JE VIENS DE MATER UN FILM !
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
La Nonne a-t-il fait des émules au point de motiver les producteurs à relancer les films de genre clérical ?
Clérical... ou anti-clérical ? Je demande sincèrement, vu que les deux tendances sont en hausse.
François- Patient incurable
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
les nonnes sont souvent top bonnes dans les films
Xorion- Infirmier
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
François a écrit:La Nonne a-t-il fait des émules au point de motiver les producteurs à relancer les films de genre clérical ?
Clérical... ou anti-clérical ? Je demande sincèrement, vu que les deux tendances sont en hausse.
Bonne question, l'attaque ne me semble pas diriger vers la religion en elle-même mais plutôt vers les obscurantistes qui veulent interpréter celle-ci.
Xorion a écrit:les nonnes sont souvent top bonnes dans les films
J'ai remarqué aussi ces derniers temps...
dami1- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Late Night with the Devil (2024)
Au milieu des films qui se ressemblent tous, ou qui veulent ressusciter des franchises connues se trouvent parfois une petite surprise.
J'aurais tendance à dire que le film n'en sera que meilleur si vous prenez la peine de ne rien savoir de l'histoire (ne lisez ni synopsis, et n'allez pas voir la b.a.).
Simplement, ce film d'épouvante représente ce que j'ai vu de plus frais depuis longtemps. Si vous aimez le genre, allez-y !
dami1- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je me suis fait les 2 Rebel Moon cette semaine .
Premièrement je tiens a dire que je déteste le cinéma de Snyder ! Que ce soit : 300 , Watchmen ,Sucker Punch , Batman v Superman , Justice League ...
Je me suis fait chier devant tous ses films avec ses discours pompeux , ses effets spéciaux et autre ralentis a ne plus en finir ainsi que son coté pseudo dark pour essayer de faire passer ses réalisations pour des films adulte alors que le public visé et clairement des ados vu les scénario timbre post de chacun.
J'ai vu dernièrement que les critiques pour ses 2 dernier films avaient atteint le summum de la médiocrité ce qui m'a motivé a les regarder pour rire un bon coup du monsieur !
21% Presse https://www.rottentomatoes.com/m/rebel_moon_part_1_a_child_of_fire
15% Presse https://www.rottentomatoes.com/m/rebel_moon_part_two_the_scargiver
Je vais être direct , les films sont loin , très loin d’être des chefs-d'oeuvre mais quand je vois les mêmes pseudo experts de la critique noter la dernière trilogie Star Wars , je me dis que cette presse est vraiment une presse de vendu , car honnêtement les 2 films de Snyder n'ont pas a rougir de la comparaison.
Oui les films sont des blockbuster ou tu vas mettre ton cerveau en pause pendant le visionnage mais étonnement ils passent sans prise de tête , alors que pour les derniers SW je ne voulais qu'une chose , voir arriver le générique de fin pour mettre fin a mon supplice.
Pour un direct to DVD ou téléfilm (car pour moi les prods netflix ne valent pas mieux) les films sont finalement un divertissement honnête , ils seront oublié la semaine prochaine mais pendant le visionnage je n'aurais pas souffert comme pour beaucoup d'autre films ces derniers temps (SW compris ^^').
93% Presse https://www.rottentomatoes.com/m/star_wars_episode_vii_the_force_awakens
91% Presse https://www.rottentomatoes.com/m/star_wars_the_last_jedi
51% Presse https://www.rottentomatoes.com/m/star_wars_the_rise_of_skywalker
RPG- Patient incurable
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Perso, j'adore Snyder, même si je n'aime pas tous ses films (Sucker Punch), qui est trop souvent sous-évalué.
Quant à la presse (de gauche), aucune surprise puisqu'elle aime bousiller ses films qu'elle juge souvent comme réac' (300, Batman V Superman en tête...).
Rebel Moon était efficace dans son genre, mais il ne mérite sans doute pas le développement d'une franchise (on parle de comics et de jeux vidéo) et le public n'est plus surpris par ce type de production depuis l'avalanche Star Wars.
À noter, l'arrivée prochaine des versions longues des deux films.
Quant à la presse (de gauche), aucune surprise puisqu'elle aime bousiller ses films qu'elle juge souvent comme réac' (300, Batman V Superman en tête...).
Rebel Moon était efficace dans son genre, mais il ne mérite sans doute pas le développement d'une franchise (on parle de comics et de jeux vidéo) et le public n'est plus surpris par ce type de production depuis l'avalanche Star Wars.
À noter, l'arrivée prochaine des versions longues des deux films.
Dernière édition par dami1 le Mar 23 Avr 2024 - 12:07, édité 1 fois
dami1- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J adore snyder depuis l armée des morts ( cette claque au ciné!!) Mais j avoue qu' il m a un peu perdu avec son (ses,il en aurait prévu 6 ) rebel moon.
Y a pas mal de bons trucs mais à côté de ça trop de situations tirées par les cheveux ( même en tenant compte de l univers),de ralenti à outrance,deux ex machina et j en passe..
Comme tu dis,un bon divertissement vite oublié?
Y a pas mal de bons trucs mais à côté de ça trop de situations tirées par les cheveux ( même en tenant compte de l univers),de ralenti à outrance,deux ex machina et j en passe..
Comme tu dis,un bon divertissement vite oublié?
Dernière édition par avalon471 le Mer 24 Avr 2024 - 23:30, édité 1 fois
avalon471- Dr Grand Professeur ****
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai bien aimé moi IMMACULEE ça change des films d'horreur classiques.
Xorion- Infirmier
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Oui, je pense que le film essaye de rentrer dans la case des "films d'horreur intello" comme on en voit depuis quelques temps (the witch, it follows...).
dami1- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai été au cinéma voir SOS Fantomes, ca se regarde tranquillou, y a rien de fou mais ca reste un bon divertissement familial.
Lequintal- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Incendie de Denis devilleneuve c'est du très lourd âme sensible s'abstenir
Mor4nk- Patient incurable
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai rematé Mon voisin Tororo ...
Sorti en 1988 et réalisé par Hayao Miyazaki, Mon voisin Totoro est peut-être bien le film le plus emblématique des studios Ghibli. Son immense succès auprès des petits, mais aussi des plus grands, fera de Totoro la mascotte de Ghibli, au point de figurer sur le logo du studio. Pas de méchant, pas d'adultes mauvais, pas de scènes de combats, pas de monstres qui font peur, et un rythme très lent ... et pourtant, on ne s'ennuie pas une seule seconde. La force de Mon Voisin Totoro, c'est justement de nous émouvoir avec une petite histoire, sans méchants, sans rebondissements stériles, sans humour lourdingue. Alors oui, les décors peuvent sembler statiques, mais en 1988 tout était encore dessiné à la main, sans bouillie numérique et effets de caméra gratuits.
Deux sœurs Satsuki et Mei s'installent avec leur père dans une vieille maison à la campagne, pour se rapprocher de leur mère qui est à hôpital. Très vite, les deux jeunes filles vont s'apercevoir qu'il y a des bestioles étranges qui se cachent dans cette vielle maison vide et humide. On croise notamment de petites créatures noires (des noiraudes) qui se cachent dans les recoins sombres. Ces petites bestiole éveillent bien plus de l'émerveillement que de la peur. Ce n'est que lorsque Mei (la petite sœur) s'aventure dans la forêt avoisinante, qu'elle va découvrir une tanière et ce fameux Totoro qui veille sur la forêt.
Totoro, c'est un gros doudou pour les adultes et les enfants. Avec sa tête de chat sur un corps d'ours, des oreilles de lapin et des yeux de chouettes, difficile de ne craquer pour cette grosse bête poilu. Et la magie de Mon Voisin Totoro, c'est de toucher les plus petits comme les plus grands (y compris les plus vieux). On est en plein dans le conte fantastique avec un récit d'apprentissage où on apprend à maitriser sa peur, grâce à ce gros doudou/ami imaginaire. A l'image d'Alice au pays des merveilles (la référence est évidente), on entre en plein pied dans la rêverie et l'imaginaire, qui peut être une chose qui fait naitre la peur, mais aussi l'émerveillement.
Devenir l'ami de Totoro, c'est monter dans un bus volant en forme de chat, faire pousser des graines magiques, s'envoler sur une toupie. J'ai tremblé avec Mei, je me suis inquiété comme Satsuki quand sa petite sœur a disparu, j'ai couru sur ce long chemin de terre pour la retrouver, je me suis émerveillé du chat-bus, de la tanière de Totoro. j'ai vraiment vécu ces moments, intensément, en retrouvant mon âme d'enfant. Qui d'autre a réussi ce tour de force au cinéma ? Steven Spielberg, Robert Zemeckis, Richard Linklater, Wes Anderson ? Hayao Miyazaki est clairement de ce calibre.
Enfin, dans le cinéma à l'heure de #MeToo, il est intéressant de se souvenir que depuis plus de quarante ans, Hayao Miyazaki donne la vedette à des héroïnes courageuses et exemplaires, bien avant que ça ne devienne une mode. On est quand même à des années lumières de la mièvrerie des potiches de chez Walt Disney. Enfin, Miyazaki a une éthique à la laquelle il se tient, en défendant la nature et le respect d'autrui. Mon voisin Totoro c'est une ode à la nature. Le deux petites filles entretiennent une relation presque mystique avec elle. Et Miyazaki refuse de faire des suites bankables à ses films, y compris pour Totoro qui est pourtant l'emblème de la firme et l'équivalent d'un Mickey pour Disney. Mais contrairement à la firme aux deux grandes oreilles, il s'est toujours refusé à surexploiter l'image de Totoro pour parvenir à construire un empire planétaire. Non, il n'y aura aucune suite à Mon Voisin Totoro, parce que le film se suffit à lui-même.
Mon voisin Totoro est un film d'animation minimaliste et enfantin (Chihiro, Mononoke et Le Château dans le ciel sont bien plus épiques, par exemples), mais tellement touchant et attendrissant. Totoro n'est même pas le héros principal (il n'a que quatre scènes, sans compter le plan final) et pourtant il restera dans la mémoire de tous les enfants l'ayant vu. Ce n'est pas mon Miyazaki préféré, mais pour moi c'est vraiment le Miyazaki à montrer en priorité à vos enfants.
Sorti en 1988 et réalisé par Hayao Miyazaki, Mon voisin Totoro est peut-être bien le film le plus emblématique des studios Ghibli. Son immense succès auprès des petits, mais aussi des plus grands, fera de Totoro la mascotte de Ghibli, au point de figurer sur le logo du studio. Pas de méchant, pas d'adultes mauvais, pas de scènes de combats, pas de monstres qui font peur, et un rythme très lent ... et pourtant, on ne s'ennuie pas une seule seconde. La force de Mon Voisin Totoro, c'est justement de nous émouvoir avec une petite histoire, sans méchants, sans rebondissements stériles, sans humour lourdingue. Alors oui, les décors peuvent sembler statiques, mais en 1988 tout était encore dessiné à la main, sans bouillie numérique et effets de caméra gratuits.
Deux sœurs Satsuki et Mei s'installent avec leur père dans une vieille maison à la campagne, pour se rapprocher de leur mère qui est à hôpital. Très vite, les deux jeunes filles vont s'apercevoir qu'il y a des bestioles étranges qui se cachent dans cette vielle maison vide et humide. On croise notamment de petites créatures noires (des noiraudes) qui se cachent dans les recoins sombres. Ces petites bestiole éveillent bien plus de l'émerveillement que de la peur. Ce n'est que lorsque Mei (la petite sœur) s'aventure dans la forêt avoisinante, qu'elle va découvrir une tanière et ce fameux Totoro qui veille sur la forêt.
Totoro, c'est un gros doudou pour les adultes et les enfants. Avec sa tête de chat sur un corps d'ours, des oreilles de lapin et des yeux de chouettes, difficile de ne craquer pour cette grosse bête poilu. Et la magie de Mon Voisin Totoro, c'est de toucher les plus petits comme les plus grands (y compris les plus vieux). On est en plein dans le conte fantastique avec un récit d'apprentissage où on apprend à maitriser sa peur, grâce à ce gros doudou/ami imaginaire. A l'image d'Alice au pays des merveilles (la référence est évidente), on entre en plein pied dans la rêverie et l'imaginaire, qui peut être une chose qui fait naitre la peur, mais aussi l'émerveillement.
Devenir l'ami de Totoro, c'est monter dans un bus volant en forme de chat, faire pousser des graines magiques, s'envoler sur une toupie. J'ai tremblé avec Mei, je me suis inquiété comme Satsuki quand sa petite sœur a disparu, j'ai couru sur ce long chemin de terre pour la retrouver, je me suis émerveillé du chat-bus, de la tanière de Totoro. j'ai vraiment vécu ces moments, intensément, en retrouvant mon âme d'enfant. Qui d'autre a réussi ce tour de force au cinéma ? Steven Spielberg, Robert Zemeckis, Richard Linklater, Wes Anderson ? Hayao Miyazaki est clairement de ce calibre.
Enfin, dans le cinéma à l'heure de #MeToo, il est intéressant de se souvenir que depuis plus de quarante ans, Hayao Miyazaki donne la vedette à des héroïnes courageuses et exemplaires, bien avant que ça ne devienne une mode. On est quand même à des années lumières de la mièvrerie des potiches de chez Walt Disney. Enfin, Miyazaki a une éthique à la laquelle il se tient, en défendant la nature et le respect d'autrui. Mon voisin Totoro c'est une ode à la nature. Le deux petites filles entretiennent une relation presque mystique avec elle. Et Miyazaki refuse de faire des suites bankables à ses films, y compris pour Totoro qui est pourtant l'emblème de la firme et l'équivalent d'un Mickey pour Disney. Mais contrairement à la firme aux deux grandes oreilles, il s'est toujours refusé à surexploiter l'image de Totoro pour parvenir à construire un empire planétaire. Non, il n'y aura aucune suite à Mon Voisin Totoro, parce que le film se suffit à lui-même.
Mon voisin Totoro est un film d'animation minimaliste et enfantin (Chihiro, Mononoke et Le Château dans le ciel sont bien plus épiques, par exemples), mais tellement touchant et attendrissant. Totoro n'est même pas le héros principal (il n'a que quatre scènes, sans compter le plan final) et pourtant il restera dans la mémoire de tous les enfants l'ayant vu. Ce n'est pas mon Miyazaki préféré, mais pour moi c'est vraiment le Miyazaki à montrer en priorité à vos enfants.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je suis d'accord avec toi ! Avec princesse Mononoke, voyage de Chihiro, château dans le ciel nous sommes loin de Walt Disney.
Même le tombeau des lucioles (pas un miyazaki) envoi du lourd. Toujours un temps d'avance les Jap ! Et mon voisin Totoro un très beau film :)
Même le tombeau des lucioles (pas un miyazaki) envoi du lourd. Toujours un temps d'avance les Jap ! Et mon voisin Totoro un très beau film :)
Mor4nk- Patient incurable
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai rematé Le voyage de Chihiro ...
Réalisé par le grand Hayao Miyazaki, Le Voyage de Chihiro est la démonstration parfaite de l'imaginaire débridé de son auteur. Et ce fut mon premier Miyazaki, découvert en salle et sur grand écran en 2001. Ne connaissant à l'époque que très peu la culture du pays du soleil levant, je ne savais pas trop quoi penser du film, si ce n'est cette forte impression d'avoir vu Alice au pays des merveilles version nippone. Et puis je le trouvais bizarre, beau, dérangeant et à la fois fascinant, sûrement dû à cette poésie omniprésente et des métaphores qui l'entourent. Quoi qu'il en soit, ce fut direct un coup de cœur cinématographique et c'est encore à ce jour l'un de mes Miyazaki préférés avec Le château dans le ciel et Kiki la petite sorcière.
Dans Le Voyage de Chihiro, on suit donc les aventures de Chihiro qui déménage avec ses parents. Ses amis lui manque et elle est mélancolique, mais elle n'a pas le choix, elle suit ses parents en voiture pour s'installer en campagne. Alors qu'ils aperçoivent leur nouvelle maison bleue sur la colline, le père décide de prendre un raccourcis à travers la forêt. Il roule à toute vitesse et doit freiner brusquement au bout de chemin, devant un sorte de portail et d'une chapelle mystique. Les parents de Chihiro sont très curieux (un bien vilain défaut) et s'aventurent plus loin à pied, suivis de Chihiro qui semble être beaucoup moins enthousiaste à l'idée de s'aventurer dans l'inconnu. C'est alors que Chihiro et ses parents vont finir par se perdre dans un monde onirique peuplé par les esprits. Pour Chihiro, tout l'enjeu sera donc de sauver ses parents transformés en cochons et retrouver le monde des humains.
Le Voyage de Chihiro possède un imaginaire et une poésie extraordinaire, au sein d'un conte initiatique présentant un certain nombre d’épreuves et d’obstacles que Chihiro devra surmonter. Elle va en ressortir grandi ou tout du moins différente, comme dans un récit mythologique où le héros doit surmonter des épreuves de difficulté croissante pour continuer à avancer. Fort heureusement pour Chihiro, elle trouvera de l'aide auprès de nombreux esprits qui eux aussi vont tirer profit de leur rencontre avec la jeune fille. Les personnages secondaires sont d'ailleurs tout aussi intéressant et attachants que notre jeune héroïne. C'est de ce point la grande force du Voyage de Chihiro, à savoir la richesse visuelle, la richesse des personnages et la richesse d'écriture du film. A chaque fois que je le revois, je me laisse surprendre par la féérie de ce monde et je découvre de nouvelle choses
Chaque personnage du film a ses dilemmes et possède une profondeur cachée, que ce soit Haku qui aide Chichiro et qui semble être prisonnier de la sorcière, ou la dame du bain Yubaba qui prend Chihiro sous son aile, ou le vieux machiniste Kamajî aidés et ses petites boules de suies travailleuses (une référence aux noiraudes dans Totoro) qui va se révéler être son protecteur, ou la sorcière (je reviens à elle) qui apparait très menaçante avec ses trois acolytes étranges (le gros bébé, les trois têtes qui rebondissent et le petit oiseau à tête de sorcière), ou le Sans-Visage qui est très intriguant. Voilà un descriptif assez exhaustif de tous les personnages étranges qui vont croiser le chemin de Chihiro. La richesse d'écriture du film est sans égal. Chaque personnage possède sa propre trajectoire et tout prend sens à la fin du voyage.
Le Voyage de Chihiro c'est donc un conte initiatique, mais c'est aussi une critique de la société moderne et de la surconsommation. Comme souvent avec Miyazaki, on se retrouve face à une ode à la nature et aux traditions, un film engagé pour défendre l'environnement (un message écologique fort) et les petits plaisirs simples de la vie. L'industrialisation et la modernisation à outrance fait qu'on y perd son humanité, comme l'illustre le personnage de Sans-Visage, mais aussi des parents transformés en cochons.
Bref, Le Voyage de Chihiro est l'un des plus beaux films d'animation que je connaisse, d'une richesse folle, que ce soit sur la forme comme sur le fond. C'est drôle, c'est effrayant, c'est touchant ... on passe par toutes les émotions. Et toutes ces émotions sont renforcées par la BO de Joe Hisaishi, fidèle à son style symphonique avec des compositions qui respirent l’exotisme asiatique.
Réalisé par le grand Hayao Miyazaki, Le Voyage de Chihiro est la démonstration parfaite de l'imaginaire débridé de son auteur. Et ce fut mon premier Miyazaki, découvert en salle et sur grand écran en 2001. Ne connaissant à l'époque que très peu la culture du pays du soleil levant, je ne savais pas trop quoi penser du film, si ce n'est cette forte impression d'avoir vu Alice au pays des merveilles version nippone. Et puis je le trouvais bizarre, beau, dérangeant et à la fois fascinant, sûrement dû à cette poésie omniprésente et des métaphores qui l'entourent. Quoi qu'il en soit, ce fut direct un coup de cœur cinématographique et c'est encore à ce jour l'un de mes Miyazaki préférés avec Le château dans le ciel et Kiki la petite sorcière.
Dans Le Voyage de Chihiro, on suit donc les aventures de Chihiro qui déménage avec ses parents. Ses amis lui manque et elle est mélancolique, mais elle n'a pas le choix, elle suit ses parents en voiture pour s'installer en campagne. Alors qu'ils aperçoivent leur nouvelle maison bleue sur la colline, le père décide de prendre un raccourcis à travers la forêt. Il roule à toute vitesse et doit freiner brusquement au bout de chemin, devant un sorte de portail et d'une chapelle mystique. Les parents de Chihiro sont très curieux (un bien vilain défaut) et s'aventurent plus loin à pied, suivis de Chihiro qui semble être beaucoup moins enthousiaste à l'idée de s'aventurer dans l'inconnu. C'est alors que Chihiro et ses parents vont finir par se perdre dans un monde onirique peuplé par les esprits. Pour Chihiro, tout l'enjeu sera donc de sauver ses parents transformés en cochons et retrouver le monde des humains.
Le Voyage de Chihiro possède un imaginaire et une poésie extraordinaire, au sein d'un conte initiatique présentant un certain nombre d’épreuves et d’obstacles que Chihiro devra surmonter. Elle va en ressortir grandi ou tout du moins différente, comme dans un récit mythologique où le héros doit surmonter des épreuves de difficulté croissante pour continuer à avancer. Fort heureusement pour Chihiro, elle trouvera de l'aide auprès de nombreux esprits qui eux aussi vont tirer profit de leur rencontre avec la jeune fille. Les personnages secondaires sont d'ailleurs tout aussi intéressant et attachants que notre jeune héroïne. C'est de ce point la grande force du Voyage de Chihiro, à savoir la richesse visuelle, la richesse des personnages et la richesse d'écriture du film. A chaque fois que je le revois, je me laisse surprendre par la féérie de ce monde et je découvre de nouvelle choses
Chaque personnage du film a ses dilemmes et possède une profondeur cachée, que ce soit Haku qui aide Chichiro et qui semble être prisonnier de la sorcière, ou la dame du bain Yubaba qui prend Chihiro sous son aile, ou le vieux machiniste Kamajî aidés et ses petites boules de suies travailleuses (une référence aux noiraudes dans Totoro) qui va se révéler être son protecteur, ou la sorcière (je reviens à elle) qui apparait très menaçante avec ses trois acolytes étranges (le gros bébé, les trois têtes qui rebondissent et le petit oiseau à tête de sorcière), ou le Sans-Visage qui est très intriguant. Voilà un descriptif assez exhaustif de tous les personnages étranges qui vont croiser le chemin de Chihiro. La richesse d'écriture du film est sans égal. Chaque personnage possède sa propre trajectoire et tout prend sens à la fin du voyage.
Le Voyage de Chihiro c'est donc un conte initiatique, mais c'est aussi une critique de la société moderne et de la surconsommation. Comme souvent avec Miyazaki, on se retrouve face à une ode à la nature et aux traditions, un film engagé pour défendre l'environnement (un message écologique fort) et les petits plaisirs simples de la vie. L'industrialisation et la modernisation à outrance fait qu'on y perd son humanité, comme l'illustre le personnage de Sans-Visage, mais aussi des parents transformés en cochons.
Bref, Le Voyage de Chihiro est l'un des plus beaux films d'animation que je connaisse, d'une richesse folle, que ce soit sur la forme comme sur le fond. C'est drôle, c'est effrayant, c'est touchant ... on passe par toutes les émotions. Et toutes ces émotions sont renforcées par la BO de Joe Hisaishi, fidèle à son style symphonique avec des compositions qui respirent l’exotisme asiatique.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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François et RetroBalboa007 offrent 1 suppo à ce post!
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
C'est incomparable !Mor4nk a écrit:Je suis d'accord avec toi ! Avec princesse Mononoke, voyage de Chihiro, château dans le ciel nous sommes loin de Walt Disney.
Mor4nk a écrit:Même le tombeau des lucioles (pas un miyazaki) envoi du lourd.
J'aime beaucoup Isao Takahata : Souvenirs goutte à goutte, Pompoko, Le Conte de la princesse Kaguya ...
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Tu as déjà vu Si tu tends l'oreille?
Beubleu- Guéri miraculeux
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Oui, avec le baron qui apparait également dans Le Royaume des chats.Beubleu a écrit:Tu as déjà vu Si tu tends l'oreille?
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Beubleu offre 1 suppo à ce post!
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Il n'a pas le côté fantastique des Ghibli de Miyazaki et c'est aussi ce qui fait son charme, une histoire simple avec une maîtrise impressionnante. Dommage que Kondo n'ait pas pu exprimer tout son talent par la suite.
Beubleu- Guéri miraculeux
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Oui, il est parti trop tôt. Mais j'avoue ne pas être le plus grand fan de Si tu tends l'oreille ... https://www.senscritique.com/film/si_tu_tends_l_oreille/critique/195118008
Et dans le même style plus "réaliste", tu as Souvenirs goutte à goutte d'Isao Takahata qui est très bon ... https://www.senscritique.com/film/souvenirs_goutte_a_goutte/critique/195348031
Et dans le même style plus "réaliste", tu as Souvenirs goutte à goutte d'Isao Takahata qui est très bon ... https://www.senscritique.com/film/souvenirs_goutte_a_goutte/critique/195348031
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai préféré Si tu tends l'oreille à Souvenir goutte à goutte, il a une petite touche de fraîcheur en plus, peut être le côté innocence de la jeunesse et la confiance en l'avenir qu'il dégage.
Beubleu- Guéri miraculeux
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Damaged (2024)
Voilà un moment que l'on a pas vu un petit thriller à la Seven : sombre et angoissant. Pas de bol, ce n'est pas Damaged qui va nous rassasier.
Se déroulant au Royaume-Uni, le film rappelle tout autant les séries britanniques diffusées sur France 3. Le réalisateur, Terry Mc Donough n'ayant bossé que pour la télévision, cela transpire dans son style : photographie terme, plans très télévisuels et réalisation mollassonne.
Pire, comme un bon VOD survendu, la présence des deux stars (L.Jackson, Cassel) sur l'affiche est loin d'être méritée, tant ceux-ci ne sont en fait pas les premiers rôles.
Lionsgate nous a encore pondu une production navrante. Vite vu, vite oublié
dami1- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai maté Le Mans 66 ...
Sorti en 2019 et réalisé par James Mangold, Le Mans 66 est un film qui divise ... Pour certains, c'est sa propension à s'arranger avec la "vérité historique", pour les besoins du spectacle, qui dérange. Lorsqu’on aborde un film historique, on s’attend à ce qu’une certaine véracité émane de l’œuvre. Bien sûr, en fonction du sujet, on se doute bien qu’une partie, plus ou moins grande, sera romancée. Par exemple, tout le monde sait qu’il y a énormément de fiction dans un film comme Gladiator de Ridley Scott. De même, nul besoin d'être un expert en compétitions automobiles des années 50-60, pour se douter que les faits rapportés en ce qui concerne le déroulé de cette passe d'armes entre Ford et Ferrari sur les circuits internationaux, parmi lesquels Le Mans, sont plus romancés que fidèles à la réalité.
Alors, la question mérite d'être posée et certains ne se gênent pas pour le faire : peut-on critiquer Le Mans 66 sur ce seul motif de s'arranger avec la "vérité historique" ? Personnellement, je trouverais ça injuste au regard de la construction dramatiques du récit qui est un modèle du genre. En effet, pour James Mangold la rivalité entre Ford et Ferrari dans les années 50-60 n'est qu'un prétexte pour développer deux axes de narrations plus importants. Tout d'abord, vous avez l'amitié entre deux hommes Carroll Shelby (Matt Damon) et Ken Miles (Christian Bale) dont les destins seront liés par la même soif de succès. Ensuite, vous avez la confrontation entre deux visions opposées du sport automobile, la passion de Carroll Shelby et Ken Miles contre la cupidité des hommes au service d'Henry Ford II.
Le film s'ouvre sur un échec, celui de Carroll Shelby au Mans en 1959. Mais c'est aussi la désillusion d'un homme qui, pour cause de santé, est contraint de stopper sa carrière de pilote. Il se lance alors dans un projet fou, devenir le préparateur, puis un constructeur de voitures de sport et de courses vouées aux victoires. Dans son obsession à construire la voiture de courses ultime, rien ne sera possible sans le concours d'une équipe fidèle et soudée, mais aussi et surtout sans le talent brut d'un pilote comme Ken Miles. Ken Miles reprend le mythe du cow-boy taciturne et solitaire, économe en mots, mais à la parole franche.
Carroll Shelby est un self-made man, dans une approche très américaine de la réussite, qui nous rappelle le "yes we can" d'Obama ou la course à la lune de l'époque Kennedy, mais aussi la conquête de l'ouest américain d'avant la sécession ... tout ce qui symbolise un état d'esprit si chère à la légende étasunienne. Alors certes, les montures ont changées, mais pas la mentalité qui va avec. Dans la peau de Carroll Shelby, Matt Damon est juste brillant. Il parvient à mêler une arrogance assez fréquente dans l'âme américaine, à une fraicheur et une candeur troublantes. Son jeu tout en équilibre est très plaisant et permet de mettre encore plus en valeur l'autre performance du film, celle de Christian Bale.
Ken Miles quant à lui est un héros plus cartésien, à la personnalité très "terre à terre", qui se mue en monstre inébranlable sitôt placé derrière un volant. Mais ne lui demandez pas d'être un exemple pour les autres, de sourire aux caméras ou de se plier aux diktats de la communication et du marketing. Pas une seule fois il ne déroge à son rang et à ses convictions tout au long du métrage. Christian Bale s'en donne à cœur joie dans la peau de Ken Miles. Sa prestation est remarquable et il nous ferait presque oublier celle de Matt Damon, pourtant excellente elle aussi.
Le film nous raconte donc les destins liés de ses deux pilotes qui se portent une admiration mutuelle. Chacun reconnait les qualités de l'autre et on sent un profond respect l'un pour l'autre. Tout le long du film, ce profond respect et cette admiration mutuelle vont se muer en véritable amitié, sans nul doutes transcendée par leur passion commune des courses automobiles et motivés par un objectif commun (la soif de victoires). Mais pour parvenir à leurs objectifs, ils devront faire face à la bassesse et à la cupidité des cadres exécutifs de chez Ford.
La passion est donc incarnée par Carroll Shelby et Ken Miles, mais aussi par Enzo Ferrari et à travers lui la façon de faire de l'écurie italienne, tandis que la cupidité est incarnée par Henry Ford II et de ses sbires. Fils d'Edsel Ford et petit-fils d'Henry Ford, le fondateur du constructeur automobile Ford, Henry Ford II nous est présenté comme une immonde boursouflure d'orgueil et de suffisance. Quant à ses sbires qui ne peuvent répondre aux élans de génie des deux pilotes, ils multiplient les bassesses et les comportements déplacés.
Avec Le Mans 66, James Mangold veut aussi dénoncer la cupidité qui existe au sein du système hollywoodien. En tant que réalisateur et scénaristes, James Mangold se place dans le camp des rêveurs, des créateurs, des fous géniaux qui doivent conjuguer avec les contraintes des grands studios hollywoodiens qui n'ont pour objectifs, que le gain financier et l'accroissement de leur image de marque. C'est le combat de David contre Goliath, du réalisateur contre les studios, du pilote contre son écurie ... de la passion contre la cupidité, quoi !
Mention spéciale pour la mise en scène de James Mangold qui filme les courses automobiles avec beaucoup d'inventivité (axes de caméras, zooms sur le visage des pilotes, les jeux sur les défilements, les ralentis ou les inserts furtifs). Mais pour autant, pas d'être un expert en compétitions automobiles des années 50-60, ni même de compétitions sportives ou d'automobiles pour apprécier Le Mans 66. L’histoire derrière le duel Ford vs Ferrari, qui se déroule en coulisses, est tout aussi intéressante, si ce n'est plus, que la course automobile en elle-même.
Sorti en 2019 et réalisé par James Mangold, Le Mans 66 est un film qui divise ... Pour certains, c'est sa propension à s'arranger avec la "vérité historique", pour les besoins du spectacle, qui dérange. Lorsqu’on aborde un film historique, on s’attend à ce qu’une certaine véracité émane de l’œuvre. Bien sûr, en fonction du sujet, on se doute bien qu’une partie, plus ou moins grande, sera romancée. Par exemple, tout le monde sait qu’il y a énormément de fiction dans un film comme Gladiator de Ridley Scott. De même, nul besoin d'être un expert en compétitions automobiles des années 50-60, pour se douter que les faits rapportés en ce qui concerne le déroulé de cette passe d'armes entre Ford et Ferrari sur les circuits internationaux, parmi lesquels Le Mans, sont plus romancés que fidèles à la réalité.
Alors, la question mérite d'être posée et certains ne se gênent pas pour le faire : peut-on critiquer Le Mans 66 sur ce seul motif de s'arranger avec la "vérité historique" ? Personnellement, je trouverais ça injuste au regard de la construction dramatiques du récit qui est un modèle du genre. En effet, pour James Mangold la rivalité entre Ford et Ferrari dans les années 50-60 n'est qu'un prétexte pour développer deux axes de narrations plus importants. Tout d'abord, vous avez l'amitié entre deux hommes Carroll Shelby (Matt Damon) et Ken Miles (Christian Bale) dont les destins seront liés par la même soif de succès. Ensuite, vous avez la confrontation entre deux visions opposées du sport automobile, la passion de Carroll Shelby et Ken Miles contre la cupidité des hommes au service d'Henry Ford II.
Le film s'ouvre sur un échec, celui de Carroll Shelby au Mans en 1959. Mais c'est aussi la désillusion d'un homme qui, pour cause de santé, est contraint de stopper sa carrière de pilote. Il se lance alors dans un projet fou, devenir le préparateur, puis un constructeur de voitures de sport et de courses vouées aux victoires. Dans son obsession à construire la voiture de courses ultime, rien ne sera possible sans le concours d'une équipe fidèle et soudée, mais aussi et surtout sans le talent brut d'un pilote comme Ken Miles. Ken Miles reprend le mythe du cow-boy taciturne et solitaire, économe en mots, mais à la parole franche.
Carroll Shelby est un self-made man, dans une approche très américaine de la réussite, qui nous rappelle le "yes we can" d'Obama ou la course à la lune de l'époque Kennedy, mais aussi la conquête de l'ouest américain d'avant la sécession ... tout ce qui symbolise un état d'esprit si chère à la légende étasunienne. Alors certes, les montures ont changées, mais pas la mentalité qui va avec. Dans la peau de Carroll Shelby, Matt Damon est juste brillant. Il parvient à mêler une arrogance assez fréquente dans l'âme américaine, à une fraicheur et une candeur troublantes. Son jeu tout en équilibre est très plaisant et permet de mettre encore plus en valeur l'autre performance du film, celle de Christian Bale.
Ken Miles quant à lui est un héros plus cartésien, à la personnalité très "terre à terre", qui se mue en monstre inébranlable sitôt placé derrière un volant. Mais ne lui demandez pas d'être un exemple pour les autres, de sourire aux caméras ou de se plier aux diktats de la communication et du marketing. Pas une seule fois il ne déroge à son rang et à ses convictions tout au long du métrage. Christian Bale s'en donne à cœur joie dans la peau de Ken Miles. Sa prestation est remarquable et il nous ferait presque oublier celle de Matt Damon, pourtant excellente elle aussi.
Le film nous raconte donc les destins liés de ses deux pilotes qui se portent une admiration mutuelle. Chacun reconnait les qualités de l'autre et on sent un profond respect l'un pour l'autre. Tout le long du film, ce profond respect et cette admiration mutuelle vont se muer en véritable amitié, sans nul doutes transcendée par leur passion commune des courses automobiles et motivés par un objectif commun (la soif de victoires). Mais pour parvenir à leurs objectifs, ils devront faire face à la bassesse et à la cupidité des cadres exécutifs de chez Ford.
La passion est donc incarnée par Carroll Shelby et Ken Miles, mais aussi par Enzo Ferrari et à travers lui la façon de faire de l'écurie italienne, tandis que la cupidité est incarnée par Henry Ford II et de ses sbires. Fils d'Edsel Ford et petit-fils d'Henry Ford, le fondateur du constructeur automobile Ford, Henry Ford II nous est présenté comme une immonde boursouflure d'orgueil et de suffisance. Quant à ses sbires qui ne peuvent répondre aux élans de génie des deux pilotes, ils multiplient les bassesses et les comportements déplacés.
Avec Le Mans 66, James Mangold veut aussi dénoncer la cupidité qui existe au sein du système hollywoodien. En tant que réalisateur et scénaristes, James Mangold se place dans le camp des rêveurs, des créateurs, des fous géniaux qui doivent conjuguer avec les contraintes des grands studios hollywoodiens qui n'ont pour objectifs, que le gain financier et l'accroissement de leur image de marque. C'est le combat de David contre Goliath, du réalisateur contre les studios, du pilote contre son écurie ... de la passion contre la cupidité, quoi !
Mention spéciale pour la mise en scène de James Mangold qui filme les courses automobiles avec beaucoup d'inventivité (axes de caméras, zooms sur le visage des pilotes, les jeux sur les défilements, les ralentis ou les inserts furtifs). Mais pour autant, pas d'être un expert en compétitions automobiles des années 50-60, ni même de compétitions sportives ou d'automobiles pour apprécier Le Mans 66. L’histoire derrière le duel Ford vs Ferrari, qui se déroule en coulisses, est tout aussi intéressante, si ce n'est plus, que la course automobile en elle-même.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Best of the best 3 (1995)
Arrivé au bon vieux temps des suites qui s'enchainaient en direct to video pour le plaisir des vidéo clubs, Best of the best 3 est un produit d'exploitation très scolaire et sans lumière. Premier film de "LA" star de la franchise, Philipe Rhee, ce troisième opus bénéficie étonnamment d'une mise en scène bien plus cohérente que l'opus précédent (pourtant sorti au ciné).
Malgré son scénario complètement con (des nazis qui terrorisent une petite ville des Etats-Unis vont se prendre une branlée par notre au héros au grand coeur), des incohérences au regard des épisodes précédents et des scènes d'action finalement modérément présentes et efficaces, ce long-métrage se parcourt sans déplaisir dès lors que l'on choisit d'être indulgent.
À noter la présence de Gina Gherson avant sa grande période hollywoodienne (Show girl, Bound, Volte/Face...) et quelques visages connus du cinéma américain (Mark Rholson alias Drake dans Aliens !).
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Aussi bizarre que cela puisse paraître, je n'avais jamais regardé un Rambo (même si je connaissais forcément quelques dialogues et scènes cultes).
Je viens de me faire la trilogie 80's (je fais l'impasse sur les deux derniers pour l'instant). Je dois avouer que dans l'ensemble j'ai bien aimé, même si je trouve que le 3ème opus a très mal vieilli et que je me suis un peu fait chier sur celui-ci.
Rambo Premier Sang, j'aime beaucoup le côté traque à la Fugitif et le fait que Stallone épargne pratiquement tous ses adversaires. C'est prenant, on se demande comment il va s'en sortir face aux 200 flics qui le chassent. Mais je l'ai trouvé un poil court, j'en voulais davantage! 8/10
Rambo II : La Mission, alors là on part carrément dans un autre délire, fini la traque, c'est juste un bon gros blockbuster avec des trahisons, de la violence, du sang (le compteur de kills de Johnny est passé de 1 à 75!) et même une scène d'amour mais pour laquelle on n'a même pas le temps de s'y intéresser, salauds de viet congs! C'est absolument kitsch en soi, mais totalement assumé, j'aime beaucoup, et on voit que James Cameron est au scénario, il aime bien que ça pète. 8/10
Rambo III, on change de décor, fini les forêts américaines et la jungle vietnamienne, bonjour le désert afghan! Et du coup, bah... je trouve que ça ne prend pas. Le colonel qui était un point fort des deux premiers volets devient ici presque inutile, même si le scénario consiste en sa libération. Les personnages secondaires sont plats, autant la fille dans le II apportait une plus-value, autant le gamin ici ne sert à rien, ce n'est ni émouvant, ni drôle, rien. Et si Rambo ne peut même plus se camoufler pour attaquer ses victimes (pas si simple de se planquer dans le sable), toute l'essence de la saga s'envole avec cet opus. Il reste malgré tout quelques citations marquantes qui font de Rambo III un film "burlesque" plutôt qu'un film d'action. Et il est encore plus kitsch que le II, mais au bout d'un moment c'est lassant, j'avais eu ma dose et nous rompichâmes la moitié du film. 3/10
Moment de fou rire cependant avec :
"Qu'est-ce que c'est que ça?
- Une lumière bleue.
- Et ça fait quoi?
- Du bleu."
Je viens de me faire la trilogie 80's (je fais l'impasse sur les deux derniers pour l'instant). Je dois avouer que dans l'ensemble j'ai bien aimé, même si je trouve que le 3ème opus a très mal vieilli et que je me suis un peu fait chier sur celui-ci.
Rambo Premier Sang, j'aime beaucoup le côté traque à la Fugitif et le fait que Stallone épargne pratiquement tous ses adversaires. C'est prenant, on se demande comment il va s'en sortir face aux 200 flics qui le chassent. Mais je l'ai trouvé un poil court, j'en voulais davantage! 8/10
Rambo II : La Mission, alors là on part carrément dans un autre délire, fini la traque, c'est juste un bon gros blockbuster avec des trahisons, de la violence, du sang (le compteur de kills de Johnny est passé de 1 à 75!) et même une scène d'amour mais pour laquelle on n'a même pas le temps de s'y intéresser, salauds de viet congs! C'est absolument kitsch en soi, mais totalement assumé, j'aime beaucoup, et on voit que James Cameron est au scénario, il aime bien que ça pète. 8/10
Rambo III, on change de décor, fini les forêts américaines et la jungle vietnamienne, bonjour le désert afghan! Et du coup, bah... je trouve que ça ne prend pas. Le colonel qui était un point fort des deux premiers volets devient ici presque inutile, même si le scénario consiste en sa libération. Les personnages secondaires sont plats, autant la fille dans le II apportait une plus-value, autant le gamin ici ne sert à rien, ce n'est ni émouvant, ni drôle, rien. Et si Rambo ne peut même plus se camoufler pour attaquer ses victimes (pas si simple de se planquer dans le sable), toute l'essence de la saga s'envole avec cet opus. Il reste malgré tout quelques citations marquantes qui font de Rambo III un film "burlesque" plutôt qu'un film d'action. Et il est encore plus kitsch que le II, mais au bout d'un moment c'est lassant, j'avais eu ma dose et nous rompichâmes la moitié du film. 3/10
Moment de fou rire cependant avec :
"Qu'est-ce que c'est que ça?
- Une lumière bleue.
- Et ça fait quoi?
- Du bleu."
Kristof offre 1 suppo à ce post!
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Licorice Pizza ...
Le dernier film de Paul Thomas Anderson est un véritable retour aux sources (Boogie Nights et Punch-Drunk Love) et c'est une franche réussite. Pour le coup, il réunit à l'écran deux jeunes acteurs bien soutenus par quelques vétérans dans des rôles assez savoureux (Sean Penn, Bradley Cooper, Tom Waits et Harriet Sansom Harris) et quelques caméos amusants de John C. Reilly, George DiCaprio (le père du grand Léo) et Sacha Spielberg (la fille de tonton Steven).
Dans les rôles de nos deux jeunes héros, nous retrouvons donc Alana Haim (et toute sa famille) dans la peau d'Alana et Cooper Hoffman (le fils de son illustre père Philip Seymour) dans la peau du jeune Gary. Alana (25 ans) et Gary (15 ans) forment un (non) couple atypique et pas seulement à cause de leur différence d'âge. Gary est très mature pour son âge, c'est un jeune lycéen qui passe d'un petit business à un autre, en fonction des opportunités (acteur, vente de matelas gonflables, patron d'une salle de jeux ...). Quant à Alana, on l'a découvre en tant qu'assistante photographe lors d'une séance photos au lycée de Gary. Le plan séquence qui montre leur rencontre est un modèle du genre (et une marque de fabrique de Paul Thomas Anderson) avec une mise en scène et une écriture des dialogues qui relèvent du pur génie (le génie de PTA). Gary veut sortir avec elle, mais elle le trouve trop jeune, ce qui ne va pas l'empêcher de croire en ses chances. Alana et Gary, c'est un peu l'histoire de "Je t’aime … moi non plus !"
Avec Licorice Pizza, Paul Thomas Anderson veut montrer une histoire à contre-courant des histoires d’amours telles qu’elles sont traditionnellement portées à l’écran. Il veut montrer comment l’amour ne se construit pas de façon linéaire et ascendante, mais plutôt par à-coups, avec des retours en arrière. La mise en évidence de défauts pour lesquels on passe finalement outre, lorsque quelque chose de plus fort que la raison nous envahit. C'est l’attraction mutuelle, quelle qu'elle soit, chimique ou émotionnelle. Ici, Alana et Gary ont décidé de se jurer fidélité en dépit du bon sens, lui parce qu’il tient à elle dans le pur esprit romantique du terme, elle parce qu’elle l’admire pour sa résilience et pour l’affection qu'il lui porte. Sans savoir ce que deviendra leur histoire, on peut tout imaginer, que les deux se marieront ou qu’ils se sépareront quelques années plus tard ... peu importe ! Il s’agit de rendre hommage aux sentiments amoureux légers et éphémères, dénués de profondeur, de ces histoires futiles et pourtant magnifiques de pureté et d’innocence humaine, à laquelle on ne trouve aucune justification. Le tout se déroule dans les années 70, années chères à Paul Thomas Anderson qui souhaitait rendre hommage à cette époque qu’il adore d’un point de vue esthétique et nostalgique.
En effet, le film prend place dans les années 70 et plus précisément en 1973 en Californie, au moment de la crise pétrolière, de la guerre du Vietnam et dans l'aprés Richard Nixon. Que ce soit sur la forme ou sur le fond, on se rapproche donc d'un Boogie Nights, qui lui aussi se déroule dans les années 70 en Californie et qui lui aussi prend la forme d'un brûlot contre les dérives d'une certaine Amérique. C'est aussi un film autobiographique pour Paul Thomas Anderson qui est né en 1970 dans la vallée de San Fernando à Los Angeles, théâtre des évènements dépeints dans Licorice Pizza. Le film serait donc inspiré de la jeunesse du réalisateur et tous les personnages du films ont réellement existé ou sont inspirés de personnages ayant réellement existé (l'enfant acteur devenu producteur Gary Goetzman/Cooper Hoffman, le producteur et acteur Jon Peters/Bradley Cooper, l'acteur William Holden/Sean Penn, le politicien Joel Wachs/Benny Safdie ...). Paul Thomas Anderson dresse donc un portrait du Hollywood de cette époque qui est en construction et en plein questionnement.
Mais la grande force du film, c'est cette ambiance "feel-good movie" qui nous fait remémorer avec tendresse notre jeunesse. Et puis le film ne serait rien sans l'alchimie puissante qui se crée entre Alana Haim et Cooper Hoffman. Alana Haim plus particulièrement, est plus vraie que nature et crève littéralement l'écran. Quant à Cooper Hoffman, il est juste parfait avec des expressions qui nous rappelle tellement son père. Bradley Cooper n'est pas en reste, il s'amuse comme un petit fou et en fait des tonnes dans ses accès de colère, mais alors qu'est-ce que c'est jubilatoire. Et pareil pour Sean Penn qui semble reprendre vie devant la caméra de Paul Thomas Anderson.
Avec Licorice Pizza, Paul Thomas Anderson nous livre une histoire d’amour imparfaite et une brillante ode à la jeunesse ! Constamment en mouvement, les personnages courent avec grâce et frénésie après chacun de leurs désirs. Inertie, virtuosité, générosité ... Licorice Pizza est un pur régal !
Le dernier film de Paul Thomas Anderson est un véritable retour aux sources (Boogie Nights et Punch-Drunk Love) et c'est une franche réussite. Pour le coup, il réunit à l'écran deux jeunes acteurs bien soutenus par quelques vétérans dans des rôles assez savoureux (Sean Penn, Bradley Cooper, Tom Waits et Harriet Sansom Harris) et quelques caméos amusants de John C. Reilly, George DiCaprio (le père du grand Léo) et Sacha Spielberg (la fille de tonton Steven).
Dans les rôles de nos deux jeunes héros, nous retrouvons donc Alana Haim (et toute sa famille) dans la peau d'Alana et Cooper Hoffman (le fils de son illustre père Philip Seymour) dans la peau du jeune Gary. Alana (25 ans) et Gary (15 ans) forment un (non) couple atypique et pas seulement à cause de leur différence d'âge. Gary est très mature pour son âge, c'est un jeune lycéen qui passe d'un petit business à un autre, en fonction des opportunités (acteur, vente de matelas gonflables, patron d'une salle de jeux ...). Quant à Alana, on l'a découvre en tant qu'assistante photographe lors d'une séance photos au lycée de Gary. Le plan séquence qui montre leur rencontre est un modèle du genre (et une marque de fabrique de Paul Thomas Anderson) avec une mise en scène et une écriture des dialogues qui relèvent du pur génie (le génie de PTA). Gary veut sortir avec elle, mais elle le trouve trop jeune, ce qui ne va pas l'empêcher de croire en ses chances. Alana et Gary, c'est un peu l'histoire de "Je t’aime … moi non plus !"
Avec Licorice Pizza, Paul Thomas Anderson veut montrer une histoire à contre-courant des histoires d’amours telles qu’elles sont traditionnellement portées à l’écran. Il veut montrer comment l’amour ne se construit pas de façon linéaire et ascendante, mais plutôt par à-coups, avec des retours en arrière. La mise en évidence de défauts pour lesquels on passe finalement outre, lorsque quelque chose de plus fort que la raison nous envahit. C'est l’attraction mutuelle, quelle qu'elle soit, chimique ou émotionnelle. Ici, Alana et Gary ont décidé de se jurer fidélité en dépit du bon sens, lui parce qu’il tient à elle dans le pur esprit romantique du terme, elle parce qu’elle l’admire pour sa résilience et pour l’affection qu'il lui porte. Sans savoir ce que deviendra leur histoire, on peut tout imaginer, que les deux se marieront ou qu’ils se sépareront quelques années plus tard ... peu importe ! Il s’agit de rendre hommage aux sentiments amoureux légers et éphémères, dénués de profondeur, de ces histoires futiles et pourtant magnifiques de pureté et d’innocence humaine, à laquelle on ne trouve aucune justification. Le tout se déroule dans les années 70, années chères à Paul Thomas Anderson qui souhaitait rendre hommage à cette époque qu’il adore d’un point de vue esthétique et nostalgique.
En effet, le film prend place dans les années 70 et plus précisément en 1973 en Californie, au moment de la crise pétrolière, de la guerre du Vietnam et dans l'aprés Richard Nixon. Que ce soit sur la forme ou sur le fond, on se rapproche donc d'un Boogie Nights, qui lui aussi se déroule dans les années 70 en Californie et qui lui aussi prend la forme d'un brûlot contre les dérives d'une certaine Amérique. C'est aussi un film autobiographique pour Paul Thomas Anderson qui est né en 1970 dans la vallée de San Fernando à Los Angeles, théâtre des évènements dépeints dans Licorice Pizza. Le film serait donc inspiré de la jeunesse du réalisateur et tous les personnages du films ont réellement existé ou sont inspirés de personnages ayant réellement existé (l'enfant acteur devenu producteur Gary Goetzman/Cooper Hoffman, le producteur et acteur Jon Peters/Bradley Cooper, l'acteur William Holden/Sean Penn, le politicien Joel Wachs/Benny Safdie ...). Paul Thomas Anderson dresse donc un portrait du Hollywood de cette époque qui est en construction et en plein questionnement.
Mais la grande force du film, c'est cette ambiance "feel-good movie" qui nous fait remémorer avec tendresse notre jeunesse. Et puis le film ne serait rien sans l'alchimie puissante qui se crée entre Alana Haim et Cooper Hoffman. Alana Haim plus particulièrement, est plus vraie que nature et crève littéralement l'écran. Quant à Cooper Hoffman, il est juste parfait avec des expressions qui nous rappelle tellement son père. Bradley Cooper n'est pas en reste, il s'amuse comme un petit fou et en fait des tonnes dans ses accès de colère, mais alors qu'est-ce que c'est jubilatoire. Et pareil pour Sean Penn qui semble reprendre vie devant la caméra de Paul Thomas Anderson.
Avec Licorice Pizza, Paul Thomas Anderson nous livre une histoire d’amour imparfaite et une brillante ode à la jeunesse ! Constamment en mouvement, les personnages courent avec grâce et frénésie après chacun de leurs désirs. Inertie, virtuosité, générosité ... Licorice Pizza est un pur régal !
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Nocturnal Animal ...
Nocturnal Animals est un thriller psychologique qui entremêle plusieurs histoires et timelines et qui donne la part belle aux métaphores. Le film de Tom Ford laisse libre court à l'interprétation et les interprétations sont nombreuses. C'est aussi un film dans le film, avec l'histoire de Susan qui lit le manuscrit de son ex-mari et l'histoire de ce roman Nocturnal Animals qui est au cœur du film. Vous avez un mélange des tons, avec l'histoire de Susan qui est un drame et ce roman qui est un thriller.
Nocturnal Animals possède plusieurs plusieurs arcs narratifs et timelines. Au présent, on suit Susan (Amy Adams) qui lit le livre que son ex-mari Edward (Jake Gyllenhaal) lui a envoyé et dédicacé. Le livre raconte l'histoire de Tony (également incarné par Jake Gyllenhaal) qui cherche à protéger, puis venger sa femme et sa fille tuées par des ravisseurs. Au passé, on suit l’histoire d’amour entre Susan et Edward, plusieurs année avant, de la séduction jusqu'à la séparation.
Dans Nocturnal Animals, nous voyons tout du point de vue de Susan, son regard, son interprétation du roman et ses souvenirs. Nous sommes constamment dans la tête de Susan et non dans la tête d'Edward qui est l'auteur du roman. Il ne faut pas confondre Tony et Edward, car c'est Susan qui voit Edward dans le personnage de Tony. Quant à Edward, il n'apparait réellement que dans les souvenirs de Susan. On ne sait pas réellement qui est Edward, alors qu'il est constamment présent dans les deux timelines du film. L'incroyable tour de force de la mise en scène consiste à brouiller les pistes. Et si le roman apparait comme une tragédie, c'est parce que Susan y injecte sa propre relation avec lui. Elle est totalement manipulée et mélange la réalité avec la fiction.
D’autres éléments peuvent nous laisser penser que le personnage de Tony ne représente pas Edward, mais plutôt Susan. C’est Susan qui est lâche et faible en quittant Edward, comme Tony lorsqu'il ne fait rien la nuit où sa femme et sa fille se font enlever. C’est Susan qui ne supporte pas le manque de réussite de son mari et qui détruit leur avenir avant même qu’elle n'existe, en avortant. Elle n’a pas été à la hauteur et son couple en a souffert, comme Tony avec sa femme et sa fille. Et comme Tony dans le livre, sa fin n’est pas satisfaisante. Il y a d’ailleurs de nombreux parallèles faits dans la mise en scène entre les deux personnages.
Encore une autre théorie serait que les meurtriers et violeurs représentent Susan. Au début du roman, les ravisseurs attaquent Tony et sa famille la nuit en se comportant très sauvagement, tels des animaux nocturnes. Plus tard dans, Susan dit à son amie que son ex mari disait d'elle, que c'était un "animal nocturne" en référence au fait qu'elle ne dorme jamais selon lui. Et si Tony est bien Edward, c'est une façon pour lui de lui signifier que c'est de sa faute, que c'est elle qui a détruit un avenir qu'elle aurait pu avoir avec lui.
Mais pour moi le manuscrit qu'a écrit Edward est surtout une allégorie de ce qu'il a vécu. Le récit du livre écrit sous la forme d'un thriller, n'est rien d'autre que l'expression de la douleur qu'il a ressenti suite à la trahison de Susan. Et lorsque dans la réalité, elle s'arrête devant un tableau de sa galerie sur lequel est écrit «vengeance», le message du film et du livre n'en devient que plus clair ...
Et puis Nocturnal Animals est un film artistique, fruit d'un vrai artiste. Tom Ford s'est d'abord fait connaitre comme styliste et il fait toujours partie du milieu de la mode, à la tête de sa propre marque de luxe qui est très réputée ! C'est d'ailleurs d'autant plus intéressant, de voir un style faire une critique d'un monde dont il est l'un des maîtres. Et pour cela, il peut compter sur un casting cinq étoiles. Jugez plutôt, Amy Adams, Jake Gyllenhaal, Michael Shanon, Aaron Taylor Johnson et Isla Fisher, sans oublier Laura Linney, Armie Hammer, Karl Gluzman et Michael Sheen. Sur la forme (la direction artistique et l'interprétation) comme sur le fond (le scénario), le film est une belle réussite.
Nocturnal Animals est un thriller psychologique qui entremêle plusieurs histoires et timelines et qui donne la part belle aux métaphores. Le film de Tom Ford laisse libre court à l'interprétation et les interprétations sont nombreuses. C'est aussi un film dans le film, avec l'histoire de Susan qui lit le manuscrit de son ex-mari et l'histoire de ce roman Nocturnal Animals qui est au cœur du film. Vous avez un mélange des tons, avec l'histoire de Susan qui est un drame et ce roman qui est un thriller.
Nocturnal Animals possède plusieurs plusieurs arcs narratifs et timelines. Au présent, on suit Susan (Amy Adams) qui lit le livre que son ex-mari Edward (Jake Gyllenhaal) lui a envoyé et dédicacé. Le livre raconte l'histoire de Tony (également incarné par Jake Gyllenhaal) qui cherche à protéger, puis venger sa femme et sa fille tuées par des ravisseurs. Au passé, on suit l’histoire d’amour entre Susan et Edward, plusieurs année avant, de la séduction jusqu'à la séparation.
Dans Nocturnal Animals, nous voyons tout du point de vue de Susan, son regard, son interprétation du roman et ses souvenirs. Nous sommes constamment dans la tête de Susan et non dans la tête d'Edward qui est l'auteur du roman. Il ne faut pas confondre Tony et Edward, car c'est Susan qui voit Edward dans le personnage de Tony. Quant à Edward, il n'apparait réellement que dans les souvenirs de Susan. On ne sait pas réellement qui est Edward, alors qu'il est constamment présent dans les deux timelines du film. L'incroyable tour de force de la mise en scène consiste à brouiller les pistes. Et si le roman apparait comme une tragédie, c'est parce que Susan y injecte sa propre relation avec lui. Elle est totalement manipulée et mélange la réalité avec la fiction.
D’autres éléments peuvent nous laisser penser que le personnage de Tony ne représente pas Edward, mais plutôt Susan. C’est Susan qui est lâche et faible en quittant Edward, comme Tony lorsqu'il ne fait rien la nuit où sa femme et sa fille se font enlever. C’est Susan qui ne supporte pas le manque de réussite de son mari et qui détruit leur avenir avant même qu’elle n'existe, en avortant. Elle n’a pas été à la hauteur et son couple en a souffert, comme Tony avec sa femme et sa fille. Et comme Tony dans le livre, sa fin n’est pas satisfaisante. Il y a d’ailleurs de nombreux parallèles faits dans la mise en scène entre les deux personnages.
Encore une autre théorie serait que les meurtriers et violeurs représentent Susan. Au début du roman, les ravisseurs attaquent Tony et sa famille la nuit en se comportant très sauvagement, tels des animaux nocturnes. Plus tard dans, Susan dit à son amie que son ex mari disait d'elle, que c'était un "animal nocturne" en référence au fait qu'elle ne dorme jamais selon lui. Et si Tony est bien Edward, c'est une façon pour lui de lui signifier que c'est de sa faute, que c'est elle qui a détruit un avenir qu'elle aurait pu avoir avec lui.
Mais pour moi le manuscrit qu'a écrit Edward est surtout une allégorie de ce qu'il a vécu. Le récit du livre écrit sous la forme d'un thriller, n'est rien d'autre que l'expression de la douleur qu'il a ressenti suite à la trahison de Susan. Et lorsque dans la réalité, elle s'arrête devant un tableau de sa galerie sur lequel est écrit «vengeance», le message du film et du livre n'en devient que plus clair ...
- Spoiler:
- La fin du film confirme qu'il s'agit principalement d'une vengeance. Edward n'est pas venu au rendez-vous, ce qui parachève sa vengeance. La dédicace du livre au nom de l'héroïne est une vengeance et l'histoire du livre est une vengeance. Les insomnies de Susan montrent aussi que la roue tourne et elle subit ce qu'elle lui a fait subir.
Et puis Nocturnal Animals est un film artistique, fruit d'un vrai artiste. Tom Ford s'est d'abord fait connaitre comme styliste et il fait toujours partie du milieu de la mode, à la tête de sa propre marque de luxe qui est très réputée ! C'est d'ailleurs d'autant plus intéressant, de voir un style faire une critique d'un monde dont il est l'un des maîtres. Et pour cela, il peut compter sur un casting cinq étoiles. Jugez plutôt, Amy Adams, Jake Gyllenhaal, Michael Shanon, Aaron Taylor Johnson et Isla Fisher, sans oublier Laura Linney, Armie Hammer, Karl Gluzman et Michael Sheen. Sur la forme (la direction artistique et l'interprétation) comme sur le fond (le scénario), le film est une belle réussite.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Decision to Leave de Park Chan-Wook ...
On reconnait tout de suite la patte de Park Chan-Wook à la réalisation de Decision to Leave. Que ce soit la mise en scène, la direction artistique, l'interprétation et plus encore le montage, tout frôle le sublime dans ce film. Park Chan-Wook est un cinéaste magistral, probablement l'un des plus doués du cinéma coréen et film après film, il ne cesse de se réinventer et trouve encore de nouvelles astuces de mise en scène et de cadrage, pour mieux nous perdre dans ce tourbillon de sentiments et de passions humaines. On retient surtout la subtilité de l'écriture, se toucher sans se toucher (comme l'illustre l'affiche du film) et deux acteurs magnifiques qui eux mêmes nous mènent à leur guise, là où ils veulent bien nous mener.
Jang Hae-Joon (l'acteur Coréen Park Hae-Il) est un détective chevronné qui enquête sur la mort suspecte d’un homme survenue au sommet d’une montagne. Bientôt, il commence à soupçonner Song Seo-rae (l'actrice chinoise Tāng Wéi), la femme du défunt, tout en étant déstabilisé par son attirance pour elle. La confrontation entre le policier et la suspecte qui l’obsède, voit naitre alors une histoire d’amour contraire et impossible.
Park Chan-Wook joue avec le spectateur et nous emmène là où on ne s’y attend pas. Decision to Leave traite de beaucoup de choses en même temps et brasse de nombreuses thématiques, la police et ses méthodes plus que discutables (entre incompétences, corruption et violence), la géopolitique et l’opposition entre stabilité dans le couple (la montagne) et passion débordante, dangereuse et éternelle (l’océan). Finalement, l'enquête n'est faite que de métaphores. D’ailleurs, on nous annonce la fin à travers tous ces petits détails faisant référence à l’océan. Pour moi, c’est presque une tragédie plus qu’un polar ou un film noir (l’enquête n'est qu'un prétexte) et une tragédie aux volontés presque philosophique.
Mais Decision to Leave, c'est aussi et surtout une histoire d’amour bouleversante (la fin m’a complètement retourné). Le film use et abuse d’astuces pour mettre en images un érotisme fin, avec deux acteurs qui ne se touchent pas et qui osent à peine se regarder en face. Le film est d'une beauté vertigineuse, à l'image de cette formidable actrice chinoise déjà vue dans Lust & Caution d'Ang Lee et Hacker de Michael Mann. Je suis tombé amoureux de l’actrice dont le jeu est d'une délicatesse folle. Quant à son partenaire coréen déjà vu dans Memories of Murder et The Host de Bong Joon-Ho, son jeu est tout aussi subtile que celui de sa partenaire, pourtant dans un rôle bien éloigné de ce que j'avais pu voir de lui jusque là. L'alchimie est évidente entre les deux acteurs et ça, on le doit aussi à la direction d'acteurs de Park Chan-Wook qui sait toujours tirer le meilleur parti de ses acteurs et qui ne se trompe jamais dans le casting de ses films.
Avec derrière lui plus de 30 ans de carrière, Park Chan Wook jouit aujourd'hui d'un aura inestimable et on peut presque dire de lui qu'il est intouchable. Mis à part un Terrence Malick ou un Wong Kar Wai, je ne sais pas s'il y a un autre réalisateur qui film mieux que lui le sentiment amoureux, avec autant de finesse dans la mise en scène et d'inventivités dans les cadrages. Rien que la scène où le policier est au marché et recroise la suspecte, est juste magnifique, avec le langage du corps, les regards, les gestes ... j'ai rarement vu un film où on ressent autant de choses visuellement, où il y a autant de choses qui passent sans mots, sans avoir besoin d'explications. C'est un film sensoriel, d'un désir qui est sans cesse palpable.
Si j'osais n'émettre qu'un seul reproche au film, c'est concernant le rythme de la première partie. C'est un film qui dure plus deux heures et je ne les ai pas senti passer, du moins à partir du moment où l'histoire commence vraiment à s'écrire, car pendant la première heure, je ne savais pas où le réalisateur voulait en venir. La surprise est d'autant plus grande quand on comprend le virage scénaristique qu'à voulu donner Park Chan Wook à son film dans sa seconde partie. Tout ce jeu entres les deux personnages principaux est magnifiquement bien joué, mais je n'ai compris l'enjeu qu'après la première moitié du film. Je suis sans cesse passé du sentiment de "c'est un polar" à "c'est une romance" puis de nouveau à "c'est un polar", pour enfin comprendre que c'est un parfait mélange des deux genres. C'est un fin équilibre entre le polar et la romance, qui voit un policier coréen tomber amoureux d'une suspecte chinoise. L'histoire joue avec ça et la mise en scène aussi, ce qui fait qu'on est aussi perdu que le policier qui ne sait pas si il doit clôturer son affaire ou aider celle qu'il aime en secret. Se sont deux thèmes très forts, un cocktail puissant en rebondissements et en émotions. Le titre du film, Decision to Leave, est d'ailleurs très bien choisi et prend tout son sens lors de la scène finale. Pendant un bon moment, je pensais que je regardais un Gone Girl coréen, alors que pas du tout (terrible erreur de ma part) !
Pour moi, le moment clé du film qui le fait basculer dans une toute autre dimension (et à laquelle je ne m'attendais pas), c'est quand on découvre l'enregistrement audio sur le téléphone dans lequel le policier dit 'jette ce téléphone dans la mer pour qu'on ne puisse le retrouver" ...
Decision to Leave est un grand film, l'un des meilleurs de Park Chan-Wook. Alors certes, il est long à démarrer et un peu déconcertant dans sa première moitié, mais il se rattrape très vite dans sa seconde partie en venant titiller des sentiments assez profonds. C'est un plaisir de voir un film de cet auteur. La mise en scène, les plans, les décors, la photo, la narration ... c'est un véritable travail d'orfèvre. Tous ces films sont sublimes, ne serait-ce que sur le plan esthétique et il n'a de cesse de monter en grades, se rapprochant toujours plus de la perfection. Une œuvre exigeante mais vraiment magnifique, Decision to Leave frise le sublime et la dernière séquence est à elle seule une magnifique leçon de cinéma ... un grand film, sans le moindre doute !
On reconnait tout de suite la patte de Park Chan-Wook à la réalisation de Decision to Leave. Que ce soit la mise en scène, la direction artistique, l'interprétation et plus encore le montage, tout frôle le sublime dans ce film. Park Chan-Wook est un cinéaste magistral, probablement l'un des plus doués du cinéma coréen et film après film, il ne cesse de se réinventer et trouve encore de nouvelles astuces de mise en scène et de cadrage, pour mieux nous perdre dans ce tourbillon de sentiments et de passions humaines. On retient surtout la subtilité de l'écriture, se toucher sans se toucher (comme l'illustre l'affiche du film) et deux acteurs magnifiques qui eux mêmes nous mènent à leur guise, là où ils veulent bien nous mener.
Jang Hae-Joon (l'acteur Coréen Park Hae-Il) est un détective chevronné qui enquête sur la mort suspecte d’un homme survenue au sommet d’une montagne. Bientôt, il commence à soupçonner Song Seo-rae (l'actrice chinoise Tāng Wéi), la femme du défunt, tout en étant déstabilisé par son attirance pour elle. La confrontation entre le policier et la suspecte qui l’obsède, voit naitre alors une histoire d’amour contraire et impossible.
Park Chan-Wook joue avec le spectateur et nous emmène là où on ne s’y attend pas. Decision to Leave traite de beaucoup de choses en même temps et brasse de nombreuses thématiques, la police et ses méthodes plus que discutables (entre incompétences, corruption et violence), la géopolitique et l’opposition entre stabilité dans le couple (la montagne) et passion débordante, dangereuse et éternelle (l’océan). Finalement, l'enquête n'est faite que de métaphores. D’ailleurs, on nous annonce la fin à travers tous ces petits détails faisant référence à l’océan. Pour moi, c’est presque une tragédie plus qu’un polar ou un film noir (l’enquête n'est qu'un prétexte) et une tragédie aux volontés presque philosophique.
Mais Decision to Leave, c'est aussi et surtout une histoire d’amour bouleversante (la fin m’a complètement retourné). Le film use et abuse d’astuces pour mettre en images un érotisme fin, avec deux acteurs qui ne se touchent pas et qui osent à peine se regarder en face. Le film est d'une beauté vertigineuse, à l'image de cette formidable actrice chinoise déjà vue dans Lust & Caution d'Ang Lee et Hacker de Michael Mann. Je suis tombé amoureux de l’actrice dont le jeu est d'une délicatesse folle. Quant à son partenaire coréen déjà vu dans Memories of Murder et The Host de Bong Joon-Ho, son jeu est tout aussi subtile que celui de sa partenaire, pourtant dans un rôle bien éloigné de ce que j'avais pu voir de lui jusque là. L'alchimie est évidente entre les deux acteurs et ça, on le doit aussi à la direction d'acteurs de Park Chan-Wook qui sait toujours tirer le meilleur parti de ses acteurs et qui ne se trompe jamais dans le casting de ses films.
Avec derrière lui plus de 30 ans de carrière, Park Chan Wook jouit aujourd'hui d'un aura inestimable et on peut presque dire de lui qu'il est intouchable. Mis à part un Terrence Malick ou un Wong Kar Wai, je ne sais pas s'il y a un autre réalisateur qui film mieux que lui le sentiment amoureux, avec autant de finesse dans la mise en scène et d'inventivités dans les cadrages. Rien que la scène où le policier est au marché et recroise la suspecte, est juste magnifique, avec le langage du corps, les regards, les gestes ... j'ai rarement vu un film où on ressent autant de choses visuellement, où il y a autant de choses qui passent sans mots, sans avoir besoin d'explications. C'est un film sensoriel, d'un désir qui est sans cesse palpable.
Si j'osais n'émettre qu'un seul reproche au film, c'est concernant le rythme de la première partie. C'est un film qui dure plus deux heures et je ne les ai pas senti passer, du moins à partir du moment où l'histoire commence vraiment à s'écrire, car pendant la première heure, je ne savais pas où le réalisateur voulait en venir. La surprise est d'autant plus grande quand on comprend le virage scénaristique qu'à voulu donner Park Chan Wook à son film dans sa seconde partie. Tout ce jeu entres les deux personnages principaux est magnifiquement bien joué, mais je n'ai compris l'enjeu qu'après la première moitié du film. Je suis sans cesse passé du sentiment de "c'est un polar" à "c'est une romance" puis de nouveau à "c'est un polar", pour enfin comprendre que c'est un parfait mélange des deux genres. C'est un fin équilibre entre le polar et la romance, qui voit un policier coréen tomber amoureux d'une suspecte chinoise. L'histoire joue avec ça et la mise en scène aussi, ce qui fait qu'on est aussi perdu que le policier qui ne sait pas si il doit clôturer son affaire ou aider celle qu'il aime en secret. Se sont deux thèmes très forts, un cocktail puissant en rebondissements et en émotions. Le titre du film, Decision to Leave, est d'ailleurs très bien choisi et prend tout son sens lors de la scène finale. Pendant un bon moment, je pensais que je regardais un Gone Girl coréen, alors que pas du tout (terrible erreur de ma part) !
Pour moi, le moment clé du film qui le fait basculer dans une toute autre dimension (et à laquelle je ne m'attendais pas), c'est quand on découvre l'enregistrement audio sur le téléphone dans lequel le policier dit 'jette ce téléphone dans la mer pour qu'on ne puisse le retrouver" ...
- Spoiler:
- C'est à ce moment là qu'elle tombe amoureuse de lui. C'est à ce moment là, lorsqu'il lui dit de jeter le portable dans la mer, qu'elle commence à se rendre compte qu’elle avait, elle aussi, des sentiments pour lui. Elle ne tombe pas amoureuse de lui d’un seul coup et on est loin du coup de foudre la concernant, mais ces sentiments pour lui se développent au fur et à mesure, pour se transformer peu à peu en véritable amour. Et même si le policier n’est plus à ses cotés, son amour s’amplifie plus encore lorsqu'on se rapproche de l'issue finale. Le fait qu’il lui dit de jeter le téléphone (la seule preuve qui puisse l'inculper) était une belle preuve d’amour, ce qui fait de cet enregistrement une grande et passionnante déclaration d’amour. Voila pourquoi elle l’a écouté en boucle en pensant à lui.
Decision to Leave est un grand film, l'un des meilleurs de Park Chan-Wook. Alors certes, il est long à démarrer et un peu déconcertant dans sa première moitié, mais il se rattrape très vite dans sa seconde partie en venant titiller des sentiments assez profonds. C'est un plaisir de voir un film de cet auteur. La mise en scène, les plans, les décors, la photo, la narration ... c'est un véritable travail d'orfèvre. Tous ces films sont sublimes, ne serait-ce que sur le plan esthétique et il n'a de cesse de monter en grades, se rapprochant toujours plus de la perfection. Une œuvre exigeante mais vraiment magnifique, Decision to Leave frise le sublime et la dernière séquence est à elle seule une magnifique leçon de cinéma ... un grand film, sans le moindre doute !
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai rematé Mulholland Drive ...
Je me rappelle l'avoir vu en salle en 2001 à l'Utopia de Toulouse, un souvenir gravé à vie dans ma mémoire. Ce fut une claque monumentale et il m'aura fallu plusieurs semaines, voire même des mois, pour m'en remettre ! Il y aura un avant et un après Mulholland Drive. Aprés Mulholland Drive, mon rapport au cinéma ne sera plus jamais le même. Et si je l'ai vu à plusieurs reprises depuis, une bonne dizaine de fois peut-être, à chaque fois je l'ai reçu un peu différemment. Il peut être interprété de différentes façons selon le spectateur, mais l'essentiel se situe au niveau sensoriel. Il serait dommage de passer à côté du film, de peur de ne rien comprendre, alors que l'essentiel se situe ailleurs ... au niveau du ressenti émotionnel.
Mais Mulholland Drive c'est quoi ? Vaste question ... mais je dirai que c'est des rêves et des cauchemars entremêlés, qui traduisent les peurs des personnages. David Lynch mêle les séquences de rêves pour en faire de beaux tableaux. Mulholland Drive c'est une galerie d'art dans laquelle nous nous promenons. Et le plus fascinant pour nous spectateurs, c'est d'essayer de comprendre les rêves dans les rêves et de démêler tout ça. Ça n'a pas de sens ? On s'amuse quand même à y chercher un sens. Et en se promenant dans le film, ne rien comprendre ne nous empêche pas d'être fascinés par l'expérience, car les images et le son (et le montage) nous maintiennent en apnée. Tous nos sens sont sollicités, ce qui nous oblige à rester actif dans l'œuvre.
Le film est découpé en deux parties. La première partie traite du rêve et dans la seconde partie on revient à la réalité. La première partie représente la fugue psychologique de Diane (Naomi Watts) et elle mène l'enquête avec Rita (Laura Elena Harring) pour retrouver son identité. Et quand on revient à la réalité dans la deuxième partie, tout prend sens. Diane se révèle être une personne paranoïaque et on nage est en plein délire depuis le début. Les deux scènes du Winkies (première partie et seconde partie) sont cruciales et remettent tout en perspective. C'est là que Diane va commanditer le meurtre de son ex Camilla Rhodes/Rita. Ce Winkies première partie est glauque, car c'est là que tout a commencé dans la descente aux enfers de Diane. Chaque élément de la vie réelle a été transposée dans le délire de la première partie.
La deuxième partie est courte, mais fourmille de détails et tous ces détails se retrouveront expliqués dans la première partie (version fantasmée de Diane), même l’histoire du réalisateur et de sa femme l'ayant trompé avec le gars qui s'occupe de sa piscine. Durant le dîner de fiançailles à la fin du film, il s'esclaffe en disant "I got the pool, she got the pool-man". Il prend cher durant toute la première partie et passe de "winner" dans la vie réelle, à "looser" dans la première partie. Il apparait faible et malchanceux, il ne contrôle tout simplement plus rien. Cette première partie est donc une réalité idéalisée, très comparable à la fugue psychogénétique de Fred Madison (Bill Pullman) dans Lost Highway. Diane réécrit l'histoire à sa façon en se donnant le beau rôle, à la façon d'un délire paranoïaque.
Aprés, il y a bien quelques détails qui à mes yeux n'ont pas de sens, ou du moins moi je n'en ai toujours pas trouvé. Il reste donc les deux petits vieux, bien flippants d'ailleurs ces deux-là. Je ne crois pas qu'on les voie dans la vie réelle. Ce sont peut-être les parents de Diane, mais rien n'est moins sûr. Il y a aussi le clochard qui semble venir d'un monde surnaturel, comme Bob dans Twin Peaks. Et le côté inachevé de certaines scènes (la séquence avec Robert Forster par exemple) traduit la genèse d'un film qui devait originellement être une série, mais même ça, ça participe à la singularité de l'univers du film. David Lynch a prit les choses au pied de la lettre avec l'expression "the American dream" pour livrer un cauchemar sublime. Ma scène préférée est peut-être celle du dîner de fiançailles d'une cruauté absolue, ou celle du club Silencio complètement envoûtante.
Bref, Mulholland Drive est un film magnifique et puissant sur la jalousie, le remord et l'illusion. C'est clairement une œuvre culte, mon film préféré d'un réalisateur que j'aime énormément, David Lynch. C'est aussi le film qui a révélé Naomie Watts au grand public et qui est éblouissante dans ce film, l'une des prestation les plus hallucinantes que j'ai vu ... et ce n'est pas un hasard si c'est devenue l'une de mes actrices préférées.
Je me rappelle l'avoir vu en salle en 2001 à l'Utopia de Toulouse, un souvenir gravé à vie dans ma mémoire. Ce fut une claque monumentale et il m'aura fallu plusieurs semaines, voire même des mois, pour m'en remettre ! Il y aura un avant et un après Mulholland Drive. Aprés Mulholland Drive, mon rapport au cinéma ne sera plus jamais le même. Et si je l'ai vu à plusieurs reprises depuis, une bonne dizaine de fois peut-être, à chaque fois je l'ai reçu un peu différemment. Il peut être interprété de différentes façons selon le spectateur, mais l'essentiel se situe au niveau sensoriel. Il serait dommage de passer à côté du film, de peur de ne rien comprendre, alors que l'essentiel se situe ailleurs ... au niveau du ressenti émotionnel.
Mais Mulholland Drive c'est quoi ? Vaste question ... mais je dirai que c'est des rêves et des cauchemars entremêlés, qui traduisent les peurs des personnages. David Lynch mêle les séquences de rêves pour en faire de beaux tableaux. Mulholland Drive c'est une galerie d'art dans laquelle nous nous promenons. Et le plus fascinant pour nous spectateurs, c'est d'essayer de comprendre les rêves dans les rêves et de démêler tout ça. Ça n'a pas de sens ? On s'amuse quand même à y chercher un sens. Et en se promenant dans le film, ne rien comprendre ne nous empêche pas d'être fascinés par l'expérience, car les images et le son (et le montage) nous maintiennent en apnée. Tous nos sens sont sollicités, ce qui nous oblige à rester actif dans l'œuvre.
Le film est découpé en deux parties. La première partie traite du rêve et dans la seconde partie on revient à la réalité. La première partie représente la fugue psychologique de Diane (Naomi Watts) et elle mène l'enquête avec Rita (Laura Elena Harring) pour retrouver son identité. Et quand on revient à la réalité dans la deuxième partie, tout prend sens. Diane se révèle être une personne paranoïaque et on nage est en plein délire depuis le début. Les deux scènes du Winkies (première partie et seconde partie) sont cruciales et remettent tout en perspective. C'est là que Diane va commanditer le meurtre de son ex Camilla Rhodes/Rita. Ce Winkies première partie est glauque, car c'est là que tout a commencé dans la descente aux enfers de Diane. Chaque élément de la vie réelle a été transposée dans le délire de la première partie.
La deuxième partie est courte, mais fourmille de détails et tous ces détails se retrouveront expliqués dans la première partie (version fantasmée de Diane), même l’histoire du réalisateur et de sa femme l'ayant trompé avec le gars qui s'occupe de sa piscine. Durant le dîner de fiançailles à la fin du film, il s'esclaffe en disant "I got the pool, she got the pool-man". Il prend cher durant toute la première partie et passe de "winner" dans la vie réelle, à "looser" dans la première partie. Il apparait faible et malchanceux, il ne contrôle tout simplement plus rien. Cette première partie est donc une réalité idéalisée, très comparable à la fugue psychogénétique de Fred Madison (Bill Pullman) dans Lost Highway. Diane réécrit l'histoire à sa façon en se donnant le beau rôle, à la façon d'un délire paranoïaque.
Aprés, il y a bien quelques détails qui à mes yeux n'ont pas de sens, ou du moins moi je n'en ai toujours pas trouvé. Il reste donc les deux petits vieux, bien flippants d'ailleurs ces deux-là. Je ne crois pas qu'on les voie dans la vie réelle. Ce sont peut-être les parents de Diane, mais rien n'est moins sûr. Il y a aussi le clochard qui semble venir d'un monde surnaturel, comme Bob dans Twin Peaks. Et le côté inachevé de certaines scènes (la séquence avec Robert Forster par exemple) traduit la genèse d'un film qui devait originellement être une série, mais même ça, ça participe à la singularité de l'univers du film. David Lynch a prit les choses au pied de la lettre avec l'expression "the American dream" pour livrer un cauchemar sublime. Ma scène préférée est peut-être celle du dîner de fiançailles d'une cruauté absolue, ou celle du club Silencio complètement envoûtante.
Bref, Mulholland Drive est un film magnifique et puissant sur la jalousie, le remord et l'illusion. C'est clairement une œuvre culte, mon film préféré d'un réalisateur que j'aime énormément, David Lynch. C'est aussi le film qui a révélé Naomie Watts au grand public et qui est éblouissante dans ce film, l'une des prestation les plus hallucinantes que j'ai vu ... et ce n'est pas un hasard si c'est devenue l'une de mes actrices préférées.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Everything Everywhere All at Once ...
Les Daniels (Daniel Kwan et Daniel Scheinert) nous invite dans leur (multi)univers singulier. Everything Everywhere All at Once est un véritable ovni qui mélange allègrement comédie d'action, film d'arts martiaux, science-fiction ... le tout à la sauce multivers. Le film est d'une richesse folle et ne vous laissera pas le temps de souffler, au point où ça en devient rapidement épuisant. Mais si vous survivez à ce rythme frénétique, vous allez en prendre plein les yeux (décors et costumes). Everything Everywhere All at Once ne peut pas plaire à tout le monde, mais c'est une expérience qui mérite d'être vécue, rien que pour l'inventivité du script et pour son humour complètement barré. On a rarement atteint un tel niveau de délire dans un film, au point où c'est presque impossible d'en faire le pitch ... et d'ailleurs je ne me risquerai pas à le faire ici.
C'est touchant, drôle et fun, mais c'est aussi et surtout complétement déjanté. On nage en plein multivers, où l'espace-temps est infini et multiple, où tout ce qui est en haut est en bas, où le vrai devient faux et le faux devient vrai. Et si vous survivez à ce voyage à travers l'espace et le temps, vous allez découvrir le vrai message du film, qui est d'accepter d'avoir peur, de ne pas avoir honte d'être confus, de se tromper et d'être faillible. Répondre à la violence par la violence multiplie la violence, alors qu'on peut la "combattre" en apportant du bonheur et de la joie aux autres. Rien n'est figé, tout le monde peut apprendre de ses erreurs.
Un vieux proverbe dit que "l'herbe est toujours plus verte ailleurs". La question est alors d'accepter l'herbe dans laquelle on se trouve, de positiver ce qui existe, au risque de renoncer à son idéal et à ses ambitions, ou bien de continuer la recherche vers cet ailleurs ? Cet ailleurs (le multivers) que nous recherchons, il y en a partout, là où notre attention se porte. A force de toujours vouloir chercher mieux ailleurs que ce que l'on a, on finit par oublier ce qui compte vraiment.
Nous vivons dans un monde où tout est possible (un multivers virtuel) et on se consomme, on s'oublie, on abandonne et on regarde toujours ailleurs, vers autre chose, vers de nouvelles promesses. Les Daniels disent clairement que notre monde à nous vaut bien n'importe quel autre monde et que ce qui compte ce sont les gens qu'on aime et qui nous aime. Il y a quelque chose de très beau et émouvant, dans la manière dont le gigantesque (le multivers) se mêle aux questions intimes et familiales et comment l'empathie finissait par être intelligemment évoqué. Ainsi, j'ai beaucoup aimé ce passage quand Waymond (Ke Huy Quan aka Demi-Lune) fait un discours en faveur de la gentillesse et que sa femme Evelyn (Michelle Yeoh) s'en inspire pour combattre.
Toujours dans les bons points, j'ai versé ma petite larme au moment où Waymond déclare sa flamme à Evelyn dans un univers où les deux ont le mieux réussi socialement, mais séparément : "I Would Have Really Liked Just Doing Laundry And Taxes With You". Dans cet univers, tous les deux ont réaliser leurs rêves professionnels les plus fous, mais il leur manque l'essentiel ... l'amour de l'autre. la grande réussite du film c'est aussi de montrer que Waymond est tout sauf stupide. Il a sa façon à lui de se battre dans la vie et ne fait qu'éponger tout un tas de manque de respect de la part de son entourage qui critique sa sensibilité et sa trop grande gentillesse. Mais finalement, c'est bien lui qui sauve la situation au moment où sa femme ne croit même plus en lui ... c'est un beau retournement de situation, non ?
La volonté est de faire un contenu pétillant et vif est fort louable (et très efficace), mais au fur et à mesure ça devient fatiguant. Le script est malheureusement tellement riche, que le film en devenir lourd. Même si vous rentrez dans le délire, le film dure plus de deux heures et vous allez le sentir passer. Et si vous ne rentrez pas dans le délire, on peut même dire que ça va être pénible pour vous. Le problème, c'est que les idées sont balancées pêle-mêle, à la limite de l'overdose. tout ça, ça manque de simplicité, ce qui empêche l'émotion de naître. La trame principale du drame familial n'arrive pas à se développer. Il y a beaucoup trop d'interférences pour que les rapports humains soient correctement approfondis, d'où une note finale légèrement mitigée. (6.5/10)
Les Daniels (Daniel Kwan et Daniel Scheinert) nous invite dans leur (multi)univers singulier. Everything Everywhere All at Once est un véritable ovni qui mélange allègrement comédie d'action, film d'arts martiaux, science-fiction ... le tout à la sauce multivers. Le film est d'une richesse folle et ne vous laissera pas le temps de souffler, au point où ça en devient rapidement épuisant. Mais si vous survivez à ce rythme frénétique, vous allez en prendre plein les yeux (décors et costumes). Everything Everywhere All at Once ne peut pas plaire à tout le monde, mais c'est une expérience qui mérite d'être vécue, rien que pour l'inventivité du script et pour son humour complètement barré. On a rarement atteint un tel niveau de délire dans un film, au point où c'est presque impossible d'en faire le pitch ... et d'ailleurs je ne me risquerai pas à le faire ici.
C'est touchant, drôle et fun, mais c'est aussi et surtout complétement déjanté. On nage en plein multivers, où l'espace-temps est infini et multiple, où tout ce qui est en haut est en bas, où le vrai devient faux et le faux devient vrai. Et si vous survivez à ce voyage à travers l'espace et le temps, vous allez découvrir le vrai message du film, qui est d'accepter d'avoir peur, de ne pas avoir honte d'être confus, de se tromper et d'être faillible. Répondre à la violence par la violence multiplie la violence, alors qu'on peut la "combattre" en apportant du bonheur et de la joie aux autres. Rien n'est figé, tout le monde peut apprendre de ses erreurs.
Un vieux proverbe dit que "l'herbe est toujours plus verte ailleurs". La question est alors d'accepter l'herbe dans laquelle on se trouve, de positiver ce qui existe, au risque de renoncer à son idéal et à ses ambitions, ou bien de continuer la recherche vers cet ailleurs ? Cet ailleurs (le multivers) que nous recherchons, il y en a partout, là où notre attention se porte. A force de toujours vouloir chercher mieux ailleurs que ce que l'on a, on finit par oublier ce qui compte vraiment.
Nous vivons dans un monde où tout est possible (un multivers virtuel) et on se consomme, on s'oublie, on abandonne et on regarde toujours ailleurs, vers autre chose, vers de nouvelles promesses. Les Daniels disent clairement que notre monde à nous vaut bien n'importe quel autre monde et que ce qui compte ce sont les gens qu'on aime et qui nous aime. Il y a quelque chose de très beau et émouvant, dans la manière dont le gigantesque (le multivers) se mêle aux questions intimes et familiales et comment l'empathie finissait par être intelligemment évoqué. Ainsi, j'ai beaucoup aimé ce passage quand Waymond (Ke Huy Quan aka Demi-Lune) fait un discours en faveur de la gentillesse et que sa femme Evelyn (Michelle Yeoh) s'en inspire pour combattre.
Toujours dans les bons points, j'ai versé ma petite larme au moment où Waymond déclare sa flamme à Evelyn dans un univers où les deux ont le mieux réussi socialement, mais séparément : "I Would Have Really Liked Just Doing Laundry And Taxes With You". Dans cet univers, tous les deux ont réaliser leurs rêves professionnels les plus fous, mais il leur manque l'essentiel ... l'amour de l'autre. la grande réussite du film c'est aussi de montrer que Waymond est tout sauf stupide. Il a sa façon à lui de se battre dans la vie et ne fait qu'éponger tout un tas de manque de respect de la part de son entourage qui critique sa sensibilité et sa trop grande gentillesse. Mais finalement, c'est bien lui qui sauve la situation au moment où sa femme ne croit même plus en lui ... c'est un beau retournement de situation, non ?
La volonté est de faire un contenu pétillant et vif est fort louable (et très efficace), mais au fur et à mesure ça devient fatiguant. Le script est malheureusement tellement riche, que le film en devenir lourd. Même si vous rentrez dans le délire, le film dure plus de deux heures et vous allez le sentir passer. Et si vous ne rentrez pas dans le délire, on peut même dire que ça va être pénible pour vous. Le problème, c'est que les idées sont balancées pêle-mêle, à la limite de l'overdose. tout ça, ça manque de simplicité, ce qui empêche l'émotion de naître. La trame principale du drame familial n'arrive pas à se développer. Il y a beaucoup trop d'interférences pour que les rapports humains soient correctement approfondis, d'où une note finale légèrement mitigée. (6.5/10)
Dernière édition par lessthantod le Ven 17 Mai 2024 - 20:30, édité 1 fois
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Maxicrash offre 1 suppo à ce post!
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
TLDR : Bonne idée de film mais la digestion est difficile. Je rejoins ton avis.
Maxicrash- Interne
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Date d'inscription : 21/11/2017
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Plaisir coupable par excellence, ce Godzilla x Kong n'apporte hélas pas grand chose à la franchise.
Au-delà d'une abondance de CGI digne d'une PS5, les enjeux arrivent bien trop tard et le scénario semble vouloir meubler jusqu'au dénouement avec des sous-intrigues navrantes.
Bref, c'est très con, ça raconte pas grand chose, et comble du malheur, ça semble très bien marcher au box office...
dami1- Interne
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Age : 40
Localisation : Oise
Date d'inscription : 26/04/2012
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