[TEST] Strider Hiryu (Mega Drive)
Page 1 sur 1
[TEST] Strider Hiryu (Mega Drive)
Strider Hiryu (MD) 27.02.2022
Conversion réalisée par Sega himself, Strider est bien sûr l’adaptation du mythique jeu d’arcade de Capcom datant de 1989, lui-même tiré d’un manga paru en 1988 et créé par le collectif de mangaka Moto Kikaku. Cette version pour console de salon est sortie à l’automne 1990 aux USA et au Japon, et seulement en 1991 sur le Vieux Continent. Sega a sans doute considéré à juste titre qu’il maîtrisait mieux le hardware maison que Capcom, et ce portage qui n’a absolument pas à rougir face à la version arcade lui donne entièrement raison !
L’histoire prend place dans un monde dystopique dominé par les soviets, en 2048 plus précisément. Vous incarnez un Strider nommé Hiryu, une espèce de cyber ninja dont la confrérie des Striders a été décimée. Assoiffé de vengeance, vous allez partir à la recherche du maléfique Grandmaster Meio, qui impose un régime totalitaire et sème la mort et la terreur sur notre chère planète, bien à l’abri depuis sa base lunaire…
Pour mener à bien votre mission, vous disposez d’une sorte de sabre laser, mais aussi d’un crochet métallique vous permettant de vous agripper à des plateformes en hauteur ou bien à des parois verticales, ce qui constitue le cœur même du gameplay. Avec le bouton de saut, vous réaliserez de véritables pirouettes aériennes. Et en pressant simultanément ce même bouton et la flèche du bas, vous effectuerez des glissades qu’il faudra impérativement apprendre à maîtriser. Au cours de vos pérégrinations, vous pourrez mettre la main sur de nombreuses items fort utiles : accroître la portée de votre épée, invincibilité temporaire, augmenter votre nombre de carrés de vie (3 de bases mais que vous pouvez porter jusqu’à 5), et améliorer votre santé. Ou bien encore faire appel à des familiers robotiques qui viendront vous prêter main forte dans le feu de l’action : drone aérien, robot pédestre, aigle, voire une panthère cyborg (obtenue en combinant plusieurs robots) ! Pour une revue en bonne et due forme des options et items du jeu, je vous renvoie vers cet excellent lien : https://segaretro.org/Strider
Sur le plan technique, Strider fait forte impression pour un jeu de première génération. Les sprites sont imposants, les couleurs vives à l’écran. Dommage que les animations soient parfois un peu saccadées (certains mouvements manquent de décomposition) et qu’il y ait quelques bugs d’affichage (disparition d’une partie de sprite par exemple) et des clignotements. Mais force est de constater que le titre tient encore la route aujourd’hui s’agissant de la réalisation.
Strider possède une forte identité avec des environnements très marqués, au cours des 5 niveaux qui jalonnent votre progression :
- Une ville néo-tsariste superbement réussie, avec en point d’orgue un affrontement en plein cœur de la Douma. Les parlementaires s’assemblent alors pour former un gigantesque mille-pattes armé d’une faucille et d’un marteau (!).
- Des steppes enneigées d’où surgissent des loups affamés, suivi d’un combat contre un gorille métallique particulièrement imposant, avant d’achever le niveau dans les airs
- Une forteresse volante (un aéronef) dans laquelle la gravité est inversée et où il vous faudra détruire un satellite en tournant autour de lui avant d’affronter un pirate de l’espace qui vous attaque à distance à l’aide de son fouet (tout un programme !). Il est impératif de parvenir à le rejoindre sur sa plateforme volante, sous peine de perdre une vie (la forteresse en flamme explosant petit à petit).
- Un niveau dans la forêt tropicale où il faudra faire preuve de dextérité pour passer de liane en liane, tout en déjouant les amazones qui peuplent la région et les champignons toxiques qui explosent à votre contact. A signaler un passage à dos de brontosaure court mais particulièrement intense !
- Enfin, l’ultime stage dans la base de Meio, que vous affronterez bien évidemment à la toute fin. Ce niveau est un peu moins inspiré que les autres, on n’échappe malheureusement pas au sempiternel boss rush…
D’une manière générale, les niveaux sont bien construits et exploitent à merveille les capacités de Strider et de sa palette de mouvements : dénivelés, escalades, dévaler une pente à toute allure, systèmes gravitationnels, descente en rappel, etc. Le level design offre beaucoup de verticalité. La variété est de mise, tant dans les situations que dans le bestiaire. Il n’est pas rare d’avoir à affronter 1 ou plusieurs sous-boss dans chaque stage, avant le boss de fin de niveau. Des petites cut scenes (à base d’écrans fixes) viennent s’intercaler entre chaque stage, afin de présenter brièvement Meio et les autres grands méchants de l’univers.
Les musiques sont très variées, vous entendrez fréquemment 2 à 3 thèmes différents lors de chaque niveau. Revers de la médaille, les boucles sont très courtes et certaines compositions s’avèrent beaucoup moins inspirées, limite dissonantes. Les bruites se révèlent convaincants, notamment le cri guttural poussé par Meio lorsque vous lancez une partie, ou bien encore le fameux « enkaboukitan !!! » (ou bien quelque chose du genre) lancé par les amazones à tout bout de champs !
On pourra reprocher à Strider un gameplay assez rigide. En effet, une fois un saut enclenché, vous ne pourrez plus vraiment influer sur votre trajectoire ! On finit par s’y faire, non sans pester contre des morts parfois injustes…
Arcade oblige, vous aurez un temps limité pour arriver au prochain checkpoint. Le cas échéant, vous sacrifiez une vie. Mais rassurez-vous, si vous ne trainez pas trop, vous aurez suffisamment de temps en général pour rallier le prochain checkpoint. Strider est très court mais particulièrement intense et franchement pas évident. Il ne laisse que peu le droit à l’erreur et à l’improvisation ! Via le mode options, vous pourrez configurer le nombre de vies (de 3 à 5) et la difficulté (de easy à hard). A noter que la version japonaise (dont l’artwork est infiniment plus beau que celui des versions occidentales d’ailleurs) ne propose qu’un seul crédit !!! Il est manifestement possible via un code de débloquer 3 crédits (en réalisant la combinaison A, C, B, C, A, Start à l’écran titre) mais je n’y suis jamais parvenu… J’ai donc dû m’acharner pour one-créditer le jeu (en easy !). Sans trop de frustration car encore une fois, le jeu s’avère très court donc on relance facilement une partie pour tenter de « grignoter » quelques dizaines de mètres à chaque fois et essayer d’en voir à chaque fois un peu plus. L’apprentissage par l’erreur en fin de compte !
Pour conclure, un bon jeu donc et une excellente conversion de l’arcade. Difficile de le conseiller à tout le monde malgré tout. Certains trouveront qu’il n’a pas forcément très bien vieilli (c’est totalement subjectif pour le coup, cela finira par s’estomper avec le temps si vous vous investissez un minimum dans le jeu) et lui reprocheront une certaine austérité.
Ma note : 15/20
Notes de la presse spécialisée de l'époque :
Génération 4 Hors Série A 02 (Octobre/Novembre/Décembre 1990) : 10/10
"Si les toutes premières productions Megadrive pouvaient laisser perplexes quant à leur qualité générale, il faut bien avouer que cette fin d'année 90 nous rassure pleinement sur le potentiel ludique de la machine. Cette adaptation d'arcade est à coup sûr la meilleure version disponible à l'heure actuelle tous supports confondus." [...] "Peut-être le meilleur soft (avec GP Monaco) de la Megadrive."
Joystick #10 (Novembre 1990) : 96%
Graphisme 19 Animation 18 Maniabilité 18 Son 18
j'M DESTROY louait les qualités techniques de cette conversion, morceaux choisis :
- "Les amateurs d'arcade reconnaîtront avec moi que la conversion de Strider n'était pas aisée. Et pourtant... le résultat sur Megadrive est stupéfiant. On connaissait les capacités de cette machine, mais là, une fois de plus elle nous surprend."
- "Toutefois, pour être réellement franc et pour ne rien vous cacher, Strider n'est pas parfait sur tous les plans. En effet, lorsque le nombre d'ennemis se fait trop important, certains sprites deviennent invisibles, c'est un peu dommage, mais il est impensable à mon sens de faire mieux que ce qui a été réalisé ici par Sega."
- "En conclusion, Strider est beau, doté d'une jouabilité à toute épreuve, en un mot remarquable."
TILT #83 (Novembre 1990) : Intérêt 18
Graphisme (6*) Animation (5*) Bruitages (5*)
AHL avait été bluffé par "la meilleure conversion du célèbre jeu d'arcade de Capcom". [...] "La réussite est au rendez-vous ! Une animation parfaite au service de sprites de bonne taille donne une sensation de mouvement proche de ce qu'on trouve sur les bornes d'arcade. Difficile, Strider exige de la persévérance."
Conversion réalisée par Sega himself, Strider est bien sûr l’adaptation du mythique jeu d’arcade de Capcom datant de 1989, lui-même tiré d’un manga paru en 1988 et créé par le collectif de mangaka Moto Kikaku. Cette version pour console de salon est sortie à l’automne 1990 aux USA et au Japon, et seulement en 1991 sur le Vieux Continent. Sega a sans doute considéré à juste titre qu’il maîtrisait mieux le hardware maison que Capcom, et ce portage qui n’a absolument pas à rougir face à la version arcade lui donne entièrement raison !
L’histoire prend place dans un monde dystopique dominé par les soviets, en 2048 plus précisément. Vous incarnez un Strider nommé Hiryu, une espèce de cyber ninja dont la confrérie des Striders a été décimée. Assoiffé de vengeance, vous allez partir à la recherche du maléfique Grandmaster Meio, qui impose un régime totalitaire et sème la mort et la terreur sur notre chère planète, bien à l’abri depuis sa base lunaire…
Pour mener à bien votre mission, vous disposez d’une sorte de sabre laser, mais aussi d’un crochet métallique vous permettant de vous agripper à des plateformes en hauteur ou bien à des parois verticales, ce qui constitue le cœur même du gameplay. Avec le bouton de saut, vous réaliserez de véritables pirouettes aériennes. Et en pressant simultanément ce même bouton et la flèche du bas, vous effectuerez des glissades qu’il faudra impérativement apprendre à maîtriser. Au cours de vos pérégrinations, vous pourrez mettre la main sur de nombreuses items fort utiles : accroître la portée de votre épée, invincibilité temporaire, augmenter votre nombre de carrés de vie (3 de bases mais que vous pouvez porter jusqu’à 5), et améliorer votre santé. Ou bien encore faire appel à des familiers robotiques qui viendront vous prêter main forte dans le feu de l’action : drone aérien, robot pédestre, aigle, voire une panthère cyborg (obtenue en combinant plusieurs robots) ! Pour une revue en bonne et due forme des options et items du jeu, je vous renvoie vers cet excellent lien : https://segaretro.org/Strider
Sur le plan technique, Strider fait forte impression pour un jeu de première génération. Les sprites sont imposants, les couleurs vives à l’écran. Dommage que les animations soient parfois un peu saccadées (certains mouvements manquent de décomposition) et qu’il y ait quelques bugs d’affichage (disparition d’une partie de sprite par exemple) et des clignotements. Mais force est de constater que le titre tient encore la route aujourd’hui s’agissant de la réalisation.
Strider possède une forte identité avec des environnements très marqués, au cours des 5 niveaux qui jalonnent votre progression :
- Une ville néo-tsariste superbement réussie, avec en point d’orgue un affrontement en plein cœur de la Douma. Les parlementaires s’assemblent alors pour former un gigantesque mille-pattes armé d’une faucille et d’un marteau (!).
- Des steppes enneigées d’où surgissent des loups affamés, suivi d’un combat contre un gorille métallique particulièrement imposant, avant d’achever le niveau dans les airs
- Une forteresse volante (un aéronef) dans laquelle la gravité est inversée et où il vous faudra détruire un satellite en tournant autour de lui avant d’affronter un pirate de l’espace qui vous attaque à distance à l’aide de son fouet (tout un programme !). Il est impératif de parvenir à le rejoindre sur sa plateforme volante, sous peine de perdre une vie (la forteresse en flamme explosant petit à petit).
- Un niveau dans la forêt tropicale où il faudra faire preuve de dextérité pour passer de liane en liane, tout en déjouant les amazones qui peuplent la région et les champignons toxiques qui explosent à votre contact. A signaler un passage à dos de brontosaure court mais particulièrement intense !
- Enfin, l’ultime stage dans la base de Meio, que vous affronterez bien évidemment à la toute fin. Ce niveau est un peu moins inspiré que les autres, on n’échappe malheureusement pas au sempiternel boss rush…
D’une manière générale, les niveaux sont bien construits et exploitent à merveille les capacités de Strider et de sa palette de mouvements : dénivelés, escalades, dévaler une pente à toute allure, systèmes gravitationnels, descente en rappel, etc. Le level design offre beaucoup de verticalité. La variété est de mise, tant dans les situations que dans le bestiaire. Il n’est pas rare d’avoir à affronter 1 ou plusieurs sous-boss dans chaque stage, avant le boss de fin de niveau. Des petites cut scenes (à base d’écrans fixes) viennent s’intercaler entre chaque stage, afin de présenter brièvement Meio et les autres grands méchants de l’univers.
Les musiques sont très variées, vous entendrez fréquemment 2 à 3 thèmes différents lors de chaque niveau. Revers de la médaille, les boucles sont très courtes et certaines compositions s’avèrent beaucoup moins inspirées, limite dissonantes. Les bruites se révèlent convaincants, notamment le cri guttural poussé par Meio lorsque vous lancez une partie, ou bien encore le fameux « enkaboukitan !!! » (ou bien quelque chose du genre) lancé par les amazones à tout bout de champs !
On pourra reprocher à Strider un gameplay assez rigide. En effet, une fois un saut enclenché, vous ne pourrez plus vraiment influer sur votre trajectoire ! On finit par s’y faire, non sans pester contre des morts parfois injustes…
Arcade oblige, vous aurez un temps limité pour arriver au prochain checkpoint. Le cas échéant, vous sacrifiez une vie. Mais rassurez-vous, si vous ne trainez pas trop, vous aurez suffisamment de temps en général pour rallier le prochain checkpoint. Strider est très court mais particulièrement intense et franchement pas évident. Il ne laisse que peu le droit à l’erreur et à l’improvisation ! Via le mode options, vous pourrez configurer le nombre de vies (de 3 à 5) et la difficulté (de easy à hard). A noter que la version japonaise (dont l’artwork est infiniment plus beau que celui des versions occidentales d’ailleurs) ne propose qu’un seul crédit !!! Il est manifestement possible via un code de débloquer 3 crédits (en réalisant la combinaison A, C, B, C, A, Start à l’écran titre) mais je n’y suis jamais parvenu… J’ai donc dû m’acharner pour one-créditer le jeu (en easy !). Sans trop de frustration car encore une fois, le jeu s’avère très court donc on relance facilement une partie pour tenter de « grignoter » quelques dizaines de mètres à chaque fois et essayer d’en voir à chaque fois un peu plus. L’apprentissage par l’erreur en fin de compte !
Pour conclure, un bon jeu donc et une excellente conversion de l’arcade. Difficile de le conseiller à tout le monde malgré tout. Certains trouveront qu’il n’a pas forcément très bien vieilli (c’est totalement subjectif pour le coup, cela finira par s’estomper avec le temps si vous vous investissez un minimum dans le jeu) et lui reprocheront une certaine austérité.
Ma note : 15/20
Notes de la presse spécialisée de l'époque :
Génération 4 Hors Série A 02 (Octobre/Novembre/Décembre 1990) : 10/10
"Si les toutes premières productions Megadrive pouvaient laisser perplexes quant à leur qualité générale, il faut bien avouer que cette fin d'année 90 nous rassure pleinement sur le potentiel ludique de la machine. Cette adaptation d'arcade est à coup sûr la meilleure version disponible à l'heure actuelle tous supports confondus." [...] "Peut-être le meilleur soft (avec GP Monaco) de la Megadrive."
Joystick #10 (Novembre 1990) : 96%
Graphisme 19 Animation 18 Maniabilité 18 Son 18
j'M DESTROY louait les qualités techniques de cette conversion, morceaux choisis :
- "Les amateurs d'arcade reconnaîtront avec moi que la conversion de Strider n'était pas aisée. Et pourtant... le résultat sur Megadrive est stupéfiant. On connaissait les capacités de cette machine, mais là, une fois de plus elle nous surprend."
- "Toutefois, pour être réellement franc et pour ne rien vous cacher, Strider n'est pas parfait sur tous les plans. En effet, lorsque le nombre d'ennemis se fait trop important, certains sprites deviennent invisibles, c'est un peu dommage, mais il est impensable à mon sens de faire mieux que ce qui a été réalisé ici par Sega."
- "En conclusion, Strider est beau, doté d'une jouabilité à toute épreuve, en un mot remarquable."
TILT #83 (Novembre 1990) : Intérêt 18
Graphisme (6*) Animation (5*) Bruitages (5*)
AHL avait été bluffé par "la meilleure conversion du célèbre jeu d'arcade de Capcom". [...] "La réussite est au rendez-vous ! Une animation parfaite au service de sprites de bonne taille donne une sensation de mouvement proche de ce qu'on trouve sur les bornes d'arcade. Difficile, Strider exige de la persévérance."
kurush- Patient contaminé
- Nombre de messages : 672
Age : 41
Localisation : Paris
Date d'inscription : 29/01/2011
Sujets similaires
» [TEST] Daimakaimura (Mega Drive)
» [TEST] The Punisher (Mega Drive)
» [TEST] Paperboy (Mega Drive)
» [TEST] Tom and Jerry (Mega Drive)
» [TEST] Gargoyles (Mega Drive)
» [TEST] The Punisher (Mega Drive)
» [TEST] Paperboy (Mega Drive)
» [TEST] Tom and Jerry (Mega Drive)
» [TEST] Gargoyles (Mega Drive)
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum