JE VIENS DE MATER UN FILM !
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Apocalypto ...
Quoi que vous pensiez de Mel Gibson, que ce soit l'homme et ses nombreuses controverses ou l'acteur star des années 80/90, on ne peut pas nier sa détermination à mettre en œuvre sa vision, lorsqu'il faut passer derrière la caméra. Vision, courage et détermination, c'est la triple exigence qu'il s'impose à chaque nouveau projet dans lequel il s'implique. Et il fallait une bonne dose de détermination ou même d'audace, pour réaliser un projet de cette taille et sur la base d'un tel pitch. Prendre des éléments d’une civilisation oubliée (les Mayas) et les abstraire à des fins dramatiques, telle est l'ambition de Mel Gibson, ceci afin de créer une expérience cinématographique unique. Apocalypto nous emmène dans un monde que nous n’avions jamais vu auparavant sur grand écran.
À mon avis c’est l’essence même du cinéma, développer une histoire, puis la réduire à sa plus simple expression(en images). Certes, on pourrait soutenir ici que le récit est très secondaire, que Mel Gibson s'attache surtout à filmer une atmosphère et des sensations. Apocalypto n'en reste pas moins touchant et terriblement excitant par moment, en mettant l'accent sur la famille, la peur et la survie. On apprend très vite à connaître et à respecter ces personnages. Je pense surtout à la scène d'ouverture du film, avec le groupe de chasseurs qui découpent la carcasse du tapir. On s'attend à une discussion sur un ton très sérieux, mais Mel Gibson décide de prendre le chemin contraire et filme "une grosse blague". A travers cette séquence d’ouverture amusante et chaleureuse, on s'identifie tout de suite à ces indigènes.
Alors certes, de nombreux archéologues en herbe vont venir contester la vérité historique du film, mais comme dans Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn, il convient de prendre en considération la manière dont le réalisateur joue avec les notions de mythes et de légendes. C'est assez subtile, mais le film est très stylisée et tous les sentiments (peurs principalement) sont exacerbés. Très vite, on a l'impression d'entrer dans un rêve ou plutôt un cauchemar dans le cas présent. J'y vois là l'influence d’un film comme Apocalypse Now de Francis Ford Coppola et donc d'un récit cauchemardesque comme Heart of Darkness. Il n'y a que le décor qui change, ici la jungle luxuriante et la civilisation maya filmée comme un enfer sur Terre.
Apocalypto peut également être vu comme un film dans le film. Le film que nous voyons devient une extension des contes racontés par l’aîné de la tribu, alors que les hommes sont assis tranquillement autour du feu de camp dans la scène précédant le carnage. Le film raconte alors le voyage intérieur de Jaguar Paw qui doit faire face à ses propre peurs. Il se réveille juste après un rêve particulièrement éprouvant pour lui, car truffé d’allusions à des évènements qui vont prendre place tout au long du film. Le film serait alors une extension du rêve prémonitoire de l'indigène, avec la scène du massacre qui commence immédiatement après le réveil ...
Quoi qu’il en soit, Apocalypto est une expérience des plus fascinantes et à la limite du surnaturel. Il nous emmène dans un long voyage à travers la jungle, pour rejoindre la civilisation maya avec leurs temples, leurs rites et les sacrifices. On quitte l'authenticité du village des indigènes, pour entrer de plein pied dans le surnaturel avec les mayas. L’utilisation de la musique, des angles de caméra, du son et de la couleur, soulignent l'aspect surnaturel et fantaisiste de la civilisation maya.
Par conséquent, Apocalypto n'est pas un film documentaire, c'est même à l'opposé du film documentaire ... c'est une expérience sensorielle et viscérale totale. Mel Gibson nous fait entrer dans son monde à lui, dans un lieu et avec des personnages jamais vus auparavant. Avec Apocalypto, on est vraiment pas loin du chef-d’œuvre absolu.
Quoi que vous pensiez de Mel Gibson, que ce soit l'homme et ses nombreuses controverses ou l'acteur star des années 80/90, on ne peut pas nier sa détermination à mettre en œuvre sa vision, lorsqu'il faut passer derrière la caméra. Vision, courage et détermination, c'est la triple exigence qu'il s'impose à chaque nouveau projet dans lequel il s'implique. Et il fallait une bonne dose de détermination ou même d'audace, pour réaliser un projet de cette taille et sur la base d'un tel pitch. Prendre des éléments d’une civilisation oubliée (les Mayas) et les abstraire à des fins dramatiques, telle est l'ambition de Mel Gibson, ceci afin de créer une expérience cinématographique unique. Apocalypto nous emmène dans un monde que nous n’avions jamais vu auparavant sur grand écran.
À mon avis c’est l’essence même du cinéma, développer une histoire, puis la réduire à sa plus simple expression(en images). Certes, on pourrait soutenir ici que le récit est très secondaire, que Mel Gibson s'attache surtout à filmer une atmosphère et des sensations. Apocalypto n'en reste pas moins touchant et terriblement excitant par moment, en mettant l'accent sur la famille, la peur et la survie. On apprend très vite à connaître et à respecter ces personnages. Je pense surtout à la scène d'ouverture du film, avec le groupe de chasseurs qui découpent la carcasse du tapir. On s'attend à une discussion sur un ton très sérieux, mais Mel Gibson décide de prendre le chemin contraire et filme "une grosse blague". A travers cette séquence d’ouverture amusante et chaleureuse, on s'identifie tout de suite à ces indigènes.
Alors certes, de nombreux archéologues en herbe vont venir contester la vérité historique du film, mais comme dans Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn, il convient de prendre en considération la manière dont le réalisateur joue avec les notions de mythes et de légendes. C'est assez subtile, mais le film est très stylisée et tous les sentiments (peurs principalement) sont exacerbés. Très vite, on a l'impression d'entrer dans un rêve ou plutôt un cauchemar dans le cas présent. J'y vois là l'influence d’un film comme Apocalypse Now de Francis Ford Coppola et donc d'un récit cauchemardesque comme Heart of Darkness. Il n'y a que le décor qui change, ici la jungle luxuriante et la civilisation maya filmée comme un enfer sur Terre.
Apocalypto peut également être vu comme un film dans le film. Le film que nous voyons devient une extension des contes racontés par l’aîné de la tribu, alors que les hommes sont assis tranquillement autour du feu de camp dans la scène précédant le carnage. Le film raconte alors le voyage intérieur de Jaguar Paw qui doit faire face à ses propre peurs. Il se réveille juste après un rêve particulièrement éprouvant pour lui, car truffé d’allusions à des évènements qui vont prendre place tout au long du film. Le film serait alors une extension du rêve prémonitoire de l'indigène, avec la scène du massacre qui commence immédiatement après le réveil ...
- Spoiler:
- La séquence d’ouverture jette toutes les bases pour le rêve de Jaguar Paw, avec la notion de famille, de loyauté, d’honneur, de mort, de peur et de survie. Jaguar Paw semble plus alerte que ces camarades et devine tout à l'avance. C'est notamment lui qui perçoit en premier la communauté d'indigènes "amis" qui fuient leurs maisons pour échapper à un mal effrayant (d'autant plus effrayant qu'on ne le voit pas).
Quoi qu’il en soit, Apocalypto est une expérience des plus fascinantes et à la limite du surnaturel. Il nous emmène dans un long voyage à travers la jungle, pour rejoindre la civilisation maya avec leurs temples, leurs rites et les sacrifices. On quitte l'authenticité du village des indigènes, pour entrer de plein pied dans le surnaturel avec les mayas. L’utilisation de la musique, des angles de caméra, du son et de la couleur, soulignent l'aspect surnaturel et fantaisiste de la civilisation maya.
Par conséquent, Apocalypto n'est pas un film documentaire, c'est même à l'opposé du film documentaire ... c'est une expérience sensorielle et viscérale totale. Mel Gibson nous fait entrer dans son monde à lui, dans un lieu et avec des personnages jamais vus auparavant. Avec Apocalypto, on est vraiment pas loin du chef-d’œuvre absolu.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Apocalypto c'est une tuerie
C'est le cas de le dire
Dommage qu'il n'ai pas fit plus de films....
C'est le cas de le dire
Dommage qu'il n'ai pas fit plus de films....
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
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Un p*tain de chef d'oeuvre ce film, l’histoire, la réalisation, les scènes d’anthologie, le jeu des acteurs, les décors. C'est pas un film, c'est une oeuvre. Le Mel Gibson qui te fais voyager dans le passé comme si tu y étais, c'est viscéral, un rollercoaster.
Quasi toutes les scènes sont épiques (du début à la fin, et la surtout la scène de la gamine).
Quant t'as été bercé Aux Mystérieuses Cité d'Or et que tu vois Apocalypto.....
Un p*tain de chef d'oeuvre ce film, l’histoire, la réalisation, les scènes d’anthologie, le jeu des acteurs, les décors. C'est pas un film, c'est une oeuvre. Le Mel Gibson qui te fais voyager dans le passé comme si tu y étais, c'est viscéral, un rollercoaster.
Quasi toutes les scènes sont épiques (du début à la fin, et la surtout la scène de la gamine).
Quant t'as été bercé Aux Mystérieuses Cité d'Or et que tu vois Apocalypto.....
jeff buckley- Guéri miraculeux
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Déjà, j'avais beaucoup aimé Braveheart, mais là j'ai carrément adoré Apocalypto et ça me donne très envie de donner sa chance à La Passion du Christ (malgré mes réticences).rhod-atari a écrit:Apocalypto c'est une tuerie
Je m'en fous royalement de ses déboires, sauf que ça l'empêche de mener à bien d'autres films :/rhod-atari a écrit:Dommage qu'il n'ai pas fit plus de films....
Aprés, je ne sais pas si c'est toujours d''actualité, mais il voulait faire la suite de La Passion du Christ ... je ne sais pas où en est le projet maintenant !
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Le Mel Gibson réalisateur, il est quand même sacrément doué, mais un homme hanté par ses propres démons (la boisson et je ne sais quoi d'autre) :/jeff buckley a écrit:Le Mel Gibson qui te fais voyager dans le passé comme si tu y étais, c'est viscéral, un rollercoaster.
Le final en mode traque/survival m'a scotché à mon fauteuil ...jeff buckley a écrit:Quasi toutes les scènes sont épiques (du début à la fin, et la surtout la scène de la gamine).
- Spoiler:
- Le piège pour tapir pour tuer le chef guerrier m'a complètement pris par surprise. Et quand la caméra se retourne sur la plage pour montrer les 4 bateaux des conquistadors, ça m'a achevé.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Alors j'ai laissé tomber Apocalypto.
Quand il est sorti en typiak (emule), je l'ai telechargé plusieurs fois, et a chaque fois j'avais : ou pas le bon film, ou l'image était pourrie ou le sons décalé etc...
Dans mon cul me direz vous, c'est bien fait pour ta gueule !!. Que neni ! quelques années après je l'ai acheté moi le film, en BR ! et impossible de le lire !!! Mon lecteur n'a jamais voulu lancer ce putain de film (lecteur de la freebox).
Plaignez moi, ou, faite une cagnotte pour me l'offrir.
Quand il est sorti en typiak (emule), je l'ai telechargé plusieurs fois, et a chaque fois j'avais : ou pas le bon film, ou l'image était pourrie ou le sons décalé etc...
Dans mon cul me direz vous, c'est bien fait pour ta gueule !!. Que neni ! quelques années après je l'ai acheté moi le film, en BR ! et impossible de le lire !!! Mon lecteur n'a jamais voulu lancer ce putain de film (lecteur de la freebox).
Plaignez moi, ou, faite une cagnotte pour me l'offrir.
dav1974- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Il vaut que dalle en DVD ou en BR, fais toi plaisir.
jeff buckley- Guéri miraculeux
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
dav1974 a écrit:
quelques années après je l'ai acheté moi le film, en BR ! et impossible de le lire !!! Mon lecteur n'a jamais voulu lancer ce putain de film (lecteur de la freebox).
T'as pas une PS3 ou une Bobox One ?
Sinon tu achètes un lecteur BR d'occaz' !
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai surtout plus le BR du film....
dav1974- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
dav1974 a écrit:J'ai surtout plus le BR du film....
Ah ça c'est couillon...
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Le Trésor de la Sierra Madre ...
Attention, ne vous méprenez pas, Le Trésor de la Sierra Madre de John Huston n'est pas un pur western à la John Ford. Pour moi c'est plus un film noir qui prend des vacances au Mexique, qu'un vrai western américain. C'est un film d'aventure/western/film noir sur trois amigos à la recherche d'or. C'est un film pessimiste et plein d’ironie, mais aussi avec un sens certain pour l’aventure et un côté moraliste ... du pur John Huston, quoi !
Fred C. Dobbs (Humphrey Bogart) fait équipe avec Howard (Walter Huston) et Curtin (Tim Holt) pour partir à la recherche d'or au Mexique. Basé sur un roman du mystérieux B. Traven (son identité reste un mystère encore aujourd'hui), Le Trésor de la Sierra Madre raconte une histoire captivante sur la cupidité, la méfiance et la haine qui rongent le personnage principal interprété par Humphrey Bogart.
Après avoir été LA star des films noirs (Le Faucon Maltais et Le Grand Sommeil) et la tête d'affiche de films romantiques (Casablanca) des années 30/40 , il était maintenant temps pour Humphrey Bogart de se mettre sérieusement au travail. Jusqu'à présent, Bogart faisant du Bogart et tout le monde allait au cinéma pour le voir nous sortir son répertoire habituel. Mais maintenant qu'Humphrey Bogart est plus âgé et beaucoup moins romantique, il se trouve de nouveaux défis et ça commence avec Le Trésor de la Sierra Madre. Pour une fois, il joue le rôle de "bad-guy", qui plus est antipathique.
Fred C. Dobbs est une vraie composition d'Humphrey Bogart. On ne s'attend vraiment pas à le voir dans ce genre de rôle. On le voit peu à peu se désintégrer dans la paranoïa. C'est ce qu'on appelle un perdant né ... un vrai "looser", quoi ! Il se montre méfiant, coléreux, violent et facilement corruptible. Sans vouloir trop en dire, il est clair qu'il est destiné à une fin tragique. Dès notre première rencontre avec lui, on sent le côté malsain du personnage et ça ne fait que s'accentuer tout au long du film, jusqu'à la folie ... et même jusqu'à être pris d'une envie de meurtre.
Tim Holt est également excellent dans le rôle de Bob Curtin. Jeune, impressionnable et non préparé, Bob Curtin n’a jamais vu des personnages comme Fred C. Dobbs et il se retrouve dépassé lorsqu'il devra faire face à sa montée de rage et à sa cupidité. Comme lui, il sera tenté par la cupidité, mais sa morale et sa bonne conscience ne lui permettront pas d’assouvir ses désirs les plus bas ...
Cependant, c’est le père du réalisateur, Walter Huston, qui a littéralement volé la vedette à tout le monde, y compris Humphrey Bogart. Howard est un vieux cowboy, sage et édenté qui savait depuis le début ce qui allait se passer. C'est ça chaque fois lui qui prend les choses en main et qui sauve les 3 amigos d'une mauvaise situation. La vie n'a plus rien à lui apprendre, il a déjà tout vécu, les succès (rares) et les échecs (nombreux).
Bien que Le Trésor de la Sierra Madre soit incontestablement l’un des meilleurs films d'Humphrey Bogart, il ne fut même pas nominé aux Oscars dans la catégorie des meilleurs premiers rôles. C’est son compère Walter Huston, père de John Huston, qui remporta l'Oscar de la meilleure performance dans un second rôle. Chose amusante, John Huston lui aussi remporta deux Oscars pour ce film (pour la réalisation et pour le scénario). Le père et le fils remportent donc un Oscar pour le même film, ce qui à ma connaissance est une première (et jamais renouvelée depuis).
C’est l’interaction entre ces trois amigos depuis leur première rencontre, puis leur partenariat, jusqu’à leur confrontation finale, qui fait du Trésor de la Sierra Madre l’un des plus grands films d'aventure des années quarante.
Attention, ne vous méprenez pas, Le Trésor de la Sierra Madre de John Huston n'est pas un pur western à la John Ford. Pour moi c'est plus un film noir qui prend des vacances au Mexique, qu'un vrai western américain. C'est un film d'aventure/western/film noir sur trois amigos à la recherche d'or. C'est un film pessimiste et plein d’ironie, mais aussi avec un sens certain pour l’aventure et un côté moraliste ... du pur John Huston, quoi !
Fred C. Dobbs (Humphrey Bogart) fait équipe avec Howard (Walter Huston) et Curtin (Tim Holt) pour partir à la recherche d'or au Mexique. Basé sur un roman du mystérieux B. Traven (son identité reste un mystère encore aujourd'hui), Le Trésor de la Sierra Madre raconte une histoire captivante sur la cupidité, la méfiance et la haine qui rongent le personnage principal interprété par Humphrey Bogart.
Après avoir été LA star des films noirs (Le Faucon Maltais et Le Grand Sommeil) et la tête d'affiche de films romantiques (Casablanca) des années 30/40 , il était maintenant temps pour Humphrey Bogart de se mettre sérieusement au travail. Jusqu'à présent, Bogart faisant du Bogart et tout le monde allait au cinéma pour le voir nous sortir son répertoire habituel. Mais maintenant qu'Humphrey Bogart est plus âgé et beaucoup moins romantique, il se trouve de nouveaux défis et ça commence avec Le Trésor de la Sierra Madre. Pour une fois, il joue le rôle de "bad-guy", qui plus est antipathique.
Fred C. Dobbs est une vraie composition d'Humphrey Bogart. On ne s'attend vraiment pas à le voir dans ce genre de rôle. On le voit peu à peu se désintégrer dans la paranoïa. C'est ce qu'on appelle un perdant né ... un vrai "looser", quoi ! Il se montre méfiant, coléreux, violent et facilement corruptible. Sans vouloir trop en dire, il est clair qu'il est destiné à une fin tragique. Dès notre première rencontre avec lui, on sent le côté malsain du personnage et ça ne fait que s'accentuer tout au long du film, jusqu'à la folie ... et même jusqu'à être pris d'une envie de meurtre.
Tim Holt est également excellent dans le rôle de Bob Curtin. Jeune, impressionnable et non préparé, Bob Curtin n’a jamais vu des personnages comme Fred C. Dobbs et il se retrouve dépassé lorsqu'il devra faire face à sa montée de rage et à sa cupidité. Comme lui, il sera tenté par la cupidité, mais sa morale et sa bonne conscience ne lui permettront pas d’assouvir ses désirs les plus bas ...
- Spoiler:
- Et pourtant, il aurait pu laisser Humphrey Bogart mourir dans la grotte, mais décide finalement de le sauver. De nouveau avec le varan et vers la fin quand il le désarme, il aura des tas d'opportunités pour se débarrasser de lui, mais ne le fera jamais.
Cependant, c’est le père du réalisateur, Walter Huston, qui a littéralement volé la vedette à tout le monde, y compris Humphrey Bogart. Howard est un vieux cowboy, sage et édenté qui savait depuis le début ce qui allait se passer. C'est ça chaque fois lui qui prend les choses en main et qui sauve les 3 amigos d'une mauvaise situation. La vie n'a plus rien à lui apprendre, il a déjà tout vécu, les succès (rares) et les échecs (nombreux).
Bien que Le Trésor de la Sierra Madre soit incontestablement l’un des meilleurs films d'Humphrey Bogart, il ne fut même pas nominé aux Oscars dans la catégorie des meilleurs premiers rôles. C’est son compère Walter Huston, père de John Huston, qui remporta l'Oscar de la meilleure performance dans un second rôle. Chose amusante, John Huston lui aussi remporta deux Oscars pour ce film (pour la réalisation et pour le scénario). Le père et le fils remportent donc un Oscar pour le même film, ce qui à ma connaissance est une première (et jamais renouvelée depuis).
C’est l’interaction entre ces trois amigos depuis leur première rencontre, puis leur partenariat, jusqu’à leur confrontation finale, qui fait du Trésor de la Sierra Madre l’un des plus grands films d'aventure des années quarante.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater La Poursuite infernale ...
Beaucoup de films ont voulu raconter les évènements qui ont amené à la fusillade d'OK Corral avec les frères Earp, Doc Holliday et les Clanton. Que s'est-il vraiment passé le mercredi 26 octobre 1881 à OK Corral, dans la ville de Tombstone ? Personne ne le sait vraiment, le mythe ayant remplacé la réalité avec le temps.
Le temps a cet effet, il transcende la réalité et donne naissance à des mythes. La plupart des films ayant porté ces évènements à l'écran, embrassent le mythe et oublient la réalité. Le Tombstone de George Pan Cosmatos avec Kurt Russel et Val Kilmer (le meilleur de tous les Doc Hollliday) en est le meilleur exemple. A l'inverse, La Poursuite infernale, ainsi que le Wyatt Earp de Kevin Costner, est l’un des plus proches de la réalité, mais aussi l’un des plus poétiques. C’est presque une évidence, quand on apprend que c'est John Ford qui l’a réalisé.
Les frères Earp, Wyatt (Henry Fonda), Morgan le plus âgé (Ward bond) et Virgil le cadet (Tim Holt), conduisent du bétail en Californie. Ils s’arrêtent à Tombstone, laissant le plus jeune frère James derrière eux pour s’occuper du bétail. À leur retour, ils retrouvent leur frère assassiné et leur bétail volé. Wyatt décide de rester en ville avec ses deux autres frères, pour ramener la loi et l’ordre à Tombstone en tant que shérif de la ville. Non seulement ils devront se heurter à Doc Holliday (Victor Mature), mais aussi au clan des Clanton mené par le plus âgé (Walter Brennan).
La Poursuite infernale c'est pour moi le meilleur film qui raconte l’histoire de Wyatt Earp et de la fusillade d'OK Coral. Certaines version sont bourrées d’action et de fun (Tombstone de George Pan Cosmatos), tandis que d'autres sont plus exhaustives et "shakespeariennes" (Wyatt Earp de Kevin Costner), mais la meilleure version c'est toujours La Poursuite infernale. La fusillade en elle-même est censée être la plus proche de la réalité, car très soudaine. Plus jeune, John Ford a rencontré le vrai Wyatt Earp et l'a questionné à ce sujet : “told me about the fight at the OK Corral. So in My Darling Clementine we did it exactly the way it had been". Dans la réalité, la fusillade n’est pas aussi dramatique et prodigieuse qu'on ne le pense, au contraire elle est très courte et simple. Dans La Poursuite infernale comme dans la réalité, la fusillade est donc très soudaine et n'est que la conclusion d'une histoire bien plus large. Quant à l’histoire elle même, elle porte une attention plus particulière sur les personnages et leurs interactions.
Le mythe de Wyatt Earp est tellement "bigger than life" que vous ne pouvez pas le jouer autrement qu'avec beaucoup d'humilité. Henry Fonda s'applique justement à faire ça, il approche son personnage avec une grande humilité. C'est la parfaite représentation du héros "fordien" humble et agissant toujours de sang froid. Doc Holiday est toujours le personnage le plus complexe à interpréter et Victor Mature s’en sort plutôt bien, même si dans mon cœur aucun acteur ne peut également la performance Val Kilmer dans le Tombstone de 1993. Pour les besoins du scénario, ici c’est un chirurgien et pas un dentiste comme dans la réalité ...
Finalement, celui qu'on retient le plus c'est Walter Brennan dans le rôle du plus vieux des Clanton. C'est un antagoniste assez fascinant, on peut difficilement être plus roublard et maléfique que lui. John Ford a obtenu une excellente performance de l'acteur, mais ce sera la seule et unique fois qu’ils travailleront ensemble, malheureusement ! Mention spéciale aussi à Linda Darnell dans le rôle Chihuahua, la chanteuse du saloon et petite amie de Doc Hollliday. Je ne connaissais pas cette actrice, mais alors elle est magnifique.
La Poursuite infernale est malheureusement l'exemple parfait du film saccagé par les studios sur la table de montage. Le montage initial de John Ford faisait 2h00, mais Darryl F. Zanuck (le célèbre fondateur de la 20th Century Fox) décida de le raccourcir à 1h30 pour sa sortie en 1946. 30 minutes du film sont donc perdues et ça se voit, car on sent bien qu'il manque des plans et parfois même des séquences entières, tellement certains évènements de l'histoire semblent être non élucidés. Et puis certains éléments du scénario me posent problème ...
La Poursuite infernale est un merveilleux récit dramaturgique sur Wyatt Earp, Doc Holliday et le grand mythe de la fusillade d'OK Corral. Beaucoup d’autres films ont raconté ces évènements, mais peu l'ont fait aussi bien que John Ford.
Beaucoup de films ont voulu raconter les évènements qui ont amené à la fusillade d'OK Corral avec les frères Earp, Doc Holliday et les Clanton. Que s'est-il vraiment passé le mercredi 26 octobre 1881 à OK Corral, dans la ville de Tombstone ? Personne ne le sait vraiment, le mythe ayant remplacé la réalité avec le temps.
Le temps a cet effet, il transcende la réalité et donne naissance à des mythes. La plupart des films ayant porté ces évènements à l'écran, embrassent le mythe et oublient la réalité. Le Tombstone de George Pan Cosmatos avec Kurt Russel et Val Kilmer (le meilleur de tous les Doc Hollliday) en est le meilleur exemple. A l'inverse, La Poursuite infernale, ainsi que le Wyatt Earp de Kevin Costner, est l’un des plus proches de la réalité, mais aussi l’un des plus poétiques. C’est presque une évidence, quand on apprend que c'est John Ford qui l’a réalisé.
Les frères Earp, Wyatt (Henry Fonda), Morgan le plus âgé (Ward bond) et Virgil le cadet (Tim Holt), conduisent du bétail en Californie. Ils s’arrêtent à Tombstone, laissant le plus jeune frère James derrière eux pour s’occuper du bétail. À leur retour, ils retrouvent leur frère assassiné et leur bétail volé. Wyatt décide de rester en ville avec ses deux autres frères, pour ramener la loi et l’ordre à Tombstone en tant que shérif de la ville. Non seulement ils devront se heurter à Doc Holliday (Victor Mature), mais aussi au clan des Clanton mené par le plus âgé (Walter Brennan).
La Poursuite infernale c'est pour moi le meilleur film qui raconte l’histoire de Wyatt Earp et de la fusillade d'OK Coral. Certaines version sont bourrées d’action et de fun (Tombstone de George Pan Cosmatos), tandis que d'autres sont plus exhaustives et "shakespeariennes" (Wyatt Earp de Kevin Costner), mais la meilleure version c'est toujours La Poursuite infernale. La fusillade en elle-même est censée être la plus proche de la réalité, car très soudaine. Plus jeune, John Ford a rencontré le vrai Wyatt Earp et l'a questionné à ce sujet : “told me about the fight at the OK Corral. So in My Darling Clementine we did it exactly the way it had been". Dans la réalité, la fusillade n’est pas aussi dramatique et prodigieuse qu'on ne le pense, au contraire elle est très courte et simple. Dans La Poursuite infernale comme dans la réalité, la fusillade est donc très soudaine et n'est que la conclusion d'une histoire bien plus large. Quant à l’histoire elle même, elle porte une attention plus particulière sur les personnages et leurs interactions.
Le mythe de Wyatt Earp est tellement "bigger than life" que vous ne pouvez pas le jouer autrement qu'avec beaucoup d'humilité. Henry Fonda s'applique justement à faire ça, il approche son personnage avec une grande humilité. C'est la parfaite représentation du héros "fordien" humble et agissant toujours de sang froid. Doc Holiday est toujours le personnage le plus complexe à interpréter et Victor Mature s’en sort plutôt bien, même si dans mon cœur aucun acteur ne peut également la performance Val Kilmer dans le Tombstone de 1993. Pour les besoins du scénario, ici c’est un chirurgien et pas un dentiste comme dans la réalité ...
- Spoiler:
- Les évènements l’amènent à opérer sa petite amie Chihuahua jouée par la magnifique Linda Darnell. C’est ensuite sa mort au sortir de l'opération, qui va l'obliger à se joindre aux frères Earp pour affronter les Clanton.
Finalement, celui qu'on retient le plus c'est Walter Brennan dans le rôle du plus vieux des Clanton. C'est un antagoniste assez fascinant, on peut difficilement être plus roublard et maléfique que lui. John Ford a obtenu une excellente performance de l'acteur, mais ce sera la seule et unique fois qu’ils travailleront ensemble, malheureusement ! Mention spéciale aussi à Linda Darnell dans le rôle Chihuahua, la chanteuse du saloon et petite amie de Doc Hollliday. Je ne connaissais pas cette actrice, mais alors elle est magnifique.
La Poursuite infernale est malheureusement l'exemple parfait du film saccagé par les studios sur la table de montage. Le montage initial de John Ford faisait 2h00, mais Darryl F. Zanuck (le célèbre fondateur de la 20th Century Fox) décida de le raccourcir à 1h30 pour sa sortie en 1946. 30 minutes du film sont donc perdues et ça se voit, car on sent bien qu'il manque des plans et parfois même des séquences entières, tellement certains évènements de l'histoire semblent être non élucidés. Et puis certains éléments du scénario me posent problème ...
- Spoiler:
- J'ai franchement tiqué, quand l'un des Clanton tue Virgil Earp en lui tirant dans le dos. Dans la réalité, jamais Virgil Earp aurait poursuivi seul l'un des Clanton jusqu'à son ranch, comme il le fait dans le film. Quand l'un des Clanton sort le fusil caché sous la couverture posée sur ses genoux et tire sur Virgil Earp qui s’en va imprudemment de dos, c'est tellement attendu et "cliché" que moi ça me sort du film. Alors certes, c’est un grand moment de dramaturgie, mais John Ford aurait dû mieux faire que ça, lui qui aime tant se rapprocher le plus possible de la réalité des faits.
La Poursuite infernale est un merveilleux récit dramaturgique sur Wyatt Earp, Doc Holliday et le grand mythe de la fusillade d'OK Corral. Beaucoup d’autres films ont raconté ces évènements, mais peu l'ont fait aussi bien que John Ford.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Les Raisins de la colère ...
Les Raisins de la colère est l'adaptation d'un roman à succès de John Steinbeck, qui remporta le prix Pulitzer en 1940. Il était donc logique d'utiliser ce matériel pour en faire un long métrage et le résultat final fut à la hauteur des attentes des studios, c'est le moins qu'on puisse dire. Pour preuve, Henry Fonda fut nominé aux Oscars (mais non oscarisé) pour sa performance d'acteur, tout comme Jane Darwell (oscarisée) qui joue sa mère à l'écran, ainsi que John Ford (oscarisé lui aussi) pour sa réalisation.
Nous sommes aux Etats-Unis, en pleine période de la Grande Dépression des années 30. Les Joad sont une famille d'agriculteurs ayant connu des jours meilleurs, bien meilleurs ... ils ne sont pas justes pauvres, ils sont extrêmement pauvres. La politique du moment est simple : "chassez ces pauvres que je ne saurais voir !". Ils décident donc "contraints et forcés" de quitter le Midwest pour se rendre en Californie, histoire de trouver des terres plus accueillantes.
C'est impossible de ne pas être touché par la famille Joad. Tous les personnages sont tellement tristes et en même temps si courageux. Malgré tous les malheurs possibles (un peu trop, peut-être ?) qui s'abattent sur eux, Ils se montrent toujours dignes. Ils n’abandonnent jamais et continuent de se battre. En regardant ce film, on a envie de se joindre à eux pour partager leurs malheurs.
Les situations dramatiques sont innombrables dans ce film et elles sont très fortes d'un point de vue émotionnel. La façon dont les familles sont chassées de chez elles, les "funérailles" du grand-père, la conversation mère - fils (Jane Darwell - Henry Fonda) vers la fin ... toutes ces scènes et bien d'autres encore, que je ne vais pas vous révéler ici (pour pas spoiler), sont des indicateurs du drame qui se prépare.
Le portrait de Tom Joad, joué par Henry Fonda, est l’un des personnages de cinéma les plus beaux que j'ai vu, que ce soit d'un point de vue moral mais aussi physique ... jamais Henry Fonda n'aura été aussi beau à l’écran. Henry Fonda est absolument brillant et on se demande comment c'est possible, qu'il n'ait pas remporté l'Oscar de la meilleure performance pour ce rôle !?
Les seules limites que j'ai avec ce film, c'est que parfois c'est un peu too much dans le misérabilisme. Je ne mets pas en doute la sincérité et l'intention de l'auteur du roman, mais parfois il va trop loin dans les effets dramatiques et du coup, ça parait un peu artificiel. Pour autant que John Steinbeck soit vénéré, que son histoire soit à ce point poignante et à laquelle beaucoup à l’époque pouvaient s’identifier ... peut-être aurait-il été préférable d'appuyer un peu moins fort sur le misérabilisme. Même si en ces temps difficiles, les rapports humains étaient durs, un peu de joie pour les personnages en dehors du cercle familial aurait été la bienvenue. Alors certes, on entrevoit une éclaircie vers la fin ... mais ça ne va pas durer.
Il n'en reste pas moins que Les Raisins de la colère est un film très fort émotionnellement, très émouvant et très poignant (oui, je sais ... ça fait beaucoup de "très" ^^). John Ford et les acteurs ont donné le meilleur d'eux même pour rendre justice à cette magnifique, quoique très triste, histoire.
Les Raisins de la colère est l'adaptation d'un roman à succès de John Steinbeck, qui remporta le prix Pulitzer en 1940. Il était donc logique d'utiliser ce matériel pour en faire un long métrage et le résultat final fut à la hauteur des attentes des studios, c'est le moins qu'on puisse dire. Pour preuve, Henry Fonda fut nominé aux Oscars (mais non oscarisé) pour sa performance d'acteur, tout comme Jane Darwell (oscarisée) qui joue sa mère à l'écran, ainsi que John Ford (oscarisé lui aussi) pour sa réalisation.
Nous sommes aux Etats-Unis, en pleine période de la Grande Dépression des années 30. Les Joad sont une famille d'agriculteurs ayant connu des jours meilleurs, bien meilleurs ... ils ne sont pas justes pauvres, ils sont extrêmement pauvres. La politique du moment est simple : "chassez ces pauvres que je ne saurais voir !". Ils décident donc "contraints et forcés" de quitter le Midwest pour se rendre en Californie, histoire de trouver des terres plus accueillantes.
C'est impossible de ne pas être touché par la famille Joad. Tous les personnages sont tellement tristes et en même temps si courageux. Malgré tous les malheurs possibles (un peu trop, peut-être ?) qui s'abattent sur eux, Ils se montrent toujours dignes. Ils n’abandonnent jamais et continuent de se battre. En regardant ce film, on a envie de se joindre à eux pour partager leurs malheurs.
Les situations dramatiques sont innombrables dans ce film et elles sont très fortes d'un point de vue émotionnel. La façon dont les familles sont chassées de chez elles, les "funérailles" du grand-père, la conversation mère - fils (Jane Darwell - Henry Fonda) vers la fin ... toutes ces scènes et bien d'autres encore, que je ne vais pas vous révéler ici (pour pas spoiler), sont des indicateurs du drame qui se prépare.
Le portrait de Tom Joad, joué par Henry Fonda, est l’un des personnages de cinéma les plus beaux que j'ai vu, que ce soit d'un point de vue moral mais aussi physique ... jamais Henry Fonda n'aura été aussi beau à l’écran. Henry Fonda est absolument brillant et on se demande comment c'est possible, qu'il n'ait pas remporté l'Oscar de la meilleure performance pour ce rôle !?
Les seules limites que j'ai avec ce film, c'est que parfois c'est un peu too much dans le misérabilisme. Je ne mets pas en doute la sincérité et l'intention de l'auteur du roman, mais parfois il va trop loin dans les effets dramatiques et du coup, ça parait un peu artificiel. Pour autant que John Steinbeck soit vénéré, que son histoire soit à ce point poignante et à laquelle beaucoup à l’époque pouvaient s’identifier ... peut-être aurait-il été préférable d'appuyer un peu moins fort sur le misérabilisme. Même si en ces temps difficiles, les rapports humains étaient durs, un peu de joie pour les personnages en dehors du cercle familial aurait été la bienvenue. Alors certes, on entrevoit une éclaircie vers la fin ... mais ça ne va pas durer.
Il n'en reste pas moins que Les Raisins de la colère est un film très fort émotionnellement, très émouvant et très poignant (oui, je sais ... ça fait beaucoup de "très" ^^). John Ford et les acteurs ont donné le meilleur d'eux même pour rendre justice à cette magnifique, quoique très triste, histoire.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de remater Le doulos ...
Le Doulos est un film noir particulièrement intelligent, au scénario palpitant et à la mise en scène très soignée ... du Jean-Pierre Melville, quoi ! Alors je ne sais pas si c'est le meilleur film de Jean-Pierre Melville et même probablement que non .. mais en tout cas, c'est mon Jean-Pierre Melville préféré à moi.
Le Doulos ressemble beaucoup à l'un de mes Jean-Pierre Melville préférés, Le Samouraï. Ce sont deux polars qui se transforment en tragédie grec, la seule différence (mais elle a son importance) étant Jean-Paul Belmondo dans le premier et Alain Delon dans le second ... deux polars pour deux têtes d'affiche aux profils diamétralement opposés.
Jean-Paul Belmondo apporte une touche plus chaleureuse à son personnage et nous gratifie de quelques "Belmonderies" qui font plaisir (aucune connotation péjorative de ma part). Jean-Pierre Melville se retrouve dans l'emphase de Bebel, sa flamboyance, mais sait le maitriser et en atténuer ses excès dans le jeu. Alain Delon, quant à lui, est un acteur plus froid/glacial et mélancolique. A mon avis, Alain Delon correspond mieux à l'idéal masculin selon Jean-Pierre Melville et se reconnait plus en lui qu'en Jean-Paul Belmondo. Je suis un gros fan de la filmographie de Jean-Paul Belmondo, mais faut avouer qu'Alain Delon dans Le Samouraï ... c'est la classe ultime !
Mais voilà, on ne se refait pas, Bebel je le porte dans mon cœur et Le Doulos est un magnifique terrain de jeu pour lui. Alors certes, l’intrigue peut paraitre inutilement complexe par moments, avec tous ces gangs rivaux, un vol de bijoux, un meurtre, des trahisons, des histoires d’amour ... c'est parfois difficile à suivre, mais c'est le genre qui veut ça. Il suffit de voir Le Grand Sommeil d'Howard Hawks et son intrigue incompréhensible, pour se rendre compte que l'attrait principal d'un grand classique du film noir se trouve ailleurs ... dans l'ambiance. Et question ambiance, on peut dire que Jean-Pierre Melville s'y connait. Et puis la BO jazzy de Paul Misraki renforce l'atmosphère sombre du film et lui apporte une certaine cool-attitude aussi.
Le Doulos est donc peut-être moins séduisant à première vue, que les dernières productions "melvilliennes" bénéficiant de plus de moyens, mais ici il se rattrape sur la qualité d'écriture. Si on aime le cinéma de Jean-Pierre Melville, on ne sera pas déçu par Le Doulos ... encore un chef-d'œuvre intemporel !
J'ai aussi maté pour la première fois et dans la foulée, Léon Morin ...
Jean-Pierre Melville a réalisé de nombreux grands films policiers durant sa carrière, Bob Le Flambeur (film policier et film de braquage aussi), Le Doulos, Le Cercle Rouge, Le Samouraï ... que des films policiers qui ont été grandement influencés par le cinéma américain. Jean-Pierre Melville était largement connu pour reprendre à son compte les codes du film noir américain. Son amour des films policiers et des films noirs américains a nourri ses films dans son écriture dramatique, tandis que le travail de grands auteurs français, tels que Robert Bresson ou Jean Cocteau, a inspiré sa direction artistique.
Le cinéma de Jean Pierre Melville est donc sous influence française et américaine. Concernant Léon Morin, il s'agit là d'une curieuse exception. Si des films comme Le Cercle Rouge ou Le Doulos étaient sous influences américaine et française, Léon Morin quant à lui c'est du 100% français.
Léon Morin est un film qui parle en partie de catholicisme, mais il ne s'adresse pas seulement à des catholiques. D’abord et avant tout, il s’agit d’un film sur des personnages, le prêtre Léon Morin (Jean-Paul Belmondo) et Barny (Emmanuelle Riva), confrontés à des réalités difficiles (la seconde guerre mondiale et les déportations) et trouvant différentes sortes de réconforts les uns avec les autres. Il y a une forte tension sexuelle entre Barny et Sabine (Nicole Mirel) au début, puis entre Barny et Léon Morin.
Je dois dire que Léon Morin est une étude de personnages assez fantastique et ça on le doit principalement à l'écriture du film (scénario adapté d'un roman de Béatrix Beck) et au jeu des acteurs (l'alchimie est évidente entre Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva). Léon Morin c’est le genre de prêtre avec qui vous pouvez avoir de longues discussions existentialistes, sans que vous vous sentiez manipulé ou endoctriné. C'est aussi le genre de personne avec laquelle vous pouvez être en désaccord et qui malgré tout, suscite un grand respect. Je suis sûr que ce film a ouvert les yeux de beaucoup de monde sur le catholicisme et sur la vie d'un prêtre.
Léon Morin aborde également les conflits de la Seconde Guerre mondiale, puisque le récit prend place dans une ville française occupée par les italiens puis par les allemands. Les problématiques abordées en temps de guerre sont intéressantes, ainsi on voit une petite fille sympathiser avec un occupant allemand pendant l'occupation, tandis que lors de la libération on voit Barny se faire harceler par un libérateur américain, au point où elle échappe de peu au viol. On voit que Jean-Pierre Melville veut combattre les préjugés avec ce film.
Mais toujours est-il que Léon Morin n’est pas vraiment un film de guerre. La guerre est toujours présente d’une manière ou d’une autre, mais seulement en toile de fond. Le montage initial du film faisait 3h00, mais Jean-Pierre Melville décida de couper une grande partie de l'histoire qui tournait autour des déportations, pour se concentrer presque uniquement sur les personnages de Léon Morin et Barny ... une décision qu'on ne peut que saluer.
Le principal intérêt du film selon moi, c'est de décoder les sentiments que les personnages ont les uns pour les autres. Avec une belle et jeune femme qui est amoureuse d'un jeune et beau prêtre, il est facile de s’attendre à un gros cliché, mais le film a très bien su géré la chose...
Léon Morin n'est pas un film parfait. C'est un film bavard, présentant une discussion philosophique sur la religion et le catholicisme qui parfois donne l’impression d’aller nulle part. Jean-Pierre Melville semble filmer les dialogues du roman qu'il a sélectionné au petit bonheur la chance, avec bien sûr la voix off qui dicte la pensée de l'héroïne dans le roman. On a vraiment l'impression d'avoir affaire à un réalisateur qui filme le roman. Mais voilà, la justesse des dialogues de Béatrix Beck, ainsi que les magnifiques performances d’Emmanuelle Riva et de Jean-Paul Belmondo, l'emportent sur tout le reste. Emmanuelle Riva tout particulièrement est époustouflante, c'est de très loin la meilleure performance d'actrice de toute la filmographie de Jean-Pierre Melville.
Léon Morin est un film surprenant ... surprenant au sein de la filmographie de son réalisateur, surprenant dans le choix de Jean-Paul Belmondo pour jouer un prêtre en soutane et surprenant dans sa représentation de la vie dans une ville occupée. C'est aussi un film sincère, intelligent et plein d'humilité ... vraiment un très beau film.
Le Doulos est un film noir particulièrement intelligent, au scénario palpitant et à la mise en scène très soignée ... du Jean-Pierre Melville, quoi ! Alors je ne sais pas si c'est le meilleur film de Jean-Pierre Melville et même probablement que non .. mais en tout cas, c'est mon Jean-Pierre Melville préféré à moi.
Le Doulos ressemble beaucoup à l'un de mes Jean-Pierre Melville préférés, Le Samouraï. Ce sont deux polars qui se transforment en tragédie grec, la seule différence (mais elle a son importance) étant Jean-Paul Belmondo dans le premier et Alain Delon dans le second ... deux polars pour deux têtes d'affiche aux profils diamétralement opposés.
Jean-Paul Belmondo apporte une touche plus chaleureuse à son personnage et nous gratifie de quelques "Belmonderies" qui font plaisir (aucune connotation péjorative de ma part). Jean-Pierre Melville se retrouve dans l'emphase de Bebel, sa flamboyance, mais sait le maitriser et en atténuer ses excès dans le jeu. Alain Delon, quant à lui, est un acteur plus froid/glacial et mélancolique. A mon avis, Alain Delon correspond mieux à l'idéal masculin selon Jean-Pierre Melville et se reconnait plus en lui qu'en Jean-Paul Belmondo. Je suis un gros fan de la filmographie de Jean-Paul Belmondo, mais faut avouer qu'Alain Delon dans Le Samouraï ... c'est la classe ultime !
Mais voilà, on ne se refait pas, Bebel je le porte dans mon cœur et Le Doulos est un magnifique terrain de jeu pour lui. Alors certes, l’intrigue peut paraitre inutilement complexe par moments, avec tous ces gangs rivaux, un vol de bijoux, un meurtre, des trahisons, des histoires d’amour ... c'est parfois difficile à suivre, mais c'est le genre qui veut ça. Il suffit de voir Le Grand Sommeil d'Howard Hawks et son intrigue incompréhensible, pour se rendre compte que l'attrait principal d'un grand classique du film noir se trouve ailleurs ... dans l'ambiance. Et question ambiance, on peut dire que Jean-Pierre Melville s'y connait. Et puis la BO jazzy de Paul Misraki renforce l'atmosphère sombre du film et lui apporte une certaine cool-attitude aussi.
Le Doulos est donc peut-être moins séduisant à première vue, que les dernières productions "melvilliennes" bénéficiant de plus de moyens, mais ici il se rattrape sur la qualité d'écriture. Si on aime le cinéma de Jean-Pierre Melville, on ne sera pas déçu par Le Doulos ... encore un chef-d'œuvre intemporel !
J'ai aussi maté pour la première fois et dans la foulée, Léon Morin ...
Jean-Pierre Melville a réalisé de nombreux grands films policiers durant sa carrière, Bob Le Flambeur (film policier et film de braquage aussi), Le Doulos, Le Cercle Rouge, Le Samouraï ... que des films policiers qui ont été grandement influencés par le cinéma américain. Jean-Pierre Melville était largement connu pour reprendre à son compte les codes du film noir américain. Son amour des films policiers et des films noirs américains a nourri ses films dans son écriture dramatique, tandis que le travail de grands auteurs français, tels que Robert Bresson ou Jean Cocteau, a inspiré sa direction artistique.
Le cinéma de Jean Pierre Melville est donc sous influence française et américaine. Concernant Léon Morin, il s'agit là d'une curieuse exception. Si des films comme Le Cercle Rouge ou Le Doulos étaient sous influences américaine et française, Léon Morin quant à lui c'est du 100% français.
Léon Morin est un film qui parle en partie de catholicisme, mais il ne s'adresse pas seulement à des catholiques. D’abord et avant tout, il s’agit d’un film sur des personnages, le prêtre Léon Morin (Jean-Paul Belmondo) et Barny (Emmanuelle Riva), confrontés à des réalités difficiles (la seconde guerre mondiale et les déportations) et trouvant différentes sortes de réconforts les uns avec les autres. Il y a une forte tension sexuelle entre Barny et Sabine (Nicole Mirel) au début, puis entre Barny et Léon Morin.
Je dois dire que Léon Morin est une étude de personnages assez fantastique et ça on le doit principalement à l'écriture du film (scénario adapté d'un roman de Béatrix Beck) et au jeu des acteurs (l'alchimie est évidente entre Jean-Paul Belmondo et Emmanuelle Riva). Léon Morin c’est le genre de prêtre avec qui vous pouvez avoir de longues discussions existentialistes, sans que vous vous sentiez manipulé ou endoctriné. C'est aussi le genre de personne avec laquelle vous pouvez être en désaccord et qui malgré tout, suscite un grand respect. Je suis sûr que ce film a ouvert les yeux de beaucoup de monde sur le catholicisme et sur la vie d'un prêtre.
Léon Morin aborde également les conflits de la Seconde Guerre mondiale, puisque le récit prend place dans une ville française occupée par les italiens puis par les allemands. Les problématiques abordées en temps de guerre sont intéressantes, ainsi on voit une petite fille sympathiser avec un occupant allemand pendant l'occupation, tandis que lors de la libération on voit Barny se faire harceler par un libérateur américain, au point où elle échappe de peu au viol. On voit que Jean-Pierre Melville veut combattre les préjugés avec ce film.
Mais toujours est-il que Léon Morin n’est pas vraiment un film de guerre. La guerre est toujours présente d’une manière ou d’une autre, mais seulement en toile de fond. Le montage initial du film faisait 3h00, mais Jean-Pierre Melville décida de couper une grande partie de l'histoire qui tournait autour des déportations, pour se concentrer presque uniquement sur les personnages de Léon Morin et Barny ... une décision qu'on ne peut que saluer.
Le principal intérêt du film selon moi, c'est de décoder les sentiments que les personnages ont les uns pour les autres. Avec une belle et jeune femme qui est amoureuse d'un jeune et beau prêtre, il est facile de s’attendre à un gros cliché, mais le film a très bien su géré la chose...
- Spoiler:
- Il est évident que Barny veut coucher avec le prêtre, son désir pour lui ne fait que grimper tout au long du film. C'est montré avec beaucoup de subtilité, des petits gestes, des regards, des discussions, des silences ... et puis le rêve où elle fantasme de coucher avec lui, à ce moment là il n'y a plus aucun doute. Mais alors on se pose forcément la question suivante, est-ce réciproque ? Là aussi c'est montré avec beaucoup de subtilité, la recherche du contact physique dans l'église puis dans le presbytère, le fait qu'il s'invite chez elle ... Mais alors, cet amour réciproque va-t-il se concrétiser ? Bien sûr que non. Le film évite heureusement tout cliché et le prêtre quitte le presbytère et s'éloigne de la ville, pour justement ne pas succomber à son désir pour elle ... pas de happy-end ici, fort heureusement. Léon Morin n'est pas une comédie romantique, c'est un film dramatique.
Léon Morin n'est pas un film parfait. C'est un film bavard, présentant une discussion philosophique sur la religion et le catholicisme qui parfois donne l’impression d’aller nulle part. Jean-Pierre Melville semble filmer les dialogues du roman qu'il a sélectionné au petit bonheur la chance, avec bien sûr la voix off qui dicte la pensée de l'héroïne dans le roman. On a vraiment l'impression d'avoir affaire à un réalisateur qui filme le roman. Mais voilà, la justesse des dialogues de Béatrix Beck, ainsi que les magnifiques performances d’Emmanuelle Riva et de Jean-Paul Belmondo, l'emportent sur tout le reste. Emmanuelle Riva tout particulièrement est époustouflante, c'est de très loin la meilleure performance d'actrice de toute la filmographie de Jean-Pierre Melville.
Léon Morin est un film surprenant ... surprenant au sein de la filmographie de son réalisateur, surprenant dans le choix de Jean-Paul Belmondo pour jouer un prêtre en soutane et surprenant dans sa représentation de la vie dans une ville occupée. C'est aussi un film sincère, intelligent et plein d'humilité ... vraiment un très beau film.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater La Fureur de vivre ...
Comme tous ces films qui sont des marqueurs d'un certain temps et d'une certaine époque, La Fureur de vivre peut paraitre un peu daté pour beaucoup. Que nenni, même plus de cinquante ans après la sortie du film, les problématiques qui préoccupent la jeunesse sont toujours d'actualité, ce besoin de se prouver à soi même et aux autres, ce besoin de s'affranchir de toutes autorités ... et encore que, face à des parents absents, défaillants ou démissionnaires, nos trois héros sont au contraire à la recherche d'une autorité parentale.
Chacun des trois adolescents recherche quelque chose de différent chez ses parents. Jim (James Dean) s'interroge : "c'est quoi être un homme ?", mais ne reçoit aucune aide de son père, qui est complètement soumis à sa femme et à sa belle mère. Judy (Natalie Wood) se sent délaissée par son père, qui se montre glacial avec elle. Enfin, Platon (Sal Mineo) n’a même pas de parents, il se sent donc seul et abandonné. Ainsi, Jim est à la recherche d'une autorité paternelle, Judy est à la recherche d'une affection paternelle et Platon est à la recherche de parents tout court. Ces problèmes (et une multitude d’autres) sont toujours les mêmes. Alors certes, certains aspects de l’intrigue peuvent paraitre datés, mais les émotions quant à elles sont intemporelles.
Jim se comporte un peu comme un rebelle, mais en réalité c'est un gamin complètement paumé (d'où le titre du film "Rebel Without a Cause"). Je ne connais personne qui ne s’est jamais senti aliéné à l’adolescence. James Dean représente ce que chaque adolescent voudrait être ... on voudrait tous être James Dean à la place de James Dean. C'est le seul juge de sa propre conduite, il dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit et s’y tient. Il n'a peur de rien, ainsi il risque sa vie dans une course à la mort. Enfin, il prend soin des autres, de Platon et de Judy.
Je ne pense pas que La Fureur de vivre soit un film du type "les uns contre les autres". Voulant prendre soin de Platon et le protéger, Jim se rend compte qu’être parent, ce n'est pas si facile que ça. Les parents de Jim quant à eux, valent mieux que la simple caricature que semble vouloir imposer le film au début (le schéma du couple femme dominante - homme dominé). Le film est simplement raconté de la manière égocentrique, tous les personnages se comportant comme s'ils étaient au centre du monde (cf. la scène dans le planétarium). En réalité, tous les personnages du film cherchent leur place. C'est ce qui peut expliquer certaines séquences que beaucoup considéreraient comme grotesques, mais que moi j'aime beaucoup : le duel au couteau, la course de voiture au bord du précipice, le père de Jim qui porte le tablier de sa femme ... que des scènes hautement symboliques.
James Dean est parfait dans son rôle de Jim Stark. Avec ses cheveux blonds et lisses, des yeux bleus et un regard perçant, vêtu d’un t-shirt blanc, d’un jean bleu et d’une veste rouge vif, James Dean devient instantanément une icone pour toute une génération. Il crée une impression visuelle durable, qui se retrouve aujourd'hui encore sur des t-shirt (et autre objets divers et variés) imprimées à son effigie. Sa performance vive et intense dans La Fureur de vivre, ainsi que son décès tragique et précipité, participent au mythe James Dean.
Natalie Wood est également superbe dans son rôle. Judy cherche une attention qui n’est pas là. Dixit Judy : "All the time I've been... I've been looking for someone to love me." Elle cherche désespérément l'amour et la reconnaissance, mais ne s'adresse pas aux bonnes personnes et pas aux bons moments. Il me semble que le père de Judy est terrifié par son attirance pour sa magnifique fille et continue de la repousser au point où il la gifle alors qu’elle essaie de l’embrasser. A chaque occasion, elle s’échappe de chez elle et cherche l’attention masculine de partout où elle peut l’obtenir.
Même si le rôle de Dennis Hopper est plutôt mineur (son tout premier rôle au cinéma), plusieurs indices montrent qu’il sait ce qu’il fait. Il appartient à la bande rivale qui provoque Jim. Il semble être à part dans de la bande, pas totalement intégré. A chaque fois qu'il essaie de s'imposer, il se fait rejeter. Sans le connaitre, on sent déjà l'instinct d'acteur chez lui
Dernier petit détail, mais qui a quand même son importance, j'ai fait ma petite recherche sur l'âge des acteurs au moment du tournage. Natalie Wood et Sal Mineo n'avaient que 16 ans, tandis que James Dean avait 8 ans de plus ... et malheureusement ça se voit quand les trois acteurs sont réunis à l'écran. James Dean a beaucoup plus de mal à se faire passer pour un lycéen et pour cause, il avait déjà 24 ans.
La Fureur de vivre bénéficie également du Cinémascope et du Technicolor, les couleurs sont ultra vives et les images semblent vraiment sortir de l’écran. Dans l’ensemble, La Fureur de vivre est un très beau film, un classique des années 50.
Comme tous ces films qui sont des marqueurs d'un certain temps et d'une certaine époque, La Fureur de vivre peut paraitre un peu daté pour beaucoup. Que nenni, même plus de cinquante ans après la sortie du film, les problématiques qui préoccupent la jeunesse sont toujours d'actualité, ce besoin de se prouver à soi même et aux autres, ce besoin de s'affranchir de toutes autorités ... et encore que, face à des parents absents, défaillants ou démissionnaires, nos trois héros sont au contraire à la recherche d'une autorité parentale.
Chacun des trois adolescents recherche quelque chose de différent chez ses parents. Jim (James Dean) s'interroge : "c'est quoi être un homme ?", mais ne reçoit aucune aide de son père, qui est complètement soumis à sa femme et à sa belle mère. Judy (Natalie Wood) se sent délaissée par son père, qui se montre glacial avec elle. Enfin, Platon (Sal Mineo) n’a même pas de parents, il se sent donc seul et abandonné. Ainsi, Jim est à la recherche d'une autorité paternelle, Judy est à la recherche d'une affection paternelle et Platon est à la recherche de parents tout court. Ces problèmes (et une multitude d’autres) sont toujours les mêmes. Alors certes, certains aspects de l’intrigue peuvent paraitre datés, mais les émotions quant à elles sont intemporelles.
Jim se comporte un peu comme un rebelle, mais en réalité c'est un gamin complètement paumé (d'où le titre du film "Rebel Without a Cause"). Je ne connais personne qui ne s’est jamais senti aliéné à l’adolescence. James Dean représente ce que chaque adolescent voudrait être ... on voudrait tous être James Dean à la place de James Dean. C'est le seul juge de sa propre conduite, il dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit et s’y tient. Il n'a peur de rien, ainsi il risque sa vie dans une course à la mort. Enfin, il prend soin des autres, de Platon et de Judy.
Je ne pense pas que La Fureur de vivre soit un film du type "les uns contre les autres". Voulant prendre soin de Platon et le protéger, Jim se rend compte qu’être parent, ce n'est pas si facile que ça. Les parents de Jim quant à eux, valent mieux que la simple caricature que semble vouloir imposer le film au début (le schéma du couple femme dominante - homme dominé). Le film est simplement raconté de la manière égocentrique, tous les personnages se comportant comme s'ils étaient au centre du monde (cf. la scène dans le planétarium). En réalité, tous les personnages du film cherchent leur place. C'est ce qui peut expliquer certaines séquences que beaucoup considéreraient comme grotesques, mais que moi j'aime beaucoup : le duel au couteau, la course de voiture au bord du précipice, le père de Jim qui porte le tablier de sa femme ... que des scènes hautement symboliques.
James Dean est parfait dans son rôle de Jim Stark. Avec ses cheveux blonds et lisses, des yeux bleus et un regard perçant, vêtu d’un t-shirt blanc, d’un jean bleu et d’une veste rouge vif, James Dean devient instantanément une icone pour toute une génération. Il crée une impression visuelle durable, qui se retrouve aujourd'hui encore sur des t-shirt (et autre objets divers et variés) imprimées à son effigie. Sa performance vive et intense dans La Fureur de vivre, ainsi que son décès tragique et précipité, participent au mythe James Dean.
Natalie Wood est également superbe dans son rôle. Judy cherche une attention qui n’est pas là. Dixit Judy : "All the time I've been... I've been looking for someone to love me." Elle cherche désespérément l'amour et la reconnaissance, mais ne s'adresse pas aux bonnes personnes et pas aux bons moments. Il me semble que le père de Judy est terrifié par son attirance pour sa magnifique fille et continue de la repousser au point où il la gifle alors qu’elle essaie de l’embrasser. A chaque occasion, elle s’échappe de chez elle et cherche l’attention masculine de partout où elle peut l’obtenir.
Même si le rôle de Dennis Hopper est plutôt mineur (son tout premier rôle au cinéma), plusieurs indices montrent qu’il sait ce qu’il fait. Il appartient à la bande rivale qui provoque Jim. Il semble être à part dans de la bande, pas totalement intégré. A chaque fois qu'il essaie de s'imposer, il se fait rejeter. Sans le connaitre, on sent déjà l'instinct d'acteur chez lui
Dernier petit détail, mais qui a quand même son importance, j'ai fait ma petite recherche sur l'âge des acteurs au moment du tournage. Natalie Wood et Sal Mineo n'avaient que 16 ans, tandis que James Dean avait 8 ans de plus ... et malheureusement ça se voit quand les trois acteurs sont réunis à l'écran. James Dean a beaucoup plus de mal à se faire passer pour un lycéen et pour cause, il avait déjà 24 ans.
La Fureur de vivre bénéficie également du Cinémascope et du Technicolor, les couleurs sont ultra vives et les images semblent vraiment sortir de l’écran. Dans l’ensemble, La Fureur de vivre est un très beau film, un classique des années 50.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater À l'est d'Eden ...
Waouh, quelle performance pour un jeune homme de 24 ans et ceci dés son tout premier film. À l'est d'Eden marque donc les débuts sur grand écran de James Dean, le premier des trois films dans lesquels il joue un rôle majeur, avant que la mort ne survienne à un âge beaucoup trop jeune. Mais le premier à féliciter pour ce film, c'est bien son réalisateur Elia Kazan. Non seulement il adapte et réalise À l'est d'Eden (roman de John Steinbeck), mais en plus il réalise la même année Sur les quais avec Marlon Brando. 1955, ce n’était vraiment pas une mauvaise année pour Elia Kazan, c'est le moins qu'on puisse dire !
Nous sommes en 1917, pendant la première guerre mondiale, juste avant que les Etats-Unis se joignent aux forces alliées pour combattre les allemands en Europe. À l'est d'Eden nous est présenté comme une version moderne de Caïn et Abel, un récit biblique qui voit Caïn, fils aîné d'Adam et Ève, tuer son frère cadet Abel. Ici, le cadet Aron (Richard Davalos) est le bon frère, qui est aimé par son père Adam (Raymond Massey) et par sa petite amie Abra (Julie Harris), tandis que l'ainé Cal (James Dean) est le mauvais frère, qui se sent rejeté par son père. Le petit récit biblique des deux frères, mentionne une offrande qu’ils font à Dieu, puis dit que le frère dont l’offrande n’a pas été acceptée, tue l'autre frère dans un accès de jalousie.
Alors certes, l’offrande de Cal et son rejet par son père, suivent bien le récit biblique de Caïn et Abel ... mais ce n’est qu’une interprétation parmi tant d'autres. La plupart des spectateurs n'y verront qu'une histoire entre le bien et le mal ... et aussi et surtout, une histoire conflictuelle (amour/haine) entre un père et son fils. Moi en tout cas, c'est comme ça que j'ai abordé, vu et littéralement vécu ce magnifique film.
En réalité, le mauvais frère et le bon frère ne sont pas clairement identifiés ici. Cette histoire est inhabituelle du fait que la personnalité de chaque personnage commence dans une direction, puis va dans une autre. Au début du film, Aron est présenté comme "le bon frère" et cal comme "le mauvais frère", puis au fur et à mesure que le film avance, les rôles se voient presque inversés. Ainsi, Aron devient "le mauvais frère" et Cal "le bon frère". Pareil pour Abra et Adam, ce sont deux personnages bien plus ambigus et complexes qu'ils ne semblent l'être au début du film. Abra est-elle vraiment cette jeune fille pleine de vertu ? Adam préfère-t-il vraiment Aron à son frère ainé ? Hummm, les apparences sont parfois trompeuses.
Très tôt dans le film, Cal nous est présenté comme un perdant, qui plus est, rebelle et immature. Il se rend coupable de plusieurs actes stupides et de vandalisme. C'est aussi un solitaire qui a du mal à communiqué avec les autres et qui a un langage corporel pour le moins étrange. Au fur et à mesure que le film avance, nous voyons en lui un gars au cœur tendre qui, comme nous tous, a besoin d’amour et de reconnaissance. James Dean est juste fabuleux, d'un naturel si convaincant, qu'on se demande s'il ne joue pas son propre rôle. Une partie du mérite en revient à Elia Kazan qui exploite au mieux le jeu "imprévisible" du jeune acteur, alors totalement inexpérimenté. il a vu en lui ce que d'autres n'avaient pas perçu.
Aron quant à lui nous est présenté comme le bon gars, fiable et pondéré. Il croit avoir trouvé le grand amour avec Abra, qu’il prévoit d’épouser très bientôt. Aron a toujours rendu son père fier de lui, ce qui rend Cale jaloux et amer (d’où la comparaison inévitable avec Caïn et Abel). Cependant, dans le dernier tiers du film, la personnalité d’Aron révèle des traits bien plus sombres et égoïstes ... peut-être n'est-il pas (ou plus) si bon que ça, après tout ?
Abra quant à elle nous est présenté comme la jeune fille innocente, une personne douce, souriante et digne de confiance, mais qui finit par s’avérer peu sincère. Elle se dit prête à se marier et amoureuse d’Aron, mais peu à peu on la voit se rapprocher de Cal. Elle ne sait plus si elle doit écouter son cœur (Cal) ou la raison (Aron). Néanmoins, elle sait qu'elle va faire beaucoup du mal autour d'elle en choisissant Cal plutôt qu'Aron, mais c'est plus fort qu'elle ...
Enfin, Adam nous présenté comme un homme d’affaires plus intéressé par ses inventions, que par son rôle de père. Cependant, nous verrons très vite qu’il n’est pas du tout un mauvais père (encore une inversion des rôles). Ainsi, il est heureux lorsque Cal se montre méritant au travail et est prompt à lui pardonner toutes ses bêtises. Je crois qu'il a juste du mal à exprimer son amour pour Cal, voulant le meilleur pour lui.
J'ai adoré la mise en scène d'Elia Kazan. Il use et abuse (pour mon plus grand plaisir) du plan de caméra désaxé dans les scènes qui voient se confronter les deux frères avec leur père. Comme le fait Orson Welles dans tous ses films, c'est utilisé pour renforcer le malaise et c'est terriblement efficace. Ce procédé disparait seulement vers la fin du film, lorsque Cal affronte finalement ses démons ...
À l'est d'Eden est un film fascinant, avec une étude de personnages tous complexes, qui vous force à la réflexion. C'est le genre de film qui vous hante longtemps après l'avoir vu. Je ne sais pas pourquoi il m’aura fallu attendre si longtemps avant voir ce film. Je ne l’ai vu qu’une seule fois et je suis tout de suite tombé amoureux du sujet, de son réalisateur et de ses acteurs.
Waouh, quelle performance pour un jeune homme de 24 ans et ceci dés son tout premier film. À l'est d'Eden marque donc les débuts sur grand écran de James Dean, le premier des trois films dans lesquels il joue un rôle majeur, avant que la mort ne survienne à un âge beaucoup trop jeune. Mais le premier à féliciter pour ce film, c'est bien son réalisateur Elia Kazan. Non seulement il adapte et réalise À l'est d'Eden (roman de John Steinbeck), mais en plus il réalise la même année Sur les quais avec Marlon Brando. 1955, ce n’était vraiment pas une mauvaise année pour Elia Kazan, c'est le moins qu'on puisse dire !
Nous sommes en 1917, pendant la première guerre mondiale, juste avant que les Etats-Unis se joignent aux forces alliées pour combattre les allemands en Europe. À l'est d'Eden nous est présenté comme une version moderne de Caïn et Abel, un récit biblique qui voit Caïn, fils aîné d'Adam et Ève, tuer son frère cadet Abel. Ici, le cadet Aron (Richard Davalos) est le bon frère, qui est aimé par son père Adam (Raymond Massey) et par sa petite amie Abra (Julie Harris), tandis que l'ainé Cal (James Dean) est le mauvais frère, qui se sent rejeté par son père. Le petit récit biblique des deux frères, mentionne une offrande qu’ils font à Dieu, puis dit que le frère dont l’offrande n’a pas été acceptée, tue l'autre frère dans un accès de jalousie.
Alors certes, l’offrande de Cal et son rejet par son père, suivent bien le récit biblique de Caïn et Abel ... mais ce n’est qu’une interprétation parmi tant d'autres. La plupart des spectateurs n'y verront qu'une histoire entre le bien et le mal ... et aussi et surtout, une histoire conflictuelle (amour/haine) entre un père et son fils. Moi en tout cas, c'est comme ça que j'ai abordé, vu et littéralement vécu ce magnifique film.
En réalité, le mauvais frère et le bon frère ne sont pas clairement identifiés ici. Cette histoire est inhabituelle du fait que la personnalité de chaque personnage commence dans une direction, puis va dans une autre. Au début du film, Aron est présenté comme "le bon frère" et cal comme "le mauvais frère", puis au fur et à mesure que le film avance, les rôles se voient presque inversés. Ainsi, Aron devient "le mauvais frère" et Cal "le bon frère". Pareil pour Abra et Adam, ce sont deux personnages bien plus ambigus et complexes qu'ils ne semblent l'être au début du film. Abra est-elle vraiment cette jeune fille pleine de vertu ? Adam préfère-t-il vraiment Aron à son frère ainé ? Hummm, les apparences sont parfois trompeuses.
Très tôt dans le film, Cal nous est présenté comme un perdant, qui plus est, rebelle et immature. Il se rend coupable de plusieurs actes stupides et de vandalisme. C'est aussi un solitaire qui a du mal à communiqué avec les autres et qui a un langage corporel pour le moins étrange. Au fur et à mesure que le film avance, nous voyons en lui un gars au cœur tendre qui, comme nous tous, a besoin d’amour et de reconnaissance. James Dean est juste fabuleux, d'un naturel si convaincant, qu'on se demande s'il ne joue pas son propre rôle. Une partie du mérite en revient à Elia Kazan qui exploite au mieux le jeu "imprévisible" du jeune acteur, alors totalement inexpérimenté. il a vu en lui ce que d'autres n'avaient pas perçu.
Aron quant à lui nous est présenté comme le bon gars, fiable et pondéré. Il croit avoir trouvé le grand amour avec Abra, qu’il prévoit d’épouser très bientôt. Aron a toujours rendu son père fier de lui, ce qui rend Cale jaloux et amer (d’où la comparaison inévitable avec Caïn et Abel). Cependant, dans le dernier tiers du film, la personnalité d’Aron révèle des traits bien plus sombres et égoïstes ... peut-être n'est-il pas (ou plus) si bon que ça, après tout ?
Abra quant à elle nous est présenté comme la jeune fille innocente, une personne douce, souriante et digne de confiance, mais qui finit par s’avérer peu sincère. Elle se dit prête à se marier et amoureuse d’Aron, mais peu à peu on la voit se rapprocher de Cal. Elle ne sait plus si elle doit écouter son cœur (Cal) ou la raison (Aron). Néanmoins, elle sait qu'elle va faire beaucoup du mal autour d'elle en choisissant Cal plutôt qu'Aron, mais c'est plus fort qu'elle ...
- Spoiler:
- Malgré tout, c'est elle qui à la fin du film aide Cal à se réconcilier avec son père mourant. Il n'y a aucune ambiguïté sur le fait que c'est une bonne personne.
Enfin, Adam nous présenté comme un homme d’affaires plus intéressé par ses inventions, que par son rôle de père. Cependant, nous verrons très vite qu’il n’est pas du tout un mauvais père (encore une inversion des rôles). Ainsi, il est heureux lorsque Cal se montre méritant au travail et est prompt à lui pardonner toutes ses bêtises. Je crois qu'il a juste du mal à exprimer son amour pour Cal, voulant le meilleur pour lui.
J'ai adoré la mise en scène d'Elia Kazan. Il use et abuse (pour mon plus grand plaisir) du plan de caméra désaxé dans les scènes qui voient se confronter les deux frères avec leur père. Comme le fait Orson Welles dans tous ses films, c'est utilisé pour renforcer le malaise et c'est terriblement efficace. Ce procédé disparait seulement vers la fin du film, lorsque Cal affronte finalement ses démons ...
- Spoiler:
- Cal se débarrasse enfin de sa jalousie de toujours envers son frère et accuse son père de le rejeter parce qu’il ressemble trop à sa mère. C’est à ce moment-là que Cal tire un trait sur le passé et devient enfin un homme.
À l'est d'Eden est un film fascinant, avec une étude de personnages tous complexes, qui vous force à la réflexion. C'est le genre de film qui vous hante longtemps après l'avoir vu. Je ne sais pas pourquoi il m’aura fallu attendre si longtemps avant voir ce film. Je ne l’ai vu qu’une seule fois et je suis tout de suite tombé amoureux du sujet, de son réalisateur et de ses acteurs.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Alice ...
Mia Farrow est Alice, une femme dans la quarantaine, insatisfaisante à ce stade de sa vie (malheureuse, quoi !) et qui essaie de se trouver ou de se retrouver. Woody Allen ajoute quelques éléments d’Alice au pays des merveilles à son récit, mais à un niveau assez superficiel. Comme dans l'œuvre de Walt Disney, Alice elle prend des substances (ici des herbes) qui agissent sur son niveau de conscience. Ce sont des petits tours de magie qui font entrer son film dans le genre fantastique.
Très jeune, Alice (Farrow) abandonne une carrière naissante dans la mode, pour épouser Doug (William Hurt), un homme riche et séduisant. 20 ans plus tard, elle a tout, un magnifique appartement à New York, deux enfants et des domestiques à son service. Elle passe son temps à faire du shopping et à recevoir des soins de beauté pour paraitre toujours plus jeune. Lorsqu’elle se rend chez un Dr. Yang (Keye Luke) pour un problème de dos, ce dernier voit tout de suite que la douleur d’Alice n'est pas physique, mais dans la tête (problème psychologique). Il lui donne alors divers herbes à prendre, ayant toutes des propriétés différentes. C'est alors qu'elle rencontre Joe (Joe Mantegna) ...
Les herbes concoctées par le Dr. Yang ont des effets étranges sur Alice. Ainsi, elle qui est pourtant très timide, se met soudainement à flirter ouvertement avec Joe, l’objet de son affection très récente. A chaque visite chez le Dr. Yang, elle en ressort avec une nouvelle potion. L'une d'entre elles a pour propriété de la rendre invisible, ce qui lui permet d'espionner Joe avec son ex-femme psychiatre (Judy Davis). Une autre a pour propriété de faire apparaitre les fantômes de son passé, comme son premier amour disparu (Alec Baldwin). Aprés plusieurs péripéties, Alice et Joe vont finir par se rapprocher et envisager une vie ensemble, mais l’une des potions va tout remettre en question ...
Je suis un gros fan de Woody Allen, mais pas au point d'en être un fan aveugle. Il y a les Woody Allen que j'adore (Annie Hall et Manhattan), les Woody Allen que je n'aime pas du tout (Escrocs mais pas trop et To Rome with Love) et ceux que j'aime moyennement ... Alice appartient à cette dernière catégorie. Malgré le concept original qui repose sur les herbes "magiques" du Dr Yang, Alice a bien du mal à me passionner. D’une part, il est très difficile d'avoir de l'empathie pour Alice, une femme riche et malheureuse qui a plus d'argents que de vrais problèmes. Alice n'a pas vraiment de problèmes dans sa vie, ou alors des problèmes de riches. D'autre part, le film a du mal trouver le ton juste. Quand ça se veut être dramatique, ce n'est pas suffisamment dramatique. Quand ça se veut être drôle, ce n'est pas suffisamment drôle.
Mia Farrow fait de son mieux pour susciter de l'empathie chez Alice, mais n'elle n'est vraiment pas aidée par l'écriture de son personnages, ni par les péripéties qu'elle rencontre. Alice, c'est ni plus ni moins qu’une femme qui traverse une pseudo crise de la quarantaine. Par contre, j'ai beaucoup aimé les passages où elle rencontre les fantômes de son passé, ceux de ces parents et de son premier amour ... dans ces moments là uniquement, j’ai vu une vraie personne. C'est aussi dû à une bonne performance de Baldwin, pourtant dans un rôle très mineur. Le reste de la distribution fait le job, ni plus ni moins.
Alice est un film assez méconnu dans la filmographie de Woody Allen et pour cause, il est juste moyen. Le film repose sur des personnages auxquels je ne pouvais, ni m’identifier ni aimer et il n'est pas aussi drôle qu'il aurait dû l'être (même si le coup de l’invisibilité est assez chouette). Au final, ce n'est pas un mauvais film, ni un mauvais Woody Allen ... juste un Woody Allen moyen.
Mia Farrow est Alice, une femme dans la quarantaine, insatisfaisante à ce stade de sa vie (malheureuse, quoi !) et qui essaie de se trouver ou de se retrouver. Woody Allen ajoute quelques éléments d’Alice au pays des merveilles à son récit, mais à un niveau assez superficiel. Comme dans l'œuvre de Walt Disney, Alice elle prend des substances (ici des herbes) qui agissent sur son niveau de conscience. Ce sont des petits tours de magie qui font entrer son film dans le genre fantastique.
Très jeune, Alice (Farrow) abandonne une carrière naissante dans la mode, pour épouser Doug (William Hurt), un homme riche et séduisant. 20 ans plus tard, elle a tout, un magnifique appartement à New York, deux enfants et des domestiques à son service. Elle passe son temps à faire du shopping et à recevoir des soins de beauté pour paraitre toujours plus jeune. Lorsqu’elle se rend chez un Dr. Yang (Keye Luke) pour un problème de dos, ce dernier voit tout de suite que la douleur d’Alice n'est pas physique, mais dans la tête (problème psychologique). Il lui donne alors divers herbes à prendre, ayant toutes des propriétés différentes. C'est alors qu'elle rencontre Joe (Joe Mantegna) ...
Les herbes concoctées par le Dr. Yang ont des effets étranges sur Alice. Ainsi, elle qui est pourtant très timide, se met soudainement à flirter ouvertement avec Joe, l’objet de son affection très récente. A chaque visite chez le Dr. Yang, elle en ressort avec une nouvelle potion. L'une d'entre elles a pour propriété de la rendre invisible, ce qui lui permet d'espionner Joe avec son ex-femme psychiatre (Judy Davis). Une autre a pour propriété de faire apparaitre les fantômes de son passé, comme son premier amour disparu (Alec Baldwin). Aprés plusieurs péripéties, Alice et Joe vont finir par se rapprocher et envisager une vie ensemble, mais l’une des potions va tout remettre en question ...
- Spoiler:
- C'est la potion d'invisibilité qui va bouleverser les plans d'Alice. En l'espionnant à l'aide de la potion, Joe va prendre conscience qu'il aime toujours son ex femme. Quant à Alice, toujours à l'aide de la potion d'invisibilité, elle va découvrir l'infidélité de son mari.
Je suis un gros fan de Woody Allen, mais pas au point d'en être un fan aveugle. Il y a les Woody Allen que j'adore (Annie Hall et Manhattan), les Woody Allen que je n'aime pas du tout (Escrocs mais pas trop et To Rome with Love) et ceux que j'aime moyennement ... Alice appartient à cette dernière catégorie. Malgré le concept original qui repose sur les herbes "magiques" du Dr Yang, Alice a bien du mal à me passionner. D’une part, il est très difficile d'avoir de l'empathie pour Alice, une femme riche et malheureuse qui a plus d'argents que de vrais problèmes. Alice n'a pas vraiment de problèmes dans sa vie, ou alors des problèmes de riches. D'autre part, le film a du mal trouver le ton juste. Quand ça se veut être dramatique, ce n'est pas suffisamment dramatique. Quand ça se veut être drôle, ce n'est pas suffisamment drôle.
Mia Farrow fait de son mieux pour susciter de l'empathie chez Alice, mais n'elle n'est vraiment pas aidée par l'écriture de son personnages, ni par les péripéties qu'elle rencontre. Alice, c'est ni plus ni moins qu’une femme qui traverse une pseudo crise de la quarantaine. Par contre, j'ai beaucoup aimé les passages où elle rencontre les fantômes de son passé, ceux de ces parents et de son premier amour ... dans ces moments là uniquement, j’ai vu une vraie personne. C'est aussi dû à une bonne performance de Baldwin, pourtant dans un rôle très mineur. Le reste de la distribution fait le job, ni plus ni moins.
Alice est un film assez méconnu dans la filmographie de Woody Allen et pour cause, il est juste moyen. Le film repose sur des personnages auxquels je ne pouvais, ni m’identifier ni aimer et il n'est pas aussi drôle qu'il aurait dû l'être (même si le coup de l’invisibilité est assez chouette). Au final, ce n'est pas un mauvais film, ni un mauvais Woody Allen ... juste un Woody Allen moyen.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Numéro 9 ...
Parce que le nom de Tim Burton était rattaché au projet (en tant que producteur), j'avais très hâte de voir ce film d'animation Numéro 9. Après avoir vu ce long métrage d'animation, je peux dire que c'est très beau, mais que niveau scénario ça laisse quelque peu à désirer. On sent bien que c'est basé sur un court métrage et qu'il aura fallu, tant bien que le mal, développer l'histoire pour en faire un long (un peu comme District 9).
Numéro 9 est une uchronie post-apocalyptique. L’histoire se déroule quelque part entre les deux premières guerres mondiales, probablement entre 1930 et 1940. Il y a eu une guerre qui fait rage avec des chars sortis de la Première Guerre mondiale, tandis que les avions sont du style de la Seconde Guerre mondiale, mais il y a aussi des hologrammes et des machines volantes. Il y a une certaine similitude avec une dictature fasciste et un leader qui pourrait être un mélange entre Hitler, Mussolini et Franco. Dans cette réalité alternative, il y a aussi Judy Garland qui chante "Over the Rainbow". C'est un mélange étrange entre réalité et uchronie, dans un monde post-apocalyptique.
Au début, vous n’avez aucune idée sur les évènements qui ont conduit ce monde à la ruine et maintenant dépourvu de toute vie (aucune présence humaine, pas d'animaux ni même d'insectes). Les dix premières minutes du film (les meilleures dix minutes du film) sont d'ailleurs sans le moindre dialogue et on est tout de suite dans l'ambiance. Peu à peu, certains détails de ce monde post-apocalyptique vous sont révélés, très souvent sous la forme uniquement visuelle. Il n’y a jamais d’explications claires et précises sur le pourquoi du comment de tout ça. On obtient juste quelques bribes d’informations d'ici et là.
Numéro 9 et un film qui invite à la réflexion et qui laisse libre cours à votre imagination pour compléter les trous de l'histoire. Mais ce que vous savez avec certitude, c'est que les être-vivants ont été remplacés par des poupées de toile avec des yeux très high-tech et par des machines "armées jusqu'aux dents". Pourquoi ces poupées sont-elles là ? Qui les a fabriqué et dans quel but ? Vous ne le saurez qu'en temps voulu.
Alors que 9 semble être le héros désigné de cette histoire, lui et les 8 autres poupées de toile ont toutes une personnalité bien définie et distincte ... et un peu clichée aussi (la femme forte, le courageux intrépide, le vieux sage, la brute épaisse, un pseudo autiste ...). Aucun développement réel des personnages ne se produit et leurs motivations ne sont pas particulièrement claires tout au long du film et pour cause ...
Numéro 9 n'est pas totalement abouti, la faute à un manque de profondeur dans l'écriture, mais le travail sur l'ambiance et le visuel du film est à saluer. On comprend assez vite pourquoi Tim Burton s'est intéressé au projet. On voit de nombreuses connexions entre l'univers créé par le réalisateur Shane Acker et celui de Tim Burton. Si comme moi, vous êtes fan des films d'animation au ton plus adulte et de l'univers de Tim Burton, Numéro 9 devrait vous plaire.
Parce que le nom de Tim Burton était rattaché au projet (en tant que producteur), j'avais très hâte de voir ce film d'animation Numéro 9. Après avoir vu ce long métrage d'animation, je peux dire que c'est très beau, mais que niveau scénario ça laisse quelque peu à désirer. On sent bien que c'est basé sur un court métrage et qu'il aura fallu, tant bien que le mal, développer l'histoire pour en faire un long (un peu comme District 9).
Numéro 9 est une uchronie post-apocalyptique. L’histoire se déroule quelque part entre les deux premières guerres mondiales, probablement entre 1930 et 1940. Il y a eu une guerre qui fait rage avec des chars sortis de la Première Guerre mondiale, tandis que les avions sont du style de la Seconde Guerre mondiale, mais il y a aussi des hologrammes et des machines volantes. Il y a une certaine similitude avec une dictature fasciste et un leader qui pourrait être un mélange entre Hitler, Mussolini et Franco. Dans cette réalité alternative, il y a aussi Judy Garland qui chante "Over the Rainbow". C'est un mélange étrange entre réalité et uchronie, dans un monde post-apocalyptique.
Au début, vous n’avez aucune idée sur les évènements qui ont conduit ce monde à la ruine et maintenant dépourvu de toute vie (aucune présence humaine, pas d'animaux ni même d'insectes). Les dix premières minutes du film (les meilleures dix minutes du film) sont d'ailleurs sans le moindre dialogue et on est tout de suite dans l'ambiance. Peu à peu, certains détails de ce monde post-apocalyptique vous sont révélés, très souvent sous la forme uniquement visuelle. Il n’y a jamais d’explications claires et précises sur le pourquoi du comment de tout ça. On obtient juste quelques bribes d’informations d'ici et là.
Numéro 9 et un film qui invite à la réflexion et qui laisse libre cours à votre imagination pour compléter les trous de l'histoire. Mais ce que vous savez avec certitude, c'est que les être-vivants ont été remplacés par des poupées de toile avec des yeux très high-tech et par des machines "armées jusqu'aux dents". Pourquoi ces poupées sont-elles là ? Qui les a fabriqué et dans quel but ? Vous ne le saurez qu'en temps voulu.
Alors que 9 semble être le héros désigné de cette histoire, lui et les 8 autres poupées de toile ont toutes une personnalité bien définie et distincte ... et un peu clichée aussi (la femme forte, le courageux intrépide, le vieux sage, la brute épaisse, un pseudo autiste ...). Aucun développement réel des personnages ne se produit et leurs motivations ne sont pas particulièrement claires tout au long du film et pour cause ...
- Spoiler:
- Chaque poupée est un trait de personnalité de son créateur qui a transféré son "âme" dans chacune de ses 9 créations.
Numéro 9 n'est pas totalement abouti, la faute à un manque de profondeur dans l'écriture, mais le travail sur l'ambiance et le visuel du film est à saluer. On comprend assez vite pourquoi Tim Burton s'est intéressé au projet. On voit de nombreuses connexions entre l'univers créé par le réalisateur Shane Acker et celui de Tim Burton. Si comme moi, vous êtes fan des films d'animation au ton plus adulte et de l'univers de Tim Burton, Numéro 9 devrait vous plaire.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
James Dean a vraiment une gueule bizarre sur l'affiche... le dessinateur avais une photo lointaine du sujet ?
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
C'est encore pire pour Marlon Brando ...
- Spoiler:
- lessthantod a écrit:Je viens de mater Un tramway nommé désir ...
Un tramway nommé désir d'Elia Kazan est l'adaptation d'une célèbre pièce de théâtre du non moins célèbre Tennessee Williams. Tout comme La Chatte sur un toit brûlant du même auteur, c'est une pièce de théâtre très chargée sexuellement, avec beaucoup de non-dits et de sous-entendus, ceci pour contourner la censure qui pour l'époque (durant les années 50) était très active.
Dans Un tramway nommé désir, Blanche (Vivien Leigh) quitte son Mississippi natal pour l'atmosphère moite de la Nouvelle-Orléans. Elle s'installe chez sa sœur Stella (Kim Hunter) et son futur fiancé Stanley (Marlon Brando), un "Polack" joueur de poker qui connaît une chose ou deux sur la vie. C’est l’affrontement entre les délires fantaisistes (et donc mensonges) de Blanche face au réalisme terre à terre de Stanley. Le seul rayon de soleil dans tout ça, c'est Mich (Karl Malden). Lui seul peut aider Blanche à sortir de sa névrose, c'est son seul et unique espoir.
Blanche DuBois me rappelle un peu Margo (Bette Davis) dans All about Eve, mais surtout et encore plus Norma Desmond (Gloria Swanson) dans Sunset Boulevard. Norma et Blanche sont deux personnages qui succombent à leur alter ego. Elles s'enferment dans leurs propres mondes de fantaisie et de demi-vérités.
Tennessee Williams oblige, il va sans dire que l’écriture des dialogues est d'une qualité très supérieure à la moyenne. L’histoire est relativement simple et sans grande surprise, mais l'intérêt est ailleurs ici. Ce n’est pas tant la profondeur du scénario qui importe, mais la complexité des sentiments exprimés ... tous les personnages sont extrêmement ambigus. C'est du côté des personnages (et pas du scénario) qu'il faut s'attendre à des surprises, Blanche en tête qui cache de lourds secrets.
Blanche est bien sûr le centre d’intérêt de toutes et de tous, au plus grand dam de Stanley. C'est un sac de névrose à peine caché derrière une façade de respectabilité qui ne dupe personne. Mitch est aussi un personnage intéressant et à bien des égards ambigu, il apporte un peu d'humour, de gaieté et de tendresse, à un film qui en a bien besoin. Il essaie de se comporter en vrai gentleman, ce qui plait beaucoup à Blanche. Mais son vrai modèle, celui à qui il voudrait ressembler, c'est Stanley, car il est tout ce qu'il n'est pas (viril, autoritaire et charismatique).
Un tramway nommé désir est un film en avance sur son temps, ça parle de folie, de violence envers les femmes et de sexualité, de toutes les sexualités. Pour un film sorti au début des années cinquante, le désir sexuel et la violence envers les femmes sont très graphiques. Le film baigne dans une atmosphère humide et moite, les corps sont en sueur et montrés sous tous les angles. Chose amusante, Elia Kazan joue avec l'éclairage pour tromper nos sens. Tout au long du film et selon l'éclairage, Blanche semble vieillir devant nos yeux. Une réplique de Mitch à la fin du film ôte tous nos doutes, Blanche vieillit bien à vue d'œil au fur et à mesure que son état psychologique se dégrade.
Vivien Leigh est parfaite dans le rôle de blanche. Elle est tout et son contraire dans ce film, vulnérable et égoïste, hautaine et sensible ... belle à un moment donné, puis usée la seconde suivante. Elle a totalement mérité son Oscar et sa prestation a forcément inspiré Cate Blanchett dans Blue Jasmine de Woody Allen, tellement Jasmine ressemble à Blanche. Marlon Brando s’est fait un nom grâce à ce film et en effet, sa performance est électrisante et mémorable. Il a ses grands moment où il fait parler sa fureur et ses petits moments où il ne fait rien d’autre que d’être une présence à l’écran. Peu importe ce qu'il fait, il est indéniable que la caméra l'aime furieusement.
Ensemble, Vivien Leigh et Marlon Brando dominent l’écran et à chaque fois que l’un des deux est présent, il attire forcément le regard. Par conséquent et bien que sa performance soit toujours bonne, Kim Hunter se perd en quelque sorte dans l'arrière plan. Malgré tout, elle obtiendra l'Oscar du meilleur second rôle féminin pour ce film. Karl Madden est génial, mais encore une fois, il n'a qu’un rôle secondaire. Et lui aussi obtiendra l'Oscar du meilleur second rôle (masculin bien sûr), bien mérité pour le coup.
Un tramway nommé désir est un drame de très grande qualité. Ce sont surtout les performances de Marlon Brando et Vivien Leigh, dans les rôles de Stanley et Blanche, qui expliquent la fascination que j'ai pour ce film. Le noir & blanc, la photographie et la musique sur fond jazzy amplifient l’atmosphère miteuse et sordide du film et donc son attrait à mes yeux. Et bien sûr, le choix du décor, un quartier Français claustrophobe et torride de la Nouvelle Orléans, constitue un cadre parfait pou le film.
Comme on pourrait s’y attendre pour un film adapté d’une pièce de théâtre, Un tramway nommé désir est très bavard. En général, je préfère les histoires racontées par l'image plutôt que par des mots, mais ce film fait exception. J'ai beau chercher, je ne trouve aucune excuse pour ne pas avoir encore vu ce film.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater "The innocents", en typiak.
Un résumé vulgaire : un peu de la guerre des boutons, un peu de sa majesté des mouches, un peu de "les prodiges" et pas beaucoup de tunes (alors tout repose sur le jeux des acteurs...des gosses), et voilou.
Résumé rapide sans spoil : une famille s'installe dans une banlieue un peu vide (parce que tout le monde est partie en vacances). Papa, maman, et deux gamines: deux sœurs dont l'ainée est atteinte d’autisme lourd.
Donc la grande sœur passe sa journée a tourner en rond en accaparant tout le temps de maman, et la petite sœur, qui est delaissée du coup, profite de toutes les occases pour se venger avec des petits coups bas bien degueux (pincements, bout de verres dans les chaussures) sur sa grande sœur qui bronche pas...parce qu'en fait elle sait pas exprimer ses sentiments.
Puis la gamine en promenant dans le parc quasi vide, rencontre un gamin qui traine. Pis le gamin qui traine lui montre qu'il sait faire bouger les objets a distance par la pensée. Puis une autre gamine arrive et se joint au deux autres et leur montre que elle, sait lire dans les pensées des gens.
Leur point commun ? des gosses qui trainent parce que leurs parents sont trop pris par la vie.
Et la, vous imaginez des gosses "lâchés" et issues de familles un peu dysfonctionnelles, avec des pouvoirs paranormaux qu'ils découvrent.
Un gosse qui a un mauvais coté ou de la rancœur, il écrase des fourmis, balance des coups de pieds au chat du voisin...est-ce qu'on peut dire que c'est le méchanceté ? je pense que c'est le mauvais coté de l'innocence sans garde fou pour ma part. Mais en plus vous rajoutez une pincée de fantastique a tout ça.
Et donc, j'ai suivi l'histoire de ces gosses, étrangement filmée, malaisante, ultra bien bien réalisée (la façon de filmer les adultes etc...). Le film est froid, les gosses jouent vraiment bien.
Ma femme a ragé contre eux, j'ai eu envie d'aller leur foutre des branlées, puis on s'attache quand même a eux, parce que je pense que d'un coté, il y a une part de nous qui se demande si on aurait fait autrement.
Le film a des défauts, il aurait pu presque être un court métrage. Perso ça me dérange pas, j'aime les films qui prennent leur temps, mais la, j'avoue qu'on est parfois a la limite du "ça traine" . A la limite...
Un résumé vulgaire : un peu de la guerre des boutons, un peu de sa majesté des mouches, un peu de "les prodiges" et pas beaucoup de tunes (alors tout repose sur le jeux des acteurs...des gosses), et voilou.
Résumé rapide sans spoil : une famille s'installe dans une banlieue un peu vide (parce que tout le monde est partie en vacances). Papa, maman, et deux gamines: deux sœurs dont l'ainée est atteinte d’autisme lourd.
Donc la grande sœur passe sa journée a tourner en rond en accaparant tout le temps de maman, et la petite sœur, qui est delaissée du coup, profite de toutes les occases pour se venger avec des petits coups bas bien degueux (pincements, bout de verres dans les chaussures) sur sa grande sœur qui bronche pas...parce qu'en fait elle sait pas exprimer ses sentiments.
Puis la gamine en promenant dans le parc quasi vide, rencontre un gamin qui traine. Pis le gamin qui traine lui montre qu'il sait faire bouger les objets a distance par la pensée. Puis une autre gamine arrive et se joint au deux autres et leur montre que elle, sait lire dans les pensées des gens.
Leur point commun ? des gosses qui trainent parce que leurs parents sont trop pris par la vie.
Et la, vous imaginez des gosses "lâchés" et issues de familles un peu dysfonctionnelles, avec des pouvoirs paranormaux qu'ils découvrent.
Un gosse qui a un mauvais coté ou de la rancœur, il écrase des fourmis, balance des coups de pieds au chat du voisin...est-ce qu'on peut dire que c'est le méchanceté ? je pense que c'est le mauvais coté de l'innocence sans garde fou pour ma part. Mais en plus vous rajoutez une pincée de fantastique a tout ça.
Et donc, j'ai suivi l'histoire de ces gosses, étrangement filmée, malaisante, ultra bien bien réalisée (la façon de filmer les adultes etc...). Le film est froid, les gosses jouent vraiment bien.
Ma femme a ragé contre eux, j'ai eu envie d'aller leur foutre des branlées, puis on s'attache quand même a eux, parce que je pense que d'un coté, il y a une part de nous qui se demande si on aurait fait autrement.
Le film a des défauts, il aurait pu presque être un court métrage. Perso ça me dérange pas, j'aime les films qui prennent leur temps, mais la, j'avoue qu'on est parfois a la limite du "ça traine" . A la limite...
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Kubo et l'Armure magique ...
Tous ces artistes des Studios Laika sont décidément sacrément talentueux. Non seulement Kubo et l'Armure magique est l'un des meilleurs films d’animation en stop-motion qu'il m'ait été donné de voir, mais c’est aussi l'un des meilleurs films d'animation tout court. Depuis Coraline et peut-être aussi Les Noces funèbres, comme par hasard deux productions des Studios Laika, la mort et la perte d'un proche n’ont jamais été gérées avec autant de délicatesse. Comme ses deux ainés, Kubo et l'Armure magique est une totale réussite à tous les niveaux, à la fois amusant, émouvant et profond. C'est une formidable histoire de bravoure, de passage à l'âge adulte et à l’acceptation de la perte d'un proche.
Kubo et l'Armure magique est donc un film d'animation en stop-motion réalisé par Travis Knight qui est le propre président des Studios Laika. Le film s'inscrit dans la mythologie japonaise, un japon lointain peuplé par des forces paranormales invisibles et autres créatures fantastiques. Kubo est un enfant borgne qui maîtrise l’art de l’origami pour raconter des histoires. C'est comme ça qu'il gagne sa vie durant la journée, en divertissant le public du village, mais il doit impérativement rentrer à la maison juste avant le coucher du soleil pour s’occuper de sa mère malade (la voix de Charlize Theron). Pourquoi juste avant le coucher du soleil, me direz-vous ?
J’ai toujours aimé les films d'animation et encore plus ceux en stop-motion. C'est une technique qui rejoute du tangible, c'est aussi une contrainte qui oblige à être toujours plus imaginatif. Pour moi c’est un niveau supérieur d’appréciation, connaissant le travail acharné qui doit être mis en œuvre, pour ne serait-ce obtenir que quelques secondes de prises de vue. C’est un degré de dévouement et de discipline qui ne cesse de m’époustoufler, c’est pourquoi je suis un grand fan des productions des Studios Laika. Film après film, ils ne cessent de s'améliorer et de repousser les limite du stop-motion. Ici, l’échelle de taille est encore plus grande, avec notamment la conception d'un squelette géant de plus de 5 mètres. En voyant cette séquence d'une petite dizaine de minutes impliquant ce squelette, on se demande combien d’heures, combien de semaines et combien de mois leur aura-t-il fallu pour en arriver là.
Au-delà de l'aspect technique prodigieux (une véritable réussite technique), Kubo et l'Armure magique possède ce qu'il faut d’action, d'humour, de drame et de frissons pour plaire à tout le monde (les plus petits comme les plus grands) ... c’est LE film parfait pour toute la famille. De plus, l'histoire cache de nombreuse surprises et apprend avec beaucoup délicatesse comment faire son deuil de manière saine. Le film témoigne aussi d'un grand respect pour l’art et les traditions japonaises, même si, il est vrai que les voix originales sont en anglais. J'aurais aimé une version japonaise, pour encore mieux s'immerger dans cette mythologie nippone.
Tous ces artistes des Studios Laika sont décidément sacrément talentueux. Non seulement Kubo et l'Armure magique est l'un des meilleurs films d’animation en stop-motion qu'il m'ait été donné de voir, mais c’est aussi l'un des meilleurs films d'animation tout court. Depuis Coraline et peut-être aussi Les Noces funèbres, comme par hasard deux productions des Studios Laika, la mort et la perte d'un proche n’ont jamais été gérées avec autant de délicatesse. Comme ses deux ainés, Kubo et l'Armure magique est une totale réussite à tous les niveaux, à la fois amusant, émouvant et profond. C'est une formidable histoire de bravoure, de passage à l'âge adulte et à l’acceptation de la perte d'un proche.
Kubo et l'Armure magique est donc un film d'animation en stop-motion réalisé par Travis Knight qui est le propre président des Studios Laika. Le film s'inscrit dans la mythologie japonaise, un japon lointain peuplé par des forces paranormales invisibles et autres créatures fantastiques. Kubo est un enfant borgne qui maîtrise l’art de l’origami pour raconter des histoires. C'est comme ça qu'il gagne sa vie durant la journée, en divertissant le public du village, mais il doit impérativement rentrer à la maison juste avant le coucher du soleil pour s’occuper de sa mère malade (la voix de Charlize Theron). Pourquoi juste avant le coucher du soleil, me direz-vous ?
- Spoiler:
- C'est parce que le soir il serait repéré par les sœurs de sa mère, deux sœurs jumelles maléfiques (la voix de Rooney Mara) qui veulent retirer l’autre œil de Kubo. L'inévitable finit par se produire, Kubo rentre trop tard et doit fuir pour sauver sa vie. Pour cela, il s’associe à un singe "magique" invoqué par sa mère pour le protéger, puis se joint à eux à un mystérieux samouraï / scarabée (la voix Matthew McConaughey) qui fait vœux de les protéger. Tous trois se lancent dans une quête pour récupérer le casque, l’épée incassable et l’armure, pour combattre et vaincre le Roi Lune (la voix Ralph Fiennes). Cette quête va révéler tous les mystères familiaux autour de Kubo et l’amènera à accomplir son destin.
J’ai toujours aimé les films d'animation et encore plus ceux en stop-motion. C'est une technique qui rejoute du tangible, c'est aussi une contrainte qui oblige à être toujours plus imaginatif. Pour moi c’est un niveau supérieur d’appréciation, connaissant le travail acharné qui doit être mis en œuvre, pour ne serait-ce obtenir que quelques secondes de prises de vue. C’est un degré de dévouement et de discipline qui ne cesse de m’époustoufler, c’est pourquoi je suis un grand fan des productions des Studios Laika. Film après film, ils ne cessent de s'améliorer et de repousser les limite du stop-motion. Ici, l’échelle de taille est encore plus grande, avec notamment la conception d'un squelette géant de plus de 5 mètres. En voyant cette séquence d'une petite dizaine de minutes impliquant ce squelette, on se demande combien d’heures, combien de semaines et combien de mois leur aura-t-il fallu pour en arriver là.
Au-delà de l'aspect technique prodigieux (une véritable réussite technique), Kubo et l'Armure magique possède ce qu'il faut d’action, d'humour, de drame et de frissons pour plaire à tout le monde (les plus petits comme les plus grands) ... c’est LE film parfait pour toute la famille. De plus, l'histoire cache de nombreuse surprises et apprend avec beaucoup délicatesse comment faire son deuil de manière saine. Le film témoigne aussi d'un grand respect pour l’art et les traditions japonaises, même si, il est vrai que les voix originales sont en anglais. J'aurais aimé une version japonaise, pour encore mieux s'immerger dans cette mythologie nippone.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Le Géant de fer ...
J’ai enfin pris le temps de découvrir le premier film d'animation du scénariste et réalisateur Brad Bird. Le Géant de fer est absolument adulé par tout le monde, surtout par ceux qui ont grandi dans les années 90. Même après le gros succès de ses débuts chez Pixar avec Les Indestructibles et après son incursion dans la saga Mission Impossible avec Le Protocole fantôme, deux film que j'ai modérément apprécié, je ne trouvais toujours pas la motivation pour voir Le Géant de fer. Et puis voilà que le DVD du film traine sur l'une de mes étagères et attire mon regard. Il trainait là depuis une éternité, en attente d’être enfin vu.
Le film est basé sur une petite nouvelle que je n'ai pas lu, alors je ne sais pas si ça vient du matériel de base ou si c'est la vision de Brad Bird, mais c'est impossible de ne pas penser à King Kong en regardant Le Géant de fer. Ce monstre de fer venu d’un autre monde instille la peur chez tous les humains, à une seule exception prés, un petit garçon qui apparemment n'a pas beaucoup d'amis. La beauté d’une histoire comme King Kong, c'est le sacrifice qu’il fait pour protéger celle qu'il aime et ceci au prix d’être vu comme un monstre aux yeux de tout le monde. Ici c'est pareil, vous avez juste à remplacer la belle et le gorille par un jeune garçon et un géant de fer.
Brad Bird arrive à obtenir le même attachement émotionnel à la créature malgré que dans King Kong. La seule différence, c'est que la population finit par le voir pour ce qu’il est vraiment. Et comme Superman, la peur disparait quand il commence à sauver des vies humaines. Et parallèlement à tout ça, nous avons droit à des commentaires sur la guerre froide, le film se déroulant dans les années 50 (1957 pour être plus précis). Il y a la peur de la guerre atomique qui plane sur tout le film.
Une grande part du succès du film est à mettre au crédit de l'animation, je pense. C’est peut-être l’un des derniers grands films d’animation américain en 2D, avant que la 3D ne prenne le contrôle de l'animation dans les années 2000. Brad Bird montre de vraies ambitions cinématographiques avec ce simple film d'animation. Par exemple, il utilise la profondeur de champ composée d’images floues, pour créer un point focal. L’effet fonctionne de la même manière que dans un film live. Autre exemple, il y a des effets d’éclairage très travaillés. Je pense notamment aux séquences avec la lampe de poche et celles avec les yeux du monstre qui envoient de la lumière comme un phare dans la nuit. La puissance de la lumière se dissipe même, à mesure que le flash s’éloigne au loin. Toutes ces astuces de mise en scène donnent l'impression par moment de regarder un film live et non un film d'animation.
Cependant, Comme pour Les Indestructibles, le véritable cœur du film réside dans l'écriture des personnages. Il n’y a pas une surabondance de rôles de rôles secondaires ici. On se concentre plutôt sur quelques personnages principaux, qui sont autorisés à évoluer et à prendre de l'ampleur, histoire de susciter de l'empathie chez le spectateur. Chez le monstre, l’émotion passe par l'expression faciale, uniquement deux yeux et une mâchoire inférieure qui bouge pour faire passer le langage, un peu comme dans un film muet.
C'est Jennifer Aniston qui prête sa voix à la mère du jeune garçon et pas une seule seconde j'ai reconnu sa voix. Rassurez-vous, ce n'est donc pas Rachel dans Friends. Ici elle adopte un ton plus maternelle et jeune. C'est clairement la voix d'une jeune maman. Par contre on reconnait instantanément la voix d'Harry Connick Jr., qui joue l'ami et le confident du jeune garçon. Mais la vraie star du film côté voix, c'est bien Christopher McDonald dans le rôle l'antagoniste principal. Il ajoute un ton comique bienvenu et une énergie qui dynamise toutes les scènes dans lesquelles son personnage apparait.
Jusqu’à présent, Brad Bird m’avait peu impressionné, mais là je dois avouer que j'ai été plus séduit avec Le Géant de fer. Je lui reprocherais juste d'être un peu trop destiné aux enfants et pas assez aux adultes, un peu comme Les Indestructibles d'ailleurs. L'humour notamment est très gentillet et trop enfantin à mon goût.
J’ai enfin pris le temps de découvrir le premier film d'animation du scénariste et réalisateur Brad Bird. Le Géant de fer est absolument adulé par tout le monde, surtout par ceux qui ont grandi dans les années 90. Même après le gros succès de ses débuts chez Pixar avec Les Indestructibles et après son incursion dans la saga Mission Impossible avec Le Protocole fantôme, deux film que j'ai modérément apprécié, je ne trouvais toujours pas la motivation pour voir Le Géant de fer. Et puis voilà que le DVD du film traine sur l'une de mes étagères et attire mon regard. Il trainait là depuis une éternité, en attente d’être enfin vu.
Le film est basé sur une petite nouvelle que je n'ai pas lu, alors je ne sais pas si ça vient du matériel de base ou si c'est la vision de Brad Bird, mais c'est impossible de ne pas penser à King Kong en regardant Le Géant de fer. Ce monstre de fer venu d’un autre monde instille la peur chez tous les humains, à une seule exception prés, un petit garçon qui apparemment n'a pas beaucoup d'amis. La beauté d’une histoire comme King Kong, c'est le sacrifice qu’il fait pour protéger celle qu'il aime et ceci au prix d’être vu comme un monstre aux yeux de tout le monde. Ici c'est pareil, vous avez juste à remplacer la belle et le gorille par un jeune garçon et un géant de fer.
Brad Bird arrive à obtenir le même attachement émotionnel à la créature malgré que dans King Kong. La seule différence, c'est que la population finit par le voir pour ce qu’il est vraiment. Et comme Superman, la peur disparait quand il commence à sauver des vies humaines. Et parallèlement à tout ça, nous avons droit à des commentaires sur la guerre froide, le film se déroulant dans les années 50 (1957 pour être plus précis). Il y a la peur de la guerre atomique qui plane sur tout le film.
Une grande part du succès du film est à mettre au crédit de l'animation, je pense. C’est peut-être l’un des derniers grands films d’animation américain en 2D, avant que la 3D ne prenne le contrôle de l'animation dans les années 2000. Brad Bird montre de vraies ambitions cinématographiques avec ce simple film d'animation. Par exemple, il utilise la profondeur de champ composée d’images floues, pour créer un point focal. L’effet fonctionne de la même manière que dans un film live. Autre exemple, il y a des effets d’éclairage très travaillés. Je pense notamment aux séquences avec la lampe de poche et celles avec les yeux du monstre qui envoient de la lumière comme un phare dans la nuit. La puissance de la lumière se dissipe même, à mesure que le flash s’éloigne au loin. Toutes ces astuces de mise en scène donnent l'impression par moment de regarder un film live et non un film d'animation.
Cependant, Comme pour Les Indestructibles, le véritable cœur du film réside dans l'écriture des personnages. Il n’y a pas une surabondance de rôles de rôles secondaires ici. On se concentre plutôt sur quelques personnages principaux, qui sont autorisés à évoluer et à prendre de l'ampleur, histoire de susciter de l'empathie chez le spectateur. Chez le monstre, l’émotion passe par l'expression faciale, uniquement deux yeux et une mâchoire inférieure qui bouge pour faire passer le langage, un peu comme dans un film muet.
C'est Jennifer Aniston qui prête sa voix à la mère du jeune garçon et pas une seule seconde j'ai reconnu sa voix. Rassurez-vous, ce n'est donc pas Rachel dans Friends. Ici elle adopte un ton plus maternelle et jeune. C'est clairement la voix d'une jeune maman. Par contre on reconnait instantanément la voix d'Harry Connick Jr., qui joue l'ami et le confident du jeune garçon. Mais la vraie star du film côté voix, c'est bien Christopher McDonald dans le rôle l'antagoniste principal. Il ajoute un ton comique bienvenu et une énergie qui dynamise toutes les scènes dans lesquelles son personnage apparait.
Jusqu’à présent, Brad Bird m’avait peu impressionné, mais là je dois avouer que j'ai été plus séduit avec Le Géant de fer. Je lui reprocherais juste d'être un peu trop destiné aux enfants et pas assez aux adultes, un peu comme Les Indestructibles d'ailleurs. L'humour notamment est très gentillet et trop enfantin à mon goût.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater La Pianiste ...
La Pianiste de Michael Haneke n’est pas un film facile à aborder, comme la plupart des films du réalisateur autrichien d'ailleurs. Vous êtes donc prévenu, ce n'est pas un film pour tout le monde. Pour ma part, j’ai trouvé que c’était un film puissant et terriblement beau (la puissance des images et la beauté de la musique).
Cependant, si la première moitié du film est absolument fascinante, ça monte crescendo en tension ... la seconde moitié me laisse sur ma faim. Ce que le film gagne en folie dans la seconde partie, il le perd en crédibilité / plausibilité. Je pense en particulier à un moment vraiment déstabilisant, lorsqu'Erika exerce ses frustrations sexuelles sur sa propre mère. A ce moment là, ma suspension de crédulité est mise à rude épreuve.
Erika (Isabelle Huppert) est le stéréotype même de la "vieille fille". Professeur de piano d'une quarantaine d'années, très dure et exigeante avec ses élèves(pour ne pas dire "peau de vache), elle vit seule avec sa mère (Annie Girardot) dans un tout petit appartement. Elle ne semble pas avoir de vie en dehors de la musique, pas d'amis, ni d'enfants ni même d'amants. Et pourtant c'est une très belle femme, mais la tristesse se lit sur son visage ... elle est littéralement au bord du gouffre. C'est une femme atteinte de troubles sexuels profonds, au point ou ça en devient terriblement malsain ...
Et puis il y a cette soirée mondaine, où elle rencontre le jeune Walter (Benoit Magimel), neveu d'une riche famille d'aristos. Non seulement Walter est beau, mais en plus il est intelligent, plein d'audace et surtout très talentueux au piano. Bien que déjà trop âgé pour faire carrière, il est vraiment très doué et devient alors son élève. Très vite on devine son désir pour elle, il entreprend alors de la séduire ...
La Pianiste est un mélodrame sombre et froid, de la froideur des images, de la musique et des relations humaine. La froideur du film s'exprime dans la palette de couleurs, allant du marron au beige ou associant le blanc et le noir comme les touches blanches et noires du piano (cf. l'affiche du film). Le film est donc froid, mais en même temps il est somptueux. La photographie est splendide, tout comme la mise en scène et la direction d'acteurs de Michael Haneke ... jamais les acteurs ne sont meilleurs que sous la direction de Michael Haneke, jamais Isabelle Huppert n'aura été meilleure, jamais Annie Girardot n'aura été meilleure et surtout, jamais Benoît Magimel n'aura été meilleur (et ne sera jamais meilleur) que dans La Pianiste.
Même sans être un spécialiste de musique classique, on peut affirmer sans trop se risquer que la sélection est très soignée ici, avec du Schubert, Beethoven, Schumann, Brahms et Schoenberg. Je ne vais pas vous surprendre en vous disant que la musique a une énorme importance dans ce film. Je dois aussi dire que le jeu de piano est incroyable de la part d'isabelle Hupper et de Benoît Magimel.
L'histoire comporte des moments vraiment très troublants et les scènes de sexe sont susceptibles de vous faire dire "Euuuhhh ... OK, d'accord !". Alors certes, on ne voit rien et tout est suggéré, mais tout de même, le langage est vraiment très cru. La fin du film est d'ailleurs parfaitement en accord avec le ton global du film. Cette scène finale est très soudaine et déstabilisante, laissant libre cours à l'interprétation ...
La Pianiste est un triomphe personnel pour Isabelle Huppert. Elle est incroyable dans un rôle pourtant très difficile et exigent ... et pas facile à assumer. Son rôle lui demande de se montrer à la fois très dure et très fragile, parfois au sein de la même scène. On a vraiment l'impression qu'elle projette son âme à l'écran. Quant à Benoit Magimel, à ma grande surprise je dois le dire, il est excellent. Il joue de son charme dans la première moitié du film et une fois qu'il a séduit Erika, il devient terrifiant. Enfin, Annie Giradot est parfaite dans le rôle de la figure maternelle étouffante. Elle semble être la cause de tout ce qui va mal chez sa fille. Il y a même un soupçon d’inceste qui se joue là dedans, c'est subtilement suggéré lorsque la mère et la fille dorment dans le même lit (c'est la scène la plus dérangeante pour moi).
Les films de Michael Haneke sont parfois dérangeants à regarder, mais toujours gratifiants pour le spectateur. Il ose aller là où les autres n'osent jamais aller. La Pianiste ne fait pas exception, c'est un film puissant, beau et choquant ... pas parfait, mais très efficace (7.5/10).
La Pianiste de Michael Haneke n’est pas un film facile à aborder, comme la plupart des films du réalisateur autrichien d'ailleurs. Vous êtes donc prévenu, ce n'est pas un film pour tout le monde. Pour ma part, j’ai trouvé que c’était un film puissant et terriblement beau (la puissance des images et la beauté de la musique).
Cependant, si la première moitié du film est absolument fascinante, ça monte crescendo en tension ... la seconde moitié me laisse sur ma faim. Ce que le film gagne en folie dans la seconde partie, il le perd en crédibilité / plausibilité. Je pense en particulier à un moment vraiment déstabilisant, lorsqu'Erika exerce ses frustrations sexuelles sur sa propre mère. A ce moment là, ma suspension de crédulité est mise à rude épreuve.
Erika (Isabelle Huppert) est le stéréotype même de la "vieille fille". Professeur de piano d'une quarantaine d'années, très dure et exigeante avec ses élèves(pour ne pas dire "peau de vache), elle vit seule avec sa mère (Annie Girardot) dans un tout petit appartement. Elle ne semble pas avoir de vie en dehors de la musique, pas d'amis, ni d'enfants ni même d'amants. Et pourtant c'est une très belle femme, mais la tristesse se lit sur son visage ... elle est littéralement au bord du gouffre. C'est une femme atteinte de troubles sexuels profonds, au point ou ça en devient terriblement malsain ...
- Spoiler:
- Ainsi le soir, après une longue journée au conservatoire, elle visite les sex-shop pour mater des vidéos de X et respire les mouchoirs "usager" laissés par les clients dans les poubelles de la cabine. Un autre soir, elle espionne un jeune couple qui s'adonne à la chose sur la banquette arrière de leur voiture. Un autre soir encore, elle n'hésite pas à se mutiler le sexe avec une lame de rasoir.
Et puis il y a cette soirée mondaine, où elle rencontre le jeune Walter (Benoit Magimel), neveu d'une riche famille d'aristos. Non seulement Walter est beau, mais en plus il est intelligent, plein d'audace et surtout très talentueux au piano. Bien que déjà trop âgé pour faire carrière, il est vraiment très doué et devient alors son élève. Très vite on devine son désir pour elle, il entreprend alors de la séduire ...
- Spoiler:
- Un jour au conservatoire, ils se retrouvent dans les toilettes et osent enfin s'abandonner à leurs pulsions inavouées (cf. l'affiche du film). Mais cette "union" est tout sauf fusionnelle, il n'en ressort qu'une relation malsaine, violente et pleine de frustrations ... allant même jusqu'au viol et à la tentative de suicide.
La Pianiste est un mélodrame sombre et froid, de la froideur des images, de la musique et des relations humaine. La froideur du film s'exprime dans la palette de couleurs, allant du marron au beige ou associant le blanc et le noir comme les touches blanches et noires du piano (cf. l'affiche du film). Le film est donc froid, mais en même temps il est somptueux. La photographie est splendide, tout comme la mise en scène et la direction d'acteurs de Michael Haneke ... jamais les acteurs ne sont meilleurs que sous la direction de Michael Haneke, jamais Isabelle Huppert n'aura été meilleure, jamais Annie Girardot n'aura été meilleure et surtout, jamais Benoît Magimel n'aura été meilleur (et ne sera jamais meilleur) que dans La Pianiste.
Même sans être un spécialiste de musique classique, on peut affirmer sans trop se risquer que la sélection est très soignée ici, avec du Schubert, Beethoven, Schumann, Brahms et Schoenberg. Je ne vais pas vous surprendre en vous disant que la musique a une énorme importance dans ce film. Je dois aussi dire que le jeu de piano est incroyable de la part d'isabelle Hupper et de Benoît Magimel.
L'histoire comporte des moments vraiment très troublants et les scènes de sexe sont susceptibles de vous faire dire "Euuuhhh ... OK, d'accord !". Alors certes, on ne voit rien et tout est suggéré, mais tout de même, le langage est vraiment très cru. La fin du film est d'ailleurs parfaitement en accord avec le ton global du film. Cette scène finale est très soudaine et déstabilisante, laissant libre cours à l'interprétation ...
- Spoiler:
- Aprés qu'un soir Walter l'ait Violée, le lendemain Erika se rend une dernière fois au conservatoire avec l'intention de se suicider. Elle embarque avec elle, dans son sac à main, un couteau de cuisine. Mais lorsqu'elle sort le couteau et veut se le planter dans son cœur, elle ne fait que se blesser à l'épaule, laissant couler un léger filet de sang sur son chemisier. Elle quitte alors les lieux d'un pas hâtif et d'une démarche désarticulée ... FIN.
La Pianiste est un triomphe personnel pour Isabelle Huppert. Elle est incroyable dans un rôle pourtant très difficile et exigent ... et pas facile à assumer. Son rôle lui demande de se montrer à la fois très dure et très fragile, parfois au sein de la même scène. On a vraiment l'impression qu'elle projette son âme à l'écran. Quant à Benoit Magimel, à ma grande surprise je dois le dire, il est excellent. Il joue de son charme dans la première moitié du film et une fois qu'il a séduit Erika, il devient terrifiant. Enfin, Annie Giradot est parfaite dans le rôle de la figure maternelle étouffante. Elle semble être la cause de tout ce qui va mal chez sa fille. Il y a même un soupçon d’inceste qui se joue là dedans, c'est subtilement suggéré lorsque la mère et la fille dorment dans le même lit (c'est la scène la plus dérangeante pour moi).
Les films de Michael Haneke sont parfois dérangeants à regarder, mais toujours gratifiants pour le spectateur. Il ose aller là où les autres n'osent jamais aller. La Pianiste ne fait pas exception, c'est un film puissant, beau et choquant ... pas parfait, mais très efficace (7.5/10).
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de regarder en accéléré Murder Party, un bon navet francais.
Y avait Eddy Mitchell dans le casting, je me suis fait piègé mais quel navet putain
Y avait Eddy Mitchell dans le casting, je me suis fait piègé mais quel navet putain
Lequintal- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
@lessthantod tu l'avais jamais vu?
Un des meilleurs films d'Haneke pour ma part...
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G-fly- Guéri miraculeux
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Non jamais vu, mais j'ai beaucoup aimé. Je n'ai pas vu beaucoup de films d'Haneke, mais de ceux que j'ai vu, je lui préfère quand même Funny Games ... version US
Les 2 prochains Haneke sur ma liste de "regardure" sont Le Ruban Blanc et Amour.
Les 2 prochains Haneke sur ma liste de "regardure" sont Le Ruban Blanc et Amour.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Alphaville ...
J'aime beaucoup les films de Jean-Luc Godard de sa première période, de son tout premier film À bout de souffle (1960) jusqu'à disons Pierrot le Fou (1965), mais je n'avais jamais vu Alphaville jusqu'à présent. J’étais impatient de le voir, car l'idée de mélanger le film noir et la science-fiction, le tout à la sauce Nouvelle Vague était intrigante. Je m'étais également assuré de ne rien lire sur l’intrigue ou sur les thèmes abordés par le film, ce fut donc une expérience vraiment brute et enrichissante ... mais pas très plaisante pour autant !
A bord de sa Ford Galaxie, l'agent extérieur Lemmy Caution (Eddie Constantine) vient en mission à Alphaville, une cité totalitaire et dystopique (dans les années 1960), située à plusieurs années lumières de la Terre. Le superordinateur Alpha-60 règne sans partage sur ce monde déshumanisé, où seule la logique est permise. Ainsi, ceux qui se comportent de façon illogique ou qui montrent la moindre émotion, sont abattus. Et puis Lemmy Caution fait la rencontre de Natasha (Anna Karina) la fille du concepteur du superordinateur Alpha-60 et tombe amoureux d'elle. Il va donc devoir remplir sa mission et en outre "sauver" Natacha en la soustrayant de ce monde totalitaire.
Pris comme un exercice de style ou un film subversif, Alphaville de Jean-Luc Godard mérite qu'on s'intéresse à lui. C'est une réflexion intéressante sur la liberté individuelle et sur la valeur accordée au libre arbitre, mais come Jean-Luc Godard ne fait jamais rien comme tout le monde, il enrobe tout ça d'un formalisme d'une lourdeur pas possible. Tout au long du film, il tient le spectateur à distance du film avec son lot d'effets de manches, des citations littéraires à ne plus en finir, des dialogues qui se croisent et s'interrompent mutuellement, de longs silences imposés et inattendus, des faux raccords, l'image qui se déconnecte du son ...
Dans Alphaville, le style Godard prend le pas sur le fond et moi je finis par ne voir plus que ça. Et puis pas une seule seconde j'ai de l'empathie pour les personnages du film, un manque d’intérêt total de ma part pour leurs motivations et leurs interactions les uns avec les autres. Du coup il ne reste plus que le style Godard sur lequel me raccrocher.
Le film noir a toujours été l'un de mes genres de prédilection, que ce soit ceux de John Huston (Quand la ville dort et Le Faucon Maltais) ou de Billy Wilder (Boulevard du crépuscule et Assurance sur la mort) pour ne citer que les plus connus, mais alors Alphaville ne leur arrive même pas à la cheville. C'est assez douloureux de voir les débuts de Jean-Luc Godard dans le film noir. Jamais il nous laisse le temps de nous immerger dans l'ambiance lugubre du film, plutôt réussie par ailleurs. Son noir & blanc est magnifique (bien aidé par une pellicule très sensible pour l'époque) et les jeux de lumière et d'ombres sont très intéressants. Mais voilà, sa méthode de tournage et son esthétique "étrange" défiant toutes les conventions du genre, font qu'il m'a perdu en route.
Jean-Luc Godard a la chance de pourvoir compter sur les prestations d'Eddie Constantine et d'Anna Karina. Le léger surjeu d'Eddie Constantine est assez plaisant ici. Dans un film où tout le monde semble jouer de façon apathique (sans vie), le surjeu d'Eddie Constantine est un spectacle à lui tout seul. Et puis il y a Anna Karina et sa beauté légendaire. Plus encore que Romy Schneider ou Brigitte Bardot, c'est le visage emblématique et l'âme de la Nouvelle Vague. Elle seule a cette insolence et ce petit côté désinvolte dans le regard, qui vous fait fondre sur place.
Malgré son originalité, malgré la beauté de son noir & blanc, malgré la présence d'Anna Karina, Alphaville n'arrive jamais à nous faire croire que son monde existe vraiment, ceci à cause du style Godard qui ici devient trop pesant. Le meilleur exemple, c'est le choix d'attribuer une voix humaine au superordinateur Alpha-60, mais pas n'importe qu'elle voix, celle d'un cancéreux ayant subi une laryngectomie. Et puis le choix de filmer le "futur" dans les rues et les bâtiments de Paris, avec la mode vestimentaire et les modèles de voitures des années 1960 ... c'est pour le moins déroutant. Le plus drôle, c'est de voir Eddie Constantine parcourir des distances intersidérales à bord d'une simple Ford Galaxy.
C'est donc difficile de prendre ce film au sérieux, malgré le ton 100% sérieux du projet initial. C'est une curiosité que tous fan de Jean-Luc Godard se doivent voir, mais pour les autres, je ne leur conseillerais vraiment pas. Si vous voulez découvrir sa filmographie, préférez plutôt A Bout de Souffle ou Bande à part, deux Godard qui sont bien plus accessibles et plus facilement appréciables.
J'aime beaucoup les films de Jean-Luc Godard de sa première période, de son tout premier film À bout de souffle (1960) jusqu'à disons Pierrot le Fou (1965), mais je n'avais jamais vu Alphaville jusqu'à présent. J’étais impatient de le voir, car l'idée de mélanger le film noir et la science-fiction, le tout à la sauce Nouvelle Vague était intrigante. Je m'étais également assuré de ne rien lire sur l’intrigue ou sur les thèmes abordés par le film, ce fut donc une expérience vraiment brute et enrichissante ... mais pas très plaisante pour autant !
A bord de sa Ford Galaxie, l'agent extérieur Lemmy Caution (Eddie Constantine) vient en mission à Alphaville, une cité totalitaire et dystopique (dans les années 1960), située à plusieurs années lumières de la Terre. Le superordinateur Alpha-60 règne sans partage sur ce monde déshumanisé, où seule la logique est permise. Ainsi, ceux qui se comportent de façon illogique ou qui montrent la moindre émotion, sont abattus. Et puis Lemmy Caution fait la rencontre de Natasha (Anna Karina) la fille du concepteur du superordinateur Alpha-60 et tombe amoureux d'elle. Il va donc devoir remplir sa mission et en outre "sauver" Natacha en la soustrayant de ce monde totalitaire.
Pris comme un exercice de style ou un film subversif, Alphaville de Jean-Luc Godard mérite qu'on s'intéresse à lui. C'est une réflexion intéressante sur la liberté individuelle et sur la valeur accordée au libre arbitre, mais come Jean-Luc Godard ne fait jamais rien comme tout le monde, il enrobe tout ça d'un formalisme d'une lourdeur pas possible. Tout au long du film, il tient le spectateur à distance du film avec son lot d'effets de manches, des citations littéraires à ne plus en finir, des dialogues qui se croisent et s'interrompent mutuellement, de longs silences imposés et inattendus, des faux raccords, l'image qui se déconnecte du son ...
Dans Alphaville, le style Godard prend le pas sur le fond et moi je finis par ne voir plus que ça. Et puis pas une seule seconde j'ai de l'empathie pour les personnages du film, un manque d’intérêt total de ma part pour leurs motivations et leurs interactions les uns avec les autres. Du coup il ne reste plus que le style Godard sur lequel me raccrocher.
Le film noir a toujours été l'un de mes genres de prédilection, que ce soit ceux de John Huston (Quand la ville dort et Le Faucon Maltais) ou de Billy Wilder (Boulevard du crépuscule et Assurance sur la mort) pour ne citer que les plus connus, mais alors Alphaville ne leur arrive même pas à la cheville. C'est assez douloureux de voir les débuts de Jean-Luc Godard dans le film noir. Jamais il nous laisse le temps de nous immerger dans l'ambiance lugubre du film, plutôt réussie par ailleurs. Son noir & blanc est magnifique (bien aidé par une pellicule très sensible pour l'époque) et les jeux de lumière et d'ombres sont très intéressants. Mais voilà, sa méthode de tournage et son esthétique "étrange" défiant toutes les conventions du genre, font qu'il m'a perdu en route.
Jean-Luc Godard a la chance de pourvoir compter sur les prestations d'Eddie Constantine et d'Anna Karina. Le léger surjeu d'Eddie Constantine est assez plaisant ici. Dans un film où tout le monde semble jouer de façon apathique (sans vie), le surjeu d'Eddie Constantine est un spectacle à lui tout seul. Et puis il y a Anna Karina et sa beauté légendaire. Plus encore que Romy Schneider ou Brigitte Bardot, c'est le visage emblématique et l'âme de la Nouvelle Vague. Elle seule a cette insolence et ce petit côté désinvolte dans le regard, qui vous fait fondre sur place.
Malgré son originalité, malgré la beauté de son noir & blanc, malgré la présence d'Anna Karina, Alphaville n'arrive jamais à nous faire croire que son monde existe vraiment, ceci à cause du style Godard qui ici devient trop pesant. Le meilleur exemple, c'est le choix d'attribuer une voix humaine au superordinateur Alpha-60, mais pas n'importe qu'elle voix, celle d'un cancéreux ayant subi une laryngectomie. Et puis le choix de filmer le "futur" dans les rues et les bâtiments de Paris, avec la mode vestimentaire et les modèles de voitures des années 1960 ... c'est pour le moins déroutant. Le plus drôle, c'est de voir Eddie Constantine parcourir des distances intersidérales à bord d'une simple Ford Galaxy.
C'est donc difficile de prendre ce film au sérieux, malgré le ton 100% sérieux du projet initial. C'est une curiosité que tous fan de Jean-Luc Godard se doivent voir, mais pour les autres, je ne leur conseillerais vraiment pas. Si vous voulez découvrir sa filmographie, préférez plutôt A Bout de Souffle ou Bande à part, deux Godard qui sont bien plus accessibles et plus facilement appréciables.
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Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Made in USA ...
Made in the USA est un film charnière dans la carrière de Jean-Luc Godard, puisqu'il y aura un avant et un après Made in USA. Les films de Jean-Luc Godard sont des œuvres quelque peu abstraites, se moquant du style narratif conventionnel et du style de vie bourgeois, tout en embrassant le maoïsme. Alors que certaines de ses œuvres (À bout de souffle, Bande à part, Pierrot le fou, Le Mépris ...) exercent une certaine fascination sur moi, Made in USA a eu l'effet d'un somnifère ... c'est d'un tel ennui !
Made in USA, C'est quoi ? C'est une interminable diatribe politique qui balance du name-droppings à n'en plus finir. C'est la litanie de Jean Luc Godard, du formalisme pour que l’on se damne. Made in USA met en vedette une autre des obsessions de Godard, son adorable épouse et muse Anna Karina, à la recherche de l’homme qui a assassiné son mari.
Vêtue de jolies redingotes parisiennes, Anna Karina erre sans fin dans des décors aux couleurs chatoyantes. Le montage du film est totalement chaotique, pour ne pas dire bâclé (la signature de Godard). Plus encore que dans ses films précédents, Made in USA est un collages de fragments visuels et de notes éparses, assemblées selon des liens plastiques et sonores sans la moindre logique. Mais ce n'est pas étonnant, Jean-Luc Godard a toujours eu horreur de la logique (aka Alphaville). Et puis le fond embrasse la forme, ce pseudo réquisitoire subversif est d'une telle lourdeur !
Son premier film À bout de souffle est à la base d’un nouveau langage cinématographique (les ellipses) et la naissance de la Nouvelle Vague. Il continuera dans la même veine pendant plus de 60 ans, étant donné que le vieil homme réalise toujours et encore des films très obscurs. Mais le jeu était déjà terminé à la fin des années 1960, en même temps qu'il se sépare de Anna Karina et du directeur de la photographie Raoul Coutard, recyclant sans fin les mêmes thèmes, les mêmes idées, dans le même désordre flasque vus dans toutes ses œuvres précédentes.
J’admire Jean-Luc Godard pour son jusqu'au boutisme et pour son envie de réaliser des films encore aujourd'hui. Mais avec le recul, vu sa filmographie qui part dans tous les sens, c'est peut-être plus escroc qu’un vrai cinéaste. En repensant à ce moment charnière de l’histoire du cinéma (la Nouvelle Vague), j'ai l'impression que ce sont des cinéastes comme Claude Sautet, Claude Chabrol ou François Truffaut qui ont remporté le combat au poing avec Jean-Luc Godard. Seuls les godardiens les plus fidèles, en particulier ceux qui sont prêts à tomber dans le piège de son pseudo remake du Grand Sommeil d'Howard Hawks et de son pseudo discours politique "visionnaire", trouveront de l'intérêt dans ce Made in Venezuela.
Made in the USA est un film charnière dans la carrière de Jean-Luc Godard, puisqu'il y aura un avant et un après Made in USA. Les films de Jean-Luc Godard sont des œuvres quelque peu abstraites, se moquant du style narratif conventionnel et du style de vie bourgeois, tout en embrassant le maoïsme. Alors que certaines de ses œuvres (À bout de souffle, Bande à part, Pierrot le fou, Le Mépris ...) exercent une certaine fascination sur moi, Made in USA a eu l'effet d'un somnifère ... c'est d'un tel ennui !
Made in USA, C'est quoi ? C'est une interminable diatribe politique qui balance du name-droppings à n'en plus finir. C'est la litanie de Jean Luc Godard, du formalisme pour que l’on se damne. Made in USA met en vedette une autre des obsessions de Godard, son adorable épouse et muse Anna Karina, à la recherche de l’homme qui a assassiné son mari.
Vêtue de jolies redingotes parisiennes, Anna Karina erre sans fin dans des décors aux couleurs chatoyantes. Le montage du film est totalement chaotique, pour ne pas dire bâclé (la signature de Godard). Plus encore que dans ses films précédents, Made in USA est un collages de fragments visuels et de notes éparses, assemblées selon des liens plastiques et sonores sans la moindre logique. Mais ce n'est pas étonnant, Jean-Luc Godard a toujours eu horreur de la logique (aka Alphaville). Et puis le fond embrasse la forme, ce pseudo réquisitoire subversif est d'une telle lourdeur !
Son premier film À bout de souffle est à la base d’un nouveau langage cinématographique (les ellipses) et la naissance de la Nouvelle Vague. Il continuera dans la même veine pendant plus de 60 ans, étant donné que le vieil homme réalise toujours et encore des films très obscurs. Mais le jeu était déjà terminé à la fin des années 1960, en même temps qu'il se sépare de Anna Karina et du directeur de la photographie Raoul Coutard, recyclant sans fin les mêmes thèmes, les mêmes idées, dans le même désordre flasque vus dans toutes ses œuvres précédentes.
J’admire Jean-Luc Godard pour son jusqu'au boutisme et pour son envie de réaliser des films encore aujourd'hui. Mais avec le recul, vu sa filmographie qui part dans tous les sens, c'est peut-être plus escroc qu’un vrai cinéaste. En repensant à ce moment charnière de l’histoire du cinéma (la Nouvelle Vague), j'ai l'impression que ce sont des cinéastes comme Claude Sautet, Claude Chabrol ou François Truffaut qui ont remporté le combat au poing avec Jean-Luc Godard. Seuls les godardiens les plus fidèles, en particulier ceux qui sont prêts à tomber dans le piège de son pseudo remake du Grand Sommeil d'Howard Hawks et de son pseudo discours politique "visionnaire", trouveront de l'intérêt dans ce Made in Venezuela.
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