ou avoir cru apercevoir ses enfants). C’est une scène remarquable, notamment dans son apparente "laideur".

Pour Montgomery Clift, c’est plus que de la peur de disparaitre. Il est également amer d’avoir été trompé par sa propre mère. Il s'est donc enrôlé dans le circuit des rodéos et a connu le succès ans ce milieu. Maintenant, il semble évident que ses meilleures années son derrière lui et qu'il risque sa vie s'il continue dans cette milieu dangereux. Eli Wallach semble interpréter un homme sensible, qui a perdu sa femme. Mais au fur et à mesure que nous avançons dans le film, le personnage qu'il s'est construit se fissure de partout. Il est clair qu’il veut Marylin Monroe pour lui, rien que lui et pour ça il est prêt à tout !

Clark Gable, Montgomery Clift et Eli Wallach font des merveilles avec leurs personnages, en faisant bien ressentir l'esprit de compétition entre eux, puisque les trois hommes veulent conquérir Marylin Monroe. Quant à Marylin Monroe qui est donc au centre de tous les intérêts, elle est juste époustouflante, toujours aussi sexy et d'une sensibilité désarmante. Ici elle abandonne son personnage de Marylin Monroe "la blonde idiote" pour être Marylin Monroe "l’actrice" et elle est tout simplement formidable. Elle joue tout en subtilité et en simplicité, n'en faisant jamais trop. Elle montre ce qu’elle aurait été capable de faire, si elle avait pu poursuivre sa carrière.

Clark Gable est mort d'une crise cardiaque deux semaines après la fin du tournage, ce qui rajoute du tragique à un film qui en contient déjà suffisamment dans l'histoire qu'il essaie de raconter. Sans oublier que c'est aussi le dernier film de Marylin Monroe, un an avant de trouver la mort pendant le tournage de Something's Gotta Give. C'est difficile de ne pas y penser en revoyant le film. Pris tel quel, sans autres considérations pour ces deux stars têtes d'affiche, Les Désaxés est un très beau film, à la fois beau et triste, sensible et dur.
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Message par lessthantod Mar 26 Juil 2022 - 13:13

Je viens de mater La Loi du silence ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 La_loi_du_silence

La Loi du silence est le plus sous-estimé des films d’Alfred Hitchcock. C'est pourtant un très grand film noir, captivant, émouvant et bien sûr plein de suspense (il n'est pas le maître du suspense pour rien). Sa mise en scène capture à merveille la ville de Québec, sa culture québécoise catholique, son histoire, ses drames moraux et ses personnages.

Au Québec, un réfugié allemand Otto Keller (O.E. Hasse), assassine l'avocat Villette, lorsque ce dernier le surprend en train de lui voler 2 000 dollars. Keller confesse alors son crime au père Michael Logan (Montgomery Clift) pour soulager sa conscience. Or, l'avocat Vilette faisait chanter Ruth Grandfort (Anne Baxter), l'ayant surprise avec le père Logan. Ruth est amoureuse du père Logan, malgré les vœux religieux et malgré son mariage avec Pierre Granfort (Roger Dann). De plus, Keller portait une soutane, lorsqu’il commit le crime. Le père Logan sera donc interrogé par l'inspecteur Larrue (Karl Malden), mais à cause du secret de confession, il sera incapable de lui fournir un alibi.

Si le transfert de culpabilité était déjà un thème central de L'Inconnu du Nord-Express (1951), il gagne encore en force dans La Loi du silence (1953). C'est aussi un film qui nous interroge sur la justice, avec une personne accusée à tort qui doit faire face à l'injustice et c'est en cela que le film est un avant-goût du Faux-coupable (1956). Alfred Hitchcock est un perfectionniste et il a ses thèmes de prédilections, il n'est donc pas rare qu'un de ses films communique avec un autre. Il s'est même permis de réaliser le remake américain de l'un de ses propres films de sa période anglaise (L'Homme qui en savait trop 1934 / 1956). Avec Alfred Hitchcock, le cinéma c'est l'art de la répétition.

Le dilemme du film, c'est que selon la loi de l’Église catholique, il est spécifiquement interdit de révéler les péchés exposés dans l’intimité du confessionnal. Ainsi, le père Logan est en quelque sorte le complice du meurtrier, ne pouvant pas révéler son identité. Malgré son innocence, le père Logan se comporte comme s’il était coupable, de la même manière que Guy Haines (Farley Granger) assume une partie de la culpabilité de Bruno (Robert Walker) dans L'Inconnu du Nord-Express. Toute la tension du film provient du fait que le spectateur connaisse le dilemme qui ronge le père Logan et de son désir de le voir rompre ses vœux religieux, pour sauver sa propre vie ... et peut-être aussi pour voir le couple Montgomery Clift - Anne Baxters se reformer à l'écran (l'alchimie est évidente entre les deux acteurs).

Montgomery Clift communique son tourment intérieur, uniquement par l’expression de son visage, à travers ses yeux. On a tout de suite de la sympathie pour un homme qui pourrait facilement faire l'objet de moqueries. Il pourrait facilement se disculper du meurtre, mais pour protéger Ruth il s'y refuse. Compatissant, grave et sobre, Montgomery Clift communique les émotions contradictoires du prêtre. Son visage, vulnérable mais déterminé, révèle sa souffrance avec une intensité éloquente.

Anne Baxter est toujours aussi belle et talentueuse. C'est l'atout charme du film et c'est aussi en quelque sorte une femme fatale. C'est à cause d'elle que le père Logan est accusé du meurtre. Quant à Karl Malden, il est à noter qu'il interprète un inspecteur intelligent, ce qui n'est pas très fréquent chez Alfred Hitchcock (en général, les inspecteurs ne sont pas particulièrement malins dans ses films). Rusé et déterminé, il recherche chaque bribe d’information pour inculper le père Logan.

D'un point de vue formel, La Loi du silence est l'un des plus beaux films en noir et blanc d'Alfred Hitchcock. Le fait d'avoir filmé sur place, au Québec (et pas en studio), y ait surement pour quelque chose. Tous les codes du film noir sont là, l'inspecteur, la femme fatale, une atmosphère lourde et sombre ... et plein de suspense.
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Message par lessthantod Mer 27 Juil 2022 - 13:25

Je viens de remater L'Inconnu du Nord-Express ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 L_inconnu_du_nord_express

L'Inconnu du Nord-Express d'Alfred Hitchcock démarre sur une accroche des plus intrigantes ... et pendant le premier quart d'heure, ça fonctionne vraiment bien. Cependant, au moment où tout doit se mettre en place, des éléments se glissent dans l'intrigue qui défient toute crédibilité et vont à l’encontre de toute logique.

La conversation à bord du train entre Bruno (Robert Walker) et Guy (Farley Granger) est l’une des prémisses les plus intrigantes et des plus stimulantes de toute la filmographie d'Alfred Hitchcock, ce qui n'est pas un mince compliment pour L'Inconnu du Nord-Express. Et si deux personnes "échangeaient" leur meurtre, se lavant ainsi de tout soupçon et éliminant tout motif du tueur ? N'est-ce pas là, le meurtre parfait ?

L'idée est d’autant plus effrayante, que la situation et les ennuis dans lesquels se retrouve Guy, pourraient vous arriver à vous aussi. Tout le monde, sur un excès de colère et en un quart de seconde, "souhaiterait" la mort d'une personne de son entourage ... alors que se passerait-il, si vous rencontriez un "cinglé" à bord d’un train, qui commette le meurtre à votre place, puis vous force à faire de même pour lui ? Alors certes, les chances que ça se produise pour de vrai sont peu probables, mais l'idée est intrigante pour le maitre du suspense ... suffisamment intrigante pour en faire un film.

Les prémisses du film sont intéressantes, mais en fin de compte, le résultat n'est pas à la hauteur des attentes. J’aimerais être plus positif à propos de L'Inconnu du Nord-Express, mais jamais le film n'arrive à décoller sur des bases pourtant prometteuses. Même abordé comme un simple divertissement, j’ai tendance à voir ce qui se passe dans un film avec un œil critique, pour voir s’il passe le test de crédibilité. Or, là ça ne le fait pas pour moi et c’est dommage, car le film aurait pu être bien plus efficace si on le compare avec les œuvres ultérieures d’Alfred Hitchcock. Je pense surtout à La Loi du silence réalisé deux ans plus tard et qui lui ressemble sur certains points (le transfert de culpabilité), mais qui le fait en beaucoup mieux.

Le maître du suspense Alfred Hitchcock m'avait habitué à mieux. L'inconnu Du Nord-Express est un thriller assez conventionnel et trop classique dans la filmographie de son réalisateur. Le film démarre sur de bonnes bases, mais ça met trop de temps à prendre forme ... et quand ça prend forme, ça se foire sur le final. De plus, l'acteur principal Farley Granger n'est pas du tout charismatique, ce qui n'aide pas. Rien à reprocher par contre à Robert Walker, il est bien flippant comme il faut.

Ceci dit, L'Inconnu du Nord-Express reste un film d'Alfred Hitchcock, donc à voir absolument au moins une fois dans sa vie.
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Message par lessthantod Jeu 28 Juil 2022 - 16:46

Je viens de mater Woody et le Robots ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 Woody_et_les_robots

Woody et les Robots de Woody Allen est une pure comédie allenienne, dans la droite lignée des comédies de ses début. Si vous riez de bon cœur devant Bananas et Guerre et Amour, vous adorerez celui-ci aussi, c'est une véritable thérapie par le rire. Mais voilà, personnellement j'en attends plus d'un film de Woody Allen, mes attentes sont en général assez élevées. C'est une chose de vouloir faire rire pendant 90 minutes, c'en est une autre de vouloir faire rire avec du sens derrière. Alors certes, avec Woody et les Robots le but de Woody Allen n'était pas de faire un chef-d'œuvre, ou pas encore (ça viendra un peu plus tard). Et puis n'est pas Charlie Chaplin, qui veut !

L'histoire de Woody et les Robots peut se résumer en une seule phrase. Le Woody Allen de 1973 se fait réveiller 200 ans plus tard (en 2173) pour découvrir que la société est devenue complètement folle.

Alors déjà, je ne suis pas le plus grand fan du Woody Allen de ses débuts. Woody et les Robots a pour seul but de vous faire rire. Et pour faire rire, Woody Allen suit une méthode assez simple, celle qui consiste à forcer le trait (tout est dans l'exagération ici). Le cinéma de Woody Allen peut être incroyablement drôle et en même temps d'une grande profondeur. Woody et les Robots n'est pas totalement creux, il a ses moments de réflexions. Ainsi Woody Allen imagine un futur totalitaire, dénonçant l’absurdité et l’inhumanité du monde moderne ... mais ne vous y détrompez pas, ici c'est très vite survolé. Pour trouver une vraie réflexion derrière le rire, préférez son film suivant Guerre et Amour, dans la même veine de ses débuts, mais avec un vrai fond. Et mieux encore, passez directement au film suivant Annie Hall, qui est un véritable chef-d'œuvre (on y vient enfin). Je ne mentionnerai même pas les films ultérieurs, sous influence Bergmanienne, où l’humour est systématiquement superposé avec une réflexion sur l'existentialisme (Stardust Memories) ou avec le drame (Hannah et ses sœurs).

Le concept de Woody et les Robots est amusant au début. Les rires dépendent souvent, 90% du temps, de ce décalage de 200 ans qui génère des situations absurdes et très drôles pour le coup. Mais Woody Allen ne s'arrête pas là et sollicite aussi le comique de burlesque, inspiré du cinéma de Charlie Chaplin et de Bustter Keaton, mais qui ne fonctionne pas toujours. C'est un comique qui fait beaucoup appel à la performance et aux qualités "physiques" de l'acteur et franchement, ce n'est pas forcément le point fort de Woody Allen. Par contre vous allez rire de bon cœur au dépend des personnages et des acteurs, notamment lorsque Diane Keaton tente de faire un mauvais (terriblement mauvais) accent new-yorkais.

Pendant un certain temps, au début du film, les blagues sont drôles. Mais après un certain temps, les blagues commencent à se répéter. Le film patine un peu, Woody et Diane se disputant avec rires (un peu) et fracas (beaucoup). Il me semble que pour Woody et les Robots, Woody Allen s'est fortement inspiré des temps Modernes de Chaplin, mais Chaplin avait un don indéniable pour l’humour physique, que Woody n’a pas. Néanmoins, si vous aimez l'humour des films de Chaplin et de Keaton (Buster et pas Diane), ou même des films de Peter Sellers qui sont plus contemporains de Woody Allen (et d’une influence évidente), alors vous devriez apprécier Woody et le Robots ... pour le autres, passez votre chemin.
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Message par rhod-atari Jeu 28 Juil 2022 - 17:04

à voir aussi John Wayne

WESTERN
La Chevauchée fantastique
Le Fils du désert
La Charge héroïque
Hondo, l'homme du désert
Les Quatre Fils de Katie Elder
La Caravane de feu
Chisum
Big Jake

COMEDIES
Le Grand Sam (aventure/comédie)
La Taverne de l'Irlandais / Comédie
Le Grand McLintock Western/Comédie
L'Homme tranquille / Comédie

GUERRE
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Message par lessthantod Jeu 28 Juil 2022 - 18:54

Je viens de mater un autre Woody Allen, Ombres et Brouillard ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 Ombres_et_brouillard

Ombres et Brouillard est l’une des œuvres les plus étranges de Woody Allen, probablement un hommage très personnel à Franz Kafka, avec pour thème central l'aliénation et la persécution des individus. C'est aussi un hommage à ces vieux films d’horreur des studios Universal et à l'expressionisme allemand. La photographie en noir et blanc, inspirée des films expressionnistes allemands de FW Murnau et Fritz Lang, est d'ailleurs très convaincante. Tout ça, c’est très intéressant, parfois drôle et très souvent carrément étrange ... trop étrange ?

Ombres et Brouillard ressemble à Le Procès, roman de Kafka déjà adapté au cinéma par Orson Welles, dans lequel K est réveillé par la police. Et je préfère le dire tout de suite, préférez la version d'Orson Welles, si pas déjà vu, car c'est vraiment un grand film.

Dans Ombres et Brouillard, l’action se déroule ici dans une ville sans nom et à une époque inconnue. Néanmoins, la direction artistique du film nous indique clairement qu'il s'agit du début du 20ème siècle, quelque part en Allemagne ou à Londres ... même si c'est contredit par la présence billets en dollars américains. Fidèle à lui-même, Woody Allen joue un "pauvre type" nommé Kleinman (probablement en référence à Joseph K dans Le Procès) qui se fait réveiller en pleine nuit par un groupe d'individus s'invitant chez lui. Il se voit contraint de les suivre pour traquer un tueur en série "The Strangler", un pseudo Jack l’Éventreur qui rôde dans les rues. Il s’habille, sort de chez lui et s’aventure dans le brouillard de la ville éclairée par la lune. Incertain de savoir ce qu’on attend de lui, il atterrit chez le docteur / médecin légiste et c'est là que les ennuis commencent pour lui ...

Le casting qui entoure Woody Allen est ici très prestigieux, mais la plupart ont un rôle à la limite de l'anecdotique. Un cirque itinérant en ville se compose d’une avaleuse d’épée (Mia Farrow) et de son mari clown (John Malkovich) qui a une liaison avec une trapéziste (Madonna). Lorsque Mia Farrow les surprend tous les deux dans une caravane, elle s’enfuit seule dans la nuit et est recueillie par des prostituées (dont deux sont jouées par Kathy Bates et Jodie Foster).

Certaines des meilleures scènes du film se déroulent dans le bordel tenu par les prostituées, avec une discussion philosophique et un travail de caméra intéressants. C’est là qu’un jeune universitaire apparemment riche (John Cusack) propose 700 dollars à Mia Farow pour une seule nuit avec elle. Sa culpabilité d'avoir accepté la proposition de John Cusack, la ramène dans les rues de la ville, jusqu’à ce qu’elle rencontre Woody Allen, histoire de reformer (comme on pouvait s’y attendre) le couple Woody Allen - Mia Farow.

Mis à part peut-être John Cusak, tous les acteurs sont sous-utilisés. On s’attend à ce que Jodie Foster sourit face à la caméra et pas grand-chose d’autre ... et effectivement elle sourit. Quant Kathy Bates, elle est un peu mieux traitée, elle a le droit à deux lignes de dialogues ... et puis c'est tout ! Également invités dans de petits tout petit rôles, nous avons Donald Pleasence dans le rôle du docteur qui veut étudier l'essence même du mal (probablement une référence au Dr. Samuel Loomis dans Halloween) et le passage éclair (ne clignez pas des yeux ou vous allez les manquer) de Kurtwood Smith, John C. Reilly et William H. Macy.

Ombres et Brouillard est un film imparfait sur de nombreux points, mais assez fascinant, ça je dois le reconnaitre. L’atmosphère est étrange, sombre et brumeuse, avec un tueur en série effrayant. Dommage que la sauce ne prenne pas totalement, avec un ton parodique et un humour "allenien" qui se marie mal avec la direction artistique du film. On sent de l'ambition à l'origine du projet, mais le résultat est trop brouillon (à mes yeux).


Dernière édition par lessthantod le Ven 29 Juil 2022 - 10:58, édité 1 fois
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Message par lessthantod Jeu 28 Juil 2022 - 18:55

rhod-atari a écrit:à voir aussi John Wayne

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Message par Laucops Jeu 28 Juil 2022 - 21:17

Tiens, en parlant de Woody Allen, ma femme m'a traîné à son dernier, Rifkin's festival.

Je n'aime pas les critiques exagérément assassines. 
Aussi dirais-je que c'était nul à chier. 
Même ma femme en a convenu.
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Message par lessthantod Jeu 28 Juil 2022 - 22:49

J'ai dû voir plus des 80% des films de Woody Allen, je ne dois pas être loin des 40 films vus. C'est de très loin le réalisateur dont j'ai vu le plus de films ... mais ses meilleurs films datent des années 70/80. Maintenant il se fait trop âgé, il n'a plus la même énergie qu'avant.
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Message par lessthantod Sam 30 Juil 2022 - 12:07

Je viens de mater Lifeboat ...

JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 E204d90bba5869063586d4ea04271303

Lifeboat fait partie de cette catégorie de films d'Alfred Hitchcock, qui a été boudé par la critique à sa sortie, avant d'être réhabilité avec le temps. L'action prend place dans un seul et unique décor, un bateau. Le travail sur le cadrage est extrêmement efficace, jamais un seul plan ne ressemble à un autre et jamais on ne se sent enfermé dans ce décor unique. On est tout le temps avec les survivants du navire transatlantique qui a été attaqué par un sous-marin allemand. Le film démarre avec les survivants et on finit avec eux.

Lifeboat est donc un pur film de survie. L’équipage qui monte à bord canot de sauvetage après le naufrage du paquebot, présente un groupe hétéroclite de personnages, de statuts sociaux différents, de sexes différents, d'âges différents et même de nationalités différentes ... mais tous sont "plus ou moins" unis et soudés face à l'adversité. Il aurait été hautement improbable que tous ces personnages se rencontrent un jour en dehors de circonstances exceptionnelles (comme ici).

Les personnages sont tous clairement définis. Nous avons Connie Porter (Tallulah Bankhead) une journaliste glamour, la première à monter dans le bateau juste après le naufrage. En fait, sa performance est peut-être un peu trop théâtrale, mais en même temps elle a été choisie pour ça (elle vient du théâtre), afin de communiquer la sophistication du personnage. C'est probablement le personnage auquel on s'identifie le plus, car c'est elle qui va le plus évoluer au cours du film. Peu à peu, elle est réduite à néant puisqu’elle perd tous ses biens matériels si chers à elle, sa caméra, son manteau en vison, sa machine à écrire et son bracelet ... ceci afin qu'elle accepte la réalité de la situation.

Willy (Walter Slezak) est le rescapé du sous-marin allemand (et donc lui-même allemand) que le groupe récupère et sauve en dernier. C'est l'autre personnage essentiel du film, à la bonhommie apparente, mais bien fourbe comme il faut. Nous savons depuis le début qu’il cache des choses aux autres occupants du bateau, mais en même temps il leur offre une aide si précieuse.

Pour le reste du casting, Kovac (John Hodiak) est le marin le plus charismatique qui prend tout de suite le commandement. Gus (William Bendix) est le marin blessé à la jambe qui ne veut pas entendre parler d'amputation. Rittenhouse (Henry Hull) est un homme riche qui se rend bien vite compte que son argent ne vaut rien, s’ils ne sont pas retrouvés. Nous avons aussi une mère et son enfant, un homme noir au visage angélique et un couple que va trouver l'amour sur le bateau ... ce qui nous fait donc neuf personnages (ceux présents sur l'affiche du film) sur le bateau, mais je vous préviens tout de suite, tous ne vont pas survivre.

Tout au long de sa carrière, Alfred Hitchcock a toujours eu la volonté d’expérimenter, plutôt que de simplement s’en tenir à une formule éprouvée de film en film. Bien que tous ses films expérimentaux ne soient pas toujours à la hauteur de ses plus grandes réalisations, ils valent toujours la peine d’être vus. Comme dans la grande majorité des films du maitre du suspense, Lifeboat est bien film à concept et c'est à partir de ce concept (film de survie en huit-clos) qu'il construit un drame psychologique terriblement efficace.

C’est un film assez intéressant à plusieurs égards, notamment pour voir comment Alfred Hitchcock arrive à tirer profit d’un seul décor. Dans un cadre aussi simple que celui de Lifeboat, il arrive quand même à y poser sa patte. Les personnages sont intéressants, crédibles et surtout, l’histoire est pleine de suspense et de rebondissements. En prime, il y a l’une des apparitions les plus attendue d’Alfred Hitchcock, puisqu'il ne pouvait pas être sur le bateau. Attendez-vous à être agréablement surpris par son caméo, c'est probablement la plus inventive, drôle et réussie de toutes ...
Spoiler:

Lifeboat est un film d’Alfred Hitchcock qui mérite d’être vu et qui surtout mériterait d'être plus reconnu. Mis à part chez les plus grands connaisseurs du maitre du suspense, j’entends très rarement parler de ce petit bijou. C'est d'autant plus dommage, qu'il vaut bien certains de ses plus grands films.
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Message par lessthantod Dim 31 Juil 2022 - 23:31

Je viens de mater Autant en emporte le vent ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 Autant_en_emporte_le_vent

C'est indéniable, nous nous attaquons là à l'un des meilleurs films de tous les temps. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est l'American Film Institute (AFI), dans le classement des cent meilleurs films américains de l'histoire du cinéma (AFI's 100 Years...100 Movies).

Autant en emporte le vent traverse les époques et fascine toujours autant. Qu'on aime ou pas le film, il faut reconnaître que c'est la plus grande réussite de l'âge d'or d'Hollywood, réunissant un producteur fou, un réalisateur chevronné, une pléiade d'acteurs stars, un compositeur de génie et des créatifs talentueux unissant leurs forces (responsables des effets spéciaux, costumiers, directeur artistique ...). Autant en emporte le vent représente un saut monumental dans l'industrie du cinéma des années 30/40, au même titre que le King Kong de 1933. Le Titanic de James Cameron n'y changera rien, c'est encore aujourd'hui considéré comme la plus grande histoire d'amour de toute l'histoire du cinéma ... et à juste titre (et là c'est moi qui le dit).

Autant en emporte le vent est un hydre à trois têtes, celles du producteur David O. Selznick, de l'auteur du roman Margaret Mitchell et du réalisateur Victor Fleming. Nous sommes au début des années 1860, dans l'avant et l'après guerre civile américaine entre les Etats du Nord abolitionistes et les sudistes pro-esclavagistes. On pourrait donc penser que les horreurs de la guerre de Sécession soient le thème principal du film, mais en fait pas vraiment. Dans Autant en emporte le vent, la guerre civile américaine n’est qu’un décor de fond, toujours présente en arrière plan, mais jamais montrée au premier plan.

C'est Scarlett O'Hara (Vivien Leigh) qui est au centre de l'histoire, étant présente dans 99% des plans du film. C'est une jeune sudiste passionnée, opportuniste et capricieuse, qui vit presque toute sa vie dans une illusion d’amour. Elle a pour objectif de conquérir le cœur d'Ashley Wilkes (Leslie Howard) le mari de sa cousine Mélanie (Olivia de Havilland). Elle pense qu'elle ne sera heureuse, que lorsqu'elle aura atteint son but. Quant à Rhett Butler (Clark Gable), c'est un personnage très charismatique, rusé et surtout très controversé ... c'est en quelque sorte l'alter ego masculin de Scarlett. D'ailleurs, il n'aura d'yeux que pour elle, fasciné par sa force de caractère et son tempérament de feu.

C'est lors de ce second visionnage du film, que j'ai réalisé à quel point Scarlett est un personnage égoïste et narcissique, dont le comportement se rapproche du sociopathe. Elle manipule tous les hommes et parfois même les femmes qu'elle rencontre, si ça lui permet d’atteindre son objectif. Elle est capable tuer froidement un homme, sans que ça semble la toucher. Pour le profit, elle n'hésite pas à exploiter des prisonniers, plutôt que d’embaucher des hommes libres. Et même quand ses actions semblent être désintéressées et au service du bien (sauver la vie de Mélanie), en réalité ces actes ne sont jamais faits sans arrières pensées et sont généralement faits dans son intérêt personnel. On pourrait penser qu’avec un caractère aussi déterminé (et une force de caractère impressionnante) elle finisse par réaliser tout ce qu’elle voulait, mais ce n’est pas le cas.

Scarlett vit dans un enfer qu’elle a créé elle-même et ce n’est que lorsque le dernier obstacle à son grand amour disparait, qu’elle se rend compte que pendant tout ce temps, elle a vécu dans l’illusion de l’amour. Elle se rend compte qu'elle a fait du mal aux seules personnes qui l'aimaient, mais maintenant c'est trop tard. Scarlett est-elle une personne horrible ? Probablement ! Va-t-elle payer pour ses péchés ? Oui, plus que quiconque ! On est en plein dans la tragédie comme dans Guerre et Paix de Tolstoï (à voir absolument l'adaptation de 1956 avec Henry Fonda et Audrey Hepburn, ainsi que la version très personnelle de Woody Allen avec Diane Keaton) avec un travail monumental sur le développement des personnages. Toutes les scènes qui dénoncent les horreurs de la guerre et du racisme, s’effacent devant l'enfer personnel que vit Scarlett.

On dit que Margaret Mitchell a écrit le livre avec Clark Gable en tête dans le rôle de Rhett Butler. Pendant la majeure partie du film, il joue tout en sobriété un personnage plutôt charmant et toujours dans le contrôle de lui même. Mais quand arrive la dernière demi-heure du film, alors que son personnage frôle la folie, le grand Clark Gable prend enfin vie sous nos yeux. Personne d’autre que lui ne pouvait jouer avec une telle flamboyance, cet homme déchiré entre sa loyauté à la cause du Sud et son sens de la décence. Son amour pour Scarlett, la femme qu’il sait amoureuse d’un autre, parle de lui-même.

Si Margaret Mitchell savait qui elle voulait pour incarner Rhett Butler, personne ne savait (même pas elle) qui pourrait incarner Scarlett O'Hara. La recherche d'une Scarlett, c'est l’une de ces plus grandes légendes d'Hollywood. Toutes les actrices entre 20 et 35 ans, à l’exception peut-être de Carole Lombard et de Joan Fontaine, ont dû auditionner pour le rôle ... à commencer par, images d'archives à l'appuie, Betti Davis (elle aurait été parfaite pour le rôle), Tallulah Bankhead, Joan Crawford, Katharine Hepburn, Barbara Stanwyck et bien d'autres. Le tournage a même commencé sans avoir trouvé de Scarlett, car la célèbre séquence d'incendie à Atlanta a été tournée en premier avec des doublures.

Alors qu’il était dans l'impasse, David O. Selznick a choisi Vivien Leigh pour incarner scarlett, une actrice britannique alors inconnue, ou tout du moins aux États-Unis ... et ce fut un coup de génie. Vivien Leigh, alors compagne de Laurence Olivier, est une actrice de théâtre (tout comme Tallulah Bankhead) et ça se voit à l'écran. Son jeu est très théâtrale, ce qui sert magnifiquement un personnage aussi grandiloquent que Scarlett. Autant en emporte le vent est plus un film à la gloire de Scarlett O'Hara que de Rhett Butler. C'est son histoire, celle d'une jeune et belle sudiste, libre et entreprenante (et donc très moderne pour l'époque), déterminée à survivre dans le style de vie auquel elle s’était habituée avant la guerre.

Les deux autres stars du film sont Olivia de Havilland et Leslie Howard. Olivia de Havilland est parfaite dans le rôle de la cousine Mélanie. Mélanie restera toujours fidèle en amitié avec Scarlett, celle qui pourtant va tout faire pour saper son mariage avec Ashley. J’ai toujours pensé que les rôles les plus difficiles à jouer pour un acteur, ce sont les modèles de vertu. Mélanie appartient à cette catégorie, car compatissante et d'une certaine manière assez fragile. Mélanie est le contrepoint parfait de Scarlett, un personnage d'une incroyable gentillesse et de décence, qui ne voit de mal chez personne. Ainsi, elle épouse la cause des confédérés. Il ne s’agit pas de politique ou d’esclavage pour Mélanie, son mari est en guerre et sa cause est la sienne.
Spoiler:
Olivia De Havilland était d'abord envisagée pour incarner Scarlett, mais a finalement décidé d'endosser le rôle de Mélanie qui lui correspond mieux. Elle a d'ailleurs obtenu sa première nomination aux Oscars pour son rôle de Mélanie dans la catégorie Actrice de second rôle, mais perdra face à Hattie McDaniel qui joue la bonne de Scarlett.

Leslie Howard est parfait dans le rôle de Lesli. Il donne un semblant de crédibilité à un homme amoureux de sa femme, mais qui n'est pas insensible aux charmes de Scarlett. J’ai toujours pensé que la scène clé du film, c'est quand Ashley dit à Scarlett qu'il allait épouser Mélanie. Scarlett se sent humiliée, puis se ridiculise quand elle découvre que Rhett Butler a tout entendu. Des quatre personnages principaux, c'est Ashley qui semble le plus subir les évènements. Et pourtant, c’est lui qui s’enrôle à contrecœur dans l’armée confédérée, tandis que Rhett Butler toujours aussi cynique, profite de l'effort de guerre pour gagner beaucoup d’argent (avant de se racheter un peu plus tard).

Je lis beaucoup de commentaires ici même sur senscritique, qui expriment leurs objections sur la façon dont les relations raciales sont montrées dans le film. Mais revenons en 1939, lorsque le film est sorti sur grand écran, il parle du passé pas trop lointain où toutes sortes d’atrocités, telles que l’esclavage, étaient la norme chez les sudistes. Bien que ces choses soient répugnantes, elles sont réduites au minimum dans le film. Après tout, ce film est basé sur un livre dont l'auteur Margaret Mitchell est une fille des Etats du Sud. Elle raconte l’histoire telle qu’elle la voyait dans son esprit. Scarlett est à son image, Scarlett c'est elle dans son esprit.

Autant en emporte le vent a remporté tellement d’Oscars en 1939, que ce serait trop long de tous les énumérer. Bien sûr, il remporta l'Oscar du meilleur film et Vivien Leigh remporta le premier de ses deux Oscars pour la meilleure actrice. Autant en emporte le vent est sans aucun doute l’une des plus grandes merveilles de l'âge d'or d'Hollywood, un film qui témoigne de l’intemporalité du cinéma et de son potentiel illimité. C'est un chef-d'œuvre absolu, c'est un film 10 étoiles.
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Message par lessthantod Mar 2 Aoû 2022 - 17:52

Je viens de mater Dossier Secret ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 Dossier_secret

Dossier secret est le septième film d'Orson Welles. Aprés le tournage chaotique d'Othello (son sixième film), il s'exile pour de bon en Europe, loin de Hollywood, pensant récupérer le total contrôle de ses films ... quelle terrible erreur. Dossier secret sera comme tous les autres films d'Orson Welles, un film "malade".

Si le cinéma d'Orson Welles ne vous est pas familier, je vous conseille de voir d'abord certains de ses meilleurs films (Citizen Kane, La soif du mal et Le Procès) avant de vous attaquer à Dossier secret. Tous les films d'Orson Welles sont des petits bijoux de mise en scène, mais bien souvent, les problèmes de production (Macbeth et Othello) ou le remontage par les studios (La Splendeur des Amberson et La Dame Shanghai) gâchent quelque peu l'expérience du spectateur. On a déjà entendu toutes ces histoires à propos de ses films inachevés ou charcutés par les studios, comme La Splendeur des Amberson (celui qui me tient le plus à cœur), pensé en trois actes et dont dernier acte a tout simplement disparu au final (un tiers du film effacé).

Guy Van Stratten (Robert Arden) et sa petite amie Milly (Patricia Medina) assistent à la mort d'un homme, poignardé sur les quais. Mais avant de rendre son dernier souffle, l'homme murmure deux noms à l'oreille de Milly, Sophie et Mr. Arkadin (Orson Welles). Il s'avère que Mr. Arkadin est un homme puissant et riche, qui semble cacher un lourd secret. Quant à Sophie, elle est aussi insaisissable et mystérieuse que l'évocation de "Roseburd" dans Citizen Kane.

Dossier Secret ne fait pas exception, les problèmes de production et le remontage du film par les studios ont été maintes fois documentés. Mais si comme moi vous êtes tombé amoureux des images et de la mise en scène d'Orson Welles, vous appréciez Dossier Secret pour ce qu'il est, original, inventif, baroque, insolite ... mais bancal, vain et brouillon. Le résultat final n'est clairement pas à la hauteur de ses ambitions, Orson Welles ayant perdu le contrôle du film à la fin du tournage.

Que ce soit sur la forme ou sur le fond, Dossier secret ressemble beaucoup à Citizen Kane. On commence par la fin de l'histoire et le film nous est alors raconté en mode flash-back, bien que la prise du pourvoir des studios sur le film à la fin du tournage, ait considérablement atténué son effet sur la narration. Orson Welles se montre ici inspiré, peut-être trop inspiré. Il semble beaucoup trop puiser dans son sac à effets de mise en scène, plus que nécessaire en tout cas, pour raconter son histoire. Résultat, le film en devient brouillon. La perte de contrôle sur le montage du film doit y être pour beaucoup aussi, forcément !

Orson Welles est excellent dans le rôle de l'antagoniste principal Mr. Arkadin, impressionnant physiquement et très charismatique avec sa barbe stalinienne. C'est un personnage très shakespearien, qui nous rappelle forcément son interprétation dans McBeth et Othello. Malheureusement je ne dirais pas de même pour le héros principal interprété Robert Arden, à l'inverse fort peu charismatique, voire même carrément antipathique, ce qui n'aide pas à s'identifier au personnage.

Il y a tellement de choses à analyser dans Dossier secret, chaque cadre est minutieusement étudié et d'une beauté visuelle très "wellesienne" (d'une beauté plus étrange que classique). Mais voilà, je sais d'avance que la plupart des spectateurs, en particulier ceux qui ne sont pas familiers avec son cinéma, trouveront Dossier Secret inaccessible. Le fait qu’il soit assez difficile à suivre et que les dialogues soient souvent difficiles à comprendre, vont en perdre plus d'un. Et puis le film mériterait une bonne restauration pour en profiter pleinement, le son et l'image étant de piètre qualité à l'heure actuelle (sur support physique).
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Message par lessthantod Jeu 4 Aoû 2022 - 21:38

Je viens de mater Le Criminel ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 Le_criminel

Dixit Orson Welles himself ... "It is the worst of my films. There is nothing of me in that picture. I did it to prove I could put out a movie as well as anyone else."

C’est assez excitant de voir deux acteurs de cette trempe comme Orson Welles et Edward G. Robinson en têtes d'affiche d'un film, qui plus est lorsqu'il est réalisé par le premier des deux. Et si vous rajoutez Loretta Young au casting, ainsi qu’un scénario au concept intéressant, on peut dire que Le Criminel part sur de bonnes bases. Mais voilà, plus on avance dans l'histoire, plus l’intrigue parait alambiquée. De plus, la mise en sène d'Orson Welles est très (trop ?) sage ici et si sa performance d'acteur en tant que criminel de guerre nazi est assez effrayante, elle n'est par contre franchement pas très subtile. Et puis, au jeu des comparaisons, Alfred Hitchcock a fait mieux sur ce même thème (le mal caché dans une petite ville paisible des Etas-Unis) avec L'Ombre d'un doute.

L’histoire se déroule juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1946. Mr. Wilson (Edward G. Robinson) est à la tête de la Commission qui enquête pour le gouversement américain sur les crimes de guerre. Il est à la recherche d’un criminel de guerre insaisissable nommé Franz Kindler (Orson Welles). C'est l'homme qui a planifier la solution finale pour les nazi. Mais voilà, il n’y a aucune preuve, ni aucune photo de lui. Pour retrouver Kindler, Wilson libère son second chez les nazi, en espérant qu'il les conduisent à lui. Il finit par retrouver Kindler qui se cache dans une petite ville du connecticut, en tant que professeur nommé Charles Rankin. Wilson arrive le jour de son mariage avec Mary Longstreetfille (Loretta Young) la fille d’un juge de la Cour suprême.

Orson Welles et Edward G. Robinson jouent au petit jeu du chat et de la souris, le chat recherchant un ancien nazi qui se cache dans une paisible ville du Connecticut. Il est assez juste de souligner, comme d’autres l’ont déjà fait, que les dialogues laissent parfois à désirer, mais Orson Welles et Edward G. Robinson sont tellement à l'aise devant la caméra, qu'on oublie très vite la faiblesse des dialogues. En tant qu’acteur, Orson Welles est toujours convaincant, mais je pense qu’ici il fait un mauvais choix d'interprétation. Son jeu n'est pas assez ambigu et dés les premières scènes on sait qu'il est coupable. Et puis concernant Edward G. Robinson, c'est agréable de le voir jouer le "good guy" et pas l'antagoniste, pour changer.

C'est à Loretta Young qu'incombe le difficile rôle d'épouse de Kindler / Rankin et d'atout charme du film. Le scénario ne lui rend pas service non plus, en la faisant passer pour une femme crédule et parfaite victime compatissante. Dans le rôle du magasinier, Billy House se démarque tout particulièrement des autres rôles secondaires. C'est le principal atout comique du film et il délivre bon nombre de puchlines qui font mouche.

Le Criminel se classe clairement dans la catégorie films noirs. Orson Welles joue avec les angles de caméra (le fameux angle désaxé pour générer le malaise) et sur les jeux d'ombres. Si vous avez déjà vu la plupart de ses films, vous savez comment il opère dans sa mise en scène ... même si ici, sa mise en scène est en mode mineur. L’histoire est intéressante et d'un certains côté assez originale, en prenant appuie sur les évènements historiques du présent (la fuite des nazis aprés la guerre), mais légèrement trop prévisible (le film noir "pour les nuls"). L’aspect le plus inventif du scénario serait peut-être l’utilisation de la tour d’horloge, à la fois comme objet narraitif (Kindler se passionne pour les horloges) et visuel (la scène finale), ainsi que symbolique (courir aprés le temps).

Le Criminel est un bon thriller et un film assez divertissant, tant que vous n’essayez pas de le comparer avec les autres films d'Orson Welles. Même s'il n'est pas parfait, je recommande ce film pour les fans d’Edward G. Robinson et d'Orson Welles ou même du genre film noir.
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Message par dami1 Ven 5 Aoû 2022 - 9:45


SUPERBE adaptation du roman de Balzac !
C'est un film français trois étoiles, superbement interprété. Ca change des merdes avec Kev Adams!

A voir !
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Message par lessthantod Ven 5 Aoû 2022 - 14:56

J'ai rematé Chungking Express ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 Chungking_express

Chungking Express de Wong Kar Wai appartient à cette catégorie de films, qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie. Selon moi, c'est le meilleur remède contre la dépression et le plus beau de tous les feel-good movies. C'est aussi un film particulier, car en fait il raconte deux histoires différentes, mais chacune centrée sur un flic, les matricules 223 et 633.

Dans la première histoire, le matricule 223 (Takeshi Kaneshiro) achète toutes les boîtes d’ananas dont la date d’expiration est le 1er mai (la date de son anniversaire). Ayant récemment rompu avec sa petite amie, il pense que c’est la date à partir de laquelle il pourra passer à autre chose, s’ils ne se sont pas remis ensemble. Solitaire et ivre, il espionne également une mystérieuse femme portant une perruque blonde (Brigitte Lin) assise seule dans un bar.

Dans la deuxième histoire, apparemment sans rapport avec la première, le matricule 633 (Tony Leung) tombe immédiatement amoureux de Faye (Faye Wong) une serveuse un peu excentrique du snack bar qu'il fréquente quotidiennement. Tout comme le flic 223, il a récemment rompu avec sa petite amie hôtesse de l’air. Repérant sa grande solitude, Faye prend sur elle de "réaménager" son appartement, chaque fois qu’il sort de chez lui (en y rentrant par effraction).

Le réalisateur Wong Kar-Wai a réalisé Chungking Express en 1994, alors qu’il faisait une pause durant la post-production de son film Les cendres du temps, un film d'arts martiaux d'une poésie visuelle incroyable, mais très complexe à monter. Histoire de calmer ses nerfs, il se donne pour mission de réaliser un film plus léger et plus terre-à-terre, en un temps record et sans préparation. Pensé à l’origine comme un film en trois actes / trois histoires, au lieu de deux, le réalisateur a dû couper la troisième histoire, estimant que le film serait trop long. La troisième histoire ne sera pas perdue pour autant, elle sera à l'origine de son film suivant Les Anges déchus (1995). Bien que les deux histoires de Chungking Express ne soient pas liées entre elles, elles racontent finalement la même chose, mais de manière légèrement différente.

Chungking Express parle de solitude, de nostalgie et d’amour. Tous les personnages sont seuls, déconnectés du monde qui les entoure et tristes suite à une déception amoureuse. L’amour vous fait faire des choses étranges et bizarres, parfois. Ainsi, après avoir amassé toute une collection de boîtes d’ananas expirant au 1er mai, le matricule 223 décide de toutes les manger jusqu'à l'écœurement. Alors ça n'a peut-être aucun sens pour vous, mais pour lui, si ! Autre exemple, Faye s'introduit dans l'appartement de l'immatricule 633 et modifie l'emplacement des meubles, sans même qu’il s’en aperçoive. Il est tellement emprisonné dans sa déception amoureuse, qu’il croit presque que les changements qui se produisent dans son appartement en sont le résultat.

Chungking Express parle des opposés contraires qui s'attirent. En outre, j’aime le contraste qu'il y a entre les deux actrices du film. D'une part, nous avons une Brigitte Lin mystérieuse, énigmatique avec sa perruque blonde, belle et terriblement attirante. D’autre part, nous avons Faye Wong, la jeunesse incarnée, fraiche et rebondissante. Tout ressort à travers son jeu, sa danse, son regard et ce magnifique sourire qui vous fait fondre sur place ...
Spoiler:
Il y aussi la reprise des Cranberries par Faye Wong, qui surpasse l'originale (de mon point de vue à moi), ce qui n'est pas un mince compliment (RIP Dolores O'Riordan Sad ). Et puis cette scène finale quand la chanson démarre juste avant le générique ...
Spoiler:
Quand Faye Wong et Tony Leung sont réunis tous deux à l'écran, c’est magique. Ce qui est formidable avec Tony Leung, c’est que dans tous les films dans lesquels il joue, on s'identifie sans mal à lui ... c'est peut-être l'idéal masculin (comme notre Bebel national) à qui on voudrait tous ressembler.

Même si le jeu des acteurs est merveilleux, avec en tête la sublime Faye Wong, ça ne suffit pas à expliquer pourquoi Chungking Express est un film qui me tient particulièrement à cœur. C'est la mise en scène de Wong Kar Wai qui me fascine le plus ici. Comment a-t-il imaginé tous ces plans d'une telle beauté ? Chungking Express est d'une sensibilité folle et la caméra arrive à capter ça, ce sentiment si volatil. C'est le seul film que j’ai vu post-années 60, qui incarne à ce point la Nouvelle Vague française, celle des films de Jean-Luc Godard et de Claude Sautet. Beaucoup s'y sont essayés, tous s'y sont cassés les dents ... tous, sauf Wong Kar Wai. Il arrive à reproduire ce style si original, agité, excitant et qui bouillonne d’idées fraîches.

On pourrait reprocher à Wong Kar Wai d'avoir voulu faire deux films en un. Le fait de proposer un récit divisé deux histoires distinctes, fait qu'on a forcément une préférence pour l'une ou l'autre des deux histoires. Personnellement, j'ai une préférence pour le couple Faye Wong et Tony Leung. Le montage hypnotique et le travail de caméra capturent une ambiance et un ton si singuliers, qui me rappelle tout particulière le film A Bout de Souffle de Jean Luc Godard avec Faye Wong en parfaite sosie de la superbe Jean Seberg.

Chungking Express est un film inspiré et inspirant, un film tellement audacieux, d'une écriture intelligente, d’un jeu d’acteurs fabuleux, d’une photographie et d'une mise en scène sublimes. Je pourrais revoir ce film à l'infini sans jamais me lasser, il y a tellement de choses que j'aime dans ce film ... et en premier lieu Faye Wong !


Dernière édition par lessthantod le Ven 5 Aoû 2022 - 20:10, édité 1 fois
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Message par lessthantod Ven 5 Aoû 2022 - 19:15

Je viens de mater Comédie érotique d'une nuit d'été ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 Comedie_erotique_d_une_nuit_d_ete

Comédie érotique d'une nuit d'été est le premier film de Woody Allen avec Mia Farrow, qui remplace ici Diane Keaton en tant qu'héroïne "allenienne". Woody Allen joue également dans son film, reprenant son rôle emblématique du petit intellectuel new-yorkais, en proie aux affres tragi-comiques (ici plus comiques que tragiques) et sexuelles (d'où le titre du film comédie érotique ...) et capable de s'adapter à presque toutes les situations.

Comme l'indique le titre du film, Comédie érotique d'une nuit d'été se déroule lors d'une nuit d'été. Trois couples se réunissent donc lors d'un week-end pour un piquenique dans les bois. Du côté masculin, nous avons Leopold (Jose Ferrer) qui est un professeur d'université bien pompeux et imbus de sa personne, tandis que Maxwell (Tony Roberts) est un docteur sexuellement très actif et accessoirement meilleur ami de Woody Allen. Et puis bien sûr, il y a Woody Allen qui fait du Woody Allen. Du côté féminin, nous avons donc Ariel (Mia Farrow), la fiancée à Leopold, qui est peut-être amoureuse de Woody et peut-être même de Maxwell aussi. Dulcy (Julie Hagerty) quant à elle est une jeune infirmière qui n'a pas froid aux yeux (sexuellement épanouie, quoi) et qui accompagne Maxwell pour cette nuit d'été. Enfin, Adrian (Mary Steenburgen) est la femme de Woody Allen, qui depuis plusieurs mois repousse les avances de son mari, pour des raisons qu’elle connaît elle, mais que nous (et Woody Allen aussi) nous ne connaissons pas encore.

Comédie érotique d'une nuit d'été regroupe toutes les obsessions de Woody Allen. Vous avez la tragédie Shakespearienne avec les fantômes et des histoires de couples qui se cherchent, sans jamais se trouver. Et puis vous avez la comédie Bergmanienne avec une réflexion sur la sexualité comme dans Sourires d’une nuit d’été. Comme d'habitude avec Woody Allen, son film est une relecture du cinéma. Il n’a jamais eu peur de s'attaquer à des références du septième art et une fois de plus, avec Comédie érotique d'une nuit d'été, il relève le défi.

Dans Comédie érotique d'une nuit d'été, tous les hommes veulent presque toutes les femmes et vice versa. Le film parle d’amour et de sexe, sans jamais le montrer. Si vous connaissez le cinéma de Woody Allen, vous savez qu’il n’y aura pas de nudité à l’écran. Les acteurs parlent de sexe, ils organisent des réunions secrètes et parlent encore de sexe, mais nous ne les voyons jamais ôter leurs vêtements. Mais rien de grave dans tout ça, ce film parle de la soif de sexe ... pas de la consommation.

Que tout ça ait du sens ou pas pour vous, est hors de propos. Woody Allen ne recherche pas le réalisme à tout prix. Comment prendre au sérieux un inventeur qui possède une sphère magique d'où jaillissent les esprits dans la nuit, ou qui invente de vieilles machines volantes totalement fantaisistes ? Non, l'intérêt du film vient d'ailleurs, il vient de l'écriture des personnages et de son sens des dialogues. Certaines des situations sont vraiment drôles et certains des dialogues tapent vraiment juste, comme souvent avec Woody Allen.

Au début, le film tente de nier la fantaisie du décor, mais à la fin, cela devient indéniable ... nous sommes en plein dans la comédie fantaisiste. Et puis, rarement l’infidélité aura été aussi amusante et pensée avec de si bonnes "intentions". Alors certes, Comédie érotique d'une nuit d'été ce n'est pas le meilleur film de Woody Allen, mais c'est clairement l'un des plus sous-estimés. Woody Allen a fait 51 films jusqu'à présent (en 2002) et Comédie érotique d'une nuit d'été appartient clairement au premier tiers de ses meilleurs films.
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Message par dav1974 Sam 6 Aoû 2022 - 16:59

Je viens de mater "Prey".
 Alors je suis emmerdé, parce que Predator est pour moi un film culte (le 1).
Les autres (a part le 2 qui s'en sort pas mal) sont des bouses sans nom.

 Puis voila Prey. Et la...j’hésite. Ce film vient de remettre les pendules a l'heure, en fait je l'ai trouvé mieux que le 1.
 Peut être pas "mieux"... mais complémentaire. Comment gérer une licence, la respecter, avec un autre point de vue et un autre "combat".
 Le 1 nous montrait des gars qui passaient de massacreurs a massacrés, des mâles Alphas qui  redescendaient dans la chaine alimentaire.
 Prey nous montre autre chose: Un predator qui apprend, qui teste, qui s'amuse vraiment pendant que l’héroïne évolue dans son combat personnel (sa place dans la tribu, et enfin un film féministe pas maladroit !) et dans son combat pour survivre. J'y retrouve un peu de Ripley chez cette gamine.

 Bref matez "Prey", c'est une tuerie, je n'y vois aucune faute. (Disney ou typiak dans mon cas)

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Message par lessthantod Dim 7 Aoû 2022 - 10:27

Je viens de mater Un tramway nommé désir ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 Un_tramway_nomme_desir

Un tramway nommé désir d'Elia Kazan est l'adaptation d'une célèbre pièce de théâtre du non moins célèbre Tennessee Williams. Tout comme La Chatte sur un toit brûlant du même auteur, c'est une pièce de théâtre très chargée sexuellement, avec beaucoup de non-dits et de sous-entendus, ceci pour contourner la censure qui pour l'époque (durant les années 50) était très active.

Dans Un tramway nommé désir, Blanche (Vivien Leigh) quitte son Mississippi natal pour l'atmosphère moite de la Nouvelle-Orléans. Elle s'installe chez sa sœur Stella (Kim Hunter) et son futur fiancé Stanley (Marlon Brando), un "Polack" joueur de poker qui connaît une chose ou deux sur la vie. C’est l’affrontement entre les délires fantaisistes (et donc mensonges) de Blanche face au réalisme terre à terre de Stanley. Le seul rayon de soleil dans tout ça, c'est Mich (Karl Malden). Lui seul peut aider Blanche à sortir de sa névrose, c'est son seul et unique espoir.

Blanche DuBois me rappelle un peu Margo (Bette Davis) dans All about Eve, mais surtout et encore plus Norma Desmond (Gloria Swanson) dans Sunset Boulevard. Norma et Blanche sont deux personnages qui succombent à leur alter ego. Elles s'enferment dans leurs propres mondes de fantaisie et de demi-vérités.

Tennessee Williams oblige, il va sans dire que l’écriture des dialogues est d'une qualité très supérieure à la moyenne. L’histoire est relativement simple et sans grande surprise, mais l'intérêt est ailleurs ici. Ce n’est pas tant la profondeur du scénario qui importe, mais la complexité des sentiments exprimés ... tous les personnages sont extrêmement ambigus. C'est du côté des personnages (et pas du scénario) qu'il faut s'attendre à des surprises, Blanche en tête qui cache de lourds secrets.

Blanche est bien sûr le centre d’intérêt de toutes et de tous, au plus grand dam de Stanley. C'est un sac de névrose à peine caché derrière une façade de respectabilité qui ne dupe personne. Mitch est aussi un personnage intéressant et à bien des égards ambigu, il apporte un peu d'humour, de gaieté et de tendresse, à un film qui en a bien besoin. Il essaie de se comporter en vrai gentleman, ce qui plait beaucoup à Blanche. Mais son vrai modèle, celui à qui il voudrait ressembler, c'est Stanley, car il est tout ce qu'il n'est pas (viril, autoritaire et charismatique).

Un tramway nommé désir est un film en avance sur son temps, ça parle de folie, de violence envers les femmes et de sexualité, de toutes les sexualités. Pour un film sorti au début des années cinquante, le désir sexuel et la violence envers les femmes sont très graphiques. Le film baigne dans une atmosphère humide et moite, les corps sont en sueur et montrés sous tous les angles. Chose amusante, Elia Kazan joue avec l'éclairage pour tromper nos sens. Tout au long du film et selon l'éclairage, Blanche semble vieillir devant nos yeux. Une réplique de Mitch à la fin du film ôte tous nos doutes, Blanche vieillit bien à vue d'œil au fur et à mesure que son état psychologique se dégrade.

Vivien Leigh est parfaite dans le rôle de blanche. Elle est tout et son contraire dans ce film, vulnérable et égoïste, hautaine et sensible ... belle à un moment donné, puis usée la seconde suivante. Elle a totalement mérité son Oscar et sa prestation a forcément inspiré Cate Blanchett dans Blue Jasmine de Woody Allen, tellement Jasmine ressemble à Blanche. Marlon Brando s’est fait un nom grâce à ce film et en effet, sa performance est électrisante et mémorable. Il a ses grands moment où il fait parler sa fureur et ses petits moments où il ne fait rien d’autre que d’être une présence à l’écran. Peu importe ce qu'il fait, il est indéniable que la caméra l'aime furieusement.

Ensemble, Vivien Leigh et Marlon Brando dominent l’écran et à chaque fois que l’un des deux est présent, il attire forcément le regard. Par conséquent et bien que sa performance soit toujours bonne, Kim Hunter se perd en quelque sorte dans l'arrière plan. Malgré tout, elle obtiendra l'Oscar du meilleur second rôle féminin pour ce film. Karl Madden est génial, mais encore une fois, il n'a qu’un rôle secondaire. Et lui aussi obtiendra l'Oscar du meilleur second rôle (masculin bien sûr), bien mérité pour le coup.

Un tramway nommé désir est un drame de très grande qualité. Ce sont surtout les performances de Marlon Brando et Vivien Leigh, dans les rôles de Stanley et Blanche, qui expliquent la fascination que j'ai pour ce film. Le noir & blanc, la photographie et la musique sur fond jazzy amplifient l’atmosphère miteuse et sordide du film et donc son attrait à mes yeux. Et bien sûr, le choix du décor, un quartier Français claustrophobe et torride de la Nouvelle Orléans, constitue un cadre parfait pou le film.

Comme on pourrait s’y attendre pour un film adapté d’une pièce de théâtre, Un tramway nommé désir est très bavard. En général, je préfère les histoires racontées par l'image plutôt que par des mots, mais ce film fait exception. J'ai beau chercher, je ne trouve aucune excuse pour ne pas avoir encore vu ce film.
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Message par jeff buckley Dim 7 Aoû 2022 - 14:28

dav1974 a écrit:Je viens de mater "Prey".
 Alors je suis emmerdé, parce que Predator est pour moi un film culte (le 1).
Les autres (a part le 2 qui s'en sort pas mal) sont des bouses sans nom.

 Puis voila Prey. Et la...j’hésite. Ce film vient de remettre les pendules a l'heure, en fait je l'ai trouvé mieux que le 1.
 Peut être pas "mieux"... mais complémentaire. Comment gérer une licence, la respecter, avec un autre point de vue et un autre "combat".
 Le 1 nous montrait des gars qui passaient de massacreurs a massacrés, des mâles Alphas qui  redescendaient dans la chaine alimentaire.
 Prey nous montre autre chose: Un predator qui apprend, qui teste, qui s'amuse vraiment pendant que l’héroïne évolue dans son combat personnel (sa place dans la tribu, et enfin un film féministe pas maladroit !) et dans son combat pour survivre. J'y retrouve un peu de Ripley chez cette gamine.

 Bref matez "Prey", c'est une tuerie, je n'y vois aucune faute. (Disney ou typiak dans mon cas)

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J'ai maté et je suis beaucoup moins enthousiaste que toi. Le film est long à se mettre en place (au début j'ai l'impression d'être dans un jeu vidéo où elle fait des allers-retours depuis son feu de camp / tipi vers des missions secondaires). Les CGI des animaux (lapin, serpent, félin, cerf) sont dégueux et contrastent avec le clébard qui est vrai. Tout est un peu prévisible. Mention spéciale aux 2 gars avec les jambes coupées qui ont pas trop l'air de trop souffrir ni de pisser le sang.
Bref très bof. Quelques scènes d'actions sympa.
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Message par lessthantod Dim 7 Aoû 2022 - 20:59

Je viens de mater Cléopâtre ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 Cleopatre

Tout d’abord, notez bien qu’il s’agit là d’une critique de la version longue restaurée du film, de plus de 4 heures, et non de la version de 1963 sauvagement découpée par Darryl F. Zanuck (3h12). Le film est clairement divisé en deux, une première partie qu'on pourrait nommer "Cléopâtre et Jules César" et une seconde partie "Cléopâtre et Marc Antoine"

Après avoir regardé le passionnant documentaire de plus de 2h00 sur la production de Cléopâtre (certains diront qu'il est plus intéressant que le film en lui-même), on se rend compte à quel point, c'est un petit miracle en soi que ce film existe. On est passé d'un budget initial de 2 millions de dollars, à plus de 40 millions de dollars au final. Cléopâtre c'est le film qui a faillit couler la Twentieth Century Fox.

Cléopâtre est le film de tous les excès, il est clair qu’aucune dépense n’a été épargnée dans la construction des décors, le nombre de figurants, les costumes, la longueur de pellicule et dans le cachet des acteurs. Alors certes, c'est magnifique tout ça et j'ai envie de dire qu'Elizabeth Taylor mérite chaque dollar de son cachet (plus de 1 million de dollars tout de même) pour interpréter Cléopâtre, mais au final la production chaotique du film se voit trop à l'écran. Le film semble se perdre à mi-chemin, lorsque Jules César (Rex Harrisson) s’en va et se voit remplacé par Marc Antoine (Richard Burton) dans le cœur de la reine.

Elizabeth Taylor était le choix parfait pour interpréter Cléopâtre, belle, sexy en diable et fougueuse. A la fin du film, je ne savais plus si c’était Elizabeth Taylor qui incarnait Cléopâtre ou si c'était Cléopâtre qui incarnait Elizabeth Taylor. Ensuite Roddy McDowell est celui qui s'en sort le mieux dans de la seconde moitié du film, il est effrayant à l’extrême dans le rôle d'Octave. Et je suis sûr que Joaquin Phoenix s'est inspiré de la performance de Roddy McDowell en Octave, lorsqu'il a dû faire des recherches sur son rôle pour Gladiator.

Néanmoins, mis à part Roddy McDowell, le reste de la seconde moitié du film se perd dans le mélodrame, voire carrément dans le soap opéra. Je ne sais pas si c'est dû au jeu peu convaincant de Richard Burton ou le manque de budget pour boucler le film ou à cause des coupes pour réduire la durée du film ... toujours est-il que la seconde moitié du film avec Richard Burton est largement moins convaincante que la première avec Rex Harrison.

Dans la première partie du film, Rex Harrison est excellent en César, sobre et royal comme le nécessite son rôle. Malgré la différence d'âge entre les deux acteurs, on ne doute pas une seule seconde du pouvoir de séduction de Rex Harrison sur Elizabeth Taylor. Dans la seconde partie du film, là par contre ça se gâte. Richard Burton et Elizabeth Taylor forment un couple sirupeux à l'extrême, digne des pires soap opéras. Heureusement, on se raccroche un peu aux seconds rôles qui font le maximum avec le peu qu'ils ont à jouer. Martin Landau, Andrew Keir, Hume Cronyn et George Cole entre autres, arrivent à tirer leur épingle du jeu, mais c’est dommage qu’ils n'aient pas plus de choses à jouer, le film étant clairement au service tout entier d'Elizabeth Taylor et son cachet à 1 million de dollars.

Il est extrêmement difficile de noter ce film. D’une part, les décors, les accessoires, les costumes, la photographie et la musique sont grandioses. Personnellement, j’ai trouvé que le casting tout entier, à une seule exception prés, était parfait. Mention spéciale tout de même pour Roddy McDowell et Rex Harrison. Ce sont les deux seuls qui tiennent tête à Elizabeth Taylor. Par contre, vous l'avez déjà compris, je ne serais pas aussi enthousiaste à propos de Richard Burton.

Mais la question reste de savoir ce qu'aurait pu être Cléopâtre, si comme le souhaitait Joseph L. Mankiewicz, il en avait fait deux films de 3h00. J'aimerais bien mettre la main sur cette version de de plus de 6 heures, afin de juger si les coupes étaient justifiées et/ou nécessaires. Je dois ajouter que le documentaire de plus de 2h00 figurant sur le troisième disque de l'édition DVD, contribue grandement à mon appréciation du film (même si ça ne devrait pas).

J'ai bien conscience que c’est un film emblématique, un classique pour beaucoup, mais objectivement y'a trop de choses qui ne vont pas dans ce film. Si néanmoins je pouvais diviser ma note en deux, la première partie du film obtiendrait 7/10 et la deuxième 4/10, ce qui me fait au total une moyenne de 5.5/10.
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Message par dami1 Dim 7 Aoû 2022 - 22:16

dav1974 a écrit:Je viens de mater "Prey".
 Alors je suis emmerdé, parce que Predator est pour moi un film culte (le 1).
Les autres (a part le 2 qui s'en sort pas mal) sont des bouses sans nom.

 Puis voila Prey. Et la...j’hésite. Ce film vient de remettre les pendules a l'heure, en fait je l'ai trouvé mieux que le 1.
 Peut être pas "mieux"... mais complémentaire. Comment gérer une licence, la respecter, avec un autre point de vue et un autre "combat".
 Le 1 nous montrait des gars qui passaient de massacreurs a massacrés, des mâles Alphas qui  redescendaient dans la chaine alimentaire.
 Prey nous montre autre chose: Un predator qui apprend, qui teste, qui s'amuse vraiment pendant que l’héroïne évolue dans son combat personnel (sa place dans la tribu, et enfin un film féministe pas maladroit !) et dans son combat pour survivre. J'y retrouve un peu de Ripley chez cette gamine.

 Bref matez "Prey", c'est une tuerie, je n'y vois aucune faute. (Disney ou typiak dans mon cas)

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"Une Tuerie" sans doute pas, mais clairement plus acceptable que le précédent film de Shane Black !
Perso, je n'aime presque aucune suites de Predator : le 2 est bizarrement surcôté (malgré un côté 90's sympatoche), le 3 est bof sans être injuste, et le 4 est une honte. Prey est donc une très bonne surprise, efficace, et sans fioriture. Je trouve que le rythme n'est pas toujours égal, mais ça reste un très bon moment.
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Message par dav1974 Lun 8 Aoû 2022 - 6:33

Le premier faisait pareil, assez long a se mettre en place.
Le predator est super bien amené, mieux que dans le film d'origine...
Spoiler:

 Le film est un direct to VOD, et il se permet de faire mieux avec plus de contraintes dues a l'époque, au fait qu'on connait le bestiaux (alors impossible de créer la surprise), et des films precedents catastrophiques.
 Malgré ça, le réal arrive a nous sortir un survival qui tient la route, un predator plus félin qu'on voit évoluer, une  gestion des espaces plus travaillée. Avec Sharzy on est tjrs dans le huit clos, la jungle étouffante..dans Prey on passe des grands espaces a des forets denses.

 Et enfin, pourquoi je préfère celui la ? parce que les persos sont moins caricaturaux. Predator est a la limite du nanar (trés fine limite) a cause de la surenchère de testostérones, mais heureusement le réal a réussi a utiliser ça et a s'en servir en retournant la situation. Les gros bourrins qui défouraillent tout se font défourailler et sont obligé de devenir un peu moins cons pour survivre.Faut voir que je déteste les films de guerre avec des gros bras indestructibles..donc le debut de predator a l’époque, m'avait un peu fait regretter mon ticket. Jusqu'au moment ou la bestiole arrive.

 Si je devais regarder Predator 1 aujourd'hui, sans savoir ce qu'il allait se passer au bout de klk minutes, (en gros toute la partie ou Sharzy et ses potes font les beaux), je pense que je couperai le film. J'ai pris un malin plaisir a les voir se faire defoncer les gros.
 Dans Prey, les persos sont quand même (et malgré la courte durée du film) bien plus adultes et moins caricaturaux. 
 Et pour finir mon plaidoyer, je préfère le rythme de Prey. Je préfère son "image", ses couleurs.
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Message par lessthantod Lun 8 Aoû 2022 - 12:56

dav1974 a écrit:Predator est a la limite du nanar (trés fine limite) a cause de la surenchère de testostérones, mais heureusement le réal a réussi a utiliser ça et a s'en servir en retournant la situation. Les gros bourrins qui défouraillent tout se font défourailler et sont obligé de devenir un peu moins cons pour survivre.Faut voir que je déteste les films de guerre avec des gros bras indestructibles..donc le debut de predator a l’époque, m'avait un peu fait regretter mon ticket. Jusqu'au moment ou la bestiole arrive.
100 % d'accord avec toi :)
Pour moi, Predator c'est une pale copie d'Alien et une copie complètement débile. Même gamin après l'avoir vu en VHS et à la TV le soir (probablement sur TF1, et plus d'une fois) je trouvais ça d'un ennui abyssal et très c**, un bête film d'action bas du front de plus ... l'incompréhension totale, quoi !
Et puis il y a Schwarzy, les supposés "talents d'acteurs" et le supposé "charisme" de Schwarzy ... j'ai envie de me pendre dés qu'il apparait à l'écran ou pire, lorsqu'il ouvre la bouche. Alors oui, ça passe dans Terminator lorsqu'il joue une machine froide et inexpressive, mais dés qu'il veut jouer la comédie comme dans Predator ou dans Total Recall ... je décroche immédiatement.
dav1974 a écrit:Si je devais regarder Predator 1 aujourd'hui, sans savoir ce qu'il allait se passer au bout de klk minutes, (en gros toute la partie ou Sharzy et ses potes font les beaux), je pense que je couperai le film. J'ai pris un malin plaisir a les voir se faire defoncer les gros.
C'est tout l'intérêt de la première partie, montrer des militaires débiles qui se croient invincibles ... pour mieux les défoncer par la suite. C'est comme dans le Aliens de James Cameron, quoi !
dav1974 a écrit:Dans Prey, les persos sont quand même (et malgré la courte durée du film) bien plus adultes et moins caricaturaux.
Et pour finir mon plaidoyer, je préfère le rythme de Prey. Je préfère son "image", ses couleurs.
Pas vu Prey, mais c'est clair que dans le premier Predator, la photo est très moche, digne d'un téléfilm des années 80.
Par contre, il faut reconnaitre que le costume du Predator dans le 1 était assez impressionnant pour l'époque (et il l'est toujours à mes yeux) et sa tronche bien flippante comme il faut ... il n'a vraiment pas "une gueule de porte-bonheur", quoi !
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Message par lessthantod Lun 8 Aoû 2022 - 19:35

Je viens de mater Apocalypto ...

JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 5 Apocalypto

Quoi que vous pensiez de Mel Gibson, que ce soit l'homme et ses nombreuses controverses ou l'acteur star des années 80/90, on ne peut pas nier sa détermination à mettre en œuvre sa vision, lorsqu'il faut passer derrière la caméra. Vision, courage et détermination, c'est la triple exigence qu'il s'impose à chaque nouveau projet dans lequel il s'implique. Et il fallait une bonne dose de détermination ou même d'audace, pour réaliser un projet de cette taille et sur la base d'un tel pitch. Prendre des éléments d’une civilisation oubliée (les Mayas) et les abstraire à des fins dramatiques, telle est l'ambition de Mel Gibson, ceci afin de créer une expérience cinématographique unique. Apocalypto nous emmène dans un monde que nous n’avions jamais vu auparavant sur grand écran.

À mon avis c’est l’essence même du cinéma, développer une histoire, puis la réduire à sa plus simple expres​sion(en images). Certes, on pourrait soutenir ici que le récit est très secondaire, que Mel Gibson s'attache surtout à filmer une atmosphère et des sensations. Apocalypto n'en reste pas moins touchant et terriblement excitant par moment, en mettant l'accent sur la famille, la peur et la survie. On apprend très vite à connaître et à respecter ces personnages. Je pense surtout à la scène d'ouverture du film, avec le groupe de chasseurs qui découpent la carcasse du tapir. On s'attend à une discussion sur un ton très sérieux, mais Mel Gibson décide de prendre le chemin contraire et filme "une grosse blague". A travers cette séquence d’ouverture amusante et chaleureuse, on s'identifie tout de suite à ces indigènes.

Alors certes, de nombreux archéologues en herbe vont venir contester la vérité historique du film, mais comme dans Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn, il convient de prendre en considération la manière dont le réalisateur joue avec les notions de mythes et de légendes. C'est assez subtile, mais le film est très stylisée et tous les sentiments (peurs principalement) sont exacerbés. Très vite, on a l'impression d'entrer dans un rêve ou plutôt un cauchemar dans le cas présent. J'y vois là l'influence d’un film comme Apocalypse Now de Francis Ford Coppola et donc d'un récit cauchemardesque comme Heart of Darkness. Il n'y a que le décor qui change, ici la jungle luxuriante et la civilisation maya filmée comme un enfer sur Terre.

Apocalypto peut également être vu comme un film dans le film. Le film que nous voyons devient une extension des contes racontés par l’aîné de la tribu, alors que les hommes sont assis tranquillement autour du feu de camp dans la scène précédant le carnage. Le film raconte alors le voyage intérieur de Jaguar Paw qui doit faire face à ses propre peurs. Il se réveille juste après un rêve particulièrement éprouvant pour lui, car truffé d’allusions à des évènements qui vont prendre place tout au long du film. Le film serait alors une extension du rêve prémonitoire de l'indigène, avec la scène du massacre qui commence immédiatement après le réveil ...
Spoiler:

Quoi qu’il en soit, Apocalypto est une expérience des plus fascinantes et à la limite du surnaturel. Il nous emmène dans un long voyage à travers la jungle, pour rejoindre la civilisation maya avec leurs temples, leurs rites et les sacrifices. On quitte l'authenticité du village des indigènes, pour entrer de plein pied dans le surnaturel avec les mayas. L’utilisation de la musique, des angles de caméra, du son et de la couleur, soulignent l'aspect surnaturel et fantaisiste de la civilisation maya.

Par conséquent, Apocalypto n'est pas un film documentaire, c'est même à l'opposé du film documentaire ... c'est une expérience sensorielle et viscérale totale. Mel Gibson nous fait entrer dans son monde à lui, dans un lieu et avec des personnages jamais vus auparavant. Avec Apocalypto, on est vraiment pas loin du chef-d’œuvre absolu.
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