JE VIENS DE MATER UN FILM !
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai bien aimé Dunkerque, c'est sur que le budget a du plus partir dans les cachets des acteurs que pour le reste.
Mais à chaque fois qu'il passe à la télé je m'arrete dessus et je prends du plaisir.
Mais à chaque fois qu'il passe à la télé je m'arrete dessus et je prends du plaisir.
Lequintal- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
En meme temps, un requin, tu le paye combien et en quoi ? En poisson ? c'est pas syndiqué ce genre de bestiole en +.lessthantod a écrit:Oui je confirme, ta comparaison est sacrément tirée par les cheveux
Dunkerque a plus de 150 fois le budget des dents de la mer, hein.
Le but des Dents de la mer (comme pour le 1er Alien) c'est de faire peur en suggérant la présence du monstre (sans le montrer), alors que le but de Dunkerque c'est au contraire de montrer ce qui s'est réellement passé.
Alors que Tom Hardy lui, il doit facturer cher.
dav1974- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
A Family (sur netflix) - un film de Yakuza plutôt intéressant qui s'intéresse à ce que devient une famille suite aux lois anti-yakuza de 2011.
Peut être un poil trop long (plus de 2h) mais c'est très bien fait.
Peut être un poil trop long (plus de 2h) mais c'est très bien fait.
Solon Jee- Patient contaminé
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Black Book ...
De la part du réalisateur de Robocop, Rotal Recall, Basic Instinct et Hollow man, on ne sera pas étonné de constater, que Black Book porte bien plus la marque d’un thriller d’espionnage, que d’un témoignage sur l’holocauste. Tout au long du film, on assiste à une telle accumulation de rebondissements, qu'il nous est permis de douter que cette histoire soit 100% authentique. Et pourtant, ce carnet noir (aka black book) contenant le nom des collaborateurs qui aidaient les Nazis à tuer des résistants pendant la seconde guerre mondiale à La Haye, a réellement existé. Black book est donc un film qui vérifie l'affirmation suivante, comme quoi, "la vérité est plus incroyable que la fiction".
Avec Black Book, l’objectif avoué du réalisateur Paul Verhoeven est double, plaire à un plus large public possible et se réconcilier avec la critique. Des films comme Total Recall ou Robocop ont cartonné au box office et ont même gagné au fil des ans le statut si envié de films cultes, mais certains lui reprocheront toujours d'être un cinéaste vulgaire (le sexe et la violence) et de se complaire dans le genre films de science-fiction (un genre qui suscite le dédain de la critique). Les scènes de sexe et la violence exacerbée sont courants dans ses films et si vous ajoutez les flops majeurs (mais occasionnels) de Showgirls ou Hollow Man, on peut aisément comprendre pourquoi le travail de Paul Verhoeven ne soit pas toujours pris au sérieux. Et pourtant, Black Book mérite notre plus grand respect.
Israël en 1956, un car de touristes s’arrête dans un kibboutz. L’une des passagères y reconnaît une enseignante, Rachel Stein (la sublime Carice van Houten), avec qui elle a vécu des moments terribles pendant la guerre. Alors que son amie s’en va, Rachel repense aux évènements qui se sont déroulés en 1944 en Hollande. Elle était alors une chanteuse de cabaret accomplie, mais également juive. Elle se cachait, attendant la fin de la guerre. Mais alors qu'elle essaie de fuir avec d’autres Juifs, le groupe est pris dans une embuscade et elle est la seule a en réchapper vivante. Un peu plus tard, elle commence à travailler pour la résistance et infiltre la Gestapo, séduisant un officier de haut rang appelé Muntze (Sebastian Koch).
Black Book équivaut à un jeu du chat et de la souris, impliquant espionnage, contre-espionnage, opérations de propagande et réseaux de résistance. Infiltrée dans la Gestapo, Rachel (renommée entre-temps Ellis) est déchirée entre les horreurs infligées à ses amis et le double jeu qu'elle doit assumer pour tenter de les sauver. Peu à peu, une relation amoureuse et sincère se construit entre Rachel et Muntze. Anticipant la fin de la guerre, il devient clair que Muntze risque sa vie pour essayer de limiter le nombre des victimes et la souffrance des deux côtés, alors que certains combattants de la résistance se vendent aux nazis pour le profit. Comme Rachel, Muntze a dû surmonter de grandes pertes et leur humanité à tous les deux, est un pont qui les rapproche.
Rachel/Ellis est jouée par Carice van Houten, une actrice du cinéma néerlandais plus connue maintenant pour son rôle dans la série Game of Thrones. Elle brille de milles feux sous la caméra de Paul Verhoeven, qui voit en elle la nouvelle Sharon Stone. Il y a cette curieuse sensation de voir sous nos yeux, une star en devenir. Son personnage doit s’adapter à de nombreuses situations périlleuses, mais il y a une détermination sous-jacente et une capacité à s'adapter à toutes les situations, qui font que de tels traits de caractères semblent être innées (et non scénarisés) chez elle. On partage son combat émotionnel et on admire son courage pour s'opposer à la Gestapo, qui pourtant est loin d'être stupide. Le film vaut la peine d’être vu, rien que pour sa performance magistrale.
Black Book est un cas curieux. D'une part, il se présente comme un film quasi documentaire, basé sur des faits et des personnages réels. D'autre part, il accumule les faits de bravoures et les rebondissements qui le rapprocherait presque d'un film à la James Bond (des héros plus grand que nature). Les scènes d'évasions sont haletantes, les scènes de sexe sont torrides et le suspense est maintenu jusqu'au bout. Le style de Paul Verhoeven ne peut pas plaire à tout le monde, mais avec Black Book et son retour au pays, il montre qu'il n'a rien perdu de son talent ni de son mordant.
De la part du réalisateur de Robocop, Rotal Recall, Basic Instinct et Hollow man, on ne sera pas étonné de constater, que Black Book porte bien plus la marque d’un thriller d’espionnage, que d’un témoignage sur l’holocauste. Tout au long du film, on assiste à une telle accumulation de rebondissements, qu'il nous est permis de douter que cette histoire soit 100% authentique. Et pourtant, ce carnet noir (aka black book) contenant le nom des collaborateurs qui aidaient les Nazis à tuer des résistants pendant la seconde guerre mondiale à La Haye, a réellement existé. Black book est donc un film qui vérifie l'affirmation suivante, comme quoi, "la vérité est plus incroyable que la fiction".
Avec Black Book, l’objectif avoué du réalisateur Paul Verhoeven est double, plaire à un plus large public possible et se réconcilier avec la critique. Des films comme Total Recall ou Robocop ont cartonné au box office et ont même gagné au fil des ans le statut si envié de films cultes, mais certains lui reprocheront toujours d'être un cinéaste vulgaire (le sexe et la violence) et de se complaire dans le genre films de science-fiction (un genre qui suscite le dédain de la critique). Les scènes de sexe et la violence exacerbée sont courants dans ses films et si vous ajoutez les flops majeurs (mais occasionnels) de Showgirls ou Hollow Man, on peut aisément comprendre pourquoi le travail de Paul Verhoeven ne soit pas toujours pris au sérieux. Et pourtant, Black Book mérite notre plus grand respect.
Israël en 1956, un car de touristes s’arrête dans un kibboutz. L’une des passagères y reconnaît une enseignante, Rachel Stein (la sublime Carice van Houten), avec qui elle a vécu des moments terribles pendant la guerre. Alors que son amie s’en va, Rachel repense aux évènements qui se sont déroulés en 1944 en Hollande. Elle était alors une chanteuse de cabaret accomplie, mais également juive. Elle se cachait, attendant la fin de la guerre. Mais alors qu'elle essaie de fuir avec d’autres Juifs, le groupe est pris dans une embuscade et elle est la seule a en réchapper vivante. Un peu plus tard, elle commence à travailler pour la résistance et infiltre la Gestapo, séduisant un officier de haut rang appelé Muntze (Sebastian Koch).
Black Book équivaut à un jeu du chat et de la souris, impliquant espionnage, contre-espionnage, opérations de propagande et réseaux de résistance. Infiltrée dans la Gestapo, Rachel (renommée entre-temps Ellis) est déchirée entre les horreurs infligées à ses amis et le double jeu qu'elle doit assumer pour tenter de les sauver. Peu à peu, une relation amoureuse et sincère se construit entre Rachel et Muntze. Anticipant la fin de la guerre, il devient clair que Muntze risque sa vie pour essayer de limiter le nombre des victimes et la souffrance des deux côtés, alors que certains combattants de la résistance se vendent aux nazis pour le profit. Comme Rachel, Muntze a dû surmonter de grandes pertes et leur humanité à tous les deux, est un pont qui les rapproche.
Rachel/Ellis est jouée par Carice van Houten, une actrice du cinéma néerlandais plus connue maintenant pour son rôle dans la série Game of Thrones. Elle brille de milles feux sous la caméra de Paul Verhoeven, qui voit en elle la nouvelle Sharon Stone. Il y a cette curieuse sensation de voir sous nos yeux, une star en devenir. Son personnage doit s’adapter à de nombreuses situations périlleuses, mais il y a une détermination sous-jacente et une capacité à s'adapter à toutes les situations, qui font que de tels traits de caractères semblent être innées (et non scénarisés) chez elle. On partage son combat émotionnel et on admire son courage pour s'opposer à la Gestapo, qui pourtant est loin d'être stupide. Le film vaut la peine d’être vu, rien que pour sa performance magistrale.
Black Book est un cas curieux. D'une part, il se présente comme un film quasi documentaire, basé sur des faits et des personnages réels. D'autre part, il accumule les faits de bravoures et les rebondissements qui le rapprocherait presque d'un film à la James Bond (des héros plus grand que nature). Les scènes d'évasions sont haletantes, les scènes de sexe sont torrides et le suspense est maintenu jusqu'au bout. Le style de Paul Verhoeven ne peut pas plaire à tout le monde, mais avec Black Book et son retour au pays, il montre qu'il n'a rien perdu de son talent ni de son mordant.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Elle ...
"Elle" c'est Isabelle Huppert et Isabelle Huppert c'est "Elle". Tout le film est vu à travers les yeux d'Isabelle Huppert, une femme victime d’un viol dés la première scène du film.
Le réalisateur Paul Verhoeven dit "le Hollandais violent" est célèbre pour ses films provocateurs, mêlant souvent sexe, violence et jeu de pouvoir psychologique. L’actrice Isabelle Huppert est célèbre pour ses rôles exigeants, jouant souvent des femmes fortes et de pouvoir, dans des films qui provoquent la controverse. Mettez ces deux êtres fascinants ensemble et "vous allez voir ce que vous allez voir".
Michèle (Isabelle Huppert) est une femme qui possède une société de jeux vidéo, spécialisée dans les jeux qui ciblent les 18+, parce que violents et immoraux. C'est avec désinvolture qu'elle partage son lit avec le mari de sa meilleure amie. Et puis elle se masturbe en regardant le voisin décharger le coffre de sa voiture. Quant à son père, c'est un un tueur en série condamné à la prison à perpétuité. Ah oui, j'oubliais ... et ça ne semble pas la déranger plus que ça, de se faire violer.
Ou tout du moins, c’est l’impression qu'elle donne après la toute première scène du film. Après avoir été attaquée et violemment violée à son domicile (et devant son chat qui n'a pas levé une seule patte), elle n’appelle même pas la police, n'en parle à personne (pas même à un ami) et préfère commander quelque chose à manger.
Le film explore non seulement la relation de Michèle avec son violeur, dont l’identité s’établit après les deux premiers tiers du film (je reviendrais là dessus plus tard), mais aussi les hommes et les femmes de son entourage immédiat. Ils ont tous leurs petits problèmes et entretiennent des relations amoureuses conflictuelles. Michèle semble tirer toutes les ficelles dans cette histoire, comme la femme dure et froide qu'elle est, maîtrisant superbement ses sentiments et ses émotions. Tout le film est plausible en raison de son caractère, des problèmes de sa meilleure amie, de sa mère, de son fils et tout et tout. Rien n’est pris à la légère, chaque situation ou décision est déterminée par son état psychologique à "Elle".
Pour le spectateur, il faut faire un certain effort pour comprendre toutes les différentes relations et il faut faire encore plus d'effort pour saisir le comportement de Michèle elle-même. La seule explication que Paul Verhoeven nous propose, c’est sa jeunesse troublée en tant que fille d’un tueur en série. À mon avis, le film souffre d’une surcharge de personnages avec des difficultés psychologiques, il n'y en a pas un pour en sauver l'autre. Sa mère embauche un gigolo parce qu’elle n’accepte pas de vieillir. Son fils s’accroche à une petite amie colérique et supposément infidèle. Sa voisine et son charmant mari sont obsédés par la religion. L'un de ses employés la ridiculise en public. Vous, je ne sais pas ... mais moi, personnellement je trouve que ça fait beaucoup, quand même !
La chose qu'on retient en premier du film, c’est le jeu d’Isabelle Huppert. N’importe quelle autre actrice aurait facilement pu rendre le personnage de Michèle, complètement risible. Mais le détachement total dont elle fait preuve et l'absence de toute forme de sensibilité, rend sa performance complètement fascinante. Et puis Isabelle Huppert a forcément signé un pacte avec le diable, car à plus de 60 ans, elle est toujours aussi incroyablement sexy.
Isabelle Huppert a toujours eu le goût les films à la morale douteuse (cf. Les valseuses de Bertrand Blier) et elle n’a jamais eu peur de jouer avec les limites de la bienséance (cf. Violette Nozière de Claude Chabrol). Paul Verhoeven est similaire, en cela qu'il défraie la chronique film après film, surtout durant sa première période hollandaise, l'obligeant à s'exiler vers les Etats-Unis au milieu des années 80. Et bis repetita au début des années 2000, mais cette fois-ci en faisant le chemin inverse. Mais nous ne devons pas oublier que ce sont des films de fiction, ce n'est pas la vraie vie. Néanmoins, la violence et les actes immoraux font toujours partie de la condition humaine, aussi désagréables soient-elles.
"Elle" est un film qui frôle la perfection durant les deux premiers tiers du film, en mode thriller psychologique. On est à la recherche du moindre petite indice, pouvant nous donner l'identité du violeur. Mais voilà, Paul Verhoeven choisi de tout révéler avant le dernier tiers du film et c'est là que tout s'écroule et que le film perd beaucoup en intérêt (à mes yeux). C'est dommage, mais je conseille quand même le film aux fans du réalisateur hollandais, car c'est un film qui lui ressemble. C'est un thriller qui ne se prend pas trop au sérieux et qui n'a pas la prétention de vouloir "péter plus haut que son culs". Elle est un thriller dramatique de deux heures prenant (ou tout du moins jusqu'au dernier tiers) et assez divertissant.
"Elle" c'est Isabelle Huppert et Isabelle Huppert c'est "Elle". Tout le film est vu à travers les yeux d'Isabelle Huppert, une femme victime d’un viol dés la première scène du film.
Le réalisateur Paul Verhoeven dit "le Hollandais violent" est célèbre pour ses films provocateurs, mêlant souvent sexe, violence et jeu de pouvoir psychologique. L’actrice Isabelle Huppert est célèbre pour ses rôles exigeants, jouant souvent des femmes fortes et de pouvoir, dans des films qui provoquent la controverse. Mettez ces deux êtres fascinants ensemble et "vous allez voir ce que vous allez voir".
Michèle (Isabelle Huppert) est une femme qui possède une société de jeux vidéo, spécialisée dans les jeux qui ciblent les 18+, parce que violents et immoraux. C'est avec désinvolture qu'elle partage son lit avec le mari de sa meilleure amie. Et puis elle se masturbe en regardant le voisin décharger le coffre de sa voiture. Quant à son père, c'est un un tueur en série condamné à la prison à perpétuité. Ah oui, j'oubliais ... et ça ne semble pas la déranger plus que ça, de se faire violer.
Ou tout du moins, c’est l’impression qu'elle donne après la toute première scène du film. Après avoir été attaquée et violemment violée à son domicile (et devant son chat qui n'a pas levé une seule patte), elle n’appelle même pas la police, n'en parle à personne (pas même à un ami) et préfère commander quelque chose à manger.
Le film explore non seulement la relation de Michèle avec son violeur, dont l’identité s’établit après les deux premiers tiers du film (je reviendrais là dessus plus tard), mais aussi les hommes et les femmes de son entourage immédiat. Ils ont tous leurs petits problèmes et entretiennent des relations amoureuses conflictuelles. Michèle semble tirer toutes les ficelles dans cette histoire, comme la femme dure et froide qu'elle est, maîtrisant superbement ses sentiments et ses émotions. Tout le film est plausible en raison de son caractère, des problèmes de sa meilleure amie, de sa mère, de son fils et tout et tout. Rien n’est pris à la légère, chaque situation ou décision est déterminée par son état psychologique à "Elle".
Pour le spectateur, il faut faire un certain effort pour comprendre toutes les différentes relations et il faut faire encore plus d'effort pour saisir le comportement de Michèle elle-même. La seule explication que Paul Verhoeven nous propose, c’est sa jeunesse troublée en tant que fille d’un tueur en série. À mon avis, le film souffre d’une surcharge de personnages avec des difficultés psychologiques, il n'y en a pas un pour en sauver l'autre. Sa mère embauche un gigolo parce qu’elle n’accepte pas de vieillir. Son fils s’accroche à une petite amie colérique et supposément infidèle. Sa voisine et son charmant mari sont obsédés par la religion. L'un de ses employés la ridiculise en public. Vous, je ne sais pas ... mais moi, personnellement je trouve que ça fait beaucoup, quand même !
La chose qu'on retient en premier du film, c’est le jeu d’Isabelle Huppert. N’importe quelle autre actrice aurait facilement pu rendre le personnage de Michèle, complètement risible. Mais le détachement total dont elle fait preuve et l'absence de toute forme de sensibilité, rend sa performance complètement fascinante. Et puis Isabelle Huppert a forcément signé un pacte avec le diable, car à plus de 60 ans, elle est toujours aussi incroyablement sexy.
Isabelle Huppert a toujours eu le goût les films à la morale douteuse (cf. Les valseuses de Bertrand Blier) et elle n’a jamais eu peur de jouer avec les limites de la bienséance (cf. Violette Nozière de Claude Chabrol). Paul Verhoeven est similaire, en cela qu'il défraie la chronique film après film, surtout durant sa première période hollandaise, l'obligeant à s'exiler vers les Etats-Unis au milieu des années 80. Et bis repetita au début des années 2000, mais cette fois-ci en faisant le chemin inverse. Mais nous ne devons pas oublier que ce sont des films de fiction, ce n'est pas la vraie vie. Néanmoins, la violence et les actes immoraux font toujours partie de la condition humaine, aussi désagréables soient-elles.
"Elle" est un film qui frôle la perfection durant les deux premiers tiers du film, en mode thriller psychologique. On est à la recherche du moindre petite indice, pouvant nous donner l'identité du violeur. Mais voilà, Paul Verhoeven choisi de tout révéler avant le dernier tiers du film et c'est là que tout s'écroule et que le film perd beaucoup en intérêt (à mes yeux). C'est dommage, mais je conseille quand même le film aux fans du réalisateur hollandais, car c'est un film qui lui ressemble. C'est un thriller qui ne se prend pas trop au sérieux et qui n'a pas la prétention de vouloir "péter plus haut que son culs". Elle est un thriller dramatique de deux heures prenant (ou tout du moins jusqu'au dernier tiers) et assez divertissant.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Split ...
Rahhhhhh ... j'aurais tellement voulu l'apprécier encore plus que ça ! Alors oui, c'est bien le grand retour en forme de M. Night Shyamalan, Split étant son meilleur film depuis très longtemps ... depuis Incassable , en fait ! Alors oui, il coche toutes les cases du très bon thriller psychologique. Alors oui, James McAvoy est hallucinant.
Et pourtant, M. Night Shyamalan a malgré tout raté le coche, ou tout du moins effectue un retour à moitié gagnant (selon moi). Split est un très bon thriller, bien mis en scène, bien écrit, bien interprété ... mais tout simplement pas aussi emballant ni à la hauteur de mes espérances. Par contre, si on ne peut rien retirer au film, c'est bien la performance d'acteur de James McAvoy, qui porte littéralement le film sur ses épaules.
Trois adolescentes sont enlevées par Kévin (James McAvoy), un homme atteint d'un trouble dissociatif de l’identité, se manifestant par 23 identités qui prennent le contrôle de sa personnalité (personnalité multiple). Et puis il y a une 24ème identité cachée, qui risque de déséquilibrer l'ordre établi ... mais je n'en dirais pas, pour préserver l'effet de surprise. Et puis, comme vous le savez généralement avec M. Night Shyamalan ... moins on en sait sur le film, mieux c'est !
C'est là le principal intérêt de Split, dans l'interprétation de James McAvoy. Il arrive à alterner avec le plus grand naturel du monde, parmi les différents personnages enfermés dans la tête de Kévin, passant d’un homme méthodique avec une manie de la propreté, à un enfant de neuf ans avec un zozotement ... et même une femme très chic et élégante (et qui plus est, ravissante). Il est intéressant de noter comment M. Night Shyamalan utilise le cadrage, les gros plan et le jeu de miroirs, pour montrer la transition entre les différentes facettes de Kevin et pour renforcer l'impression de folie.
Avec Split, M. Night Shyamalan retourne aux sources de son cinéma et reprend les thèmes du surnaturelle qui ont construit sa légende. La bonne surprise du film, c'est la volonté de sa part de concrétiser enfin son envie de créer franchise. Comme vous le savez forcément maintenant, Split est la suite, 16 ans après, d'Incassable et sera suivi, 2 ans plus tard, par Glass, pour former sa trilogie sur les super-héros.
Pour le reste, Split est très efficace dans sa gestion des attentes du spectateur. Il y a un souci évident de construire un scénario qui joue à la fois sur la tension et la terreur, bien que l'aspect horrifique soit très amoindri et arrive très tard dans le film. A mon avis, il aurait fallu introduire un peu plus d'horreur plus tôt dans le film, pour accentuer encore plus la tension ressentie par le spectateur. Cependant, comme d’autres films de M. Night Shyamalan (Le Sixième Sens et Le Village), l’intention est précisément de faire comprendre que "le diable est dans les détails", encore faut-il être attentif au moindre détail. Peut-être aurait-il été plus efficace d'y aller plus bas du front et faire ressentir le danger par une scène choc plus tôt dans le film. M. Night Shyamalan n'ose pas aller aussi loin dans l'horreur ou peut-être est-ce tout simplement la conséquence de vouloir rentrer la classification PG13 ?
Le film se concentre clairement sur le jeu d’acteur de James McAvoy. Il ne joue pas les 23 personnalités dans le film, seulement quelques-unes, mais il arrive à les rendre toutes uniques et clairement identifiables. Le jeu de James McAvoy repose principalement sur des postures physiques, des expressions du visage et des accents, pour établir sa personnalité multiple. Il y a un moment particulier où l’une des identités tente de passer pour une autre et c'est avec un léger changement d'expression de son visage, que l’acteur parvient à nous faire ressentir le basculement. Alors certes, beaucoup de ces identités finissent par ressembler à des caricatures d'elles-mêmes (l’enfant de 9 ans et son zozotement ou le styliste gay et maniéré), mais c’est facilement pardonnable vu la difficulté de la tâche pour l'acteur.
Anya Taylor-Joy est l'autre bonne surprise du film avec James McAvoy. Elle joue Casey, l’une des trois filles kidnappées par Kévin, qui est en proie à un passé douloureux et dont elle n'arrive pas à se détacher. Elle se donne corps et âme pour dépeindre les traumatismes de son personnage. On ressent à la fois une très grande fragilité psychologique chez elle, mais aussi une force intérieure qui ne demande qu'à s'extérioriser. Pour rajouter de la profondeur au personnage, M. Night Shyamalan a décidé d’introduire des flashbacks sur son enfance, montrant qu'elle a été abusée par son oncle. Cette sous-intrigue sert exclusivement à ce que Casey passe par un dépassement de soi et parvienne finalement à faire face à l'adversité ...
Moins compréhensible, est la tendance de M. Night Shyamalan à transformer certaines des identités de Kévin en grosses blagues. Cette tentative d'introduire un peu d'humour, amoindrie une grande part de la tension du film, même si je dois l'avouer, c'est assez jubilatoire de voir James McAvoy interpréter un enfant de 9 ans avec toute l'innocence qui va avec (son zozotement est peut-être de trop). Pour aggraver son cas, le scénario de Split est tout simplement incohérent. Le film démarre sur un ton conspirationniste, nous faisant croire qu'il y a un secret bien gardé entre Barry / Dennis / Patricia (James McAvoy / James McAvoy / James McAvoy) et le Dr Karen Fletcher (Betty Buckley), mais qui, en réalité, n’est qu’un effort sournois pour brouiller les pistes.
De plus, le Dr Karen Fletcher se révèle être l’une des professionnelles les plus incompétentes du monde, se livrant à des théories fumeuses d'un point de vue scientifique. À certains moments, ça en devient tellement ridicule, comme lorsqu'elle observe Kévin ne pas contourner une poubelle renversée au bas de chez elle, elle déclare alors, comme le ferait Columbo, dixit : "n’importe qui aurait contourné la poubelle renversée". A l'exception d'un détail prés, on pourrait supprimer le personnage du scénario que ça ne changerait rien au film ...
Mais peut-être que le plus gros défaut de Split, c'est le cynisme affiché par M. Night Shyamalan. L'introduction de flashbacks tout au long du film a pour seule fonction, de préparer le terrain pour la révélation finale ...
Quand Split est sorti au cinéma, j’hésitais à le voir parce que, depuis bien longtemps, j'avais perdu tout espoir en M. Night Shyamalan. Mais voilà, j’aime tellement le M. Night Shyamalan de se ses débuts (Sixième Sens et Incassable) que j'ai décidé de lui donner une dernière et ultime chance avec Split ... et je ne le regrette pas. Sans atteindre les sommets de ses débuts, Split est un très bon thriller psychologique mâtiné d'horreur. C’est plutôt bien écrit et surtout très bien mis en scène. Si vous aimez les premiers films de M. Night Shyamalan, vous apprécierez certainement celui-ci aussi ... mais ne vous attendez pas au chef d'œuvre pour autant !
Rahhhhhh ... j'aurais tellement voulu l'apprécier encore plus que ça ! Alors oui, c'est bien le grand retour en forme de M. Night Shyamalan, Split étant son meilleur film depuis très longtemps ... depuis Incassable , en fait ! Alors oui, il coche toutes les cases du très bon thriller psychologique. Alors oui, James McAvoy est hallucinant.
Et pourtant, M. Night Shyamalan a malgré tout raté le coche, ou tout du moins effectue un retour à moitié gagnant (selon moi). Split est un très bon thriller, bien mis en scène, bien écrit, bien interprété ... mais tout simplement pas aussi emballant ni à la hauteur de mes espérances. Par contre, si on ne peut rien retirer au film, c'est bien la performance d'acteur de James McAvoy, qui porte littéralement le film sur ses épaules.
Trois adolescentes sont enlevées par Kévin (James McAvoy), un homme atteint d'un trouble dissociatif de l’identité, se manifestant par 23 identités qui prennent le contrôle de sa personnalité (personnalité multiple). Et puis il y a une 24ème identité cachée, qui risque de déséquilibrer l'ordre établi ... mais je n'en dirais pas, pour préserver l'effet de surprise. Et puis, comme vous le savez généralement avec M. Night Shyamalan ... moins on en sait sur le film, mieux c'est !
C'est là le principal intérêt de Split, dans l'interprétation de James McAvoy. Il arrive à alterner avec le plus grand naturel du monde, parmi les différents personnages enfermés dans la tête de Kévin, passant d’un homme méthodique avec une manie de la propreté, à un enfant de neuf ans avec un zozotement ... et même une femme très chic et élégante (et qui plus est, ravissante). Il est intéressant de noter comment M. Night Shyamalan utilise le cadrage, les gros plan et le jeu de miroirs, pour montrer la transition entre les différentes facettes de Kevin et pour renforcer l'impression de folie.
Avec Split, M. Night Shyamalan retourne aux sources de son cinéma et reprend les thèmes du surnaturelle qui ont construit sa légende. La bonne surprise du film, c'est la volonté de sa part de concrétiser enfin son envie de créer franchise. Comme vous le savez forcément maintenant, Split est la suite, 16 ans après, d'Incassable et sera suivi, 2 ans plus tard, par Glass, pour former sa trilogie sur les super-héros.
Pour le reste, Split est très efficace dans sa gestion des attentes du spectateur. Il y a un souci évident de construire un scénario qui joue à la fois sur la tension et la terreur, bien que l'aspect horrifique soit très amoindri et arrive très tard dans le film. A mon avis, il aurait fallu introduire un peu plus d'horreur plus tôt dans le film, pour accentuer encore plus la tension ressentie par le spectateur. Cependant, comme d’autres films de M. Night Shyamalan (Le Sixième Sens et Le Village), l’intention est précisément de faire comprendre que "le diable est dans les détails", encore faut-il être attentif au moindre détail. Peut-être aurait-il été plus efficace d'y aller plus bas du front et faire ressentir le danger par une scène choc plus tôt dans le film. M. Night Shyamalan n'ose pas aller aussi loin dans l'horreur ou peut-être est-ce tout simplement la conséquence de vouloir rentrer la classification PG13 ?
Le film se concentre clairement sur le jeu d’acteur de James McAvoy. Il ne joue pas les 23 personnalités dans le film, seulement quelques-unes, mais il arrive à les rendre toutes uniques et clairement identifiables. Le jeu de James McAvoy repose principalement sur des postures physiques, des expressions du visage et des accents, pour établir sa personnalité multiple. Il y a un moment particulier où l’une des identités tente de passer pour une autre et c'est avec un léger changement d'expression de son visage, que l’acteur parvient à nous faire ressentir le basculement. Alors certes, beaucoup de ces identités finissent par ressembler à des caricatures d'elles-mêmes (l’enfant de 9 ans et son zozotement ou le styliste gay et maniéré), mais c’est facilement pardonnable vu la difficulté de la tâche pour l'acteur.
Anya Taylor-Joy est l'autre bonne surprise du film avec James McAvoy. Elle joue Casey, l’une des trois filles kidnappées par Kévin, qui est en proie à un passé douloureux et dont elle n'arrive pas à se détacher. Elle se donne corps et âme pour dépeindre les traumatismes de son personnage. On ressent à la fois une très grande fragilité psychologique chez elle, mais aussi une force intérieure qui ne demande qu'à s'extérioriser. Pour rajouter de la profondeur au personnage, M. Night Shyamalan a décidé d’introduire des flashbacks sur son enfance, montrant qu'elle a été abusée par son oncle. Cette sous-intrigue sert exclusivement à ce que Casey passe par un dépassement de soi et parvienne finalement à faire face à l'adversité ...
- Spoiler:
- non seulement elle doit affronter la bête (la 24ème identité), mais aussi l'autre monstre de sa vie (son oncle). Le film se termine sur une fin ouverte, nous ne savons pas si elle rentre chez elle avec son oncle ou non ?
Moins compréhensible, est la tendance de M. Night Shyamalan à transformer certaines des identités de Kévin en grosses blagues. Cette tentative d'introduire un peu d'humour, amoindrie une grande part de la tension du film, même si je dois l'avouer, c'est assez jubilatoire de voir James McAvoy interpréter un enfant de 9 ans avec toute l'innocence qui va avec (son zozotement est peut-être de trop). Pour aggraver son cas, le scénario de Split est tout simplement incohérent. Le film démarre sur un ton conspirationniste, nous faisant croire qu'il y a un secret bien gardé entre Barry / Dennis / Patricia (James McAvoy / James McAvoy / James McAvoy) et le Dr Karen Fletcher (Betty Buckley), mais qui, en réalité, n’est qu’un effort sournois pour brouiller les pistes.
De plus, le Dr Karen Fletcher se révèle être l’une des professionnelles les plus incompétentes du monde, se livrant à des théories fumeuses d'un point de vue scientifique. À certains moments, ça en devient tellement ridicule, comme lorsqu'elle observe Kévin ne pas contourner une poubelle renversée au bas de chez elle, elle déclare alors, comme le ferait Columbo, dixit : "n’importe qui aurait contourné la poubelle renversée". A l'exception d'un détail prés, on pourrait supprimer le personnage du scénario que ça ne changerait rien au film ...
- Spoiler:
- à l'exception donc de l'instruction donnée à Casey avant de mourir. Le Dr Fletcher écrit sur une feuille, le nom complet de Kevin (Kevin Wendell Crumb), sachant que le réveil de sa personnalité originelle suffira à le maîtriser.
Mais peut-être que le plus gros défaut de Split, c'est le cynisme affiché par M. Night Shyamalan. L'introduction de flashbacks tout au long du film a pour seule fonction, de préparer le terrain pour la révélation finale ...
- Spoiler:
- à savoir que Casey, enfant, a été agressée par son oncle. Et pourquoi est-ce si important ? Parce que les marques laissées sur son corps, qui seront visibles après le retrait de son dernier chemisier (oui, elle enlève ses vêtements tout au long du film), amènent le méchant à la considérer comme une "égale" et de ce fait, il l'épargne. Mais que devons-nous en déduire ? Que c'est ce qui la sauve, d'avoir été maltraitée ? Ou qu'elle est l'égale de Kévin et donc autant "endommagée" que lui ?
Quand Split est sorti au cinéma, j’hésitais à le voir parce que, depuis bien longtemps, j'avais perdu tout espoir en M. Night Shyamalan. Mais voilà, j’aime tellement le M. Night Shyamalan de se ses débuts (Sixième Sens et Incassable) que j'ai décidé de lui donner une dernière et ultime chance avec Split ... et je ne le regrette pas. Sans atteindre les sommets de ses débuts, Split est un très bon thriller psychologique mâtiné d'horreur. C’est plutôt bien écrit et surtout très bien mis en scène. Si vous aimez les premiers films de M. Night Shyamalan, vous apprécierez certainement celui-ci aussi ... mais ne vous attendez pas au chef d'œuvre pour autant !
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Et dans la foulée j'ai rematé Incassable ...
Pour moi Incassable appartient à cette catégorie de films, qui ne survivent pas à leur scène d'introduction. Il met la barre si haut dés le début, que le film n'arrive pas à s'en relever. Incassable commence trop vite / trop fort pour son propre intérêt, en mettant sa meilleur séquence dés la scène d'ouverture.
Un énorme accident de train tue 132 passagers et ne laisse qu’un seul survivant. Le seul survivant en question est l’agent de sécurité David Dunn (Bruce Willis) et il s’en sort complètement indemne, pas la moindre fracture. Peu de temps après, il est contacté par un collectionneur de comics Elijah Price (Samuel L. Jackson), qui croit que les super-héros ne sont que des versions exagérées de la réalité. Il pense que certaines personnes naissent faibles comme lui, tandis que d’autres naissent fortes, ceci afin de protéger les plus faibles. C'est avec le soutien de son fils Joseph et sous la surveillance discrète d'Elijah, que David développe ses supposés pouvoirs, ceci afin d'aider les plus faibles.
Sixième Sens avait mis la barre tellement haut, que ça allait être difficile de faire aussi bien par la suite (n'envisageons même pas de faire mieux), mais M. Night Shyamalan relève le défi et nous livre Incassable, un faux film de super-héros qui se distingue des marvel et autre DC comics, par son intelligence, sa lenteur et son obstination d'opérer dans le non-spectaculaire. Alors certes, Incassable n'est pas aussi réussi que Sixième Sens, mais il applique la même formule, juste en un peu moins bien et avec l'effet de surprise en moins.
Le film commence très fort, une longue ouverture de presque 10 minutes, présentant la naissance d'Elijah, puis l'avant et l'après accident de train avec David. Ce sont trois longs plans séquence qui méritent à eux seules de voir le film. La naissance d'Elijah est filmée à travers un miroir et la caméra navigue entre les différents points de vue des personnes présentes dans la pièce. La caméra fait des aller-retour entre le docteur, la mère qui vient d'accoucher et la sage femme, sans jamais voir le bébé dont on n'entend que les cris de douleurs (sans savoir qu'il a tous les os brisés). Le miroir permet de faire dialoguer tous les personnages entre eux, sans jamais faire une seule coupe.
Ensuite on passe à la scène dans le train avec David et là encore M. Night Shyamalan exploite une astuce de mise en scène (c'est ma séquence préférée du film). Il filme David et sa charmante voisine qui s'installe dans le train, à travers l'espace entre les deux sièges de devant, la caméra prenant la place du spectateur. On voit David enlever discrètement son alliance suggérant qu'il va draguer la jeune femme et on passe d'un point de vue à l'autre, là encore sans la moindre coupe. S'ensuit un dialogue entre les deux protagoniste, la caméra faisant un traveling latéral entre les deux siège. Une coupe intervient seulement pour indiquer que quelque chose d'anormal est entrain de se passer (le train va dérailler). La scène arrive à faire passer tout un tas d'informations sur David, avec très peu de dialogues et quasi pas d'action.
Enfin, le dernier plan séquence de cette longue introduction, montre David dans l'hôpital après l'accident de train. Le plan est centré sur lui et un médecin lui informe que c'est le seul survivant. David est au second plan de l'écran et en premier plan on voit les dernières minutes de la dernière victime, le drap blanc étant immaculé de sang sur la fin. La caméra se fait toujours discrète, pas de coupe, des mouvements de caméra d'une parfaite fluidité ... non vraiment, la mise en scène est encore une fois d'une beauté folle.
Bruce Willis est excellent. Pour une fois il n'en fait pas des tonnes et sort la carte de la sobriété pour interpréter cet homme ordinaire, découvrant qu'il possède des super-pouvoirs. Samuel Jackson est également très bon, même s'il joue un peu trop en mode geek. Du coup, c'est parfois difficile de prendre au sérieux ce marchand d’art professionnel. Bruce Willis et Samuel L. Jackson, c'est une association qui a toujours fonctionné (Pulp Fiction, Die Hard 3 et donc Incassable). Mention spéciale Eamonn Walker dans le rôle du Docteur qui fait naitre Elijah. C’est un tout petit rôle, mais il est tellement bon acteur, qu'il arrive à se faire remarquer en même pas 3 minutes de présence à l'écran (découvrez-le dans la série Oz pour l'apprécier à sa juste valeur).
Incassable est un film de super-héros très trompeur, car très lent et pas du tout spectaculaire, ce qui pourrait en frustrer plus d'un spectateur. C'est clairement un film de metteur en scène, on a presque l'impression de voir un story-board filmé. Je mettrais la note de 10/10 aux 10 premières minutes du film, mais seulement 6 ou 7/10 sur ce qui suit ... d'où une note finale de 8/10. Incassable n'est donc pas un film parfait, mais si vous avez aimé Sixième Sens autant que moi, vous devriez apprécier Incassable.
Pour moi Incassable appartient à cette catégorie de films, qui ne survivent pas à leur scène d'introduction. Il met la barre si haut dés le début, que le film n'arrive pas à s'en relever. Incassable commence trop vite / trop fort pour son propre intérêt, en mettant sa meilleur séquence dés la scène d'ouverture.
Un énorme accident de train tue 132 passagers et ne laisse qu’un seul survivant. Le seul survivant en question est l’agent de sécurité David Dunn (Bruce Willis) et il s’en sort complètement indemne, pas la moindre fracture. Peu de temps après, il est contacté par un collectionneur de comics Elijah Price (Samuel L. Jackson), qui croit que les super-héros ne sont que des versions exagérées de la réalité. Il pense que certaines personnes naissent faibles comme lui, tandis que d’autres naissent fortes, ceci afin de protéger les plus faibles. C'est avec le soutien de son fils Joseph et sous la surveillance discrète d'Elijah, que David développe ses supposés pouvoirs, ceci afin d'aider les plus faibles.
Sixième Sens avait mis la barre tellement haut, que ça allait être difficile de faire aussi bien par la suite (n'envisageons même pas de faire mieux), mais M. Night Shyamalan relève le défi et nous livre Incassable, un faux film de super-héros qui se distingue des marvel et autre DC comics, par son intelligence, sa lenteur et son obstination d'opérer dans le non-spectaculaire. Alors certes, Incassable n'est pas aussi réussi que Sixième Sens, mais il applique la même formule, juste en un peu moins bien et avec l'effet de surprise en moins.
Le film commence très fort, une longue ouverture de presque 10 minutes, présentant la naissance d'Elijah, puis l'avant et l'après accident de train avec David. Ce sont trois longs plans séquence qui méritent à eux seules de voir le film. La naissance d'Elijah est filmée à travers un miroir et la caméra navigue entre les différents points de vue des personnes présentes dans la pièce. La caméra fait des aller-retour entre le docteur, la mère qui vient d'accoucher et la sage femme, sans jamais voir le bébé dont on n'entend que les cris de douleurs (sans savoir qu'il a tous les os brisés). Le miroir permet de faire dialoguer tous les personnages entre eux, sans jamais faire une seule coupe.
Ensuite on passe à la scène dans le train avec David et là encore M. Night Shyamalan exploite une astuce de mise en scène (c'est ma séquence préférée du film). Il filme David et sa charmante voisine qui s'installe dans le train, à travers l'espace entre les deux sièges de devant, la caméra prenant la place du spectateur. On voit David enlever discrètement son alliance suggérant qu'il va draguer la jeune femme et on passe d'un point de vue à l'autre, là encore sans la moindre coupe. S'ensuit un dialogue entre les deux protagoniste, la caméra faisant un traveling latéral entre les deux siège. Une coupe intervient seulement pour indiquer que quelque chose d'anormal est entrain de se passer (le train va dérailler). La scène arrive à faire passer tout un tas d'informations sur David, avec très peu de dialogues et quasi pas d'action.
Enfin, le dernier plan séquence de cette longue introduction, montre David dans l'hôpital après l'accident de train. Le plan est centré sur lui et un médecin lui informe que c'est le seul survivant. David est au second plan de l'écran et en premier plan on voit les dernières minutes de la dernière victime, le drap blanc étant immaculé de sang sur la fin. La caméra se fait toujours discrète, pas de coupe, des mouvements de caméra d'une parfaite fluidité ... non vraiment, la mise en scène est encore une fois d'une beauté folle.
Bruce Willis est excellent. Pour une fois il n'en fait pas des tonnes et sort la carte de la sobriété pour interpréter cet homme ordinaire, découvrant qu'il possède des super-pouvoirs. Samuel Jackson est également très bon, même s'il joue un peu trop en mode geek. Du coup, c'est parfois difficile de prendre au sérieux ce marchand d’art professionnel. Bruce Willis et Samuel L. Jackson, c'est une association qui a toujours fonctionné (Pulp Fiction, Die Hard 3 et donc Incassable). Mention spéciale Eamonn Walker dans le rôle du Docteur qui fait naitre Elijah. C’est un tout petit rôle, mais il est tellement bon acteur, qu'il arrive à se faire remarquer en même pas 3 minutes de présence à l'écran (découvrez-le dans la série Oz pour l'apprécier à sa juste valeur).
Incassable est un film de super-héros très trompeur, car très lent et pas du tout spectaculaire, ce qui pourrait en frustrer plus d'un spectateur. C'est clairement un film de metteur en scène, on a presque l'impression de voir un story-board filmé. Je mettrais la note de 10/10 aux 10 premières minutes du film, mais seulement 6 ou 7/10 sur ce qui suit ... d'où une note finale de 8/10. Incassable n'est donc pas un film parfait, mais si vous avez aimé Sixième Sens autant que moi, vous devriez apprécier Incassable.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Rosemary's Baby ...
Les films d'horreur telles que nous les connaissons aujourd'hui, ont vu le jour avec le slasher initié en 1978 par John Carpenter (Halloween - La Nuit des masque) et le giallo rendu populaire dans les années 70 par Dario Argento (Suspiria est certainement sont giallo le plus célèbre). Sorti en 1968, Rosemary’s Baby de Roman Polansky est bien un film d’horreur, mais contrairement à la plupart des films de ce genre, celui-ci est très subtil et repose beaucoup plus sur une atmosphère malsaine, que sur du gore ou des créatures terrifiantes.
Rosemary's Baby commence comme une comédie romantique à la Audrey Hepburn des années 50/60. La belle et jeune idéaliste Rosemary (Mia Farrow) et son mari Guy (John Cassavetes) emménagent dans un grand immeuble de Manhattan, le "Bramford". Tout au long du film, le spectateur est mis dans la position de Rosemary, nous voyons et entendons ce qu'elle voit et entend. Peu à peu, le vernis de normalité commence à se fissurer dans l'appartement de Rosemary et le surnaturel parait de plus en plus réel.
C’est le point de vue qu'adopte Roman Polanski sur le scénario, qui rend ce film si effrayant. Rosemary est un film qui profite beaucoup des œuvres antérieures de Roman Polanski et qui va avoir beaucoup d'influence sur son travail futur. Rosemary est vraiment une œuvre centrale et essentielle dans la filmographie du réalisateur franco-polonais. Dans Rosemary, il y a beaucoup d'élément repris de Répulsion (1965), comme la façon dont est filmé le décor du film (un appartement) et l'héroïne du film. L'appartement de Rosemary est filmé comme celui de Carol (Catherine Villeneuve) dans Répulsion et sur de nombreux points Rosemary ressemble beaucoup à Carol.
Dans Rosemary, vous pouvez entendre à travers les murs et comme dans le Locataire (1976), des personnes étranges se cachent dans d’autres parties de l'immeuble. Les plus étranges de tous sont Roman et Minnie Castevet (Sidney Blackmer et Ruth Gordon), un couple de personnes âgées beaucoup trop cordiaux pour être honnêtes et très envahissants. Roman est à la retraite et semble avoir connu mille vies antérieures. Sa femme Minnie est très extravagante, elle porte des tonnes de maquillage et de bijoux de prêteur sur gages. De plus, elle fait l’éloge des remèdes à base de plantes et en particulier de ce qu’on appelle la racine de tannis. Quant à l’amie de Minnie, Laura-Louise (Patsy Kelly), elle porte des lunettes épaisses qui font ressortir ses yeux et le ton de sa voix est étrangement grave.
Le casting est génial, avec une collection d'acteurs du Hollywood des années 30/40, qui ont bien vieilli au moment où sort le film et dont le jeu théâtral convient parfaitement avec ce que veut mettre en place Roman Polanski. J’ai particulièrement aimé Ruth Gordon avec son comportement et ses manières délicieusement excentriques. Et puis bien sûr Rosemary ne serait pas Rosemary sans la fragilité et l'extrême beauté de Mia Farrow. John Cassavetes hérite du rôle ingrat ici, celui du mari egocentrique et fort peu sympathique sur le papier, mais il s'en sort extrêmement bien et arrive même à le rendre sympathique. Il joue avec son image d'acteur new yorkais de la classe moyenne américaine et adepte de la "méthode".
Rosemary’s Baby est l’un des plus grands thrillers horrifique et atmosphérique de tous les temps. Compte tenu du sujet sous-jacent, c'est difficile d'imaginer comment ce film a été reçu par les spectateurs en 1968. La grande force du film, c'est son atmosphère et son scénario. C'est à travers la mise en scène et au moyen des dialogues, que Roman Polanski suggère l'horreur, sans jamais le montrer. Ce n’est que vers la fin que nous découvrons, comme Rosemary, l'horrible vérité.
Rosemary est Mia Farrow et Mia Farrow est Rosemary. Son interprétation est basée sur les perceptions, les images et les peurs de Rosemary. On pourrait penser que Rosemary souffre de délires ou que tout ce qu'elle subit est bien réel. Le scénario ne ferme aucune porte et laisse libre cours à l'interprétation. Quelle que soit votre interprétation, une chose est sûr ... Rosemary's Baby est un grand film. Même plus de quarante ans après, c'est encore et toujours un modèle du genre et ça, on le doit surtout à son scénariste et réalisateur, Roman Polanski.
Les films d'horreur telles que nous les connaissons aujourd'hui, ont vu le jour avec le slasher initié en 1978 par John Carpenter (Halloween - La Nuit des masque) et le giallo rendu populaire dans les années 70 par Dario Argento (Suspiria est certainement sont giallo le plus célèbre). Sorti en 1968, Rosemary’s Baby de Roman Polansky est bien un film d’horreur, mais contrairement à la plupart des films de ce genre, celui-ci est très subtil et repose beaucoup plus sur une atmosphère malsaine, que sur du gore ou des créatures terrifiantes.
Rosemary's Baby commence comme une comédie romantique à la Audrey Hepburn des années 50/60. La belle et jeune idéaliste Rosemary (Mia Farrow) et son mari Guy (John Cassavetes) emménagent dans un grand immeuble de Manhattan, le "Bramford". Tout au long du film, le spectateur est mis dans la position de Rosemary, nous voyons et entendons ce qu'elle voit et entend. Peu à peu, le vernis de normalité commence à se fissurer dans l'appartement de Rosemary et le surnaturel parait de plus en plus réel.
C’est le point de vue qu'adopte Roman Polanski sur le scénario, qui rend ce film si effrayant. Rosemary est un film qui profite beaucoup des œuvres antérieures de Roman Polanski et qui va avoir beaucoup d'influence sur son travail futur. Rosemary est vraiment une œuvre centrale et essentielle dans la filmographie du réalisateur franco-polonais. Dans Rosemary, il y a beaucoup d'élément repris de Répulsion (1965), comme la façon dont est filmé le décor du film (un appartement) et l'héroïne du film. L'appartement de Rosemary est filmé comme celui de Carol (Catherine Villeneuve) dans Répulsion et sur de nombreux points Rosemary ressemble beaucoup à Carol.
Dans Rosemary, vous pouvez entendre à travers les murs et comme dans le Locataire (1976), des personnes étranges se cachent dans d’autres parties de l'immeuble. Les plus étranges de tous sont Roman et Minnie Castevet (Sidney Blackmer et Ruth Gordon), un couple de personnes âgées beaucoup trop cordiaux pour être honnêtes et très envahissants. Roman est à la retraite et semble avoir connu mille vies antérieures. Sa femme Minnie est très extravagante, elle porte des tonnes de maquillage et de bijoux de prêteur sur gages. De plus, elle fait l’éloge des remèdes à base de plantes et en particulier de ce qu’on appelle la racine de tannis. Quant à l’amie de Minnie, Laura-Louise (Patsy Kelly), elle porte des lunettes épaisses qui font ressortir ses yeux et le ton de sa voix est étrangement grave.
Le casting est génial, avec une collection d'acteurs du Hollywood des années 30/40, qui ont bien vieilli au moment où sort le film et dont le jeu théâtral convient parfaitement avec ce que veut mettre en place Roman Polanski. J’ai particulièrement aimé Ruth Gordon avec son comportement et ses manières délicieusement excentriques. Et puis bien sûr Rosemary ne serait pas Rosemary sans la fragilité et l'extrême beauté de Mia Farrow. John Cassavetes hérite du rôle ingrat ici, celui du mari egocentrique et fort peu sympathique sur le papier, mais il s'en sort extrêmement bien et arrive même à le rendre sympathique. Il joue avec son image d'acteur new yorkais de la classe moyenne américaine et adepte de la "méthode".
Rosemary’s Baby est l’un des plus grands thrillers horrifique et atmosphérique de tous les temps. Compte tenu du sujet sous-jacent, c'est difficile d'imaginer comment ce film a été reçu par les spectateurs en 1968. La grande force du film, c'est son atmosphère et son scénario. C'est à travers la mise en scène et au moyen des dialogues, que Roman Polanski suggère l'horreur, sans jamais le montrer. Ce n’est que vers la fin que nous découvrons, comme Rosemary, l'horrible vérité.
Rosemary est Mia Farrow et Mia Farrow est Rosemary. Son interprétation est basée sur les perceptions, les images et les peurs de Rosemary. On pourrait penser que Rosemary souffre de délires ou que tout ce qu'elle subit est bien réel. Le scénario ne ferme aucune porte et laisse libre cours à l'interprétation. Quelle que soit votre interprétation, une chose est sûr ... Rosemary's Baby est un grand film. Même plus de quarante ans après, c'est encore et toujours un modèle du genre et ça, on le doit surtout à son scénariste et réalisateur, Roman Polanski.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Et dans la foulée j'ai rematé Central do Brasil ...
Je n'avais pas revu Central Do Brasil depuis plus de 20 ans ... depuis sa sortie au cinéma, en fait ! Lors de ce second visionnage, j'ai ressenti les même sensations qu'à l'époque où je l'ai découvert pour la première fois. Le film conserve toute sa force, un film d'une sensibilité folle et qui semble si vrai. Le travail de Walter Salles derrière la caméra, mais aussi de Fernanda Montenegro devant la caméra, est juste incroyable et le film n'a pas pris la moindre ride, même plus de 20 ans après (contrairement aux acteurs, je suppose).
Central do Brasil raconte l’histoire d’une vielle femme Isadora (Fernanda Montenegro), la soixantaine bien tassée, cynique et blasée, qui a recours à un travail "subalterne" pour arrondir ses fins de mois. Elle est maintenant à la retraite (ancienne institutrice), mais pour joindre les deux bouts, elle installe un bureau de rédaction de lettres à la gare de Rio, où elle écrit des lettres dictées par les analphabètes. Les personnes qui défilent devant le bureau d'Isadora sont enthousiastes (et peu méfiantes) à l'idée de communiquer avec leur famille et leurs amis éloignés. Dans de nombreux cas, comme avec Ana et de son fils Josué (Vinícius de Oliveira), elle n’a aucune intention d’envoyer la lettre. De plus, marchander avec des petits escrocs ne semble pas lui faire peur, si ça lui permet de s'acheter une TV neuve. Il est évident qu'Isadora a connu des jours meilleurs.
La plupart des clients d'Isadora ne sont pas assez méfiants, mais le jeune Josué est plus malin que la moyenne et perçoit l'escroquerie. C'est malheureusement à ce moment-là que le jeune garçon est témoin de la mort de sa mère, écrasée par un bus en face du bureau d'Isadora. Lorsque Isadora décide de ramener le garçon dans son minuscule appartement, elle n’a pas vraiment l’intention de l’aider. En effet, c'est en apprenant l’existence d'une agence d’adoption clandestine, qu'elle décide de le prendre sous son aile pour ensuite le vendre littéralement (pour 2 000 dollars) aux personnes sans scrupules impliquées dans la vente des organes d'enfants. Ce n’est que lorsque son amie Irène (Marília Pêra) lui raconte le sort qu'il encourt, qu'Isadora tente de le récupérer.
C'est à ce moment-là que les ennuies commencent pour Isadora. Elle se voit contrainte de quitter Rio et emmène Josué sur la route avec elle pour fuir ses ravisseurs. Ce couple étrange commence un long périple comme de parfaits étrangers, mais ce voyage les fera s’apprécier l’un pour l’autre et amène même Dora à devenir une meilleure personne. Josué se rend également compte que Dora aura été, à sa manière, la mère de substitution qu’il a perdue dans le tragique accident.
Fernanda Montenegro est incroyable dans le rôle d'Isadora, plus vraie que nature. C'est peut-être la meilleure performance d'actrice qu'il m'ait été donné de voir, elle est toute la raison d'être du film. C'est évident qu'avec n'importe qu'elle autre actrice, Central do Brasil n'aurait pas eu un tel succès international (le renouveau du cinéma sud-américain). Toute la force émotionnelle et dramatique du film viennent de sa performance. Isadora est un personnage fascinant, fort et complexe, l'égale de Margo (Bette Davis) dans Ève ou de Norma Desmond (Gloria Swanson) dans le Boulevard du crépuscule. Comme Bette Davis et Gloria Swanson en son temps, Fernanda Montenegro comprend parfaitement son personnage et fusionne avec elle. Elle connait Isaora et elle sait comment elle se comporterait dans toutes les situations. Mention spéciale également au jeune acteur Vinicius Oliveira, dont le jeu est très naturel. C'est un très bon choix de casting, quand on sait à quel point il est difficile de faire un film avec de jeunes acteurs.
Bien avant son film sur les carnets de voyage du CHE, Walter Salles s'était déjà illustré dans le road-movie avec Central do Brasil. Les deux films se ressemblent beaucoup dans ce besoin d'être le plus proche possible du vrai dans les rapports humains. Central do Brasil porte la marque de Walter Salles et plus encore de Fernanda Montenegro ... et c'est un grand film !
Je n'avais pas revu Central Do Brasil depuis plus de 20 ans ... depuis sa sortie au cinéma, en fait ! Lors de ce second visionnage, j'ai ressenti les même sensations qu'à l'époque où je l'ai découvert pour la première fois. Le film conserve toute sa force, un film d'une sensibilité folle et qui semble si vrai. Le travail de Walter Salles derrière la caméra, mais aussi de Fernanda Montenegro devant la caméra, est juste incroyable et le film n'a pas pris la moindre ride, même plus de 20 ans après (contrairement aux acteurs, je suppose).
Central do Brasil raconte l’histoire d’une vielle femme Isadora (Fernanda Montenegro), la soixantaine bien tassée, cynique et blasée, qui a recours à un travail "subalterne" pour arrondir ses fins de mois. Elle est maintenant à la retraite (ancienne institutrice), mais pour joindre les deux bouts, elle installe un bureau de rédaction de lettres à la gare de Rio, où elle écrit des lettres dictées par les analphabètes. Les personnes qui défilent devant le bureau d'Isadora sont enthousiastes (et peu méfiantes) à l'idée de communiquer avec leur famille et leurs amis éloignés. Dans de nombreux cas, comme avec Ana et de son fils Josué (Vinícius de Oliveira), elle n’a aucune intention d’envoyer la lettre. De plus, marchander avec des petits escrocs ne semble pas lui faire peur, si ça lui permet de s'acheter une TV neuve. Il est évident qu'Isadora a connu des jours meilleurs.
La plupart des clients d'Isadora ne sont pas assez méfiants, mais le jeune Josué est plus malin que la moyenne et perçoit l'escroquerie. C'est malheureusement à ce moment-là que le jeune garçon est témoin de la mort de sa mère, écrasée par un bus en face du bureau d'Isadora. Lorsque Isadora décide de ramener le garçon dans son minuscule appartement, elle n’a pas vraiment l’intention de l’aider. En effet, c'est en apprenant l’existence d'une agence d’adoption clandestine, qu'elle décide de le prendre sous son aile pour ensuite le vendre littéralement (pour 2 000 dollars) aux personnes sans scrupules impliquées dans la vente des organes d'enfants. Ce n’est que lorsque son amie Irène (Marília Pêra) lui raconte le sort qu'il encourt, qu'Isadora tente de le récupérer.
C'est à ce moment-là que les ennuies commencent pour Isadora. Elle se voit contrainte de quitter Rio et emmène Josué sur la route avec elle pour fuir ses ravisseurs. Ce couple étrange commence un long périple comme de parfaits étrangers, mais ce voyage les fera s’apprécier l’un pour l’autre et amène même Dora à devenir une meilleure personne. Josué se rend également compte que Dora aura été, à sa manière, la mère de substitution qu’il a perdue dans le tragique accident.
Fernanda Montenegro est incroyable dans le rôle d'Isadora, plus vraie que nature. C'est peut-être la meilleure performance d'actrice qu'il m'ait été donné de voir, elle est toute la raison d'être du film. C'est évident qu'avec n'importe qu'elle autre actrice, Central do Brasil n'aurait pas eu un tel succès international (le renouveau du cinéma sud-américain). Toute la force émotionnelle et dramatique du film viennent de sa performance. Isadora est un personnage fascinant, fort et complexe, l'égale de Margo (Bette Davis) dans Ève ou de Norma Desmond (Gloria Swanson) dans le Boulevard du crépuscule. Comme Bette Davis et Gloria Swanson en son temps, Fernanda Montenegro comprend parfaitement son personnage et fusionne avec elle. Elle connait Isaora et elle sait comment elle se comporterait dans toutes les situations. Mention spéciale également au jeune acteur Vinicius Oliveira, dont le jeu est très naturel. C'est un très bon choix de casting, quand on sait à quel point il est difficile de faire un film avec de jeunes acteurs.
Bien avant son film sur les carnets de voyage du CHE, Walter Salles s'était déjà illustré dans le road-movie avec Central do Brasil. Les deux films se ressemblent beaucoup dans ce besoin d'être le plus proche possible du vrai dans les rapports humains. Central do Brasil porte la marque de Walter Salles et plus encore de Fernanda Montenegro ... et c'est un grand film !
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai rematé Sixième Sens ...
Le twist final de Sixième Sens a tellement fait parler de lui à la sortie du film, qu'on en oublierait presque de parler du film en question. Assez souvent, j'entends dire que "le twist était si évident, que je l’ai deviné dés les cinq premières minutes !". Certains spectateurs peuvent même dire la vérité, il n’y a aucun moyen de le savoir. Mais il y a beaucoup de condescendance dans ce genre d'affirmation, qui sous-entend que si vous ne l'avez pas deviné, c'est que vous êtes vraiment stupide.
Un homme et sa femme (Bruce Willis et Olivia Williams) passent une soirée romantique en tête à tête à la maison. L'homme en question est un psychiatre. Or c'est à ce moment là qu'un ancien patient entre par effraction dans la maison et le menace avec une arme. Le psychiatre pense qu’il a échoué et il veut faire amende honorable en aidant un nouveau patient (Haley Joel Osment), qui semble avoir les mêmes problèmes (et peut-être les mêmes capacités). Mais alors qu'il pense faire des progrès avec l'enfant, son mariage est en train de s’effondrer. Sa femme ne lui parle plus et commence même à fréquenter un autre homme.
Au moins dans mon cas, j’ai une excuse. Quand j’ai vu Sixième Sens pour la première fois au début des années 2000, je ne connaissais rien du film, si ce n’est qu’il s’agissait de la relation entre un psychiatre (Bruce Willis) et un gamin (Haley Joel Osment) avec des pouvoirs psychiques. Je ne savais pas sous quelle forme se manifestait ses pouvoirs psychiques et une scène au début du film m’a même amené à penser que c’était de la télépathie. Je l'admets, durant tout le film, j’étais complètement "à côté de la plaque" pour résoudre le mystère en question.
A tous ceux qui ont tout deviné "dés les cinq premières minutes", j’ai tout de même ceci à dire ... vous êtes peut-être plus intelligent que moi, mais deviner le twist final, ça n'en fait pas un mauvais film. Alfred Hitchcock (le papa du twist final) s’est donné beaucoup de mal pour empêcher que la fin de Psychose fuite avant sa sortie. Beaucoup de jeunes spectateurs qui découvrent Sixième Sens de nos jours devinent le twist, probablement parce qu’il a été repris dans d’innombrables thrillers depuis, mais le film est toujours un classique du genre, qui n'a pas pris la moindre ride. Le twist final n'est en fin de compte qu'un artifice scénaristique, une couche supplémentaire sur le gâteau, voire même juste la cerise sur le gâteau. Ce n'est pas le twist final qui fait pas la différence entre un bon et un mauvais thriller. Un bon thriller doit fonctionner tel quel, dans sa globalité, avec ou sans twist.
Toujours est-il, qu'on ne peut pas nier que le twist final de Sixième Sens est particulièrement intelligent. Ce n’est pas une vertu, si un twist est impossible à prévoir. Il est tout aussi important, que le twist soit autant logique que surprenant. Beaucoup de thrillers présentent un twist final impossible à prévoir, où l’intrigue ne fournit pas suffisamment d’indices ou pire, accumulent les incohérences. Même le plus intelligent de tous les thriller, comme Fight Club de David Fincher, nécessite un petit effort pour accepter la fin.
Sixième Sens est impressionnant, parce qu’il ne triche jamais avec le spectateur en suggérant que les scènes précédentes étaient imaginaires. Tout ce que nous voyons est réel et c'est notre vision préconçue du film qui nous trompe. Si cependant vous n'êtes pas dupe, tant mieux pour vous, mais ce n’est pas parce que vous avez deviné le secret du tour de magie, que c’est un mauvais tour de magie.
Quoi qu’il en soit, ces événements peuvent être réinterprétés par ce qui est révélé plus tard dans le film. Sixième Sens est efficace, car il fonctionne à ce niveau de base. Dans une scène clé du film, Bruce Willis demande à Haley Joel Osment ce qu’il souhaite le plus et il lui répond "je ne veux plus avoir peur". Il n’est jamais clairement explicité que le gamin puisse être confronté à une menace réelle. Néanmoins, le film est très clair sur le fait qu’il voit des choses effrayantes et il le montre. Le gamin est pris de terreur et donc la terreur est très réelle pour nous aussi. M. Night Shyamalan joue la peur d'avoir peur du spectateur.
Bref, Sixième Sens tout le monde l'a vu et moi j'ai beau le revoir très souvent, je me laisse prendre à chaque fois. Tout frôle la perfection dans ce film, pas le moindre accroc ni la moindre incohérence dans la narration et l'interprétation ... et quelle maestria dans la mise en scène !
Mais une question reste en suspend : comment, oui comment je vous le demande ... comment peut-on expliquer après ça, la carrière en "catastrophe industrielle" de M. Night Shyamalan ?
Le twist final de Sixième Sens a tellement fait parler de lui à la sortie du film, qu'on en oublierait presque de parler du film en question. Assez souvent, j'entends dire que "le twist était si évident, que je l’ai deviné dés les cinq premières minutes !". Certains spectateurs peuvent même dire la vérité, il n’y a aucun moyen de le savoir. Mais il y a beaucoup de condescendance dans ce genre d'affirmation, qui sous-entend que si vous ne l'avez pas deviné, c'est que vous êtes vraiment stupide.
Un homme et sa femme (Bruce Willis et Olivia Williams) passent une soirée romantique en tête à tête à la maison. L'homme en question est un psychiatre. Or c'est à ce moment là qu'un ancien patient entre par effraction dans la maison et le menace avec une arme. Le psychiatre pense qu’il a échoué et il veut faire amende honorable en aidant un nouveau patient (Haley Joel Osment), qui semble avoir les mêmes problèmes (et peut-être les mêmes capacités). Mais alors qu'il pense faire des progrès avec l'enfant, son mariage est en train de s’effondrer. Sa femme ne lui parle plus et commence même à fréquenter un autre homme.
Au moins dans mon cas, j’ai une excuse. Quand j’ai vu Sixième Sens pour la première fois au début des années 2000, je ne connaissais rien du film, si ce n’est qu’il s’agissait de la relation entre un psychiatre (Bruce Willis) et un gamin (Haley Joel Osment) avec des pouvoirs psychiques. Je ne savais pas sous quelle forme se manifestait ses pouvoirs psychiques et une scène au début du film m’a même amené à penser que c’était de la télépathie. Je l'admets, durant tout le film, j’étais complètement "à côté de la plaque" pour résoudre le mystère en question.
A tous ceux qui ont tout deviné "dés les cinq premières minutes", j’ai tout de même ceci à dire ... vous êtes peut-être plus intelligent que moi, mais deviner le twist final, ça n'en fait pas un mauvais film. Alfred Hitchcock (le papa du twist final) s’est donné beaucoup de mal pour empêcher que la fin de Psychose fuite avant sa sortie. Beaucoup de jeunes spectateurs qui découvrent Sixième Sens de nos jours devinent le twist, probablement parce qu’il a été repris dans d’innombrables thrillers depuis, mais le film est toujours un classique du genre, qui n'a pas pris la moindre ride. Le twist final n'est en fin de compte qu'un artifice scénaristique, une couche supplémentaire sur le gâteau, voire même juste la cerise sur le gâteau. Ce n'est pas le twist final qui fait pas la différence entre un bon et un mauvais thriller. Un bon thriller doit fonctionner tel quel, dans sa globalité, avec ou sans twist.
Toujours est-il, qu'on ne peut pas nier que le twist final de Sixième Sens est particulièrement intelligent. Ce n’est pas une vertu, si un twist est impossible à prévoir. Il est tout aussi important, que le twist soit autant logique que surprenant. Beaucoup de thrillers présentent un twist final impossible à prévoir, où l’intrigue ne fournit pas suffisamment d’indices ou pire, accumulent les incohérences. Même le plus intelligent de tous les thriller, comme Fight Club de David Fincher, nécessite un petit effort pour accepter la fin.
Sixième Sens est impressionnant, parce qu’il ne triche jamais avec le spectateur en suggérant que les scènes précédentes étaient imaginaires. Tout ce que nous voyons est réel et c'est notre vision préconçue du film qui nous trompe. Si cependant vous n'êtes pas dupe, tant mieux pour vous, mais ce n’est pas parce que vous avez deviné le secret du tour de magie, que c’est un mauvais tour de magie.
Quoi qu’il en soit, ces événements peuvent être réinterprétés par ce qui est révélé plus tard dans le film. Sixième Sens est efficace, car il fonctionne à ce niveau de base. Dans une scène clé du film, Bruce Willis demande à Haley Joel Osment ce qu’il souhaite le plus et il lui répond "je ne veux plus avoir peur". Il n’est jamais clairement explicité que le gamin puisse être confronté à une menace réelle. Néanmoins, le film est très clair sur le fait qu’il voit des choses effrayantes et il le montre. Le gamin est pris de terreur et donc la terreur est très réelle pour nous aussi. M. Night Shyamalan joue la peur d'avoir peur du spectateur.
Bref, Sixième Sens tout le monde l'a vu et moi j'ai beau le revoir très souvent, je me laisse prendre à chaque fois. Tout frôle la perfection dans ce film, pas le moindre accroc ni la moindre incohérence dans la narration et l'interprétation ... et quelle maestria dans la mise en scène !
Mais une question reste en suspend : comment, oui comment je vous le demande ... comment peut-on expliquer après ça, la carrière en "catastrophe industrielle" de M. Night Shyamalan ?
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater La Vague ...
La Vague du réalisateur allemand Dennis Gansel, reprend la chronologie des évènements relatés par le professeur d'histoire Ron Jones dans son article de 1976. Il s'agit d'une expérience de psychologie pratique réalisée en 1969 dans un lycée de Californie. J'insiste, c'est une expérience qui s'est réellement produite, pour de vrai et fidèlement relatée dans le film.
Comment représenter l’autocratie dans laquelle un seul individu détient tout le pouvoir ? Généralement, on l'explique par la corruption, la menace et la paranoïa parmi les élites dirigeantes du régime. La Vague (aka Die Welle) examine cependant la question sous un angle différent, étudiant comment elle peut supposément surgir et contaminer ceux qu’elle touche, de nos jours. Le film propose un concept qui rend l’ensemble de la question à nouveau fraîche.
L’histoire de base est celle d’un professeur d’école (un anarchiste dans l’âme) qui doit enseigner un cours sur "l’autocratie", ce qui ne semble pas l'enthousiasmer. Ne parvenant pas à attirer l'attention des élèves, il décide de concevoir une expérience par laquelle ils doivent créer leur propre mini autocratie et les règles qui la régissent (aka La Vague). Avec un sujet aussi sensible, tout devient incontrôlable. Les élèves succombent très vite à la méthodologie fasciste autocratique, ce qui aura de graves conséquences par la suite.
Un point important qui doit être précisé, c'est qu’il s’agit d’un film allemand et que pour des raisons historiques évidentes, le sujet est ici encore plus délicat à aborder. La Vague est assez troublant à bien des égards et montre comment la plupart des élèves tombent lentement dans le fascisme, d'une manière tout à fait innocente et en même pas cinq jours (les cinq premiers jours de la semaine). Le film vous forcera à réfléchir et peut-être à réévaluer la question, telle qu'elle est posée dans le film, à savoir si l’autocratie peut relever la tête et s'imposer de nouveau, de nos jours.
Cinq jours suffiront donc pour créer un slogan (La force par la discipline le lundi, la force par la communauté le mardi, la force par l'action le mercredi ...) et des signes de reconnaissance avec le logo en forme de vague et le salut du même ordre (rappelant à s'y méprendre au salut nazi). De plus, pour répondre aux questions ou pour intervenir dans le cours, les élèves doivent se lever, se mettre au garde-à-vous et s'adresser au professeur par "Die Welle". Les élèves adoptent tous ces codes avec une telle facilité et une adhésion immédiate, que ça fait froid au dos.
La chose la plus troublante, c'est que l’enseignant perd lentement le contrôle de lui-même et finisse par apprécier le pouvoir qu'il exerce sur les élèves. Alors certes, cinq jours est-ce suffisant pour former des élèves au fascisme et pour les endoctriner ? Là n’est pas la question. Peu importe le temps que ça prend, la réponse est que "oui c’est possible". Allez-vous courir ce risque par vous-même ? Bah, si vous regardez en vous-même, vous ne trouverez peut-être pas un fasciste, mais vous trouverez probablement quelqu’un qui veut faire partie de quelque chose de plus grand que lui, d'une communauté, de n'importe laquelle ... Quoi qu’il en coûte.
L’écriture, le jeu d’acteur et la mise en scène ne souffrent d'aucun défaut. En tant que professeur de classe, Jürgen Vogel est à la fois très charismatique et imposant dans son rôle. Le casting était primordial ici, d’autant plus ce sont surtout des adolescents et/ou de très jeune adultes. Pour la plupart ce ne sont pas des acteurs professionnels, ce qui n'est pas plus mal ici. Ils sont d'autant plus convaincant car ils jouent de façon naturelle. Certains par contre trahissent leur âge et font beaucoup trop âgé pour se faire passer pour des lycéens. J'ai mis du temps à réaliser qu'il s'agissait de lycéens et non d'étudiants de faculté.
Si vous aimez les films qui sortent de l'ordinaire et qui remettent en question les événements historiques du passé pour les réactualiser, alors je vous conseille de voir La Vague.
La Vague du réalisateur allemand Dennis Gansel, reprend la chronologie des évènements relatés par le professeur d'histoire Ron Jones dans son article de 1976. Il s'agit d'une expérience de psychologie pratique réalisée en 1969 dans un lycée de Californie. J'insiste, c'est une expérience qui s'est réellement produite, pour de vrai et fidèlement relatée dans le film.
Comment représenter l’autocratie dans laquelle un seul individu détient tout le pouvoir ? Généralement, on l'explique par la corruption, la menace et la paranoïa parmi les élites dirigeantes du régime. La Vague (aka Die Welle) examine cependant la question sous un angle différent, étudiant comment elle peut supposément surgir et contaminer ceux qu’elle touche, de nos jours. Le film propose un concept qui rend l’ensemble de la question à nouveau fraîche.
L’histoire de base est celle d’un professeur d’école (un anarchiste dans l’âme) qui doit enseigner un cours sur "l’autocratie", ce qui ne semble pas l'enthousiasmer. Ne parvenant pas à attirer l'attention des élèves, il décide de concevoir une expérience par laquelle ils doivent créer leur propre mini autocratie et les règles qui la régissent (aka La Vague). Avec un sujet aussi sensible, tout devient incontrôlable. Les élèves succombent très vite à la méthodologie fasciste autocratique, ce qui aura de graves conséquences par la suite.
Un point important qui doit être précisé, c'est qu’il s’agit d’un film allemand et que pour des raisons historiques évidentes, le sujet est ici encore plus délicat à aborder. La Vague est assez troublant à bien des égards et montre comment la plupart des élèves tombent lentement dans le fascisme, d'une manière tout à fait innocente et en même pas cinq jours (les cinq premiers jours de la semaine). Le film vous forcera à réfléchir et peut-être à réévaluer la question, telle qu'elle est posée dans le film, à savoir si l’autocratie peut relever la tête et s'imposer de nouveau, de nos jours.
Cinq jours suffiront donc pour créer un slogan (La force par la discipline le lundi, la force par la communauté le mardi, la force par l'action le mercredi ...) et des signes de reconnaissance avec le logo en forme de vague et le salut du même ordre (rappelant à s'y méprendre au salut nazi). De plus, pour répondre aux questions ou pour intervenir dans le cours, les élèves doivent se lever, se mettre au garde-à-vous et s'adresser au professeur par "Die Welle". Les élèves adoptent tous ces codes avec une telle facilité et une adhésion immédiate, que ça fait froid au dos.
La chose la plus troublante, c'est que l’enseignant perd lentement le contrôle de lui-même et finisse par apprécier le pouvoir qu'il exerce sur les élèves. Alors certes, cinq jours est-ce suffisant pour former des élèves au fascisme et pour les endoctriner ? Là n’est pas la question. Peu importe le temps que ça prend, la réponse est que "oui c’est possible". Allez-vous courir ce risque par vous-même ? Bah, si vous regardez en vous-même, vous ne trouverez peut-être pas un fasciste, mais vous trouverez probablement quelqu’un qui veut faire partie de quelque chose de plus grand que lui, d'une communauté, de n'importe laquelle ... Quoi qu’il en coûte.
L’écriture, le jeu d’acteur et la mise en scène ne souffrent d'aucun défaut. En tant que professeur de classe, Jürgen Vogel est à la fois très charismatique et imposant dans son rôle. Le casting était primordial ici, d’autant plus ce sont surtout des adolescents et/ou de très jeune adultes. Pour la plupart ce ne sont pas des acteurs professionnels, ce qui n'est pas plus mal ici. Ils sont d'autant plus convaincant car ils jouent de façon naturelle. Certains par contre trahissent leur âge et font beaucoup trop âgé pour se faire passer pour des lycéens. J'ai mis du temps à réaliser qu'il s'agissait de lycéens et non d'étudiants de faculté.
Si vous aimez les films qui sortent de l'ordinaire et qui remettent en question les événements historiques du passé pour les réactualiser, alors je vous conseille de voir La Vague.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
La vague m'a toujours bien tenté mais jamais eu le temps de le regarder,je vais peut être (enfin) m'y mettre!
Je deteste ce que fais Shyamalan,le seul truc qu'il sait faire c'est de l'esthétisme (certains plans sont très beaux même dans ses navets) et poser une ambiance surnaturelle/effrayante/de suspens avec un cadrage ingénieux (la scène ou la gamine aveugle tends la main pour toucher le costume dans "le village")
Pas de bol,ça ne suffit pas a faire de bons films...au mieux de bons trailers!
Parce que c'est un tacheron intergalactique!lessthantod a écrit:
Mais une question reste en suspend : comment, oui comment je vous le demande ... comment peut-on expliquer après ça, la carrière en "catastrophe industrielle" de M. Night Shyamalan ?
Je deteste ce que fais Shyamalan,le seul truc qu'il sait faire c'est de l'esthétisme (certains plans sont très beaux même dans ses navets) et poser une ambiance surnaturelle/effrayante/de suspens avec un cadrage ingénieux (la scène ou la gamine aveugle tends la main pour toucher le costume dans "le village")
Pas de bol,ça ne suffit pas a faire de bons films...au mieux de bons trailers!
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
On peut inverser la question ... comment un tel tâcheron intergalactique a-t-il pu accoucher d'un chef d'œuvre absolu comme Sixième Sens ?avalon471 a écrit:Parce que c'est un tacheron intergalactique!lessthantod a écrit:
Mais une question reste en suspend : comment, oui comment je vous le demande ... comment peut-on expliquer après ça, la carrière en "catastrophe industrielle" de M. Night Shyamalan ?
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai rematé Carnets de voyage ...
Carnets de voyage est un road-movie de Walter Salles, qui nous conte le devenir de Che Guevara et de son meilleur ami Alberto Granado. C'est un portrait du Che qui se veut humaniste, positif et même trop positif ... une image du Che un peu trop idyllique et complaisante, pour totalement me convaincre.
Che Guevera est malheureusement plus connu aujourd’hui, comme une icone marketing avec les t-shirts de la culture pop arborés par les soi-disant branchés, que comme un révolutionnaire cubain qui a soulevé son peuple avec lui. Peu de gens, y compris moi-même, en savaient vraiment beaucoup plus sur le révolutionnaire incendiaire, qui était un camarade d’armes de Fidel Castro, dans une croisade qui le conduisit à sa capture et à son exécution par la CIA, en tant que criminel notoire.
Carnets de Voyage nous conte les aventures d'un étudiant en médecine d’une vingtaine d’années nommé Ernesto Guevera (Gael García Bernal), un natif d’Amérique du Sud qui s’associe avec son meilleur ami Alberto Granado (Rodrigo de la Serna) lors d’un trek en moto (une Norton de 1939). Ce sera un voyage de plus de 800 miles en partant de l’Argentine, puis à travers les régions supérieures du Pérou, avec rien d’autre que quelques provisions et pas beaucoup de "dinero".
S’appuyant sur leur bonhomie, leur énergie et leur ruse, ce couple étrange parvient à se rendre dans la famille des nouveaux riches de la petite amie d’Ernesto, la charmante Chichina Ferreyra (Mía Maestro). Il lui demande de l’attendre jusqu'à son retour, sachant bien dans son fort intérieur que ce jour ne viendra jamais.
Après plusieurs rencontres chaleureuses (et parfois très drôles) tout au long de leur voyage, le duo doit finalement abandonner leur fidèle véhicule. A pied puis enfin en ferry, ils rejoignent leur nouvelle destination, une colonie de lépreux. En cours de route, le duo rencontre de nombreux compatriotes démunis et privés de leurs droits, ainsi que leurs femmes et leurs familles dans le besoin. A chaque rencontre, on peut ressentir la colère prendre feu chez le jeune homme, qui deviendra plus tard l'icone révolutionnaire cubaine.
Aprés avoir réalisé le très beau Central do Brasil, Walter Salles récidive dans le genre road movie avec Carnets de voyage. Les deux films ont aussi en commun de beaucoup reposer sur les épaules d'un duo d'acteurs. De ce fait, Walter Salles donne beaucoup d'espace de jeu à ses deux acteurs principaux. Ils font de leurs personnages respectifs, un duo soudé, drôle, combatif et profondément humain. Le film profite également des environnements d’une beauté à couper le souffle du Pérou.
Mais plus que tout, c’est Gael García Bernal qui remporte l'adhésion du spectateur. Il incarne à la perfection ce jeune homme passionné, sur le point de rompre avec le système en place. On ressent tellement bien sa fougue et sa force intérieure. Après avoir vu le film, on n'imagine personne d'autre dans le rôle du Che version jeune.
Carnets de voyage, c'est donc un joli film "carte postale", ce qui ceci dit n'est pas le pire des reproches. Les paysages sont magnifiques, l'interprétation du Che par Gael García Bernal est convaincante et pleine de sincérité ... que demander de plus à un road movie, si ce n'est de voyager ?
Carnets de voyage est un road-movie de Walter Salles, qui nous conte le devenir de Che Guevara et de son meilleur ami Alberto Granado. C'est un portrait du Che qui se veut humaniste, positif et même trop positif ... une image du Che un peu trop idyllique et complaisante, pour totalement me convaincre.
Che Guevera est malheureusement plus connu aujourd’hui, comme une icone marketing avec les t-shirts de la culture pop arborés par les soi-disant branchés, que comme un révolutionnaire cubain qui a soulevé son peuple avec lui. Peu de gens, y compris moi-même, en savaient vraiment beaucoup plus sur le révolutionnaire incendiaire, qui était un camarade d’armes de Fidel Castro, dans une croisade qui le conduisit à sa capture et à son exécution par la CIA, en tant que criminel notoire.
Carnets de Voyage nous conte les aventures d'un étudiant en médecine d’une vingtaine d’années nommé Ernesto Guevera (Gael García Bernal), un natif d’Amérique du Sud qui s’associe avec son meilleur ami Alberto Granado (Rodrigo de la Serna) lors d’un trek en moto (une Norton de 1939). Ce sera un voyage de plus de 800 miles en partant de l’Argentine, puis à travers les régions supérieures du Pérou, avec rien d’autre que quelques provisions et pas beaucoup de "dinero".
S’appuyant sur leur bonhomie, leur énergie et leur ruse, ce couple étrange parvient à se rendre dans la famille des nouveaux riches de la petite amie d’Ernesto, la charmante Chichina Ferreyra (Mía Maestro). Il lui demande de l’attendre jusqu'à son retour, sachant bien dans son fort intérieur que ce jour ne viendra jamais.
Après plusieurs rencontres chaleureuses (et parfois très drôles) tout au long de leur voyage, le duo doit finalement abandonner leur fidèle véhicule. A pied puis enfin en ferry, ils rejoignent leur nouvelle destination, une colonie de lépreux. En cours de route, le duo rencontre de nombreux compatriotes démunis et privés de leurs droits, ainsi que leurs femmes et leurs familles dans le besoin. A chaque rencontre, on peut ressentir la colère prendre feu chez le jeune homme, qui deviendra plus tard l'icone révolutionnaire cubaine.
Aprés avoir réalisé le très beau Central do Brasil, Walter Salles récidive dans le genre road movie avec Carnets de voyage. Les deux films ont aussi en commun de beaucoup reposer sur les épaules d'un duo d'acteurs. De ce fait, Walter Salles donne beaucoup d'espace de jeu à ses deux acteurs principaux. Ils font de leurs personnages respectifs, un duo soudé, drôle, combatif et profondément humain. Le film profite également des environnements d’une beauté à couper le souffle du Pérou.
Mais plus que tout, c’est Gael García Bernal qui remporte l'adhésion du spectateur. Il incarne à la perfection ce jeune homme passionné, sur le point de rompre avec le système en place. On ressent tellement bien sa fougue et sa force intérieure. Après avoir vu le film, on n'imagine personne d'autre dans le rôle du Che version jeune.
Carnets de voyage, c'est donc un joli film "carte postale", ce qui ceci dit n'est pas le pire des reproches. Les paysages sont magnifiques, l'interprétation du Che par Gael García Bernal est convaincante et pleine de sincérité ... que demander de plus à un road movie, si ce n'est de voyager ?
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater La Jeune Fille à la perle ...
Derrière chaque image se cache une histoire et La Jeune Fille à la perle prétend nous donner un aperçu sur l'histoire derrière la toile du même nom. C'est vers 1665 que cette toile (nommée donc La Jeune Fille à la perle) fut peinte par le peintre néerlandais Johannes Vermeer, à La Haye. C'est le portrait d'une jeune femme anonyme (probablement un personnage imaginaire) portant une perle incroyablement grosse à l'oreille, ainsi qu'un turban oriental sur la tête. Tout le monde connait cette peinture ou l'a déjà vue au moins une fois. C'est impossible d'oublier cette toile, tant elle fascine dés le premier coup d'œil. Ce n'est pas pour rien si on la surnomme "la Joconde du Nord".
Au milieu du XVIIe siècle, une jeune paysanne analphabète nommée Griet (aka La Jeune Fille à la perle / Scarlett Johansson) s'installe dans la maison du peintre hollandais Johannes Vermeer (Colin Firth), pour y travailler comme domestique. Johannes Vermeer est alors dans ces temps un peintre prometteur, mais toujours en difficulté financière, malgré le soutien du mécène Van Ruijven (Tom Wilkinson).
Obsédé par la beauté de Griet, Vermeer insista pour qu'elle soit le sujet de l’une de ses œuvres, à la grande horreur et au grand dam de sa femme Catharina (Essie Davis) jalouse et insécure. Malgré l'embarras qui sera causé dans la maison, la collaboration entre l’artiste et le sujet aboutira à l’un des plus grands chefs-d’œuvre du monde de l’art.
Visuellement, ce film ne pourrait pas être plus époustouflant. C'est grâce au jeu des lumières (décors éclairé à la bougies), à la direction artistique et à la conception des costumes, que le spectateur qui regarde ce film a presque l’impression d'être transporté dans une œuvre de Vermeer. De chaque plan du film, on pourrait en faire une toile ou devrais-je dire plutôt, chaque plan du film a été pensé comme une toile.
Le réalisateur Peter Webber recrée chaque élément de ce monde dans les moindres détails, jusqu’à son choix de l’actrice Scarlett Johansson, qui est la sosie parfaite du modèle de la toile originale. Peter Webber reproduit même le moment où elle pose pour la toile, montrant la jeune femme s'humecter les lèvres et Vermeer dérobant une perle à sa femme. Résultat, la lumière vient se refléter sur ses lèvres humides et bien sûr, sur la perle. La partition d’Alexandre Desplat capture également la beauté lyrique et fascinante du sujet.
La Jeune Fille à la perle est un très beau film à bien des égards, mais il est finalement insatisfaisant, car ici le fond n'égale pas la forme. Malgré la beauté formelle du film, les personnages semblent étrangement sous-développés, en particulier Vermeer, qui est totalement transparent tout au long du film. Nous ne savons jamais ce qu’il pense ou ressent vraiment et on ne perçoit de lui, que des sautes d'humeurs difficilement explicables (et non expliquées). Heureusement, la romance qui se joue entre l’artiste et le sujet est admirablement bien mis en scène. Ces moments pleins de sensualité sont d’autant plus érotiques, que jamais ils ne passent vraiment à l'action.
Le personnage de Griet est à peine plus développé que Vermeer, même si dans son cas, on peut au moins attribuer ce manque d’informations à sa position sociale et au fait que c'est un personnage fictionnel. Contrairement à Vermeer, Griet a été conditionnée comme servante et donc se contente d'observer les évènements autour d'elle. Mais toujours est-il que Vermeer aurait dû avoir plus d'influence sur l’histoire, être plus actif et avoir une présence plus visible.
En adoptant le roman du même nom, Peter Webber reste fidèle à l’esprit de l’entreprise, refusant de se livrer à du mélodrame de bas étage. Une solution de facilité pour "épicer les choses", aurait été de rendre l’histoire plus salace et scandaleuse, qu’elle ne l’était dans le roman. Malheureusement, une telle intégrité intellectuelle a un prix d'un point de vue dramatique, car le film a souvent pour effet de nous bercer, voire même de nous endormir, plutôt que de nous stimuler. Peter Weber n'arrive jamais à satisfaire pleinement nos attentes, qui sont d'autant plus élevées que le film est splendide d'un point de vue strictement formel.
Finalement, peut-être que l’histoire derrière la toile, n’était tout simplement pas suffisamment intéressante, pour en faire un film !?
Derrière chaque image se cache une histoire et La Jeune Fille à la perle prétend nous donner un aperçu sur l'histoire derrière la toile du même nom. C'est vers 1665 que cette toile (nommée donc La Jeune Fille à la perle) fut peinte par le peintre néerlandais Johannes Vermeer, à La Haye. C'est le portrait d'une jeune femme anonyme (probablement un personnage imaginaire) portant une perle incroyablement grosse à l'oreille, ainsi qu'un turban oriental sur la tête. Tout le monde connait cette peinture ou l'a déjà vue au moins une fois. C'est impossible d'oublier cette toile, tant elle fascine dés le premier coup d'œil. Ce n'est pas pour rien si on la surnomme "la Joconde du Nord".
Au milieu du XVIIe siècle, une jeune paysanne analphabète nommée Griet (aka La Jeune Fille à la perle / Scarlett Johansson) s'installe dans la maison du peintre hollandais Johannes Vermeer (Colin Firth), pour y travailler comme domestique. Johannes Vermeer est alors dans ces temps un peintre prometteur, mais toujours en difficulté financière, malgré le soutien du mécène Van Ruijven (Tom Wilkinson).
Obsédé par la beauté de Griet, Vermeer insista pour qu'elle soit le sujet de l’une de ses œuvres, à la grande horreur et au grand dam de sa femme Catharina (Essie Davis) jalouse et insécure. Malgré l'embarras qui sera causé dans la maison, la collaboration entre l’artiste et le sujet aboutira à l’un des plus grands chefs-d’œuvre du monde de l’art.
Visuellement, ce film ne pourrait pas être plus époustouflant. C'est grâce au jeu des lumières (décors éclairé à la bougies), à la direction artistique et à la conception des costumes, que le spectateur qui regarde ce film a presque l’impression d'être transporté dans une œuvre de Vermeer. De chaque plan du film, on pourrait en faire une toile ou devrais-je dire plutôt, chaque plan du film a été pensé comme une toile.
Le réalisateur Peter Webber recrée chaque élément de ce monde dans les moindres détails, jusqu’à son choix de l’actrice Scarlett Johansson, qui est la sosie parfaite du modèle de la toile originale. Peter Webber reproduit même le moment où elle pose pour la toile, montrant la jeune femme s'humecter les lèvres et Vermeer dérobant une perle à sa femme. Résultat, la lumière vient se refléter sur ses lèvres humides et bien sûr, sur la perle. La partition d’Alexandre Desplat capture également la beauté lyrique et fascinante du sujet.
La Jeune Fille à la perle est un très beau film à bien des égards, mais il est finalement insatisfaisant, car ici le fond n'égale pas la forme. Malgré la beauté formelle du film, les personnages semblent étrangement sous-développés, en particulier Vermeer, qui est totalement transparent tout au long du film. Nous ne savons jamais ce qu’il pense ou ressent vraiment et on ne perçoit de lui, que des sautes d'humeurs difficilement explicables (et non expliquées). Heureusement, la romance qui se joue entre l’artiste et le sujet est admirablement bien mis en scène. Ces moments pleins de sensualité sont d’autant plus érotiques, que jamais ils ne passent vraiment à l'action.
Le personnage de Griet est à peine plus développé que Vermeer, même si dans son cas, on peut au moins attribuer ce manque d’informations à sa position sociale et au fait que c'est un personnage fictionnel. Contrairement à Vermeer, Griet a été conditionnée comme servante et donc se contente d'observer les évènements autour d'elle. Mais toujours est-il que Vermeer aurait dû avoir plus d'influence sur l’histoire, être plus actif et avoir une présence plus visible.
En adoptant le roman du même nom, Peter Webber reste fidèle à l’esprit de l’entreprise, refusant de se livrer à du mélodrame de bas étage. Une solution de facilité pour "épicer les choses", aurait été de rendre l’histoire plus salace et scandaleuse, qu’elle ne l’était dans le roman. Malheureusement, une telle intégrité intellectuelle a un prix d'un point de vue dramatique, car le film a souvent pour effet de nous bercer, voire même de nous endormir, plutôt que de nous stimuler. Peter Weber n'arrive jamais à satisfaire pleinement nos attentes, qui sont d'autant plus élevées que le film est splendide d'un point de vue strictement formel.
Finalement, peut-être que l’histoire derrière la toile, n’était tout simplement pas suffisamment intéressante, pour en faire un film !?
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater La Piel que Habito ...
Pedro Almodovar est un réalisateur talentueux, ça ne fait aucun doute, mais en général ses films ne me parlent pas trop à moi. C'est aussi un réalisateur capable du meilleur comme du pire, qui une année peut rencontrer un énorme succès critique et public, puis l'année suivante pondre un ratage complet. Tout sur ma mère est peut-être son meilleur film à ce jour, pas forcément mon préféré. Pour décerner la palme du pire film, il y a pas mal de prétendants. Quant au film La Piel que Habito, c'est difficile de se prononcer, mais c'est clairement un film très intéressant et surtout sacrément tordu !
La Piel que Habito (en français '"la peau que j’habite") est un thriller d’horreur d’art et d’essai, adapté du roman Mygale de Thierry Jonquet. N'ayant pas lu le roman, je ne pourrai pas me prononcer sur la fidélité du film par rapport au matériel de base, mais ce qui est sûr, c'est que sur la forme c'est un film 100% Pedro Almodóvar. L'autre source d'inspiration avouée de Pedro Almodóvar, c'est le film franco-italien Les Yeux Sans Visage, un autre film d’horreur mettant en scène un médecin fou avec une peau synthétique. Mais Pedro Almodovar prend beaucoup de liberté avec ses deux sources d'inspiration, c'est évident tant on y retrouve tous les thèmes qui l'obsèdent : le viol, la drogue, le meurtre, l'homosexualité, les trans ...
Revenons au sujet du film, c'est donc un film d’horreur d’art et d’essai, d'horreur car c'est un cauchemar plein d'effrois et d'horreurs, avec une touche de mystère. C'est aussi un film d’art et d’essai car personne d'autre que Pedro Almodovar pourrait accoucher de ce film. Il remplit son écran de couleurs riches et voyantes (rouges, bleus, jaunes, bruns, oranges), ce qui fait encore plus ressortir la couleur rosée (le masque sur l'affiche du film) et crème de la peau (synthétique ou pas synthétique). Non vraiment, La Piel que Habito est un véritable festin du point de vue visuel.
C'est jubilatoire et très divertissant de percer le mystère qui se cache derrière chaque personnages du film. Alors certes, l’intrigue peut sembler ridicule (et elle l'est vraiment) et quelque peu trash, mais elle est d'une totale cohérence avec le CV de Pedro Almodovar. Il met de côté toutes les conventions et tous les clichés de l’horreur, pour faire du Pedro Almodovar, c'est à dire quelque chose qui ne ressemble à rien d'autre.
Antonio Banderas impressionne dans le rôle principal du chirurgien / le Dr Frankenstein. Plus le film avance, plus il nous parait évident que ce gars est tordu. Au fur et à mesure que nous en apprenons un peu plus sur le pourquoi du comment de l’expérience du "Dr Frankenstein", ses motivations deviennent plus claires.
Cependant, la star du film c'est bien Elena Anaya / le monstre de Frankenstein. Elle a des yeux incroyablement expressifs, faisant passer une quantités incroyable de sentiments et ressentiments. On soupçonne rapidement qu'il y a quelque chose d'étrange en en elle, derrière sa peau. C’est une performance exceptionnelle, l’une des meilleures performances physique et émotionnelle que j'ai vu depuis longtemps.
La Piel que Habito c'est du 100% Pedro Almodovar. Le réalisateur espagnol a mis son empreinte unique sur le film, mêlant humour et impertinence, brutalité troublante, torture psychologique ... et beaucoup de moments bizarres. C'est bien mis en scène, bien interprété, avec une esthétique intéressante et originale. C’est aussi un plaisir coupable et tordu, comme sait si bien le faire Pedro d’Almodovar.
Mais je pense que le meilleur compliment que l’on puisse faire au film, c’est qu’il ne ressemble à rien d'autre.
Pedro Almodovar est un réalisateur talentueux, ça ne fait aucun doute, mais en général ses films ne me parlent pas trop à moi. C'est aussi un réalisateur capable du meilleur comme du pire, qui une année peut rencontrer un énorme succès critique et public, puis l'année suivante pondre un ratage complet. Tout sur ma mère est peut-être son meilleur film à ce jour, pas forcément mon préféré. Pour décerner la palme du pire film, il y a pas mal de prétendants. Quant au film La Piel que Habito, c'est difficile de se prononcer, mais c'est clairement un film très intéressant et surtout sacrément tordu !
La Piel que Habito (en français '"la peau que j’habite") est un thriller d’horreur d’art et d’essai, adapté du roman Mygale de Thierry Jonquet. N'ayant pas lu le roman, je ne pourrai pas me prononcer sur la fidélité du film par rapport au matériel de base, mais ce qui est sûr, c'est que sur la forme c'est un film 100% Pedro Almodóvar. L'autre source d'inspiration avouée de Pedro Almodóvar, c'est le film franco-italien Les Yeux Sans Visage, un autre film d’horreur mettant en scène un médecin fou avec une peau synthétique. Mais Pedro Almodovar prend beaucoup de liberté avec ses deux sources d'inspiration, c'est évident tant on y retrouve tous les thèmes qui l'obsèdent : le viol, la drogue, le meurtre, l'homosexualité, les trans ...
Revenons au sujet du film, c'est donc un film d’horreur d’art et d’essai, d'horreur car c'est un cauchemar plein d'effrois et d'horreurs, avec une touche de mystère. C'est aussi un film d’art et d’essai car personne d'autre que Pedro Almodovar pourrait accoucher de ce film. Il remplit son écran de couleurs riches et voyantes (rouges, bleus, jaunes, bruns, oranges), ce qui fait encore plus ressortir la couleur rosée (le masque sur l'affiche du film) et crème de la peau (synthétique ou pas synthétique). Non vraiment, La Piel que Habito est un véritable festin du point de vue visuel.
C'est jubilatoire et très divertissant de percer le mystère qui se cache derrière chaque personnages du film. Alors certes, l’intrigue peut sembler ridicule (et elle l'est vraiment) et quelque peu trash, mais elle est d'une totale cohérence avec le CV de Pedro Almodovar. Il met de côté toutes les conventions et tous les clichés de l’horreur, pour faire du Pedro Almodovar, c'est à dire quelque chose qui ne ressemble à rien d'autre.
Antonio Banderas impressionne dans le rôle principal du chirurgien / le Dr Frankenstein. Plus le film avance, plus il nous parait évident que ce gars est tordu. Au fur et à mesure que nous en apprenons un peu plus sur le pourquoi du comment de l’expérience du "Dr Frankenstein", ses motivations deviennent plus claires.
Cependant, la star du film c'est bien Elena Anaya / le monstre de Frankenstein. Elle a des yeux incroyablement expressifs, faisant passer une quantités incroyable de sentiments et ressentiments. On soupçonne rapidement qu'il y a quelque chose d'étrange en en elle, derrière sa peau. C’est une performance exceptionnelle, l’une des meilleures performances physique et émotionnelle que j'ai vu depuis longtemps.
La Piel que Habito c'est du 100% Pedro Almodovar. Le réalisateur espagnol a mis son empreinte unique sur le film, mêlant humour et impertinence, brutalité troublante, torture psychologique ... et beaucoup de moments bizarres. C'est bien mis en scène, bien interprété, avec une esthétique intéressante et originale. C’est aussi un plaisir coupable et tordu, comme sait si bien le faire Pedro d’Almodovar.
Mais je pense que le meilleur compliment que l’on puisse faire au film, c’est qu’il ne ressemble à rien d'autre.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Les Demoiselles de Rochefort ...
Jacques Demy était tombé amoureux des comédies musicales américaines et bien plus encore que Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort est un splendide hommage à ce genre. En atteste la présence au casting des deux stars américaines Gene Kelly (Chantons sous la pluie et Un Américain à Paris) et George Chakiris (Bernardo dans West Side Story). C'est en 1996, que la réalisatrice Agnès Varda restaure ce film avec amour, pour le proposer à une nouvelle génération de spectateurs ... dont je faisais parti !
Les Demoiselles de Rochefort est la plus belle des façons pour Jacques Demy, de rendre un vibrant hommage aux comédies musicales américaines des années 50/60, en particulier ceux produits par la MGM, un studio hollywoodien alors à son apogée. Il a même obtenu l'accord de Gene Kelly pour apparaitre dans le film, bien qu'il souhaitait au départ lui confier également la chorégraphie de tous les numéros de danse. Dommage par contre, que cette collaboration arrive si tard dans la carrière de Gene Kelly, car ses 55 ans se font cruellement ressentir et la tentative de créer une romance entre lui et Françoise Dorléac, alors à peine âgée de 24 ans, est assez peu crédible.
Les sœurs jumelles Delphine et Solange Garnier (Catherine Deneuve et Françoise Dorléac) sont au centre de l’histoire. Elles rêvent de Paris et de gloire, l'une étant danseuse et l'autre chanteuse. Il y a aussi leur mère Yvonne Garnier (Danielle Darrieux) qui par le passé a aimé puis perdu son grand amour Simon Dame (Michel Piccoli).
L’intrigue est simple et blindée de facilités scénaristiques, mais le spectateur est conquis par l'énergie déployée par tous les acteurs. Finalement, peu importe si l'intrigue fait en sorte que tout le monde se retrouve à la fin, d'un coup de baguette magique. Il fallait que tous les couples séparés au début du film, finissent par se réunir à la fin et pour arriver à ses fins, Jacques Demy ne lésine pas sur les raccourcis scénaristiques.
Le casting est impeccable. La toute jeune Catherine Deneuve, à peine 21 ans, est la star montante du cinéma français et elle est magnifique. Sa vraie sœur Françoise Dorléac, morte beaucoup trop jeune, est l'autre grand atout dans le film. Catherine Deneuve "la blonde" c'est la beauté froide, tandis que Françoise Dorléac "la brune" c'est l'énergie virevoltante. Quant à Michel Piccoli qui joue Monsieur Dame, le propriétaire du magasin d’instruments de musique, il ne cesse d’aimer Madame Yvonne (la merveilleuse Danielle Darrieux), la mère des jumelles. Gene Kelly fait une apparition surprise et a également contribué aux numéros de danse (mais seulement sur les scènes où il apparait). George Chakiris et Grover Dale forment un duo de forains sympathiques, bien qu'un peu trop effacés à mes yeux (en dehors des numéros de danse). Un jeune Jacques Perrin incarne le marin qui cherche sa femme idéale ... qui ne sera nulle autre que Delphine.
Les Demoiselles de Rochefort c'est aussi le meilleur travail du compositeur Michel Legrand, le plus précieux des collaborateurs de Jacques Demy. La musique de Michel Legrand est mélodieuse, le genre de mélodies qui ne vous quittent plus après les avoir entendu.
Jacques Demy a fait un film qui, même s’il ne plaira pas à tout le monde, est un régal pour nos yeux et nos oreilles. Agnès Varda doit également être créditée pour le documentaire sorti 25 ans après (Les Demoiselles ont eu 25 ans) qui a fait en sorte qu'on oublie pas ce film, mais aussi pour sa contribution dans le travail de restauration de l'œuvre la plus célèbre de son défunt mari.
Jacques Demy était tombé amoureux des comédies musicales américaines et bien plus encore que Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort est un splendide hommage à ce genre. En atteste la présence au casting des deux stars américaines Gene Kelly (Chantons sous la pluie et Un Américain à Paris) et George Chakiris (Bernardo dans West Side Story). C'est en 1996, que la réalisatrice Agnès Varda restaure ce film avec amour, pour le proposer à une nouvelle génération de spectateurs ... dont je faisais parti !
Les Demoiselles de Rochefort est la plus belle des façons pour Jacques Demy, de rendre un vibrant hommage aux comédies musicales américaines des années 50/60, en particulier ceux produits par la MGM, un studio hollywoodien alors à son apogée. Il a même obtenu l'accord de Gene Kelly pour apparaitre dans le film, bien qu'il souhaitait au départ lui confier également la chorégraphie de tous les numéros de danse. Dommage par contre, que cette collaboration arrive si tard dans la carrière de Gene Kelly, car ses 55 ans se font cruellement ressentir et la tentative de créer une romance entre lui et Françoise Dorléac, alors à peine âgée de 24 ans, est assez peu crédible.
Les sœurs jumelles Delphine et Solange Garnier (Catherine Deneuve et Françoise Dorléac) sont au centre de l’histoire. Elles rêvent de Paris et de gloire, l'une étant danseuse et l'autre chanteuse. Il y a aussi leur mère Yvonne Garnier (Danielle Darrieux) qui par le passé a aimé puis perdu son grand amour Simon Dame (Michel Piccoli).
L’intrigue est simple et blindée de facilités scénaristiques, mais le spectateur est conquis par l'énergie déployée par tous les acteurs. Finalement, peu importe si l'intrigue fait en sorte que tout le monde se retrouve à la fin, d'un coup de baguette magique. Il fallait que tous les couples séparés au début du film, finissent par se réunir à la fin et pour arriver à ses fins, Jacques Demy ne lésine pas sur les raccourcis scénaristiques.
Le casting est impeccable. La toute jeune Catherine Deneuve, à peine 21 ans, est la star montante du cinéma français et elle est magnifique. Sa vraie sœur Françoise Dorléac, morte beaucoup trop jeune, est l'autre grand atout dans le film. Catherine Deneuve "la blonde" c'est la beauté froide, tandis que Françoise Dorléac "la brune" c'est l'énergie virevoltante. Quant à Michel Piccoli qui joue Monsieur Dame, le propriétaire du magasin d’instruments de musique, il ne cesse d’aimer Madame Yvonne (la merveilleuse Danielle Darrieux), la mère des jumelles. Gene Kelly fait une apparition surprise et a également contribué aux numéros de danse (mais seulement sur les scènes où il apparait). George Chakiris et Grover Dale forment un duo de forains sympathiques, bien qu'un peu trop effacés à mes yeux (en dehors des numéros de danse). Un jeune Jacques Perrin incarne le marin qui cherche sa femme idéale ... qui ne sera nulle autre que Delphine.
Les Demoiselles de Rochefort c'est aussi le meilleur travail du compositeur Michel Legrand, le plus précieux des collaborateurs de Jacques Demy. La musique de Michel Legrand est mélodieuse, le genre de mélodies qui ne vous quittent plus après les avoir entendu.
Jacques Demy a fait un film qui, même s’il ne plaira pas à tout le monde, est un régal pour nos yeux et nos oreilles. Agnès Varda doit également être créditée pour le documentaire sorti 25 ans après (Les Demoiselles ont eu 25 ans) qui a fait en sorte qu'on oublie pas ce film, mais aussi pour sa contribution dans le travail de restauration de l'œuvre la plus célèbre de son défunt mari.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai également maté un documentaire sur Marilyn Monroe - Les Derniers jours ...
Marilyn Monroe, la plus grande des stars hollywoodienne des années 50/60, avait tout pour plaire. C'était l'actrice la plus "bankable" de toutes, les fans se ruant au cinéma à chaque occasion pour voir son dernier film, pour sa beauté, son charme, son humour et à certaines occasions, son talent dramatique. C'est pourquoi un solide contrat lui fut proposé par les plus grands studio, histoire de la sécuriser ou plutôt devrais-je dire, de la museler. Vu de l'extérieur, Marilyn Monroe avait donc tout pour elle ... alors comment expliquer cette fin tragique ?
Mais ce qu'elle n'avait pas, c’était de la tranquillité d’esprit. Elle était troublée depuis sa plus tendre jeunesse et sa nature "maniaco-dépressive", ainsi que d’autres problèmes réels (abus de médicaments et alcoolisme), l’ont amenés à se détourner du star-système. C'est bien sûr la version officielle, car le documentaire indique clairement qu’elle voulait revenir pour terminer son dernier film Something’s Got to Give. Même 40 ans après les faits (le documentaire a été réalisé en 2001) on en parle encore et toutes explications sont de la pure spéculation.
Ce qui est fascinant lors de ce regard sur les derniers jours de Marilyn Monroe, c’est de voir à quel point sa fragilité mentale coïncidait avec la fragilité de son statut au sein des studios d'Hollywood, en particulier ceux de Fox à cette époque, en 1962. La Fox avait besoin d’un gros succès pour compenser la production cauchemardesque du Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz avec Elizabeth Taylor. Ils avaient un autre problème à résoudre, car comme Elizabeth Taylor, Marilyn Monroe était tout sauf une actrice fiable. Elle n'était pas en capacité de se mettre au travail à temps, selon le calendrier établi par les studios et comme les coûts augmentaient, le bateau se mis à couler. Les retards de Marilyn Monroe était déjà notoires, mais un mauvais rhume et une grippe qui l’ont tenue à l’écart du tournage pendant les trois premières semaines de tournage, ont rendu les choses encore plus tendues sur les plateaux.
Quelle ironie de s'apercevoir que d'une certaine manière, la production s’est emmêlée dans le planning de tournage. Prenons par exemple le moment où Marilyn Monroe arrive enfin sur les plateaux et la première chose à faire, c'est une scène avec un chien qui est sensé aboyer. Or le chien reste muet ... mais où est donc le dresseur ? Le documentaire donne aux fans un aperçu de ce que aurait pu être du film de George Cukor, y compris une scène devenue tristement célèbre où Marilyn Monroe plonge nue dans une piscine pour distraire Dean Martin (et elle l’a fait pour de vrai) et quelques scènes assez drôles la montrant complice avec les autres acteurs.
En fait, le documentaire comprend également la version remontée du film de George Cukor, d'une durée de 37 minutes, avec toutes les scènes qui ont été filmées. Et par chance, les scènes ont été filmées dans l'ordre chronologique. Au final, c’est une banale comédie romantique dont j'ai rédigé une critique ici ...
Le documentaire prend tout de suite la forme d’une tragédie et le rebondissement final, c'est que Marilyn Monroe essayait vraiment de remettre le film sur les rails avant de mourir. La structure du documentaire est assez conventionnelle, mais il n’est jamais ennuyeux. De plus, la voix du narrateur James Coburn est parfaite (j'adore cet acteur). C'est une histoire captivante, celle d'une célébrité qui a mal tournée. C’est à la fois beau et fascinant de voir Marilyn Monroe rayonnante sur les plateau, pour la toute dernière fois !
Marilyn Monroe, la plus grande des stars hollywoodienne des années 50/60, avait tout pour plaire. C'était l'actrice la plus "bankable" de toutes, les fans se ruant au cinéma à chaque occasion pour voir son dernier film, pour sa beauté, son charme, son humour et à certaines occasions, son talent dramatique. C'est pourquoi un solide contrat lui fut proposé par les plus grands studio, histoire de la sécuriser ou plutôt devrais-je dire, de la museler. Vu de l'extérieur, Marilyn Monroe avait donc tout pour elle ... alors comment expliquer cette fin tragique ?
Mais ce qu'elle n'avait pas, c’était de la tranquillité d’esprit. Elle était troublée depuis sa plus tendre jeunesse et sa nature "maniaco-dépressive", ainsi que d’autres problèmes réels (abus de médicaments et alcoolisme), l’ont amenés à se détourner du star-système. C'est bien sûr la version officielle, car le documentaire indique clairement qu’elle voulait revenir pour terminer son dernier film Something’s Got to Give. Même 40 ans après les faits (le documentaire a été réalisé en 2001) on en parle encore et toutes explications sont de la pure spéculation.
Ce qui est fascinant lors de ce regard sur les derniers jours de Marilyn Monroe, c’est de voir à quel point sa fragilité mentale coïncidait avec la fragilité de son statut au sein des studios d'Hollywood, en particulier ceux de Fox à cette époque, en 1962. La Fox avait besoin d’un gros succès pour compenser la production cauchemardesque du Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz avec Elizabeth Taylor. Ils avaient un autre problème à résoudre, car comme Elizabeth Taylor, Marilyn Monroe était tout sauf une actrice fiable. Elle n'était pas en capacité de se mettre au travail à temps, selon le calendrier établi par les studios et comme les coûts augmentaient, le bateau se mis à couler. Les retards de Marilyn Monroe était déjà notoires, mais un mauvais rhume et une grippe qui l’ont tenue à l’écart du tournage pendant les trois premières semaines de tournage, ont rendu les choses encore plus tendues sur les plateaux.
Quelle ironie de s'apercevoir que d'une certaine manière, la production s’est emmêlée dans le planning de tournage. Prenons par exemple le moment où Marilyn Monroe arrive enfin sur les plateaux et la première chose à faire, c'est une scène avec un chien qui est sensé aboyer. Or le chien reste muet ... mais où est donc le dresseur ? Le documentaire donne aux fans un aperçu de ce que aurait pu être du film de George Cukor, y compris une scène devenue tristement célèbre où Marilyn Monroe plonge nue dans une piscine pour distraire Dean Martin (et elle l’a fait pour de vrai) et quelques scènes assez drôles la montrant complice avec les autres acteurs.
En fait, le documentaire comprend également la version remontée du film de George Cukor, d'une durée de 37 minutes, avec toutes les scènes qui ont été filmées. Et par chance, les scènes ont été filmées dans l'ordre chronologique. Au final, c’est une banale comédie romantique dont j'ai rédigé une critique ici ...
- Spoiler:
Marilyn Monroe était encore incroyablement belle quand elle débuta à 35 ans le tournage de son dernier film, Something's Got to Give. Mais la Century Fox la licenciera, alors qu’elle ne se présentait que treize jours de tournage réel. Quelques semaines plus tard, Marilyn parvient à faire changer d'avis la Fox et la production devait reprendre avec Dean Martin et Cyd Charisse, mais sans George Cukor qui avait définitivement jeté l'éponge. Il ne restait plus qu'à trouver un nouveau réalisateur qui plaise aux producteurs et à Marilyn ... mais le destin en décida autrement !
Comme nous le savons tous, l'ivresse et le désespoir de Marilyn l'a poussée au suicide (un mélange de médicaments et d’alcool) dans la nuit du 4 au 5 août 1962, mettant un terme à la reprise du tournage de Something's Got to Give. Mais maintenant, des séquences retrouvées dans les archives du studio de la Century Fox (plus de 9 heures de pellicules) ont été rassemblées et montées pour montrer à quoi aurait pu ressembler le film en l'état, c'est à dire inachevé.
Le résultat, c'est un court métrage d'une trentaine de minutes qui nous laisse percevoir ce qu'aurait donné le film s'il avait été achevé. Il semblerait que le script n’était pas exactement ce que l’on pourrait appeler très recherché. Cela ressemblait plus à un remake fatigué de Mon épouse favorite avec Gary Grant et Irene Dunne. Les quelques scènes restantes avec Marilyn rendent difficile de savoir ce qu'aurait donné le résultat final, mais sa performance semble légèrement décalée, qu’il s’agisse de partager des scènes de comédie avec Dean Martin son mari (ou ex-mari) et Wally Cox en vendeur de chaussures ou d’embrasser chaleureusement les deux enfants au bord de la piscine. On savait qu'elle voulait fonder une famille et qu'à 36 ans déjà, le temps commençait à presser pour elle.
Il y a tout de même cette scène nocturne dans la piscine avec Marilyn nue, nageant le rire aux éclats, tandis que Dean Martin la met en garde de partir. Cette séquence ne laisse aucun doute sur sa forme physique, elle est juste resplendissante. Ce passage fait suite à une autre scène très réussie, dans laquelle Phil Silvers en vendeur d'assurance, partage quelques moments amusants avec Dean Martin.
Mais celle qui "semble-t-il" tire le mieux son épingle du jeu, c'est vraiment Cyd Charisse. Dans le rôle de l'autre femme, elle montre un talent certain pour la comédie. Elle est vraiment en pleine forme, très belle et attrayante, pour ce qui aurait pu être un rôle décisif dans sa carrière. Quant à Dean Martin, il fait ce qu'il sait faire le mieux ... c'est à dire du Dean Martin.
Au final, on en ressort avec est un sentiment quelque peu mitigé, un mélange de tristesse et de reconnaissance. Marilyn était encore au sommet de sa beauté et on est heureux de voir ses derniers instants à l'écran. Rien n’indique si le produit final aurait été ou non une référence de la comédie romantique des années 50/60, on peut même en douter. Mais toujours est-il que le charme naturel de Marilyn et son merveilleux rire justifient amplement l'existence de ce montage d'un film malheureusement inachevé.
Le documentaire prend tout de suite la forme d’une tragédie et le rebondissement final, c'est que Marilyn Monroe essayait vraiment de remettre le film sur les rails avant de mourir. La structure du documentaire est assez conventionnelle, mais il n’est jamais ennuyeux. De plus, la voix du narrateur James Coburn est parfaite (j'adore cet acteur). C'est une histoire captivante, celle d'une célébrité qui a mal tournée. C’est à la fois beau et fascinant de voir Marilyn Monroe rayonnante sur les plateau, pour la toute dernière fois !
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Chérie, je me sens rajeunir ...
Le casting de Monkey Business ("Chérie, je me sens rajeunir" en français) comprend certains des meilleurs acteurs des comédies "loufoques" (aka Screwball comedies) des années 40/50, dont le maitre absolu du genre Cary Grant et une toute jeune Marilyn Monroe encore débutante. Le film est aussi connu pour son réalisateur Howard Hawks, qui est l'homme responsable de l'une des plus célèbres, si ce n'est LA la célèbre, de toutes les Screwball comedies avec Bringing Up Baby ("L'Impossible Monsieur Bébé" en français).
Le film débute sur Cary Grant se comportant bizarrement, alors que sa femme incarnée par Ginger Rogers, essaie de le faire sortir de la maison. Il agit comme s’il était déficient mental, mais en réalité c'est juste un scientifique un peu distrait, qui est en permanence plongé dans ses pensées. Cary Grant incarne donc ce chimiste, le Dr. Barnaby Fulton, qui travaille sur une formule pour arrêter le vieillissement et peut-être même pour l’inverser.
Le titre du film a deux significations. Le laboratoire du Dr. Barnaby utilise des chimpanzés pour les besoins de leurs recherches scientifiques. Mais le titre fait également référence à la bêtise humaine, avec des personnages qui semblent reproduire tout le temps les mêmes erreurs ... encore, encore et toujours encore.
Bizarrement, c’est Marilyn Monroe qui tire le mieux son épingle du jeu, dans le plus petit rôle du film, celui de la secrétaire pas très réfléchie. Comme à son habitude, elle joue la pin-up de service. C'est un rôle très imité, mais en même temps elle le fait tellement bien. A chaque fois qu’elle apparaît à l'écran, elle vole littéralement la vedette à Cary Grant, Ginger Rogers et Charles Coburn ... ce qui n’arrive pas assez souvent à mon goût, à cause d'un rôle trop limité. Elle dégage un sex-appeal qui vous charme immédiatement, même quand ses dialogues ne sont pas si drôles que ça. Il est évident en voyant ce film, que Marilyn Monroe était déjà une superstar en devenir.
Cary Grant fait du Cary Grant et il remplit plutôt bien sa mission. Il est très drôle dans la plupart des scènes où il apparait, mais la séquence avec les enfants déguisés en indiens est trop tirée par les cheveux, même au sein d'une comédie loufoque. C'est tout de même jubilatoire de le voir performer dans ce rôle régressif, de grand adulte qui se comporte comme un enfant. Parfois malgré tout, il semble presque détaché de son personnage, comme si lui-même n'y croyait plus (quand ça va trop loin dans le ton régressif).
Ginger Rogers est assez agaçante lorsqu'elle revisite avec Cary Grant, la chambre d'hôtel où ils ont passé leur lune de miel. Elle devient hystérique et pleurniche à volonté, lorsqu'il mentionne le nom de sa mère. Ginger Rogers ne me convainc vraiment, que lorsqu’elle joue la version régressive d'elle-même, mais on ne lui donne pas suffisamment d'opportunités pour briller.
Charles Coburn joue sans le moindre effort, ce genre de rôle est naturel pour lui. Il est particulièrement drôle, lorsqu’il fait référence au manque de compétences de sa secrétaire ... "Tout le monde sait taper" dit-il en s'adressant à Marilyn Monroe, jouant une dactylographe qui ne sait pas taper. Hugues Marlowe semble très mal à l’aise dans son rôle de victime des pitreries de Cary Grant (aka la séquence des indiens). Ici on est loin de son registre d'acteur, comme dans Ève de Joseph L. Mankiewicz.
Monkey Business une bonne comédie, qui remplit son contrat, à savoir faire rire et passer un bon moment. Comme dans toutes les Screwball comedies de cette époque, le rythme des gags est très élevé et on a pas le temps de s'ennuyer. Mais le tableau n'est pas parfait, car le film souffre d'un manque d'enjeux scénaristiques et de surprise. C'est un peu trop plan-plan tout ça, quoi ! Et puis les gags se font au détriment des deux stars principales du film, qui par ailleurs montrent un manque certains de complicité à l'écran.
Au final, Monkey Business n’est peut-être pas un chef-d’œuvre de la comédie, mais c’est un bon divertissement, qui représente parfaitement le genre auquel il appartient. C'est donc une bonne Screwball comedy, mais loin d'être la meilleure du genre.
Le casting de Monkey Business ("Chérie, je me sens rajeunir" en français) comprend certains des meilleurs acteurs des comédies "loufoques" (aka Screwball comedies) des années 40/50, dont le maitre absolu du genre Cary Grant et une toute jeune Marilyn Monroe encore débutante. Le film est aussi connu pour son réalisateur Howard Hawks, qui est l'homme responsable de l'une des plus célèbres, si ce n'est LA la célèbre, de toutes les Screwball comedies avec Bringing Up Baby ("L'Impossible Monsieur Bébé" en français).
Le film débute sur Cary Grant se comportant bizarrement, alors que sa femme incarnée par Ginger Rogers, essaie de le faire sortir de la maison. Il agit comme s’il était déficient mental, mais en réalité c'est juste un scientifique un peu distrait, qui est en permanence plongé dans ses pensées. Cary Grant incarne donc ce chimiste, le Dr. Barnaby Fulton, qui travaille sur une formule pour arrêter le vieillissement et peut-être même pour l’inverser.
Le titre du film a deux significations. Le laboratoire du Dr. Barnaby utilise des chimpanzés pour les besoins de leurs recherches scientifiques. Mais le titre fait également référence à la bêtise humaine, avec des personnages qui semblent reproduire tout le temps les mêmes erreurs ... encore, encore et toujours encore.
Bizarrement, c’est Marilyn Monroe qui tire le mieux son épingle du jeu, dans le plus petit rôle du film, celui de la secrétaire pas très réfléchie. Comme à son habitude, elle joue la pin-up de service. C'est un rôle très imité, mais en même temps elle le fait tellement bien. A chaque fois qu’elle apparaît à l'écran, elle vole littéralement la vedette à Cary Grant, Ginger Rogers et Charles Coburn ... ce qui n’arrive pas assez souvent à mon goût, à cause d'un rôle trop limité. Elle dégage un sex-appeal qui vous charme immédiatement, même quand ses dialogues ne sont pas si drôles que ça. Il est évident en voyant ce film, que Marilyn Monroe était déjà une superstar en devenir.
Cary Grant fait du Cary Grant et il remplit plutôt bien sa mission. Il est très drôle dans la plupart des scènes où il apparait, mais la séquence avec les enfants déguisés en indiens est trop tirée par les cheveux, même au sein d'une comédie loufoque. C'est tout de même jubilatoire de le voir performer dans ce rôle régressif, de grand adulte qui se comporte comme un enfant. Parfois malgré tout, il semble presque détaché de son personnage, comme si lui-même n'y croyait plus (quand ça va trop loin dans le ton régressif).
Ginger Rogers est assez agaçante lorsqu'elle revisite avec Cary Grant, la chambre d'hôtel où ils ont passé leur lune de miel. Elle devient hystérique et pleurniche à volonté, lorsqu'il mentionne le nom de sa mère. Ginger Rogers ne me convainc vraiment, que lorsqu’elle joue la version régressive d'elle-même, mais on ne lui donne pas suffisamment d'opportunités pour briller.
Charles Coburn joue sans le moindre effort, ce genre de rôle est naturel pour lui. Il est particulièrement drôle, lorsqu’il fait référence au manque de compétences de sa secrétaire ... "Tout le monde sait taper" dit-il en s'adressant à Marilyn Monroe, jouant une dactylographe qui ne sait pas taper. Hugues Marlowe semble très mal à l’aise dans son rôle de victime des pitreries de Cary Grant (aka la séquence des indiens). Ici on est loin de son registre d'acteur, comme dans Ève de Joseph L. Mankiewicz.
Monkey Business une bonne comédie, qui remplit son contrat, à savoir faire rire et passer un bon moment. Comme dans toutes les Screwball comedies de cette époque, le rythme des gags est très élevé et on a pas le temps de s'ennuyer. Mais le tableau n'est pas parfait, car le film souffre d'un manque d'enjeux scénaristiques et de surprise. C'est un peu trop plan-plan tout ça, quoi ! Et puis les gags se font au détriment des deux stars principales du film, qui par ailleurs montrent un manque certains de complicité à l'écran.
Au final, Monkey Business n’est peut-être pas un chef-d’œuvre de la comédie, mais c’est un bon divertissement, qui représente parfaitement le genre auquel il appartient. C'est donc une bonne Screwball comedy, mais loin d'être la meilleure du genre.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater The Strangers ...
Aprés avoir réalisé The Chaser et The Murderer, deux chef-d'œuvres du polar coréen, Na Hong-jin s'attaque de nouveau genre avec The Strangers, mais cette fois-ci mâtiné d'horreur et de fantastique. Dans The Chaser et The Murderer, on était du côté des coupables. Dans The Strangers, on est cette fois-ci du côté des victimes. The Strangers se différencie également de ses deux ainés, du fait qu'il repousse les limites de son genre. Le film démarre comme un polar très classique avec une pointe d'humour noire à la Memories of Murder, puis dans une seconde partie on passe à l'horreur pure et le fantastique (une histoire de fantômes et de démons).
Le policier Jong-goos (Kwak Do-won) et son acolyte sont à la poursuite d'un étranger japonais (Jun Kunimura), car ils pensent que c'est le principal responsable du fléau (un supposé champignon vénéneux) et de la série de meurtres qui ont touché leur village. Jong-goos est également persuadé que c'est lui l'étranger, qui transforme les villageois en être êtres possédés, mais ce n'est que lorsque sa fille Hyo-jin (Hwan-hee Kim) commence à se comporter bizarrement, qu'il va se lancer à sa poursuite. Il va également s'aider d'un chaman (Jung-min Hwang) pour exorciser sa fille, ainsi que d'une femme "étrange" (Woo-hee Chun) à l'identité et au rôle mystérieux.
Le film est clairement divisé en deux partie, une première partie très réaliste dans laquelle au suit l'enquête d'un duo de flics assez comique et une seconde partie qui penche vers l'horreur absolu. Rassurez-vous, le changement de ton et de genre se fait tout en douceur ici (tout le contraire d'Une Nuit en Enfer par exemple). La comparaison avec Memories of Murder est inévitable durant la première heure du film, même si les meurtres sont bien plus sanglants ici. Puis passé cette première heure, la réalité devient de moins en moins tangible et on se met à douter de tout. L'étranger japonais est-il vraiment un monstre sanguinaire ? Cette femme étrange est-elle un fantôme ? Ces champignons vénéneux sont-ils responsables de la démence de leurs victimes ?
The Strangers nous questionne sur notre rapport à l'étranger et surtout de la peur de l'étranger. Est-ce l'ignorance du village et la peur de l'étranger qui pousse les villageois à croire au chamanisme, aux fantômes et autres démons ? Jong-goos est un policier peureux et incompétent, mais très attachant. Le film fait tout pour le rendre sympathique, malgré son incompétence manifeste. Au départ très sceptique quant aux rumeurs propagés par les villageois sur l'étranger japonais, petit à petit il finit par se laisser contaminé (et nous avec) par les villageois. La peur de l'étranger est amplifiée par le fait que c'est un village isolé en montagne et par le fait que les villageois sont repliés sur eux-mêmes.
Peu à peu, la tension monte dans le village et la peur de l'étranger prend le dessus sur tout, y compris sur la rationalité. Pour Jong-goos et les villageois, accuser l'étranger est plus facile que d'admettre leurs propres erreurs. Le film brouille alors les pistes et on est plus sûr de rien. Qui est le véritable démon ici ? Est-ce l'étranger japonais, le chaman, la femme "étrange" ou Jong-goos lui-même qui s'est laissé envahir par la haine et la violence ? Le film ne donne aucune réponse absolue, ou tout du moins pas avant la toute dernière minute du film ...
Le film n'est malheureusement pas parfait, comme souvent avec les films qui mélange les genres, y'a du bon et du moins bon. La première partie est très lente, répétitive et aurait mérité d'être raccourcie de 15 à 30 minutes. La seconde partie du film qui penche vers le fantastique et l'horreur est très réussie, plus stylisée et avec une montée en tension à couper le souffle. Et puis le film n'est pas exempt d'incohérences scénaristiques. Le comportement du flic Jong-goos est parfois incohérent dans sa façon de mener l'enquête et la seule explication que j'ai trouvé, c'est sa prétendue incompétence. Mais ce n'est pas le seul qui a un comportement incohérent, le chaman lui aussi ne cesse de changer de camp ...
Et pourtant, même les incohérences (ou ce qui me parait être incohérent) contribuent à me faire apprécier le film. Il y a un travail phénoménal sur l'ambiance, le village reculé dans les montagnes, la pluie incessante, le christianisme et le chamanisme ... et plein d'autres éléments qui rendent ce film d'autant plus appréciable. On ressent vraiment physiquement ce que vit le flic vit pendant le film, c'est ça la principale qualité de The Strangers (et tant pis pour les incohérences)
Aprés avoir réalisé The Chaser et The Murderer, deux chef-d'œuvres du polar coréen, Na Hong-jin s'attaque de nouveau genre avec The Strangers, mais cette fois-ci mâtiné d'horreur et de fantastique. Dans The Chaser et The Murderer, on était du côté des coupables. Dans The Strangers, on est cette fois-ci du côté des victimes. The Strangers se différencie également de ses deux ainés, du fait qu'il repousse les limites de son genre. Le film démarre comme un polar très classique avec une pointe d'humour noire à la Memories of Murder, puis dans une seconde partie on passe à l'horreur pure et le fantastique (une histoire de fantômes et de démons).
Le policier Jong-goos (Kwak Do-won) et son acolyte sont à la poursuite d'un étranger japonais (Jun Kunimura), car ils pensent que c'est le principal responsable du fléau (un supposé champignon vénéneux) et de la série de meurtres qui ont touché leur village. Jong-goos est également persuadé que c'est lui l'étranger, qui transforme les villageois en être êtres possédés, mais ce n'est que lorsque sa fille Hyo-jin (Hwan-hee Kim) commence à se comporter bizarrement, qu'il va se lancer à sa poursuite. Il va également s'aider d'un chaman (Jung-min Hwang) pour exorciser sa fille, ainsi que d'une femme "étrange" (Woo-hee Chun) à l'identité et au rôle mystérieux.
Le film est clairement divisé en deux partie, une première partie très réaliste dans laquelle au suit l'enquête d'un duo de flics assez comique et une seconde partie qui penche vers l'horreur absolu. Rassurez-vous, le changement de ton et de genre se fait tout en douceur ici (tout le contraire d'Une Nuit en Enfer par exemple). La comparaison avec Memories of Murder est inévitable durant la première heure du film, même si les meurtres sont bien plus sanglants ici. Puis passé cette première heure, la réalité devient de moins en moins tangible et on se met à douter de tout. L'étranger japonais est-il vraiment un monstre sanguinaire ? Cette femme étrange est-elle un fantôme ? Ces champignons vénéneux sont-ils responsables de la démence de leurs victimes ?
The Strangers nous questionne sur notre rapport à l'étranger et surtout de la peur de l'étranger. Est-ce l'ignorance du village et la peur de l'étranger qui pousse les villageois à croire au chamanisme, aux fantômes et autres démons ? Jong-goos est un policier peureux et incompétent, mais très attachant. Le film fait tout pour le rendre sympathique, malgré son incompétence manifeste. Au départ très sceptique quant aux rumeurs propagés par les villageois sur l'étranger japonais, petit à petit il finit par se laisser contaminé (et nous avec) par les villageois. La peur de l'étranger est amplifiée par le fait que c'est un village isolé en montagne et par le fait que les villageois sont repliés sur eux-mêmes.
Peu à peu, la tension monte dans le village et la peur de l'étranger prend le dessus sur tout, y compris sur la rationalité. Pour Jong-goos et les villageois, accuser l'étranger est plus facile que d'admettre leurs propres erreurs. Le film brouille alors les pistes et on est plus sûr de rien. Qui est le véritable démon ici ? Est-ce l'étranger japonais, le chaman, la femme "étrange" ou Jong-goos lui-même qui s'est laissé envahir par la haine et la violence ? Le film ne donne aucune réponse absolue, ou tout du moins pas avant la toute dernière minute du film ...
- Spoiler:
- Le japonais est bien le démon, le diable, Lucifer en personne et le chaman était son allier. C'était le chaman qui prenait en photos les victimes pour les donner au japonais. Quant à la femme "étrange", ce serait un fantôme qui essayait d'aider le flic.
Le film n'est malheureusement pas parfait, comme souvent avec les films qui mélange les genres, y'a du bon et du moins bon. La première partie est très lente, répétitive et aurait mérité d'être raccourcie de 15 à 30 minutes. La seconde partie du film qui penche vers le fantastique et l'horreur est très réussie, plus stylisée et avec une montée en tension à couper le souffle. Et puis le film n'est pas exempt d'incohérences scénaristiques. Le comportement du flic Jong-goos est parfois incohérent dans sa façon de mener l'enquête et la seule explication que j'ai trouvé, c'est sa prétendue incompétence. Mais ce n'est pas le seul qui a un comportement incohérent, le chaman lui aussi ne cesse de changer de camp ...
- Spoiler:
- Pourquoi le chaman essaie-t-il de tuer l'étranger si c'est son allier ? Ce n'est que lorsque le flic intervient pour interrompre le sort avant la fin (encore un comportement incohérent du flic), que le japonais est sauvé ... sans ça, le démon est tué et le film se termine ainsi. Est-ce encre une facilité scénaristique, ou c'est moi qui n'ait rien compris ?
Et pourtant, même les incohérences (ou ce qui me parait être incohérent) contribuent à me faire apprécier le film. Il y a un travail phénoménal sur l'ambiance, le village reculé dans les montagnes, la pluie incessante, le christianisme et le chamanisme ... et plein d'autres éléments qui rendent ce film d'autant plus appréciable. On ressent vraiment physiquement ce que vit le flic vit pendant le film, c'est ça la principale qualité de The Strangers (et tant pis pour les incohérences)
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Très bon The strangers malgré ses défauts que tu relèves bien.
Je me souviens tout particulièrement d'une impression de chaos ambiant qui traverse tout le film et où il n'y a plus rien à quoi se raccrocher.
C'était troublant et bien foutu, ta critique m'a donné envie de le revoir du coup.
Je me souviens tout particulièrement d'une impression de chaos ambiant qui traverse tout le film et où il n'y a plus rien à quoi se raccrocher.
C'était troublant et bien foutu, ta critique m'a donné envie de le revoir du coup.
Still good- Patient contaminé
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Dans ce cas je te recommande chaudement The Chaser et The Murderer, si tu ne les as pas déjà vus
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Avant de découvrir 10 Cloverfield Lane, j'ai rematé le premier Cloverfield ...
Cloverfield est un film "concept" réalisé par Matt Reeves et produit par J.J. Abrams. J'ai quand même failli abandonner au bout de quinze minutes, tellement c'était insupportable ce found footage "caméra à l'épaule" qui vous donne très vite la nausée ... heureusement que ça se calme à partir de l'arrivée du monstre. Le concept "on film la réalité" est très bien pensé, ça fonctionne vraiment bien. Et puis contrairement à District 9, il a le mérite d'aller au bout de son concept ... pour le meilleur et pour le pire.
Contrairement à Neill Blomkamp pour son film District 9, ici Matt Reeves tient son concept de bout en bout. C'est du found footage de la première à la dernière minute et il ne fait pas l'erreur de lâcher son concept pour faire de la mise en scène en plein milieu de film. Dés le départ c'est filmé par un amateur, c'est donc mal cadré et avec la caméra qui bouge tout le temps. Au début cependant (pendant les quinze premières minutes), à trop vouloir insister sur son concept et donc sur l'effet caméra à l'épaule, ça donne mal à la tête. Aprés un certains temps, fort heureusement ça se calme. Lorsque les premières grosses séquences d'action arrivent, c'est mieux cadré, mieux découpé et mieux filmé. C'est comme si, le gars qui tenait la caméra ... c'était devenu Steven Spielberg, quoi !
Aprés, c'est clair que sur le fond c'est très léger et que sur la forme c'est une demi réussite, seulement une demi réussite ... j'insiste, le premier quart d'heure est vraiment insupportable. Mais voilà, il y a vraiment de bonnes idées d'un point de vu narratif. Ainsi, le montage des séquences avec l'horreur du présent qui est entrecoupé de flash-back en mode "La Petite Maison dans la Prairie", ça renforce vraiment bien l'effet avant/après catastrophe. Et puis, le film évite le happy end habituel.
Tous les personnages manquent cruellement d'épaisseur, mais la courte durée du film et la performance des acteurs de séries TV pour ados, n'aident vraiment pas pas à s'attacher à eux. Alors j'aime bien T.J. Miller dans Silicon Valley, mais là dans le rôle du gars qui tient la caméra, il est particulièrement agaçant. La seule qui s'en sort bien dans tout ce marasme, c'est Lizzy Caplan. Elle arrive à rendre son personnage attachant, malgré sa relative faible présence à l'écran et une écriture de personnage vraiment très superficielle.
Bref, Cloverfield c'est un film plutôt mineur dans le genre film de science-fiction, mais très efficace et assez divertissant. Alors certes, on est loin du chef-d'œuvre de la science-fiction et c'est du "vite vu, vite oublié", mais j'ai passé un vrai bon moment de cinéma et ceci malgré le manque de moyens qui se fait cruellement sentir par moments.
Cloverfield est un film "concept" réalisé par Matt Reeves et produit par J.J. Abrams. J'ai quand même failli abandonner au bout de quinze minutes, tellement c'était insupportable ce found footage "caméra à l'épaule" qui vous donne très vite la nausée ... heureusement que ça se calme à partir de l'arrivée du monstre. Le concept "on film la réalité" est très bien pensé, ça fonctionne vraiment bien. Et puis contrairement à District 9, il a le mérite d'aller au bout de son concept ... pour le meilleur et pour le pire.
Contrairement à Neill Blomkamp pour son film District 9, ici Matt Reeves tient son concept de bout en bout. C'est du found footage de la première à la dernière minute et il ne fait pas l'erreur de lâcher son concept pour faire de la mise en scène en plein milieu de film. Dés le départ c'est filmé par un amateur, c'est donc mal cadré et avec la caméra qui bouge tout le temps. Au début cependant (pendant les quinze premières minutes), à trop vouloir insister sur son concept et donc sur l'effet caméra à l'épaule, ça donne mal à la tête. Aprés un certains temps, fort heureusement ça se calme. Lorsque les premières grosses séquences d'action arrivent, c'est mieux cadré, mieux découpé et mieux filmé. C'est comme si, le gars qui tenait la caméra ... c'était devenu Steven Spielberg, quoi !
Aprés, c'est clair que sur le fond c'est très léger et que sur la forme c'est une demi réussite, seulement une demi réussite ... j'insiste, le premier quart d'heure est vraiment insupportable. Mais voilà, il y a vraiment de bonnes idées d'un point de vu narratif. Ainsi, le montage des séquences avec l'horreur du présent qui est entrecoupé de flash-back en mode "La Petite Maison dans la Prairie", ça renforce vraiment bien l'effet avant/après catastrophe. Et puis, le film évite le happy end habituel.
Tous les personnages manquent cruellement d'épaisseur, mais la courte durée du film et la performance des acteurs de séries TV pour ados, n'aident vraiment pas pas à s'attacher à eux. Alors j'aime bien T.J. Miller dans Silicon Valley, mais là dans le rôle du gars qui tient la caméra, il est particulièrement agaçant. La seule qui s'en sort bien dans tout ce marasme, c'est Lizzy Caplan. Elle arrive à rendre son personnage attachant, malgré sa relative faible présence à l'écran et une écriture de personnage vraiment très superficielle.
Bref, Cloverfield c'est un film plutôt mineur dans le genre film de science-fiction, mais très efficace et assez divertissant. Alors certes, on est loin du chef-d'œuvre de la science-fiction et c'est du "vite vu, vite oublié", mais j'ai passé un vrai bon moment de cinéma et ceci malgré le manque de moyens qui se fait cruellement sentir par moments.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai maté 10 Cloverfield Lane ...
10 Cloverfield Lane est le second film "concept" de la saga Cloverfield, toujours avec J.J. Abrams à la production, mais cette fois-ci avec Dan Trachtenberg à la réalisation (c'est Matte Reeves qui a réalisé le premier Cloverfield). C'est le premier film de Dan Trachtenberg derrière la caméra et ça se ressent. Le film manque de ligne directrice dans sa mise en scène et probablement que l'inexpérience du réalisateur y est pour quelque chose. C'est aussi un moyen pour J.J. Abrams d'imposer ses idées et tant pis si le film semble avoir été fait un peu à l'improvisation. Et puis le scénario est complétement tiré par les cheveux et ça part dans toutes les directions.
Aprés un accident de voiture, une jeune femme Michelle (Mary Elizabeth Winstead) se réveille dans un bunker, séquestrée par Howard (John Goodman) l'homme qui l'a retrouvée et soignée. Il lui explique qu'il l'a sauvée car une guerre chimique (ou un truc du genre) a éclaté dehors, rendant l'air mortellement toxique. Une autre personne vit dans ce bunker, Emmett (John Gallagher Jr.) qui prétend être arrivé a peu près en même temps que Michelle. Il se serait lui même refugié chez Howard, lui demandant son hospitalité suite au déclenchement de la soit disant guerre (suite à un énorme "flash" dans le ciel) ... et allez savoir pourquoi, Howard a accepté.
Le concept du film est simple et basique, c'est un huit-clos et tout l'enjeux pour le spectateur est de savoir qu'elle est la situation réelle à l'extérieur du bunker. Peut-être qu'Howard ment et qu'Emmett s'est fait de fausses idées sur le fameux "flash" vu au loin ... un simple et bête malentendu, quoi ! Peut-être qu'Howard dit la vérité, mais alors la question se pose sur sa santé mentale. Howard nous est présenté comme un complotiste en puissance et pas que ...
10 Cloverfield Lane use et abuse d'artifices scénaristiques, des rebondissements qui font "pschitt" (comme l'aurait dit le président Jacques Chirac). Ainsi, en plein milieu du film, il faut rallumer le système d'évacuation d'air qui est tombé en panne ... et pour ça, c'est Michelle qui s'y colle, parce que c'est la seule à pourvoir passer dans les conduits d'air "pas plus large qu'un trou de souris". Tout l'enjeux de la scène, c'est alors, dixit Howard "de ne pas rester coincée". Or, pas une seule seconde on doute qu'elle arrive à s'en sortir. Autre exemple, Howard interdit tout contact physique entre Emmett et Michelle (on se demande encore pourquoi il a accepté Emmett dans son bunker), au risque qu'il pète un câble. OK on a compris le message, aucun contact entre un homme et une femme, une façon très "subtile" de nous suggérer que c'est un pervers ou alors qu'il ne faudrait surtout pas qu'un homme couche avec sa fille adoptive ? A chaque fois le film surligne au feutre bien gras, qu'Howard a une case en moins et qui plus est, a du mal a garder son calme ... un fou dangereux, quoi ! Il y a aussi le coup de la femme qui crie a l'aide à l'entrée du bunker et qui "semble-t-il" est brulée au visage, essayant de nous faire croire que c'est soit l'air toxique ou de l'acide manipulée par Howard qui en est responsable ... mais ça, on saura plus tard qu'aucune des deux explications ne tient vraiment la route.
Allé, dernier exemple avec une scène des plus ridicules au possible, celle qui m'a achevé sur place ... la scène du jeu "qui suis-je". Pas besoin de la décrire, ceux qui ont vu le film, comprendront de quoi je parle ...
Mais pour moi, le vrai gros problème de 10 Cloverfield Lane, c'est sa révélation finale. Les scénaristes ne se sont vraiment pas foulés pour le coup ...
Voilà comment on transforme un huit-clos aux prémisses alléchants, centré sur un personnage inquiétant incarné par John Goodman (excellent soit-dit en passant) et sa victime innocente incarnée par Mary Elizabeth Winstead (tout aussi excellente), en second volet de la franchise Cloverfield. Toutes les questions posées en première partie du film restent sans réponse et le film ne creuse aucune des thématiques abordées. Le scénario est survolé et bourré de trou, ça part dans tous les sens et ça ne fonctionne que sur une succession de twists.
Bref, ma critique va peut-être vous sembler un peu sévère, sachant que j'ai tout de même "modérément" apprécié le film. La mise en scène va est tout a fait honorable et surtout les acteurs sont impeccables, John Goodman en tête qui joue à la fois sur sa bonhommie naturelle et sur un jeu inquiétant. Mais voilà, le film ne va pas au bout de son concept (contrairement au premier Cloverfield) et on a la désagréable impression du gros gâchis, avec deux films bien distincts dans le film. On a un concept de départ, un huit-clos oppressant, qui est prometteur et plutôt bien traité. Et puis au final, on a une invasion alien avec Michelle qui se transforme en superwoman.
10 Cloverfield Lane est le second film "concept" de la saga Cloverfield, toujours avec J.J. Abrams à la production, mais cette fois-ci avec Dan Trachtenberg à la réalisation (c'est Matte Reeves qui a réalisé le premier Cloverfield). C'est le premier film de Dan Trachtenberg derrière la caméra et ça se ressent. Le film manque de ligne directrice dans sa mise en scène et probablement que l'inexpérience du réalisateur y est pour quelque chose. C'est aussi un moyen pour J.J. Abrams d'imposer ses idées et tant pis si le film semble avoir été fait un peu à l'improvisation. Et puis le scénario est complétement tiré par les cheveux et ça part dans toutes les directions.
Aprés un accident de voiture, une jeune femme Michelle (Mary Elizabeth Winstead) se réveille dans un bunker, séquestrée par Howard (John Goodman) l'homme qui l'a retrouvée et soignée. Il lui explique qu'il l'a sauvée car une guerre chimique (ou un truc du genre) a éclaté dehors, rendant l'air mortellement toxique. Une autre personne vit dans ce bunker, Emmett (John Gallagher Jr.) qui prétend être arrivé a peu près en même temps que Michelle. Il se serait lui même refugié chez Howard, lui demandant son hospitalité suite au déclenchement de la soit disant guerre (suite à un énorme "flash" dans le ciel) ... et allez savoir pourquoi, Howard a accepté.
- Spoiler:
- Alors certes, on apprend plus tard qu'Emmett connaissait Howard et l'avait aidé à construire le bunker, mais vu le caractère du bonhomme, ça ne suffit pas à expliquer son sentiment soudain d'hospitalité (et non d'hostilité comme on pourrait s'y attendre) à son égard. Autant on comprend pourquoi il a sauvé Michelle (c'est un pervers), mais Emmett s'avère être un obstacle à son plan, à savoir reformer une p'tite famille avec Michelle (sa fille d'adoption).
Le concept du film est simple et basique, c'est un huit-clos et tout l'enjeux pour le spectateur est de savoir qu'elle est la situation réelle à l'extérieur du bunker. Peut-être qu'Howard ment et qu'Emmett s'est fait de fausses idées sur le fameux "flash" vu au loin ... un simple et bête malentendu, quoi ! Peut-être qu'Howard dit la vérité, mais alors la question se pose sur sa santé mentale. Howard nous est présenté comme un complotiste en puissance et pas que ...
- Spoiler:
- Très vite Michelle a des doutes sur ses réelles intentions, apprenant que c'est Howard qui a causé son accident. Mais surtout, elle découvre que sa prétendue fille vivant avec sa mère à Chicago, est en réalité une jeune fille portée disparue depuis deux ans, probablement kidnappée par Howard et morte maintenant.
10 Cloverfield Lane use et abuse d'artifices scénaristiques, des rebondissements qui font "pschitt" (comme l'aurait dit le président Jacques Chirac). Ainsi, en plein milieu du film, il faut rallumer le système d'évacuation d'air qui est tombé en panne ... et pour ça, c'est Michelle qui s'y colle, parce que c'est la seule à pourvoir passer dans les conduits d'air "pas plus large qu'un trou de souris". Tout l'enjeux de la scène, c'est alors, dixit Howard "de ne pas rester coincée". Or, pas une seule seconde on doute qu'elle arrive à s'en sortir. Autre exemple, Howard interdit tout contact physique entre Emmett et Michelle (on se demande encore pourquoi il a accepté Emmett dans son bunker), au risque qu'il pète un câble. OK on a compris le message, aucun contact entre un homme et une femme, une façon très "subtile" de nous suggérer que c'est un pervers ou alors qu'il ne faudrait surtout pas qu'un homme couche avec sa fille adoptive ? A chaque fois le film surligne au feutre bien gras, qu'Howard a une case en moins et qui plus est, a du mal a garder son calme ... un fou dangereux, quoi ! Il y a aussi le coup de la femme qui crie a l'aide à l'entrée du bunker et qui "semble-t-il" est brulée au visage, essayant de nous faire croire que c'est soit l'air toxique ou de l'acide manipulée par Howard qui en est responsable ... mais ça, on saura plus tard qu'aucune des deux explications ne tient vraiment la route.
Allé, dernier exemple avec une scène des plus ridicules au possible, celle qui m'a achevé sur place ... la scène du jeu "qui suis-je". Pas besoin de la décrire, ceux qui ont vu le film, comprendront de quoi je parle ...
- Spoiler:
- Le coup du "je vous observe", "je sais ce que vous manigancez dans mon dos" pour finir sur la réponse du "père Noel" à l'énigme ? La scène fait tellement artificielle dans sa construction (et même dans le jeu des acteurs), seulement pour semer le doute chez le spectateur, mais on y croit pas une seule seconde.
Mais pour moi, le vrai gros problème de 10 Cloverfield Lane, c'est sa révélation finale. Les scénaristes ne se sont vraiment pas foulés pour le coup ...
- Spoiler:
- Non seulement il y a bien eu une catastrophe dehors, à l'extérieure du bunker (c'est un Cloverfield, c'est donc forcement une attaque alien), mais Howard est bien un gros taré comme le suggérait également le film. Les scénaristes ne prennent aucun risque et choisissent les deux solutions au "problème" posé ... ou comment ne pas faire de choix, du tout ! Tout le dilemme autour du personnage d'Howard, de la jeune fille disparue, de sa supposée vraie fille ... tout est laissé en suspend. Les scénaristes évacuent la question et on passe complétement a autre chose. On passe donc du huit-clos étouffant, au gros blockbuster décérébré, avec une grosse scène d'action entre Michelle et le "machin-alien" tout en CGI dégueulasse.
Voilà comment on transforme un huit-clos aux prémisses alléchants, centré sur un personnage inquiétant incarné par John Goodman (excellent soit-dit en passant) et sa victime innocente incarnée par Mary Elizabeth Winstead (tout aussi excellente), en second volet de la franchise Cloverfield. Toutes les questions posées en première partie du film restent sans réponse et le film ne creuse aucune des thématiques abordées. Le scénario est survolé et bourré de trou, ça part dans tous les sens et ça ne fonctionne que sur une succession de twists.
Bref, ma critique va peut-être vous sembler un peu sévère, sachant que j'ai tout de même "modérément" apprécié le film. La mise en scène va est tout a fait honorable et surtout les acteurs sont impeccables, John Goodman en tête qui joue à la fois sur sa bonhommie naturelle et sur un jeu inquiétant. Mais voilà, le film ne va pas au bout de son concept (contrairement au premier Cloverfield) et on a la désagréable impression du gros gâchis, avec deux films bien distincts dans le film. On a un concept de départ, un huit-clos oppressant, qui est prometteur et plutôt bien traité. Et puis au final, on a une invasion alien avec Michelle qui se transforme en superwoman.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Alors même si ta critique est aserbe, elle est construite et détaillée.
Je suis un gros fan de John Goodman, j'ai vraiment aimé ce 2nd cloverfield. J'aime pas du tout le premier qui m'avait déçu.
J'ai aimé ce huis clos où l'on ne sait s'il y a réellement une menace à l'extérieur.
Y'a plein de trous dans la raquette du scénario, mais j'aime beaucoup, du fait du thème post apocalyptique (un de mes thèmes préféré au cinéma et de J. Goodman). Il y a beaucoup d'autres films de huis clos dans un bunker qui sont complètement ratés que celui-ci je l'ai vraiment apprécié quitte à faire fi de ces défauts.
Je suis un gros fan de John Goodman, j'ai vraiment aimé ce 2nd cloverfield. J'aime pas du tout le premier qui m'avait déçu.
J'ai aimé ce huis clos où l'on ne sait s'il y a réellement une menace à l'extérieur.
Y'a plein de trous dans la raquette du scénario, mais j'aime beaucoup, du fait du thème post apocalyptique (un de mes thèmes préféré au cinéma et de J. Goodman). Il y a beaucoup d'autres films de huis clos dans un bunker qui sont complètement ratés que celui-ci je l'ai vraiment apprécié quitte à faire fi de ces défauts.
Maxicrash- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Bah justement, j'aurais aimé que le film se termine 15 minutes plus tôt, pour nous laisser sur une fin ouverte ...Maxicrash a écrit:J'ai aimé ce huis clos où l'on ne sait s'il y a réellement une menace à l'extérieur.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
lessthantod a écrit:Dans ce cas je te recommande chaudement The Chaser et The Murderer, si tu ne les as pas déjà vus
Yes The Chaser, très bon aussi. Par contre j'ai jamais vu The Murderer, je me note ça, merci!
Still good- Patient contaminé
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater L'Exorciste ...
Même si L'Exorciste a perdu de sa force avec le temps, j'ai encore le souvenir des images chocs du film qui m'ont effrayé plus jeune, à la fin des année 80. Peut-être que mon appréciation du cinéma d’horreur a quelque peu changé pour moi. Peut-être aussi que c'est moi qui suis devenu trop vieux pour ces conneries, maintenant. A la fin des année 80, je n’avais même pas 10 ans, c'est à dire un âge facilement impressionnable. Et puis les films d’horreurs étaient probablement la seule chose qui pouvait me faire peur, car protégé du monde extérieur par le cocon familiale.
L'Exorciste c'est l'histoire d'une mère Chris MacNeil (Ellen Burstyn) et de sa fille Regan (Linda Blair) possédée par un démon. Les deux prêtres Karras (Jason Miller) et Merrin (Max Von Sidow) vont alors tenter de libérer Regan de l'emprise du démon. En parallèle, un inspecteur de police (Lee J. Cobb) enquête sur les événements étranges qui surviennent autour de la maison des MacNeil.
L'Exorciste c'est d'abord et avant tout un drame familiale, même si au final on retient surtout les images chocs d'horreurs du film. William Friedkin adopte le point de vue de la mère et comme Ellen Burstyn, le spectateur n'a pas la moindre idée de ce qui se passe avec Regan. On se met à la place de la mère qui doit supporter les remarques condescendantes des médecins et assister à leurs tests inutiles (et apparemment douloureux). L'autre drame du film, c'est le Père Karras qui vit une perte de foi et un sentiment de culpabilité à propos la mort de sa mère. Les deux drames sont montés en parallèle durant tout le film, pour se rejoindre à la fin ... c'est vraiment très bien pensé !
Mais il y a quelques trous dans l’intrigue. Le personnage de l'inspecteur de police est difficile à cerner ici et certaines de ses actions paraissent étranges ... mais où veut-il en venir, au juste ? Pense-t-il que Regan, une jeune fille de même pas 15 ans, soit capable de pousser un homme par la fenêtre de sa chambre ? C'est comme le détective d'un film noir à la recherche du coupable, mais qui piétine méchamment dans son enquête. En fait, on peut se demander s'il mène vraiment une enquête, car après tout on ne le voit jamais vraiment enquêter.
Le style de William Friedkin est immédiatement reconnaissable ici. C'est un film d'ambiance, âpre et sans concessions, avec des performances d'acteurs remarquables. C'est maintenant bien connu, William Friedkin est un immense directeur d'acteur et qui plus est, bien sadique comme il faut ! Il obtient toujours le meilleur de ses acteurs et de son équipe technique. Il ne recule devant rien pour obtenir ce qu'il veut et ne s'arrête que lorsqu'il est satisfait du résultat ... William Friedkin et Stanley Kubrick, même combat !
Petit fait amusant, en regardant le film, il m'a semblé que l'acteur Max Von Sydowbe paraissait beaucoup plus âgé qu'il ne devait l'être en 1974, lorsque le film est sorti. Or, en vérifiant sur imdb, je me suis rendu compte qu'il n'avait n’avait en réalité que 44 ans, alors qu'il semble en avoir facile plus du double dans le rôle du père Merrin. C’est surprenant de le voir interpréter avec autant d'aisance des personnages beaucoup plus âgés que lui.
L'Exorciste est un film culte pour de bonnes raisons. Quand il est sorti, c'était du "jamais vu avant". Il a repoussé les limites de l'horreur et du réalisme, bien au delà de tout ce qui l'a précédé (y compris Rosemary's Baby) et a établit les normes du film d'horreur pour les décennies à venir. Le maquillage, les effets spéciaux mécaniques, la direction artistique et la musique du film ont profondément marqué toute une génération et la suivante (la mienne) avec.
C'est pour cette raison, que L'Exorciste est définitivement entré dans l'Histoire du cinéma. La terreur pure que ce film a procuré chez les spectateurs au cours de l’année de sa sortie, est encore aujourd’hui inégalée. Cependant, le temps a maintenant fait son effet, des films comme Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper ou les Evil Dead de Sam Raimi sont passés par là et ont repoussé les limites du gore. Nous ne sommes tout simplement plus aussi facilement impressionnables qu’auparavant. Par contre, là où L'Exorciste est indémodable, c'est du côté réaliste de l'horreur. Ce n'est peut-être plus le film d'horreur le plus effrayant, mais c'est toujours le plus réaliste.
Pour tous ceux qui n’ont jamais vu L'Exorciste, mon conseil est le suivant, abordez-le avec un esprit ouvert et rappelez-vous que ce film est sorti il y a plus de 45 ans. J'ai bien conscience que pour un nouveau public, les plus jeunes, ça leur sera difficile de l’apprécier à sa juste valeur ... mais peu importe, c’est toujours un grand classique de l'histoire du cinéma et le temps ne changera jamais ça.
Même si L'Exorciste a perdu de sa force avec le temps, j'ai encore le souvenir des images chocs du film qui m'ont effrayé plus jeune, à la fin des année 80. Peut-être que mon appréciation du cinéma d’horreur a quelque peu changé pour moi. Peut-être aussi que c'est moi qui suis devenu trop vieux pour ces conneries, maintenant. A la fin des année 80, je n’avais même pas 10 ans, c'est à dire un âge facilement impressionnable. Et puis les films d’horreurs étaient probablement la seule chose qui pouvait me faire peur, car protégé du monde extérieur par le cocon familiale.
L'Exorciste c'est l'histoire d'une mère Chris MacNeil (Ellen Burstyn) et de sa fille Regan (Linda Blair) possédée par un démon. Les deux prêtres Karras (Jason Miller) et Merrin (Max Von Sidow) vont alors tenter de libérer Regan de l'emprise du démon. En parallèle, un inspecteur de police (Lee J. Cobb) enquête sur les événements étranges qui surviennent autour de la maison des MacNeil.
L'Exorciste c'est d'abord et avant tout un drame familiale, même si au final on retient surtout les images chocs d'horreurs du film. William Friedkin adopte le point de vue de la mère et comme Ellen Burstyn, le spectateur n'a pas la moindre idée de ce qui se passe avec Regan. On se met à la place de la mère qui doit supporter les remarques condescendantes des médecins et assister à leurs tests inutiles (et apparemment douloureux). L'autre drame du film, c'est le Père Karras qui vit une perte de foi et un sentiment de culpabilité à propos la mort de sa mère. Les deux drames sont montés en parallèle durant tout le film, pour se rejoindre à la fin ... c'est vraiment très bien pensé !
Mais il y a quelques trous dans l’intrigue. Le personnage de l'inspecteur de police est difficile à cerner ici et certaines de ses actions paraissent étranges ... mais où veut-il en venir, au juste ? Pense-t-il que Regan, une jeune fille de même pas 15 ans, soit capable de pousser un homme par la fenêtre de sa chambre ? C'est comme le détective d'un film noir à la recherche du coupable, mais qui piétine méchamment dans son enquête. En fait, on peut se demander s'il mène vraiment une enquête, car après tout on ne le voit jamais vraiment enquêter.
Le style de William Friedkin est immédiatement reconnaissable ici. C'est un film d'ambiance, âpre et sans concessions, avec des performances d'acteurs remarquables. C'est maintenant bien connu, William Friedkin est un immense directeur d'acteur et qui plus est, bien sadique comme il faut ! Il obtient toujours le meilleur de ses acteurs et de son équipe technique. Il ne recule devant rien pour obtenir ce qu'il veut et ne s'arrête que lorsqu'il est satisfait du résultat ... William Friedkin et Stanley Kubrick, même combat !
Petit fait amusant, en regardant le film, il m'a semblé que l'acteur Max Von Sydowbe paraissait beaucoup plus âgé qu'il ne devait l'être en 1974, lorsque le film est sorti. Or, en vérifiant sur imdb, je me suis rendu compte qu'il n'avait n’avait en réalité que 44 ans, alors qu'il semble en avoir facile plus du double dans le rôle du père Merrin. C’est surprenant de le voir interpréter avec autant d'aisance des personnages beaucoup plus âgés que lui.
L'Exorciste est un film culte pour de bonnes raisons. Quand il est sorti, c'était du "jamais vu avant". Il a repoussé les limites de l'horreur et du réalisme, bien au delà de tout ce qui l'a précédé (y compris Rosemary's Baby) et a établit les normes du film d'horreur pour les décennies à venir. Le maquillage, les effets spéciaux mécaniques, la direction artistique et la musique du film ont profondément marqué toute une génération et la suivante (la mienne) avec.
C'est pour cette raison, que L'Exorciste est définitivement entré dans l'Histoire du cinéma. La terreur pure que ce film a procuré chez les spectateurs au cours de l’année de sa sortie, est encore aujourd’hui inégalée. Cependant, le temps a maintenant fait son effet, des films comme Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper ou les Evil Dead de Sam Raimi sont passés par là et ont repoussé les limites du gore. Nous ne sommes tout simplement plus aussi facilement impressionnables qu’auparavant. Par contre, là où L'Exorciste est indémodable, c'est du côté réaliste de l'horreur. Ce n'est peut-être plus le film d'horreur le plus effrayant, mais c'est toujours le plus réaliste.
Pour tous ceux qui n’ont jamais vu L'Exorciste, mon conseil est le suivant, abordez-le avec un esprit ouvert et rappelez-vous que ce film est sorti il y a plus de 45 ans. J'ai bien conscience que pour un nouveau public, les plus jeunes, ça leur sera difficile de l’apprécier à sa juste valeur ... mais peu importe, c’est toujours un grand classique de l'histoire du cinéma et le temps ne changera jamais ça.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Garden State ...
Garden State c'est du 100% Zach Braff, qui officie ici en tant que scénariste, réalisateur et acteur principal. On lui doit également la sélection musicale très pop-rock du film, avec Simon & Garfunkel, Coldplay, The Shins, Nick Drake, Colin Hay (aussi dans Scrubs), Bonnie Somerville (l'ancienne compagne de Zach Braff) ... Le film adopte donc un ton et un humour qui ressemble à Zach Braff, un humour très particulier et subtil, qui ne peut pas plaire à tout le monde. Dans la comédie, la pire chose que vous puissiez faire, c'est de vouloir trop en faire pour être drôle. Zach Braff évite ce piège, vous ne trouverez ici aucune punchlines, ça fonctionne plus sur un humour de situation, que certains qualifieront de "bizarre et malaisant". Vous êtes donc prévenu ... mais moi, j'adore !
Andrew (Zach Braff) 26 ans, retourne dans sa ville natale pour enterrer sa mère. Il semble être dépourvu de toute émotion, alors qu’il se promène à la rencontre de toutes sortes de personnages farfelus (et certains sont sacrément timbrés) issus de son passé. Qu’il soit poursuivi par un flic un peu trop enthousiaste ou agressé par une blonde lors d’une fête, son éventail d’émotions oscille entre l’ennuie et le désintérêt total. Et puis il rencontre son antithèse Sam, une fille de 20 ans (Natalie Portman) dont l’amplitude des émotions se situe quelque part entre "joyeuse" et "follement heureuse".
C’est le délicieux contraste sucré-salé trouvé entre Sam et Andrew, ainsi que leur grande alchimie à l’écran, qui transforme une petite comédie assez divertissante en un petit bijou du genre feel good movie ... en tout cas, moi c'est ce genre de film qui me fait du bien au cœur. Et à cet égard, je rapprocherais volontiers le cinéma de Zack Braff à celui de Woody Allen, dans le genre comédies romantiques et acerbes (Manhattan et Annie Hall). Je le mettrais aussi dans le genre "films avec Bill Murray dedans", sauf qu’il n’y a pas Bill Murray ici. Je fais référence à des films comme Rushmore, La famille Tenenbaum et La vie aquatique, c'est à dire des films de Wes Anderson.
A l'image du cinéma de Wes Anderson, il y a donc beaucoup de narration visuelle dans Garden State, avec de nombreux plans symétriques et d'autres complètement décalés, la caméra qui se balade dans des décors surchargés ... notre œil est tout le temps attiré par tel ou tel objet bizarre présent au second plan. Et puis Zack Braff installe une ambiance doucement surréaliste qui monte crescendo durant tout le film et qui se ponctue avec cette fameuse scène vers la fin, où la caméra s’élève lentement dans le ciel. La dernière partie du film se concentre ainsi sur une quête que les trois personnages principaux Andrew, Sam et Mark entreprennent dans un lieu étrange, un peu à l'image des gamins dans Stand by Me de Rob Reiner, sauf que là ce sont des adultes.
Gardan State brille également dans la façon dont chaque personnage secondaire, même les plus mineurs qui n’ont qu'une seule scène durant tout le film, sont si bizarres et si attrayants à la fois, à tel point qu’un film entier pourrait leur être consacré à chacun d'entre eux. Vous avez par exemple la rencontre aux funérailles entre Andrew et son vieil ami Mark (Peter Sarsgaard) devenu fossoyeur et qui gagne sa vie en faisant des choses peu recommandables à la quincaillerie. Vous avez la mère "chaudasse" du fossoyeur qui couche avec l’ennemi juré de son fils depuis le lycée. Vous avez Dave, un autre vieil ami d'Andrew qui s’est enrichi en inventant le velcro et qui maintenant passe son temps à ne rien faire. Et puis il y a le plus beau personnage de tous, Tim interprété par Jim Parson (aka Sheldon de The Big Bang Theory), un chevalier en armure / employé de fast food qui parle le Klingon ...
Mais aussi étrange et absurde que cela puisse vous paraître, ce sont en fait des personnages et des situations réelles, issues d'histoires vraies qu'à vécu Zach Braff. Le film entier est une compilation d’histoires qui lui sont arrivées à lui et à d’autres dans sa petite ville natale du New Jersey. Zach Braff a juste trouvé la formule magique pour en faire un tout cohérent, un film avec un fil conducteur (la relation entre Andrew et Sam) et traité sur un ton qui n'appartient qu'à lui.
Et pour finir, il y a Natalie Portman et son sourire qui illumine l'écran, si adorable que je voudrais la serrer dans mes bras. Le personnage de Sam et le jeu de Natalie Portman sont certainement les gros points forts du film. C'est simple, pour moi Natalie Portman a joué dans deux chef d'œuvre absolu, Black Swan et Garden State. Vous l'aurez compris, si vous n'avez jamais vu Garden State, stoppez tout ... c'est à voir de toute urgence !
Garden State c'est du 100% Zach Braff, qui officie ici en tant que scénariste, réalisateur et acteur principal. On lui doit également la sélection musicale très pop-rock du film, avec Simon & Garfunkel, Coldplay, The Shins, Nick Drake, Colin Hay (aussi dans Scrubs), Bonnie Somerville (l'ancienne compagne de Zach Braff) ... Le film adopte donc un ton et un humour qui ressemble à Zach Braff, un humour très particulier et subtil, qui ne peut pas plaire à tout le monde. Dans la comédie, la pire chose que vous puissiez faire, c'est de vouloir trop en faire pour être drôle. Zach Braff évite ce piège, vous ne trouverez ici aucune punchlines, ça fonctionne plus sur un humour de situation, que certains qualifieront de "bizarre et malaisant". Vous êtes donc prévenu ... mais moi, j'adore !
Andrew (Zach Braff) 26 ans, retourne dans sa ville natale pour enterrer sa mère. Il semble être dépourvu de toute émotion, alors qu’il se promène à la rencontre de toutes sortes de personnages farfelus (et certains sont sacrément timbrés) issus de son passé. Qu’il soit poursuivi par un flic un peu trop enthousiaste ou agressé par une blonde lors d’une fête, son éventail d’émotions oscille entre l’ennuie et le désintérêt total. Et puis il rencontre son antithèse Sam, une fille de 20 ans (Natalie Portman) dont l’amplitude des émotions se situe quelque part entre "joyeuse" et "follement heureuse".
C’est le délicieux contraste sucré-salé trouvé entre Sam et Andrew, ainsi que leur grande alchimie à l’écran, qui transforme une petite comédie assez divertissante en un petit bijou du genre feel good movie ... en tout cas, moi c'est ce genre de film qui me fait du bien au cœur. Et à cet égard, je rapprocherais volontiers le cinéma de Zack Braff à celui de Woody Allen, dans le genre comédies romantiques et acerbes (Manhattan et Annie Hall). Je le mettrais aussi dans le genre "films avec Bill Murray dedans", sauf qu’il n’y a pas Bill Murray ici. Je fais référence à des films comme Rushmore, La famille Tenenbaum et La vie aquatique, c'est à dire des films de Wes Anderson.
A l'image du cinéma de Wes Anderson, il y a donc beaucoup de narration visuelle dans Garden State, avec de nombreux plans symétriques et d'autres complètement décalés, la caméra qui se balade dans des décors surchargés ... notre œil est tout le temps attiré par tel ou tel objet bizarre présent au second plan. Et puis Zack Braff installe une ambiance doucement surréaliste qui monte crescendo durant tout le film et qui se ponctue avec cette fameuse scène vers la fin, où la caméra s’élève lentement dans le ciel. La dernière partie du film se concentre ainsi sur une quête que les trois personnages principaux Andrew, Sam et Mark entreprennent dans un lieu étrange, un peu à l'image des gamins dans Stand by Me de Rob Reiner, sauf que là ce sont des adultes.
Gardan State brille également dans la façon dont chaque personnage secondaire, même les plus mineurs qui n’ont qu'une seule scène durant tout le film, sont si bizarres et si attrayants à la fois, à tel point qu’un film entier pourrait leur être consacré à chacun d'entre eux. Vous avez par exemple la rencontre aux funérailles entre Andrew et son vieil ami Mark (Peter Sarsgaard) devenu fossoyeur et qui gagne sa vie en faisant des choses peu recommandables à la quincaillerie. Vous avez la mère "chaudasse" du fossoyeur qui couche avec l’ennemi juré de son fils depuis le lycée. Vous avez Dave, un autre vieil ami d'Andrew qui s’est enrichi en inventant le velcro et qui maintenant passe son temps à ne rien faire. Et puis il y a le plus beau personnage de tous, Tim interprété par Jim Parson (aka Sheldon de The Big Bang Theory), un chevalier en armure / employé de fast food qui parle le Klingon ...
- Spoiler:
Mais aussi étrange et absurde que cela puisse vous paraître, ce sont en fait des personnages et des situations réelles, issues d'histoires vraies qu'à vécu Zach Braff. Le film entier est une compilation d’histoires qui lui sont arrivées à lui et à d’autres dans sa petite ville natale du New Jersey. Zach Braff a juste trouvé la formule magique pour en faire un tout cohérent, un film avec un fil conducteur (la relation entre Andrew et Sam) et traité sur un ton qui n'appartient qu'à lui.
Et pour finir, il y a Natalie Portman et son sourire qui illumine l'écran, si adorable que je voudrais la serrer dans mes bras. Le personnage de Sam et le jeu de Natalie Portman sont certainement les gros points forts du film. C'est simple, pour moi Natalie Portman a joué dans deux chef d'œuvre absolu, Black Swan et Garden State. Vous l'aurez compris, si vous n'avez jamais vu Garden State, stoppez tout ... c'est à voir de toute urgence !
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Good Bye, Lenin ! ...
La chute du mur de Berlin en 1989 fut un événement historique significatif, non seulement pour le peuple allemand, mais aussi pour une grande partie du reste du monde. En plus de réunir deux systèmes politiques très différents, il marque un tournant majeur dans le soulèvement capitaliste qui s’est produit dans de nombreux autres états socialistes de l'Europe de l'Est. Les cinéastes du monde entier ont depuis exploré les causes et les conséquences de la réunification allemande et aujourd’hui encore, ils continuent d’apporter leur vision sur un événement qui s’est produit il y a maintenant plus de trente ans. Good Bye, Lenin ! de Wolfgang Becker est probablement l'un des meilleurs représentants, si ce n'est LE meilleure représentant, de cette mouvance.
Dans Good Bye, Lenin ! on se moque gentiment des deux systèmes politiques communiste et capitaliste, en prenant bien soin de ne jamais prendre parti ni pour l'un, ni pour l'autre. Au lieu d'affronter de front telle ou telle position politique, Wolfgang Becker fait appel à la satire pour dénoncer les absurdités d'une Allemagne nouvellement réunifiée. C'est dans cette optique qu'il choisit de se concentrer sur les changements de vie d'une famille berlinoise particulière, dont le père est parti dix ans auparavant en RFA, laissant derrière lui la mère (Katrin Sass) et ses deux enfants Alex (Daniel Brühl) et Ariane (Maria Simon) en RDA.
Nous sommes en 1989 et la mère d'Alex, qui est une fervente partisane du parti communiste, souffre d’une crise cardiaque. Elle se retrouve alors dans le coma tout au long des mois qui verront la chute du régime communiste. Quand elle se réveille, les médecins avertissent Alex de ne pas lui causer d’anxiété, au risque de provoquer un second infarctus qui serait alors mortel. Alex déploie alors des efforts démesurés pour lui faire croire que le système communisme à Berlin-Est est bien toujours en place.
Il y a beaucoup d'humour dans Good Bye, Lenin ! et même pendant les scènes les plus sombres du film (et il y en a), il ne perd jamais son sens de l’humour. L’humour du film fonctionne beaucoup sur l'absurde, c'est un comique de situation. La quête incessante d’Alex pour obtenir des pots de cornichons Spreewald (une marque du temps de la RDA) et la scène où la mère d’Alex allongée sur son lit aperçoit par la fenêtre la bannière Coca-Cola suspendue au bâtiment d'en face, sont deux exemples parmi tant d'autres de situations comiques qui jalonnent le film. Ce sont toujours des situations absurdes, à la fois drôles et sensibles.
Et en plus d’être drôles au premier degré, ces situations fonctionnent à un double niveau, celui du symbolisme et de la métaphore. Par exemple, les cornichons de Spreewald,qui sont impossibles à trouver après la chute du mur, sont représentatifs du "bon vieux temps" pour Alex, un temps où il connaissait les coutumes de son pays et où sa mère était en bonne santé. Sa recherche presque frénétique des pots de cornichons montre son désir de revenir en arrière "comme c'était avant". De même, le déploiement de la bannière Coca-Cola est un symbole fort du capitalisme qui s'introduit au sein de l'Allemagne nouvellement réunifiée. Une fois que vous commencez à voir, partout où vous portez votre regard, des logos de Coca-Cola et de Burger King, vous savez que le capitalisme s’est imposé de force et qu’il n’y a plus moyen d’échapper à son étreinte ... pour le meilleur et pour le pire.
Les mensonges d’Alex et ses tentatives de préserver le passé pour sa mère, sont assez innocents au début, mais ils finissent par avoir des répercussions sur sa propre vie. Les efforts démesurés qu’il déploie pour rendre sa mère heureuse, en éliminant tous les signes de la révolution populaire allemande, sont en effet très drôles, mais ils sont aussi très tristes. Bien que les mensonges fonctionnent de prime abord pour garder sa mère heureuse, ils plongent Alex et sa famille dans un tel embarrassement et un tel niveau de tromperie, qu’ils finissent par perdre les liens qui les unissent les uns avec les autres. Le stress de devoir maintenir cette façade, devient insupportable pour la sœur d'Alex, à un tel point qu'elle aimerait presque que sa mère soit morte.
Il n'est vraiment pas nécessaire d'avoir vécu la réunification pour apprécier le film à sa juste valeur. Les situations sont juste drôles et tendres prises telles quelles. Ainsi, Good Bye, Lenin ! fut pour moi une expérience drôle, sensible, sincère et incroyablement enrichissante.
La chute du mur de Berlin en 1989 fut un événement historique significatif, non seulement pour le peuple allemand, mais aussi pour une grande partie du reste du monde. En plus de réunir deux systèmes politiques très différents, il marque un tournant majeur dans le soulèvement capitaliste qui s’est produit dans de nombreux autres états socialistes de l'Europe de l'Est. Les cinéastes du monde entier ont depuis exploré les causes et les conséquences de la réunification allemande et aujourd’hui encore, ils continuent d’apporter leur vision sur un événement qui s’est produit il y a maintenant plus de trente ans. Good Bye, Lenin ! de Wolfgang Becker est probablement l'un des meilleurs représentants, si ce n'est LE meilleure représentant, de cette mouvance.
Dans Good Bye, Lenin ! on se moque gentiment des deux systèmes politiques communiste et capitaliste, en prenant bien soin de ne jamais prendre parti ni pour l'un, ni pour l'autre. Au lieu d'affronter de front telle ou telle position politique, Wolfgang Becker fait appel à la satire pour dénoncer les absurdités d'une Allemagne nouvellement réunifiée. C'est dans cette optique qu'il choisit de se concentrer sur les changements de vie d'une famille berlinoise particulière, dont le père est parti dix ans auparavant en RFA, laissant derrière lui la mère (Katrin Sass) et ses deux enfants Alex (Daniel Brühl) et Ariane (Maria Simon) en RDA.
Nous sommes en 1989 et la mère d'Alex, qui est une fervente partisane du parti communiste, souffre d’une crise cardiaque. Elle se retrouve alors dans le coma tout au long des mois qui verront la chute du régime communiste. Quand elle se réveille, les médecins avertissent Alex de ne pas lui causer d’anxiété, au risque de provoquer un second infarctus qui serait alors mortel. Alex déploie alors des efforts démesurés pour lui faire croire que le système communisme à Berlin-Est est bien toujours en place.
Il y a beaucoup d'humour dans Good Bye, Lenin ! et même pendant les scènes les plus sombres du film (et il y en a), il ne perd jamais son sens de l’humour. L’humour du film fonctionne beaucoup sur l'absurde, c'est un comique de situation. La quête incessante d’Alex pour obtenir des pots de cornichons Spreewald (une marque du temps de la RDA) et la scène où la mère d’Alex allongée sur son lit aperçoit par la fenêtre la bannière Coca-Cola suspendue au bâtiment d'en face, sont deux exemples parmi tant d'autres de situations comiques qui jalonnent le film. Ce sont toujours des situations absurdes, à la fois drôles et sensibles.
Et en plus d’être drôles au premier degré, ces situations fonctionnent à un double niveau, celui du symbolisme et de la métaphore. Par exemple, les cornichons de Spreewald,qui sont impossibles à trouver après la chute du mur, sont représentatifs du "bon vieux temps" pour Alex, un temps où il connaissait les coutumes de son pays et où sa mère était en bonne santé. Sa recherche presque frénétique des pots de cornichons montre son désir de revenir en arrière "comme c'était avant". De même, le déploiement de la bannière Coca-Cola est un symbole fort du capitalisme qui s'introduit au sein de l'Allemagne nouvellement réunifiée. Une fois que vous commencez à voir, partout où vous portez votre regard, des logos de Coca-Cola et de Burger King, vous savez que le capitalisme s’est imposé de force et qu’il n’y a plus moyen d’échapper à son étreinte ... pour le meilleur et pour le pire.
Les mensonges d’Alex et ses tentatives de préserver le passé pour sa mère, sont assez innocents au début, mais ils finissent par avoir des répercussions sur sa propre vie. Les efforts démesurés qu’il déploie pour rendre sa mère heureuse, en éliminant tous les signes de la révolution populaire allemande, sont en effet très drôles, mais ils sont aussi très tristes. Bien que les mensonges fonctionnent de prime abord pour garder sa mère heureuse, ils plongent Alex et sa famille dans un tel embarrassement et un tel niveau de tromperie, qu’ils finissent par perdre les liens qui les unissent les uns avec les autres. Le stress de devoir maintenir cette façade, devient insupportable pour la sœur d'Alex, à un tel point qu'elle aimerait presque que sa mère soit morte.
Il n'est vraiment pas nécessaire d'avoir vécu la réunification pour apprécier le film à sa juste valeur. Les situations sont juste drôles et tendres prises telles quelles. Ainsi, Good Bye, Lenin ! fut pour moi une expérience drôle, sensible, sincère et incroyablement enrichissante.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Entre les murs ...
Entre les murs de Laurent Cantet et François Bégaudeau est une succession de petites scénettes, de moments de vie entre les murs de la classe, de la cours d'école, de la salle des profs, aux réunions parents-profs, aux conseils de classe, aux conseils de discipline ... François Bégaudeau est donc ce professeur de français et professeur principal de 4°3, qui anime sa classe d'un collège en ZEP (Zone d'éducation prioritaire). Il évite tout cynisme et montre une vraie envie de remplir sa mission, faire tout son possible, avec pour seule limite, la réalité sociale des quartiers.
Entre les murs est le seul film sur l'école que je connaisse, dans lequel l'école n'est pas juste un décor de fond. C'est un vrai film sur l'école, on est en permanence dans l'école, dans un lieu de travail. Et comme dans la série The Wire, qui dans sa saison 4 s'attaque au système éducatif de Baltimore, François Bégaudeau nous montre les jeunes et les profs tels qu'ils sont, ni bons, ni mauvais et on se surprend à avoir de la sympathie et de l'empathie pour chacun d'entre eux. On se dit aussi qu'il ne manque pas grand chose pour que ça fonctionne, mais ...
Je me reconnais beaucoup en lui, car comme lui je suis un idéaliste. J'aime bien chambrer gentiment mes élèves et tout naturellement j'accepte qu'ils me chambrent en retour (toujours gentiment bien sûr). Mais effectivement, cette méthode a ses limites, elle ne fonctionne pas sur tous les élèves d'une classe et elle ne doit pas justifier l'injustifiable, ni nous pousser à accepter l'inacceptable. C'est là que la sanction doit tomber pour retrouver un environnement plus serein pour apprendre.
On pourrait aussi reprocher à François Bégeaudeau de manquer d'autorité, de trop laisser faire, mais n'oublions pas que nous sommes ici dans un établissement en ZEP. Il ne faut pas être trop laxiste bien sûr, mais trop de sévérité ne fonctionne pas non plus avec des élèves en grosses difficultés d'apprentissage et/ou de comportement (la plupart du temps ils cumulent les deux). C'est aussi dans ces moment là qu'on se rend compte, qu'enseigner dans un lycée ou un collège ce n'est pas pareil, qu'enseigner en centre ville ou en banlieue ce n'est pas pareil, qu'enseigner dans le public ou dans le privé ce n'est pas pareil ... C'est toute la complexité de ce métier, il n'y a pas de méthode clés en main et il n'y a pas deux classes qui se ressemblent.
L'élève nommée Esmeralda est la vraie star du film, elle est d'un naturel désarmant. Mais tous les jeunes du films sont formidables. Tous sans exceptions sont attachants et encore plus ceux qui rencontrent des difficultés pour apprendre. La bonne idée du réalisateur, c'est de prendre des jeunes qui viennent de ces quartiers-là et de leur demander de jouer leur propre rôle dans le film. Pour le proviseur et les professeurs, on sent qu'ils sont moins à l'aise devant la caméra. Il y a une certaine "gêne" d'être devant la caméra chez les adultes, qu'on ne ressent pas chez les jeunes. Et puis leurs discours sont trop convenus, trop récités pour qu'on y croit vraiment.
Centaines situations sont tout de même surjouées, comme le pétage de plombs du prof de techno en salle des profs et l'incident "pétasse" en classe. Voir un professeur perdre son contrôle comme ça, démissionner à la première difficulté rencontrée, ce n'est pas l'école que je connais moi. Pareil pour l'incident "pétasse" en classe, je n'imagine pas un professeur déraper à ce point devant des élèves et s'en sortir comme ça, comme si de rien n'était. Certaines situations ne sont tout simplement pas possibles dans la réalité, jamais un professeur ne quittera sa classe pour accompagner un élève jusqu'au bureau du proviseur. On ne laisse pas une classe sans surveillance et c'est le rôle du CPE et non du proviseur de prendre en charge un élève exclu de cours (et accompagné par le délégué de classe). Toujours dans les situations inimaginables, c'est inconcevable de voir deux délégués se comporter de la sorte, ricanant pendant un conseil de classe, sans qu'on les reprenne.
Les meilleurs passages du films sont clairement les situations jouées en classe, lorsque le professeur donne la parole aux élèves. C'est très convaincant, tout comme les passages lors du conseil de classe (hormis le comportement des deux élèves délégués) et en salle des profs (hormis le pétage de plombs du prof de techno). J'ai aussi beaucoup aimé le passage avec le professeur qui va l'encontre (sans connotation péjorative) des élèves dans la cours. Le film montre bien que dans la cours, c'est l'inversion des rapport de force. Le professeur est plus à l'aise dans sa classe, c'est lui qui dicte les règles du jeu. Dans la cours, il se retrouve sur le terrain de jeu des élèves et cette fois-ci, ce sont les élèves qui prennent le dessus sur lui. J'aime aussi beaucoup le dernier passage du film où le professeur fait le bilan de l'année avec les élèves. Là encore c'est très réaliste et on se rend bien compte, qu'on est pas loin de l'aveu d'échec avec de nombreux élèves. Ainsi, la toute dernière scène est très touchante avec l'élève qui se confie au professeur, pour lui dire qu'elle n'avait rien appris durant toute l'année, dans aucune matière ... c'est assez désarmant !
J'aime beaucoup François Bégaudeau, mon appréciation du film est peut être biaisée à cause de ça. Pour moi on est plus proche d'une fiction que d'un film documentaire. On accumule les situations d'échecs, les problèmes de comportement, les sanctions ... après c'est normal pour un besoin de dramaturgie, on ne va pas montrer un cours ou tout se passe bien, ça n'intéresserait personne. On peut se demander aussi si "y'en a qui veulent encore être prof après avoir vu ce film ?". Ma réponse est oui, mais j'aimerais le demander à tous ceux qui ne sont pas dans ce métier. J'espère quand même que le film donne envie d'être prof, pour aider les jeunes à évoluer dans leur vie.
Mais voilà, c'est le dur retour à la réalité, nous ne sommes pas en politique et il est statistiquement impossible que tous ces jeunes soient complètement "cons" ... et pourtant, la plupart semblent être condamnés d'avance. Pour certains, ils sortiront du système scolaire sans avoir acquis, ni les connaissances nécessaires pour s'épanouir dans leur vie future, ni les moyens d'acquérir ou de cultiver ce savoir. Mais ce qui est peut-être encore plus déprimant (et accablant), c'est de voir ces jeunes sortir du système scolaire sans la capacité de s'exprimer, condition indispensable pour développer une identité propre et pour communiquer avec les autres. Si seulement ils comprenaient l'utilité d'acquérir du savoir et si seulement l’éducation nationale sortait de son cadre habituel, en donnant plus de liberté aux professeurs, on casserait sans doute les murs.
Entre les murs de Laurent Cantet et François Bégaudeau est une succession de petites scénettes, de moments de vie entre les murs de la classe, de la cours d'école, de la salle des profs, aux réunions parents-profs, aux conseils de classe, aux conseils de discipline ... François Bégaudeau est donc ce professeur de français et professeur principal de 4°3, qui anime sa classe d'un collège en ZEP (Zone d'éducation prioritaire). Il évite tout cynisme et montre une vraie envie de remplir sa mission, faire tout son possible, avec pour seule limite, la réalité sociale des quartiers.
Entre les murs est le seul film sur l'école que je connaisse, dans lequel l'école n'est pas juste un décor de fond. C'est un vrai film sur l'école, on est en permanence dans l'école, dans un lieu de travail. Et comme dans la série The Wire, qui dans sa saison 4 s'attaque au système éducatif de Baltimore, François Bégaudeau nous montre les jeunes et les profs tels qu'ils sont, ni bons, ni mauvais et on se surprend à avoir de la sympathie et de l'empathie pour chacun d'entre eux. On se dit aussi qu'il ne manque pas grand chose pour que ça fonctionne, mais ...
Je me reconnais beaucoup en lui, car comme lui je suis un idéaliste. J'aime bien chambrer gentiment mes élèves et tout naturellement j'accepte qu'ils me chambrent en retour (toujours gentiment bien sûr). Mais effectivement, cette méthode a ses limites, elle ne fonctionne pas sur tous les élèves d'une classe et elle ne doit pas justifier l'injustifiable, ni nous pousser à accepter l'inacceptable. C'est là que la sanction doit tomber pour retrouver un environnement plus serein pour apprendre.
On pourrait aussi reprocher à François Bégeaudeau de manquer d'autorité, de trop laisser faire, mais n'oublions pas que nous sommes ici dans un établissement en ZEP. Il ne faut pas être trop laxiste bien sûr, mais trop de sévérité ne fonctionne pas non plus avec des élèves en grosses difficultés d'apprentissage et/ou de comportement (la plupart du temps ils cumulent les deux). C'est aussi dans ces moment là qu'on se rend compte, qu'enseigner dans un lycée ou un collège ce n'est pas pareil, qu'enseigner en centre ville ou en banlieue ce n'est pas pareil, qu'enseigner dans le public ou dans le privé ce n'est pas pareil ... C'est toute la complexité de ce métier, il n'y a pas de méthode clés en main et il n'y a pas deux classes qui se ressemblent.
L'élève nommée Esmeralda est la vraie star du film, elle est d'un naturel désarmant. Mais tous les jeunes du films sont formidables. Tous sans exceptions sont attachants et encore plus ceux qui rencontrent des difficultés pour apprendre. La bonne idée du réalisateur, c'est de prendre des jeunes qui viennent de ces quartiers-là et de leur demander de jouer leur propre rôle dans le film. Pour le proviseur et les professeurs, on sent qu'ils sont moins à l'aise devant la caméra. Il y a une certaine "gêne" d'être devant la caméra chez les adultes, qu'on ne ressent pas chez les jeunes. Et puis leurs discours sont trop convenus, trop récités pour qu'on y croit vraiment.
Centaines situations sont tout de même surjouées, comme le pétage de plombs du prof de techno en salle des profs et l'incident "pétasse" en classe. Voir un professeur perdre son contrôle comme ça, démissionner à la première difficulté rencontrée, ce n'est pas l'école que je connais moi. Pareil pour l'incident "pétasse" en classe, je n'imagine pas un professeur déraper à ce point devant des élèves et s'en sortir comme ça, comme si de rien n'était. Certaines situations ne sont tout simplement pas possibles dans la réalité, jamais un professeur ne quittera sa classe pour accompagner un élève jusqu'au bureau du proviseur. On ne laisse pas une classe sans surveillance et c'est le rôle du CPE et non du proviseur de prendre en charge un élève exclu de cours (et accompagné par le délégué de classe). Toujours dans les situations inimaginables, c'est inconcevable de voir deux délégués se comporter de la sorte, ricanant pendant un conseil de classe, sans qu'on les reprenne.
Les meilleurs passages du films sont clairement les situations jouées en classe, lorsque le professeur donne la parole aux élèves. C'est très convaincant, tout comme les passages lors du conseil de classe (hormis le comportement des deux élèves délégués) et en salle des profs (hormis le pétage de plombs du prof de techno). J'ai aussi beaucoup aimé le passage avec le professeur qui va l'encontre (sans connotation péjorative) des élèves dans la cours. Le film montre bien que dans la cours, c'est l'inversion des rapport de force. Le professeur est plus à l'aise dans sa classe, c'est lui qui dicte les règles du jeu. Dans la cours, il se retrouve sur le terrain de jeu des élèves et cette fois-ci, ce sont les élèves qui prennent le dessus sur lui. J'aime aussi beaucoup le dernier passage du film où le professeur fait le bilan de l'année avec les élèves. Là encore c'est très réaliste et on se rend bien compte, qu'on est pas loin de l'aveu d'échec avec de nombreux élèves. Ainsi, la toute dernière scène est très touchante avec l'élève qui se confie au professeur, pour lui dire qu'elle n'avait rien appris durant toute l'année, dans aucune matière ... c'est assez désarmant !
J'aime beaucoup François Bégaudeau, mon appréciation du film est peut être biaisée à cause de ça. Pour moi on est plus proche d'une fiction que d'un film documentaire. On accumule les situations d'échecs, les problèmes de comportement, les sanctions ... après c'est normal pour un besoin de dramaturgie, on ne va pas montrer un cours ou tout se passe bien, ça n'intéresserait personne. On peut se demander aussi si "y'en a qui veulent encore être prof après avoir vu ce film ?". Ma réponse est oui, mais j'aimerais le demander à tous ceux qui ne sont pas dans ce métier. J'espère quand même que le film donne envie d'être prof, pour aider les jeunes à évoluer dans leur vie.
Mais voilà, c'est le dur retour à la réalité, nous ne sommes pas en politique et il est statistiquement impossible que tous ces jeunes soient complètement "cons" ... et pourtant, la plupart semblent être condamnés d'avance. Pour certains, ils sortiront du système scolaire sans avoir acquis, ni les connaissances nécessaires pour s'épanouir dans leur vie future, ni les moyens d'acquérir ou de cultiver ce savoir. Mais ce qui est peut-être encore plus déprimant (et accablant), c'est de voir ces jeunes sortir du système scolaire sans la capacité de s'exprimer, condition indispensable pour développer une identité propre et pour communiquer avec les autres. Si seulement ils comprenaient l'utilité d'acquérir du savoir et si seulement l’éducation nationale sortait de son cadre habituel, en donnant plus de liberté aux professeurs, on casserait sans doute les murs.
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