JE VIENS DE MATER UN FILM !
+72
Chozoïde
CakeBoy
Chandler
antifrog
Top l'âne
anachronox
ace76
Beubleu
MarcelPentium
rozans
Papy cpc
polton
Samus le Hareng
Mor4nk
Elritone
Samkukai
TheoSaeba
Le super cancre
Romano
Ryo Saeba
Vortex
rnooo
chacs
Feldo
thief
xinyingho
RetroBalboa007
jahfwed
corben
Ataré
on-off
Gilles_fx
matt-e-gnon
Sauzâ
Kristof
JimmyDeanInTheStreets...
speed4
Paradis
SMR
darktet
MajorTom
Xorion
Evola
Cormano
xtopher
Kulten
youki
G-fly
Matari
Laucops
Alfaccc
Solon Jee
Pouish4k
rhod-atari
kainrijames
Anarwax
Lequintal
Still good
Feyd
Carzou
skyw4lkr
dav1974
avalon471
Jack O'Lantern
iwillbeback
drfloyd
dami1
lessthantod
François
RPG
jeff buckley
Maxicrash
76 participants
Page 9 sur 36
Page 9 sur 36 • 1 ... 6 ... 8, 9, 10 ... 22 ... 36
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Fantastic Mr. Fox ...
J’ai apprécié chacun des films de Wes Anderson, tout particulièrement Rushmore et The Grand Budapest hotel, mais "pour je ne sais quelle raison ?" je suis complètement passé à côté de Fantastic Mr. Fox lors de sa sortie en salle. Dommage, car c'est un très joli petit film d'animation en stop motion, une technique d'animation que j'aime beaucoup. Bon ce n'est clairement pas mon Wes Anderson préféré, mais pas celui que j'aime le moins non plus ... et même ses films les moins appréciés à mes yeux, sont tout de même plus intéressant que 99% de la concurrence. Pour le dire plus simplement, Fantastic Mr. Fox ne peut pas vous laisser indifférent, tellement il porte la patte Wes Anderson ... ou alors c'est que vous êtes vraiment hermétique à son cinéma.
Mr. Fox (doublé par George Clooney) n’est qu’un simple renard essayant de se faire une place dans ce monde. Pour lui, voler des poulets est (ou plutôt était) le moyen le plus rapide et le plus facile pour gagner sa vie ... mais tout ça, c'est une histoire qui appartient au passé ou tout du moins le pensait-il ! Le passé va finir par le rattraper et il va finir par rompre la promesse faite à sa femme Mme Fox (doublée par Meryl Streep) d’abandonner le vol de poulet.
Pour commencer, l’animation est tout simplement merveilleuse. Tous les décors et arrière-plans fourmillent de détails. La direction artistique du film témoigne d'un grand soin et d’une attention tout simplement incroyable aux moindre petit détails. Chaque personnage possède une forte personnalité et c’est rafraîchissant de voir autre chose qu’un film d’animation 3D lisse et sans la moindre aspérité. C’est un véritable retour en arrière, à une époque où un film d'animation pouvait encore nous émerveiller et nous surprendre.
Vouloir comparer les productions Pixar et ce film, c'est être totalement hors sujet. Ce film n’a pas été fait pour être comparé ou pour être mis en concurrence avec d’autres, il a été fait pour raconter un conte classique pour enfants, par l’un des plus grands auteurs du genre. La femme de Roald Dahl, Felicity, a elle-même manifesté sa joie de voir comment le film dépeint l’univers créé par le célèbre auteur anglais. C’est une histoire magnifiquement racontée, réconfortante et charmante, pleine d’esprit et pleine de moments drôles et attendrissants. Wes Anderson devrait peut-être adapter plus d’œuvres de Roald Dahl ... James et la pêche géante aurait certainement été meilleur sous sa direction.
Alors que les films Pixar sont des films familiaux, s'adressant tout d'abord aux plus jeunes, mais pouvant aussi plaire aux adultes. Le film de Wes Anderson ressemble à un film fait pour les adultes, qui peut être apprécié par les enfants. Ainsi le casting voix témoigne de cet état de fait. On a vraiment l'impression de voir George Clooney et Meryl Streep à l'écran, tellement il semblent avoir été dirigés comme dans un "vrai" film s'adressant à des adultes, avec tout le sérieux qui va avec. Leur voix diffèrent vraiment d'un doublage classique d'un film d'animation. On y retrouve d'ailleurs tous les acteurs habitués des films de Wes Anderson, Bill Murray, Jason Schwartzman, Owen Wilson, Michael Gambon ... Quant à la BO d'Alexandre Desplat, elle colle parfaitement à cet état d'esprit, on y retrouve la même ambiance sonore que dans tous les autres films de Wes Anderson.
Le style et la mise en scène du film crient Wes Anderson à pleins poumons. Les détracteurs du cinéastes vont clairement avoir du mal à adhérer à la proposition. Fantastic Mr. Fox ressemble en tous points à un film de Wes Anderson, sauf qu'il a été fait en stop motion. C'est tout de même un film qui pourrait très bien séduire certains de ses détracteurs, le stop motion étant vraiment adapté au style Wes Anderson. J'imagine parfaitement que ce film puisse en convertir certains en sa faveur. En tout cas, s'il peut y avoir un film pouvant réconcilier les fans et les détracteurs du cinéaste, c'est bien celui-là.
En tant que fan aveugle de Wes Anderson, j’étais condamné à aimer ce film quoi qu’il arrive, mais je dois avouer que je suis un peu resté sur ma faim. Le film est court, un peu trop simpliste et voulant trop plaire à tout le monde. Pour un film de Wes Anderson, ça manque de profondeur, quoi ! Mais pour un film d'animation en stop motion, pris tel quel, c'est vraiment un film charmant.
J’ai apprécié chacun des films de Wes Anderson, tout particulièrement Rushmore et The Grand Budapest hotel, mais "pour je ne sais quelle raison ?" je suis complètement passé à côté de Fantastic Mr. Fox lors de sa sortie en salle. Dommage, car c'est un très joli petit film d'animation en stop motion, une technique d'animation que j'aime beaucoup. Bon ce n'est clairement pas mon Wes Anderson préféré, mais pas celui que j'aime le moins non plus ... et même ses films les moins appréciés à mes yeux, sont tout de même plus intéressant que 99% de la concurrence. Pour le dire plus simplement, Fantastic Mr. Fox ne peut pas vous laisser indifférent, tellement il porte la patte Wes Anderson ... ou alors c'est que vous êtes vraiment hermétique à son cinéma.
Mr. Fox (doublé par George Clooney) n’est qu’un simple renard essayant de se faire une place dans ce monde. Pour lui, voler des poulets est (ou plutôt était) le moyen le plus rapide et le plus facile pour gagner sa vie ... mais tout ça, c'est une histoire qui appartient au passé ou tout du moins le pensait-il ! Le passé va finir par le rattraper et il va finir par rompre la promesse faite à sa femme Mme Fox (doublée par Meryl Streep) d’abandonner le vol de poulet.
Pour commencer, l’animation est tout simplement merveilleuse. Tous les décors et arrière-plans fourmillent de détails. La direction artistique du film témoigne d'un grand soin et d’une attention tout simplement incroyable aux moindre petit détails. Chaque personnage possède une forte personnalité et c’est rafraîchissant de voir autre chose qu’un film d’animation 3D lisse et sans la moindre aspérité. C’est un véritable retour en arrière, à une époque où un film d'animation pouvait encore nous émerveiller et nous surprendre.
Vouloir comparer les productions Pixar et ce film, c'est être totalement hors sujet. Ce film n’a pas été fait pour être comparé ou pour être mis en concurrence avec d’autres, il a été fait pour raconter un conte classique pour enfants, par l’un des plus grands auteurs du genre. La femme de Roald Dahl, Felicity, a elle-même manifesté sa joie de voir comment le film dépeint l’univers créé par le célèbre auteur anglais. C’est une histoire magnifiquement racontée, réconfortante et charmante, pleine d’esprit et pleine de moments drôles et attendrissants. Wes Anderson devrait peut-être adapter plus d’œuvres de Roald Dahl ... James et la pêche géante aurait certainement été meilleur sous sa direction.
Alors que les films Pixar sont des films familiaux, s'adressant tout d'abord aux plus jeunes, mais pouvant aussi plaire aux adultes. Le film de Wes Anderson ressemble à un film fait pour les adultes, qui peut être apprécié par les enfants. Ainsi le casting voix témoigne de cet état de fait. On a vraiment l'impression de voir George Clooney et Meryl Streep à l'écran, tellement il semblent avoir été dirigés comme dans un "vrai" film s'adressant à des adultes, avec tout le sérieux qui va avec. Leur voix diffèrent vraiment d'un doublage classique d'un film d'animation. On y retrouve d'ailleurs tous les acteurs habitués des films de Wes Anderson, Bill Murray, Jason Schwartzman, Owen Wilson, Michael Gambon ... Quant à la BO d'Alexandre Desplat, elle colle parfaitement à cet état d'esprit, on y retrouve la même ambiance sonore que dans tous les autres films de Wes Anderson.
Le style et la mise en scène du film crient Wes Anderson à pleins poumons. Les détracteurs du cinéastes vont clairement avoir du mal à adhérer à la proposition. Fantastic Mr. Fox ressemble en tous points à un film de Wes Anderson, sauf qu'il a été fait en stop motion. C'est tout de même un film qui pourrait très bien séduire certains de ses détracteurs, le stop motion étant vraiment adapté au style Wes Anderson. J'imagine parfaitement que ce film puisse en convertir certains en sa faveur. En tout cas, s'il peut y avoir un film pouvant réconcilier les fans et les détracteurs du cinéaste, c'est bien celui-là.
En tant que fan aveugle de Wes Anderson, j’étais condamné à aimer ce film quoi qu’il arrive, mais je dois avouer que je suis un peu resté sur ma faim. Le film est court, un peu trop simpliste et voulant trop plaire à tout le monde. Pour un film de Wes Anderson, ça manque de profondeur, quoi ! Mais pour un film d'animation en stop motion, pris tel quel, c'est vraiment un film charmant.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Le train sifflera trois fois ...
Une ballade entêtante, une ambiance lugubre, une petite ville assiégée, le marshal abandonné de ses hommes qui doit faire face seul au danger, la femme froide qui abandonne son homme dans l’heure qui suit le mariage ... Le train sifflera trois fois, c’est un film qui contient beaucoup de symbolisme à cause de l’époque à laquelle il appartient. C’était l’époque de l’hystérie communiste et de la liste noire d’Hollywood. Les sympathisants soviétiques sont traqués par l’industrie du cinéma. De nombreux acteurs et réalisateurs sont accusés, malgré l’absence ou le manque de preuves qu’ils étaient réellement communistes. On les a écartées du milieu, alors qu’ils n’avaient jamais été, ni de près ni de loin, membres du parti communiste. Fred Zinnemann, le réalisateur du film, fait parti de ces victimes du système hollywoodien.
Will Kane (Garry Cooper) est le courageux marshal de Hadleyville, une petite ville du Kansas qui était autrefois le terrain de jeu des méchants, dont un certain Frank Miller. C’est un petit village perdu au milieu de nulle part, mais Kane l’a nettoyé. Il y a cinq ans, il a fait condamner Frank Miller pour meurtre devant un tribunal fédéral. Aujourd’hui, alors que Kane épouse Amy (Grace Kelly), la nouvelle arrive que Miller est maintenant libre et se dirige vers Hadleyville pour se venger. Ses hommes de main se rassemblent au dépôt et tout laisse indiquer que Frank arrivera dans le train de midi pour régler ses comptes avec le marshal qui l’a arrêté. Kane doit-il quitter la ville avec sa fiancée ou doit-il rester pour affronter le gang Miller ? Les citoyens vont-ils se rallier à lui ou l'abandonner seul face au danger ? Les désirs humains sont vains face au destin.
Fred Zinnemann a soigné la mise en scène et la photographie du film et c'est un effort qui a porté ses fruits. Dés l'apparition de Lee Van Cleef, avec ce visage tout de suite reconnaissable (et inquiétant) et cette silhouette se déplaçant comme une ombre à l'horizon, on sait que le danger est imminant. La mise en scène multiplie les coupes, les gros plans sur les visages et cette vision entêtante de la voix de chemin de fer centrale, qui semblent accélérer l’arrivée du train fatidique.
Le train sifflera trois fois c’est clairement un film qui parle d'abord à travers les images. Les étendues arides et plates du Kansas reflètent un ciel gris, sans le moindre nuage (chose peu commune dans les western de cette époque). Les structures branlantes de la ville semblent bien chétives, face à la magnificence de la nature sauvage. Les voies ferrées s’étendent au loin, convergeant vers un point de fuite, l’endroit symbolique d’où arrivera Frank Miller. Tapies dans un recoin du quai du gare, la présence des hommes du gang Miller qui attendent leur chef, ne fait que rajouter de la tension au film.
Fred Zinnemann n’a pas peur des gros plans, qu’il utilise à l'excès pour notre plus grand plaisir. C'est vraiment très efficace pour nous faire ressentir les moments de tension. C'est un peu une mise en scène à la Sergio Leone, avant l'ère Sergio Leone. Il filme également Kane au centre du plan, à hauteur de taille et en plan resserré, pour souligner sa position haute et droite comme symbole d’autorité morale. Garry Cooper est magnifié par la mise en scène et son sort en devient d'autant plus tragique. En effet, il réalisera très vite qu'il ne peut compter sur personne, pas même sur son ancienne fiancée Helen Ramírez (Katy Jurado) et encore moins sur son second incarné par Lloyd Bridges (hilarant bien des années plus tard dans Hot Shots 1 & 2) ...
Gary Cooper avait 51 ans au moment du tournage, tandis que Grace Kelly avait à peine 22 ans (presque 30 ans les sépare). Il y a clairement un trop grand écart d'âge entre Gary Cooper et Grace Kelly, ils font des jeunes mariés peu convaincants. Gary Cooper est en vérité trop vieux pour le rôle. Un acteur comme Gregory Peck ou Robert Mitchum, plus jeunes que lui, auraient peut-être mieux convenu au rôle. Et pourtant, malgré la grande différance d'âge, c'est difficile d'imaginer quelqu'un d'autre que Gary Cooper dans ce rôle, après avoir vu le film. Lui seul pouvait lui apporter une telle humanité, n'ayant pas peur de se montrer fragile par moments ... chose que Gregory Peck ou Robert Mitchum auraient eu bien du mal à assumer. Et même si le script essaie tant bien que mal de donner un peu de vie et de chaleur à ce couple peu harmonieux, l’impression durable de Grace Kelly est celle d'une froideur immaculée.
Lloyd Bridges est excellent dans le rôle du second du marshal, qui veut être marshal à la place du marshal. Il apporte à son personnage un petit côté immature assez délicieux. Katy Jurado, vue également dans Pat Garrett et Billy le Kid de Sam Peckinpah, n’a jamais été aussi belle qu’ici. Elle est très touchante et finalement c'est elle qui vole la vedette à Grace Kelly, en jouant la femme déchue qui aimait Kane et qui l’aime toujours. Pour Lee Van Cleef, c'est son tout premier rôle au cinéma, un tout petit rôle qui serait bien insignifiant si ce n'était pas lui qui l'avait incarné. En l'espace d'à peine deux ou trois gros plan, son visage marque les esprits et c'est le seul à ressortir parmi le gang Kane.
Un développement intéressant du scénario est l’étrange alliance qui se forme entre les deux femmes de Kane, Helen et Amy. Elles se rencontrent dans la chambre d’hôtel d’Helen et décident de quitter la ville ensemble. De manière significative, alors qu’elles passent devant Kane dans le charriot tiré par les chevaux, c’est Helen qui regarde en arrière, pas Amy. L'autre élément important de l'histoire, ce sont les horloges qui sont partout à Hadleyville. Le passage des minutes est constamment souligné et le film étant sensé se dérouler sur 1 heure, en temps réel, c'est un procédé très efficace pour appuyer la tension du film.
Seul point noir pour la part, j’ai trouvé l'affrontement final entre Kane et le gang Miller assez décevant, surtout venant après toute la tension accumulée sur la première heure du film. Par contre, la toute dernière scène où Kane laisse tomber son badge sur le sol est mémorable. Le train sifflera trois fois est certainement l’un des westerns les plus efficaces de toute l’histoire du cinéma, mais pas sans défauts. Mon note finale sera donc 8/10.
Une ballade entêtante, une ambiance lugubre, une petite ville assiégée, le marshal abandonné de ses hommes qui doit faire face seul au danger, la femme froide qui abandonne son homme dans l’heure qui suit le mariage ... Le train sifflera trois fois, c’est un film qui contient beaucoup de symbolisme à cause de l’époque à laquelle il appartient. C’était l’époque de l’hystérie communiste et de la liste noire d’Hollywood. Les sympathisants soviétiques sont traqués par l’industrie du cinéma. De nombreux acteurs et réalisateurs sont accusés, malgré l’absence ou le manque de preuves qu’ils étaient réellement communistes. On les a écartées du milieu, alors qu’ils n’avaient jamais été, ni de près ni de loin, membres du parti communiste. Fred Zinnemann, le réalisateur du film, fait parti de ces victimes du système hollywoodien.
Will Kane (Garry Cooper) est le courageux marshal de Hadleyville, une petite ville du Kansas qui était autrefois le terrain de jeu des méchants, dont un certain Frank Miller. C’est un petit village perdu au milieu de nulle part, mais Kane l’a nettoyé. Il y a cinq ans, il a fait condamner Frank Miller pour meurtre devant un tribunal fédéral. Aujourd’hui, alors que Kane épouse Amy (Grace Kelly), la nouvelle arrive que Miller est maintenant libre et se dirige vers Hadleyville pour se venger. Ses hommes de main se rassemblent au dépôt et tout laisse indiquer que Frank arrivera dans le train de midi pour régler ses comptes avec le marshal qui l’a arrêté. Kane doit-il quitter la ville avec sa fiancée ou doit-il rester pour affronter le gang Miller ? Les citoyens vont-ils se rallier à lui ou l'abandonner seul face au danger ? Les désirs humains sont vains face au destin.
Fred Zinnemann a soigné la mise en scène et la photographie du film et c'est un effort qui a porté ses fruits. Dés l'apparition de Lee Van Cleef, avec ce visage tout de suite reconnaissable (et inquiétant) et cette silhouette se déplaçant comme une ombre à l'horizon, on sait que le danger est imminant. La mise en scène multiplie les coupes, les gros plans sur les visages et cette vision entêtante de la voix de chemin de fer centrale, qui semblent accélérer l’arrivée du train fatidique.
Le train sifflera trois fois c’est clairement un film qui parle d'abord à travers les images. Les étendues arides et plates du Kansas reflètent un ciel gris, sans le moindre nuage (chose peu commune dans les western de cette époque). Les structures branlantes de la ville semblent bien chétives, face à la magnificence de la nature sauvage. Les voies ferrées s’étendent au loin, convergeant vers un point de fuite, l’endroit symbolique d’où arrivera Frank Miller. Tapies dans un recoin du quai du gare, la présence des hommes du gang Miller qui attendent leur chef, ne fait que rajouter de la tension au film.
Fred Zinnemann n’a pas peur des gros plans, qu’il utilise à l'excès pour notre plus grand plaisir. C'est vraiment très efficace pour nous faire ressentir les moments de tension. C'est un peu une mise en scène à la Sergio Leone, avant l'ère Sergio Leone. Il filme également Kane au centre du plan, à hauteur de taille et en plan resserré, pour souligner sa position haute et droite comme symbole d’autorité morale. Garry Cooper est magnifié par la mise en scène et son sort en devient d'autant plus tragique. En effet, il réalisera très vite qu'il ne peut compter sur personne, pas même sur son ancienne fiancée Helen Ramírez (Katy Jurado) et encore moins sur son second incarné par Lloyd Bridges (hilarant bien des années plus tard dans Hot Shots 1 & 2) ...
- Spoiler:
- Grace Kelly sera la seule à venir à son soutient au tout dernier moment et son aide sera précieuse, puisqu'elle lui sauve la vie.
Gary Cooper avait 51 ans au moment du tournage, tandis que Grace Kelly avait à peine 22 ans (presque 30 ans les sépare). Il y a clairement un trop grand écart d'âge entre Gary Cooper et Grace Kelly, ils font des jeunes mariés peu convaincants. Gary Cooper est en vérité trop vieux pour le rôle. Un acteur comme Gregory Peck ou Robert Mitchum, plus jeunes que lui, auraient peut-être mieux convenu au rôle. Et pourtant, malgré la grande différance d'âge, c'est difficile d'imaginer quelqu'un d'autre que Gary Cooper dans ce rôle, après avoir vu le film. Lui seul pouvait lui apporter une telle humanité, n'ayant pas peur de se montrer fragile par moments ... chose que Gregory Peck ou Robert Mitchum auraient eu bien du mal à assumer. Et même si le script essaie tant bien que mal de donner un peu de vie et de chaleur à ce couple peu harmonieux, l’impression durable de Grace Kelly est celle d'une froideur immaculée.
Lloyd Bridges est excellent dans le rôle du second du marshal, qui veut être marshal à la place du marshal. Il apporte à son personnage un petit côté immature assez délicieux. Katy Jurado, vue également dans Pat Garrett et Billy le Kid de Sam Peckinpah, n’a jamais été aussi belle qu’ici. Elle est très touchante et finalement c'est elle qui vole la vedette à Grace Kelly, en jouant la femme déchue qui aimait Kane et qui l’aime toujours. Pour Lee Van Cleef, c'est son tout premier rôle au cinéma, un tout petit rôle qui serait bien insignifiant si ce n'était pas lui qui l'avait incarné. En l'espace d'à peine deux ou trois gros plan, son visage marque les esprits et c'est le seul à ressortir parmi le gang Kane.
Un développement intéressant du scénario est l’étrange alliance qui se forme entre les deux femmes de Kane, Helen et Amy. Elles se rencontrent dans la chambre d’hôtel d’Helen et décident de quitter la ville ensemble. De manière significative, alors qu’elles passent devant Kane dans le charriot tiré par les chevaux, c’est Helen qui regarde en arrière, pas Amy. L'autre élément important de l'histoire, ce sont les horloges qui sont partout à Hadleyville. Le passage des minutes est constamment souligné et le film étant sensé se dérouler sur 1 heure, en temps réel, c'est un procédé très efficace pour appuyer la tension du film.
Seul point noir pour la part, j’ai trouvé l'affrontement final entre Kane et le gang Miller assez décevant, surtout venant après toute la tension accumulée sur la première heure du film. Par contre, la toute dernière scène où Kane laisse tomber son badge sur le sol est mémorable. Le train sifflera trois fois est certainement l’un des westerns les plus efficaces de toute l’histoire du cinéma, mais pas sans défauts. Mon note finale sera donc 8/10.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Vu le buzz autour du 2 (spectateur qui vomissent, ont des malaises, quittent la salle, ne vont au ciné que pour filmer ceux qui flippent...), on a regardé The Terrifier (le 1 de 2017). Un bon film d'horreur à l'ancienne assez gore mais surtout avec un chouette méchant muet ART THE CLOWN (il a parfois un petit air de Mr Bean je trouve). Il y a des scènes bien hardcore.
xtopher- Patient contaminé
- Nombre de messages : 365
Age : 47
Localisation : BE
Date d'inscription : 27/04/2015
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai maté le dernier Hellraiser de Hulu.
Pas mal ! l'univers de Hellraiser est respecté, les acteurs sont pas mauvais et les effets spéciaux sont cool.
C'est pas un film qui va révolutionner le genre, mais c'est sans doute une des meilleures adaptation du monde du léviathan et de ses sympathiques cenobites que j'ai vu.
Et les actrices (pinhead et Riley) sentent le cul (et les emmerdes) a 10 Km, ce qui n'a rien pour me déplaire.
Pas mal ! l'univers de Hellraiser est respecté, les acteurs sont pas mauvais et les effets spéciaux sont cool.
C'est pas un film qui va révolutionner le genre, mais c'est sans doute une des meilleures adaptation du monde du léviathan et de ses sympathiques cenobites que j'ai vu.
Et les actrices (pinhead et Riley) sentent le cul (et les emmerdes) a 10 Km, ce qui n'a rien pour me déplaire.
dav1974- Interne
- Nombre de messages : 10826
Age : 50
Localisation : Drome
Date d'inscription : 20/08/2013
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Charade ...
Le film de Stanley Donen démarre sur un générique d’ouverture très graphique à la Saul Bass, qui fait tout de suite son petit effet. Dés les premières minutes du film, on est donc plongé dans une ambiance très hitchcockienne des années 50-60. De plus, Charade est un film qui aime mélanger les genres, la comédie, la romance et le suspense. Non seulement Audrey Hepburn tomber immédiatement amoureuse de Cary Grant, mais elle est aussi constamment mise en danger par James Coburn et ses acolytes.
Nous sommes donc dans une comédie romantique et dans un thriller hitchcockien. Audrey Hepburn est ainsi poursuivie par des méchants qui recherchent les quelques 250 000 dollars, que son défunt mari a volés pendant la guerre. C'est une intrigue complètement alambiquée dans laquelle Cary Grant et Walter Matthau échangent d’identités plus de fois que deux schizophrènes souffrant de troubles de la personnalité multiple, nous obligeant à tenir un tableau de bord pour savoir qui est qui et qui fait quoi dans tout ça ... et surtout, nous obligeant à douter de tout !
Charade multiplie donc les fausses pistes dans son intrigue, mais en même temps le pitch du film est assez simple à présenter, puisque tout le monde ici est à la recherche des 250 000 dollars "cachés on ne sait où ?". Audrey Hepburn ne peut compter que sur Cary Grant pour sa protection personnelle et même s’il peut parfois paraitre louche, il est inévitable que tous les deux vont tomber amoureux. Cary Grant et Audrey Hepburn dégagent tous deux un charme fou et forment un couple irrésistible, malgré leur grande différence d'âge. Quel dommage qu’ils n’aient jamais travaillé ensemble auparavant, car malgré les nombreux rebondissements et les changements d’identité incessants du scénario, ce sont bien eux qui illuminent l’écran par leur seule présence.
Difficile de ne pas penser à Alfred Hitchcock en regardant Charade du réalisateur américain Stanley Donen. Non seulement le film repose sur un concept original et ingénieux comme tous les films d'Alfred Hitchcock, mais aussi et surtout, certains éléments du décor et le style de mise en scène sont parfaitement similaires. Stanley Donen est bien conscient que les vraies stars de ce thriller romantique et chic, sont l’intrigue hitchcockienne (avec un McGuffin ingénieux) et le couple stars têtes d'affiche.
L'autre star du film, c'est Paris qui nous offre des moments merveilleux. Je pense notamment à Cary Grant et Audrey Hepburn tombant amoureux sur un bateau fluvial, un "cliffhanger" sur les toits de Paris entre Cary Grant et George Kennedy (ils sont littéralement "suspendus au rebord de la falaise"), la séquence finale sous la scène du théâtre parisien ... sans oublier quelques moments vraiment savoureux, comme Cary Grant qui prend une douche tout habillé et une scène funéraire très drôle.
Bref, si comme moi vous adorez La mort aux trousses et Diamants sur canapé, si vous pensez qu’il n’y a jamais eu d’actrice plus lumineuse qu’Audrey Hepburn, si vous êtes convaincu que Cary Grant est l'un des plus grands acteurs de son temps (et l’un des plus drôles) ... alors foncez et ne passez plus à côté de Charade, je vous garantis que vous ne le regretterez pas.
Le film de Stanley Donen démarre sur un générique d’ouverture très graphique à la Saul Bass, qui fait tout de suite son petit effet. Dés les premières minutes du film, on est donc plongé dans une ambiance très hitchcockienne des années 50-60. De plus, Charade est un film qui aime mélanger les genres, la comédie, la romance et le suspense. Non seulement Audrey Hepburn tomber immédiatement amoureuse de Cary Grant, mais elle est aussi constamment mise en danger par James Coburn et ses acolytes.
Nous sommes donc dans une comédie romantique et dans un thriller hitchcockien. Audrey Hepburn est ainsi poursuivie par des méchants qui recherchent les quelques 250 000 dollars, que son défunt mari a volés pendant la guerre. C'est une intrigue complètement alambiquée dans laquelle Cary Grant et Walter Matthau échangent d’identités plus de fois que deux schizophrènes souffrant de troubles de la personnalité multiple, nous obligeant à tenir un tableau de bord pour savoir qui est qui et qui fait quoi dans tout ça ... et surtout, nous obligeant à douter de tout !
Charade multiplie donc les fausses pistes dans son intrigue, mais en même temps le pitch du film est assez simple à présenter, puisque tout le monde ici est à la recherche des 250 000 dollars "cachés on ne sait où ?". Audrey Hepburn ne peut compter que sur Cary Grant pour sa protection personnelle et même s’il peut parfois paraitre louche, il est inévitable que tous les deux vont tomber amoureux. Cary Grant et Audrey Hepburn dégagent tous deux un charme fou et forment un couple irrésistible, malgré leur grande différence d'âge. Quel dommage qu’ils n’aient jamais travaillé ensemble auparavant, car malgré les nombreux rebondissements et les changements d’identité incessants du scénario, ce sont bien eux qui illuminent l’écran par leur seule présence.
Difficile de ne pas penser à Alfred Hitchcock en regardant Charade du réalisateur américain Stanley Donen. Non seulement le film repose sur un concept original et ingénieux comme tous les films d'Alfred Hitchcock, mais aussi et surtout, certains éléments du décor et le style de mise en scène sont parfaitement similaires. Stanley Donen est bien conscient que les vraies stars de ce thriller romantique et chic, sont l’intrigue hitchcockienne (avec un McGuffin ingénieux) et le couple stars têtes d'affiche.
L'autre star du film, c'est Paris qui nous offre des moments merveilleux. Je pense notamment à Cary Grant et Audrey Hepburn tombant amoureux sur un bateau fluvial, un "cliffhanger" sur les toits de Paris entre Cary Grant et George Kennedy (ils sont littéralement "suspendus au rebord de la falaise"), la séquence finale sous la scène du théâtre parisien ... sans oublier quelques moments vraiment savoureux, comme Cary Grant qui prend une douche tout habillé et une scène funéraire très drôle.
Bref, si comme moi vous adorez La mort aux trousses et Diamants sur canapé, si vous pensez qu’il n’y a jamais eu d’actrice plus lumineuse qu’Audrey Hepburn, si vous êtes convaincu que Cary Grant est l'un des plus grands acteurs de son temps (et l’un des plus drôles) ... alors foncez et ne passez plus à côté de Charade, je vous garantis que vous ne le regretterez pas.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Little Odessa ...
Little Odessa, c'est le tout premier film de James Gray, un film de gangsters vu du côté de la communauté russe de New-York. C’est une interprétation du fils prodigue (ou du retour de l'enfant prodigue), ici sous les traits d'un tueur à gages froid et impitoyable. C’est un très bon drame, bien joué par le toujours électrique Tim Roth. Je suis un fan de longue date de l'acteur anglais, dont le talent est "je trouve" sous exploité en dehors de ses collaborations avec Quentin Tarantino. C'est tout de même un acteur qui était très populaire dans les années 90, mais qui l'est devenu beaucoup moins à partir des années 2000. L’autre atout britannique du film, c'est la tout aussi excellente Vanessa Redgrave, une actrice que j'aime beaucoup et qui elle aussi est trop sous exploitée.
Il y a une réelle efficacité dans la façon dont est montré la violence dans ce film. J'ai envie de dire que c'est l'anti-Tarantino. La violence est ici tout sauf stylisée, elle est au contraire brutale et vite expédiée. Tim Roth est Josua Shapira, un tueur à gage qui est forcé de retourner dans son ancien quartier, ce qui signifie pour lui de renouer avec sa famille, sa mère aimante et mourante (Vanessa Redgrave), son père violent et abusif (Maximilian Spiel), ainsi que son frère cadet Ruben facilement impressionnable (Edward Furlong). Bien que ses proches se méfient toujours de lui, Joshua est idolâtré par son jeune frère ...
Le réalisateur alors débutant, James Gray âgé de 24 ans, propose un film de gangsters étonnamment mature, à la fois poignant, émouvant et choquant. La violence n'est pas forcément montrée à l'écran, elle est plus psychologique que graphique. Les exécutions de sang-froid d'un Tim Roth insensibles et inébranlables, ne nous laisse même pas le temps d'avoir un mauvais goût dans la bouche. Tout comme pour The Yards et La Nuit nous appartient, Little Odessa est principalement un drame axé sur les personnages qui bénéficient tous une certaine profondeur d'écriture. Les scènes dans la neige à Brooklyn, sont lugubres, sombre et authentiques. Qui plus est, elles nous rappellent les racines russes de la famille. Le père est un juif pieux, mais qui a aussi une liaison extra conjugale. Il parle souvent en russe, accroché à son identité du mieux qu’il peut, dans un monde aliénant, changeant et désintégrant.
Il y a aussi des moments tendres entre le fils assassin et la mère souffrant d’une tumeur cérébrale. Il reprend aussi contact avec son ancienne petite amie (la très belle Moira Kelly) qui veut comprendre pourquoi il l'avait abandonné. Son jeune frère essaie de garder les pieds sur terre, mais son retour aura des conséquences. L'amour fraternel qu'ils éprouvent l'un pour l'autre est sincère, mais il va mettre à mal l'innocence du jeune frère. Tous ses moments de tendresses sont les points forts du film, mais certains élément du films ont bien du mal me convaincre. Je pense surtout à certains détails ethniques du film (la représentation de la communauté russe) qui ne sont pas toujours très crédibles. Et puis, James Gray vacille quelque peu dans son acte final ...
Little Odessa, c’est un film sombre, froid, efficace et très réaliste. Je suis tout de suite rentré dans l'histoire et me suis pris immédiatement d'affection pour le jeune frère cadet. Même si le nom de Tim Roth vient en premier sur l'affiche du film, en réalité le film porte plus sur Edward Furlong que sur lui. Ce n’est pas un film de gangsters tarantinesque avec des gangsters hauts en couleurs, c'est au contraire un film de gangsters Scorsesien qui s'intéresse à la vie d'une famille d'un gangster. Comme dans Mean Streets ou Les Affranchis, le film se construit lentement jusqu’à l'arrivée de grandes scènes très impactantes. C’est puissant sur les émotions, bien plus que sur la démonstration. Il n’y a pas beaucoup d’espoir à attendre dans les jours sombres qui vit cette famille. Oui, c’est triste et sans espoir, mais étrangement fascinant aussi.
Bref, Little Odessa est un grand film de gangsters, qui s'inspire des meilleurs et un classique dans le genre. Je recommanderais également le brillant et très efficace Eastern promises de David Cronenberg, racontant une histoire de la mafia russe en Grande-Bretagne.
Little Odessa, c'est le tout premier film de James Gray, un film de gangsters vu du côté de la communauté russe de New-York. C’est une interprétation du fils prodigue (ou du retour de l'enfant prodigue), ici sous les traits d'un tueur à gages froid et impitoyable. C’est un très bon drame, bien joué par le toujours électrique Tim Roth. Je suis un fan de longue date de l'acteur anglais, dont le talent est "je trouve" sous exploité en dehors de ses collaborations avec Quentin Tarantino. C'est tout de même un acteur qui était très populaire dans les années 90, mais qui l'est devenu beaucoup moins à partir des années 2000. L’autre atout britannique du film, c'est la tout aussi excellente Vanessa Redgrave, une actrice que j'aime beaucoup et qui elle aussi est trop sous exploitée.
Il y a une réelle efficacité dans la façon dont est montré la violence dans ce film. J'ai envie de dire que c'est l'anti-Tarantino. La violence est ici tout sauf stylisée, elle est au contraire brutale et vite expédiée. Tim Roth est Josua Shapira, un tueur à gage qui est forcé de retourner dans son ancien quartier, ce qui signifie pour lui de renouer avec sa famille, sa mère aimante et mourante (Vanessa Redgrave), son père violent et abusif (Maximilian Spiel), ainsi que son frère cadet Ruben facilement impressionnable (Edward Furlong). Bien que ses proches se méfient toujours de lui, Joshua est idolâtré par son jeune frère ...
- Spoiler:
- Le film se termine, comme la plupart des fables sur le fils prodigue, avec Reuben mourant, payant pour les péchés de son frère.
Le réalisateur alors débutant, James Gray âgé de 24 ans, propose un film de gangsters étonnamment mature, à la fois poignant, émouvant et choquant. La violence n'est pas forcément montrée à l'écran, elle est plus psychologique que graphique. Les exécutions de sang-froid d'un Tim Roth insensibles et inébranlables, ne nous laisse même pas le temps d'avoir un mauvais goût dans la bouche. Tout comme pour The Yards et La Nuit nous appartient, Little Odessa est principalement un drame axé sur les personnages qui bénéficient tous une certaine profondeur d'écriture. Les scènes dans la neige à Brooklyn, sont lugubres, sombre et authentiques. Qui plus est, elles nous rappellent les racines russes de la famille. Le père est un juif pieux, mais qui a aussi une liaison extra conjugale. Il parle souvent en russe, accroché à son identité du mieux qu’il peut, dans un monde aliénant, changeant et désintégrant.
Il y a aussi des moments tendres entre le fils assassin et la mère souffrant d’une tumeur cérébrale. Il reprend aussi contact avec son ancienne petite amie (la très belle Moira Kelly) qui veut comprendre pourquoi il l'avait abandonné. Son jeune frère essaie de garder les pieds sur terre, mais son retour aura des conséquences. L'amour fraternel qu'ils éprouvent l'un pour l'autre est sincère, mais il va mettre à mal l'innocence du jeune frère. Tous ses moments de tendresses sont les points forts du film, mais certains élément du films ont bien du mal me convaincre. Je pense surtout à certains détails ethniques du film (la représentation de la communauté russe) qui ne sont pas toujours très crédibles. Et puis, James Gray vacille quelque peu dans son acte final ...
- Spoiler:
- Le film se conclue sur une séquence qu'on voit trop venir à l'avance, dans laquelle le petit Reuben est accidentellement abattu.
Little Odessa, c’est un film sombre, froid, efficace et très réaliste. Je suis tout de suite rentré dans l'histoire et me suis pris immédiatement d'affection pour le jeune frère cadet. Même si le nom de Tim Roth vient en premier sur l'affiche du film, en réalité le film porte plus sur Edward Furlong que sur lui. Ce n’est pas un film de gangsters tarantinesque avec des gangsters hauts en couleurs, c'est au contraire un film de gangsters Scorsesien qui s'intéresse à la vie d'une famille d'un gangster. Comme dans Mean Streets ou Les Affranchis, le film se construit lentement jusqu’à l'arrivée de grandes scènes très impactantes. C’est puissant sur les émotions, bien plus que sur la démonstration. Il n’y a pas beaucoup d’espoir à attendre dans les jours sombres qui vit cette famille. Oui, c’est triste et sans espoir, mais étrangement fascinant aussi.
Bref, Little Odessa est un grand film de gangsters, qui s'inspire des meilleurs et un classique dans le genre. Je recommanderais également le brillant et très efficace Eastern promises de David Cronenberg, racontant une histoire de la mafia russe en Grande-Bretagne.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Oula, la piqure de rappel avec "Little Odessa"
Par contre contrairement a toi, je trouve que Tim Roth est jamais dans son rôle. (pas que pour ce film).
Il n'a rien pour jouer les méchants (le pire dans Hulk..quand il fait le soldat) ou les gars dangereux.
Sinon, ce film, je l'ai vu a sa sortie en VHS. Et j'avais aimé, comme tu dis, que la violence ne soit pas "stylisée", film que je classe dans mon même tiroir "mental" que "L'impasse" par exemple.
Par contre contrairement a toi, je trouve que Tim Roth est jamais dans son rôle. (pas que pour ce film).
Il n'a rien pour jouer les méchants (le pire dans Hulk..quand il fait le soldat) ou les gars dangereux.
Sinon, ce film, je l'ai vu a sa sortie en VHS. Et j'avais aimé, comme tu dis, que la violence ne soit pas "stylisée", film que je classe dans mon même tiroir "mental" que "L'impasse" par exemple.
dav1974- Interne
- Nombre de messages : 10826
Age : 50
Localisation : Drome
Date d'inscription : 20/08/2013
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Houlà, L'Impasse de Brian De Palma c'est d'un niveau largement au-dessus. Tim Roth ne fait pas le poids face à Al Pacino et James Gray ne sera jamais De Palma.
L'Impasse c'est probablement mon De Palma préféré avec Phantom of the Paradise.
L'Impasse c'est probablement mon De Palma préféré avec Phantom of the Paradise.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Vacances romaines ...
"Enchanteur" est le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire Vacances romainesde William Wyler. Le film offre une évasion de la réalité, un échappatoire, chose qui pourrait être enviée même par la royauté. C'est Audrey Hepburn qui incarne la royauté ici, dans la peau de la princesse Ann. Elle est lumineuse et d'une innocence désarmante, pour ce qui est sa toute première apparition à Hollywood. C'est cette fraicheur qui lui permet de nous faire croire qu'elle puisse disparaitre pendant vingt-quatre heures, dans le but de vivre sa vie comme bon lui semble.
Naviguant entre fantaisie et réalité, Vacances romaines est à la fois divertissant et bien plus profond qu'il ne le laisse paraitre. L'équilibre est assez bien trouvé entre le ton comique et le ton dramatique. Parfois, c’est très drôle et à d’autres moments, c'est assez émouvant. Audrey Hepburn et Gregory Peck sont parfaits dans les rôles principaux et l’histoire est intelligemment menée par William Wyler. Sur la base d'une idée simple, Il arrive à étirer l'histoire qu'il veut conter sans pousser les choses trop loin. Ainsi le film n'est ni trop long, ni trop court et assez efficace.
L’idée que la princesse Ann (Audrey Hepburn) s’éclipse et passe inaperçue dans les rues de Rome pendant 24 heures, pour une journée de plaisir et de liberté sans la moindre responsabilité, est bien sûr fantaisiste. Sur le papier ça parait casse gueule, mais à l'écran ça fonctionne plutôt bien et si ça fonctionne, c'est pour plusieurs bonnes raisons.
Tout d'abord, William Wyler peut compter sur Gregory Peck, un acteur qui sait tout jouer et il le prouve une fois de plus ici, dans la peau d'un journaliste pragmatique et qui a les pieds sur terre. Il apporte un bon équilibre au charme et à l’énergie d'Audrey Hepburn, restant à tous instants calme et logique, sans jamais devenir froid ou distant. Eddie Albert qui complète ce trio est parfait lui aussi, en tant qu’ami photographe de Gregory Peck ? Et puis il y a la ville de Rome elle-même, avec quelques scènes inventives qui font bon usage du cadre (la fontaine de Trevi, la place d'Espagne, le Castel Sant’Angelo ...)
Mais Vacances romaines n'aurait jamais eu le succès qu'il a eu, sans la présence d’Audrey Hepburn. Elle est d'une beauté, d'une fraicheur et d'un naturel tellement désarmant, qui plus est pour son premier rôle à Hollywood. Plus incroyable encore et ceci malgré sa totale inexpérience, elle reçu l'Oscar de la meilleure actrice pour ce film ... ça en dit long sur sa performance. C'est certainement un ange envoyé sur Terre pour s’assurer que le monde vive en harmonie. C'est bien simple, moi je vois le nom d'Audrey Hepburn sur l'affiche, je suis content.
Petite chose amusante, c'est impressionnant de voir ce que la princesse Ann arrive à tirer de ce billet de cinq mille lires italiennes. Pouvait-on vraiment acheter des sandales, aller au coiffeur (elle est ravissante avec les cheveux mi courts), manger un cône de glace et je ne sais plus quoi d'autre ... pour moins de 2 euros 50 en 1953 ? De plus, Gregory Peck est mis dans une situation difficile, quand Audrey Hepburn commente son sacrifice pour lui consacrer une journée entière à lui faire visiter Rome. Elle le pense "complètement désintéressé", alors qu'en réalité il a bien l'intention de profiter de la situation. C'est à ce moment-là que je me suis dit que le scénario allait faire un virage à 180 degrés pour permettre à Gregory Peck de se montrer bon prince.
Alors pourquoi seulement 6/10 me direz-vous ? Bah, je dirais tout simplement qu'en dehors d'Audrey Hepburn, le film manque de fantaisie et de magie. Si ça n'avait pas été pour elle, pas sûr que j'aurais tenu plus de quinze minutes devant ce film. C'est une comédie romantique très sage, trop sage pour moi. Cependant, le film a la bonne idée de nous éviter un happy-end trop convenu ...
"Enchanteur" est le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire Vacances romainesde William Wyler. Le film offre une évasion de la réalité, un échappatoire, chose qui pourrait être enviée même par la royauté. C'est Audrey Hepburn qui incarne la royauté ici, dans la peau de la princesse Ann. Elle est lumineuse et d'une innocence désarmante, pour ce qui est sa toute première apparition à Hollywood. C'est cette fraicheur qui lui permet de nous faire croire qu'elle puisse disparaitre pendant vingt-quatre heures, dans le but de vivre sa vie comme bon lui semble.
Naviguant entre fantaisie et réalité, Vacances romaines est à la fois divertissant et bien plus profond qu'il ne le laisse paraitre. L'équilibre est assez bien trouvé entre le ton comique et le ton dramatique. Parfois, c’est très drôle et à d’autres moments, c'est assez émouvant. Audrey Hepburn et Gregory Peck sont parfaits dans les rôles principaux et l’histoire est intelligemment menée par William Wyler. Sur la base d'une idée simple, Il arrive à étirer l'histoire qu'il veut conter sans pousser les choses trop loin. Ainsi le film n'est ni trop long, ni trop court et assez efficace.
L’idée que la princesse Ann (Audrey Hepburn) s’éclipse et passe inaperçue dans les rues de Rome pendant 24 heures, pour une journée de plaisir et de liberté sans la moindre responsabilité, est bien sûr fantaisiste. Sur le papier ça parait casse gueule, mais à l'écran ça fonctionne plutôt bien et si ça fonctionne, c'est pour plusieurs bonnes raisons.
Tout d'abord, William Wyler peut compter sur Gregory Peck, un acteur qui sait tout jouer et il le prouve une fois de plus ici, dans la peau d'un journaliste pragmatique et qui a les pieds sur terre. Il apporte un bon équilibre au charme et à l’énergie d'Audrey Hepburn, restant à tous instants calme et logique, sans jamais devenir froid ou distant. Eddie Albert qui complète ce trio est parfait lui aussi, en tant qu’ami photographe de Gregory Peck ? Et puis il y a la ville de Rome elle-même, avec quelques scènes inventives qui font bon usage du cadre (la fontaine de Trevi, la place d'Espagne, le Castel Sant’Angelo ...)
Mais Vacances romaines n'aurait jamais eu le succès qu'il a eu, sans la présence d’Audrey Hepburn. Elle est d'une beauté, d'une fraicheur et d'un naturel tellement désarmant, qui plus est pour son premier rôle à Hollywood. Plus incroyable encore et ceci malgré sa totale inexpérience, elle reçu l'Oscar de la meilleure actrice pour ce film ... ça en dit long sur sa performance. C'est certainement un ange envoyé sur Terre pour s’assurer que le monde vive en harmonie. C'est bien simple, moi je vois le nom d'Audrey Hepburn sur l'affiche, je suis content.
Petite chose amusante, c'est impressionnant de voir ce que la princesse Ann arrive à tirer de ce billet de cinq mille lires italiennes. Pouvait-on vraiment acheter des sandales, aller au coiffeur (elle est ravissante avec les cheveux mi courts), manger un cône de glace et je ne sais plus quoi d'autre ... pour moins de 2 euros 50 en 1953 ? De plus, Gregory Peck est mis dans une situation difficile, quand Audrey Hepburn commente son sacrifice pour lui consacrer une journée entière à lui faire visiter Rome. Elle le pense "complètement désintéressé", alors qu'en réalité il a bien l'intention de profiter de la situation. C'est à ce moment-là que je me suis dit que le scénario allait faire un virage à 180 degrés pour permettre à Gregory Peck de se montrer bon prince.
Alors pourquoi seulement 6/10 me direz-vous ? Bah, je dirais tout simplement qu'en dehors d'Audrey Hepburn, le film manque de fantaisie et de magie. Si ça n'avait pas été pour elle, pas sûr que j'aurais tenu plus de quinze minutes devant ce film. C'est une comédie romantique très sage, trop sage pour moi. Cependant, le film a la bonne idée de nous éviter un happy-end trop convenu ...
- Spoiler:
- La princesse qui devient paysanne pendant une journée entière, doit accepter sa responsabilité et redevenir une princesse le lendemain. Il est assez ironique de constater qu’une star dont l’attrait principal reposait sur son glamour, joue dans un film qui met en évidence les limites du glamour, puisqu'elle en souffre plus qu'autre chose, l'obligeant à renoncer à une vie normale.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater The Neon Demon ...
D’une certaine façon, The Neon Demon est le parfait exemple du film dont la forme dicte le fond. Quoi de mieux que de faire un film vide et pervers, pour montrer à quel point le monde de la mode à Los Angeles est vide et perverse ? Si c'est ça le propos défendu par Nicolas Winding Refn, alors il le dit haut et fort avec ce film.
Mais le doute est permis, voulait-il vraiment défendre ce propos ou voulait-il tout simplement pousser ses capacités cinématographiques un peu plus loin ? Je pencherais plutôt vers la seconde solution. J'ai vraiment l'impression qu'avec ce film, il souhaite juste pousser son esthétique visuelle à la limite, sans se soucier du fond. Non parce que, s'il y a bien une certitude avec The Neon Demon, c'est que le film est visuellement magnifique, mais qu'il manque de fond.
The Neon Demon raconte l’histoire d’une jeune fille de seize ans (Elle Fanning) qui déménage à Los Angeles pour poursuivre son rêve de devenir mannequin. Elle sait qu’elle est belle et s’impose rapidement dans le monde de la mode. Très rapidement, la jalousie des autres modèles ne fait plus aucun doute. Elle devra alors affronter la maquilleuse/sorcière (Jenna Malone) et ses deux sbires/mannequins (Bella Heathcote et Abbey Lee).
The Neon Demon commence très fort, le film est juste splendide, que ce soit sur un point visuel ou sonore. La photographie, la colorimétrie et toute la direction artistique est sublime, tout comme la BO électronique de Cliff Martine. Au début, l'histoire tient toutes ses promesses, car elle raconte tout simplement comment des modèles n'hésitent pas à poignarder dans le dos leur rivales, juste pour rester sous les feux des projecteurs. Elles sont bien conscientes que la beauté, ça ne durera pas éternellement. Comme le dit l'une des deux mannequins (je ne sais plus laquelle) sbires de Jenna Malone, la date limite dans ce métier ne dépasse pas 21 ans.
Mais voilà, alors qu'on commence à s'attacher au personnage principal interprété par Elle Fanning, c'est alors que Nicolas Winding Refn détourne notre attention, en introduisant de nombreuses scènes visuellement magnifiques, mais sans but et terriblement dérangeantes (la scène de nécrophilie se pose là). Et puis il y a un moment charnière vers la fin de la première moitié du film, où "tout part à vau-l'eau". Le fantastique fait son entrée dans le film avec la sorcière Jenna Malone et ses deux sbires qui prennent les choses en main. On se retrouve alors face à un thriller fantastique ...
Bref, l'histoire de ce mannequin de seize ans qui est littéralement dévorée par l’industrie de la mode, n’est au final rien de plus qu’un véhicule (ou une démonstration) pour l’exubérance visuelle de Nicolas Winding Refn. Si je devais trouver une analogie pour ce film ... regarder Neon Demon, c’est comme lire un magazine de mode (Vogue ou je ne sais quoi d'autre). Il y a beaucoup de pages dedans, remplies de photos glamours, mais très peu de textes. Vous pouvez le parcourir, mais vous ne trouverez aucun message dedans, juste de très jolies photos avec de très jolies mannequins. Personnellement j'en attendais plus de la part de Nicolas Winding Refn, mais si vous aimez parcourir les pages d'un magazine Vogue ... alors c’est peut-être le film qu’il vous faut.
D’une certaine façon, The Neon Demon est le parfait exemple du film dont la forme dicte le fond. Quoi de mieux que de faire un film vide et pervers, pour montrer à quel point le monde de la mode à Los Angeles est vide et perverse ? Si c'est ça le propos défendu par Nicolas Winding Refn, alors il le dit haut et fort avec ce film.
Mais le doute est permis, voulait-il vraiment défendre ce propos ou voulait-il tout simplement pousser ses capacités cinématographiques un peu plus loin ? Je pencherais plutôt vers la seconde solution. J'ai vraiment l'impression qu'avec ce film, il souhaite juste pousser son esthétique visuelle à la limite, sans se soucier du fond. Non parce que, s'il y a bien une certitude avec The Neon Demon, c'est que le film est visuellement magnifique, mais qu'il manque de fond.
The Neon Demon raconte l’histoire d’une jeune fille de seize ans (Elle Fanning) qui déménage à Los Angeles pour poursuivre son rêve de devenir mannequin. Elle sait qu’elle est belle et s’impose rapidement dans le monde de la mode. Très rapidement, la jalousie des autres modèles ne fait plus aucun doute. Elle devra alors affronter la maquilleuse/sorcière (Jenna Malone) et ses deux sbires/mannequins (Bella Heathcote et Abbey Lee).
The Neon Demon commence très fort, le film est juste splendide, que ce soit sur un point visuel ou sonore. La photographie, la colorimétrie et toute la direction artistique est sublime, tout comme la BO électronique de Cliff Martine. Au début, l'histoire tient toutes ses promesses, car elle raconte tout simplement comment des modèles n'hésitent pas à poignarder dans le dos leur rivales, juste pour rester sous les feux des projecteurs. Elles sont bien conscientes que la beauté, ça ne durera pas éternellement. Comme le dit l'une des deux mannequins (je ne sais plus laquelle) sbires de Jenna Malone, la date limite dans ce métier ne dépasse pas 21 ans.
Mais voilà, alors qu'on commence à s'attacher au personnage principal interprété par Elle Fanning, c'est alors que Nicolas Winding Refn détourne notre attention, en introduisant de nombreuses scènes visuellement magnifiques, mais sans but et terriblement dérangeantes (la scène de nécrophilie se pose là). Et puis il y a un moment charnière vers la fin de la première moitié du film, où "tout part à vau-l'eau". Le fantastique fait son entrée dans le film avec la sorcière Jenna Malone et ses deux sbires qui prennent les choses en main. On se retrouve alors face à un thriller fantastique ...
- Spoiler:
- La scène finale avec le cannibalisme est vraiment bizarre. C'est tellement bizarre que je me suis demandé si je comprenais bien ce que je voyais là ? Ce bain de sang, c'est bien le sang d'Elle Fanning ? Ont-elles réellement dévoré le corps d'Elle Fanning ?
Bref, l'histoire de ce mannequin de seize ans qui est littéralement dévorée par l’industrie de la mode, n’est au final rien de plus qu’un véhicule (ou une démonstration) pour l’exubérance visuelle de Nicolas Winding Refn. Si je devais trouver une analogie pour ce film ... regarder Neon Demon, c’est comme lire un magazine de mode (Vogue ou je ne sais quoi d'autre). Il y a beaucoup de pages dedans, remplies de photos glamours, mais très peu de textes. Vous pouvez le parcourir, mais vous ne trouverez aucun message dedans, juste de très jolies photos avec de très jolies mannequins. Personnellement j'en attendais plus de la part de Nicolas Winding Refn, mais si vous aimez parcourir les pages d'un magazine Vogue ... alors c’est peut-être le film qu’il vous faut.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Arsenic et vieilles dentelles de Frank Capra ...
Le problème que j'ai avec Arsenic et vieilles dentelles de Frank Capra, c'est que le film est tiraillé entre deux types de comédies, la comédie noire et la comédie loufoque ... et lorsqu'on est assis entre deux chaises, on est mal assis. Frank Capra est certes très talentueux, mais ici il cède à ses pires instincts. Il veut tout faire à la fois, une comédie noire et une comédie loufoque et finalement il ne fait bien ni l'une ni l'autre. Il surjoue le comique de situation, il surjoue les réactions, il surjoue le conflit ... chaque séquence est plus forte et provoque plus de maux de tête que la précédente. Le problème est exacerbé par le fait que le scénario (et la pièce originale) manque d'enjeux, de subtilités et de surprises.
Les actrices Josephine Hull et Jean Adair reprennent leurs rôles dans la pièce originale, celles de deux gentilles vieilles tantes qui empoisonnent des vieillards pour les sortir de leur misère. Cary Grant joue le gentil neveu des deux tantes, un gars bien sous tous rapports qui essaie de les arrêter, tandis que Raymond Massey joue l'autre neveu, le méchant neveu, un meurtrier qui vient de s’échapper de prison avec Peter Lorre (le docteur Einstein).
Frank Capra encouragea les acteurs, en particulier Cary Grant, à surjouer les situations ... pour le meilleur et surtout pour le pire. Cary Grant lui-même trouva qu'il était allé trop loin dans son jeu et je ne pourrais pas être plus d'accord avec lui. Parfois, ses sauts frénétiques et ses expressions faciales sont drôles, comme lorsqu’il dit à ses tantes dès le début du film, tout en se penchant et en gesticulant, qu’elles ne devraient pas empoisonner les gens, parce que ce n'est pas bien : "This is developing into a very bad habit ! I don't know if I can explain it to you. It's not only against the law, it's wrong !".
Arsenic et vieilles dentelles est un film très bavard et parfois même très bruyant. Je pense notamment au frère qui se prend pour Teddy Roosevelt et hurlant à chaque occasion "Charge !", alors qu’il monte les escaliers et claque la porte de sa chambre à plusieurs reprises. Les personnages passent d'une pièce à une autre dans une confusion totale, veulent cacher des corps, se menacent les uns les autres, essayent d’interner les autres dans des institutions psychiatriques ... ça gesticule de partout et ça ne s'arrête jamais !
Au début, j’ai pensé que Frank Capra avait peut-être trouvé le bon équilibre entre la comédie noire et la comédie loufoque. Raymond Massey et Peter Lorre sont assez sinistres dans leurs rôles d'antagonistes, tandis que Cary Grant et les deux gentilles vieilles tantes développent tout de suite une jolie dynamique comique. Cependant, le film se traine en longueurs et est beaucoup trop long (presque 2h00). Certains peuvent aimer la frénésie folle que Capra a mis en place à partir de la pièce originale, mais alors qu'est-ce que c'est bavard, qu'est-ce que ça hurle ... c'est très vite épuisant.
Aprés tout, nous sommes dans une comédie loufoque (aka screwball comedy) me direz-vous et je dois dire qu’il y a quelques jolis moments, mais dans l’ensemble le film en fait vraiment trop, c'est du "too much" de partout. Dans les jolis moments, j’avoue avoir beaucoup aimé l'hommage/citation à Boris Karloff (l'incarnation de Frankenstein au cinéma) qui jouait le méchant dans la pièce originale et qui aurait dû reprendre son rôle pour le film (mais n’était pas disponible). Même sans connaitre les détails de cette histoire de production, cette façon assez subtile de briser le quatrième mur est très drôle. C'est malheureusement aussi, presque la seule chose que je retienne du film.
Arsenic et vieilles dentelles est une comédie très agréable dans sa première moitié de film, mais qui m'épuise très vite dans la seconde moitié. Cary Grant surjoue ses expressions faciales, encore plus que d'habitude ici. Alors ce n'est que mon avis (encore que Cary Grant lui-même le dis), mais le film aurait gagné à en faire un poil moins. Cette comédie loufoque est encore plus stridente que toutes les autres screwballs comedies que j'ai vu et je ne la recommanderais qu'aux amateurs du genre.
Le problème que j'ai avec Arsenic et vieilles dentelles de Frank Capra, c'est que le film est tiraillé entre deux types de comédies, la comédie noire et la comédie loufoque ... et lorsqu'on est assis entre deux chaises, on est mal assis. Frank Capra est certes très talentueux, mais ici il cède à ses pires instincts. Il veut tout faire à la fois, une comédie noire et une comédie loufoque et finalement il ne fait bien ni l'une ni l'autre. Il surjoue le comique de situation, il surjoue les réactions, il surjoue le conflit ... chaque séquence est plus forte et provoque plus de maux de tête que la précédente. Le problème est exacerbé par le fait que le scénario (et la pièce originale) manque d'enjeux, de subtilités et de surprises.
Les actrices Josephine Hull et Jean Adair reprennent leurs rôles dans la pièce originale, celles de deux gentilles vieilles tantes qui empoisonnent des vieillards pour les sortir de leur misère. Cary Grant joue le gentil neveu des deux tantes, un gars bien sous tous rapports qui essaie de les arrêter, tandis que Raymond Massey joue l'autre neveu, le méchant neveu, un meurtrier qui vient de s’échapper de prison avec Peter Lorre (le docteur Einstein).
Frank Capra encouragea les acteurs, en particulier Cary Grant, à surjouer les situations ... pour le meilleur et surtout pour le pire. Cary Grant lui-même trouva qu'il était allé trop loin dans son jeu et je ne pourrais pas être plus d'accord avec lui. Parfois, ses sauts frénétiques et ses expressions faciales sont drôles, comme lorsqu’il dit à ses tantes dès le début du film, tout en se penchant et en gesticulant, qu’elles ne devraient pas empoisonner les gens, parce que ce n'est pas bien : "This is developing into a very bad habit ! I don't know if I can explain it to you. It's not only against the law, it's wrong !".
Arsenic et vieilles dentelles est un film très bavard et parfois même très bruyant. Je pense notamment au frère qui se prend pour Teddy Roosevelt et hurlant à chaque occasion "Charge !", alors qu’il monte les escaliers et claque la porte de sa chambre à plusieurs reprises. Les personnages passent d'une pièce à une autre dans une confusion totale, veulent cacher des corps, se menacent les uns les autres, essayent d’interner les autres dans des institutions psychiatriques ... ça gesticule de partout et ça ne s'arrête jamais !
Au début, j’ai pensé que Frank Capra avait peut-être trouvé le bon équilibre entre la comédie noire et la comédie loufoque. Raymond Massey et Peter Lorre sont assez sinistres dans leurs rôles d'antagonistes, tandis que Cary Grant et les deux gentilles vieilles tantes développent tout de suite une jolie dynamique comique. Cependant, le film se traine en longueurs et est beaucoup trop long (presque 2h00). Certains peuvent aimer la frénésie folle que Capra a mis en place à partir de la pièce originale, mais alors qu'est-ce que c'est bavard, qu'est-ce que ça hurle ... c'est très vite épuisant.
Aprés tout, nous sommes dans une comédie loufoque (aka screwball comedy) me direz-vous et je dois dire qu’il y a quelques jolis moments, mais dans l’ensemble le film en fait vraiment trop, c'est du "too much" de partout. Dans les jolis moments, j’avoue avoir beaucoup aimé l'hommage/citation à Boris Karloff (l'incarnation de Frankenstein au cinéma) qui jouait le méchant dans la pièce originale et qui aurait dû reprendre son rôle pour le film (mais n’était pas disponible). Même sans connaitre les détails de cette histoire de production, cette façon assez subtile de briser le quatrième mur est très drôle. C'est malheureusement aussi, presque la seule chose que je retienne du film.
Arsenic et vieilles dentelles est une comédie très agréable dans sa première moitié de film, mais qui m'épuise très vite dans la seconde moitié. Cary Grant surjoue ses expressions faciales, encore plus que d'habitude ici. Alors ce n'est que mon avis (encore que Cary Grant lui-même le dis), mais le film aurait gagné à en faire un poil moins. Cette comédie loufoque est encore plus stridente que toutes les autres screwballs comedies que j'ai vu et je ne la recommanderais qu'aux amateurs du genre.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Les Sentiers de la perdition de Sam Mendes ...
Les Sentiers de la perdition est le second film de Sam Mendes après American Beauty et c'est aussi, de mon point de vue, son deuxième meilleur film (derrière qui vous savez). Les deux premiers films de Sam Mendes sont toujours à l'heure d'aujourd'hui, au moment où j'écrit ces quelques lignes, mes deux films préférés du réalisateur britannique. Ce sont aussi les deux seuls films de Sam Mendes avec le directeur de la photographie Conrad L. Hall, qui décèdera peu après la sortie du film sur grand écran. Même ceux qui sont allergiques au cinéma de Sam Mendes, parce que très lent et un rythme très particulier, reconnaissent la beauté de la photographie de ses films (et en particulier de ses deux premiers films avec Conrad L. Hall).
Les Sentiers de la perdition est une quête de vengeance et de rédemption, qui prend place dans les années 30 à Chicago. Tom Hanks est Michael Sullivan, un tueur à gages qui essaie tant bien que mal de cacher ses activités "illicites" à sa petite famille. Sa femme Annie (Jennifer Jason Leigh) se doute bien de quelque chose, mais ses deux enfants ne savent rien sur ses réelles activités. Quant à Paul Newman, il interprète un "parrain" de la mafia locale John Rooney. C'est un père de substituions pour Tom Hanks, qu'il considère encore plus que son vrai fils Connor (Daniel Craig). Un jour, l'un des fils de Michael, le fils le plus âgé de douze ans Michael Sullivan Jr (Tyler Hoechlin), assiste par mégarde à sa dernière exécution. Le reste du film verra Tom Hanks fuir avec son fils de ceux qui veulent les faire taire.
Le film s'articule autour de trois relations père-fils, Michael Sullivan-Michael Sullivan Jr, John Rooney-Michael Sullivan et John Rooney-Connor Rooney. Tout semble indiquer ici qu'on se dirige vers un bain de sang, comme dans bon nombre de films de gangsters. Le fils de Michael est ambivalent au sujet de son père, il semble l'adorer et en même temps il le tient responsable de ses crimes. Dans cette période de crise économique des années 30, Michael doit son style de vie confortable à John. Le fils de John est comme Sonny Corleone, trop lâche pour prendre en charge les activité de son père vieillissant et sans héritier apparent. Toutes ces relations fonctionnent comme dans une structure en pyramide, avec au sommet les pontes de l’organisation mafieuse plus large et eux qui sont tout en bas.
Les Sentiers de la perdition un film noir avec une palette de couleurs sombres. Sam Mendes voulait même le filmer en noir & blanc, mais les producteurs Richard Zanuck et son fils Dean n'étaient pas du même avis et ne le laissa pas faire, malheureusement. Le film de Sam Mendes n’a pas la grandeur d'une épopée comme Le Parrain de Francis Ford Coppola, mais il réussit à évoquer un système judiciaire de l’Ancien Testament, où c'est "œil pour œil, dent pour dent". Le motif de vengeance est très dominant durant tout le film et vient nourrir l'autre motif du film, la relation père-fils ...
La cinématographie du film est superbe, l’une des plus belles des années 2000. Conrad L. Hall remporta d'ailleurs son troisième Oscar pour ce film, après ceux remportés pour Butch Cassidy and the Sundance Kid et pour American Beauty. Quant à la reconstitution du Chicago maussade des années 1930, elle est superbe elle aussi. La BO de Thomas Newman n'est pas en reste, c'est l’une de ses meilleures partitions, lancinante, hypnotique et douloureusement mélancolique. Le film bénéficie vraiment de la collaboration des plus grands talents de l'époque, avec Sam Mendes en parfait chef d'orchestre.
Tom Hanks est la quintessence de l'acteur qui peut tout jouer. Ici il joue pour la première fois un tueur à gage de sang froid et qui parle peu. Ses yeux et ses expressions faciales suffisent à faire passer tellement de sentiments. Dans son tout dernier rôle sur grand écran, Paul Newman a rarement été plus intimidant qu’ici. Dans un rôle très éloigné de ses rôles habituels, Jude Law est un tueur à gage excentrique. Son personnage est un peu unidimensionnel (certains diront caricatural), mais toujours intéressant et très bien interprété. Daniel Craig excelle également dans un rôle atypique pour lui et le jeune Tyler Hoechlin tient tête aux plus grands. Quant à Jennifer Jason Leigh, Ciaran Hinds et Stanley Tucci, leurs présences à l'écran sont trop réduites pour vraiment les juger.
Les Sentiers de la perdition n'est pas pour autant un film parfait. Beaucoup de personnages sont sous exploités, à commencer par Jennifer Jason Leigh. Quant à Jude Law, il surjoue un peu et semble sortir d'un autre film. Et puis le film démarre sur un faux rythme et prend peut-être un peu trop de temps avant de réellement démarrer. Mais si les dix premières minutes vont vous paraitre trop lentes, c'est parce que Les Sentiers de la perdition est l'un de ces films qui montent en tension au fur et à mesure qu'on se rapproche de la fin ... et croyez-moi, le voyage en valait vraiment la peine.
Les Sentiers de la perdition est le second film de Sam Mendes après American Beauty et c'est aussi, de mon point de vue, son deuxième meilleur film (derrière qui vous savez). Les deux premiers films de Sam Mendes sont toujours à l'heure d'aujourd'hui, au moment où j'écrit ces quelques lignes, mes deux films préférés du réalisateur britannique. Ce sont aussi les deux seuls films de Sam Mendes avec le directeur de la photographie Conrad L. Hall, qui décèdera peu après la sortie du film sur grand écran. Même ceux qui sont allergiques au cinéma de Sam Mendes, parce que très lent et un rythme très particulier, reconnaissent la beauté de la photographie de ses films (et en particulier de ses deux premiers films avec Conrad L. Hall).
Les Sentiers de la perdition est une quête de vengeance et de rédemption, qui prend place dans les années 30 à Chicago. Tom Hanks est Michael Sullivan, un tueur à gages qui essaie tant bien que mal de cacher ses activités "illicites" à sa petite famille. Sa femme Annie (Jennifer Jason Leigh) se doute bien de quelque chose, mais ses deux enfants ne savent rien sur ses réelles activités. Quant à Paul Newman, il interprète un "parrain" de la mafia locale John Rooney. C'est un père de substituions pour Tom Hanks, qu'il considère encore plus que son vrai fils Connor (Daniel Craig). Un jour, l'un des fils de Michael, le fils le plus âgé de douze ans Michael Sullivan Jr (Tyler Hoechlin), assiste par mégarde à sa dernière exécution. Le reste du film verra Tom Hanks fuir avec son fils de ceux qui veulent les faire taire.
Le film s'articule autour de trois relations père-fils, Michael Sullivan-Michael Sullivan Jr, John Rooney-Michael Sullivan et John Rooney-Connor Rooney. Tout semble indiquer ici qu'on se dirige vers un bain de sang, comme dans bon nombre de films de gangsters. Le fils de Michael est ambivalent au sujet de son père, il semble l'adorer et en même temps il le tient responsable de ses crimes. Dans cette période de crise économique des années 30, Michael doit son style de vie confortable à John. Le fils de John est comme Sonny Corleone, trop lâche pour prendre en charge les activité de son père vieillissant et sans héritier apparent. Toutes ces relations fonctionnent comme dans une structure en pyramide, avec au sommet les pontes de l’organisation mafieuse plus large et eux qui sont tout en bas.
Les Sentiers de la perdition un film noir avec une palette de couleurs sombres. Sam Mendes voulait même le filmer en noir & blanc, mais les producteurs Richard Zanuck et son fils Dean n'étaient pas du même avis et ne le laissa pas faire, malheureusement. Le film de Sam Mendes n’a pas la grandeur d'une épopée comme Le Parrain de Francis Ford Coppola, mais il réussit à évoquer un système judiciaire de l’Ancien Testament, où c'est "œil pour œil, dent pour dent". Le motif de vengeance est très dominant durant tout le film et vient nourrir l'autre motif du film, la relation père-fils ...
- Spoiler:
- Au final, Michael Jr apprend des erreurs de son père et en tire une morale. Il ne veut pas avoir du sang sur le mains et décide donc de ne pas suivre les traces de son père.
La cinématographie du film est superbe, l’une des plus belles des années 2000. Conrad L. Hall remporta d'ailleurs son troisième Oscar pour ce film, après ceux remportés pour Butch Cassidy and the Sundance Kid et pour American Beauty. Quant à la reconstitution du Chicago maussade des années 1930, elle est superbe elle aussi. La BO de Thomas Newman n'est pas en reste, c'est l’une de ses meilleures partitions, lancinante, hypnotique et douloureusement mélancolique. Le film bénéficie vraiment de la collaboration des plus grands talents de l'époque, avec Sam Mendes en parfait chef d'orchestre.
Tom Hanks est la quintessence de l'acteur qui peut tout jouer. Ici il joue pour la première fois un tueur à gage de sang froid et qui parle peu. Ses yeux et ses expressions faciales suffisent à faire passer tellement de sentiments. Dans son tout dernier rôle sur grand écran, Paul Newman a rarement été plus intimidant qu’ici. Dans un rôle très éloigné de ses rôles habituels, Jude Law est un tueur à gage excentrique. Son personnage est un peu unidimensionnel (certains diront caricatural), mais toujours intéressant et très bien interprété. Daniel Craig excelle également dans un rôle atypique pour lui et le jeune Tyler Hoechlin tient tête aux plus grands. Quant à Jennifer Jason Leigh, Ciaran Hinds et Stanley Tucci, leurs présences à l'écran sont trop réduites pour vraiment les juger.
Les Sentiers de la perdition n'est pas pour autant un film parfait. Beaucoup de personnages sont sous exploités, à commencer par Jennifer Jason Leigh. Quant à Jude Law, il surjoue un peu et semble sortir d'un autre film. Et puis le film démarre sur un faux rythme et prend peut-être un peu trop de temps avant de réellement démarrer. Mais si les dix premières minutes vont vous paraitre trop lentes, c'est parce que Les Sentiers de la perdition est l'un de ces films qui montent en tension au fur et à mesure qu'on se rapproche de la fin ... et croyez-moi, le voyage en valait vraiment la peine.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Le Discours d'un roi de Tom Hooper ...
Le Discours d'un roi est un feel-good movie qui s'adresse à un très large public, plutôt adulte que familial. Et bien qu’il raconte une histoire vraie, bien scénarisée, fascinante sur bien des aspects et crédible (à l’exception d'une ou deux lignes de dialogue étranges), le film de Tom Hooper se concentre plus sur l'étude des personnages que sur l’intrigue.
Le Discours d'un roi raconte le parcours d’un homme pour surmonter un trouble du langage (un fort bégaiement). Or, il se trouve que l'homme en question est le futur roi d’Angleterre. Le film commence en 1925 à Wembley, avec un discours désastreux de Bertie, futur roi George VI (Colin Firth) et se termine avec un discours encore hésitant, mais néanmoins éloquent, de la déclaration de guerre à l’Allemagne en 1939. Entre les deux, le film montre essentiellement les échanges entre Bertie et son orthophoniste Australien Lionel Logue (Geoffrey Rush).
A priori, l'idée d’assister à près de deux heures d'exercices d’orthophonie, ce n’est pas très emballant. Et pourtant, on ressent tout de suite beaucoup de sympathie pour Bertie, ainsi qu’une certaine admiration. Face à une situation qui a dû être terrifiante pour lui, il assuma son statut et contrairement à son frère Edward (Guy Pearce), il surmonta ses peurs pour accomplir son devoir. Colin Firth fait un travail admirable pour nous emmener dans le tourment émotionnel du roi, alors qu’il doit assumer un statut qu’il n’a jamais voulu.
Colin Firth donne une performance de premier ordre dans le rôle du roi George VI, un homme assailli par des soucis internes (de l'ordre émotionnel) et externes (le bégaiement). Une chose que j’ai aimé dans son interprétation, c’est qu’il ne cherche jamais à dépeindre le roi comme un homme au-dessus de tous les autres. Au contraire, il est complètement humain, affichant souvent de la pétulance, des crises de colère et de l’arrogance, ainsi que le courage et la bravoure que nous attendons de la part de celui qui devra représenter tout un peuple en période de guerre. Geoffrey Rush n'est pas en reste, il volerait presque la vedette à Colin Firth. Son interprétation est tout autant délicieuse en tant qu’orthophoniste espiègle et malicieux. Les deux acteurs donnent vraiment le meilleur d'eux même et leurs échanges font presque tout l'intérêt du film.
Bien que l'intrigue ne soit pas particulièrement excitante, parfois même pas très intéressante, elle repose sur des personnages et des performances d'acteurs remarquables. Personnellement, je ne pense pas qu’il s’élève au rang de chef d'œuvre absolu et je pense même qu’il est quelque peu surestimé, mais c’est du solide. Ainsi, le film remplit sa fonction de nous divertir, même s’il le fait de manière peu spectaculaire.
Le Discours d'un roi est un feel-good movie qui s'adresse à un très large public, plutôt adulte que familial. Et bien qu’il raconte une histoire vraie, bien scénarisée, fascinante sur bien des aspects et crédible (à l’exception d'une ou deux lignes de dialogue étranges), le film de Tom Hooper se concentre plus sur l'étude des personnages que sur l’intrigue.
Le Discours d'un roi raconte le parcours d’un homme pour surmonter un trouble du langage (un fort bégaiement). Or, il se trouve que l'homme en question est le futur roi d’Angleterre. Le film commence en 1925 à Wembley, avec un discours désastreux de Bertie, futur roi George VI (Colin Firth) et se termine avec un discours encore hésitant, mais néanmoins éloquent, de la déclaration de guerre à l’Allemagne en 1939. Entre les deux, le film montre essentiellement les échanges entre Bertie et son orthophoniste Australien Lionel Logue (Geoffrey Rush).
A priori, l'idée d’assister à près de deux heures d'exercices d’orthophonie, ce n’est pas très emballant. Et pourtant, on ressent tout de suite beaucoup de sympathie pour Bertie, ainsi qu’une certaine admiration. Face à une situation qui a dû être terrifiante pour lui, il assuma son statut et contrairement à son frère Edward (Guy Pearce), il surmonta ses peurs pour accomplir son devoir. Colin Firth fait un travail admirable pour nous emmener dans le tourment émotionnel du roi, alors qu’il doit assumer un statut qu’il n’a jamais voulu.
Colin Firth donne une performance de premier ordre dans le rôle du roi George VI, un homme assailli par des soucis internes (de l'ordre émotionnel) et externes (le bégaiement). Une chose que j’ai aimé dans son interprétation, c’est qu’il ne cherche jamais à dépeindre le roi comme un homme au-dessus de tous les autres. Au contraire, il est complètement humain, affichant souvent de la pétulance, des crises de colère et de l’arrogance, ainsi que le courage et la bravoure que nous attendons de la part de celui qui devra représenter tout un peuple en période de guerre. Geoffrey Rush n'est pas en reste, il volerait presque la vedette à Colin Firth. Son interprétation est tout autant délicieuse en tant qu’orthophoniste espiègle et malicieux. Les deux acteurs donnent vraiment le meilleur d'eux même et leurs échanges font presque tout l'intérêt du film.
Bien que l'intrigue ne soit pas particulièrement excitante, parfois même pas très intéressante, elle repose sur des personnages et des performances d'acteurs remarquables. Personnellement, je ne pense pas qu’il s’élève au rang de chef d'œuvre absolu et je pense même qu’il est quelque peu surestimé, mais c’est du solide. Ainsi, le film remplit sa fonction de nous divertir, même s’il le fait de manière peu spectaculaire.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Merci pour tous ces retours Faut que je mate Les Sentiers de la perdition !
Pour ma part, vus récemment :
The Batman
Ni un bon film de super héros ni un bon polar, et batou en émo neurasthénique ça passe pas pour moi. Trop long pour faire traîner une histoire peu passionnante.
Elvis
Le biopic parfait, qui intègre parfaitement à la fois l'hommage à l'artiste et la vision personnelle du réalisateur. Un film d'envergure et qui a la pêche, comme son protagoniste incarné par un très bon Austin Butler bien dirigé. La musique est excellente, on n'y entend pas que du Elvis, les racines blues / R&B à l'origine de son style ont aussi la part belle, et Baz Luhrmann arrive même à placer du rap et de chouettes arrangements sans que ça choque, au contraire.
Outre le portrait du King, celui du "colonel" qui lui fait contrepoint est tout aussi réussi, porté par un T. Hanks encore une fois grandiose. Leurs destins liés sont traités avec force et sensibilité, et enrichissent l'approche classique du thème de l'idole sacrifiée sur l'autel du showbiz.
Bref, une grande réussite, que j'ai eu la chance de visionner en salle pour en apprécier toute la dimension... maintenant j'ai des frissons quand j'entends "Can’t Help Falling in Love" ^^
Le roi des Belges
c/c du synopsis:
Le roi des Belges est en visite d’État à Istanbul lorsque la Wallonie déclare son indépendance. Il doit immédiatement rentrer pour tenter de sauver son royaume. Au même moment, une tempête solaire paralyse l’espace aérien et les réseaux de communication. Il n’y a donc plus ni avion, ni téléphone. Avec l’aide d’un réalisateur anglais et d’une troupe de chanteuses folks bulgares, le roi et sa suite parviennent à s’enfuir. Incognito. Commence alors une odyssée à travers les Balkans durant laquelle le roi part à la découverte de son moi profond tout autant que du monde qui l’entoure.
J'ai adoré ce film aussi décalé que sa prise de vue, bancale tout le long du film, celui-ci étant l'oeuvre du réalsateur/journaliste qui accompagne le roi et ses assistants. Il y a un humour absurde omniprésent auquel j'ai vraiment accroché, et une certaine poésie basée sur la simplicité et l'authenticité des personnes rencontrées au fil du voyage à travers l'Europe des Balkans, interprétées par des acteurs non-professionnels pour la plupart. Ce traitement par le comique et l'absurde colle parfaitement au thème du monde insensé qui nous entoure, qui vu sous cet angle à au moins le mérite de nous faire sourire. A travers le point de vue de ce roi "de rien", il interroge sur la nature humaine et la prise de responsabilité de chacun.
Bref, un gros coup de cœur.
Blonde
L'opposé de Elvis en matière de biopic, ici sur Marilyn. Chiant et fastidieux à regarder : voir une gamine battue pendant presque 3 heures (même adulte elle reste dans le même schéma psychique et physique), souvent à travers des visions de camée, c'est lourd. Ça pourrait être justifié, du genre "enfin la grande révélation de la vraie vie de M.M.", sauf que non, c'est juste l'adaptation d'une fiction imaginée par un écrivain dépressif. Du coup, l'intérêt en prend un coup et n'est pas sauvé par la réalisation, au contraire. Celle-ci rappelle constamment que le réa cherche à faire le plan de l'année, quitte à faire sortir du film ou à saouler, rien à voir avec Elvis chez qui la superbe mise en scène est justifiée. Ici c'est juste prétentieux et lourd, n'hésitant pas à aller dans le vulgaire pour qu'on en parle sur Twitter.
Pour ma part, vus récemment :
The Batman
Ni un bon film de super héros ni un bon polar, et batou en émo neurasthénique ça passe pas pour moi. Trop long pour faire traîner une histoire peu passionnante.
Elvis
Le biopic parfait, qui intègre parfaitement à la fois l'hommage à l'artiste et la vision personnelle du réalisateur. Un film d'envergure et qui a la pêche, comme son protagoniste incarné par un très bon Austin Butler bien dirigé. La musique est excellente, on n'y entend pas que du Elvis, les racines blues / R&B à l'origine de son style ont aussi la part belle, et Baz Luhrmann arrive même à placer du rap et de chouettes arrangements sans que ça choque, au contraire.
Outre le portrait du King, celui du "colonel" qui lui fait contrepoint est tout aussi réussi, porté par un T. Hanks encore une fois grandiose. Leurs destins liés sont traités avec force et sensibilité, et enrichissent l'approche classique du thème de l'idole sacrifiée sur l'autel du showbiz.
Bref, une grande réussite, que j'ai eu la chance de visionner en salle pour en apprécier toute la dimension... maintenant j'ai des frissons quand j'entends "Can’t Help Falling in Love" ^^
Le roi des Belges
c/c du synopsis:
Le roi des Belges est en visite d’État à Istanbul lorsque la Wallonie déclare son indépendance. Il doit immédiatement rentrer pour tenter de sauver son royaume. Au même moment, une tempête solaire paralyse l’espace aérien et les réseaux de communication. Il n’y a donc plus ni avion, ni téléphone. Avec l’aide d’un réalisateur anglais et d’une troupe de chanteuses folks bulgares, le roi et sa suite parviennent à s’enfuir. Incognito. Commence alors une odyssée à travers les Balkans durant laquelle le roi part à la découverte de son moi profond tout autant que du monde qui l’entoure.
J'ai adoré ce film aussi décalé que sa prise de vue, bancale tout le long du film, celui-ci étant l'oeuvre du réalsateur/journaliste qui accompagne le roi et ses assistants. Il y a un humour absurde omniprésent auquel j'ai vraiment accroché, et une certaine poésie basée sur la simplicité et l'authenticité des personnes rencontrées au fil du voyage à travers l'Europe des Balkans, interprétées par des acteurs non-professionnels pour la plupart. Ce traitement par le comique et l'absurde colle parfaitement au thème du monde insensé qui nous entoure, qui vu sous cet angle à au moins le mérite de nous faire sourire. A travers le point de vue de ce roi "de rien", il interroge sur la nature humaine et la prise de responsabilité de chacun.
Bref, un gros coup de cœur.
Blonde
L'opposé de Elvis en matière de biopic, ici sur Marilyn. Chiant et fastidieux à regarder : voir une gamine battue pendant presque 3 heures (même adulte elle reste dans le même schéma psychique et physique), souvent à travers des visions de camée, c'est lourd. Ça pourrait être justifié, du genre "enfin la grande révélation de la vraie vie de M.M.", sauf que non, c'est juste l'adaptation d'une fiction imaginée par un écrivain dépressif. Du coup, l'intérêt en prend un coup et n'est pas sauvé par la réalisation, au contraire. Celle-ci rappelle constamment que le réa cherche à faire le plan de l'année, quitte à faire sortir du film ou à saouler, rien à voir avec Elvis chez qui la superbe mise en scène est justifiée. Ici c'est juste prétentieux et lourd, n'hésitant pas à aller dans le vulgaire pour qu'on en parle sur Twitter.
Cormano- Docteur *
- Nombre de messages : 3487
Age : 55
Localisation : Italie
Date d'inscription : 01/03/2020
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Il s'inscrit parfaitement dans la continuité d'American Beauty. Si comme moi tu as beaucoup aimé ce dernier, alors Les Sentiers de la perdition devrait te plaire ausssi :)Cormano a écrit:Merci pour tous ces retours Faut que je mate Les Sentiers de la perdition !
J'aime beaucoup Andrew Dominik, mais ça me fait mal cette exploitation de Marylin Monroe. Pas vu le film, mais apparemment il a voulu faire son Lynch, mais sans en avoir le talent.Cormano a écrit:Blonde
L'opposé de Elvis en matière de biopic, ici sur Marilyn. Chiant et fastidieux à regarder : voir une gamine battue pendant presque 3 heures (même adulte elle reste dans le même schéma psychique et physique), souvent à travers des visions de camée, c'est lourd. Ça pourrait être justifié, du genre "enfin la grande révélation de la vraie vie de M.M.", sauf que non, c'est juste l'adaptation d'une fiction imaginée par un écrivain dépressif. Du coup, l'intérêt en prend un coup et n'est pas sauvé par la réalisation, au contraire. Celle-ci rappelle constamment que le réa cherche à faire le plan de l'année, quitte à faire sortir du film ou à saouler, rien à voir avec Elvis chez qui la superbe mise en scène est justifiée. Ici c'est juste prétentieux et lourd, n'hésitant pas à aller dans le vulgaire pour qu'on en parle sur Twitter.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Frankenweenie de Tim Burton ...
Frankenweenie de Tim Burton possède cette atmosphère des vieux films des années 30/40 (mais dont l'histoire se déroule dans le présent), car il est entièrement filmé en noir & blanc et contient d'innombrables références/hommages aux vieux films de monstres des studio Universal, le Universal Monsters Univers (Frankenstein bien sûr, mais aussi la Momie, Dracula, Le Bossu de Notre-Dame, l'homme invisible, la créature du lagon noir ...). L’atmosphère est sombre et gothique, avec une BO de Danny Elfman en mode marche funèbre.
Le pauvre Victor perd son chien Sparky, doit ensuite faire son deuil, puis découvre un moyen de le ressusciter ... un véritable roller coaster émotionnel pour Victor, quoi !
Mais quel dommage, faire le film parfait pendant 60 minutes et puis se foirer complètement sur la fin. Les plus jeunes auraient pu en retenir une leçon, que la vie est courte et que le bonheur est fugace. Nous souffrons tous d’un chagrin d’amour tôt ou tard, de devoir dire au revoir à ceux que nous aimons. C’est vraiment une belle leçon de vie que l'on doit tous apprendre, mais non ... Tim Burton en décide autrement. Dans le but de satisfaire les studios Walt Disney, Tim Burton va vers la facilité et nous fait une belle pirouette ...
Frankenweenie ne sait pas trop où en venir, mais pour ses deux premiers tiers (les 60 premières minutes), ça fonctionne vraiment bien. On suit les aventures de ce Frankenstein junior avec grand plaisir. Et comme dans bon nombre des films de Tim Burton, tous les personnages ont à la fois ce petit côté triste et en pleine dépression (je ne parle pas des années 30 ^^), mais aussi très touchants et attachants. C’est visuellement très riche, ça fourmille de détails dans chaque recoin du décors. Et puis Tim Burton s'amuse avec la caméra, c'est toujours inventif et surprenant.
Et puis dans le dernier tiers du film (les 30 dernières minutes) le film change de ton. On ne va pas passer par quatre chemins, c'est la foire à la saucisse. Tim Burton ne fait qu’empiler des références à des films de monstres les unes après les autres, jusqu’à l'overdose. Alors visuellement c'est toujours aussi riche, mais il n'y a plus la même inventivité dans la construction des plans et dans la recherche de mise en scène. Pour avoir vu le moyen métrage (1984) qui a inspiré de film, on a vraiment l'impression que Tim Burton essaie de meubler sur la fin.
Un dernier mot sur la stop-motion et sur le casting voix. L'animation en stop motion a cette qualité qu'elle fait ressentir une vraie présence physique et qu'on a l'impression de se retrouver dans les décors de tous les films de Tim Burton. J'ai vraiment eu l’impression que cette petite histoire se déroulait en bas de la rue d’Ed Wood. Côté casting voix, ça fait plaisir de revoir Winona Rider (Beetlejuice et Edward aux mains d'argent) et Catherine O'Hara (Beetlejuice et L'étrange Noël de monsieur Jack) chez Tim Burton, ainsi que les fidèles de longue date Martin Landau et Christopher Lee (dans des extraits du Dracula de la Hammer).
Les films de monstres des années 1930, la science-fiction des années 1950, la banlieue triste et décolorée des années 1980 (celle qu'on voit dans Edward aux mains d'argent), c'est tout ça Frankenweenie et c'est du pur Tim Burton. Mais voilà, le film aurait gagné à moins s'éparpiller sur la fin (beaucoup trop de remplissage pour rien), ainsi qu’une conclusion un peu plus courageuse.
Frankenweenie de Tim Burton possède cette atmosphère des vieux films des années 30/40 (mais dont l'histoire se déroule dans le présent), car il est entièrement filmé en noir & blanc et contient d'innombrables références/hommages aux vieux films de monstres des studio Universal, le Universal Monsters Univers (Frankenstein bien sûr, mais aussi la Momie, Dracula, Le Bossu de Notre-Dame, l'homme invisible, la créature du lagon noir ...). L’atmosphère est sombre et gothique, avec une BO de Danny Elfman en mode marche funèbre.
Le pauvre Victor perd son chien Sparky, doit ensuite faire son deuil, puis découvre un moyen de le ressusciter ... un véritable roller coaster émotionnel pour Victor, quoi !
Mais quel dommage, faire le film parfait pendant 60 minutes et puis se foirer complètement sur la fin. Les plus jeunes auraient pu en retenir une leçon, que la vie est courte et que le bonheur est fugace. Nous souffrons tous d’un chagrin d’amour tôt ou tard, de devoir dire au revoir à ceux que nous aimons. C’est vraiment une belle leçon de vie que l'on doit tous apprendre, mais non ... Tim Burton en décide autrement. Dans le but de satisfaire les studios Walt Disney, Tim Burton va vers la facilité et nous fait une belle pirouette ...
- Spoiler:
- Le chien Sparky sauve Victor des flammes, mais meurt dans le moulin à vent qui s’effondre sur lui. Victor commence à comprendre la gravité de la situation et est prêt à faire son deuil ... ou comment accepter la mort d'un être cher. Mais Tim Burton décide de tout balancer par la fenêtre, les habitants de la ville s'unissent pour faire revivre Sparky et tout le monde est content à la fin. Comme dans la série Les Simpson, où à chaque fin d'épisode Homer n'apprend aucune leçon et reste toujours le même.
Frankenweenie ne sait pas trop où en venir, mais pour ses deux premiers tiers (les 60 premières minutes), ça fonctionne vraiment bien. On suit les aventures de ce Frankenstein junior avec grand plaisir. Et comme dans bon nombre des films de Tim Burton, tous les personnages ont à la fois ce petit côté triste et en pleine dépression (je ne parle pas des années 30 ^^), mais aussi très touchants et attachants. C’est visuellement très riche, ça fourmille de détails dans chaque recoin du décors. Et puis Tim Burton s'amuse avec la caméra, c'est toujours inventif et surprenant.
Et puis dans le dernier tiers du film (les 30 dernières minutes) le film change de ton. On ne va pas passer par quatre chemins, c'est la foire à la saucisse. Tim Burton ne fait qu’empiler des références à des films de monstres les unes après les autres, jusqu’à l'overdose. Alors visuellement c'est toujours aussi riche, mais il n'y a plus la même inventivité dans la construction des plans et dans la recherche de mise en scène. Pour avoir vu le moyen métrage (1984) qui a inspiré de film, on a vraiment l'impression que Tim Burton essaie de meubler sur la fin.
Un dernier mot sur la stop-motion et sur le casting voix. L'animation en stop motion a cette qualité qu'elle fait ressentir une vraie présence physique et qu'on a l'impression de se retrouver dans les décors de tous les films de Tim Burton. J'ai vraiment eu l’impression que cette petite histoire se déroulait en bas de la rue d’Ed Wood. Côté casting voix, ça fait plaisir de revoir Winona Rider (Beetlejuice et Edward aux mains d'argent) et Catherine O'Hara (Beetlejuice et L'étrange Noël de monsieur Jack) chez Tim Burton, ainsi que les fidèles de longue date Martin Landau et Christopher Lee (dans des extraits du Dracula de la Hammer).
Les films de monstres des années 1930, la science-fiction des années 1950, la banlieue triste et décolorée des années 1980 (celle qu'on voit dans Edward aux mains d'argent), c'est tout ça Frankenweenie et c'est du pur Tim Burton. Mais voilà, le film aurait gagné à moins s'éparpiller sur la fin (beaucoup trop de remplissage pour rien), ainsi qu’une conclusion un peu plus courageuse.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
youki a écrit:dav1974 a écrit:J'attends pour le mater qu'il sorte en VOD, parce que les "critiques" l'ont defoncé, mais le film m'attire.
Et je kiff Brad
Moi je pars du principe que si un film est defoncé par la critique , c'est forcement que je vais l'adoré. Et si il est adulé par la critique , je vais le detesté.
Pour l'instant, cette règle s'est quasiment toujours verifié.
CQFD
Mais ça ne se limite pas au cinéma !
En toutes choses il suffit de prendre le contrepied de ce que préconisent les sachants et les médias pour être dans le vrai. C'est une boussole infaillible, je vérifie ça tous les jours !
Evola- Docteur agrégé **
- Nombre de messages : 6993
Age : 55
Localisation : Côte d'Azur
Date d'inscription : 19/04/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai également maté le Frankenweenie original de 1984 ...
J’ai d'abord vu le remake de 2012 qui est un long métrage d'animation en stop-motion et je dois dire que ce moyen métrage en live sorti en 1984 est bien meilleur ... comme souvent, l'original est meilleur que le remake. Alors pourquoi me direz-vous ? Bah déjà, moyen métrage oblige, l'intrigue est bien plus resserrée et se concentre un seul film de monstres, le Frankenstein de 1931, bien qu’il y ait un caniche avec la même coiffure que la fiancée du monstre dans la suite de 1935 (La fiancée de Frankenstein).
Après avoir vu l'original, il est maintenant plus qu'évident que toutes les références aux films de monstres rajoutés dans le film de 2012, n'avaient pour seul but d'étirer le moyen en long métrage. Le père poussant son fils à jouer au baseball, les parents qui font virer le professeur de sciences, le concours de sciences à l’école, le festival néerlandais ... Le film de 2012 aurait été bien meilleur sans tout ça et ce moyen métrage de 1984 en est la preuve.
Le Frankenweenie de 1984 ne réduit pas non plus les parents de Victor à des parents un peu idiots et donc il ne véhicule pas le message que les enfants sont plus intelligents que les adultes. De plus, le moyen métrage bénéficie de l'apport d'acteurs confirmés comme Shelley Duvall (Shining), Daniel Stern (Home Alone) et le jeune Barret Oliver (Une histoire sans fin). C'est assez amusant de voir Shelley Duvall jouer une mère de la banlieue américaine dans un film qui parodie les films de monstres, après avoir été poursuivie par Jack Nicholson armé d'une hache et après avoir subit toute la torture émotionnelle d'un Stanley Kubrick.
Par contre, la scène du moulin à vent me dérange dans les deux films. Les adultes auraient dû et auraient pu intervenir. Aussi, la conclusion du film est la même avec un happy-end qui selon moi est très mal venu. Par contre, le Frankenweenie de 1984 est fort heureusement moins "gentillet" que celui de 2012.
L’accent mis sur l’hommage à un seul film de monstres profite énormément à l’intrigue du film original. Presque tout dans la version de 1984 est un hommage au Frankenstein de 1931. Le chien Sparky meurt, Victor réanime Sparky avec des appareils ménagers dans une scène qui ressemble énormément au film de 1931, avec des gadgets clignotants et tournoyants de partout, des étincelles et des courants électriques, les citadins qui réagissent avec horreur face à la "créature", la foule qui se forme pour chasser Sparky et Victor, jusqu’au point culminant du film, le moulin à vent ardent. La seule différence c'est que le moulin est intégré dans un parcours de golf miniature dans le film de 1984, une touche humoristique absente de la version de 2012.
La seule chose que je préfère dans le film de 2012, c'est la scène d’ouverture avec le film dans le film qui est un pastiche des films de monstres géants (King Kong et Godzilla), ce qui sera par la suite exploité dans l'intrigue. Dans le film de 1984, le film dans le film est toujours un pastiche de films de montres réalisé par Victor, tout comme l'est Frankenweenie lui-même en quelque sorte, mais ce n'est plus exploité par la suite dans l'intrigue. Et puis, le film de 2012 profite des mélodies de Danny Elfman.
Le film explore brièvement l’idée de commérages et de rumeurs dans la petite ville, lorsque les voisins déclarent tous avoir vu quelque chose d'effrayant et propagent la peur entre eux ... pour ce qui ce qui se révèle être au final, un petit chien (bien que ce soit un chien zombie). Les rumeurs sont véhiculées par des ennemis, propagées par des imbéciles et acceptées par des idiots ... ceci en est un parfait exemple !
Et puis Frankenweenie est assez drôle par moments. Je pense notamment à l'expérience sur la grenouille, Sparky qui a des fuite lorsqu'il boit de l'eau, Sparky qui rencontre un caniche avec une chevelure très familière (aka la fiancée de Frankenstein).
Dans Frankenweenie, il y a suffisamment de moments effrayants et d'humours pour capter l'attention des plus jeunes et suffisamment de références aux vieux films de monstres pour s'adresser aux adultes ... que vous faut-il de plus ?
J’ai d'abord vu le remake de 2012 qui est un long métrage d'animation en stop-motion et je dois dire que ce moyen métrage en live sorti en 1984 est bien meilleur ... comme souvent, l'original est meilleur que le remake. Alors pourquoi me direz-vous ? Bah déjà, moyen métrage oblige, l'intrigue est bien plus resserrée et se concentre un seul film de monstres, le Frankenstein de 1931, bien qu’il y ait un caniche avec la même coiffure que la fiancée du monstre dans la suite de 1935 (La fiancée de Frankenstein).
Après avoir vu l'original, il est maintenant plus qu'évident que toutes les références aux films de monstres rajoutés dans le film de 2012, n'avaient pour seul but d'étirer le moyen en long métrage. Le père poussant son fils à jouer au baseball, les parents qui font virer le professeur de sciences, le concours de sciences à l’école, le festival néerlandais ... Le film de 2012 aurait été bien meilleur sans tout ça et ce moyen métrage de 1984 en est la preuve.
Le Frankenweenie de 1984 ne réduit pas non plus les parents de Victor à des parents un peu idiots et donc il ne véhicule pas le message que les enfants sont plus intelligents que les adultes. De plus, le moyen métrage bénéficie de l'apport d'acteurs confirmés comme Shelley Duvall (Shining), Daniel Stern (Home Alone) et le jeune Barret Oliver (Une histoire sans fin). C'est assez amusant de voir Shelley Duvall jouer une mère de la banlieue américaine dans un film qui parodie les films de monstres, après avoir été poursuivie par Jack Nicholson armé d'une hache et après avoir subit toute la torture émotionnelle d'un Stanley Kubrick.
Par contre, la scène du moulin à vent me dérange dans les deux films. Les adultes auraient dû et auraient pu intervenir. Aussi, la conclusion du film est la même avec un happy-end qui selon moi est très mal venu. Par contre, le Frankenweenie de 1984 est fort heureusement moins "gentillet" que celui de 2012.
L’accent mis sur l’hommage à un seul film de monstres profite énormément à l’intrigue du film original. Presque tout dans la version de 1984 est un hommage au Frankenstein de 1931. Le chien Sparky meurt, Victor réanime Sparky avec des appareils ménagers dans une scène qui ressemble énormément au film de 1931, avec des gadgets clignotants et tournoyants de partout, des étincelles et des courants électriques, les citadins qui réagissent avec horreur face à la "créature", la foule qui se forme pour chasser Sparky et Victor, jusqu’au point culminant du film, le moulin à vent ardent. La seule différence c'est que le moulin est intégré dans un parcours de golf miniature dans le film de 1984, une touche humoristique absente de la version de 2012.
La seule chose que je préfère dans le film de 2012, c'est la scène d’ouverture avec le film dans le film qui est un pastiche des films de monstres géants (King Kong et Godzilla), ce qui sera par la suite exploité dans l'intrigue. Dans le film de 1984, le film dans le film est toujours un pastiche de films de montres réalisé par Victor, tout comme l'est Frankenweenie lui-même en quelque sorte, mais ce n'est plus exploité par la suite dans l'intrigue. Et puis, le film de 2012 profite des mélodies de Danny Elfman.
Le film explore brièvement l’idée de commérages et de rumeurs dans la petite ville, lorsque les voisins déclarent tous avoir vu quelque chose d'effrayant et propagent la peur entre eux ... pour ce qui ce qui se révèle être au final, un petit chien (bien que ce soit un chien zombie). Les rumeurs sont véhiculées par des ennemis, propagées par des imbéciles et acceptées par des idiots ... ceci en est un parfait exemple !
Et puis Frankenweenie est assez drôle par moments. Je pense notamment à l'expérience sur la grenouille, Sparky qui a des fuite lorsqu'il boit de l'eau, Sparky qui rencontre un caniche avec une chevelure très familière (aka la fiancée de Frankenstein).
Dans Frankenweenie, il y a suffisamment de moments effrayants et d'humours pour capter l'attention des plus jeunes et suffisamment de références aux vieux films de monstres pour s'adresser aux adultes ... que vous faut-il de plus ?
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Inland Empire de David Lynch ...
Avant hier soir, je n'avais encore jamais vu Inland Empire, le dernier film en date (2006) de David Lynch. On attend encore au jour d'aujourd'hui son prochain vrai film au cinéma, en espérant qu'Inland Empire ne soit pas son tout dernier film. C'est un film que j'avais raté à sa sortie, parce qu'il m'intimidait beaucoup et en effet c'est un film intimidant. Je dois d'ailleurs dire, que je ne sais même pas comment en parler, tellement c'est impossible d'en résumer le pitch. Même 24 heures après l'avoir vu et à tête reposée, je n'y vois pas beaucoup plus clair, mais je vais faire de mon mieux pour vous donner envie de le découvrir à votre tour.
Le film dure trois heures et c'est quelque chose qu'il faut avoir en tête pendant le visionnage. C’est l’un de ces films de plus de trois heures, où les choses sérieuses ne commencent qu'au bout de une heure ou une heure trente. David Lynch prend son temps pour vous présenter son univers si étrange et vous ne vous sentirez "à l'aise" (si puis-je le dire ainsi) qu'après une heure et demie de film. Alors ça ne me dérange pas de regarder un film où le réalisateur refuse de me tenir la main et me laisse me forger mon propre avis, mais essayer de donner du sens à tout ça, c'est comme se promener dans la forêt avec un bandeau sur les yeux. Le cinéma de David Lynch, c'est comme une rose ... ça se sent, ça ne s'explique pas (Dixit Toulouse-Lautrec ou à quelque chose près).
L’impénétrable Inland Empire de David Lynch ... si vous me demandiez de quoi ça parle, je ne saurai quoi vous dire. Déjà de base, le cinéma de David Lynch n'est pas facile à aborder, mais alors là il fait très fort ... c'est très certainement son film plus obscure et énigmatique. C'est le film le plus expérimental de David Lynch depuis Eraserhead. Ne cherchez pas à tout analyser, à tout comprendre, il n'y a pas de vraie histoire à proprement parler. Le film est plus un véhicule à émotions et sensations, qu'autre chose.
Inland Empire est un condensé du cinéma de son auteur, on y retrouve des tas de plans repris de ses œuvres antérieures. Le film regorge de ces moments, lorsque la caméra se rapproche lentement à l'angle d'un long couloir sombre, où quelque chose d’horrible peut vous attendre. Il y a aussi beaucoup de scènes avec des dialogues énigmatiques, de scènes tendues et sombres avec une musique étrange. Si vous pensez à la scène du restaurant dans Mulholland Drive, vous savez où je veux en venir ...
Laura Dern semble jouer au moins trois ou quatre rôles différents dans ce film et même lorsqu'elle interprète le même rôle, les différentes temporalités changent complètement son interprétation. Sa silhouette élégante et son aisance devant la caméra impressionne et sa panoplie de jeu est tout simplement stupéfiante, pouvant se montrer à la fois inquiétante, sexy et hystérique. Quant à Justin Theroux, il semble reprendre son personnage dans Mulholland Drive, celui d'un acteur félin, arrogant et intimidant. On y retrouve également tous les habitués de longue date de David Lynch, à commencer par Grace Zabriskie (impressionnante dans la scène d'ouverture du film), Harry Dean Stanton, Ian Abercrombie, ainsi qu'un petit caméo vers la fin de Laura Harring.
Il y a eu de jolis moments surréalistes dans Inland Empire Il y a tout un jeu sur la distorsion temporelle, une boucle temporelle similaire à celle vue dans Lost Highway, lorsque Bill Pullman se répondait lui-même sur son interphone ...
Qu'on se le dise, j’adore David Lynch. J’aime presque (à une ou deux exceptions près) tous ses films, mais en toute honnêteté, Inland Empire ce n’est pas un film que je meurs d’envie de revoir de si tôt. J'aimerais vous dire que j’ai adoré Inland Empire, mais ce serait me mentir à moi-même. Même pour un film de David Lynch, c'est d'une bizarrerie inégalée. C’est plus bizarre que tout ses autres films réunis. J’apprécie l’homme, j'apprécie le cinéaste et j’apprécie que son cinéma ne ressemble à rien d'autre, mais là c'est à la limite de la frustration.
Pour conclure, je dirais que j’ai beaucoup aimé l'expérience Inland Empire, même si j'ai l'impression de n'avoir compris pas grand chose finalement. Je ne sais pas s'il y a un sens à trouver dans tout ça, ni un semblant de fil conducteur. J'imagine bien que David Lynch essaie de faire passer un message, mais manifestement je ne l'ai pas saisi. C’est pourquoi je suis légèrement resté en dehors du film et pourquoi je ne me suis pas senti totalement impliqué émotionnellement.
Avant hier soir, je n'avais encore jamais vu Inland Empire, le dernier film en date (2006) de David Lynch. On attend encore au jour d'aujourd'hui son prochain vrai film au cinéma, en espérant qu'Inland Empire ne soit pas son tout dernier film. C'est un film que j'avais raté à sa sortie, parce qu'il m'intimidait beaucoup et en effet c'est un film intimidant. Je dois d'ailleurs dire, que je ne sais même pas comment en parler, tellement c'est impossible d'en résumer le pitch. Même 24 heures après l'avoir vu et à tête reposée, je n'y vois pas beaucoup plus clair, mais je vais faire de mon mieux pour vous donner envie de le découvrir à votre tour.
Le film dure trois heures et c'est quelque chose qu'il faut avoir en tête pendant le visionnage. C’est l’un de ces films de plus de trois heures, où les choses sérieuses ne commencent qu'au bout de une heure ou une heure trente. David Lynch prend son temps pour vous présenter son univers si étrange et vous ne vous sentirez "à l'aise" (si puis-je le dire ainsi) qu'après une heure et demie de film. Alors ça ne me dérange pas de regarder un film où le réalisateur refuse de me tenir la main et me laisse me forger mon propre avis, mais essayer de donner du sens à tout ça, c'est comme se promener dans la forêt avec un bandeau sur les yeux. Le cinéma de David Lynch, c'est comme une rose ... ça se sent, ça ne s'explique pas (Dixit Toulouse-Lautrec ou à quelque chose près).
L’impénétrable Inland Empire de David Lynch ... si vous me demandiez de quoi ça parle, je ne saurai quoi vous dire. Déjà de base, le cinéma de David Lynch n'est pas facile à aborder, mais alors là il fait très fort ... c'est très certainement son film plus obscure et énigmatique. C'est le film le plus expérimental de David Lynch depuis Eraserhead. Ne cherchez pas à tout analyser, à tout comprendre, il n'y a pas de vraie histoire à proprement parler. Le film est plus un véhicule à émotions et sensations, qu'autre chose.
Inland Empire est un condensé du cinéma de son auteur, on y retrouve des tas de plans repris de ses œuvres antérieures. Le film regorge de ces moments, lorsque la caméra se rapproche lentement à l'angle d'un long couloir sombre, où quelque chose d’horrible peut vous attendre. Il y a aussi beaucoup de scènes avec des dialogues énigmatiques, de scènes tendues et sombres avec une musique étrange. Si vous pensez à la scène du restaurant dans Mulholland Drive, vous savez où je veux en venir ...
- Spoiler:
Laura Dern semble jouer au moins trois ou quatre rôles différents dans ce film et même lorsqu'elle interprète le même rôle, les différentes temporalités changent complètement son interprétation. Sa silhouette élégante et son aisance devant la caméra impressionne et sa panoplie de jeu est tout simplement stupéfiante, pouvant se montrer à la fois inquiétante, sexy et hystérique. Quant à Justin Theroux, il semble reprendre son personnage dans Mulholland Drive, celui d'un acteur félin, arrogant et intimidant. On y retrouve également tous les habitués de longue date de David Lynch, à commencer par Grace Zabriskie (impressionnante dans la scène d'ouverture du film), Harry Dean Stanton, Ian Abercrombie, ainsi qu'un petit caméo vers la fin de Laura Harring.
Il y a eu de jolis moments surréalistes dans Inland Empire Il y a tout un jeu sur la distorsion temporelle, une boucle temporelle similaire à celle vue dans Lost Highway, lorsque Bill Pullman se répondait lui-même sur son interphone ...
- Spoiler:
Qu'on se le dise, j’adore David Lynch. J’aime presque (à une ou deux exceptions près) tous ses films, mais en toute honnêteté, Inland Empire ce n’est pas un film que je meurs d’envie de revoir de si tôt. J'aimerais vous dire que j’ai adoré Inland Empire, mais ce serait me mentir à moi-même. Même pour un film de David Lynch, c'est d'une bizarrerie inégalée. C’est plus bizarre que tout ses autres films réunis. J’apprécie l’homme, j'apprécie le cinéaste et j’apprécie que son cinéma ne ressemble à rien d'autre, mais là c'est à la limite de la frustration.
Pour conclure, je dirais que j’ai beaucoup aimé l'expérience Inland Empire, même si j'ai l'impression de n'avoir compris pas grand chose finalement. Je ne sais pas s'il y a un sens à trouver dans tout ça, ni un semblant de fil conducteur. J'imagine bien que David Lynch essaie de faire passer un message, mais manifestement je ne l'ai pas saisi. C’est pourquoi je suis légèrement resté en dehors du film et pourquoi je ne me suis pas senti totalement impliqué émotionnellement.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Feldo offre 1 suppo à ce post!
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Armageddon Time de James Gray ...
Je ne savais pas de quoi parlait Armageddon Time avant de le voir, je dirais même que je ne voulais rien savoir sur le film avant de m'y aventurer. C'est simple, moi je vois le nom de James Gray sur l'affiche, je fonce sans y réfléchir. La séquence d’ouverture qui nous plonge directement dans une salle de classe, est assez déroutante du fait qu'on ne sait pas trop où va le film. Ce sentiment persiste tout au long du long métrage, dont la narration est quelque peu chaotique, mais c’est le résultat d'un récit filmé du point de vue d’un enfant. Armageddon Time semble raconter des souvenirs d'enfance authentiques et même si la plupart du temps je ne savais pas trop où il voulait en venir, je l’ai quand même apprécié ... un très beau film, qui vaut surtout pour la performance des acteurs.
Il y a tant de films sur le passage à l’âge adulte qui glorifient l’époque dans laquelle ils se déroulent (généralement les années 70, 80 ou 90), avec beaucoup de nostalgie de la part du scénariste et/ou du réalisateur (ici James Gray porte la double casquette scénariste/réalisateur). Armageddon Time est l’un des rares films que je connaisse, à raconter ce genre d’histoire sans forcer sur le sentiment nostalgique et ça fait du bien un peu d'authenticité pour une fois. En effet, James Gray ne semble pas être très nostalgique de sa propre enfance.
Armageddon Time ressemble beaucoup à Presque Célèbre de Cameron Crowe. Tout comme Cameron Crowe pour son film, James Gray semble raconter des moments de sa propre enfance, à la seule différence prés qu'Armageddon Time n'est pas une vision nostalgique des années 80, bien au contraire. A la différence de Cameron Crowe, James Gray montre très clairement qu'il n’est pas très fier de lui et qu'il regrette les décisions de son passé. Il est très important de dire aussi, qu'il y a très peu de sensationnalisme dans le regard de James Gray sur cette époque.
Certains pourraient reprocher au film de promouvoir la culpabilité blanche (aka the white guilt) et oui il y a un peu de ça. Le film parle surtout des inégalités (principalement l’inégalité raciale), mais aussi des questions morales et de la poursuite du soi-disant rêve américain (aka the American dream). C’est un regard très sincère sur la vie de ce jeune garçon de 12 ans Paul (Banks Repeta), dans les années 80, alors qu’il navigue entre ses rêves, son école, sa famille et son amitié avec un jeune garçon noir. Je me suis tout de suite identifié à lui et pendant un peu moins de deux heures j'ai vraiment eu l'impression de vivre en direct le drame de sa vie.
Armageddon Time c'est James Gray qui se remémore son enfance et qui s'interroge sur le fait de grandir dans les années 80. L’intrigue peut parfois sembler aller nulle part, mais l’élément qui m'a le plus intéressé est l’amitié entre Paul et le garçon noir de sa classe, Johnny (Jaylin Webb). Il fait réaliser à Paul que même si les deux sont des fauteurs de troubles, l’un des deux sera toujours plus coupable que l'autre. Le film n’hésite pas à insister là dessus et établit également des parallèles entre le républicanisme rampant de l’ère Reagan et la politique du présent, avec même une scène avec Fred et Maryanne Trump (John Diehl et Jessica Chastain). Ces deux-là prêchent que tout le succès que vous avez dans la vie est dû au travail acharné et à la détermination, et que la solidarité est dénuées de sens. En même temps, nous voyons des exemples clairs dans ce film, que les Blancs tirent parti de leur pouvoir et de leur richesse, pour s’assurer de conserver un avantage sur les autres (sous entendu les noirs). Ce film est en effet un démantèlement du privilège blanc et il est assez direct et accablant, sans trop forcer le trait ... James Gray frappe juste sur ce coup.
Armageddon Time peut parfois sembler être brouillon et ennuyeux, un peu comme les enfants, mais le film vous permet de vous identifier à eux et de ressentir leurs émotions. Il y a quelques scènes très inconfortables et a une sensation de malaise constante après le premier acte (la première heure du film). Nous ne faisons qu’assister à la vie d’une famille, donc il n’y a pas de grande histoire et la narration semble manquer d'un film conducteur, mais c'est parce que la vie n’est pas toujours linéaire et ne suit pas toujours un chemin tout tracé. C'est je pense, ce qui va en rebuter plus d'un parmi vous.
Tous les personnages sont complexes et ambigus (ni tout blanc ni tout noir) et bien qu’une grande partie du mérite doive aller à l’écriture, c’est le jeu d’acteur qui impressionne le plus. Banks Repeta est incroyable dans le rôle du jeune Paul. Il me rappelle un peu la performance d'Ellar Coltrane dans Boyhood de Richard Linklater. C'est le choix d'un enfant acteur qui semble jouer son propre rôle dans le film, qui n’est peut-être pas le mieux formé, mais qui est crédible en tant qu’enfant "inadapté". Ainsi, les dialogues et à la performance d'acteur semblent être authentiques, dans la façon dont les jeunes de cet âge se comportent et communiquent entre eux.
Anne Hathaway est très touchante dans le rôle de la mère, mais je trouve qu'elle est vraiment trop en retrait par rapport aux membres de la famille. En tout cas, elle confirme que c'est une très bonne actrice, chose qu'on savait déjà. Il en va de même pour Anthony Hopkins dans le rôle du grand père, mais lui au moins son rôle est beaucoup plus développé. On a toujours l’impression qu’il pourrait délivrer sa performance dans son sommeil, tellement ça lui semble être facile !
Mais celui qui m’a vraiment le plus surpris (probablement parce que je ne l'avais vu nulle part auparavant), c'est Jeremy Strong dans le rôle du père. Il apparaît d’abord comme un père sévère et émotionnellement distant, mais plus on avance dans le film, plus il y a de scènes où les émotions commencent à traverser les mailles du filet. Il y a une scène particulièrement amusante dans laquelle il danse et chante pour essayer de réveiller ses enfants. Il y a aussi cet échange entre le père et le fils, le fils lui disant "tu veux que je sois comme toi", ce à quoi le père lui répond "Non, je veux que tu sois meilleur que moi"
Tous les personnages sont très intéressants, mais il y a des moments où j’aurais aimé que le scénario explore un peu plus la dynamique père-fils et les différentes relations familiales. Par exemple, la relation privilégiée entre Jeremy Strong le père et Anthony Hopkins le grand-père est à peine évoquée et jamais montrée. Et puis le film manque sérieusement d’élan et de substance par moments. Il n’y a pas vraiment de ligne conductrice dans l'histoire, juste des petites intrigues secondaires qui commencent et se terminent au cours du film. Le manque de rythme et de progrès tangibles, rendent la conclusion de l’histoire un peu creuse et vide, mais le voyage en lui-même est rempli de petits moments gratifiants et de scènes puissantes qui rendent l’expérience globale plus que satisfaisante.
J’hésite à le recommander, car Armageddon Time n’est clairement pas un film pour tout le monde, mais de mon point de vue c'est un très beau film et les performances d'acteurs valent à elles seules que vous vous y intéressiez. L’histoire ne va pas vous renverser, mais je m’en souviendrai longtemps pour les émotions que j'ai ressenti.
Je ne savais pas de quoi parlait Armageddon Time avant de le voir, je dirais même que je ne voulais rien savoir sur le film avant de m'y aventurer. C'est simple, moi je vois le nom de James Gray sur l'affiche, je fonce sans y réfléchir. La séquence d’ouverture qui nous plonge directement dans une salle de classe, est assez déroutante du fait qu'on ne sait pas trop où va le film. Ce sentiment persiste tout au long du long métrage, dont la narration est quelque peu chaotique, mais c’est le résultat d'un récit filmé du point de vue d’un enfant. Armageddon Time semble raconter des souvenirs d'enfance authentiques et même si la plupart du temps je ne savais pas trop où il voulait en venir, je l’ai quand même apprécié ... un très beau film, qui vaut surtout pour la performance des acteurs.
Il y a tant de films sur le passage à l’âge adulte qui glorifient l’époque dans laquelle ils se déroulent (généralement les années 70, 80 ou 90), avec beaucoup de nostalgie de la part du scénariste et/ou du réalisateur (ici James Gray porte la double casquette scénariste/réalisateur). Armageddon Time est l’un des rares films que je connaisse, à raconter ce genre d’histoire sans forcer sur le sentiment nostalgique et ça fait du bien un peu d'authenticité pour une fois. En effet, James Gray ne semble pas être très nostalgique de sa propre enfance.
Armageddon Time ressemble beaucoup à Presque Célèbre de Cameron Crowe. Tout comme Cameron Crowe pour son film, James Gray semble raconter des moments de sa propre enfance, à la seule différence prés qu'Armageddon Time n'est pas une vision nostalgique des années 80, bien au contraire. A la différence de Cameron Crowe, James Gray montre très clairement qu'il n’est pas très fier de lui et qu'il regrette les décisions de son passé. Il est très important de dire aussi, qu'il y a très peu de sensationnalisme dans le regard de James Gray sur cette époque.
Certains pourraient reprocher au film de promouvoir la culpabilité blanche (aka the white guilt) et oui il y a un peu de ça. Le film parle surtout des inégalités (principalement l’inégalité raciale), mais aussi des questions morales et de la poursuite du soi-disant rêve américain (aka the American dream). C’est un regard très sincère sur la vie de ce jeune garçon de 12 ans Paul (Banks Repeta), dans les années 80, alors qu’il navigue entre ses rêves, son école, sa famille et son amitié avec un jeune garçon noir. Je me suis tout de suite identifié à lui et pendant un peu moins de deux heures j'ai vraiment eu l'impression de vivre en direct le drame de sa vie.
Armageddon Time c'est James Gray qui se remémore son enfance et qui s'interroge sur le fait de grandir dans les années 80. L’intrigue peut parfois sembler aller nulle part, mais l’élément qui m'a le plus intéressé est l’amitié entre Paul et le garçon noir de sa classe, Johnny (Jaylin Webb). Il fait réaliser à Paul que même si les deux sont des fauteurs de troubles, l’un des deux sera toujours plus coupable que l'autre. Le film n’hésite pas à insister là dessus et établit également des parallèles entre le républicanisme rampant de l’ère Reagan et la politique du présent, avec même une scène avec Fred et Maryanne Trump (John Diehl et Jessica Chastain). Ces deux-là prêchent que tout le succès que vous avez dans la vie est dû au travail acharné et à la détermination, et que la solidarité est dénuées de sens. En même temps, nous voyons des exemples clairs dans ce film, que les Blancs tirent parti de leur pouvoir et de leur richesse, pour s’assurer de conserver un avantage sur les autres (sous entendu les noirs). Ce film est en effet un démantèlement du privilège blanc et il est assez direct et accablant, sans trop forcer le trait ... James Gray frappe juste sur ce coup.
Armageddon Time peut parfois sembler être brouillon et ennuyeux, un peu comme les enfants, mais le film vous permet de vous identifier à eux et de ressentir leurs émotions. Il y a quelques scènes très inconfortables et a une sensation de malaise constante après le premier acte (la première heure du film). Nous ne faisons qu’assister à la vie d’une famille, donc il n’y a pas de grande histoire et la narration semble manquer d'un film conducteur, mais c'est parce que la vie n’est pas toujours linéaire et ne suit pas toujours un chemin tout tracé. C'est je pense, ce qui va en rebuter plus d'un parmi vous.
Tous les personnages sont complexes et ambigus (ni tout blanc ni tout noir) et bien qu’une grande partie du mérite doive aller à l’écriture, c’est le jeu d’acteur qui impressionne le plus. Banks Repeta est incroyable dans le rôle du jeune Paul. Il me rappelle un peu la performance d'Ellar Coltrane dans Boyhood de Richard Linklater. C'est le choix d'un enfant acteur qui semble jouer son propre rôle dans le film, qui n’est peut-être pas le mieux formé, mais qui est crédible en tant qu’enfant "inadapté". Ainsi, les dialogues et à la performance d'acteur semblent être authentiques, dans la façon dont les jeunes de cet âge se comportent et communiquent entre eux.
Anne Hathaway est très touchante dans le rôle de la mère, mais je trouve qu'elle est vraiment trop en retrait par rapport aux membres de la famille. En tout cas, elle confirme que c'est une très bonne actrice, chose qu'on savait déjà. Il en va de même pour Anthony Hopkins dans le rôle du grand père, mais lui au moins son rôle est beaucoup plus développé. On a toujours l’impression qu’il pourrait délivrer sa performance dans son sommeil, tellement ça lui semble être facile !
Mais celui qui m’a vraiment le plus surpris (probablement parce que je ne l'avais vu nulle part auparavant), c'est Jeremy Strong dans le rôle du père. Il apparaît d’abord comme un père sévère et émotionnellement distant, mais plus on avance dans le film, plus il y a de scènes où les émotions commencent à traverser les mailles du filet. Il y a une scène particulièrement amusante dans laquelle il danse et chante pour essayer de réveiller ses enfants. Il y a aussi cet échange entre le père et le fils, le fils lui disant "tu veux que je sois comme toi", ce à quoi le père lui répond "Non, je veux que tu sois meilleur que moi"
Tous les personnages sont très intéressants, mais il y a des moments où j’aurais aimé que le scénario explore un peu plus la dynamique père-fils et les différentes relations familiales. Par exemple, la relation privilégiée entre Jeremy Strong le père et Anthony Hopkins le grand-père est à peine évoquée et jamais montrée. Et puis le film manque sérieusement d’élan et de substance par moments. Il n’y a pas vraiment de ligne conductrice dans l'histoire, juste des petites intrigues secondaires qui commencent et se terminent au cours du film. Le manque de rythme et de progrès tangibles, rendent la conclusion de l’histoire un peu creuse et vide, mais le voyage en lui-même est rempli de petits moments gratifiants et de scènes puissantes qui rendent l’expérience globale plus que satisfaisante.
J’hésite à le recommander, car Armageddon Time n’est clairement pas un film pour tout le monde, mais de mon point de vue c'est un très beau film et les performances d'acteurs valent à elles seules que vous vous y intéressiez. L’histoire ne va pas vous renverser, mais je m’en souviendrai longtemps pour les émotions que j'ai ressenti.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Sabrina de Billy Wilder ...
Sabrina de Billy Wilder n'est que le second film Hollywoodien d’Audrey Hepburn, après Vacances Romaines qui lui valut un premier Oscar. C'est aussi l’un des derniers films d'Humphrey Bogart qui succombera quelques années plus tard d'un cancer. Malgré les trente ans de différence d'âges (54 et 24 ans), l'attirance de l'un (Humphrey Bogart) pour l'autre (Audrey Hepburn) fonctionne bien, principalement parce que l’intrigue évite fort heureusement de les dépeindre comme des amants frappés par la flèche de Cupidon. Au début du film, on ne les envisage même pas comme un couple et ils resteront des connaissances presque distantes jusqu’à la fin. La romance fonctionne, parce qu'il y a un respect mutuel et parce que le film prend son temps pour construire une attraction qui finira par devenir réciproque à la toute fin.
Audrey Hepburn est la fille d’un chauffeur qui jette son dévolu sur David Larrabee (William Holden), le playboy du manoir. Humphrey Bogart quant à lui incarne Linus Larrabee, le frère ainé de David. David c’est l’homme que Sabrina aime depuis son enfance, mais que David ignore depuis toujours. Quand elle revient de ses études de cuisine à Paris, elle est devenue une belle jeune femme chic et distinguée. C'est à ce moment là, que David semble la remarquer pour la première fois. Mais voilà, David est fiancé à Elizabeth (Martha Hyer), la fille d'une famille très riche, les Tyson. Les Larrabee craignent donc que David ne cause un autre scandale en s'entichant d'une femme qui n'est pas de leur rang. En effet, il est inconcevable à leurs yeux, qu'un Larrabee s'unisse avec la fille d'un "vulgaire" chauffeur personnel. Ainsi, Linus essaie de distraire Sabrina pour l'éloigner de David.
Tous les acteurs sont superbes ici, même si le casting peut paraitre un peu étrange au premier coup d'œil. Comme d’habitude, Audrey Hepburn joue face à des hommes plus âgé qu'elle, onze ans de plus pour William Holden et trente ans de plus pour Humphrey Bogart. On peut se demander pourquoi se schéma se reproduit encore et toujours, film après film, avec Audrey Hepburn. La réponse est simple, bien qu’elle soit de l'ère Marlon Brando et Robert Wagner, qui est le premier groupe d'acteurs émergeants après l’âge d’or d’Hollywood, Audrey Hepburn était une star beaucoup plus grande et beaucoup plus sophistiquée que quiconque de sa propre génération. Elle était en fait, aussi grande et sophistiquée que les plus grandes stars de l’âge d’or d’Hollywood. Par conséquent, elle a toujours été castée avec ses égaux. Pourriez-vous la voir en tête d'affiche avec Robert Wagner ? Bien sûr que non. Sabrina est un rôle parfait pour elle, jeune femme sophistiquée dans ses robes Givenchy, les yeux écarquillés et avec ce sourire incroyable.
À l’origine, c'est Cary Grant qui devait interpréter David, ce qui est un peu, sinon beaucoup plus logique. Mais voilà, il refusa le rôle au tout dernier moment ... dommage ! William Holden n'est donc pas le choix le plus évident pour jouer David, un jeune homme séducteur, c'est même un rôle totalement à contre emploie pour lui. Ses cheveux seront même teints en blond pour le faire paraitre plus jeune et lui donner une apparence plus charmeur. À 35 ans, il est d’une beauté désarmante, très séduisant, charmant et assez drôle. Lui et Humphrey Bogart ne ressemblent pas beaucoup à des frères, ceci dit. Un plus gros problème, à mon avis, c'est qu'Audrey Hepburn et Humphrey Bogart ne cliquent pas vraiment ensemble. Aussi bons soient-ils tous les deux dans leurs rôles respectifs (et ils sont vraiment très bons), l'alchimie n'est malheureusement jamais évidente entre ces deux là. Bon aprés tout, Humphrey Bogart était arrivé à séduire Laurell Bacall, alors pourquoi pas Sabrina/Audrey Hepburn aussi ?
Je sais que beaucoup d'entre vous ne seront pas d’accord avec moi, mais j'ai un vrai problème avec la fin du film ...
Cependant, Sabrina est une très bonne comédie romantique, si ce n'est même brillante dans son genre. Vous pourriez ne pas partager mes sentiments sur la fin, ce qui la rendra encore plus agréable à vos yeux.
Sabrina de Billy Wilder n'est que le second film Hollywoodien d’Audrey Hepburn, après Vacances Romaines qui lui valut un premier Oscar. C'est aussi l’un des derniers films d'Humphrey Bogart qui succombera quelques années plus tard d'un cancer. Malgré les trente ans de différence d'âges (54 et 24 ans), l'attirance de l'un (Humphrey Bogart) pour l'autre (Audrey Hepburn) fonctionne bien, principalement parce que l’intrigue évite fort heureusement de les dépeindre comme des amants frappés par la flèche de Cupidon. Au début du film, on ne les envisage même pas comme un couple et ils resteront des connaissances presque distantes jusqu’à la fin. La romance fonctionne, parce qu'il y a un respect mutuel et parce que le film prend son temps pour construire une attraction qui finira par devenir réciproque à la toute fin.
Audrey Hepburn est la fille d’un chauffeur qui jette son dévolu sur David Larrabee (William Holden), le playboy du manoir. Humphrey Bogart quant à lui incarne Linus Larrabee, le frère ainé de David. David c’est l’homme que Sabrina aime depuis son enfance, mais que David ignore depuis toujours. Quand elle revient de ses études de cuisine à Paris, elle est devenue une belle jeune femme chic et distinguée. C'est à ce moment là, que David semble la remarquer pour la première fois. Mais voilà, David est fiancé à Elizabeth (Martha Hyer), la fille d'une famille très riche, les Tyson. Les Larrabee craignent donc que David ne cause un autre scandale en s'entichant d'une femme qui n'est pas de leur rang. En effet, il est inconcevable à leurs yeux, qu'un Larrabee s'unisse avec la fille d'un "vulgaire" chauffeur personnel. Ainsi, Linus essaie de distraire Sabrina pour l'éloigner de David.
Tous les acteurs sont superbes ici, même si le casting peut paraitre un peu étrange au premier coup d'œil. Comme d’habitude, Audrey Hepburn joue face à des hommes plus âgé qu'elle, onze ans de plus pour William Holden et trente ans de plus pour Humphrey Bogart. On peut se demander pourquoi se schéma se reproduit encore et toujours, film après film, avec Audrey Hepburn. La réponse est simple, bien qu’elle soit de l'ère Marlon Brando et Robert Wagner, qui est le premier groupe d'acteurs émergeants après l’âge d’or d’Hollywood, Audrey Hepburn était une star beaucoup plus grande et beaucoup plus sophistiquée que quiconque de sa propre génération. Elle était en fait, aussi grande et sophistiquée que les plus grandes stars de l’âge d’or d’Hollywood. Par conséquent, elle a toujours été castée avec ses égaux. Pourriez-vous la voir en tête d'affiche avec Robert Wagner ? Bien sûr que non. Sabrina est un rôle parfait pour elle, jeune femme sophistiquée dans ses robes Givenchy, les yeux écarquillés et avec ce sourire incroyable.
À l’origine, c'est Cary Grant qui devait interpréter David, ce qui est un peu, sinon beaucoup plus logique. Mais voilà, il refusa le rôle au tout dernier moment ... dommage ! William Holden n'est donc pas le choix le plus évident pour jouer David, un jeune homme séducteur, c'est même un rôle totalement à contre emploie pour lui. Ses cheveux seront même teints en blond pour le faire paraitre plus jeune et lui donner une apparence plus charmeur. À 35 ans, il est d’une beauté désarmante, très séduisant, charmant et assez drôle. Lui et Humphrey Bogart ne ressemblent pas beaucoup à des frères, ceci dit. Un plus gros problème, à mon avis, c'est qu'Audrey Hepburn et Humphrey Bogart ne cliquent pas vraiment ensemble. Aussi bons soient-ils tous les deux dans leurs rôles respectifs (et ils sont vraiment très bons), l'alchimie n'est malheureusement jamais évidente entre ces deux là. Bon aprés tout, Humphrey Bogart était arrivé à séduire Laurell Bacall, alors pourquoi pas Sabrina/Audrey Hepburn aussi ?
Je sais que beaucoup d'entre vous ne seront pas d’accord avec moi, mais j'ai un vrai problème avec la fin du film ...
- Spoiler:
- Linus décide d’envoyer David à Paris avec Sabrina, ce qui signifie annuler le mariage de David avec Elizabeth et dire adieux au gros contrat juteux avec les Tyson. Linus organise une réunion du conseil d’administration des Larrabee pour l’annoncer, en présence des Tyson. C'est alors que David entre dans la salle de réunion à la dernière minute pour contrarier les plans de son frère ainé. Il aide Linus à reconnaître ses propres sentiments pour Sabrina et l'encourage à rejoindre son navire avant qu’il ne quitte le port. Linus retrouve Sabrina à bord et ils naviguent tous deux en amoureux vers Paris.
Cependant, Sabrina est une très bonne comédie romantique, si ce n'est même brillante dans son genre. Vous pourriez ne pas partager mes sentiments sur la fin, ce qui la rendra encore plus agréable à vos yeux.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater The Lobster de Yorgos Lanthimos ...
The Lobster du réalisateur grec Yorgos Lanthimos est un film curieux qui "me semble-t-il" va chercher son inspiration du côté des frères Coen (Barton Fink) ou de Wes Anderson (The Grand Budapest Hotel), voire mêm du côté de Stanley Kubrick (Shining). Ceci me fait dire que, dans les films, les hôtels ça ne présage rien de bon.
Dans The Lobster, les personnages sont tous dysfonctionnels et semblent être à la dérive, délivrant leurs répliques avec un manque flagrant de conviction et d’émotion. On assiste à des rituels étranges, voire même un peu ridicules, qui sont sensés motiver les invités dans l'optique de trouver l'âme sœur. Mais voilà, l’horloge tourne, il faut trouver le partenaire idéal au plus vite (dans les 45 jours) et former un couple ... ou alors vous serez transformé en animal, celui de votre choix. Pour notre héros (Colin Farrell), ce sera un homard (aka the lobster).
La première partie du film est amusante, décalée et divertissante. Le style est recherché et intéressant, oscillant entre confort plaisant et complaisance malaisante. Certains plans traînent un peu en longueur, mais c'est voulu, c'est pour renforcer le malaise. Les dialogues secs et impassibles renforcent encore plus ce sentiment de malaise lancinant. Colin Farrell prouve tout l'étendu de son talent. Il n'a plus l'âge de jouer les jeunes premiers, beaux et séduisant. Ici on le retrouve la quarantaine bien tassée, l'air triste, avec du ventre et une horrible moustache. Il est à la fois pathétique et attendrissant. Quant à Ben Whishaw, John C. Reilly, Ashley Jensen et Rachel Weisz (seulement en voix off dans un premier temps) ils complètent un casting vraiment très attachant.
Puis le film rentre dans sa seconde partie et tout change. On change de décor, on passe de l'hôtel austère à la forêt hostile. De nouveaux personnages sont introduits et l’ambiance devient beaucoup plus sombre que malaisante. On n'est plus là pour rigoler, les enjeux ont changé. Il est difficile de s’identifier aux nouveaux personnages guidés par Léa Seydoux (qui fait du Léa Seydoux), car nous nous étions déjà investis émotionnellement dans les précédents. Mais au moins, le réalisateur va jusqu'au bout de ses intentions, personne ne sera épargné. Le final sera donc à l'image de cette seconde partie du film, très sombre ...
Au final, que penser de tout ça ? Le casting est impressionnant pour un film à petit budget, mais les performances d'acteurs sont discrètes et presque sans expression ... tout est dans le non-jeu. Jamais John C. Reilly n'aura été aussi sobre dans son jeu, par exemple. L'hôtel dans lequel se déroule toute la première partie du film n'est pas très accueillant, avec une déco fade et des couleurs désaturées, tandis la forêt est le lieu de tous les dangers ... quoi qu'il en soit, que ce soit dans l'hôtel ou dans la forêt, on se sent indésirable. Il n’y a pas de flashbacks ou d’autres dispositifs cinématographiques qui offrent un aperçu sur les évènements qui auraient conduit à cette dystopie (une utopie qui a mal tourné dans le texte). Il ne nous reste plus qu'à trouver du sens à tout ça, ce qui n'est pas chose facile.
Mais si vous réfléchissez à la part de nos vies consacrée à la recherche du partenaire idéal. Si vous réfléchissez à la façon dont la société consumériste est obsédée par la beauté, le sex-appeal et les apparences, alors les métaphores absurdes de The Lobster commencent à avoir du sens. La ville du film n’est pas si différente des émissions de téléréalité où les candidats recherchent le partenaire idéal en fonction de caractéristiques prédéterminées. La vraie question est de savoir alors, pourquoi les célibataires sont ostracisés et pourquoi y a-t-il une telle pression pour trouver le partenaire idéal ? Et je parle bien de nous, dans la vie réelle et pas des personnages dans le film.
The Lobster du réalisateur grec Yorgos Lanthimos est un film curieux qui "me semble-t-il" va chercher son inspiration du côté des frères Coen (Barton Fink) ou de Wes Anderson (The Grand Budapest Hotel), voire mêm du côté de Stanley Kubrick (Shining). Ceci me fait dire que, dans les films, les hôtels ça ne présage rien de bon.
Dans The Lobster, les personnages sont tous dysfonctionnels et semblent être à la dérive, délivrant leurs répliques avec un manque flagrant de conviction et d’émotion. On assiste à des rituels étranges, voire même un peu ridicules, qui sont sensés motiver les invités dans l'optique de trouver l'âme sœur. Mais voilà, l’horloge tourne, il faut trouver le partenaire idéal au plus vite (dans les 45 jours) et former un couple ... ou alors vous serez transformé en animal, celui de votre choix. Pour notre héros (Colin Farrell), ce sera un homard (aka the lobster).
La première partie du film est amusante, décalée et divertissante. Le style est recherché et intéressant, oscillant entre confort plaisant et complaisance malaisante. Certains plans traînent un peu en longueur, mais c'est voulu, c'est pour renforcer le malaise. Les dialogues secs et impassibles renforcent encore plus ce sentiment de malaise lancinant. Colin Farrell prouve tout l'étendu de son talent. Il n'a plus l'âge de jouer les jeunes premiers, beaux et séduisant. Ici on le retrouve la quarantaine bien tassée, l'air triste, avec du ventre et une horrible moustache. Il est à la fois pathétique et attendrissant. Quant à Ben Whishaw, John C. Reilly, Ashley Jensen et Rachel Weisz (seulement en voix off dans un premier temps) ils complètent un casting vraiment très attachant.
Puis le film rentre dans sa seconde partie et tout change. On change de décor, on passe de l'hôtel austère à la forêt hostile. De nouveaux personnages sont introduits et l’ambiance devient beaucoup plus sombre que malaisante. On n'est plus là pour rigoler, les enjeux ont changé. Il est difficile de s’identifier aux nouveaux personnages guidés par Léa Seydoux (qui fait du Léa Seydoux), car nous nous étions déjà investis émotionnellement dans les précédents. Mais au moins, le réalisateur va jusqu'au bout de ses intentions, personne ne sera épargné. Le final sera donc à l'image de cette seconde partie du film, très sombre ...
- Spoiler:
- Colin Farrell va devoir se crever les deux yeux à l'aide d'un couteau de cuisine pour être le partenaire idéal de Rachel Weisz devenue aveugle.
Au final, que penser de tout ça ? Le casting est impressionnant pour un film à petit budget, mais les performances d'acteurs sont discrètes et presque sans expression ... tout est dans le non-jeu. Jamais John C. Reilly n'aura été aussi sobre dans son jeu, par exemple. L'hôtel dans lequel se déroule toute la première partie du film n'est pas très accueillant, avec une déco fade et des couleurs désaturées, tandis la forêt est le lieu de tous les dangers ... quoi qu'il en soit, que ce soit dans l'hôtel ou dans la forêt, on se sent indésirable. Il n’y a pas de flashbacks ou d’autres dispositifs cinématographiques qui offrent un aperçu sur les évènements qui auraient conduit à cette dystopie (une utopie qui a mal tourné dans le texte). Il ne nous reste plus qu'à trouver du sens à tout ça, ce qui n'est pas chose facile.
Mais si vous réfléchissez à la part de nos vies consacrée à la recherche du partenaire idéal. Si vous réfléchissez à la façon dont la société consumériste est obsédée par la beauté, le sex-appeal et les apparences, alors les métaphores absurdes de The Lobster commencent à avoir du sens. La ville du film n’est pas si différente des émissions de téléréalité où les candidats recherchent le partenaire idéal en fonction de caractéristiques prédéterminées. La vraie question est de savoir alors, pourquoi les célibataires sont ostracisés et pourquoi y a-t-il une telle pression pour trouver le partenaire idéal ? Et je parle bien de nous, dans la vie réelle et pas des personnages dans le film.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Hier soir, je suis allé voir Les Couleurs de l'incendie de Clovis Cornillac ...
Bien souvent, on sort déçu des films qui adaptent un roman pour le grand écran, comme Le Dahlia Noir et Le Parfum, ou pire L'écume des Jours. Et désolé, mais malgré tout mon amour pour le cinéma d'Albert Dupontel, Au ravoir là-haut est décevant en terme d'adaptation ... c'est du bon Dupontel, mais c'est une mauvaise adaptation. On pourrait presque faire le même constat pour Shining de Stanley Kubrick qui est un immense film, mais qui perd toute l'essence du roman (le naufrage de l'alcoolisme) lors de son passage sur grand écran. Les exceptions sont rares, de films où l'on retrouve toutes les saveurs du roman, comme Le Seigneur des Anneaux, Le nom de la Rose ou Le Baron de Münchausen. Généralement l'histoire n'est pas respectée et les modifications sont soit inutiles, soit mauvaises.
Mais parfois, on a des bonnes surprises et Les Couleurs de l'incendie de Clovis Cornillac le prouve. Très surpris donc par la qualité de son adaptation, le scénario est très riche, assez vivant et avec beaucoup de péripéties. Trahison, corruption, cupidité et vengeance sont les maîtres mots de cette histoire. Couleurs de l'incendie me semble être plus dans l'intime et plus bavard aussi (c'est principalement une histoire négociations) qu'Au revoir là-haut. Par contre ce qui rapproche les deux films, c'est la toile de fond, à l'entre des deux guerre, sur fond d'essor du régime nazi.
Nous sommes à Paris en 1927, juste avant la grande crise financière des années 30, avec Madeleine Péricourt (Léa Drucker) qui est l'héritière d'une famille, la riche famille des Péricourt. Elle devra donc continuer de faire fructifier le petit empire naissant, sauf qu'il y aura des bisbilles et elle va se faire piéger par certains, notamment par son banquier Gustave Joubert (l'immense Benoît Poelvoorde), par son oncle Charles Péricourt (le non moins excellent Olivier Gourmet), par l'écrivain André Delcourt (Jérémy Lopez) et par son assistante Léonce Picard (Alice Isaaz). Absolument tout le monde dans son entourage va la trahir ou presque tout le monde. Son seul soutien restant sera son chauffeur personnel Monsieur Dupré (Clovis Cornillac). Tous deux vont alors se lancer dans une quête de vengeance.
On s’identifie complètement à Madeleine et on veut voir Gustave payer pour ses actes. L'interprétation de Léa Drucker est formidable. Elle confère à Madeleine une force de caractère et une énergie qui impressionne. Après avoir connu une telle tragédie, on se dit que cette femme n'a aucune chance de s'en sortir. C'est pourtant lorsqu'elle perd tout, qu'elle trouve sa véritable identité. Elle est entourée d'hommes cupides qui veulent leur part du gâteau. Il lui suffirait d'accepter les avances de Gustave pour continuer de vivre tranquillement, mais elle trouvera la force de s'y opposer. Elle va se battre pour sa famille ...
Mais tous les comédiens sont formidables, bien aidés par l'écriture des personnages tous riches et complexes. Benoît Poelvoorde, Olivier Gourmet, Jérémy Lopez, Clovis Cornillac, Fanny Ardent et la ravissante Alice Isaaz, tous sont formidables. Et je crois que Clovis Cornillac n'est pas étranger à cela, il se révèle être un formidable directeur d'acteurs. Et puis la réalisation, les costumes, les décors et la photographie du film sont sans le moindre reproche ... et certaines scènes sensuelles (et sexuelles) du film sont très belles aussi. C'est une grosse production à la française et l'une des meilleures du genre.
Allez voir ce petit bijou du cinéma français. D'ailleurs, je prédis la nomination au César pour le meilleur film, meilleur scénario, meilleurs costumes et meilleur actrice pour Léa Drucker. Et on pourrait même rajouter le César du meilleur acteur dans un second rôle pour Benoît Poelvoorde, son interprétation est absolument jubilatoire.
Bien souvent, on sort déçu des films qui adaptent un roman pour le grand écran, comme Le Dahlia Noir et Le Parfum, ou pire L'écume des Jours. Et désolé, mais malgré tout mon amour pour le cinéma d'Albert Dupontel, Au ravoir là-haut est décevant en terme d'adaptation ... c'est du bon Dupontel, mais c'est une mauvaise adaptation. On pourrait presque faire le même constat pour Shining de Stanley Kubrick qui est un immense film, mais qui perd toute l'essence du roman (le naufrage de l'alcoolisme) lors de son passage sur grand écran. Les exceptions sont rares, de films où l'on retrouve toutes les saveurs du roman, comme Le Seigneur des Anneaux, Le nom de la Rose ou Le Baron de Münchausen. Généralement l'histoire n'est pas respectée et les modifications sont soit inutiles, soit mauvaises.
Mais parfois, on a des bonnes surprises et Les Couleurs de l'incendie de Clovis Cornillac le prouve. Très surpris donc par la qualité de son adaptation, le scénario est très riche, assez vivant et avec beaucoup de péripéties. Trahison, corruption, cupidité et vengeance sont les maîtres mots de cette histoire. Couleurs de l'incendie me semble être plus dans l'intime et plus bavard aussi (c'est principalement une histoire négociations) qu'Au revoir là-haut. Par contre ce qui rapproche les deux films, c'est la toile de fond, à l'entre des deux guerre, sur fond d'essor du régime nazi.
Nous sommes à Paris en 1927, juste avant la grande crise financière des années 30, avec Madeleine Péricourt (Léa Drucker) qui est l'héritière d'une famille, la riche famille des Péricourt. Elle devra donc continuer de faire fructifier le petit empire naissant, sauf qu'il y aura des bisbilles et elle va se faire piéger par certains, notamment par son banquier Gustave Joubert (l'immense Benoît Poelvoorde), par son oncle Charles Péricourt (le non moins excellent Olivier Gourmet), par l'écrivain André Delcourt (Jérémy Lopez) et par son assistante Léonce Picard (Alice Isaaz). Absolument tout le monde dans son entourage va la trahir ou presque tout le monde. Son seul soutien restant sera son chauffeur personnel Monsieur Dupré (Clovis Cornillac). Tous deux vont alors se lancer dans une quête de vengeance.
On s’identifie complètement à Madeleine et on veut voir Gustave payer pour ses actes. L'interprétation de Léa Drucker est formidable. Elle confère à Madeleine une force de caractère et une énergie qui impressionne. Après avoir connu une telle tragédie, on se dit que cette femme n'a aucune chance de s'en sortir. C'est pourtant lorsqu'elle perd tout, qu'elle trouve sa véritable identité. Elle est entourée d'hommes cupides qui veulent leur part du gâteau. Il lui suffirait d'accepter les avances de Gustave pour continuer de vivre tranquillement, mais elle trouvera la force de s'y opposer. Elle va se battre pour sa famille ...
- Spoiler:
- et elle va trouver le bonheur avec Monsieur Dupré. Le couple naissant Léa Drucker - Clovis Cornillac est formidable, tous deux drôles et attendrissants ... ils sont tout-mignon-tout-plein, quoi !
Mais tous les comédiens sont formidables, bien aidés par l'écriture des personnages tous riches et complexes. Benoît Poelvoorde, Olivier Gourmet, Jérémy Lopez, Clovis Cornillac, Fanny Ardent et la ravissante Alice Isaaz, tous sont formidables. Et je crois que Clovis Cornillac n'est pas étranger à cela, il se révèle être un formidable directeur d'acteurs. Et puis la réalisation, les costumes, les décors et la photographie du film sont sans le moindre reproche ... et certaines scènes sensuelles (et sexuelles) du film sont très belles aussi. C'est une grosse production à la française et l'une des meilleures du genre.
Allez voir ce petit bijou du cinéma français. D'ailleurs, je prédis la nomination au César pour le meilleur film, meilleur scénario, meilleurs costumes et meilleur actrice pour Léa Drucker. Et on pourrait même rajouter le César du meilleur acteur dans un second rôle pour Benoît Poelvoorde, son interprétation est absolument jubilatoire.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Au revoir là-haut d'Albert Dupontel ...
"Pour avoir déclenché la guerre, pour avoir aimé la faire, pour en avoir profité ... vous êtes tous condamnés à mort !"
Au revoir là-haut d'Albert Dupontel aurait facilement pu être un film réalisé par Jean-Pierre Jeunet, si on prend en compte la photographie, les décors, la direction des acteurs et cette petite pointe de fantaisie à la Amélie Poulain. Mais j’ai plus particulièrement pensé à Un Long Dimanche de Fiançailles pendant le visionnage et pas seulement parce que les deux films ont pour point commun d'aborder la première guerre mondiale et aux autres questions d’après-guerre. Et si on se rappelle bien, Albert Dupontel a eu un petit rôle dans le film de JP Jeunet. C'est certains, cette expérience sur le tournage de Jean-Pierre Jeunet l'a forcément inspiré pour réaliser son film.
Et si vous le travail du bonhomme ne vous est pas étranger, vous connaissez déjà tout son amour pour les Monty Python et plus particulièrement pour Terry Gilliam ... pas étonnant donc d'y retrouver une forte influence du réalisateur frappa dingue de Brazil, du Baron Münchausen et de L'armée des 12 Singes.
L’histoire en elle-même, basée sur le lauréat du prix Goncourt de 2013, est plutôt surprenante et pleine de fantaisies. Dans les derniers jours de la Première Guerre mondiale, il se dit que l’armistice est proche, mais il y a encore des commandants qui ont du mal à mettre de côté leurs petits jouets de guerre et continuent de mener des missions absurdes en envoyant des soldats vers la morts (et autres mutilations qui auraient pu être évitées). L’une des dernières victimes de la guerre est le soldat Edouard Péricourt (Nahuel Pérez Biscayart), un artiste dont le talent et le style font allusion aux œuvres d’Egon Schiele. Il est gravement blessé et défiguré, sa mâchoire inférieure a été emporté par un éclat d'obus. Ainsi, pour le reste de sa vie il devra porter des masques qui expriment ses humeurs et ses sentiments du moment. Son seul ami et compagnon est un soldat plus âgé, Albert Maillard (joué par Albert Dupontel lui-même).
Ici, il n'y a pas de bons ni de méchants, pas de héros sans peurs et sans reproches. Vous avez quand même droit au bad guy de service, un vrai personnage sombre et lourd, magnifiquement joué par Laurent Laffite. C'est un rôle à contre-emploi pour lui, mais alors il est excellent. C'est le rôle d'un ancien officier, impitoyable et répugnant, qui a abattu deux de ses propres hommes et qui gagne de l’argent sur les victimes de la guerre. Les autres personnages sont peut-être meilleurs que lui, mais certainement pas totalement blancs non plus, tous des escrocs, des tricheurs ou des menteurs. Mention spéciale aussi à Niels Arestrup, toujours aussi charismatique, ici dans le rôle de Marcel Périquot, le père d'Edouard. C'est un homme sévère, fatigué, désabusé, mais qui aime profondément son fils. Le personnage incarné par Albert Dupontel lui-même, peut vous donner le vertige de temps en temps, du pur Albert Dupontel dans l'interprétation.
Albert Dupontel a eu beaucoup de chance d'obtenir les pleins pouvoirs pour mener à bien un sujet aussi audacieux. Ici et comme à son habitude, Albert Dupontel fait du Dupontel, devant et derrière la caméra. Pour ceux qui ne connaissent pas son travail, je vous invite à voir ses autres œuvres (Bernie, Le Créateur, Adieu les cons ...). Le bonhomme possède son propre univers et fait des trucs dans son coin, sauf que là il a le budget d'une superproduction française.
Et ça marche. Vous vous sentirez mal à l’aise par moments, probablement parce que l'émotion vous submerge ...
Mais voilà, il y a un mais. Albert Dupontel fait son truc et du coup son style prend tout l'écran. La narration visuelle prend le pas sur les personnages. Nombreux sont les personnages sacrifié au profil des petites fantaisie d'Albert Dupontel. Ainsi, on ne croit pas à l'amitié entre ses deux soldat, l'alchimie n'y est tout simplement pas. De plus, tous les personnages féminin sont des faire valoir et seul Laurent Laffite tient tête à Albert Dupontel.
Bref, Au revoir là-haut c'est du très bon Albert Dupontel, mais pas sûr que les adorateur du roman de Pierre Lemaitre soient satisfaits de cette adaptation. Moi j'y trouve mon compte, mais c'est parce que j'adore Albert Dupontel.
"Pour avoir déclenché la guerre, pour avoir aimé la faire, pour en avoir profité ... vous êtes tous condamnés à mort !"
Au revoir là-haut d'Albert Dupontel aurait facilement pu être un film réalisé par Jean-Pierre Jeunet, si on prend en compte la photographie, les décors, la direction des acteurs et cette petite pointe de fantaisie à la Amélie Poulain. Mais j’ai plus particulièrement pensé à Un Long Dimanche de Fiançailles pendant le visionnage et pas seulement parce que les deux films ont pour point commun d'aborder la première guerre mondiale et aux autres questions d’après-guerre. Et si on se rappelle bien, Albert Dupontel a eu un petit rôle dans le film de JP Jeunet. C'est certains, cette expérience sur le tournage de Jean-Pierre Jeunet l'a forcément inspiré pour réaliser son film.
Et si vous le travail du bonhomme ne vous est pas étranger, vous connaissez déjà tout son amour pour les Monty Python et plus particulièrement pour Terry Gilliam ... pas étonnant donc d'y retrouver une forte influence du réalisateur frappa dingue de Brazil, du Baron Münchausen et de L'armée des 12 Singes.
L’histoire en elle-même, basée sur le lauréat du prix Goncourt de 2013, est plutôt surprenante et pleine de fantaisies. Dans les derniers jours de la Première Guerre mondiale, il se dit que l’armistice est proche, mais il y a encore des commandants qui ont du mal à mettre de côté leurs petits jouets de guerre et continuent de mener des missions absurdes en envoyant des soldats vers la morts (et autres mutilations qui auraient pu être évitées). L’une des dernières victimes de la guerre est le soldat Edouard Péricourt (Nahuel Pérez Biscayart), un artiste dont le talent et le style font allusion aux œuvres d’Egon Schiele. Il est gravement blessé et défiguré, sa mâchoire inférieure a été emporté par un éclat d'obus. Ainsi, pour le reste de sa vie il devra porter des masques qui expriment ses humeurs et ses sentiments du moment. Son seul ami et compagnon est un soldat plus âgé, Albert Maillard (joué par Albert Dupontel lui-même).
Ici, il n'y a pas de bons ni de méchants, pas de héros sans peurs et sans reproches. Vous avez quand même droit au bad guy de service, un vrai personnage sombre et lourd, magnifiquement joué par Laurent Laffite. C'est un rôle à contre-emploi pour lui, mais alors il est excellent. C'est le rôle d'un ancien officier, impitoyable et répugnant, qui a abattu deux de ses propres hommes et qui gagne de l’argent sur les victimes de la guerre. Les autres personnages sont peut-être meilleurs que lui, mais certainement pas totalement blancs non plus, tous des escrocs, des tricheurs ou des menteurs. Mention spéciale aussi à Niels Arestrup, toujours aussi charismatique, ici dans le rôle de Marcel Périquot, le père d'Edouard. C'est un homme sévère, fatigué, désabusé, mais qui aime profondément son fils. Le personnage incarné par Albert Dupontel lui-même, peut vous donner le vertige de temps en temps, du pur Albert Dupontel dans l'interprétation.
Albert Dupontel a eu beaucoup de chance d'obtenir les pleins pouvoirs pour mener à bien un sujet aussi audacieux. Ici et comme à son habitude, Albert Dupontel fait du Dupontel, devant et derrière la caméra. Pour ceux qui ne connaissent pas son travail, je vous invite à voir ses autres œuvres (Bernie, Le Créateur, Adieu les cons ...). Le bonhomme possède son propre univers et fait des trucs dans son coin, sauf que là il a le budget d'une superproduction française.
Et ça marche. Vous vous sentirez mal à l’aise par moments, probablement parce que l'émotion vous submerge ...
- Spoiler:
- Le passage entre la petite Louise et Édouard, lorsqu'elle voit son visage mutilé, est très émouvant. J'ai vraiment été ému en voyant sa réaction sincère et sans peur, juste la curiosité d'une enfant alors qu'elle balade ses doigts sur son visage mutilé ... j'en avais vraiment les larmes aux yeux.
Mais voilà, il y a un mais. Albert Dupontel fait son truc et du coup son style prend tout l'écran. La narration visuelle prend le pas sur les personnages. Nombreux sont les personnages sacrifié au profil des petites fantaisie d'Albert Dupontel. Ainsi, on ne croit pas à l'amitié entre ses deux soldat, l'alchimie n'y est tout simplement pas. De plus, tous les personnages féminin sont des faire valoir et seul Laurent Laffite tient tête à Albert Dupontel.
Bref, Au revoir là-haut c'est du très bon Albert Dupontel, mais pas sûr que les adorateur du roman de Pierre Lemaitre soient satisfaits de cette adaptation. Moi j'y trouve mon compte, mais c'est parce que j'adore Albert Dupontel.
Dernière édition par lessthantod le Dim 20 Nov 2022 - 20:39, édité 1 fois
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'adore Dupontel, je n'ai pas réussi à aller au bout de ce film tellement l'ennui a été rapide et gigantesque. Bref, je suis passé à côté.
Maxicrash- Interne
- Nombre de messages : 10011
Age : 45
Localisation : Hauts de France
Date d'inscription : 21/11/2017
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je peux comprendre, moi même je le préfère dans Bernie, Le Créateur, Le Convoyeur ou La Maladie de Sachs.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Enfermé dehors, le grand soir, 2 jours à tuer, le vilain...
La liste est longue.
La liste est longue.
Maxicrash- Interne
- Nombre de messages : 10011
Age : 45
Localisation : Hauts de France
Date d'inscription : 21/11/2017
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Rhaaa, je suis nettement moins fan d'Enfermé dehors et Le vilain :/
Il y a aussi Irréversible de Gaspard Noé où il est assez remarquable.
Il y a aussi Irréversible de Gaspard Noé où il est assez remarquable.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Un bon petit film "thriller/angoisse" qui porte un nom chelou:
Barbarian.
C'est pas un film qui va révolutionner le genre, mais c'est bien joué, surprenant dans son rythme, et je peux pas en dire trop sans spoiler :
Une fille loue une maison pour quelques jours pour passer un entretien d'embauche dans le coin, arrivée a la maison, il y a déjà un locataire dedans. Un peu sur la défensive au début, elle baisse sa garde.
Réal soignée, acteurs nickels, what else.
Barbarian.
C'est pas un film qui va révolutionner le genre, mais c'est bien joué, surprenant dans son rythme, et je peux pas en dire trop sans spoiler :
Une fille loue une maison pour quelques jours pour passer un entretien d'embauche dans le coin, arrivée a la maison, il y a déjà un locataire dedans. Un peu sur la défensive au début, elle baisse sa garde.
Réal soignée, acteurs nickels, what else.
dav1974- Interne
- Nombre de messages : 10826
Age : 50
Localisation : Drome
Date d'inscription : 20/08/2013
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Sympa de revoir Justin Long au premier plan, c'était l'acteur à la mode y'a un peu plus de 10 ans.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
- Nombre de messages : 73865
Age : 42
Localisation : Ô Toulouuuse
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Maxicrash a écrit:J'adore Dupontel, je n'ai pas réussi à aller au bout de ce film tellement l'ennui a été rapide et gigantesque. Bref, je suis passé à côté.
Pareil que toi.
jeff buckley- Guéri miraculeux
- Nombre de messages : 2086
Date d'inscription : 31/03/2005
Page 9 sur 36 • 1 ... 6 ... 8, 9, 10 ... 22 ... 36
Sujets similaires
» JE VIENS DE MATER UN FILM !
» JE VIENS DE MATER UN FILM !
» JE VIENS DE MATER UN FILM !
» JE VIENS DE MATER UN FILM !
» JE VIENS DE MATER UN FILM !
» JE VIENS DE MATER UN FILM !
» JE VIENS DE MATER UN FILM !
» JE VIENS DE MATER UN FILM !
» JE VIENS DE MATER UN FILM !
Page 9 sur 36
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum