JE VIENS DE MATER UN FILM !
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Plaisir coupable par excellence, ce Godzilla x Kong n'apporte hélas pas grand chose à la franchise.
Au-delà d'une abondance de CGI digne d'une PS5, les enjeux arrivent bien trop tard et le scénario semble vouloir meubler jusqu'au dénouement avec des sous-intrigues navrantes.
Bref, c'est très con, ça raconte pas grand chose, et comble du malheur, ça semble très bien marcher au box office...
dami1- Interne
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seita et anachronox offrent 1 suppo à ce post!
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Le précédent Godzilla VS Kong ne volait pas bien haut non plus : un divertissement acceptable, mais plus le genre de truc que tu laisses en fond sonore qu'autre chose.
François- Patient incurable
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Jojo Rabbit ...
Réalisé par Taika Waititi, Jojo Rabbit est une comédie touchante, drôle et émouvante. Un film sur le nazisme qui nous fait ressentir ces trois sentiments en même temps, c'est fort ! Le réalisateur néo-zélandais maîtrise son sujet et nous offre une histoire belle et forte entre Jojo et la fille juive. C'est fin, c'est profond et surtout c'est très drôle, notamment grâce à l'ami imaginaire de Jojo ... Adolph Hitler, interprété par Taika Waititi himself.
Dans Jojo Rabbit, tout se passe dans une petite ville allemande de Bavière durant les derniers mois de la seconde guerre mondiale. Jojo (Roman Griffin Davis) est un petit garçon de dix ans fervent partisan des jeunesses hitlériennes qui vit seul avec sa mère Rosie (Scarlett Johansson). Il découvre un jour que sa mère cache Elsa (Thomasin McKenzie) une jeune fille juive dans leur maison. Un cruel dilemme se pose alors à lui, car à supposer qu'il la dénonce, elle les dénoncera aussi. Tout le monde mourra de toute façon si elle est découverte. Jojo et Elsa vont alors commencer à se découvrir l'un l'autre, au travers d'une étrange et ambiguë relation d'amour/haine et d'attraction/répulsion. Chacun est curieux de l'autre, tout en sachant que l'autre peut le condamner à mort sur un simple coup de tête.
Dans Jojo Rabbit, le monde que nous voyons n'est pas tout à fait réel, c'est un monde vu de l'œil de Jojo et sa vision d'enfant de ce monde. Au début du film, le ton est clairement comique, joyeux et coloré, puisque Jojo ne voit que ce que la propagande nazie lui laisse voir. Au fur et à mesure du film, le ton devient de plus en dramatique et de moins en moins comique, car Jojo est forcé de se remettre en question et de faire face à la dure réalité. Il mûrit et réalise alors l'horreur derrière la pensée nazie. À la fin du film, c'est le monde de son enfance qu'il a fantasmé, qui meurt avec l'arrivée des troupes américaines et russes. Il voit les soldats allemands, les bergers allemands et le capitaine K (Sam Rockwell) dans son costume ridicule, partir vers la mort. Il y a quelque chose d'un peu ridicule dans cette scène filmée au ralenti, comme dans un cartoon avec Bip Bip et le Coyote, lorsqu'on peut voir un arrêt sur image sur Coyote, et ensuite sur Bip Bip.
La jeunesse hitlérienne dépeinte dans le film n'est pas tout à fait réelle, mais réaliste quand même. On s'imagine sans mal les SS prendre les jeunes allemands pour aller faire des activités dans les bois, s'amuser à la guerre "pour de faux" avec des fusils et en uniformes nazis. Le film montre tout ça, le maniement des armes, le développement de la force physique, la stratégie militaire et un endoctrinement antisémite ... mais sur le ton comique. Faire la guerre pour de faux, c'est plutôt cool, non ? Tous ces enfants avaient le cerveau saturé d'idées préconçues et de préjugés qu'on pouvait leur inculqué. Et on peut imaginer le choc que ça a été pour eux, lorsqu'ils ont vu les troupes alliées entrer dans leur pays en 1945. Ils ont dû se rendre compte que tout ce qu'on leur avait appris, c'était faux ! À la fin du film, Jojo a tout perdu et il va devoir réapprendre à vivre comme des milliers d'autres enfants manipulés des Jeunesses Hitlériennes ont dû réapprendre à vivre après la guerre.
Au fur et à mesure du film, Jojo va être témoins de l'agonie d'un troisième Reich de plus en plus décadent et absurde. La déliquescence de ce régime autoritaire s'illustre au travers de plusieurs personnages qui réagiront chacun à leur manière face à la résistance. Ainsi, le capitaine K, qui cache son homosexualité, est fataliste et attend l'inéluctable fin de cette mascarade. Fräulein Rahm (Rebel Wilson) qui est son assistante est au contraire bien plus volontaire et choisie de s'enfoncer davantage dans le fanatisme. Elle finira même par envoyer des enfants avec des ceintures de grenades sur les troupes anglaises et russes. L'ami de Jojo, Yorki (Archie Yates) qui est un souffre douleur comme lui, réfléchit tant bien que mal à la situation et sera le seul à se rendre vraiment compte qu'ils ne sont peut être pas dans le camp du "bien". Enfin, la mère de Jojo sera celle qui en paiera le prix fort en participant à la résistance.
Jojo Rabbit n'est donc pas qu'une simple comédie, "une de plus", c'est aussi un film de guerre et il se démarque des autres films de guerre par de nombreux aspects. Tout d'abord, il adopte la vision de la guerre du point de vue des allemands, qui ont eu la désagréable position d'être à la fois les bourreaux et les grande victimes de cette guerre. On peut également noter un fait souvent oublié, la division des familles où à la fin de la guerre on pouvait avoir au sein d'une même famille des soldats et des résistants. Sans oublier le jugement des crimes, ou comment juger des gens fanatisés et conditionnés depuis qu'ils sont en couche-culotte ?
Et puis au centre du film il y a la relation entre Elsa et Jojo qui devient de plus en plus forte au fur et à mesure, passant de bête curieuse à une amitié fraternelle et un premier béguin pour Jojo qui ironiquement découvre la sexualité en même temps qu'il s'ouvre à un nouveau mode de pensée et remet en cause ce qu'on lui a appris. Elsa est vraiment un personnage merveilleux. Cultivée, forte, intelligente et douce, il se dégage de ce personnage un véritable aura.
Mention spéciale pour Sam Rockwell qui arrive à donner de l'empathie à un personnage à priori fort peu sympathique. Captain K a bien du mal à cacher son homosexualité et sa relation avec son jeune aide de camp Finkel (Alfie Allen, déjà vu dans Game of Thrones). C'est un véritable rôle casse gueule pour Sam Rockwell, mais il s'en sort vraiment avec les honneurs. La situation qu'il vit est tellement absurde (les entraînements avec des gamins ou la natation en tenue militaire) qu'il préfère faire le mariolle et surjouer l'officier motivé. En tout cas, son aide à Jojo à la fin ne m'a pour ainsi dire pas surpris. Je pense justement qu'il s'agit d'un personnage très humain, mais forcé de cacher sa véritable nature (ce qui renforce le drame autour de son personnage). Plusieurs choses expliquent en partie sa fausse adhésion au partie nazi ...
Pour finir, deux scènes qui m'ont marqué ...
Bref, Jojo Rabbit est vraiment une très bonne comédie dramatique et son propos va nettement au-delà d'un simple film sur les nazis. Sur le plan psychologique, il est très intéressant à étudier aussi. Difficile de faire un film pleins d'amour, se basant dans une époque où il n'y a que de la haine (justifié ou non) et pourtant, Jojo Rabbit y arrive !
Réalisé par Taika Waititi, Jojo Rabbit est une comédie touchante, drôle et émouvante. Un film sur le nazisme qui nous fait ressentir ces trois sentiments en même temps, c'est fort ! Le réalisateur néo-zélandais maîtrise son sujet et nous offre une histoire belle et forte entre Jojo et la fille juive. C'est fin, c'est profond et surtout c'est très drôle, notamment grâce à l'ami imaginaire de Jojo ... Adolph Hitler, interprété par Taika Waititi himself.
Dans Jojo Rabbit, tout se passe dans une petite ville allemande de Bavière durant les derniers mois de la seconde guerre mondiale. Jojo (Roman Griffin Davis) est un petit garçon de dix ans fervent partisan des jeunesses hitlériennes qui vit seul avec sa mère Rosie (Scarlett Johansson). Il découvre un jour que sa mère cache Elsa (Thomasin McKenzie) une jeune fille juive dans leur maison. Un cruel dilemme se pose alors à lui, car à supposer qu'il la dénonce, elle les dénoncera aussi. Tout le monde mourra de toute façon si elle est découverte. Jojo et Elsa vont alors commencer à se découvrir l'un l'autre, au travers d'une étrange et ambiguë relation d'amour/haine et d'attraction/répulsion. Chacun est curieux de l'autre, tout en sachant que l'autre peut le condamner à mort sur un simple coup de tête.
Dans Jojo Rabbit, le monde que nous voyons n'est pas tout à fait réel, c'est un monde vu de l'œil de Jojo et sa vision d'enfant de ce monde. Au début du film, le ton est clairement comique, joyeux et coloré, puisque Jojo ne voit que ce que la propagande nazie lui laisse voir. Au fur et à mesure du film, le ton devient de plus en dramatique et de moins en moins comique, car Jojo est forcé de se remettre en question et de faire face à la dure réalité. Il mûrit et réalise alors l'horreur derrière la pensée nazie. À la fin du film, c'est le monde de son enfance qu'il a fantasmé, qui meurt avec l'arrivée des troupes américaines et russes. Il voit les soldats allemands, les bergers allemands et le capitaine K (Sam Rockwell) dans son costume ridicule, partir vers la mort. Il y a quelque chose d'un peu ridicule dans cette scène filmée au ralenti, comme dans un cartoon avec Bip Bip et le Coyote, lorsqu'on peut voir un arrêt sur image sur Coyote, et ensuite sur Bip Bip.
La jeunesse hitlérienne dépeinte dans le film n'est pas tout à fait réelle, mais réaliste quand même. On s'imagine sans mal les SS prendre les jeunes allemands pour aller faire des activités dans les bois, s'amuser à la guerre "pour de faux" avec des fusils et en uniformes nazis. Le film montre tout ça, le maniement des armes, le développement de la force physique, la stratégie militaire et un endoctrinement antisémite ... mais sur le ton comique. Faire la guerre pour de faux, c'est plutôt cool, non ? Tous ces enfants avaient le cerveau saturé d'idées préconçues et de préjugés qu'on pouvait leur inculqué. Et on peut imaginer le choc que ça a été pour eux, lorsqu'ils ont vu les troupes alliées entrer dans leur pays en 1945. Ils ont dû se rendre compte que tout ce qu'on leur avait appris, c'était faux ! À la fin du film, Jojo a tout perdu et il va devoir réapprendre à vivre comme des milliers d'autres enfants manipulés des Jeunesses Hitlériennes ont dû réapprendre à vivre après la guerre.
Au fur et à mesure du film, Jojo va être témoins de l'agonie d'un troisième Reich de plus en plus décadent et absurde. La déliquescence de ce régime autoritaire s'illustre au travers de plusieurs personnages qui réagiront chacun à leur manière face à la résistance. Ainsi, le capitaine K, qui cache son homosexualité, est fataliste et attend l'inéluctable fin de cette mascarade. Fräulein Rahm (Rebel Wilson) qui est son assistante est au contraire bien plus volontaire et choisie de s'enfoncer davantage dans le fanatisme. Elle finira même par envoyer des enfants avec des ceintures de grenades sur les troupes anglaises et russes. L'ami de Jojo, Yorki (Archie Yates) qui est un souffre douleur comme lui, réfléchit tant bien que mal à la situation et sera le seul à se rendre vraiment compte qu'ils ne sont peut être pas dans le camp du "bien". Enfin, la mère de Jojo sera celle qui en paiera le prix fort en participant à la résistance.
Jojo Rabbit n'est donc pas qu'une simple comédie, "une de plus", c'est aussi un film de guerre et il se démarque des autres films de guerre par de nombreux aspects. Tout d'abord, il adopte la vision de la guerre du point de vue des allemands, qui ont eu la désagréable position d'être à la fois les bourreaux et les grande victimes de cette guerre. On peut également noter un fait souvent oublié, la division des familles où à la fin de la guerre on pouvait avoir au sein d'une même famille des soldats et des résistants. Sans oublier le jugement des crimes, ou comment juger des gens fanatisés et conditionnés depuis qu'ils sont en couche-culotte ?
Et puis au centre du film il y a la relation entre Elsa et Jojo qui devient de plus en plus forte au fur et à mesure, passant de bête curieuse à une amitié fraternelle et un premier béguin pour Jojo qui ironiquement découvre la sexualité en même temps qu'il s'ouvre à un nouveau mode de pensée et remet en cause ce qu'on lui a appris. Elsa est vraiment un personnage merveilleux. Cultivée, forte, intelligente et douce, il se dégage de ce personnage un véritable aura.
Mention spéciale pour Sam Rockwell qui arrive à donner de l'empathie à un personnage à priori fort peu sympathique. Captain K a bien du mal à cacher son homosexualité et sa relation avec son jeune aide de camp Finkel (Alfie Allen, déjà vu dans Game of Thrones). C'est un véritable rôle casse gueule pour Sam Rockwell, mais il s'en sort vraiment avec les honneurs. La situation qu'il vit est tellement absurde (les entraînements avec des gamins ou la natation en tenue militaire) qu'il préfère faire le mariolle et surjouer l'officier motivé. En tout cas, son aide à Jojo à la fin ne m'a pour ainsi dire pas surpris. Je pense justement qu'il s'agit d'un personnage très humain, mais forcé de cacher sa véritable nature (ce qui renforce le drame autour de son personnage). Plusieurs choses expliquent en partie sa fausse adhésion au partie nazi ...
- Spoiler:
- Lorsque la gestapo arrive chez Jojo, il débarque en toute hâte et on voit bien que c'est avec inquiétude pour le jeune garçon. Il ment ensuite au sujet de la carte d'identité pour sauver la jeune fille, ce qui est un premier acte de bravoure. On peut imaginer à ce moment là qu'il a de la peine pour la mère (avant qu'on sache ce qui s'est passé). Puis, deuxième acte de bravoure quand il sauve Jojo des soldats de la libération. Au final, la morale est aussi que les vrais héros ne sont pas toujours ceux qu'on croit, ceux qui paraissent être.
Pour finir, deux scènes qui m'ont marqué ...
- Spoiler:
- Lorsque la mère joue le rôle du père absent pour faire passer un message à Jojo lors du repas. C'était drôle, intelligent et émouvant en même temps. L'autre scène que j'ai adoré, c'est lorsqu'il découvre sa mère pendue et qu'on a plein de plans sur les maisons aux alentours qui nous donnent l'impression qu'elles possèdent des yeux et qu'elles assistent endeuillées à cette scène. C'est comme si les maisons pleuraient.
Bref, Jojo Rabbit est vraiment une très bonne comédie dramatique et son propos va nettement au-delà d'un simple film sur les nazis. Sur le plan psychologique, il est très intéressant à étudier aussi. Difficile de faire un film pleins d'amour, se basant dans une époque où il n'y a que de la haine (justifié ou non) et pourtant, Jojo Rabbit y arrive !
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
On me l'avait conseillé, je trouvais le pitch intéressant également et je me suis laissé tenté.
Et bien tout ce dont je me souviens c'est que j'ai vraiment trouvé ça ennuyeux à mourir.
Et bien tout ce dont je me souviens c'est que j'ai vraiment trouvé ça ennuyeux à mourir.
RetroBalboa007- Infirmier
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Nightmare Alley ...
Nightmare Alley (2021) est le dernier film de Guillermo del Toro sorti sur grand écran, sachant que son Pinocchio de 2022 est une production Netfix (et donc pour le petit écran, malheureusement). Mais pour revenir au film qui nous intéresse ici, c'est l'adaptation d'un roman de William Lindsay Gresham et le remake d'un film noir des années 40 réalisé par Edmund Goulding. Même si un metteur en scène va se tourner vers des projets qui l'interpellent plus personnellement, c'est quand même une caractéristique d'une adaptation/remake d'être un peu trop ancré à mon sens dans des schémas narratifs déjà existants. Dans le cas présent, je pense plus particulièrement à la descente aux enfers du héros, qui outre sa prévisibilité, est presque expédiée dans la dernière partie.
Nightmare Alley est bien plus efficace dans sa première partie avec son festival de monstres aux visages humains et sa gestion du fantastique, où le spectateur se fait duper en même temps que notre héros Stanton (Bradley Cooper) sur les pirouettes des prestidigitateurs. Mention spéciale au personnage de Pete (David Strathairn), beau et tragique. Je n'ai cessé de me dire que son visage m'était familier, avant de réaliser que j'avais déjà vu le comédien en tête d'affiche au côté de George Clooney dans Good Night, and Good Luck (également réalisé par George Clooney).
Dans sa deuxième partie, Nightmare Alley perd beaucoup de son intérêt. J'ai un peu le sentiment que Guillermo del Toro appuie trop lourdement sur les menaces pour le protagoniste, en l'occurrence le docteur Lilith Ritter (Cate Blanchett). On comprend la menace que représente le docteur, dès sa première apparition, sans beaucoup de matière pour nuancer le personnage. C'est la femme fatale typique du film noir, qui utilise son charme pour séduire et piéger un héros malchanceux. A l'inverse, je trouve dommage que Molly (Rooney Mara) quitte littéralement le cadre du film. Le récit se désintéresse totalement de son personnage par la suite, alors que sa relation avec Stanton était clairement un fil conducteur émotionnel dans l'intrigue, bien plus intéressant à mes yeux.
Par contre, s'il y a bien un reproche qu'on ne peut pas faire à Nightmare Alley, c'est de ne pas en mettre plein les yeux. Comme toujours avec Guillermo del Toro, ça reste une merveille sur le plan visuel, ce qui me fait regretter à chaque instant que le réalisateur mexicain n'ait pas encore transposé l'univers de Lovecraft sur grand écran. Le côté film de monstres et (horrible) spectacle itinérant de la première partie m'a complètement embarqué. J'adore cette ambiance, ces décors et tout ce jeu de faux semblants.
J'ai moins apprécié la deuxième partie du film, qui dénote vraiment avec la première, mais je trouve l'évolution logique. Le récit prend place dans les premières décennies du XXème siècle et on vit alors les dernières années des Freakshows qui sont ces cirques qui permettaient d'admirer des personnes "anormales". L'arrivée de la seconde guerre mondiale a quelque peu précipité la chute des Freakshows, d'où la transition et le début d'un "autre spectacle" pour les plus privilégiés.
C'est Léonardo Dicaprio qui était envisagé pour interpréter Stanton, avant d'être remplacé par Bradley Cooper. Et si vous voulez mon avis, c'est bien dommage. Bradley Cooper ne démérite pas et m'a même agréablement surpris dans ce film, mais son rôle semble effectivement taillé pour un comédien aux multiples facettes. L'interprétation de Bradley Cooper est un peu trop lisse, à mon goût. Rien que pour la scène finale, c'est difficile de ne pas songer à ce qu'aurait pu apporter Léonardo Dicaprio s'il avait interprété ce personnage. C'est peut être ce qui m'empêche d'apprécier ce film autant que j'aurais voulu l'apprécier.
Bref, les intrigues qui se jouent au centre de Nightmare Alley sont assez prévisibles, mais malgré tout, je me suis vraiment laissé embarquer dans cette histoire, qui dès le début apparaît comme très sombre et pessimiste. On sait très vite, que tout ça, ça ne peut que finir mal. Et puis c'est agréable pour une fois de voir un film qui n'essaie pas par tous les moyens de nous faire identifier au personnage principal. Stanton est un personnage très froid, distant et inquiétant, qui n'a rien du héros habituel sans peur et sans reproche, et c'est en ça que ce personnage est assez fascinant.
Nightmare Alley (2021) est le dernier film de Guillermo del Toro sorti sur grand écran, sachant que son Pinocchio de 2022 est une production Netfix (et donc pour le petit écran, malheureusement). Mais pour revenir au film qui nous intéresse ici, c'est l'adaptation d'un roman de William Lindsay Gresham et le remake d'un film noir des années 40 réalisé par Edmund Goulding. Même si un metteur en scène va se tourner vers des projets qui l'interpellent plus personnellement, c'est quand même une caractéristique d'une adaptation/remake d'être un peu trop ancré à mon sens dans des schémas narratifs déjà existants. Dans le cas présent, je pense plus particulièrement à la descente aux enfers du héros, qui outre sa prévisibilité, est presque expédiée dans la dernière partie.
Nightmare Alley est bien plus efficace dans sa première partie avec son festival de monstres aux visages humains et sa gestion du fantastique, où le spectateur se fait duper en même temps que notre héros Stanton (Bradley Cooper) sur les pirouettes des prestidigitateurs. Mention spéciale au personnage de Pete (David Strathairn), beau et tragique. Je n'ai cessé de me dire que son visage m'était familier, avant de réaliser que j'avais déjà vu le comédien en tête d'affiche au côté de George Clooney dans Good Night, and Good Luck (également réalisé par George Clooney).
Dans sa deuxième partie, Nightmare Alley perd beaucoup de son intérêt. J'ai un peu le sentiment que Guillermo del Toro appuie trop lourdement sur les menaces pour le protagoniste, en l'occurrence le docteur Lilith Ritter (Cate Blanchett). On comprend la menace que représente le docteur, dès sa première apparition, sans beaucoup de matière pour nuancer le personnage. C'est la femme fatale typique du film noir, qui utilise son charme pour séduire et piéger un héros malchanceux. A l'inverse, je trouve dommage que Molly (Rooney Mara) quitte littéralement le cadre du film. Le récit se désintéresse totalement de son personnage par la suite, alors que sa relation avec Stanton était clairement un fil conducteur émotionnel dans l'intrigue, bien plus intéressant à mes yeux.
Par contre, s'il y a bien un reproche qu'on ne peut pas faire à Nightmare Alley, c'est de ne pas en mettre plein les yeux. Comme toujours avec Guillermo del Toro, ça reste une merveille sur le plan visuel, ce qui me fait regretter à chaque instant que le réalisateur mexicain n'ait pas encore transposé l'univers de Lovecraft sur grand écran. Le côté film de monstres et (horrible) spectacle itinérant de la première partie m'a complètement embarqué. J'adore cette ambiance, ces décors et tout ce jeu de faux semblants.
J'ai moins apprécié la deuxième partie du film, qui dénote vraiment avec la première, mais je trouve l'évolution logique. Le récit prend place dans les premières décennies du XXème siècle et on vit alors les dernières années des Freakshows qui sont ces cirques qui permettaient d'admirer des personnes "anormales". L'arrivée de la seconde guerre mondiale a quelque peu précipité la chute des Freakshows, d'où la transition et le début d'un "autre spectacle" pour les plus privilégiés.
C'est Léonardo Dicaprio qui était envisagé pour interpréter Stanton, avant d'être remplacé par Bradley Cooper. Et si vous voulez mon avis, c'est bien dommage. Bradley Cooper ne démérite pas et m'a même agréablement surpris dans ce film, mais son rôle semble effectivement taillé pour un comédien aux multiples facettes. L'interprétation de Bradley Cooper est un peu trop lisse, à mon goût. Rien que pour la scène finale, c'est difficile de ne pas songer à ce qu'aurait pu apporter Léonardo Dicaprio s'il avait interprété ce personnage. C'est peut être ce qui m'empêche d'apprécier ce film autant que j'aurais voulu l'apprécier.
Bref, les intrigues qui se jouent au centre de Nightmare Alley sont assez prévisibles, mais malgré tout, je me suis vraiment laissé embarquer dans cette histoire, qui dès le début apparaît comme très sombre et pessimiste. On sait très vite, que tout ça, ça ne peut que finir mal. Et puis c'est agréable pour une fois de voir un film qui n'essaie pas par tous les moyens de nous faire identifier au personnage principal. Stanton est un personnage très froid, distant et inquiétant, qui n'a rien du héros habituel sans peur et sans reproche, et c'est en ça que ce personnage est assez fascinant.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Boite noire ...
Six ans après Un homme idéal, nous retrouvons le duo Yann Gozlan et Pierre Niney pour Boîte noire, un film clairement ambitieux vu le soin donné à la direction artistique, au son et à la mise en scène. Le scénario est parfois alambiqué, mais ça n'a pas d'importance, car on est pris par le jeu des acteurs et l'ambiance paranoïaque de l'ensemble. C'est un thriller oppressant avec un Pierre Niney qui habite littéralement son personnage.
En Octobre 2020, le vol Dubai-Paris va mal se passer et l'avion va se crasher dans les alpes avec ses 300 passagers. Une enquête s'ouvre alors pour connaitre les causes de l'accident avec les enregistrements de la boite noire. Et pour étudier le son dégradé de la boite noire, ils font appel à Mathieu Vasseur (Pierre Niney). Très vite, il va suspecter un possible attentat terroriste, avant de peut-être se rendre compte qu'il faisait fausse route ? En tout cas, il devra enquêter en toute discrétion en se méfiant de son épouse Noémie (Lou de Laâge) qui est en conflit d'intérêt puisqu'elle bosse elle aussi pour l'industrie aéronautique. Il devra aussi composer avec son patron Philippe Rénier (André Dussollier).
Dans Boite noire on est tout le temps sous tension, on a pas une seule seconde pour respirer. Le film est vraiment prenant et intense, bien qu'un peu trop alambiqué par moments. Parfois, ça part dans tous les sens et on s'y perd un peu. Et disons le clairement, y'a des moments où Yann Gozlan va trop loin et met vraiment à rude épreuve notre suspension consentie de l'incrédulité ... parfois c'est un peu trop gros pour y croire, quoi ! Je pense notamment au dernier acte du film (les vingt dernières minutes) qui enchaine les situations les plus rocambolesques les unes que les autres, le summum du "too much" étant le coup du lac (ceux qui ont vu le film me comprendront). Mais dés que le film retourne dans ses fondamentaux et joue sur l'aspect psychologique et sur la paranoïa (un peu à la Hitchcock), ça fonctionne du feu de Dieu.
Et puis on ne peut pas parler de ce film sans mentionner Pierre Niney. C'est simple, il porte littéralement le film sur ses (frêles) épaules. Il est vraiment formidable, comme dans bon nombre de films dans lesquels je l'ai vu jouer. Et à chaque fois, il nous montre une palette de son jeu qu'on ne soupçonnait pas. Dans Boîte noire, son jeu est fascinant, pouvant alterner entre force et fragilité. C'est un personnage ambiguë, avec des failles. On a envie de lui faire confiance aveuglément et puis la seconde d'après il se montre totalement irrationnel. C'est un type qui est dans le contrôle, mais qui va perdre le contrôle. Et puis à ses cotés, nous retrouvons Lou de Laâge, André Dussollier, Sébastien Pouderoux et Olivier Rabourdin qui font ce qu’ils ont à faire et ils le font proprement.
Bref, Boite Noire est un très bon thriller psychologique situé dans l'univers de l'aéronautique. Les détails techniques des avions ou des règles de sécurité aérienne donnent un réalisme impressionnant au film. Pierre Niney prouve une fois de plus que c'est l'un des meilleurs acteurs de sa génération. Le rythme est oppressant jusqu'au dénouement final inattendu. Le réalisateur Yann Gozlan nous refait le coup (Un homme idéal) et signe un thriller hitchcockien comme un hommage au grand maitre. Que ce soit la musique, les cadres, les courses poursuite ... tout fait penser au maitre du suspense. Je le recommande chaudement !
Six ans après Un homme idéal, nous retrouvons le duo Yann Gozlan et Pierre Niney pour Boîte noire, un film clairement ambitieux vu le soin donné à la direction artistique, au son et à la mise en scène. Le scénario est parfois alambiqué, mais ça n'a pas d'importance, car on est pris par le jeu des acteurs et l'ambiance paranoïaque de l'ensemble. C'est un thriller oppressant avec un Pierre Niney qui habite littéralement son personnage.
En Octobre 2020, le vol Dubai-Paris va mal se passer et l'avion va se crasher dans les alpes avec ses 300 passagers. Une enquête s'ouvre alors pour connaitre les causes de l'accident avec les enregistrements de la boite noire. Et pour étudier le son dégradé de la boite noire, ils font appel à Mathieu Vasseur (Pierre Niney). Très vite, il va suspecter un possible attentat terroriste, avant de peut-être se rendre compte qu'il faisait fausse route ? En tout cas, il devra enquêter en toute discrétion en se méfiant de son épouse Noémie (Lou de Laâge) qui est en conflit d'intérêt puisqu'elle bosse elle aussi pour l'industrie aéronautique. Il devra aussi composer avec son patron Philippe Rénier (André Dussollier).
Dans Boite noire on est tout le temps sous tension, on a pas une seule seconde pour respirer. Le film est vraiment prenant et intense, bien qu'un peu trop alambiqué par moments. Parfois, ça part dans tous les sens et on s'y perd un peu. Et disons le clairement, y'a des moments où Yann Gozlan va trop loin et met vraiment à rude épreuve notre suspension consentie de l'incrédulité ... parfois c'est un peu trop gros pour y croire, quoi ! Je pense notamment au dernier acte du film (les vingt dernières minutes) qui enchaine les situations les plus rocambolesques les unes que les autres, le summum du "too much" étant le coup du lac (ceux qui ont vu le film me comprendront). Mais dés que le film retourne dans ses fondamentaux et joue sur l'aspect psychologique et sur la paranoïa (un peu à la Hitchcock), ça fonctionne du feu de Dieu.
Et puis on ne peut pas parler de ce film sans mentionner Pierre Niney. C'est simple, il porte littéralement le film sur ses (frêles) épaules. Il est vraiment formidable, comme dans bon nombre de films dans lesquels je l'ai vu jouer. Et à chaque fois, il nous montre une palette de son jeu qu'on ne soupçonnait pas. Dans Boîte noire, son jeu est fascinant, pouvant alterner entre force et fragilité. C'est un personnage ambiguë, avec des failles. On a envie de lui faire confiance aveuglément et puis la seconde d'après il se montre totalement irrationnel. C'est un type qui est dans le contrôle, mais qui va perdre le contrôle. Et puis à ses cotés, nous retrouvons Lou de Laâge, André Dussollier, Sébastien Pouderoux et Olivier Rabourdin qui font ce qu’ils ont à faire et ils le font proprement.
Bref, Boite Noire est un très bon thriller psychologique situé dans l'univers de l'aéronautique. Les détails techniques des avions ou des règles de sécurité aérienne donnent un réalisme impressionnant au film. Pierre Niney prouve une fois de plus que c'est l'un des meilleurs acteurs de sa génération. Le rythme est oppressant jusqu'au dénouement final inattendu. Le réalisateur Yann Gozlan nous refait le coup (Un homme idéal) et signe un thriller hitchcockien comme un hommage au grand maitre. Que ce soit la musique, les cadres, les courses poursuite ... tout fait penser au maitre du suspense. Je le recommande chaudement !
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Kulten et Kristof offrent 1 suppo à ce post!
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Call Me by Your Name ...
L'une des particularités les plus intéressantes de Call Me by Your Name, c'est cette absence d'opposition qu'on retrouve dans tous les films traitant de l'homosexualité. Dans le film de Luca Guadagnino, pas un seul personnage n'est hostile à l'homosexualité, il n'y a même pas une once d'homophobie. En réalité, Elio (Timothée Chalamet) et Oliver (Armie Hammer) pourraient s'exposer sans problème, sans risquer la moindre désapprobation. Seules les propres barrières qu'ils s'imposent à eux-mêmes et le temps qui passe, font obstacle à leur relation et repoussent le passage à l'acte. Et le titre du film "Call Me by Your Name" ou "appelle-moi par ton prénom", peut être interpréter de plusieurs façons. On peut voir ça comme un simple délire d'amoureux, innocent, plein de tendresse. On peut aussi voir ça comme une preuve d'amour, pour dire à l'autre qu'ils ne font plus qu'un, ou comme un moyen de penser à l'autre.
Le message principal de Call Me by Your Name est résumé par le discours final du père (Michael Stuhlbarg). En s'adressant à son fils Elio, il lui fait comprendre que deux hommes qui s'aiment, c'est secondaire et que ce qui compte, c'est qu'ils se sont aimés. Le film est incroyablement sensuel et ça on le doit principalement au réalisateur Luca Guadagnino et à l'alchimie entre les deux acteurs. Il y a d'ailleurs une différence de traitement entre les scènes d'amour hétéro et homo. La scène de sexe (la seule) entre Elio et sa petite amie Marzia (Esther Garrel) me parait nettement moins sensuelle que les scènes de sexe (elles sont nombreuses) entre Elio et Oliver. On les voit enlacés, se caresser et on a même une scène de fellation. Ces scènes là dégagent beaucoup plus de sensualité et de passion torride que celle entre Elio et Marzia. Rien que la scène de leur premier baiser dans l'herbe est bien plus suggestive et excitante (Elio qui lèche les lèvres d'Oliver), que la scène de sexe entre Elio et Marzia qui est très mécanique et filmée de façon très conventionnelle. Oliver est même prêt à manger une pêche gorgée du sperme de son amant. Entre la tonte de gazon, le fourrage (et la dégustation) de la pêche, l'arrosage de torses et les sucettes express, sans même parler de l'obsession du toucher tout au long du film ... il y a énormément de références sexuelles et sensuelles. L'intensité émotionnelle et l'expression du désir rendent ce film juteux à souhait !
Alors oui, comme le disent de nombreuses critiques, le film est lent et aime prendre son temps, mais c'est pour mieux faire monter le désir entre les deux jeunes hommes et créer un doute chez Elio. Au départ, il semble agacé par l'assurance affichée par Oliver, peut-être un peu jaloux des attentions qu'il obtient de ses parents. Puis, on glisse vers la fascination, l'attirance irrésistible. Les scènes sont étendues et tirent en longueur, parce que les deux se cherchent, c'est la naissance du désir. J'ai aussi adoré le changement de langue, c'est très bien fait, d'un naturel certain.
Timothée Chalamet et Armie Hammer sont parfaits dans leurs rôles respectifs. On voit naitre devant nos yeux une vraie alchimie entre les deux acteurs. leur alchimie ainsi que leur passion est superbement retranscrite à l'écran par des baisers, des caresses, des cadres, des ambiances, des lumières et des musiques minutieusement étudiées. Timothée Chalamet incarne à la perfection le personnage d'Elio. Il parle français, anglais et italien, il sait jouer du piano et de la guitare, mais aussi et surtout, il sait jouer la comédie et il est vraiment très bon (la scène de fin qui est poignante). Il porte sur lui la confusion des sentiments, la frustration que lui fait ressentir Oliver. On est confronté à un jeune homme, en plein éveil sexuel. On comprend facilement tout ce que ressent Elio grâce à un jeu bouleversant de générosité et de sincérité ! Il nous offre une interprétation poignante, vraie et nuancée.
La découverte de son orientation sexuel n'est pas le sujet principal du film, ça n'est même pas un sujet ici. Le fait qu'Oliver soit un homme n'est pas un problème pour Elio et il ne se soucie pas de savoir s'il est gay, bi, hétéro, ou autre. Par conséquent, les problèmes auxquels sont confrontés habituellement les personnages dans les films traitant de l'homosexualité (le déni des sentiments et l'homophobie des proches) ne sont pas présents ici. L'amour est si fort qu'il déstabilise l'équilibre quasi-parfait de la vie quotidienne d'Elio. Oliver le perturbe, le frustre. Il est déchiré entre son amour et son envie de le haïr. Et de part son jeune âge, Elio ne trouve qu'un seul moyen de l'exprimer, en l'objectifiant et en focalisant toute son attention sur lui. L'érotisme le plus puissant du film vient des regards, des gestes, des sourires entre les deux hommes. Le film baigne dans ce désir charnel masculin. A contrario, Elio a eu une relation sexuelle avec Marzia, mais elle ne représente presque plus rien pour lui, à partir du moment où Oliver est rentré dans sa vie. En fait, Marzia n'est plus qu'une amie "qu'il a baisé" juste parce qu'elle était là et parce qu'il fallait bien qu'il y ait une première fois. La scène de sexe entre ces deux-là ne dérange pas le spectateur, parce que c'est tout ce qu'il y a entre eux deux, pas de passion ni de désir fou. Alors que, entre Elio et Oliver, c'est tellement plus fort et confus.
Call Me by Your Name c'est l'Italie pittoresque qui rappelle la campagne de notre jeunesse, la beauté des images, la BO enivrante, les allusions plus que nombreuses aux Grecs, les références philosophiques (Héraclite disait il y a un moment déjà qu'on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve), le jeu des langues (au sens propre comme au sens figuré), l'importance de la famille, la religion, le questionnement de soi, les corps dans leurs esthétique, les scènes sur le bord de la piscine, les fruits, les pieds ... le film est blindé de références et d'allusions. C'est une ode à l'humanité, une ode à la vie, à l'art, au cinéma et à l'intelligence.
L'une des particularités les plus intéressantes de Call Me by Your Name, c'est cette absence d'opposition qu'on retrouve dans tous les films traitant de l'homosexualité. Dans le film de Luca Guadagnino, pas un seul personnage n'est hostile à l'homosexualité, il n'y a même pas une once d'homophobie. En réalité, Elio (Timothée Chalamet) et Oliver (Armie Hammer) pourraient s'exposer sans problème, sans risquer la moindre désapprobation. Seules les propres barrières qu'ils s'imposent à eux-mêmes et le temps qui passe, font obstacle à leur relation et repoussent le passage à l'acte. Et le titre du film "Call Me by Your Name" ou "appelle-moi par ton prénom", peut être interpréter de plusieurs façons. On peut voir ça comme un simple délire d'amoureux, innocent, plein de tendresse. On peut aussi voir ça comme une preuve d'amour, pour dire à l'autre qu'ils ne font plus qu'un, ou comme un moyen de penser à l'autre.
Le message principal de Call Me by Your Name est résumé par le discours final du père (Michael Stuhlbarg). En s'adressant à son fils Elio, il lui fait comprendre que deux hommes qui s'aiment, c'est secondaire et que ce qui compte, c'est qu'ils se sont aimés. Le film est incroyablement sensuel et ça on le doit principalement au réalisateur Luca Guadagnino et à l'alchimie entre les deux acteurs. Il y a d'ailleurs une différence de traitement entre les scènes d'amour hétéro et homo. La scène de sexe (la seule) entre Elio et sa petite amie Marzia (Esther Garrel) me parait nettement moins sensuelle que les scènes de sexe (elles sont nombreuses) entre Elio et Oliver. On les voit enlacés, se caresser et on a même une scène de fellation. Ces scènes là dégagent beaucoup plus de sensualité et de passion torride que celle entre Elio et Marzia. Rien que la scène de leur premier baiser dans l'herbe est bien plus suggestive et excitante (Elio qui lèche les lèvres d'Oliver), que la scène de sexe entre Elio et Marzia qui est très mécanique et filmée de façon très conventionnelle. Oliver est même prêt à manger une pêche gorgée du sperme de son amant. Entre la tonte de gazon, le fourrage (et la dégustation) de la pêche, l'arrosage de torses et les sucettes express, sans même parler de l'obsession du toucher tout au long du film ... il y a énormément de références sexuelles et sensuelles. L'intensité émotionnelle et l'expression du désir rendent ce film juteux à souhait !
Alors oui, comme le disent de nombreuses critiques, le film est lent et aime prendre son temps, mais c'est pour mieux faire monter le désir entre les deux jeunes hommes et créer un doute chez Elio. Au départ, il semble agacé par l'assurance affichée par Oliver, peut-être un peu jaloux des attentions qu'il obtient de ses parents. Puis, on glisse vers la fascination, l'attirance irrésistible. Les scènes sont étendues et tirent en longueur, parce que les deux se cherchent, c'est la naissance du désir. J'ai aussi adoré le changement de langue, c'est très bien fait, d'un naturel certain.
Timothée Chalamet et Armie Hammer sont parfaits dans leurs rôles respectifs. On voit naitre devant nos yeux une vraie alchimie entre les deux acteurs. leur alchimie ainsi que leur passion est superbement retranscrite à l'écran par des baisers, des caresses, des cadres, des ambiances, des lumières et des musiques minutieusement étudiées. Timothée Chalamet incarne à la perfection le personnage d'Elio. Il parle français, anglais et italien, il sait jouer du piano et de la guitare, mais aussi et surtout, il sait jouer la comédie et il est vraiment très bon (la scène de fin qui est poignante). Il porte sur lui la confusion des sentiments, la frustration que lui fait ressentir Oliver. On est confronté à un jeune homme, en plein éveil sexuel. On comprend facilement tout ce que ressent Elio grâce à un jeu bouleversant de générosité et de sincérité ! Il nous offre une interprétation poignante, vraie et nuancée.
La découverte de son orientation sexuel n'est pas le sujet principal du film, ça n'est même pas un sujet ici. Le fait qu'Oliver soit un homme n'est pas un problème pour Elio et il ne se soucie pas de savoir s'il est gay, bi, hétéro, ou autre. Par conséquent, les problèmes auxquels sont confrontés habituellement les personnages dans les films traitant de l'homosexualité (le déni des sentiments et l'homophobie des proches) ne sont pas présents ici. L'amour est si fort qu'il déstabilise l'équilibre quasi-parfait de la vie quotidienne d'Elio. Oliver le perturbe, le frustre. Il est déchiré entre son amour et son envie de le haïr. Et de part son jeune âge, Elio ne trouve qu'un seul moyen de l'exprimer, en l'objectifiant et en focalisant toute son attention sur lui. L'érotisme le plus puissant du film vient des regards, des gestes, des sourires entre les deux hommes. Le film baigne dans ce désir charnel masculin. A contrario, Elio a eu une relation sexuelle avec Marzia, mais elle ne représente presque plus rien pour lui, à partir du moment où Oliver est rentré dans sa vie. En fait, Marzia n'est plus qu'une amie "qu'il a baisé" juste parce qu'elle était là et parce qu'il fallait bien qu'il y ait une première fois. La scène de sexe entre ces deux-là ne dérange pas le spectateur, parce que c'est tout ce qu'il y a entre eux deux, pas de passion ni de désir fou. Alors que, entre Elio et Oliver, c'est tellement plus fort et confus.
Call Me by Your Name c'est l'Italie pittoresque qui rappelle la campagne de notre jeunesse, la beauté des images, la BO enivrante, les allusions plus que nombreuses aux Grecs, les références philosophiques (Héraclite disait il y a un moment déjà qu'on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve), le jeu des langues (au sens propre comme au sens figuré), l'importance de la famille, la religion, le questionnement de soi, les corps dans leurs esthétique, les scènes sur le bord de la piscine, les fruits, les pieds ... le film est blindé de références et d'allusions. C'est une ode à l'humanité, une ode à la vie, à l'art, au cinéma et à l'intelligence.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Inside Llewyn Davis ...
Sorti en 2013, Inside Llewyn Davis de Joel Coen et Ethan Coen est un film dont j'ai longtemps repoussé le visionnage. Je suis pourtant un très grand fan des frères Coen, dont j'ai vu la quasi totalité des films, mais je ne sais pas pourquoi, le pitch ne m'emballait guère. On y retrouve pourtant un casting prestigieux, dont deux ou trois habitués des deux réalisateurs. Jugez plutôt : Oscar Isaac, Carey Mulligan, John Goodman, Justin Timberlake, F. Murray Abraham et Adam Driver, pour n'en citer que quelques-uns.
Nous sommes à NY dans les années 60 et le film raconte donc l'histoire de Llewyn Davis (Oscar Isaac) un chanteur folk un peu désabusé du métier. C'est que le bonhomme n'est pas très chanceux et accumule les déboires (personnels et professionnels). Sa carrière solo ne décolle pas depuis qu'il a perdu son partenaire de scène (un suicide), il a des problèmes d'argent, ne sait pas où dormir le soir et pour couronner le tout, il apprend que son ex-petite amie Jean (Carey Mulligan) est tombée enceinte de lui. Vous l'aurez compris, pour Llewyn Davis c'est la poisse absolue !
On peut trouver quelque chose de systématique dans les déboires successifs du héros, campé par un acteur dont j'ignorais qu'il pouvait être aussi bon dans tous les registres (y compris au chant et à la guitare). C'est pour moi le symptôme de la mentalité du personnage qui n'arrive pas à se sortir de la situation dans laquelle il est, parce qu'il ne s'en donne pas tous les moyens. Son attitude face aux gens et à la profession qu'il a choisie, témoignent d'une incapacité à toucher les gens, alors qu'il en aurait été capable si son partenaire était encore à ses côtés. C'est un homme incomplet qui cherche désespérément ce qu'il a perdu. C'est un travail de deuil, autant personnel que professionnel.
Llewyn Davis est seul, il se sent délaissé, pas seulement dans la musique, mais dans son existence, dans son essence même. Son odyssée est laborieuse, il la sent passer ... et donc le rythme du film est laborieux lui aussi. Le film dure moins de 2 heures (1h45 min pour être précis) et pourtant il semble durer beaucoup plus que ça et il est probablement un peu trop long pour ce qu'il a à dire (selon moi). Alors certes, ces longueurs sont certainement là pour sublimer de manière totalement centrale le sentiment principal du héros, l'attente. Il n'y a pas d'accomplissement pour Llewyn Davis, juste de l'attente et beaucoup de frustration ...
On est vraiment dans un film des frères Coen, pas vraiment une comédie, pas vraiment une tragédie ... une sorte de tragicomédie, peut-être !? L'atmosphère des années 60 est parfaitement retranscrite et la photographie du film nous donne vraiment l'impression de faire un voyage de 60 ans en arrière. Après, que ce soit au niveau du scénario, de la musique folk ou du montage, on a l'impression d'être enfermé dans une boucle temporelle. Ainsi, la dernière scène répond en écho avec la dernière, un peu comme dans le Lost Highway de David Lynch. Les scènes semblent se répéter à l'identique, pour bien nous signifier que non Llewyn Davis ne s'en sortira pas et que oui il est maudit.
Sorti en 2013, Inside Llewyn Davis de Joel Coen et Ethan Coen est un film dont j'ai longtemps repoussé le visionnage. Je suis pourtant un très grand fan des frères Coen, dont j'ai vu la quasi totalité des films, mais je ne sais pas pourquoi, le pitch ne m'emballait guère. On y retrouve pourtant un casting prestigieux, dont deux ou trois habitués des deux réalisateurs. Jugez plutôt : Oscar Isaac, Carey Mulligan, John Goodman, Justin Timberlake, F. Murray Abraham et Adam Driver, pour n'en citer que quelques-uns.
Nous sommes à NY dans les années 60 et le film raconte donc l'histoire de Llewyn Davis (Oscar Isaac) un chanteur folk un peu désabusé du métier. C'est que le bonhomme n'est pas très chanceux et accumule les déboires (personnels et professionnels). Sa carrière solo ne décolle pas depuis qu'il a perdu son partenaire de scène (un suicide), il a des problèmes d'argent, ne sait pas où dormir le soir et pour couronner le tout, il apprend que son ex-petite amie Jean (Carey Mulligan) est tombée enceinte de lui. Vous l'aurez compris, pour Llewyn Davis c'est la poisse absolue !
On peut trouver quelque chose de systématique dans les déboires successifs du héros, campé par un acteur dont j'ignorais qu'il pouvait être aussi bon dans tous les registres (y compris au chant et à la guitare). C'est pour moi le symptôme de la mentalité du personnage qui n'arrive pas à se sortir de la situation dans laquelle il est, parce qu'il ne s'en donne pas tous les moyens. Son attitude face aux gens et à la profession qu'il a choisie, témoignent d'une incapacité à toucher les gens, alors qu'il en aurait été capable si son partenaire était encore à ses côtés. C'est un homme incomplet qui cherche désespérément ce qu'il a perdu. C'est un travail de deuil, autant personnel que professionnel.
Llewyn Davis est seul, il se sent délaissé, pas seulement dans la musique, mais dans son existence, dans son essence même. Son odyssée est laborieuse, il la sent passer ... et donc le rythme du film est laborieux lui aussi. Le film dure moins de 2 heures (1h45 min pour être précis) et pourtant il semble durer beaucoup plus que ça et il est probablement un peu trop long pour ce qu'il a à dire (selon moi). Alors certes, ces longueurs sont certainement là pour sublimer de manière totalement centrale le sentiment principal du héros, l'attente. Il n'y a pas d'accomplissement pour Llewyn Davis, juste de l'attente et beaucoup de frustration ...
- Spoiler:
- À la fin, lorsqu'il sort et quitte la scène du Café où il se produit, c'est Bob Dylan qui le remplace et c'est lui qu'on entend pendant la scène finale. C'est Bob Dylan qui raconte dans ses chansons les aventures que Llewyn Davis traversent. La différence entre Llewyn Davis et Bob Dylan, c'est que Bob Dylan a puisé dans ses déboires pour écrire de belles chansons et a su surmonter les obstacles que rencontraient Llewyn Davis (mais que lui n'a pas surmonté).
On est vraiment dans un film des frères Coen, pas vraiment une comédie, pas vraiment une tragédie ... une sorte de tragicomédie, peut-être !? L'atmosphère des années 60 est parfaitement retranscrite et la photographie du film nous donne vraiment l'impression de faire un voyage de 60 ans en arrière. Après, que ce soit au niveau du scénario, de la musique folk ou du montage, on a l'impression d'être enfermé dans une boucle temporelle. Ainsi, la dernière scène répond en écho avec la dernière, un peu comme dans le Lost Highway de David Lynch. Les scènes semblent se répéter à l'identique, pour bien nous signifier que non Llewyn Davis ne s'en sortira pas et que oui il est maudit.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater La Vénus à la fourrure ...
La Vénus à la fourrure (2013) de Roman Polanski est l'adaptation d'une pièce théâtre, comme l'était La Jeune Fille et la Mort (1994). Et comme La jeune fille et la mort, c'est un huit clos éprouvant, avec ici, non pas trois acteurs, mais seulement deux acteurs (sa femme Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric). C'est donc un film hautement polanskien, parce que enfermement, parce que relation dominant/dominé, parc que parce que mise en scène et montage brillantissimes et parce que direction d'acteur aux p'tits oignons.
C'est l'histoire d'un metteur en scène de théâtre (Thomas/Mathieu Amalric) qui fait passer des essais avec une comédienne (Vanda/Emmanuelle Seigner) pour le rôle titre de La Vénus à la fourrure. Le jeu des acteurs peut sembler "faux" ou "exagéré", mais c'est justement pour qu'on voit les différentes subtilités entre le jeu autour de l'audition et la réalité des personnages. Emmanuelle Seigner en particulier montre l'ambiguïté du jeu d'une actrice. Quelle est la part de manipulation qu'une actrice opère, en jouant un texte qui est déjà ambigu ?! Le film est donc jubilatoire, délicieux car il parle à la fois des jeux de pouvoirs, qu'il peut y avoir dans toute relation et en même temps des jeux de pouvoirs, qu'il peut y avoir entre un metteur en scène et une actrice.
Mathieu Amalric est étonnant dans le rôle du metteur en scène qui est clairement le clone de Roman de Polanski. Déjà physiquement il correspond bien au portrait que je me fais de Roman Polanski (petit et cheveux mi long) et en plus il adopte un peu son phrasé "intellectuel". Il ressemble trait pour trait au Roman Polanski des jeunes années. Mais si Mathieu Amalric est très bon, Emmanuelle Seigner quant à elle est exceptionnelle. Non seulement elle est magnifiquement, mais en plus elle joue divinement bien cette ambiguïté, paraissant par moment un peu cruche, puis la seconde d'après dangereusement manipulatrice. Elle est absolument lumineuse, étonnante et terriblement sexy dans ce qui est très certainement son meilleur rôle. C'est une actrice qui est complètement sous-exploitée par le cinéma français et c'est bien dommage !
La Vénus à la fourrure est vraiment un très bon Polanski, l'un des meilleurs films du réalisateur polonais et offre un magnifique face à face entre deux acteurs en état de grâce. On ne peut-être que fasciné par le travail de Roman Polanski qui avec un seul décor et deux acteurs nous tiennent en haleine pendant plus d'une heure trente (1h36 pour être précis). Il n'y a pas un temps mort, tout est juste. Les retournements de situation s'enchainent à un rythme soutenu et on ne sait jamais vraiment qui est qui et qui mène la danse dans tout ça ?
La Vénus à la fourrure (2013) de Roman Polanski est l'adaptation d'une pièce théâtre, comme l'était La Jeune Fille et la Mort (1994). Et comme La jeune fille et la mort, c'est un huit clos éprouvant, avec ici, non pas trois acteurs, mais seulement deux acteurs (sa femme Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric). C'est donc un film hautement polanskien, parce que enfermement, parce que relation dominant/dominé, parc que parce que mise en scène et montage brillantissimes et parce que direction d'acteur aux p'tits oignons.
C'est l'histoire d'un metteur en scène de théâtre (Thomas/Mathieu Amalric) qui fait passer des essais avec une comédienne (Vanda/Emmanuelle Seigner) pour le rôle titre de La Vénus à la fourrure. Le jeu des acteurs peut sembler "faux" ou "exagéré", mais c'est justement pour qu'on voit les différentes subtilités entre le jeu autour de l'audition et la réalité des personnages. Emmanuelle Seigner en particulier montre l'ambiguïté du jeu d'une actrice. Quelle est la part de manipulation qu'une actrice opère, en jouant un texte qui est déjà ambigu ?! Le film est donc jubilatoire, délicieux car il parle à la fois des jeux de pouvoirs, qu'il peut y avoir dans toute relation et en même temps des jeux de pouvoirs, qu'il peut y avoir entre un metteur en scène et une actrice.
Mathieu Amalric est étonnant dans le rôle du metteur en scène qui est clairement le clone de Roman de Polanski. Déjà physiquement il correspond bien au portrait que je me fais de Roman Polanski (petit et cheveux mi long) et en plus il adopte un peu son phrasé "intellectuel". Il ressemble trait pour trait au Roman Polanski des jeunes années. Mais si Mathieu Amalric est très bon, Emmanuelle Seigner quant à elle est exceptionnelle. Non seulement elle est magnifiquement, mais en plus elle joue divinement bien cette ambiguïté, paraissant par moment un peu cruche, puis la seconde d'après dangereusement manipulatrice. Elle est absolument lumineuse, étonnante et terriblement sexy dans ce qui est très certainement son meilleur rôle. C'est une actrice qui est complètement sous-exploitée par le cinéma français et c'est bien dommage !
La Vénus à la fourrure est vraiment un très bon Polanski, l'un des meilleurs films du réalisateur polonais et offre un magnifique face à face entre deux acteurs en état de grâce. On ne peut-être que fasciné par le travail de Roman Polanski qui avec un seul décor et deux acteurs nous tiennent en haleine pendant plus d'une heure trente (1h36 pour être précis). Il n'y a pas un temps mort, tout est juste. Les retournements de situation s'enchainent à un rythme soutenu et on ne sait jamais vraiment qui est qui et qui mène la danse dans tout ça ?
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
C'est l'histoire d'un metteur en scène de théâtre (Thomas/Mathieu Amalric) qui fait passer des essais avec une comédienne (Vanda/Emmanuelle Seigner) pour le rôle titre de La Vénus à la fourrure. Le jeu des acteurs peut sembler "faux" ou "exagéré", mais c'est justement pour qu'on voit les différentes subtilités entre le jeu autour de l'audition et la réalité des personnages.
Le style littéraire de La Vénus à la fourrure est aussi à la limite du caricatural, ce qui peut participer à cette impression. L'humour et l'érotisme s'y côtoient tant et si bien que le récit se prête à de multiples interprétations.
François- Patient incurable
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Emmanuelle Seignier crève l'écran, elle dégage un érotisme sulfureux auquel il est difficile de résister. C'est la femme fatale absolue.
Dernière édition par lessthantod le Jeu 30 Mai 2024 - 17:42, édité 1 fois
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Laurence Anyways ...
Laurence Anyways (2012) est le deuxième film que j'ai vu de Xavier Dolan, après Mommy (2014). On y retrouve Suzanne Clément qui joue tout le contraire de son personnage dans Mommy et on y découvre Melvil Poupaud qui fait son entrée dans le cercle de Xavier Dolan. Le jeune réalisateur québécois sacrément doué pour faire de belles images, c'est une certitude. Et puis il n'a pas peur d'aller là ou les autres ne vont pas. Vous êtes prévenus, Laurence Anyways est un drame et une romance pour le moins spécial(e).
C'est l'histoire de Laurence (Melvil Poupaud), un français la trentaine environ, qui se rend compte qu'il ne se sent pas bien dans ce corps d'homme. Il va donc décider de devenir une femme, ce qui au fond est ce qu'il aurait toujours voulu être. Et puis il y a Fred (Suzanne Clément), une québécoise avec qui il est en couple. Et pour compliquer le tout, Laurence est toujours amoureux de Fred qui est une femme, alors que lui veut devenir une femme. Il va alors être question de tolérance, d'acceptation et de savoir si un couple peut survivre suite à une telle décision.
Laurence Anyways est un très grand film, que je mettrais légèrement en dessous de Mommy, mais un très grand film tout de même. Le film est très ambitieux sur la forme comme sur le fond. Sur la forme, chaque plan ressemble à un tableau. C'est une évidence, ce film est juste beau. Sur le fond, le film est complexe puisqu'il raconte les évènement sur une dizaine d'années et en mode flashback. Dans le présent du film, Laurence est devenue une écrivaine et est interviewée par une journaliste pour raconter sa vie, du moment où il était encore un homme, jusqu'au moment où il est devenu une femme. C'est aussi l'occasion pour lui de raconter son couple avec Fred, entre disputes, ruptures et réconciliations.
Laurence Anyways est un film qui prend aux tripes et un film important sur la tolérance. Laurence est professeur dans un Lycée et les élèves acceptent sa transition de genre, mais c'est la direction et les parents qui ne l'acceptent pas, le poussant même à la démission. La société n'accepte pas les marginaux, mais au fond c'est quoi la marginalité et c'est quoi la normalité ? Nous sommes tous uniques et c'est la différence qui fait notre richesse.
Xavier Dolan enchaine les scènes chocs, violentes et belles, accompagnées d'une musique omniprésente. Chez Xavier Dolan, la musique c'est du classique, de la pop, de la variété, de l'éléctro ... et à chaque fois, c'est terriblement puissant. La mise en scène de Xavier Dolan transcende cette histoire d'un amour impossible, qui en devient encore plus belle et forte d'un point de vue émotionnel. C'est à ce point poétique et dur dans les extrêmes, que ça défie tous les codes de notre société. Il y a des hommes et il y a des femmes, mais il y a aussi ceux qui se définissent au-delà des codes de notre société. Laurence est donc une femme dans un corps d'homme, qui aime Fred qui est une femme. Cette histoire d'amour est d'autant plus belle qu'elle est compliquée.
Laurence Anyways (2012) est le deuxième film que j'ai vu de Xavier Dolan, après Mommy (2014). On y retrouve Suzanne Clément qui joue tout le contraire de son personnage dans Mommy et on y découvre Melvil Poupaud qui fait son entrée dans le cercle de Xavier Dolan. Le jeune réalisateur québécois sacrément doué pour faire de belles images, c'est une certitude. Et puis il n'a pas peur d'aller là ou les autres ne vont pas. Vous êtes prévenus, Laurence Anyways est un drame et une romance pour le moins spécial(e).
C'est l'histoire de Laurence (Melvil Poupaud), un français la trentaine environ, qui se rend compte qu'il ne se sent pas bien dans ce corps d'homme. Il va donc décider de devenir une femme, ce qui au fond est ce qu'il aurait toujours voulu être. Et puis il y a Fred (Suzanne Clément), une québécoise avec qui il est en couple. Et pour compliquer le tout, Laurence est toujours amoureux de Fred qui est une femme, alors que lui veut devenir une femme. Il va alors être question de tolérance, d'acceptation et de savoir si un couple peut survivre suite à une telle décision.
Laurence Anyways est un très grand film, que je mettrais légèrement en dessous de Mommy, mais un très grand film tout de même. Le film est très ambitieux sur la forme comme sur le fond. Sur la forme, chaque plan ressemble à un tableau. C'est une évidence, ce film est juste beau. Sur le fond, le film est complexe puisqu'il raconte les évènement sur une dizaine d'années et en mode flashback. Dans le présent du film, Laurence est devenue une écrivaine et est interviewée par une journaliste pour raconter sa vie, du moment où il était encore un homme, jusqu'au moment où il est devenu une femme. C'est aussi l'occasion pour lui de raconter son couple avec Fred, entre disputes, ruptures et réconciliations.
Laurence Anyways est un film qui prend aux tripes et un film important sur la tolérance. Laurence est professeur dans un Lycée et les élèves acceptent sa transition de genre, mais c'est la direction et les parents qui ne l'acceptent pas, le poussant même à la démission. La société n'accepte pas les marginaux, mais au fond c'est quoi la marginalité et c'est quoi la normalité ? Nous sommes tous uniques et c'est la différence qui fait notre richesse.
Xavier Dolan enchaine les scènes chocs, violentes et belles, accompagnées d'une musique omniprésente. Chez Xavier Dolan, la musique c'est du classique, de la pop, de la variété, de l'éléctro ... et à chaque fois, c'est terriblement puissant. La mise en scène de Xavier Dolan transcende cette histoire d'un amour impossible, qui en devient encore plus belle et forte d'un point de vue émotionnel. C'est à ce point poétique et dur dans les extrêmes, que ça défie tous les codes de notre société. Il y a des hommes et il y a des femmes, mais il y a aussi ceux qui se définissent au-delà des codes de notre société. Laurence est donc une femme dans un corps d'homme, qui aime Fred qui est une femme. Cette histoire d'amour est d'autant plus belle qu'elle est compliquée.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal ...
Le Royaume du crâne de cristal est le quatrième volet de la série des Indiana Jones mettant en vedette l'acteur Harrison Ford. Le film voit aussi le retour de Steven Spielberg et George Lucas à la réalisation et à l'écriture. Alors le soucis avec Le Royaume du crâne de cristal, c'est qu'on peut le voir selon deux approches. Si on le regarde comme le quatrième volet de cette trilogie quasi parfaite (même si perso ... pas très fan du Temple Maudit, je dois l'admettre), alors on est vraiment pas loin du désastre, car il n'y a pas grand chose à sauver. Mais si on le regarde en oubliant la trilogie, comme un hommage aux films d'aventure ayant fait les grandes heures d'Hollywood dans les années 1930 à 1950, alors dans ce cas je serais un peu plus indulgent.
Mais toujours est-il que la question mérite d'être posée : comment défendre un scénario aussi pauvre (coucou George Lucas) et une mise en scène aussi peu inspirée (coucou Steven Spielberg) ? D'où vient l'idée de coller un rejeton aussi exaspérant à Indy (peut-être un hommage à Kate Capshaw et Demi-Lune dans le Temple Maudit ?), de filmer des situations totalement risibles (la jungle) et de supprimer toute tension avec des CGI dégueulasses ? Le Royaume du crâne de cristal se plante lamentablement, là où justement les films précédents savaient se limiter et ne pas trop en montrer ! Dans les trois premiers films, on évoque sans cesse diverses divinités, mais on ne les montre jamais. Ici, on nous plante un extraterrestre au design plus que douteux et qui plus est en gros plan, avec une expression qui ne dit rien. Il n'y a plus de mystère dans Le Royaume du crâne de cristal.
Même en oubliant que c'est un Indiana Jones, ça reste un film très moyen, qui mise davantage sur ses effets que sur la construction de son histoire. La scène du frigo est "too much", mais ce "too much" est quasiment la marque de fabrique des films comme Indiana Jones et James Bond. Le vrai problème du film, c'est qu'il ne nous propose rien en dehors des scènes d'action. Le scénario est très faible, il manque des enjeux, une montée en puissance (c'est tout l'inverse ici) et un sous-texte. Dans La Dernière Croisade, le rapport entre Indy et son père était le fil conducteur du film. Dans Le Royaume du crâne de cristal, ni la relation avec Marion (Karen Allen), ni celle avec le fils d'Indy (Shia LaBeouf) ne font l'objet du moindre développement. Tous ces éléments qui sont, soit des ébauches d'idées non abouties, soit du pur fan service, nuisent à la qualité du film, bien plus finalement que les extraterrestres ou le frigo anti explosions nucléaires.
Steven Spielberg est clairement en pilotage automatique. Il l'a lui même admis, l'histoire ne lui plaisait pas vraiment et il a clairement perdu la spontanéité et la fraicheur qui faisait tout le fun de la trilogie originale. La réapparition de Marion m'a bien fait sourire, tellement c'est hyper mal amené et mal joué. L'humour est plus forcé aussi. L'abus des CGI nuit beaucoup à l'immersion du spectateur, ça nous fait sortir du film (et il y a vraiment beaucoup de CGI). Le fils d'Indy est quand même un sale gosse, indigne d'un héros comme Indy, beaucoup de "forçage", trop d'effets, pour au final un retour nostalgique qui ne prend pas trop !
Bien que pas très passionnante, la première heure est plutôt sympa, la réalisation est très propre, mais à partir du retour de Marion c'est une succession de CGI dégueulasses ou tout semble fake, de scènes complètements idiotes (la jungle encore une fois), on ne vibre pas une seule seconde, il n'y a aucune tension, aucune scène marquante, l'humour est poussif et même la BO de John Williams est peu inspiré. Le passage qui me pique le plus les yeux, c'est le combat d'épée debout sur les voitures entre Shia Laboeuf et Cate Blanchett. L'hommage aux films d'aventures des années 50 est sympa, mais on espérait tellement mieux vu le niveau des trois premiers volets.
Mais pour finir sur une note un peu moins sévère, je dirais quand même que c'est un honnête divertissement, avec une bonne réalisation (la première heure), certains clins d'œil à la trilogie originale qui fonctionnent plutôt bien, l'ambiance années 50 ... et puis le coût des êtres interdimensionnels, pourquoi pas ? On reste dans les codes de la saga, avec le mystère et le farfelu qui se mélangent. Dans les anciens films, on a bien eu une Arche d'Alliance qui tue des Nazis, une secte d'Hindou qui arrachent le cœur et un vieux chevalier âgé de 1000 ans qui garde précieusement le Saint Graal !
Mais il y a une chose que je peux difficilement pardonner au film (et qui me fend le cœur), c'est de vouloir nous faire croire qu'Harrison Ford a vingt ans de moins que son âge, alors que moi je vois un papy faire des cascades et faire de la bagarre. Moi je ne veux pas voir papy Indy, je veux garder en mémoire le jeune Indy virevoltant et espiègle de la trilogie originale. C'est comme un James Bond, je ne veux pas voir un James Bond âgé et incarné par un papy, ça ne m'intéresse pas. Là dans Le Royaume du crâne de cristal, j'ai de la compassion pour Harrison Ford, limite même de la pitié ... et c'est bien ça le plus gros problème du film pour moi.
Le Royaume du crâne de cristal est le quatrième volet de la série des Indiana Jones mettant en vedette l'acteur Harrison Ford. Le film voit aussi le retour de Steven Spielberg et George Lucas à la réalisation et à l'écriture. Alors le soucis avec Le Royaume du crâne de cristal, c'est qu'on peut le voir selon deux approches. Si on le regarde comme le quatrième volet de cette trilogie quasi parfaite (même si perso ... pas très fan du Temple Maudit, je dois l'admettre), alors on est vraiment pas loin du désastre, car il n'y a pas grand chose à sauver. Mais si on le regarde en oubliant la trilogie, comme un hommage aux films d'aventure ayant fait les grandes heures d'Hollywood dans les années 1930 à 1950, alors dans ce cas je serais un peu plus indulgent.
Mais toujours est-il que la question mérite d'être posée : comment défendre un scénario aussi pauvre (coucou George Lucas) et une mise en scène aussi peu inspirée (coucou Steven Spielberg) ? D'où vient l'idée de coller un rejeton aussi exaspérant à Indy (peut-être un hommage à Kate Capshaw et Demi-Lune dans le Temple Maudit ?), de filmer des situations totalement risibles (la jungle) et de supprimer toute tension avec des CGI dégueulasses ? Le Royaume du crâne de cristal se plante lamentablement, là où justement les films précédents savaient se limiter et ne pas trop en montrer ! Dans les trois premiers films, on évoque sans cesse diverses divinités, mais on ne les montre jamais. Ici, on nous plante un extraterrestre au design plus que douteux et qui plus est en gros plan, avec une expression qui ne dit rien. Il n'y a plus de mystère dans Le Royaume du crâne de cristal.
Même en oubliant que c'est un Indiana Jones, ça reste un film très moyen, qui mise davantage sur ses effets que sur la construction de son histoire. La scène du frigo est "too much", mais ce "too much" est quasiment la marque de fabrique des films comme Indiana Jones et James Bond. Le vrai problème du film, c'est qu'il ne nous propose rien en dehors des scènes d'action. Le scénario est très faible, il manque des enjeux, une montée en puissance (c'est tout l'inverse ici) et un sous-texte. Dans La Dernière Croisade, le rapport entre Indy et son père était le fil conducteur du film. Dans Le Royaume du crâne de cristal, ni la relation avec Marion (Karen Allen), ni celle avec le fils d'Indy (Shia LaBeouf) ne font l'objet du moindre développement. Tous ces éléments qui sont, soit des ébauches d'idées non abouties, soit du pur fan service, nuisent à la qualité du film, bien plus finalement que les extraterrestres ou le frigo anti explosions nucléaires.
Steven Spielberg est clairement en pilotage automatique. Il l'a lui même admis, l'histoire ne lui plaisait pas vraiment et il a clairement perdu la spontanéité et la fraicheur qui faisait tout le fun de la trilogie originale. La réapparition de Marion m'a bien fait sourire, tellement c'est hyper mal amené et mal joué. L'humour est plus forcé aussi. L'abus des CGI nuit beaucoup à l'immersion du spectateur, ça nous fait sortir du film (et il y a vraiment beaucoup de CGI). Le fils d'Indy est quand même un sale gosse, indigne d'un héros comme Indy, beaucoup de "forçage", trop d'effets, pour au final un retour nostalgique qui ne prend pas trop !
Bien que pas très passionnante, la première heure est plutôt sympa, la réalisation est très propre, mais à partir du retour de Marion c'est une succession de CGI dégueulasses ou tout semble fake, de scènes complètements idiotes (la jungle encore une fois), on ne vibre pas une seule seconde, il n'y a aucune tension, aucune scène marquante, l'humour est poussif et même la BO de John Williams est peu inspiré. Le passage qui me pique le plus les yeux, c'est le combat d'épée debout sur les voitures entre Shia Laboeuf et Cate Blanchett. L'hommage aux films d'aventures des années 50 est sympa, mais on espérait tellement mieux vu le niveau des trois premiers volets.
Mais pour finir sur une note un peu moins sévère, je dirais quand même que c'est un honnête divertissement, avec une bonne réalisation (la première heure), certains clins d'œil à la trilogie originale qui fonctionnent plutôt bien, l'ambiance années 50 ... et puis le coût des êtres interdimensionnels, pourquoi pas ? On reste dans les codes de la saga, avec le mystère et le farfelu qui se mélangent. Dans les anciens films, on a bien eu une Arche d'Alliance qui tue des Nazis, une secte d'Hindou qui arrachent le cœur et un vieux chevalier âgé de 1000 ans qui garde précieusement le Saint Graal !
Mais il y a une chose que je peux difficilement pardonner au film (et qui me fend le cœur), c'est de vouloir nous faire croire qu'Harrison Ford a vingt ans de moins que son âge, alors que moi je vois un papy faire des cascades et faire de la bagarre. Moi je ne veux pas voir papy Indy, je veux garder en mémoire le jeune Indy virevoltant et espiègle de la trilogie originale. C'est comme un James Bond, je ne veux pas voir un James Bond âgé et incarné par un papy, ça ne m'intéresse pas. Là dans Le Royaume du crâne de cristal, j'ai de la compassion pour Harrison Ford, limite même de la pitié ... et c'est bien ça le plus gros problème du film pour moi.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai un ressenti beaucoup moins négatif que toi sur le film en général. Il y a un bien un sous-texte dans le film mais aucun n'est développé avec Indy, c'est plutôt entre le fils et son père adoptif. J'ai apprécié le film car je ne vois pas trop les CGI (ou je pardonne plus quand je les vois peut-être). C'est vraiment la fin qui gâche le film : Indy ne devrait pas avoir d'éléments de science fiction mais plutôt de fantasy.lessthantod a écrit:Mais il y a une chose que je peux difficilement pardonner au film (et qui me fend le cœur), c'est de vouloir nous faire croire qu'Harrison Ford a vingt ans de moins que son âge, alors que moi je vois un papy faire des cascades et faire de la bagarre. Moi je ne veux pas voir papy Indy, je veux garder en mémoire le jeune Indy virevoltant et espiègle de la trilogie originale. C'est comme un James Bond, je ne veux pas voir un James Bond âgé et incarné par un papy, ça ne m'intéresse pas. Là dans Le Royaume du crâne de cristal, j'ai de la compassion pour Harrison Ford, limite même de la pitié ... et c'est bien ça le plus gros problème du film pour moi.
Enfin, la critique du papy Indy qu'on ne veut pas voir, je la partage mais sur le film d'après. Sur celui-là, Harrison Ford arrive encore à assurer l'illusion.
xinyingho- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai maté Godzilla minus One.
Je ne sais pas quoi en penser.
J'ai pas passer un mauvais moment, au contraire...j'ai bien compris que Godzilla était vraiment traité comme une catastrophe ou un demon intérieur aux Japonais et au protagoniste qu'a un simple Kaiju.
En fait je me suis perdu parce que c'est un peu comme regarder Logan en pensant voir un X-men, et je m'attendais peut être plus a un "shin Godzilla" (que j'ai adoré) qu'a un film sur le traumatisme d'un soldat.
Je ne sais pas quoi en penser.
J'ai pas passer un mauvais moment, au contraire...j'ai bien compris que Godzilla était vraiment traité comme une catastrophe ou un demon intérieur aux Japonais et au protagoniste qu'a un simple Kaiju.
En fait je me suis perdu parce que c'est un peu comme regarder Logan en pensant voir un X-men, et je m'attendais peut être plus a un "shin Godzilla" (que j'ai adoré) qu'a un film sur le traumatisme d'un soldat.
dav1974- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je pense surtout qu'aujourd'hui, les gens ont oublié ce qu'est un film "pop corn".xinyingho a écrit:J'ai un ressenti beaucoup moins négatif que toi sur le film en général. Il y a un bien un sous-texte dans le film mais aucun n'est développé avec Indy, c'est plutôt entre le fils et son père adoptif. J'ai apprécié le film car je ne vois pas trop les CGI (ou je pardonne plus quand je les vois peut-être). C'est vraiment la fin qui gâche le film : Indy ne devrait pas avoir d'éléments de science fiction mais plutôt de fantasy.lessthantod a écrit:Mais il y a une chose que je peux difficilement pardonner au film (et qui me fend le cœur), c'est de vouloir nous faire croire qu'Harrison Ford a vingt ans de moins que son âge, alors que moi je vois un papy faire des cascades et faire de la bagarre. Moi je ne veux pas voir papy Indy, je veux garder en mémoire le jeune Indy virevoltant et espiègle de la trilogie originale. C'est comme un James Bond, je ne veux pas voir un James Bond âgé et incarné par un papy, ça ne m'intéresse pas. Là dans Le Royaume du crâne de cristal, j'ai de la compassion pour Harrison Ford, limite même de la pitié ... et c'est bien ça le plus gros problème du film pour moi.
Enfin, la critique du papy Indy qu'on ne veut pas voir, je la partage mais sur le film d'après. Sur celui-là, Harrison Ford arrive encore à assurer l'illusion.
Pour n'importe quel film, on dirait qu'il faut que ça "se justifie", que ça tienne debout, qu'il y ai un respect quasi militaire des precedents, et surtout, un message !
Indi 4, c'est pas un bon Indiana Jones, mais je pense qu'il faut le regarder comme ce pour quoi il est fait (faire de la tune ?): un divertissement généreux... Bouffer des cochonneries en regardant une course poursuite qui défie toutes les lois de la physique, en voyant Indi foutre des chouquettes a des nazis en quête de sciences occultes ou extra terrestres...le contrat est respecté non ?
dav1974- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Retour inattendu pour La Malédiction, presque 20 ans après un remake dispensable et plusieurs suites (et une série) discutables, la saga semble courir éternellement vers l'oeuvre originale de Donner et quoi de mieux qu'un préquel pour raccrocher directement à ce film culte.
Arkasha Stevenson fait preuve d'audace avec de vraies idées de mise en scène et des fulgurances horrifiques mais englué dans un rythme pantouflard et peu aidé par une photographie post-Netflix, le film ne parvient guère à convaincre totalement. On sent que l'écriture est quelque peu poussive, en témoigne une durée abusive (2h) et des situations déjà vu dans la franchise. Malgré tout, une bonne surprise.
dami1- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Rox et Rouky ...
Sorti l'année de ma naissance (1981), Rox et Rouky est une œuvre charnière dans les productions des studios Disney. Il y aura un avant (aka le premier âge d'or du studio) et un après Rox et Rouky (aka le studio endormi) pour le studio d'animation aux grandes oreilles. Imaginé comme le renouveau de la firme, Rox et Rouky est en réalité un Disney "à l'ancienne" et très (trop ?) classique (histoire et animation). Le numéro 24 des "Classiques d'animation Disney" aurait dû être le premier film confié à Don Bluth, mais il jeta très vite l'éponge pour aller fonder son propre studio, avec de belles réussites par la suite (Le secret du NIMH, Fievel et le Nouveau Monde, Le Petit Dinosaure et la Vallée des merveilles ...).
C'est l'histoire d'un jeune renard Rox et d'un jeune chien de chasse Rouky qui vont devenir les meilleurs copains et possiblement meilleurs amis pour la vie. Mais le destin va faire en sorte de les séparer, puisque Rooky est destiné à devenir un chien de chasse et que le renard est une proie du chasseur. Ils ont envie de rester potes, mais en grandissant ça devient de plus en plus difficile d'entretenir cette amitié. Leur amitié, mise à mal, survivra-t-elle aux tourments de la vie ?
Pour le renouveau de Disney, il faudra attendre. C'est un Disney très sympathique, mignon-tout-plein, mais assez inoffensif et plein de naïveté. Pour la confrontation entre un renard et un chien de chasse, on aurait pu aller beaucoup plus loin. On imaginait tout naturellement une fin tragique, mais Disney préféra finir sur un bon vieux happy-end. Il manque la puissance tragique d'un Bambi par exemple. Mais toujours est-il que cette histoire d'amitié entre deux êtres que tout oppose est assez touchante.
Le message écologiste pour la préservation de la nature, le respect des animaux, l'amitié et la lutte contre la chasse, c'est bien gentils tout ça ... mais qu'est ce que c'est niais dans son traitement. Le propos est édulcoré à son maximum et personne ne meurt à la fin ... et pour un film voulant dénoncer la chasse, c'est embêtant. Il y a bien la mère de Rox qui meurt au début, mais c'est hors-champ.
Heureusement que l'animation traditionnelle "à l'ancienne" a ce petit côté magique et qu'on ne retrouvera pas pas la suite. En effet, Rox et Rouky est le dernier Disney entièrement fait à la main, sans avoir recours à l'outils informatique. Et puis, les plus jeunes apprécieront l'humour de certaines séquences (les deux oiseaux qui chassent la petite chenille) et les moins jeunes apprécieront quant à eux les chansons qui se font très discrètes. Un Disney sans chanson (ou presque), ça fait du bien de temps en temps.
Sorti l'année de ma naissance (1981), Rox et Rouky est une œuvre charnière dans les productions des studios Disney. Il y aura un avant (aka le premier âge d'or du studio) et un après Rox et Rouky (aka le studio endormi) pour le studio d'animation aux grandes oreilles. Imaginé comme le renouveau de la firme, Rox et Rouky est en réalité un Disney "à l'ancienne" et très (trop ?) classique (histoire et animation). Le numéro 24 des "Classiques d'animation Disney" aurait dû être le premier film confié à Don Bluth, mais il jeta très vite l'éponge pour aller fonder son propre studio, avec de belles réussites par la suite (Le secret du NIMH, Fievel et le Nouveau Monde, Le Petit Dinosaure et la Vallée des merveilles ...).
C'est l'histoire d'un jeune renard Rox et d'un jeune chien de chasse Rouky qui vont devenir les meilleurs copains et possiblement meilleurs amis pour la vie. Mais le destin va faire en sorte de les séparer, puisque Rooky est destiné à devenir un chien de chasse et que le renard est une proie du chasseur. Ils ont envie de rester potes, mais en grandissant ça devient de plus en plus difficile d'entretenir cette amitié. Leur amitié, mise à mal, survivra-t-elle aux tourments de la vie ?
Pour le renouveau de Disney, il faudra attendre. C'est un Disney très sympathique, mignon-tout-plein, mais assez inoffensif et plein de naïveté. Pour la confrontation entre un renard et un chien de chasse, on aurait pu aller beaucoup plus loin. On imaginait tout naturellement une fin tragique, mais Disney préféra finir sur un bon vieux happy-end. Il manque la puissance tragique d'un Bambi par exemple. Mais toujours est-il que cette histoire d'amitié entre deux êtres que tout oppose est assez touchante.
Le message écologiste pour la préservation de la nature, le respect des animaux, l'amitié et la lutte contre la chasse, c'est bien gentils tout ça ... mais qu'est ce que c'est niais dans son traitement. Le propos est édulcoré à son maximum et personne ne meurt à la fin ... et pour un film voulant dénoncer la chasse, c'est embêtant. Il y a bien la mère de Rox qui meurt au début, mais c'est hors-champ.
Heureusement que l'animation traditionnelle "à l'ancienne" a ce petit côté magique et qu'on ne retrouvera pas pas la suite. En effet, Rox et Rouky est le dernier Disney entièrement fait à la main, sans avoir recours à l'outils informatique. Et puis, les plus jeunes apprécieront l'humour de certaines séquences (les deux oiseaux qui chassent la petite chenille) et les moins jeunes apprécieront quant à eux les chansons qui se font très discrètes. Un Disney sans chanson (ou presque), ça fait du bien de temps en temps.
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François offre 1 suppo à ce post!
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Vu au cinéma gamin, avec mes grands-parents : je n'en n'ai pas gardé le moindre souvenir. Pourtant, un Disney, à une époque où je n'allais pas si souvent que ça au ciné, ça aurait dû être quelque chose... sauf si ledit Disney était faiblard.
François- Patient incurable
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
C'est clair qu'il manque de personnalité et qu'il est beaucoup trop enfantin.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Bon souvenir pour ma part , j’avais 6 ans , c’était la période où mon père nous emmenait les mercredi après midi au ciné , je m’en souviens bien.
Vortex- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Lu et vu avec mes enfants plusieurs fois, l'histoire est au contraire plus tragique que ce que je lis de ton résumé.
Et pour des enfants, pour qui de base tous les animaux sont mignons, gentils et tous copains c'est à mon sens encore plus vrai.
Bien que n'étant pas l'un de mes Disney préféré, j'apprécie toujours de leur lire (bien que ça se fasse de plus en plus rare) et je trouve au contraire la fin assez poignante et réaliste.
Et pour des enfants, pour qui de base tous les animaux sont mignons, gentils et tous copains c'est à mon sens encore plus vrai.
Bien que n'étant pas l'un de mes Disney préféré, j'apprécie toujours de leur lire (bien que ça se fasse de plus en plus rare) et je trouve au contraire la fin assez poignante et réaliste.
RetroBalboa007- Infirmier
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jahfwed offre 1 suppo à ce post!
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je ne me souviens malheureusement pas trop de la fin mais je m'en doute un peu, pour le reste je l'ai trouvé également très triste et assez tragique, qu'une amitié soit rendue impossible à cause d'un rôle "social" que l'on impose à chacun d'eux... Je l'ai vu à l'époque étant très jeune, et ça reste pour moi le deuxième Disney le plus triste, après le traumatisant Bambi. Le troisième étant le roi lion, j'étais bien plus âgé mais ceux qui l'ont vu à l'âge où j'ai vu les deux premiers ont dû ressentir la même chose, de ce que j'ai pu voir autour de moi.
Mais là, rien que de repenser à Rox et Rouky, ça me rend super triste... C'est peut-être pour ça que je ne l'ai jamais revu depuis.
Mais là, rien que de repenser à Rox et Rouky, ça me rend super triste... C'est peut-être pour ça que je ne l'ai jamais revu depuis.
jahfwed- Patient incurable
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RetroBalboa007 offre 1 suppo à ce post!
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Die Hard 4 - Retour en enfer ...
Pour se situer dans la saga de John McClane, perso j'aime beaucoup Die Hard 1 - Piège de cristal de John McTiernan, avec le tant regretté Alan Rickman dans le rôle du bad guy Hans Gruber. Piège de cristal, c'est une légende ! Ensuite, Die Hard 3 - Une journée en enfer (toujours avec John McTiernan aux commandes) est l'un de mes buddy moovie préférés, avec une alchimie parfaite entre John et Zeus (Bruce Willis et Samuel L. Jackson y sont pour beaucoup) et un méchant Simon Gruber (Jeremy Irons) de la même trempe que son frère. Quant à Die Hard 4 - Retour en enfer, c'est un petit plaisir coupable que j'ai envie de défendre. On est loin du niveau de l'épisode précédent, mais en même temps c'était mission impossible de faire une suite meilleure qu'Une journée en enfer. En fait, il n'est pas si mal que ça ce Die Hard 4 - Retour en enfer de Len Wiseman et je le mettrais spontanément à peu près au même rang que le Die Hard 2 - 58 minutes pour vivre de Renny Harlin, mais pas pour les même raisons.
John McClane (Bruce Willis) est un dinosaure à la carrière en dents de scie, héros malgré lui, qui ne voit jamais ses gosses. Et puis voilà qu'on lui confie la protection de Matt (Justin Long) un gosse aux antipodes de lui. John est perdu dans un monde qu'il comprend à peine, un homme d'action, un reliquat du passé perdu dans un monde d'hacking et de progrès technologique ! John McClane est fait pour ça, parce qu'il est bien plus qu'un bourrin bas du front, ainsi qu'un père qui a foiré avec son fils et qui veut enfin se racheter (être le père qu'il n'a jamais été). Matt devient l'image d'un fils spirituel !
De son côté, Matt (le complotiste, le hackeur borderline, le osef de la vie réelle, le petit nolife qui fantasme de foutre le système en berne) devient meilleur en face de John, apprenant que la vie ne se résume pas à un code binaire qui n'offre que deux possibilités (1 ou 0). Et là, on aurait pu pousser sur le fait que dans ce bordel ambiant, il ne parle jamais de son père ou de ses parents. John devient alors une extension paternelle et protectrice qui fait de ce petit hackeur souffreteux, ayant toujours besoin de sucre de peur de s'évanouir, un petit héros capable de tuer ou de prendre une balle. Matt évolue durant le film, il devient John McClane, ce qui ce qui fait parfaitement écho à la figure paternelle.
Le point fort du film c'est la dynamique entre Matt et John, deux personnages que tout sépare. A force de se côtoyer, ils apprennent beaucoup l'un de l'autre. Matt embrasse la bravoure, ou la folie, et décide d'agir en défaisant le bordel qu'il a créé. De son côté, John devient enfin le père qu'il n'a jamais été, en décidant de suivre ce gosse malgré son envie de laisser tomber et se barrer, parce qu'il ne se sent pas l'âme du héros. On peut faire un parallèle entre les deux personnages. Au début, Matt est un gamin apeuré, un geek qui vit dans son appartement plein de ses figurines qu'il collectionne, avec un asthme chronique et des idées délirantes sur le monde. Et il finit par devenir un homme, en prenant parti pour une juste cause et en la menant jusqu'au bout. Grâce à John, il se distingue par sa bravoure et devient l'un des héros fantasmés de son enfance, mais sans pour autant penser vraiment l'être, car à la fin il reste encore ce gamin chétif qui ne s'en sortira pas sans séquelles.
Au début, John est un homme qui ne sait pas être père. On voit sa difficulté à assumer ce rôle avec sa propre fille (la superbe Mary Elizabeth Winstead), en menaçant maladroitement son petit copain. C'est le jouet d'un destin qui le hante, un gars qui a raté sa vie, qui mange seul et vit seul, comme il l'avoue à Matt. Sans ami (mais où sont passés le sergent Al Powell et Zeus ?), sans famille, il a un gros vide à combler. Et au milieu de tout ça, il y a un gosse qui a enfin besoin de lui ! John ne peut pas l'abandonner, car c'est un père qui veut enfin assumer son rôle et un flic qui ne peut pas abandonner un civil en danger. Et puis, après tout qu'est-ce qui l'attend ? Une maison vide ? Un repas en solo ? Un énième rejet de sa fille ? Pour finir, il endosse vraiment son rôle de héros, il gagne la reconnaissance de sa fille qui reprend le nom de McClane et gagne possiblement un fils spirituel.
Die Hard 4 est un film d'action et un buddy movie très agréable, mais qui tombe trop souvent dans le "too much". Ça monte crescendo, jusqu'au délire héroïque d'un mec de près de 50 balais qui peut détruire un hélico avec une voiture. Quant à la scène avec l'avion de chasse, c'est carrément du grand n'importe quoi, vu la vitesse nécessaire pour que ça puisse voler ce mchin là. On peut prendre des libertés avec la réalité, mais passé un certain degré de non-crédibilité, moi je décroche et je n'arrive plus à me projeter dans le film. Les Die Hard avaient un côté réaliste jusque-là et c'était leur grande force. John McClane, ce n'est pas Rambo, ce n'est pas Terminator, quoi ! Du coup, avec Die Hard 4 on est assis le cul entre deux chaises et on ne sait plus qui est John McClane. Est-ce un homme brisé qui ne trouve plus sa place dans le monde actuel ? Ou est-ce ce héros invincible qui pilote des avions de chasse et qui détruit un hélico avec une voiture ?
Quant au méchant Thomas Gabriel (Timothy Olyphant), il est anecdotique. Die hard, ce sont des méchants mythiques (Hans Gruber et son frère Simon) incarnés par des acteurs non moins mythique (Alan Rickman et Jeremy Irons). Dans Die Hard 4, Gabriel a un plan mythique certes, mais lui c'est un méchant plat et sans saveur. C'est une version discount des terroristes patriotiques qu'on peut voir dans d'autres films. Gabriel est un narcissique qui manipule son monde pour prendre crédit de leur travail. Il n'agit pas, il utilise tous ses pions pour faire le sale travail. Sans démériter, Timothy Olyphant faisant de son mieux, Gabriel est un méchant anecdotique qui n'arrive pas à la cheville d'un Grubber.
Bref, tout ça c'est hautement divertissant, les scènes d'actions sont spectaculaires et l'histoire est rythmée, mais le manque de suspense et les facilitées scénaristiques handicapent vraiment le film, c'est dommage ! Malgré tout, j'aime bien Die Hard 4, pour ce duo improbable d'un homme las et esseulé dans un monde qui change trop vite, se retrouvant avec un gosse dans les pattes, un geek tout aussi esseulé que lui car enfermé dans un monde virtuel. Et puis, il y a le plaisir de retrouver Bruce Willis dans la peau de John McClane, toujours égal à lui-même. Il n'a plus un poil sur le caillou, mais n'a rien perdu de son charisme.
Pour se situer dans la saga de John McClane, perso j'aime beaucoup Die Hard 1 - Piège de cristal de John McTiernan, avec le tant regretté Alan Rickman dans le rôle du bad guy Hans Gruber. Piège de cristal, c'est une légende ! Ensuite, Die Hard 3 - Une journée en enfer (toujours avec John McTiernan aux commandes) est l'un de mes buddy moovie préférés, avec une alchimie parfaite entre John et Zeus (Bruce Willis et Samuel L. Jackson y sont pour beaucoup) et un méchant Simon Gruber (Jeremy Irons) de la même trempe que son frère. Quant à Die Hard 4 - Retour en enfer, c'est un petit plaisir coupable que j'ai envie de défendre. On est loin du niveau de l'épisode précédent, mais en même temps c'était mission impossible de faire une suite meilleure qu'Une journée en enfer. En fait, il n'est pas si mal que ça ce Die Hard 4 - Retour en enfer de Len Wiseman et je le mettrais spontanément à peu près au même rang que le Die Hard 2 - 58 minutes pour vivre de Renny Harlin, mais pas pour les même raisons.
John McClane (Bruce Willis) est un dinosaure à la carrière en dents de scie, héros malgré lui, qui ne voit jamais ses gosses. Et puis voilà qu'on lui confie la protection de Matt (Justin Long) un gosse aux antipodes de lui. John est perdu dans un monde qu'il comprend à peine, un homme d'action, un reliquat du passé perdu dans un monde d'hacking et de progrès technologique ! John McClane est fait pour ça, parce qu'il est bien plus qu'un bourrin bas du front, ainsi qu'un père qui a foiré avec son fils et qui veut enfin se racheter (être le père qu'il n'a jamais été). Matt devient l'image d'un fils spirituel !
De son côté, Matt (le complotiste, le hackeur borderline, le osef de la vie réelle, le petit nolife qui fantasme de foutre le système en berne) devient meilleur en face de John, apprenant que la vie ne se résume pas à un code binaire qui n'offre que deux possibilités (1 ou 0). Et là, on aurait pu pousser sur le fait que dans ce bordel ambiant, il ne parle jamais de son père ou de ses parents. John devient alors une extension paternelle et protectrice qui fait de ce petit hackeur souffreteux, ayant toujours besoin de sucre de peur de s'évanouir, un petit héros capable de tuer ou de prendre une balle. Matt évolue durant le film, il devient John McClane, ce qui ce qui fait parfaitement écho à la figure paternelle.
Le point fort du film c'est la dynamique entre Matt et John, deux personnages que tout sépare. A force de se côtoyer, ils apprennent beaucoup l'un de l'autre. Matt embrasse la bravoure, ou la folie, et décide d'agir en défaisant le bordel qu'il a créé. De son côté, John devient enfin le père qu'il n'a jamais été, en décidant de suivre ce gosse malgré son envie de laisser tomber et se barrer, parce qu'il ne se sent pas l'âme du héros. On peut faire un parallèle entre les deux personnages. Au début, Matt est un gamin apeuré, un geek qui vit dans son appartement plein de ses figurines qu'il collectionne, avec un asthme chronique et des idées délirantes sur le monde. Et il finit par devenir un homme, en prenant parti pour une juste cause et en la menant jusqu'au bout. Grâce à John, il se distingue par sa bravoure et devient l'un des héros fantasmés de son enfance, mais sans pour autant penser vraiment l'être, car à la fin il reste encore ce gamin chétif qui ne s'en sortira pas sans séquelles.
Au début, John est un homme qui ne sait pas être père. On voit sa difficulté à assumer ce rôle avec sa propre fille (la superbe Mary Elizabeth Winstead), en menaçant maladroitement son petit copain. C'est le jouet d'un destin qui le hante, un gars qui a raté sa vie, qui mange seul et vit seul, comme il l'avoue à Matt. Sans ami (mais où sont passés le sergent Al Powell et Zeus ?), sans famille, il a un gros vide à combler. Et au milieu de tout ça, il y a un gosse qui a enfin besoin de lui ! John ne peut pas l'abandonner, car c'est un père qui veut enfin assumer son rôle et un flic qui ne peut pas abandonner un civil en danger. Et puis, après tout qu'est-ce qui l'attend ? Une maison vide ? Un repas en solo ? Un énième rejet de sa fille ? Pour finir, il endosse vraiment son rôle de héros, il gagne la reconnaissance de sa fille qui reprend le nom de McClane et gagne possiblement un fils spirituel.
Die Hard 4 est un film d'action et un buddy movie très agréable, mais qui tombe trop souvent dans le "too much". Ça monte crescendo, jusqu'au délire héroïque d'un mec de près de 50 balais qui peut détruire un hélico avec une voiture. Quant à la scène avec l'avion de chasse, c'est carrément du grand n'importe quoi, vu la vitesse nécessaire pour que ça puisse voler ce mchin là. On peut prendre des libertés avec la réalité, mais passé un certain degré de non-crédibilité, moi je décroche et je n'arrive plus à me projeter dans le film. Les Die Hard avaient un côté réaliste jusque-là et c'était leur grande force. John McClane, ce n'est pas Rambo, ce n'est pas Terminator, quoi ! Du coup, avec Die Hard 4 on est assis le cul entre deux chaises et on ne sait plus qui est John McClane. Est-ce un homme brisé qui ne trouve plus sa place dans le monde actuel ? Ou est-ce ce héros invincible qui pilote des avions de chasse et qui détruit un hélico avec une voiture ?
Quant au méchant Thomas Gabriel (Timothy Olyphant), il est anecdotique. Die hard, ce sont des méchants mythiques (Hans Gruber et son frère Simon) incarnés par des acteurs non moins mythique (Alan Rickman et Jeremy Irons). Dans Die Hard 4, Gabriel a un plan mythique certes, mais lui c'est un méchant plat et sans saveur. C'est une version discount des terroristes patriotiques qu'on peut voir dans d'autres films. Gabriel est un narcissique qui manipule son monde pour prendre crédit de leur travail. Il n'agit pas, il utilise tous ses pions pour faire le sale travail. Sans démériter, Timothy Olyphant faisant de son mieux, Gabriel est un méchant anecdotique qui n'arrive pas à la cheville d'un Grubber.
Bref, tout ça c'est hautement divertissant, les scènes d'actions sont spectaculaires et l'histoire est rythmée, mais le manque de suspense et les facilitées scénaristiques handicapent vraiment le film, c'est dommage ! Malgré tout, j'aime bien Die Hard 4, pour ce duo improbable d'un homme las et esseulé dans un monde qui change trop vite, se retrouvant avec un gosse dans les pattes, un geek tout aussi esseulé que lui car enfermé dans un monde virtuel. Et puis, il y a le plaisir de retrouver Bruce Willis dans la peau de John McClane, toujours égal à lui-même. Il n'a plus un poil sur le caillou, mais n'a rien perdu de son charisme.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Bonne critique, exception faite d'un classement au même niveau que 58 minutes pour vivre dans lequel je ne me retrouve pas : Die Hard 2, encore réalisé à l'ancienne, a bien du mérite, aussi bien en termes d'exploitation de son terrain de jeu (l'aéroport et ses environs), que de SFX et de bad guys.
Je n'ai par ailleurs rien contre Die Hard 4, dans la mesure où je ne plaçais aucun espoir en lui et avais sagement attendu un passage TV pour me faire une opinion : moins mauvais que ce que je craignais, mais les CGI sonneront décidément la mort du film d'action pour le grand n'importe quoi qu'elles autorisent, voire encouragent. Quant à Die Hard 5, Ouch... là, j'avais mal à mon McCLane
Je n'ai par ailleurs rien contre Die Hard 4, dans la mesure où je ne plaçais aucun espoir en lui et avais sagement attendu un passage TV pour me faire une opinion : moins mauvais que ce que je craignais, mais les CGI sonneront décidément la mort du film d'action pour le grand n'importe quoi qu'elles autorisent, voire encouragent. Quant à Die Hard 5, Ouch... là, j'avais mal à mon McCLane
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Mission Impossible 2 de John Woo ...
Pour beaucoup, le Mission Impossible 2 de John Woo est le moins bon épisode de la saga MI de Tom Cruise. Pour le coup, moi j'ai envie de le défendre envers et contre tous. Et même si je suis loin d'être sûr que son entente avec Tom Cruise et la production ait été paradisiaque, John Woo se lâche totalement dans des effets purement cinématographique. J'aime beaucoup le côté "too much" de ce remake testostéroné des Enchaînés d'Alfred Hitchcock. La carrière de John Woo commençait à décoller à Hollywood après le succès surprise de Volte/Face (1997) et Mission Impossible 2 (2000) y mettra un gros frein. Non seulement il fait moins que le 1 de Brian de Palma (mon MI préféré) au box-office, mais aussi et surtout les critiques de l'époque sont très loin d'être élogieuses.
Tom Cruise est de retour dans le rôle d'Ethan Hunt, face cette fois-ci à Dougray Scott qui incarne le méchant et Thandiwe Newton (une actrice magnifique, soit dit en passant) qui sera le "love interest". Ving Rhames est également de retour pour seconder Ethan Hunt, mais aussi et surtout pour donner un peu de continuité à la saga (Tom Cruise et Ving Rhames sont les deux seuls acteurs à apparaitre dans tous les MI).
Le Mission Impossible 2 de John Woo est du pur John Woo. Le film d'espionnage est mis de côté pour se concentrer exclusivement sur l'action. Le film est clairement plus axé divertissement que réflexion. Le scénario est réduit comme peau de chagrin et n'est finalement qu'un prétexte pour s'en donner à cœur joie niveau action pyrotechnique. Que ce soit sur la forme ou le fond, ça part dans tous les sens. Le scénario multiplie les rebondissements invraisemblables et met à mal notre suspension consentie de l'incrédulité. Et niveau action, les poursuites en voiture et en moto défient les lois de l'apesanteur, avec des ralentis "en-veux-tu-en-voilà" !
John Woo se fait clairement plaisir et met tous son style au service de la saga. C'est très spectaculaire et le scénario passe clairement au second plan, voire même au troisième plan. Par rapport au premier MI, on a pas l'impression d'avoir à faire à un film d'espionnage. Le film est très mal écrit et les ficelles du scénario sont vraiment trop grosses. Le méchant est vraiment très méchant et tout ça, ça manque terriblement de subtilité. C'est vraiment sur la forme (le visuel et le montage) que le film est une réussite, alors que sur le fond (le scénario) c'est très feignant.
Niveau acting, je n'ai rien à reprocher à Tom Cruise et Thandiwe Newton, l'alchimie entre les deux acteurs est évidente. Thandiwe Newton est le seul atout féminin du film, mais alors quel magnifique atout. Elle est vraiment parfaite, belle, sexy et très bonne actrice. Par contre, avec Dougray Scott on est pas loin de la catastrophe. Il surjoue à mort et incarne un méchant sans aucune épaisseur, qui cumule tous les clichés du genre. Et puis ces histoires de masques qui sortent de nulle part et à tout bout de champ, ça en devient risible.
Heureusement pour nous, John Woo est là pour sauver les meubles. Sa maestria pour filmer les fusillades et les cascades n'est plus à démontrer. C'est du grand n'importe quoi niveau action, c'est tellement too much, mais alors qu'est-ce que c'est jouissif. On retrouve le romantisme, l'adrénaline, les ralentis, le montage pêchu et les colombes aussi, déjà vus dans Volte/Face et dans les productions HK de John Woo (Le Syndicat du crime, The Killer et À toute épreuve). Et puis la BO est très réussie avec du Metallica (générique de fin) et du Limp Bizkit qui reprend le thème de MI. Alors certes, Mission Impossible 2 c'est pas vraiment du Mission Impossible, mais si on aime la mise en scène lyrique de John Woo, on a de quoi se faire plaisir.
Pour beaucoup, le Mission Impossible 2 de John Woo est le moins bon épisode de la saga MI de Tom Cruise. Pour le coup, moi j'ai envie de le défendre envers et contre tous. Et même si je suis loin d'être sûr que son entente avec Tom Cruise et la production ait été paradisiaque, John Woo se lâche totalement dans des effets purement cinématographique. J'aime beaucoup le côté "too much" de ce remake testostéroné des Enchaînés d'Alfred Hitchcock. La carrière de John Woo commençait à décoller à Hollywood après le succès surprise de Volte/Face (1997) et Mission Impossible 2 (2000) y mettra un gros frein. Non seulement il fait moins que le 1 de Brian de Palma (mon MI préféré) au box-office, mais aussi et surtout les critiques de l'époque sont très loin d'être élogieuses.
Tom Cruise est de retour dans le rôle d'Ethan Hunt, face cette fois-ci à Dougray Scott qui incarne le méchant et Thandiwe Newton (une actrice magnifique, soit dit en passant) qui sera le "love interest". Ving Rhames est également de retour pour seconder Ethan Hunt, mais aussi et surtout pour donner un peu de continuité à la saga (Tom Cruise et Ving Rhames sont les deux seuls acteurs à apparaitre dans tous les MI).
Le Mission Impossible 2 de John Woo est du pur John Woo. Le film d'espionnage est mis de côté pour se concentrer exclusivement sur l'action. Le film est clairement plus axé divertissement que réflexion. Le scénario est réduit comme peau de chagrin et n'est finalement qu'un prétexte pour s'en donner à cœur joie niveau action pyrotechnique. Que ce soit sur la forme ou le fond, ça part dans tous les sens. Le scénario multiplie les rebondissements invraisemblables et met à mal notre suspension consentie de l'incrédulité. Et niveau action, les poursuites en voiture et en moto défient les lois de l'apesanteur, avec des ralentis "en-veux-tu-en-voilà" !
John Woo se fait clairement plaisir et met tous son style au service de la saga. C'est très spectaculaire et le scénario passe clairement au second plan, voire même au troisième plan. Par rapport au premier MI, on a pas l'impression d'avoir à faire à un film d'espionnage. Le film est très mal écrit et les ficelles du scénario sont vraiment trop grosses. Le méchant est vraiment très méchant et tout ça, ça manque terriblement de subtilité. C'est vraiment sur la forme (le visuel et le montage) que le film est une réussite, alors que sur le fond (le scénario) c'est très feignant.
Niveau acting, je n'ai rien à reprocher à Tom Cruise et Thandiwe Newton, l'alchimie entre les deux acteurs est évidente. Thandiwe Newton est le seul atout féminin du film, mais alors quel magnifique atout. Elle est vraiment parfaite, belle, sexy et très bonne actrice. Par contre, avec Dougray Scott on est pas loin de la catastrophe. Il surjoue à mort et incarne un méchant sans aucune épaisseur, qui cumule tous les clichés du genre. Et puis ces histoires de masques qui sortent de nulle part et à tout bout de champ, ça en devient risible.
Heureusement pour nous, John Woo est là pour sauver les meubles. Sa maestria pour filmer les fusillades et les cascades n'est plus à démontrer. C'est du grand n'importe quoi niveau action, c'est tellement too much, mais alors qu'est-ce que c'est jouissif. On retrouve le romantisme, l'adrénaline, les ralentis, le montage pêchu et les colombes aussi, déjà vus dans Volte/Face et dans les productions HK de John Woo (Le Syndicat du crime, The Killer et À toute épreuve). Et puis la BO est très réussie avec du Metallica (générique de fin) et du Limp Bizkit qui reprend le thème de MI. Alors certes, Mission Impossible 2 c'est pas vraiment du Mission Impossible, mais si on aime la mise en scène lyrique de John Woo, on a de quoi se faire plaisir.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Les Aristochats ...
Les Aristochats (1970) de Wolfgang Reitherman est mon deuxième Disney préféré, juste après Alice au pays des merveilles (1951). Il y a un aspect "carte postale" dans les dessins que j'aime beaucoup. J'ai l'impression que chaque décor est une photo de carte postale et je lui trouve un charme fou ! Et puis il y a cette BO que j'adore, avec des instrus jazzy très présents dans des scènes d'actions très "cartoonesques". Quant à la chanson "Tout le monde veut devenir un cat", elle est juste jubilatoire. C'est clairement l'une de mes chansons Disney préférées. La scène en elle-même, est elle aussi l'une de mes scènes cultes de chez Disney. Elle représente les années folles de l'après guerre, avec l'essor du jazz dans des soirées dansantes insouciantes et joyeuses. C'est de la maestria pour moi !
Les Aristochats peut être vu comme un cartoon étiré sur un peu plus d'une heure (1h18 pour être précis) et ça tombe bien, car moi j'adore les cartoons ! Les gags sont parfaitement rythmés et le film joue à fond la carte de la caricature sur littéralement tous les personnages. Chaque personnage représente une caricature d'une nationalité ou d'un statut social. Ils ont chacun un trait particulier qui leur permet de se démarquer des autres, que ce soit une facette de leur caractère appuyée, ou même un accent ! Duchesse est chiante et un peu péteuse, mais c'est voulu, c'est une caricature de l'aristocratie. Et par opposition, ça marche super bien avec la nonchalance d'O'Malley. Je trouve ça super fun et ça donne du relief aux personnages. Pour moi, ça va au-delà du stéréotype, parce que c'est un parti pris sur l'ensemble des personnages et c'est totalement assumé.
L'un des gros point fort du film, c'est son antagoniste Edgar. Il est très drôle dans son côté grotesque et pathétique (la scène de la meule de foin). Il y a finalement assez peu de méchants ridicules chez Disney, mais pour moi c'est l'un des méchants les plus emblématiques de la firme aux grande oreilles. Et comme dans Alice au pays des merveilles, on est dans un univers délirant, où des chats jouent de la musique et font de la peinture, où des motos peuvent défoncer des moulins et défier les lois de la gravité, où certains animaux portent des vêtements.
Bref, Les Aristochats est un Disney assez unique de part son ambiance particulière, à la fois charmante, très fun et jubilatoire. Et ce côté charmant du film prend largement le pas sur une intrigue finalement assez basique. Que des chats puissent hériter des biens de leur maîtresse, je l'accepte sans problème vu à quel point elle les adore.
Les Aristochats (1970) de Wolfgang Reitherman est mon deuxième Disney préféré, juste après Alice au pays des merveilles (1951). Il y a un aspect "carte postale" dans les dessins que j'aime beaucoup. J'ai l'impression que chaque décor est une photo de carte postale et je lui trouve un charme fou ! Et puis il y a cette BO que j'adore, avec des instrus jazzy très présents dans des scènes d'actions très "cartoonesques". Quant à la chanson "Tout le monde veut devenir un cat", elle est juste jubilatoire. C'est clairement l'une de mes chansons Disney préférées. La scène en elle-même, est elle aussi l'une de mes scènes cultes de chez Disney. Elle représente les années folles de l'après guerre, avec l'essor du jazz dans des soirées dansantes insouciantes et joyeuses. C'est de la maestria pour moi !
Les Aristochats peut être vu comme un cartoon étiré sur un peu plus d'une heure (1h18 pour être précis) et ça tombe bien, car moi j'adore les cartoons ! Les gags sont parfaitement rythmés et le film joue à fond la carte de la caricature sur littéralement tous les personnages. Chaque personnage représente une caricature d'une nationalité ou d'un statut social. Ils ont chacun un trait particulier qui leur permet de se démarquer des autres, que ce soit une facette de leur caractère appuyée, ou même un accent ! Duchesse est chiante et un peu péteuse, mais c'est voulu, c'est une caricature de l'aristocratie. Et par opposition, ça marche super bien avec la nonchalance d'O'Malley. Je trouve ça super fun et ça donne du relief aux personnages. Pour moi, ça va au-delà du stéréotype, parce que c'est un parti pris sur l'ensemble des personnages et c'est totalement assumé.
L'un des gros point fort du film, c'est son antagoniste Edgar. Il est très drôle dans son côté grotesque et pathétique (la scène de la meule de foin). Il y a finalement assez peu de méchants ridicules chez Disney, mais pour moi c'est l'un des méchants les plus emblématiques de la firme aux grande oreilles. Et comme dans Alice au pays des merveilles, on est dans un univers délirant, où des chats jouent de la musique et font de la peinture, où des motos peuvent défoncer des moulins et défier les lois de la gravité, où certains animaux portent des vêtements.
Bref, Les Aristochats est un Disney assez unique de part son ambiance particulière, à la fois charmante, très fun et jubilatoire. Et ce côté charmant du film prend largement le pas sur une intrigue finalement assez basique. Que des chats puissent hériter des biens de leur maîtresse, je l'accepte sans problème vu à quel point elle les adore.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Ah çui-ià je me le rematerais avec grand plaisir ! En effet cette BO de légende !
Pour MI2 juste au-dessus, je ne peux plus le différencier du sketch qu'ils avaient fait avec Ben Stiller pour la présentation à je sais plus quelle cérémonie, peut-être les MTV Awards. Il est disponible sur les bonus du DVD, ou sur youtube bien sûr, et était assez poilant, en tout cas à l'époque.
Pour MI2 juste au-dessus, je ne peux plus le différencier du sketch qu'ils avaient fait avec Ben Stiller pour la présentation à je sais plus quelle cérémonie, peut-être les MTV Awards. Il est disponible sur les bonus du DVD, ou sur youtube bien sûr, et était assez poilant, en tout cas à l'époque.
jahfwed- Patient incurable
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