JE VIENS DE MATER UN FILM !
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
je connais pas Viktoria, ca parle de ?
pour Moonfall, je te suis Dav sur les plans accélérés, comme si le film avait été coupé... bien qu'il dure déjà 2h. Suis fan de SF mais le coup de la fusée qui arrive à sortir de l'eau et tout, bon, le pilotage hors pair du héros, bon, que tous les tekos sur le site de lancement partent en 3 min top chrono, bon... je passe l'entrée dans le cratère etc etc...
mais j'ai aimé l'originalité de la "mega structure", le coté "arche" qui me fait penser à Barjavel. Le coup de l'IA, moins.
et le ptit gros là, kil jouait dans game of thrones non ?
bref, pour moi, il mérite 13/20 ce film
pour Moonfall, je te suis Dav sur les plans accélérés, comme si le film avait été coupé... bien qu'il dure déjà 2h. Suis fan de SF mais le coup de la fusée qui arrive à sortir de l'eau et tout, bon, le pilotage hors pair du héros, bon, que tous les tekos sur le site de lancement partent en 3 min top chrono, bon... je passe l'entrée dans le cratère etc etc...
mais j'ai aimé l'originalité de la "mega structure", le coté "arche" qui me fait penser à Barjavel. Le coup de l'IA, moins.
et le ptit gros là, kil jouait dans game of thrones non ?
bref, pour moi, il mérite 13/20 ce film
Anarwax- Docteur *
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Date d'inscription : 06/09/2012
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Boulevard du crépuscule ...
Pour moi, Boulevard du crépuscule a tout pour plaire. C'est un film noir qui s'aventure avec succès sur tous les terrains, celui de la comédie, du drame, de la critique du tout Hollywood et sur pleins d'autres terrains encore. Mais plus que tout, ici il s’agit vraiment de l’abandon de nos rêves, thème central du film et qui définit le caractère de nos quatre protagonistes principaux. Boulevard du crépuscule c'est donc tout ça et ce n'est pas juste une histoire sur une actrice vieillissante.
Le scénariste fauché et accumulant les déboires Joe Gillis (William Holden) tombe accidentellement sur la légende du cinéma du muet Norma Desmond (Gloria Swanson). Elle vit dans un vieux manoir en ruine avec son majordome Max (Erich von Stroheim). Elle refuse de croire qu’on ne se souvient plus d’elle et qu’elle ne fera plus jamais un autre film. Elle obtient de Joe, qu'il reste avec elle pour réécrire "Salomé" qui, selon elle, sera le film de son retour au premier plan. Joe n’a pas d’autre choix que d'accepter et les choses deviennent très vite incontrôlables, d'autant plus incontrôlables qu'il tombe peu à peu amoureux d'une jeune script Betty Schaefer (Nancy Olson).
Boulevard du crépuscule est un si bon film sur tant de niveaux, que je ne sais pas par où commencer. La photo est sublime (dans ce noir & blanc de toute beauté) et le film possède un scénario à tiroirs, intelligent et extrêmement bien écrit. L’intrigue principale et les nombreuses sous-intrigues s'équilibrent à merveille et sont parsemées de dialogues tellement géniaux (les scénaristes d’aujourd’hui devraient s'en inspirer). Tous les personnages ont un vraie profondeur d'écriture et ne remplissent pas une simple fonction au sein du récit, avec certaines des meilleures performances d'acteurs de toute l’histoire du cinéma.
De plus, les acteurs jouent en quelque sorte leurs propres rôles à l'écran. Les carrières de Gloria Swanson et de Erich von Stroheim sont alors au point mort depuis plus de 20 ans, la carrière de William Holden est alors en pente descendante, Nancy Olson joue la jeune première (c'était réellement son premier film), Cecil B. DeMille joue sont propre rôle sur le tournage de Samson et Dalila ... et il y a même un caméo de Buster Keaton en tant que "figures de cire". Cecil B. Demille, qui a déjà dirigé Norma/Gloria à l’apogée du muet, tente de la raisonner, en lui disant que lindustrie cinématographique a changé depuis les années 30. Les "figures de cire" viennent chez Norma pour jouer au bridge, étant eux-mêmes des parias d’Hollywood après l’invention du son dans le cinéma. Certains dialogues se penchent sur des films et sur des gens réels (Autant en emporte le vent, Richard D. Zanuck, Adolphe Menjou ...) et certaines scènes sont tournées directement sur le terrain des studios de la Paramount (même la porte d’entrée).
Norma est obsédée par la jeunesse éternelle, "the stars are ageless" dit-elle à Joe. En effet, c’est assez vrai dans un certain sens, tout du moins d'un point de vue cinématographique. On peut regarder Gloria Swanson dans Queen Kelly et constater qu'elle est "sans âge", qu'elle a encore ses vingt ans. Cette image d'elle-même à 20 ans est projetée dans le film et s'observe elle-même comme dans un mauvais miroir, lui faisant oublier qu'en réalité elle a 50 ans. Plus tard, dit-elle toujours à Joe : "nobody leaves a star, that's what makes one a star." C’est vrai cette fois-ci encore, mais ce n’est pas seulement Joe qui quitte Norma, ses fans eux aussi pour la plupart l'ont oublié. Par conséquent, si Joe la quitte, Norma perdra son statut de star à jamais.
Boulevard du crépuscule c'est donc un film sur l'abandon de nos rêves. Joe abandonne son rêve d’être écrivain, Max abandonne son rêve de réaliser des films et même Betty abandonne son rêve de vivre une histoire d'amour avec Joe. Le film parle donc de réalités sombres et de prime abord ce n'est pas très joyeux tout ça, me direz-vous ... mais sachez que le film parle aussi d'amour. Regardez ce que ces gens sont capables de faire par amour, que ce soit par amour pour une autre personne ou par amour pour la célébrité ou de je ne sais quoi d'autre encore. Max aime Norma, Norma aime Joe, Joe aime Norma et Betty, Betty aime Joe et Artie, Artie aime Betty ... et tous aiment Hollywood.
Tout le monde est écrasé par le système à la fin du film. La scène finale, lorsque Max "dirige" Norma qui descend l’escalier central, est l’une des plus grandes scènes de toute l'histoire du cinéma ...
Je ne peux penser à aucun autre film (à l'exception peut-être de Citizen Kane) qui fonctionne sur tant de niveaux différents. Et puis Gloria Swanson nous offre là, l'une des plus grandes performances de toute l’histoire du cinéma !
Pour moi, Boulevard du crépuscule a tout pour plaire. C'est un film noir qui s'aventure avec succès sur tous les terrains, celui de la comédie, du drame, de la critique du tout Hollywood et sur pleins d'autres terrains encore. Mais plus que tout, ici il s’agit vraiment de l’abandon de nos rêves, thème central du film et qui définit le caractère de nos quatre protagonistes principaux. Boulevard du crépuscule c'est donc tout ça et ce n'est pas juste une histoire sur une actrice vieillissante.
Le scénariste fauché et accumulant les déboires Joe Gillis (William Holden) tombe accidentellement sur la légende du cinéma du muet Norma Desmond (Gloria Swanson). Elle vit dans un vieux manoir en ruine avec son majordome Max (Erich von Stroheim). Elle refuse de croire qu’on ne se souvient plus d’elle et qu’elle ne fera plus jamais un autre film. Elle obtient de Joe, qu'il reste avec elle pour réécrire "Salomé" qui, selon elle, sera le film de son retour au premier plan. Joe n’a pas d’autre choix que d'accepter et les choses deviennent très vite incontrôlables, d'autant plus incontrôlables qu'il tombe peu à peu amoureux d'une jeune script Betty Schaefer (Nancy Olson).
Boulevard du crépuscule est un si bon film sur tant de niveaux, que je ne sais pas par où commencer. La photo est sublime (dans ce noir & blanc de toute beauté) et le film possède un scénario à tiroirs, intelligent et extrêmement bien écrit. L’intrigue principale et les nombreuses sous-intrigues s'équilibrent à merveille et sont parsemées de dialogues tellement géniaux (les scénaristes d’aujourd’hui devraient s'en inspirer). Tous les personnages ont un vraie profondeur d'écriture et ne remplissent pas une simple fonction au sein du récit, avec certaines des meilleures performances d'acteurs de toute l’histoire du cinéma.
De plus, les acteurs jouent en quelque sorte leurs propres rôles à l'écran. Les carrières de Gloria Swanson et de Erich von Stroheim sont alors au point mort depuis plus de 20 ans, la carrière de William Holden est alors en pente descendante, Nancy Olson joue la jeune première (c'était réellement son premier film), Cecil B. DeMille joue sont propre rôle sur le tournage de Samson et Dalila ... et il y a même un caméo de Buster Keaton en tant que "figures de cire". Cecil B. Demille, qui a déjà dirigé Norma/Gloria à l’apogée du muet, tente de la raisonner, en lui disant que lindustrie cinématographique a changé depuis les années 30. Les "figures de cire" viennent chez Norma pour jouer au bridge, étant eux-mêmes des parias d’Hollywood après l’invention du son dans le cinéma. Certains dialogues se penchent sur des films et sur des gens réels (Autant en emporte le vent, Richard D. Zanuck, Adolphe Menjou ...) et certaines scènes sont tournées directement sur le terrain des studios de la Paramount (même la porte d’entrée).
Norma est obsédée par la jeunesse éternelle, "the stars are ageless" dit-elle à Joe. En effet, c’est assez vrai dans un certain sens, tout du moins d'un point de vue cinématographique. On peut regarder Gloria Swanson dans Queen Kelly et constater qu'elle est "sans âge", qu'elle a encore ses vingt ans. Cette image d'elle-même à 20 ans est projetée dans le film et s'observe elle-même comme dans un mauvais miroir, lui faisant oublier qu'en réalité elle a 50 ans. Plus tard, dit-elle toujours à Joe : "nobody leaves a star, that's what makes one a star." C’est vrai cette fois-ci encore, mais ce n’est pas seulement Joe qui quitte Norma, ses fans eux aussi pour la plupart l'ont oublié. Par conséquent, si Joe la quitte, Norma perdra son statut de star à jamais.
Boulevard du crépuscule c'est donc un film sur l'abandon de nos rêves. Joe abandonne son rêve d’être écrivain, Max abandonne son rêve de réaliser des films et même Betty abandonne son rêve de vivre une histoire d'amour avec Joe. Le film parle donc de réalités sombres et de prime abord ce n'est pas très joyeux tout ça, me direz-vous ... mais sachez que le film parle aussi d'amour. Regardez ce que ces gens sont capables de faire par amour, que ce soit par amour pour une autre personne ou par amour pour la célébrité ou de je ne sais quoi d'autre encore. Max aime Norma, Norma aime Joe, Joe aime Norma et Betty, Betty aime Joe et Artie, Artie aime Betty ... et tous aiment Hollywood.
Tout le monde est écrasé par le système à la fin du film. La scène finale, lorsque Max "dirige" Norma qui descend l’escalier central, est l’une des plus grandes scènes de toute l'histoire du cinéma ...
- Spoiler:
- Le dernier monologue de Norma en bas de l'excalier, résume tout : "there is nothing else". Deux scénarios s'ouvrent alors à nous, soit elle est devenue folle, soit elle ne l'est pas. Si elle n’est pas folle, alors elle a sciemment tué Joe pour l’empêcher de la quitter et ainsi rester une star à jamais. De plus, les plans sur le visage de Max au bord des larmes, alors que Norma descend l'escalier, sont tout autant dévastateurs que le monologue de Norma annonçant son retour "being back" et s'adressant à la caméra "all those wonderful people out there in the dark" (c'est dire nous spectateurs, devant l'écran).
Je ne peux penser à aucun autre film (à l'exception peut-être de Citizen Kane) qui fonctionne sur tant de niveaux différents. Et puis Gloria Swanson nous offre là, l'une des plus grandes performances de toute l’histoire du cinéma !
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
allez j'ai fait mon ado, hier soir j'ai maté Metal Lords sur Netflix
je cite :
Deux ados pas vraiment populaires se jettent à fond dans le métal afin de remporter la Battle of the Bands, d'accéder à la gloire... Et d'être vénérés comme des dieux.
Bon, écoutant du metal depuis mes 12/13 ans, oui ca fait un bail, j'ai connu un peu la meme jeunesse au lycée que les protagonistes du film. Donc je voulais voir...
Pas déçu, gentillet comme tout, mais surtout !!! puree j'ai ré entendu tous les son de ma jeunesse, de Metallica à Judas, Anthrax ou Motorhead !!! ah quel pied !!!
Kevin, le batteur, ayant même les cheveux qui poussent au fur à mesure de l'histoire !
ce que j'ai fait en seconde... ha ha !!
Bref, à réserver au metalleux probablement, ou aux ados musiciens.
Petite histoire d'amour gentillette aussi... un coté fleur bleue
Oh, et j'ai aussi l'impression que les 3 persos ont vraiment appris à jouer des leurs instruments, batterie, gratte et violoncelle...
Aucun regret, si il y a une suite, je la regarderai !
je cite :
Deux ados pas vraiment populaires se jettent à fond dans le métal afin de remporter la Battle of the Bands, d'accéder à la gloire... Et d'être vénérés comme des dieux.
Bon, écoutant du metal depuis mes 12/13 ans, oui ca fait un bail, j'ai connu un peu la meme jeunesse au lycée que les protagonistes du film. Donc je voulais voir...
Pas déçu, gentillet comme tout, mais surtout !!! puree j'ai ré entendu tous les son de ma jeunesse, de Metallica à Judas, Anthrax ou Motorhead !!! ah quel pied !!!
Kevin, le batteur, ayant même les cheveux qui poussent au fur à mesure de l'histoire !
ce que j'ai fait en seconde... ha ha !!
Bref, à réserver au metalleux probablement, ou aux ados musiciens.
Petite histoire d'amour gentillette aussi... un coté fleur bleue
Oh, et j'ai aussi l'impression que les 3 persos ont vraiment appris à jouer des leurs instruments, batterie, gratte et violoncelle...
Aucun regret, si il y a une suite, je la regarderai !
Anarwax- Docteur *
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Pareil, on a bien aimé. Je m'attendais a une grosse daubasse, en fait on a passé un bon moment avec eux.
dav1974- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Ève ...
All About Eve est un magnifique mélodrame, l'un des plus célèbres représentants de l'âge d'or d'Hollywood des années 30-40-50 et certainement l’un des meilleurs classiques de tous les temps. Tout touche au sublime dans ce film, la mise en scène est d'un précision folle et va à l'efficacité, les dialogues sont d'une grande intelligence et le tout au service d'un casting très prestigieux. Bette Davis, Anne Baxter, George Sanders, Gary Merrill et Celeste Holm développent une alchimie de groupe qui fait plaisir à voir et nous offrent des performances impressionnantes dans des personnages très puissants. L’histoire dramatique est implacable, montrant ce qu’une personne maléfique peut comploter pour atteindre la gloire et le succès, au moyen de la manipulation et des trahisons.
Margo (Bette Davis) est une actrice de théâtre très célèbre et entourée d'un cercle d’amis très soudés et fidèles, dont Karen (Céleste Holm) et son assistante Birdie (Thelma Ritter). Un soir, Karen voit une jeune femme Ève (Anne Baxter), qui n’a jamais manqué une représentation du dernier spectacle de Margo et l’emmène dans les coulisses pour rencontrer son idole. Ce qui devait arriver, arriva inévitablement. Ève s'impose peu à peu dans la vie de Margo, essayant lentement et insidieusement, non seulement de suivre les traces de Margo, mais aussi de prendre en charge sa vie ... et qui sait, un jour prendre carrément sa place. Elle devient la doublure officielle de Margo sur scène "au nez et à la barbe" de Miss Casswell (Marilyn Monroe) et tente de lui voler son petit ami Bill Simpson (Garry Merrill). Mais Ève va se retrouver à son tour piégée dans son propre jeu, lorsqu'elle rencontre le critique de théâtre Addison DeWitt (George Sanders).
Certains films sont célèbres parce qu’ils viennent d’un certain réalisateur. D'autres sont célèbres parce qu’ils racontent une histoire fascinante ou en raison de leur magnifique cinématographie. Mais bien que le réalisateur de All About Eve Joseph L. Mankiewicz soit suffisamment célèbre et que son scénario soit très intéressant, je ne pense pas que ce soit le cœur du film et la principale raison de son immense succès. Non, le pouvoir de All About Eve s'explique de part l’écriture des dialogues et le jeu acéré des acteurs ... et bien sûr les deux vont de pair. All About Eve c'est d'abord et avant tout une étude de personnages. On se délecte de les voir interagir les uns avec les autres et c’est tout simplement phénoménal sur ce point bien précis.
All About Eve touche à un idéal cinématographique, c'est la norme pour tous les films qui suivront et par lequel ils seront jugés, du moins en termes de jeu d’acteurs et de dialogues. Peut-être certains reprocheront au film sa mise en scène ultra académique, avec une caméra qui est posée là et qui n'a pour seule fonction, de filmer les acteurs qui jouent leur partition. La mise en scène peut paraitre un peu trop statique par moments et ça, on ne peut pas le nier. Mais voilà, l’histoire demande de la simplicité dans la mise en scène, car ici pas ou peu d'action et tout l'intérêt du film repose sur les dialogues. Ce n'est pas l'action qui fait avancer l'histoire, ce sont le dialogues qui la font avancer. Ainsi, le film ne prétend pas tout faire, mais ce qu’il fait, il le fait extrêmement bien.
Dans le rôle de Margo, Bette Davis offre ce que je considérerais comme l’une des meilleures performances, si ce n'est la meilleure, de tous les films que j’ai jamais vus. Elle devient vraiment Margo, cette "figure du théâtre" si aimée, mais si peu sûre d'elle même. C'est un rôle et un personnage qui résonne forcément avec celui de Norma Desmond, interprétée par Gloria Swanson dans Le Boulevard du Crépuscule et sorti la même année, en 1950. Et dans le rôle d’Ève "the mousy one, with the trench coat and the funny hat", nous avons Anne Baxter. Ce rôle lui permet d'élargir sa palette de jeu, faisant évoluer son personnage progressivement au fil du long métrage, passant de la jeune et innocente ingénue, à la vipère aux crochets acérés.
Ensuite, il y a George Sanders qui se glisse sans effort dans le rôle d’Addison DeWitt, un critique de théâtre à l'allure et au phrasé magnifiques, un homme dont la haute opinion de lui-même lui permet de nous déclarer, à nous spectateurs, qu’il est l'un des rouages les plus essentiels du théâtre. Sans lui, rien n'est possible. Il peut faire de vous la star de demain, ou au contraire vous détruire par le biais d'un simple article. Gary Merrill et Celeste Holm, dans les rôles respectifs du petit ami d'Ève et de sa meilleur amie, nous offrent également des performances de premier ordre.
Et bien que le scénario de Joseph L. Mankiewicz soit assez classique et sans grandes surprises, il est lourd de sens dans ses dialogues, car les personnages parlent et interagissent, au moyen de conflits verbaux appropriés et de sous-textes subtils. L’une de mes scènes préférées du film montre plusieurs personnes discutant ensemble, assis en bas d'un escalier lors d’une fête donnée en l'honneur d'Ève. C'est alors que l'apprentis comédienne Miss Casswell, à la beauté sans équivoque (Marilyn Monroe oblige), mais à l'intelligence toute relative, désire un autre verre : "Oh waiter !", crie-t-elle. Addison DeWitt intervient alors : "That isn't a waiter, my dear, that's a butler." Ce à quoi elle riposte : "Well I can't yell 'Oh butler', can I ? Maybe somebody's name is Butler" ("butler" signifie majordome). Addison DeWitt lui concède alors : "You have a point, an idiotic one, but a point". C'est un exemple parmi tant d'autres montrant l'intelligence et la finesse de l'écriture de Joseph L. Mankiewicz, à la hauteur des meilleurs dialogues de Woody Allen.
Et personnellement, j’adore quand Birdie perçoit immédiatement le double jeu d'Ève, comment elle peut voir à travers ses manigances. C’est la clé du film, le tournant et la bascule du récit. C'est ce qui nous fait poser des questions sur les réelles intentions d'Ève, le pourquoi Margo se fait piéger, mais pas Birdie. Le stratagème d’Ève ne fonctionnerait jamais sur Margo, sans son égo surdimensionné. Birdie quant à elle, est totalement dénuée d'égo, elle perçoit Ève simplement comme elle la voit. Margo est bien trop imbue de sa personne et flattée par Ève, pour lui permettre de voir les choses clairement et c'est ce qui causera sa chute.
La peur de vieillir est au cœur de All About Eve. Margo semble commenter presque continuellement l’âge des gens autour d’elle, sachant très bien à quel point Ève est plus jeune qu'elle. Margo plaisante sans arrêt sur son âge, “Three months ago, I was forty years old ... Forty ... Four-O”, mais ces plaisanterie trahissent toujours une sensibilité liée au vieillissement. Margo se rend compte qu’elle est maintenant trop vieille pour jouer les jeunes premières. Bette Davis a 42 ans quand elle interprète Margo et elle fait bien son âge, peut-être même plus. Elle a des poches sous ses yeux et des plis sur son front. Sur certains plans peu avantageux, sa mâchoire s’affaisse légèrement. Comme c'est triste de voir une femme d’âge moyen, jouer une femme d’âge moyen, ressembler exactement à une femme d’âge moyen ... et voir ce que Hollywood a à dire à ce sujet. Pour Hollywood, la femme de quarante ans n'existe pas, tout simplement !
Bien que All About Eve ne soit pas réellement un film noir, il peut être comparé à un film noir, tout du moins d'un point de vue des personnages. Il n’y a pas d’armes à feu ici, pas de crimes et certainement pas d’éclairages sombres, mais il se dégage du film une attitude de film noir. Il suffit de transposer le monde du crime au monde du théâtre. On peut regarder les personnages se déchirer non pas avec des armes, mais avec des mots. Encore une fois, je ne qualifierai jamais All About Ève comme un pur film noir, mais je crois que mon affection pour ce film est liée à mon attirance pour le film noir au sens le plus classique du terme.
Je ne suis pas sûr d’aimer vraiment les personnages de All About Ève. Pour la plupart, ils sont égocentriques, vains, hautains et médisants. Ils ne sont pas très sympathiques et il serait vain de vouloir s'attacher à chacun d'entre eux. Sinon, All About Eve est un film qui excelle dans son écriture et dans le jeu des acteurs. S’il y a un film qui mérite le statut de "grand classique", c’est bien celui-là.
All About Eve est un magnifique mélodrame, l'un des plus célèbres représentants de l'âge d'or d'Hollywood des années 30-40-50 et certainement l’un des meilleurs classiques de tous les temps. Tout touche au sublime dans ce film, la mise en scène est d'un précision folle et va à l'efficacité, les dialogues sont d'une grande intelligence et le tout au service d'un casting très prestigieux. Bette Davis, Anne Baxter, George Sanders, Gary Merrill et Celeste Holm développent une alchimie de groupe qui fait plaisir à voir et nous offrent des performances impressionnantes dans des personnages très puissants. L’histoire dramatique est implacable, montrant ce qu’une personne maléfique peut comploter pour atteindre la gloire et le succès, au moyen de la manipulation et des trahisons.
Margo (Bette Davis) est une actrice de théâtre très célèbre et entourée d'un cercle d’amis très soudés et fidèles, dont Karen (Céleste Holm) et son assistante Birdie (Thelma Ritter). Un soir, Karen voit une jeune femme Ève (Anne Baxter), qui n’a jamais manqué une représentation du dernier spectacle de Margo et l’emmène dans les coulisses pour rencontrer son idole. Ce qui devait arriver, arriva inévitablement. Ève s'impose peu à peu dans la vie de Margo, essayant lentement et insidieusement, non seulement de suivre les traces de Margo, mais aussi de prendre en charge sa vie ... et qui sait, un jour prendre carrément sa place. Elle devient la doublure officielle de Margo sur scène "au nez et à la barbe" de Miss Casswell (Marilyn Monroe) et tente de lui voler son petit ami Bill Simpson (Garry Merrill). Mais Ève va se retrouver à son tour piégée dans son propre jeu, lorsqu'elle rencontre le critique de théâtre Addison DeWitt (George Sanders).
Certains films sont célèbres parce qu’ils viennent d’un certain réalisateur. D'autres sont célèbres parce qu’ils racontent une histoire fascinante ou en raison de leur magnifique cinématographie. Mais bien que le réalisateur de All About Eve Joseph L. Mankiewicz soit suffisamment célèbre et que son scénario soit très intéressant, je ne pense pas que ce soit le cœur du film et la principale raison de son immense succès. Non, le pouvoir de All About Eve s'explique de part l’écriture des dialogues et le jeu acéré des acteurs ... et bien sûr les deux vont de pair. All About Eve c'est d'abord et avant tout une étude de personnages. On se délecte de les voir interagir les uns avec les autres et c’est tout simplement phénoménal sur ce point bien précis.
All About Eve touche à un idéal cinématographique, c'est la norme pour tous les films qui suivront et par lequel ils seront jugés, du moins en termes de jeu d’acteurs et de dialogues. Peut-être certains reprocheront au film sa mise en scène ultra académique, avec une caméra qui est posée là et qui n'a pour seule fonction, de filmer les acteurs qui jouent leur partition. La mise en scène peut paraitre un peu trop statique par moments et ça, on ne peut pas le nier. Mais voilà, l’histoire demande de la simplicité dans la mise en scène, car ici pas ou peu d'action et tout l'intérêt du film repose sur les dialogues. Ce n'est pas l'action qui fait avancer l'histoire, ce sont le dialogues qui la font avancer. Ainsi, le film ne prétend pas tout faire, mais ce qu’il fait, il le fait extrêmement bien.
Dans le rôle de Margo, Bette Davis offre ce que je considérerais comme l’une des meilleures performances, si ce n'est la meilleure, de tous les films que j’ai jamais vus. Elle devient vraiment Margo, cette "figure du théâtre" si aimée, mais si peu sûre d'elle même. C'est un rôle et un personnage qui résonne forcément avec celui de Norma Desmond, interprétée par Gloria Swanson dans Le Boulevard du Crépuscule et sorti la même année, en 1950. Et dans le rôle d’Ève "the mousy one, with the trench coat and the funny hat", nous avons Anne Baxter. Ce rôle lui permet d'élargir sa palette de jeu, faisant évoluer son personnage progressivement au fil du long métrage, passant de la jeune et innocente ingénue, à la vipère aux crochets acérés.
Ensuite, il y a George Sanders qui se glisse sans effort dans le rôle d’Addison DeWitt, un critique de théâtre à l'allure et au phrasé magnifiques, un homme dont la haute opinion de lui-même lui permet de nous déclarer, à nous spectateurs, qu’il est l'un des rouages les plus essentiels du théâtre. Sans lui, rien n'est possible. Il peut faire de vous la star de demain, ou au contraire vous détruire par le biais d'un simple article. Gary Merrill et Celeste Holm, dans les rôles respectifs du petit ami d'Ève et de sa meilleur amie, nous offrent également des performances de premier ordre.
Et bien que le scénario de Joseph L. Mankiewicz soit assez classique et sans grandes surprises, il est lourd de sens dans ses dialogues, car les personnages parlent et interagissent, au moyen de conflits verbaux appropriés et de sous-textes subtils. L’une de mes scènes préférées du film montre plusieurs personnes discutant ensemble, assis en bas d'un escalier lors d’une fête donnée en l'honneur d'Ève. C'est alors que l'apprentis comédienne Miss Casswell, à la beauté sans équivoque (Marilyn Monroe oblige), mais à l'intelligence toute relative, désire un autre verre : "Oh waiter !", crie-t-elle. Addison DeWitt intervient alors : "That isn't a waiter, my dear, that's a butler." Ce à quoi elle riposte : "Well I can't yell 'Oh butler', can I ? Maybe somebody's name is Butler" ("butler" signifie majordome). Addison DeWitt lui concède alors : "You have a point, an idiotic one, but a point". C'est un exemple parmi tant d'autres montrant l'intelligence et la finesse de l'écriture de Joseph L. Mankiewicz, à la hauteur des meilleurs dialogues de Woody Allen.
Et personnellement, j’adore quand Birdie perçoit immédiatement le double jeu d'Ève, comment elle peut voir à travers ses manigances. C’est la clé du film, le tournant et la bascule du récit. C'est ce qui nous fait poser des questions sur les réelles intentions d'Ève, le pourquoi Margo se fait piéger, mais pas Birdie. Le stratagème d’Ève ne fonctionnerait jamais sur Margo, sans son égo surdimensionné. Birdie quant à elle, est totalement dénuée d'égo, elle perçoit Ève simplement comme elle la voit. Margo est bien trop imbue de sa personne et flattée par Ève, pour lui permettre de voir les choses clairement et c'est ce qui causera sa chute.
La peur de vieillir est au cœur de All About Eve. Margo semble commenter presque continuellement l’âge des gens autour d’elle, sachant très bien à quel point Ève est plus jeune qu'elle. Margo plaisante sans arrêt sur son âge, “Three months ago, I was forty years old ... Forty ... Four-O”, mais ces plaisanterie trahissent toujours une sensibilité liée au vieillissement. Margo se rend compte qu’elle est maintenant trop vieille pour jouer les jeunes premières. Bette Davis a 42 ans quand elle interprète Margo et elle fait bien son âge, peut-être même plus. Elle a des poches sous ses yeux et des plis sur son front. Sur certains plans peu avantageux, sa mâchoire s’affaisse légèrement. Comme c'est triste de voir une femme d’âge moyen, jouer une femme d’âge moyen, ressembler exactement à une femme d’âge moyen ... et voir ce que Hollywood a à dire à ce sujet. Pour Hollywood, la femme de quarante ans n'existe pas, tout simplement !
Bien que All About Eve ne soit pas réellement un film noir, il peut être comparé à un film noir, tout du moins d'un point de vue des personnages. Il n’y a pas d’armes à feu ici, pas de crimes et certainement pas d’éclairages sombres, mais il se dégage du film une attitude de film noir. Il suffit de transposer le monde du crime au monde du théâtre. On peut regarder les personnages se déchirer non pas avec des armes, mais avec des mots. Encore une fois, je ne qualifierai jamais All About Ève comme un pur film noir, mais je crois que mon affection pour ce film est liée à mon attirance pour le film noir au sens le plus classique du terme.
Je ne suis pas sûr d’aimer vraiment les personnages de All About Ève. Pour la plupart, ils sont égocentriques, vains, hautains et médisants. Ils ne sont pas très sympathiques et il serait vain de vouloir s'attacher à chacun d'entre eux. Sinon, All About Eve est un film qui excelle dans son écriture et dans le jeu des acteurs. S’il y a un film qui mérite le statut de "grand classique", c’est bien celui-là.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Sicario ...
Denis Villeneuve est maintenant considéré comme l’un des réalisateurs les plus importants et les plus doués de sa génération et démontre avec Sicario, qu’il est là pour rester. Sicario appartient à cette catégorie de thrillers qui vous oblige à rester les yeux collés à l'écran, du générique d’ouverture à la toute fin du film ... littéralement, je n'ai pas pu décoller les yeux de l'écran une seule seconde, tellement on se sent pris par l'action. Ouais, c’est à quel point l'expérience Sicario fut intense pour moi.
Je m’émerveille vraiment de la façon dont ce film est si méticuleusement rythmé, sans le moindre temps mort, comme un storyboard filmé. Denis Villeneuve ne vous donne jamais une seconde pour respirer et ceci malgré ses défauts ... et des défauts, il en a, surtout concernant le scénario qui manque cruellement de profondeur. Toujours est-il que le film fascine dés le générique d'ouverture, grâce à une atmosphère très soignée et dont les codes visuels ne varieront jamais tout le long du métrage. Denis Villeneuve maintient cette ligne de conduite du premier au dernier plan et pas un seul plan semble avoir été négligé d'un point de vue visuel.
Et cette patte visuelle est au service de la mise en scène, une mise en scène qui capte votre attention dés le départ pour ne jamais la relâcher. Denis Villeneuve a cette façon unique de vous plonger littéralement dans l’action, qualité partagée peut-être avec Michael Mann et Paul Greengrass. Je pense à cette séquence d’autoroute où j’ai littéralement senti que j’étais là avec eux, à hauteur d'hommes et mais aussi à hauteur d'hélicoptère, avec cette ligne de voitures filmée de haut qui découpe le paysage en deux, nous laissant bientôt découvrir l'immensité de la ville de Juarez.
Un mot sur la photographie sublime du film, que l'on doit au chef opérateur anglais Roger Deakins, collaborateur de longue date de Denis Villeneuve, mais également de Sam Mendes et des frères Coen. On retrouve cette photo léchée de Prisoners, de Jarhead et de No Country for a Old Man, une photo jouant une fois de plus avec beaucoup de noirs, d’ombres et de lumières. Cette photo est trop belle pour être vraie et peut paraitre donc artificielle. C'est un équilibre difficile à trouver, car Denis Villeneuve mise tout sur le côté réaliste du film, mais seule la photo déroge à cette règle. C'était un peu aussi le cas dans Traffic de Steven Soderbergh, qui lui jouait avec les filtres de couleurs. Toujours est-il que le résultat est étonnamment réussi, à la fois très immersif et à couper le souffle.
La conception sonore de ce film est tout à fait incroyable, à la hauteur de l'aspect visuel du film. Cette ambiance sonore et la BO du film m'ont parfois fait penser à du Brad Fiedel (Terminator) ou à du Basil Poledouris (Robocop), en moins grandiloquent bien sûr. Ici nous ne sommes pas dans Terminator ou dans Robocop, la musique se fait bien plus discrète. Mais toujours est-il qu'on ressent la même tension niveau sonore, ça vous prend aux trippes. L'ambiance sonore est sombre et inquiétante, comme dans un film d'horreur.
Benicio del Toro, Josh Brolin et Emily Blunt sont tous les trois excellents. Il fallait des acteurs de ce calibre pour donner de la profondeur à des personnages, qui sur le papier semblent bien peu épais. On ne sait presque rien sur eux, ne communiquent pas beaucoup, mais d'un simple regard nous en disent tellement plus. Emily Blunt est un bon agent modèle du FBI qui suit les règles à la lettre, mais qui sent bien qu’elle perd du terrain sur les trafiquants, qui eux progressent. Elle accepte donc de se mettre au service de quelqu’un de plus puissant, joué par Josh Brolin qui est brillant dans son rôle. C'est un homme qui semble peu charismatique de premier abord avec sa tenue négligée au travail (en tongs), mais c'est pour mieux cacher la nature secrète de sa mission, à savoir trouver et anéantir le big boss du trafique local ... et ceci quelle qu'en soit le prix ! Josh Brolin endosse donc le rôle du "mal nécessaire". J’ai adoré sa façon d'opérer, de façon très chirurgicale, en partant du bas pour arriver tout en haut de la chaine de commandement des trafiquants.
Mais l’acteur qui vole la vedette à tout le monde dans Sicario, c'est bien Benicio del Toro dans le rôle d'Alejandro, un personnage totalement énigmatique. Benicio del Toro interprète son personnage de façon très subtil et il se dévoile lentement au film du long métrage. Chaque fois qu’il apparait à l’écran, même quand il ne fait rien, en fait il fait quelque chose (un geste ou un regard) qui attire votre attention. Le film suit d'abord le point de vue du personnage interprété par Emily Blunt, mais lors du derniers tiers du film on bascule du côté de Benicio del Toro et c'est à ce moment là que son personnage prend toute sa dimension ... grâce à l'écriture du personnage, mais aussi et surtout grâce à l'interprétation très charismatique de Benicio del Toro.
Mais voilà, il y a un mais. Le fait qu’il n’y ait jamais une intrigue clairement définie, ne permet pas de rendre le film aussi intéressant qu’il devrait l’être. Denis Villeneuve a vraiment du mal à donner une ligne de conduite nette et claire au scénario et ne trouve pas de résolution satisfaisante au récit. A la fin, du film il ne vous reste que des thèmes, des personnages, une atmosphère et une impression de tension permanente, mais l’intrigue n’offre pas de réflexions intéressantes et pas assez de questionnements moraux, contrairement à Prisoners ou à Enemy. Il y a aussi un personnage totalement inutile, avec le partenaire d'Emily Blunt interprété par Daniel Kaluuya (aka Chris dans Get Out de Jordan Peele), qui ne semble jamais comprendre pourquoi il est là ... et du coup, nous non plus, on ne sait pas pourquoi il est là !
Malgré certaines réticences, c'est assez remarquable ce que Villeneuve réalise en moins deux heures. Ce qui aurait pu être un drame policier très générique, est en fait l’un des films policier les plus atmosphériques et les plus tendus que je connaissance. Seulement dommage que le fond ne soit pas là la hauteur de la forme.
Denis Villeneuve est maintenant considéré comme l’un des réalisateurs les plus importants et les plus doués de sa génération et démontre avec Sicario, qu’il est là pour rester. Sicario appartient à cette catégorie de thrillers qui vous oblige à rester les yeux collés à l'écran, du générique d’ouverture à la toute fin du film ... littéralement, je n'ai pas pu décoller les yeux de l'écran une seule seconde, tellement on se sent pris par l'action. Ouais, c’est à quel point l'expérience Sicario fut intense pour moi.
Je m’émerveille vraiment de la façon dont ce film est si méticuleusement rythmé, sans le moindre temps mort, comme un storyboard filmé. Denis Villeneuve ne vous donne jamais une seconde pour respirer et ceci malgré ses défauts ... et des défauts, il en a, surtout concernant le scénario qui manque cruellement de profondeur. Toujours est-il que le film fascine dés le générique d'ouverture, grâce à une atmosphère très soignée et dont les codes visuels ne varieront jamais tout le long du métrage. Denis Villeneuve maintient cette ligne de conduite du premier au dernier plan et pas un seul plan semble avoir été négligé d'un point de vue visuel.
Et cette patte visuelle est au service de la mise en scène, une mise en scène qui capte votre attention dés le départ pour ne jamais la relâcher. Denis Villeneuve a cette façon unique de vous plonger littéralement dans l’action, qualité partagée peut-être avec Michael Mann et Paul Greengrass. Je pense à cette séquence d’autoroute où j’ai littéralement senti que j’étais là avec eux, à hauteur d'hommes et mais aussi à hauteur d'hélicoptère, avec cette ligne de voitures filmée de haut qui découpe le paysage en deux, nous laissant bientôt découvrir l'immensité de la ville de Juarez.
Un mot sur la photographie sublime du film, que l'on doit au chef opérateur anglais Roger Deakins, collaborateur de longue date de Denis Villeneuve, mais également de Sam Mendes et des frères Coen. On retrouve cette photo léchée de Prisoners, de Jarhead et de No Country for a Old Man, une photo jouant une fois de plus avec beaucoup de noirs, d’ombres et de lumières. Cette photo est trop belle pour être vraie et peut paraitre donc artificielle. C'est un équilibre difficile à trouver, car Denis Villeneuve mise tout sur le côté réaliste du film, mais seule la photo déroge à cette règle. C'était un peu aussi le cas dans Traffic de Steven Soderbergh, qui lui jouait avec les filtres de couleurs. Toujours est-il que le résultat est étonnamment réussi, à la fois très immersif et à couper le souffle.
La conception sonore de ce film est tout à fait incroyable, à la hauteur de l'aspect visuel du film. Cette ambiance sonore et la BO du film m'ont parfois fait penser à du Brad Fiedel (Terminator) ou à du Basil Poledouris (Robocop), en moins grandiloquent bien sûr. Ici nous ne sommes pas dans Terminator ou dans Robocop, la musique se fait bien plus discrète. Mais toujours est-il qu'on ressent la même tension niveau sonore, ça vous prend aux trippes. L'ambiance sonore est sombre et inquiétante, comme dans un film d'horreur.
Benicio del Toro, Josh Brolin et Emily Blunt sont tous les trois excellents. Il fallait des acteurs de ce calibre pour donner de la profondeur à des personnages, qui sur le papier semblent bien peu épais. On ne sait presque rien sur eux, ne communiquent pas beaucoup, mais d'un simple regard nous en disent tellement plus. Emily Blunt est un bon agent modèle du FBI qui suit les règles à la lettre, mais qui sent bien qu’elle perd du terrain sur les trafiquants, qui eux progressent. Elle accepte donc de se mettre au service de quelqu’un de plus puissant, joué par Josh Brolin qui est brillant dans son rôle. C'est un homme qui semble peu charismatique de premier abord avec sa tenue négligée au travail (en tongs), mais c'est pour mieux cacher la nature secrète de sa mission, à savoir trouver et anéantir le big boss du trafique local ... et ceci quelle qu'en soit le prix ! Josh Brolin endosse donc le rôle du "mal nécessaire". J’ai adoré sa façon d'opérer, de façon très chirurgicale, en partant du bas pour arriver tout en haut de la chaine de commandement des trafiquants.
Mais l’acteur qui vole la vedette à tout le monde dans Sicario, c'est bien Benicio del Toro dans le rôle d'Alejandro, un personnage totalement énigmatique. Benicio del Toro interprète son personnage de façon très subtil et il se dévoile lentement au film du long métrage. Chaque fois qu’il apparait à l’écran, même quand il ne fait rien, en fait il fait quelque chose (un geste ou un regard) qui attire votre attention. Le film suit d'abord le point de vue du personnage interprété par Emily Blunt, mais lors du derniers tiers du film on bascule du côté de Benicio del Toro et c'est à ce moment là que son personnage prend toute sa dimension ... grâce à l'écriture du personnage, mais aussi et surtout grâce à l'interprétation très charismatique de Benicio del Toro.
Mais voilà, il y a un mais. Le fait qu’il n’y ait jamais une intrigue clairement définie, ne permet pas de rendre le film aussi intéressant qu’il devrait l’être. Denis Villeneuve a vraiment du mal à donner une ligne de conduite nette et claire au scénario et ne trouve pas de résolution satisfaisante au récit. A la fin, du film il ne vous reste que des thèmes, des personnages, une atmosphère et une impression de tension permanente, mais l’intrigue n’offre pas de réflexions intéressantes et pas assez de questionnements moraux, contrairement à Prisoners ou à Enemy. Il y a aussi un personnage totalement inutile, avec le partenaire d'Emily Blunt interprété par Daniel Kaluuya (aka Chris dans Get Out de Jordan Peele), qui ne semble jamais comprendre pourquoi il est là ... et du coup, nous non plus, on ne sait pas pourquoi il est là !
Malgré certaines réticences, c'est assez remarquable ce que Villeneuve réalise en moins deux heures. Ce qui aurait pu être un drame policier très générique, est en fait l’un des films policier les plus atmosphériques et les plus tendus que je connaissance. Seulement dommage que le fond ne soit pas là la hauteur de la forme.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater "The Batman"..qui aurait dû être sous titré "The boring goth knight".
C'est beau, c'est goth, c'est un mélange de Sin city, de "The crow" et un petit coté Seven peut être...mais c'est long, putain que c'est long. Pas contemplatif, pas "etoufant" dans le bon sens du terme, non, juste long, trop de scènes "trainent".
Du coup pour moi, c'est pas le meilleur Batman, c'est moins bien que le Joker (pas du tout le même style en + comme les youtubés le faisaient penser).
Comme si le réal avait du mal a filmer des scènes d'action.
Catwoman esttrop bonne bien jouée.
Notre vampire a la retraite s'en sort très bien, la première scène sans son masque, on dirait un cadavre, j'ai bien aimé. Sa démarche "civile" voutée et sa douleur en voyant le soleil, j'ai kiffé. Un bon Batman dans un pas si bon film.
C'est beau, c'est goth, c'est un mélange de Sin city, de "The crow" et un petit coté Seven peut être...mais c'est long, putain que c'est long. Pas contemplatif, pas "etoufant" dans le bon sens du terme, non, juste long, trop de scènes "trainent".
Du coup pour moi, c'est pas le meilleur Batman, c'est moins bien que le Joker (pas du tout le même style en + comme les youtubés le faisaient penser).
Comme si le réal avait du mal a filmer des scènes d'action.
Catwoman est
Notre vampire a la retraite s'en sort très bien, la première scène sans son masque, on dirait un cadavre, j'ai bien aimé. Sa démarche "civile" voutée et sa douleur en voyant le soleil, j'ai kiffé. Un bon Batman dans un pas si bon film.
dav1974- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
revu le film 1984 adapté du célèbre roman... et bien connu des fans du Mac
Quel film quand meme, par rapport à son époque... et ce parallèle de ouf avec la situation actuelle en Russie !!!!
Quel film quand meme, par rapport à son époque... et ce parallèle de ouf avec la situation actuelle en Russie !!!!
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Ah oui la pub Apple.
Faudrait faire une liste des films "dystopiques" qui se sont concrétisés dans les années.
(vivement que Lesbian vampire killers se concrétise hein..)
Faudrait faire une liste des films "dystopiques" qui se sont concrétisés dans les années.
(vivement que Lesbian vampire killers se concrétise hein..)
dav1974- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
maté Alerte Rouge, avec ma fille y'a qq jours, elle était vraiment pliée de rire !
histoire originale deja, une petite fille qui se transforme en panda roux quand elle ne maitrise pas ses emotions, mais belle anime très manga par moments ! les expressions sont hilarantes, même pour les adultes.
Mignon quoi !
histoire originale deja, une petite fille qui se transforme en panda roux quand elle ne maitrise pas ses emotions, mais belle anime très manga par moments ! les expressions sont hilarantes, même pour les adultes.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai besoin d'aide.
Je sais pas si on a maté une grosse daube sans queue ni tête, ou si on est trop bêtes pour comprendre toutes les subtilités de "John and the hole".
C'est l'histoire d'un gosse, un peu chelou, qui un jour trouve un vestige de bunker vers chez lui, qui drogue sa famille et qui les enferme dedans.
A partir de la, il vit sa vie comme un grand dans la grande maison de bourge, tout en rationnant régulièrement ses victimes enfermées pour pas qu'elles crèvent.
Je pensais avoir compris le film, mais il y a un "mais".
spoil :
Le soucis, c'est que des gens ont demandé au réal pourquoi ci et pourquoi ça, et ils ont eu l'impression que le mec en fait, savait même pas ou il partait avec son histoire. Donc, film Lynchien ou grosse daube ?
Je sais pas si on a maté une grosse daube sans queue ni tête, ou si on est trop bêtes pour comprendre toutes les subtilités de "John and the hole".
C'est l'histoire d'un gosse, un peu chelou, qui un jour trouve un vestige de bunker vers chez lui, qui drogue sa famille et qui les enferme dedans.
A partir de la, il vit sa vie comme un grand dans la grande maison de bourge, tout en rationnant régulièrement ses victimes enfermées pour pas qu'elles crèvent.
Je pensais avoir compris le film, mais il y a un "mais".
spoil :
- t'as pas vu, tu lis pas:
- On voit ce gosse super frêle descendre sa famille dans le trou sans forcer, donc je pense qu'en fait il les a jeté comme des grosses merde, et qu'ils sont morts. C'est pour ça que la scène de la piscine est importante, en fait quand ils reviennent le sauver, c'est qu'il est en train de mourir. Pour moi le film c’était ça. Mais c'est quoi ces scènes avec la gamine et sa mère ?
Le soucis, c'est que des gens ont demandé au réal pourquoi ci et pourquoi ça, et ils ont eu l'impression que le mec en fait, savait même pas ou il partait avec son histoire. Donc, film Lynchien ou grosse daube ?
dav1974- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Une jeune suédoise de 20 ans arrive à Los Angeles dans le but de faire carrière dans l’industrie du porno. Sa détermination et son ambition la propulsent au sommet d’un monde où le plaisir cède vite la place au risque et à la toxicité.
Je viens de voir ce film, sélection officielle du festival de Cannes en 2020 (qui fut finalement en 2020). C'est volontairement très réaliste et cru ; au-delà des scènes sexuelles qui feraient passés les téléfilms érotiques de mon enfance sur M6 pour un épisode des télétubbies, le style se veut très poche d'un Ken Loach. Proche du documentaire, cru et acerbe quant à la critique sociétale entre des réalisateurs qui en demandent toujours plus et des spectateurs qui veulent voir ce qu'ils ne peuvent avoir dans leur vie, et un milieu pas toujours sain qui transforme progressivement en la pire version d'elle-même.
En outre, il est évident que la vague "me too" a sans doute contribué à l'intérêt des producteurs.
Bref, un bon film pour public averti avec une B.O. de qualité !
dami1- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Ah ben pour rester dans le "X", on a maté "X".
Rien a voir avec ton film "critique" sur le porno (j'ai surtout l'impression que c'est toute l'industrie du ciné qui est un nid de pervers cocaïnomanes quand tu vois les faits divers défiler sur ce monde dans les journaux), c'est un slasher de seconde zone, avec une petite morale a un moment qui dit exactement la même chose que toi.
Le point fort de X, c'est que les filles sont pas des grosses débiles, mais ça reste du "direct to dvd" moyen.
Rapide : dans les années 80, une équipe loue une maison assez isolée pour faire un porno, mais les proprios de la maison commencent a devenir chelou.
Rien a voir avec ton film "critique" sur le porno (j'ai surtout l'impression que c'est toute l'industrie du ciné qui est un nid de pervers cocaïnomanes quand tu vois les faits divers défiler sur ce monde dans les journaux), c'est un slasher de seconde zone, avec une petite morale a un moment qui dit exactement la même chose que toi.
Le point fort de X, c'est que les filles sont pas des grosses débiles, mais ça reste du "direct to dvd" moyen.
Rapide : dans les années 80, une équipe loue une maison assez isolée pour faire un porno, mais les proprios de la maison commencent a devenir chelou.
dav1974- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
dav1974 a écrit:Ah ben pour rester dans le "X", on a maté "X".
Rien a voir avec ton film "critique" sur le porno (j'ai surtout l'impression que c'est toute l'industrie du ciné qui est un nid de pervers cocaïnomanes quand tu vois les faits divers défiler sur ce monde dans les journaux), c'est un slasher de seconde zone, avec une petite morale a un moment qui dit exactement la même chose que toi.
Le point fort de X, c'est que les filles sont pas des grosses débiles, mais ça reste du "direct to dvd" moyen.
Rapide : dans les années 80, une équipe loue une maison assez isolée pour faire un porno, mais les proprios de la maison commencent a devenir chelou.
Je l'ai vu la semaine dernière !
J'adore Ti West, réal' assez sous côté tant ses films ne sortent qu'en DTV alors qu'ils sont très souvent qualitatifs ! Pourtant ses "Cabin Fever 2" et "House of the Devil" étaient de très bonnes surprises.
Toutefois, "X" et "Pleasure" sont très différents et ne parlent pas de la même chose !
Si "Pleasure" est, comme je l'ai écrit dans le post plus haut, une critique acerbe du milieu du porno, dans "X" le porno sert simplement à illustrer un sous texte peu vu dans le cinéma.
En effet, ici nous évoquons surtout la vieillesse et la décrépitude, de la déliquescence des corps. Aussi mettre en contraste ces thèmes avec ceux de la jeunesse et le désir représentés par le milieu du X offrent une antithèse malsaine et pertinente.
En tout cas, il n'y a pas vraiment de critique quant à l'univers du X surtout que celui-ci est, à travers le producteur est représenté avec dérision, alors que cette thématique est campée de façon froide dans l'autre film.
En plus d'être un très bon film d'horreur, X possède une photographie superbe, et atmosphère très 70's très bien reconstituée.
dami1- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
C'est pas un mauvais film, c'est qu'il aurai pu être un court métrage... sans soucis. Il se passe pas grand chose, par contre il y a une "mise en scène" et klks passage sympas.
Mais j'ai bien aimé la morale du réal du film (pas DU film en lui même, mais du film dans le film), le mec qui a l'air d’être un gros beauf, mais, qui est largement plus ouvert et paternel que le beauf de base.
Mais j'ai bien aimé la morale du réal du film (pas DU film en lui même, mais du film dans le film), le mec qui a l'air d’être un gros beauf, mais, qui est largement plus ouvert et paternel que le beauf de base.
dav1974- Interne
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Date d'inscription : 20/08/2013
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Les Sentiers de la gloire ...
Stanley Kubrick aime varier les plaisirs, c'est pourquoi durant toute sa carrière il passe d'un genre à un autre. Néanmoins, s'il y a un thème qui revient encore et toujours tout le long de sa filmographie, c'est un fort sentiment anti-guerre et cela n’aura jamais été plus vrai que dans Les Sentiers de la gloire. C'est l'occasion pour Stanley Kubrick de dénoncer la cruauté de la guerre, l'absurdité des combats, l'obstination de la hiérarchie militaire, l'étroitesse de vue des hauts gradés et leur absence d'humanité. Ce n'est que le troisième film du réalisateur, mais c'est considéré encore aujourd'hui comme son premier grand chef d'œuvre, bien avant 2001, Barry Lyndon et Orange Mécanique qui ne feront que confirmer son génie précoce.
Nous sommes en 1916 durant la grande guerre et les combats s'enlisent dans les tranchée. C'est alors que le général Mireau (George Macready) ordonne au 701ème régiment commandé par le colonel Dax (un Kirk Douglas dans la force de l’âge) de donner l’assaut pour reprendre une colline quasi imprenable, tenue par l’armée allemande. Devant l'échec de cette opération qu'on peut considérer comme une opération suicide, le général Mireau ordonne l'exécution de trois de ses hommes pour lâcheté face à l’ennemi. Alors que s'ouvre le procès militaire (un simulacre de procès), le colonel Dax sera la voix de la raison contre l’injustice.
Les Sentiers de la Gloire est autant une vitrine pour le jeu de Kirk Douglas, qu’un coup de maître pour le jeune Stanley Kubrick qui l’a adapté à l’écran. A l'origine, Les Sentiers de la Gloire est un roman basé sur des faits réels. Contrairement à son film précédent, L'Ultime Razzia (aka The Killing), un style de mise en scène commence à émerger. Un exemple notable est la scène dans laquelle le général Mireau visite les tranchées, marchant face à la caméra sur un long traveling arrière. Il utilise également le traveling horizontal pour suivre l'assaut des troupes commandés par le général Dax, un autre moment fort du film. Tout comme Alfred Hitchcock avant lui, Stanley Kubrick use et abuse du traveling (toutes sortes de traveling) et ceci pour notre plus grand plaisir. Cette technique de mise en scène sera répétée quasi à l'identique des années plus tard dans l’autre film de guerre de Kubrick, Full Metal Jacket. Il y a aussi un soin porté dans la disposition des objets dans le cadre, qui font allusion à son style ultérieur qui nous est plus familier. Son motif récurrent de labyrinthe et du plateau d’échecs apparaissent également. Les tranchée nous apparaissent comme un grand labyrinthe et durant la cour martiale, le sol est en damier avec les soldats jugés comme des pions sur le point d’être sacrifiés.
La lumière et la photo du film portent la marque du réalisateur et on sent déjà, qu'il y portent un soin tout particulier. Le quartier général des officiers est lumineux et aéré, avec peu d’ombres. Au contraire, les tranchées sont sombres et exiguës. Stanley Kubrick travaille le contraste de l'image et résultat, le noir & blanc n'aura jamais été aussi beau qu'ici.
Le casting est absolument impeccable et bien qu’il n’y ait pas de grands noms, en dehors de la tête d'affiche Kirk Douglas, tous apportent leur pierre à l'édifice. Le désespoir et le ressentiment des soldats condamnés, ainsi que la suffisance et la fausse sympathie des officiers de la classe supérieure, sont brillamment incarnés et semblent absolument réels.
Rien à redire sur la musique du film. Le tambour de la marche funèbre instille un sentiment d’effroi ultime, d'autant plus que tous les plans sont montés au rythme du tambour. Dans la scène finale très émouvante, nous obtenons le contre jeu complet du tambour militaire, avec un chant très mélodique. Cette scène finale a d’autant plus d’impact, que tout le long du film on entend que des tambours militaires.
Tout au long de sa carrière, Stanley Kubrick n’a jamais semblé particulièrement friand du cinéma porté sur les émotions. Les Sentiers de la gloire en est peut-être la seule exception à la règle. Les dernières scènes avant l'exécution la scène finale dans le bar (la cerise sur le gâteau) sont incroyablement poignantes et émouvantes. Dans Spartacus aussi, on peut retrouver des pointes de sentimentalisme dans certaines (rares) scènes du film. Mais par la suite, ses films se caractérisent pas la quasi absence de sentiments trop appuyés, d'où sa réputation de réalisateur froid.
Contrairement aux habitudes de Stanley Kubrick, qui aime faire durer le plaisir, Les Sentiers de la Gloire est très court en durée (moins d'une heure trente). Et malgré cette courte durée, le film souffre de quelques moments faibles. L'ouverture du film notamment, est lente et pas très bien rythmée, dix minutes qui font du surplace avant que Kirk Douglas n’apparaisse à l’écran et que les choses sérieuses commencent.
Au final, Les Sentiers de la Gloire résiste très bien à l’examen du temps qui passe, grâce à la perfection de la mise en scène de Stanley Kurbick, à l’incroyable jeu des acteurs et à sa réflexion philosophique et psychologique.
Stanley Kubrick aime varier les plaisirs, c'est pourquoi durant toute sa carrière il passe d'un genre à un autre. Néanmoins, s'il y a un thème qui revient encore et toujours tout le long de sa filmographie, c'est un fort sentiment anti-guerre et cela n’aura jamais été plus vrai que dans Les Sentiers de la gloire. C'est l'occasion pour Stanley Kubrick de dénoncer la cruauté de la guerre, l'absurdité des combats, l'obstination de la hiérarchie militaire, l'étroitesse de vue des hauts gradés et leur absence d'humanité. Ce n'est que le troisième film du réalisateur, mais c'est considéré encore aujourd'hui comme son premier grand chef d'œuvre, bien avant 2001, Barry Lyndon et Orange Mécanique qui ne feront que confirmer son génie précoce.
Nous sommes en 1916 durant la grande guerre et les combats s'enlisent dans les tranchée. C'est alors que le général Mireau (George Macready) ordonne au 701ème régiment commandé par le colonel Dax (un Kirk Douglas dans la force de l’âge) de donner l’assaut pour reprendre une colline quasi imprenable, tenue par l’armée allemande. Devant l'échec de cette opération qu'on peut considérer comme une opération suicide, le général Mireau ordonne l'exécution de trois de ses hommes pour lâcheté face à l’ennemi. Alors que s'ouvre le procès militaire (un simulacre de procès), le colonel Dax sera la voix de la raison contre l’injustice.
Les Sentiers de la Gloire est autant une vitrine pour le jeu de Kirk Douglas, qu’un coup de maître pour le jeune Stanley Kubrick qui l’a adapté à l’écran. A l'origine, Les Sentiers de la Gloire est un roman basé sur des faits réels. Contrairement à son film précédent, L'Ultime Razzia (aka The Killing), un style de mise en scène commence à émerger. Un exemple notable est la scène dans laquelle le général Mireau visite les tranchées, marchant face à la caméra sur un long traveling arrière. Il utilise également le traveling horizontal pour suivre l'assaut des troupes commandés par le général Dax, un autre moment fort du film. Tout comme Alfred Hitchcock avant lui, Stanley Kubrick use et abuse du traveling (toutes sortes de traveling) et ceci pour notre plus grand plaisir. Cette technique de mise en scène sera répétée quasi à l'identique des années plus tard dans l’autre film de guerre de Kubrick, Full Metal Jacket. Il y a aussi un soin porté dans la disposition des objets dans le cadre, qui font allusion à son style ultérieur qui nous est plus familier. Son motif récurrent de labyrinthe et du plateau d’échecs apparaissent également. Les tranchée nous apparaissent comme un grand labyrinthe et durant la cour martiale, le sol est en damier avec les soldats jugés comme des pions sur le point d’être sacrifiés.
La lumière et la photo du film portent la marque du réalisateur et on sent déjà, qu'il y portent un soin tout particulier. Le quartier général des officiers est lumineux et aéré, avec peu d’ombres. Au contraire, les tranchées sont sombres et exiguës. Stanley Kubrick travaille le contraste de l'image et résultat, le noir & blanc n'aura jamais été aussi beau qu'ici.
Le casting est absolument impeccable et bien qu’il n’y ait pas de grands noms, en dehors de la tête d'affiche Kirk Douglas, tous apportent leur pierre à l'édifice. Le désespoir et le ressentiment des soldats condamnés, ainsi que la suffisance et la fausse sympathie des officiers de la classe supérieure, sont brillamment incarnés et semblent absolument réels.
Rien à redire sur la musique du film. Le tambour de la marche funèbre instille un sentiment d’effroi ultime, d'autant plus que tous les plans sont montés au rythme du tambour. Dans la scène finale très émouvante, nous obtenons le contre jeu complet du tambour militaire, avec un chant très mélodique. Cette scène finale a d’autant plus d’impact, que tout le long du film on entend que des tambours militaires.
Tout au long de sa carrière, Stanley Kubrick n’a jamais semblé particulièrement friand du cinéma porté sur les émotions. Les Sentiers de la gloire en est peut-être la seule exception à la règle. Les dernières scènes avant l'exécution la scène finale dans le bar (la cerise sur le gâteau) sont incroyablement poignantes et émouvantes. Dans Spartacus aussi, on peut retrouver des pointes de sentimentalisme dans certaines (rares) scènes du film. Mais par la suite, ses films se caractérisent pas la quasi absence de sentiments trop appuyés, d'où sa réputation de réalisateur froid.
Contrairement aux habitudes de Stanley Kubrick, qui aime faire durer le plaisir, Les Sentiers de la Gloire est très court en durée (moins d'une heure trente). Et malgré cette courte durée, le film souffre de quelques moments faibles. L'ouverture du film notamment, est lente et pas très bien rythmée, dix minutes qui font du surplace avant que Kirk Douglas n’apparaisse à l’écran et que les choses sérieuses commencent.
Au final, Les Sentiers de la Gloire résiste très bien à l’examen du temps qui passe, grâce à la perfection de la mise en scène de Stanley Kurbick, à l’incroyable jeu des acteurs et à sa réflexion philosophique et psychologique.
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai eu le malheur de mater "Uncharted".
alors si on considère que: "bip" = "merde".
C'est un film de BIP avec des acteurs qui font de la BIP, un scenario de BIP, un montage de BIP, un casting de BIP.
Rien n'est bon, je comprend pas comment SONY peut laisser une telle BIP sortir sur une de ses licences. Eux qui ont des studios super rodés pour faire des jeux narratifs, la, ils avaient une super base pour faire un truc sympas et divertissant,mais ils financent et laissent cette grosse BIP nous arriver en pleine gueule.
Bref, bouffez du verre pilé, ça sera moins chiant a digérer que cette méga grosse BIP.
Je pige pas comment fonctionnent les réals (et je sais qu'ils ont plein de verrous contractuels bien chiants mais bon). Le mec il a douze ans d'age mental ou quoi ?
Il a grandit avec un amiga le gars qui a pondu ce truc ? RIEN NE FONCTIONNE, RIEN N'EST ÉPIQUE. Je pige vraiment pas, même si le gars a son cahier des charges, il voit bien que ce qu'il a écrit ne tient pas debout, meme en remontant 50 fois le film, meme en s’appuyant sur la physique un peu "wtf" des jeux Uncharted, rien ne va, rien n'est respecté, et le pire, c'est qu'au niveau du scenario :les acteurs ne servent a rien.
Un exemple qui résume tout le système du film: juste les galeries qui se trouvent sous la ville. Les mecs utilisent des clefs ultra dures a trouver, passent des portent piégées...pour se retrouver dans une boite de nuit pour finir 2 mètres sous une plaque d’égout avec leur pote qui leur parle depuis cette dernière depuis la rue.
En gros, le gars de la mairie qui a posé la grille d’égout n'a pas vu qu'en dessous, il y avait une pièce avec plein de gravure chelous et une porte "genre qui rigole pas".
Enfin je sais pas. Regardez le si vous voulez voir comment une entreprise qui pèse des millions, paye des gars une fortune pour sortir un tel étron.
alors si on considère que: "bip" = "merde".
C'est un film de BIP avec des acteurs qui font de la BIP, un scenario de BIP, un montage de BIP, un casting de BIP.
Rien n'est bon, je comprend pas comment SONY peut laisser une telle BIP sortir sur une de ses licences. Eux qui ont des studios super rodés pour faire des jeux narratifs, la, ils avaient une super base pour faire un truc sympas et divertissant,mais ils financent et laissent cette grosse BIP nous arriver en pleine gueule.
Bref, bouffez du verre pilé, ça sera moins chiant a digérer que cette méga grosse BIP.
Je pige pas comment fonctionnent les réals (et je sais qu'ils ont plein de verrous contractuels bien chiants mais bon). Le mec il a douze ans d'age mental ou quoi ?
Il a grandit avec un amiga le gars qui a pondu ce truc ? RIEN NE FONCTIONNE, RIEN N'EST ÉPIQUE. Je pige vraiment pas, même si le gars a son cahier des charges, il voit bien que ce qu'il a écrit ne tient pas debout, meme en remontant 50 fois le film, meme en s’appuyant sur la physique un peu "wtf" des jeux Uncharted, rien ne va, rien n'est respecté, et le pire, c'est qu'au niveau du scenario :les acteurs ne servent a rien.
Un exemple qui résume tout le système du film: juste les galeries qui se trouvent sous la ville. Les mecs utilisent des clefs ultra dures a trouver, passent des portent piégées...pour se retrouver dans une boite de nuit pour finir 2 mètres sous une plaque d’égout avec leur pote qui leur parle depuis cette dernière depuis la rue.
En gros, le gars de la mairie qui a posé la grille d’égout n'a pas vu qu'en dessous, il y avait une pièce avec plein de gravure chelous et une porte "genre qui rigole pas".
Enfin je sais pas. Regardez le si vous voulez voir comment une entreprise qui pèse des millions, paye des gars une fortune pour sortir un tel étron.
dav1974- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
dav1974 a écrit:J'ai eu le malheur de mater "Uncharted".
alors si on considère que: "bip" = "merde".
C'est un film de BIP avec des acteurs qui font de la BIP, un scenario de BIP, un montage de BIP, un casting de BIP.
Rien n'est bon, je comprend pas comment SONY peut laisser une telle BIP sortir sur une de ses licences. Eux qui ont des studios super rodés pour faire des jeux narratifs, la, ils avaient une super base pour faire un truc sympas et divertissant,mais ils financent et laissent cette grosse BIP nous arriver en pleine gueule.
Bref, bouffez du verre pilé, ça sera moins chiant a digérer que cette méga grosse BIP.
Je pige pas comment fonctionnent les réals (et je sais qu'ils ont plein de verrous contractuels bien chiants mais bon). Le mec il a douze ans d'age mental ou quoi ?
Il a grandit avec un amiga le gars qui a pondu ce truc ? RIEN NE FONCTIONNE, RIEN N'EST ÉPIQUE. Je pige vraiment pas, même si le gars a son cahier des charges, il voit bien que ce qu'il a écrit ne tient pas debout, meme en remontant 50 fois le film, meme en s’appuyant sur la physique un peu "wtf" des jeux Uncharted, rien ne va, rien n'est respecté, et le pire, c'est qu'au niveau du scenario :les acteurs ne servent a rien.
Un exemple qui résume tout le système du film: juste les galeries qui se trouvent sous la ville. Les mecs utilisent des clefs ultra dures a trouver, passent des portent piégées...pour se retrouver dans une boite de nuit pour finir 2 mètres sous une plaque d’égout avec leur pote qui leur parle depuis cette dernière depuis la rue.
En gros, le gars de la mairie qui a posé la grille d’égout n'a pas vu qu'en dessous, il y avait une pièce avec plein de gravure chelous et une porte "genre qui rigole pas".
Enfin je sais pas. Regardez le si vous voulez voir comment une entreprise qui pèse des millions, paye des gars une fortune pour sortir un tel étron.
Je ne connais pas bien la licence puisque je n'ai fait aucune des jeux, mais choisir Tom Holland comme Nathan Drake, même jeune, me semble incohérent : l'acteur n'a pas du tout les même mensurations que le personnage et ne lui ressemble pas du tout. Déjà, ça part mal.
Ensuite, le réalisateur, Ruben Fleischer, n'est ni moins que le metteur en scène de l'ignoble "Venom".
Bref, rien qui ne fasse envie et le hic c'est qu'avec "Playstation studios", Sony prévoit de flinguer ses licences au cinéma ou à la télévision...
dami1- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
dav1974 a écrit:Ah oui la pub Apple.
Faudrait faire une liste des films "dystopiques" qui se sont concrétisés dans les années.
(vivement que Lesbian vampire killers se concrétise hein..)
1984 c'est actuellement une réalité en Corée du nord et désormais en Russie.
_______________________________________________________
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Me suis aventuré à regarder hier soir ceci :
"Du Mou dans la Gachette" aurait pu s'appeler également "Du Mou dans la Réal" ou "Du Mou dans l'Humour" tellement tout y est laborieux. Blier et Lefebvre avaient beau être au sommet de leur forme (le film date de 67, quatre ans après les Tontons Flingueurs), leur duo de tueurs maladroits ne prend pas. En même temps, je ne m'attendais pas à monts et merveilles : jamais entendu parler de ce film avant hier soir.
Tiens, j'ai davantage ri en écoutant le discours de réelection de Macron, c'est dire !
"Du Mou dans la Gachette" aurait pu s'appeler également "Du Mou dans la Réal" ou "Du Mou dans l'Humour" tellement tout y est laborieux. Blier et Lefebvre avaient beau être au sommet de leur forme (le film date de 67, quatre ans après les Tontons Flingueurs), leur duo de tueurs maladroits ne prend pas. En même temps, je ne m'attendais pas à monts et merveilles : jamais entendu parler de ce film avant hier soir.
Tiens, j'ai davantage ri en écoutant le discours de réelection de Macron, c'est dire !
François- Patient incurable
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater Under the skin ...
Bien qu'ayant connu un relatif échec au box-office, les "markéteux" ne sachant pas comment "markéter" le film, Under the Skin a connu un joli succès critique dont beaucoup furent élogieuses. La réaction des spectateurs quant à elle, a été beaucoup plus partagée.
On peut aisément comprendre le pourquoi du comment de cet accueil très contrasté. Under the Skin est le genre de film qui provoque le rejet chez certains, pour en captiver d'autres. Étant quelqu’un qui aime la science-fiction en générale, les films de genre et les "bizarreries" (les plus polarisants et les plus différents), j'ai été intrigué par le concept et j'avais espoir qu’il soit aussi bon que les critiques le prétendent. Mais à en juger par la réaction des spectateurs qui se sont montrés pour le moins divisés et à quel point certaines d'elles (les réactions les plus négatives) ont été au vitriol, je me suis préparé à la déception ou à le trouver moins bon que prévu, tout en reconnaissant ses mérites.
Aprés avoir vu Under the Skin, une grande part de moi fut très impressionné par l'aspect visuel et sonore du film. D'un point de vue strictement formel, c'est de toute beauté. Mais je peux tout à fait voir pourquoi certains ne l’aiment pas, jusqu'à ressentir un profond rejet. Je partage moi-même quelques-unes des plaintes exprimées, à savoir un rythme trop lent et un schéma narratif trop répétitif, mais je peux voir encore plus pourquoi les critiques et beaucoup d’autres l’ont aimé.
Pour moi, Under the Skin est imparfait en de nombreux points. Alors je peux comprendre pourquoi le rythme lent a été adopté ici, pour des raisons d’atmosphère et d’immersion dans le monde, mais il y a des plans qui s'éternisent plus que de raison et trop de scènes se répètent suivant le même schéma, à savoir Scarlett Johansson qui part à la chasse au mâle dominant à bord de sa camionnette et qui ramène sa proie au foyer pour la "dévorer". Tout ça, les longueurs et le manque d'effets de surprises, ça ne rend pas toujours le film aussi accrocheur qu’il aurait pu être.
L'histoire est très (trop ?) légère et nous faisons face là à un récit non conventionnel, avec de nombreuses ellipse scénaristiques, mais offrant toujours des indices précieux sur le pourquoi du comment, souvent à contre temps. C'est parfois trente minutes après, qu'on comprend une scène, grâce un nouvel élément informatif donné (souvent purement visuel). moi ça ne me dérange pas, au contraire ça oblige le spectateur à porter son attention au moindre détail dans le plan. Alors certes ça peut en gêner certains, mais personne ne peut nier qu’en termes de création d’ambiance et d’atmosphère, c’est une totale réussite. Et bien que le concept de base soit simple (voire simpliste) et clair (voire mince), la cohésion d'ensemble n’est pas toujours au rendez-vous. L'une des scènes clés du récit qui provoque le revirement de comportement de Scarlett Johansson, passant de l'alien "assoiffé de sang" à l'alien compatissant pour sa victime, ne fonctionne pas sur moi. Et je vous rappelle qu'ici Scarlett Johansson est un alien, car on a vite fait d'oublier ce "détails" devant sa plastique de rêve.
Cependant, Under the Skin a la faculté de produire des images de l'ordre du "jamais vu" et qui vous hantent à jamais. L'utilisation astucieuse du noir (la signature du film) et l’éclairage étrange, ainsi que les paysages écossais magnifiques mais austères, contribuent à en faire l’un des films les plus beaux visuellement qu'il m'ait été donné de voir. Et on ne peut pas dissocier l'aspect visuel de l'aspect sonore, tellement la BO participe grandement à l'ambiance angoissante du film. Une grande part de cette réussite est dû à la partition électronique de Mica Levi qui repose sur la batterie et les cordes, plus particulièrement son utilisation des cordes qui vous donne des frissons.
Dans Under the Skin, il y a un vrai sentiment d’horreur bizarre, de frissons étranges et d'images venues d’un autre monde. Les scènes les plus marquantes du film sont la scène d'ouverture rappelant le 2001 de Stanley Kubrick, la scène de plage cauchemardesque et les scènes de mise à mort pleines de tension, de séduction poétique, sensuelle mais assez effrayante. Et tout ça, on le doit au travail du réalisateur Jonathan Glazer, qui a pensé toute la mise en scène et tout l'aspect visuel du film. C'est aussi lui qui est responsable du scénario minimaliste et du rythme lent du film.
Pour finir, je me dois d'évoquer Scarlett Johansson. C'est une actrice qui m'a toujours fasciné et ici elle ne fait pas exception. Malgré le peu de lignes de dialogues, c’est l'une de ses meilleures performances. Elle a rarement été aussi sensuelle et avec cette capacité de transmettre autant d'émotions, tout en disant si peu de choses. Adam Pearson qui joue le rôle d'un infirme, donne également une performance troublante et poignante ... bien que l'effet souhaité sur le spectateur soit un peu trop facile.
Au final, Under the Skin divise beaucoup et à justes raisons, mais c'est l'une de ces expériences qu'on oublie pas de sitôt.
Bien qu'ayant connu un relatif échec au box-office, les "markéteux" ne sachant pas comment "markéter" le film, Under the Skin a connu un joli succès critique dont beaucoup furent élogieuses. La réaction des spectateurs quant à elle, a été beaucoup plus partagée.
On peut aisément comprendre le pourquoi du comment de cet accueil très contrasté. Under the Skin est le genre de film qui provoque le rejet chez certains, pour en captiver d'autres. Étant quelqu’un qui aime la science-fiction en générale, les films de genre et les "bizarreries" (les plus polarisants et les plus différents), j'ai été intrigué par le concept et j'avais espoir qu’il soit aussi bon que les critiques le prétendent. Mais à en juger par la réaction des spectateurs qui se sont montrés pour le moins divisés et à quel point certaines d'elles (les réactions les plus négatives) ont été au vitriol, je me suis préparé à la déception ou à le trouver moins bon que prévu, tout en reconnaissant ses mérites.
Aprés avoir vu Under the Skin, une grande part de moi fut très impressionné par l'aspect visuel et sonore du film. D'un point de vue strictement formel, c'est de toute beauté. Mais je peux tout à fait voir pourquoi certains ne l’aiment pas, jusqu'à ressentir un profond rejet. Je partage moi-même quelques-unes des plaintes exprimées, à savoir un rythme trop lent et un schéma narratif trop répétitif, mais je peux voir encore plus pourquoi les critiques et beaucoup d’autres l’ont aimé.
Pour moi, Under the Skin est imparfait en de nombreux points. Alors je peux comprendre pourquoi le rythme lent a été adopté ici, pour des raisons d’atmosphère et d’immersion dans le monde, mais il y a des plans qui s'éternisent plus que de raison et trop de scènes se répètent suivant le même schéma, à savoir Scarlett Johansson qui part à la chasse au mâle dominant à bord de sa camionnette et qui ramène sa proie au foyer pour la "dévorer". Tout ça, les longueurs et le manque d'effets de surprises, ça ne rend pas toujours le film aussi accrocheur qu’il aurait pu être.
L'histoire est très (trop ?) légère et nous faisons face là à un récit non conventionnel, avec de nombreuses ellipse scénaristiques, mais offrant toujours des indices précieux sur le pourquoi du comment, souvent à contre temps. C'est parfois trente minutes après, qu'on comprend une scène, grâce un nouvel élément informatif donné (souvent purement visuel). moi ça ne me dérange pas, au contraire ça oblige le spectateur à porter son attention au moindre détail dans le plan. Alors certes ça peut en gêner certains, mais personne ne peut nier qu’en termes de création d’ambiance et d’atmosphère, c’est une totale réussite. Et bien que le concept de base soit simple (voire simpliste) et clair (voire mince), la cohésion d'ensemble n’est pas toujours au rendez-vous. L'une des scènes clés du récit qui provoque le revirement de comportement de Scarlett Johansson, passant de l'alien "assoiffé de sang" à l'alien compatissant pour sa victime, ne fonctionne pas sur moi. Et je vous rappelle qu'ici Scarlett Johansson est un alien, car on a vite fait d'oublier ce "détails" devant sa plastique de rêve.
Cependant, Under the Skin a la faculté de produire des images de l'ordre du "jamais vu" et qui vous hantent à jamais. L'utilisation astucieuse du noir (la signature du film) et l’éclairage étrange, ainsi que les paysages écossais magnifiques mais austères, contribuent à en faire l’un des films les plus beaux visuellement qu'il m'ait été donné de voir. Et on ne peut pas dissocier l'aspect visuel de l'aspect sonore, tellement la BO participe grandement à l'ambiance angoissante du film. Une grande part de cette réussite est dû à la partition électronique de Mica Levi qui repose sur la batterie et les cordes, plus particulièrement son utilisation des cordes qui vous donne des frissons.
Dans Under the Skin, il y a un vrai sentiment d’horreur bizarre, de frissons étranges et d'images venues d’un autre monde. Les scènes les plus marquantes du film sont la scène d'ouverture rappelant le 2001 de Stanley Kubrick, la scène de plage cauchemardesque et les scènes de mise à mort pleines de tension, de séduction poétique, sensuelle mais assez effrayante. Et tout ça, on le doit au travail du réalisateur Jonathan Glazer, qui a pensé toute la mise en scène et tout l'aspect visuel du film. C'est aussi lui qui est responsable du scénario minimaliste et du rythme lent du film.
Pour finir, je me dois d'évoquer Scarlett Johansson. C'est une actrice qui m'a toujours fasciné et ici elle ne fait pas exception. Malgré le peu de lignes de dialogues, c’est l'une de ses meilleures performances. Elle a rarement été aussi sensuelle et avec cette capacité de transmettre autant d'émotions, tout en disant si peu de choses. Adam Pearson qui joue le rôle d'un infirme, donne également une performance troublante et poignante ... bien que l'effet souhaité sur le spectateur soit un peu trop facile.
Au final, Under the Skin divise beaucoup et à justes raisons, mais c'est l'une de ces expériences qu'on oublie pas de sitôt.
Dernière édition par lessthantod le Mer 27 Avr 2022 - 16:41, édité 2 fois
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
drfloyd a écrit:dav1974 a écrit:Ah oui la pub Apple.
Faudrait faire une liste des films "dystopiques" qui se sont concrétisés dans les années.
(vivement que Lesbian vampire killers se concrétise hein..)
1984 c'est actuellement une réalité en Corée du nord et désormais en Russie.
Qu'est-ce que vient faire ce commentaire ici ?
En plus, c'est n'importe quoi. Mes amis russes critiquent leur gouvernement sur les réseaux sociaux ou en messages, preuve que la parole n'est pas muselée et que ce n'est pas la dictature décriée sur BFM.
Pour la Corée du Nord, peut-être.
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
lessthantod a écrit:Je viens de mater Under the skin ...
Bien qu'ayant connu un relatif échec au box-office, les "markéteux" ne sachant pas comment "markéter" le film, Under the Skin a connu un joli succès critique dont beaucoup furent élogieuses. La réaction des spectateurs quant à elle, a été beaucoup plus partagée.
On peut aisément comprendre le pourquoi du comment de cet accueil très contrasté. Under the Skin est le genre de film qui provoque le rejet chez certains, pour en captiver d'autres. Étant quelqu’un qui aime la science-fiction en générale, les films de genre et les "bizarreries" (les plus polarisants et les plus différents), j'ai été intrigué par le concept et j'avais espoir qu’il soit aussi bon que les critiques le prétendent. Mais à en juger par la réaction des spectateurs qui se sont montrés pour le moins divisés et à quel point certaines d'elles (les réactions les plus négatives) ont été au vitriol, je me suis préparé à la déception ou à le trouver moins bon que prévu, tout en reconnaissant ses mérites.
Aprés avoir vu Under the Skin, une grande part de moi fut très impressionné par l'aspect visuel et sonore du film. D'un point de vue strictement formel, c'est de toute beauté. Mais je peux tout à fait voir pourquoi certains ne l’aiment pas, jusqu'à ressentir un profond rejet. Je partage moi-même quelques-unes des plaintes exprimées, à savoir un rythme trop lent et un schéma narratif trop répétitif, mais je peux voir encore plus pourquoi les critiques et beaucoup d’autres l’ont aimé.
Pour moi, Under the Skin est imparfait en de nombreux points. Alors je peux comprendre pourquoi le rythme lent a été adopté ici, pour des raisons d’atmosphère et d’immersion dans le monde, mais il y a des plans qui s'éternisent plus que de raison et trop de scènes se répètent suivant le même schéma, à savoir Scarlett Johansson qui part à la chasse au mâle dominant à bord de sa camionnette et qui ramène sa proie au foyer pour la "dévorer". Tout ça, les longueurs et le manque d'effets de surprises, ça ne rend pas toujours le film aussi accrocheur qu’il aurait pu être.
L'histoire est très (trop ?) légère et nous faisons face là à un récit non conventionnel, avec de nombreuses ellipse scénaristiques, mais offrant toujours des indices précieux sur le pourquoi du comment, souvent à contre temps. C'est parfois trente minutes après, qu'on comprend une scène, grâce un nouvel élément informatif donné (souvent purement visuel). moi ça ne me dérange pas, au contraire ça oblige le spectateur à porter son attention au moindre détail dans le plan. Alors certes ça peut en gêner certains, mais personne ne peut nier qu’en termes de création d’ambiance et d’atmosphère, c’est une totale réussite. Et bien que le concept de base soit simple (voire simpliste) et clair (voire mince), la cohésion d'ensemble n’est pas toujours au rendez-vous. L'une des scènes clés du récit qui provoque le revirement de comportement de Scarlett Johansson, passant de l'alien "assoiffé de sang" à l'alien compatissant pour sa victime, ne fonctionne pas sur moi. Et je vous rappelle qu'ici Scarlett Johansson est un alien, car on a vite fait d'oublier ce "détails" devant sa plastique de rêve.
Cependant, Under the Skin a la faculté de produire des images de l'ordre du "jamais vu" et qui vous hantent à jamais. L'utilisation astucieuse du noir (la signature du film) et l’éclairage étrange, ainsi que les paysages écossais magnifiques mais austères, contribuent à en faire l’un des films les plus beaux visuellement qu'il m'ait été donné de voir. Et on ne peut pas dissocier l'aspect visuel de l'aspect sonore, tellement la BO participe grandement à l'ambiance angoissante du film. Une grande part de cette réussite est dû à la partition électronique de Mica Levi qui repose sur la batterie et les cordes, plus particulièrement son utilisation des cordes qui vous donne des frissons.
Dans Under the Skin, il y a un vrai sentiment d’horreur bizarre, de frissons étranges et d'images venues d’un autre monde. Les scènes les plus marquantes du film sont la scène d'ouverture rappelant le 2001 de Stanley Kubrick, la scène de plage cauchemardesque et les scènes de mise à mort pleines de tension, de séduction poétique, sensuelle mais assez effrayante. Et tout ça, on le doit au travail du réalisateur Jonathan Glazer, qui a pensé toute la mise en scène et tout l'aspect visuel du film. C'est aussi lui qui est responsable du scénario minimaliste et du rythme lent du film.
Pour finir, je me dois d'évoquer Scarlett Johansson. C'est une actrice qui m'a toujours fasciné et ici elle ne fait pas exception. Malgré le peu de lignes de dialogues, c’est l'une de ses meilleures performances. Elle a rarement été aussi sensuelle et avec cette capacité de transmettre autant d'émotions, tout en disant si peu de choses. Adam Pearson qui joue le rôle d'un infirme, donne également une performance troublante et poignante ... bien que l'effet souhaité sur le spectateur soit un peu trop facile.
Au final, Under the Skin divise beaucoup et à justes raisons, mais c'est l'une de ces expériences qu’il est difficile de ne pas oublier.
Incroyable ce film a presque...9 ans !
En tout cas, à défaut de savoir "markéter" le film, l'équipe a pondu une superbe affiche.
Bref, dans ma liste des films à voir...
dami1- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Amanda élève sa fille dans une ferme américaine. Bientôt, la famille d'Amanda, originaire de Corée, débarque chez elle. Petit à petit, l'angoisse de se transformer en sa propre mère inquiète Amanda...
Sony, via son studio Stage 6 produit, comme à habitude, un film de genre plutôt moyen qui atterrit directement en VOD, et ce, malgré la présence de Sam Raimi à la production. Malgré une histoire qui tente de sortir des sentiers battus et une réalisation relativement propre malgré un budget certainement quelconque, c'est un long-métrage que l'on oubliera bien vite. Les protagonistes sont relativement stéréotypés et le final est extrêmement prévisible (j'avais la fin en tête dès le début).
Bref, même pour une soirée glandouille, il y a aura peut-être mieux à se mettre sous la dent.
dami1- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Et un argument de plus pour te motiver à le voir ... tu pourras y voir Scarlett nue ^^dami1 a écrit:lessthantod a écrit:Je viens de mater Under the skin ...
- Spoiler:
Bien qu'ayant connu un relatif échec au box-office, les "markéteux" ne sachant pas comment "markéter" le film, Under the Skin a connu un joli succès critique dont beaucoup furent élogieuses. La réaction des spectateurs quant à elle, a été beaucoup plus partagée.
On peut aisément comprendre le pourquoi du comment de cet accueil très contrasté. Under the Skin est le genre de film qui provoque le rejet chez certains, pour en captiver d'autres. Étant quelqu’un qui aime la science-fiction en générale, les films de genre et les "bizarreries" (les plus polarisants et les plus différents), j'ai été intrigué par le concept et j'avais espoir qu’il soit aussi bon que les critiques le prétendent. Mais à en juger par la réaction des spectateurs qui se sont montrés pour le moins divisés et à quel point certaines d'elles (les réactions les plus négatives) ont été au vitriol, je me suis préparé à la déception ou à le trouver moins bon que prévu, tout en reconnaissant ses mérites.
Aprés avoir vu Under the Skin, une grande part de moi fut très impressionné par l'aspect visuel et sonore du film. D'un point de vue strictement formel, c'est de toute beauté. Mais je peux tout à fait voir pourquoi certains ne l’aiment pas, jusqu'à ressentir un profond rejet. Je partage moi-même quelques-unes des plaintes exprimées, à savoir un rythme trop lent et un schéma narratif trop répétitif, mais je peux voir encore plus pourquoi les critiques et beaucoup d’autres l’ont aimé.
Pour moi, Under the Skin est imparfait en de nombreux points. Alors je peux comprendre pourquoi le rythme lent a été adopté ici, pour des raisons d’atmosphère et d’immersion dans le monde, mais il y a des plans qui s'éternisent plus que de raison et trop de scènes se répètent suivant le même schéma, à savoir Scarlett Johansson qui part à la chasse au mâle dominant à bord de sa camionnette et qui ramène sa proie au foyer pour la "dévorer". Tout ça, les longueurs et le manque d'effets de surprises, ça ne rend pas toujours le film aussi accrocheur qu’il aurait pu être.
L'histoire est très (trop ?) légère et nous faisons face là à un récit non conventionnel, avec de nombreuses ellipse scénaristiques, mais offrant toujours des indices précieux sur le pourquoi du comment, souvent à contre temps. C'est parfois trente minutes après, qu'on comprend une scène, grâce un nouvel élément informatif donné (souvent purement visuel). moi ça ne me dérange pas, au contraire ça oblige le spectateur à porter son attention au moindre détail dans le plan. Alors certes ça peut en gêner certains, mais personne ne peut nier qu’en termes de création d’ambiance et d’atmosphère, c’est une totale réussite. Et bien que le concept de base soit simple (voire simpliste) et clair (voire mince), la cohésion d'ensemble n’est pas toujours au rendez-vous. L'une des scènes clés du récit qui provoque le revirement de comportement de Scarlett Johansson, passant de l'alien "assoiffé de sang" à l'alien compatissant pour sa victime, ne fonctionne pas sur moi. Et je vous rappelle qu'ici Scarlett Johansson est un alien, car on a vite fait d'oublier ce "détails" devant sa plastique de rêve.
Cependant, Under the Skin a la faculté de produire des images de l'ordre du "jamais vu" et qui vous hantent à jamais. L'utilisation astucieuse du noir (la signature du film) et l’éclairage étrange, ainsi que les paysages écossais magnifiques mais austères, contribuent à en faire l’un des films les plus beaux visuellement qu'il m'ait été donné de voir. Et on ne peut pas dissocier l'aspect visuel de l'aspect sonore, tellement la BO participe grandement à l'ambiance angoissante du film. Une grande part de cette réussite est dû à la partition électronique de Mica Levi qui repose sur la batterie et les cordes, plus particulièrement son utilisation des cordes qui vous donne des frissons.
Dans Under the Skin, il y a un vrai sentiment d’horreur bizarre, de frissons étranges et d'images venues d’un autre monde. Les scènes les plus marquantes du film sont la scène d'ouverture rappelant le 2001 de Stanley Kubrick, la scène de plage cauchemardesque et les scènes de mise à mort pleines de tension, de séduction poétique, sensuelle mais assez effrayante. Et tout ça, on le doit au travail du réalisateur Jonathan Glazer, qui a pensé toute la mise en scène et tout l'aspect visuel du film. C'est aussi lui qui est responsable du scénario minimaliste et du rythme lent du film.
Pour finir, je me dois d'évoquer Scarlett Johansson. C'est une actrice qui m'a toujours fasciné et ici elle ne fait pas exception. Malgré le peu de lignes de dialogues, c’est l'une de ses meilleures performances. Elle a rarement été aussi sensuelle et avec cette capacité de transmettre autant d'émotions, tout en disant si peu de choses. Adam Pearson qui joue le rôle d'un infirme, donne également une performance troublante et poignante ... bien que l'effet souhaité sur le spectateur soit un peu trop facile.
Au final, Under the Skin est beaucoup plus profond qu'il ne le laisse paraitre. Le récit de science-fiction n'est ici qu'un prétexte pour questionner le corps, questionner notre rapport avec l'étranger et l'étrange, notre rapport à la nature et à l'émotion humaine. C'est un film qui divise beaucoup et à juste raison, mais c'est l'une de ces expériences qu'on oublie pas de sitôt.
Incroyable ce film a presque...9 ans !
En tout cas, à défaut de savoir "markéter" le film, l'équipe a pondu une superbe affiche.
Bref, dans ma liste des films à voir...
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'ai rematé Les Valseuses ...
Bertrand Blier est définitivement l’enfant terrible du cinéma français, un réalisateur qui dans les années 70/80 a toujours cherché à choquer son public. Les Valseuses ne fait pas exception, c'est un film coup de poing, sans temps morts et qui vous emporte. C'est parfois lyrique, mais c'est surtout percutant. C'est violent et pourtant, moi je le considère comme un feel good movie, car à la fin de chaque visionnage, j'en ressors toujours le sourire aux lèvres, même s’il y a des scènes vraiment choquantes qui ne passeraient plus aujourd'hui.
On se sent mal à l'aise devant la façon dont les femmes sont traitées, mais en fin de compte, elles semblent toutes très bien s’en sortir. C’est tout à l’honneur de Bertrand Blier que tant de scènes, qui sur le papier sont potentiellement désastreuses (Brigitte Fossey violentée dans le train, Jeanne Moreau à l'orée des 50 ans ou Isabelle Huppert âgée de seulement 15 ans), fonctionnent si bien à l'écran.
Au début, ça commence comme une diatribe misogyne et sale, mais au fur et à mesure qu'on avance dans ce road movie à la française, on se prend d'affection pour ce duo de marginaux (Gérard Depardieu - Patrick Dewaere), qui deviendra très vite un trio (avec Miou Miou) et une image beaucoup plus tendre émerge d'eux. En fin de compte, le propos est audacieux et risqué, ce qui mérite le respect.
C’est peut-être la meilleure performance de Gérard Depardieu, ou tout du moins sa plus naturelle ... littéralement, il joue son propre rôle à l'écran. Avec Patrick Dewaere, le tant regretté Patrick Dewaere, ils forment un duo formidable. Quant à Miou-Miou, elle est adorable tout au long du film, alors qu'il lui incombe des scènes très difficiles à jouer. Enfin un petit mot sur Jeanne Moreau qui joue remarquablement bien, dans ce qui a dû être un rôle très difficile pour elle, y compris des scènes de sexe "vigoureuses" avec un couple de gars d’au moins la moitié de son âge.
Les Valseuses est un film culte, que tout le monde connait. Bertrand Blier signe là son meilleur film et réuni un casting de folie, avec le duo Gérard Depardieu - Patrick Dewaere et des second rôles marquants, dont la magnifique Brigitte Fossey et la toute jeune Isabelle Huppert. C'est un film somme, drôle, tendre, violent ... un véritable uppercut !
Bertrand Blier est définitivement l’enfant terrible du cinéma français, un réalisateur qui dans les années 70/80 a toujours cherché à choquer son public. Les Valseuses ne fait pas exception, c'est un film coup de poing, sans temps morts et qui vous emporte. C'est parfois lyrique, mais c'est surtout percutant. C'est violent et pourtant, moi je le considère comme un feel good movie, car à la fin de chaque visionnage, j'en ressors toujours le sourire aux lèvres, même s’il y a des scènes vraiment choquantes qui ne passeraient plus aujourd'hui.
On se sent mal à l'aise devant la façon dont les femmes sont traitées, mais en fin de compte, elles semblent toutes très bien s’en sortir. C’est tout à l’honneur de Bertrand Blier que tant de scènes, qui sur le papier sont potentiellement désastreuses (Brigitte Fossey violentée dans le train, Jeanne Moreau à l'orée des 50 ans ou Isabelle Huppert âgée de seulement 15 ans), fonctionnent si bien à l'écran.
Au début, ça commence comme une diatribe misogyne et sale, mais au fur et à mesure qu'on avance dans ce road movie à la française, on se prend d'affection pour ce duo de marginaux (Gérard Depardieu - Patrick Dewaere), qui deviendra très vite un trio (avec Miou Miou) et une image beaucoup plus tendre émerge d'eux. En fin de compte, le propos est audacieux et risqué, ce qui mérite le respect.
C’est peut-être la meilleure performance de Gérard Depardieu, ou tout du moins sa plus naturelle ... littéralement, il joue son propre rôle à l'écran. Avec Patrick Dewaere, le tant regretté Patrick Dewaere, ils forment un duo formidable. Quant à Miou-Miou, elle est adorable tout au long du film, alors qu'il lui incombe des scènes très difficiles à jouer. Enfin un petit mot sur Jeanne Moreau qui joue remarquablement bien, dans ce qui a dû être un rôle très difficile pour elle, y compris des scènes de sexe "vigoureuses" avec un couple de gars d’au moins la moitié de son âge.
Les Valseuses est un film culte, que tout le monde connait. Bertrand Blier signe là son meilleur film et réuni un casting de folie, avec le duo Gérard Depardieu - Patrick Dewaere et des second rôles marquants, dont la magnifique Brigitte Fossey et la toute jeune Isabelle Huppert. C'est un film somme, drôle, tendre, violent ... un véritable uppercut !
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Lequintal offre 1 suppo à ce post!
Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
J'aime bien les valseuses, ressorti en blu ray. Je ne me souviens plus de l'acteur connu qui fait une apparition à la fin, Jugnot ?
Maxicrash- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Oui, il joue un touriste à la fin du film avec sa famille. Y'a aussi une brève apparition de Thierry Lhermitte dans le film, mais vraiment plus anecdotique encore, que celle de Jugnot.Maxicrash a écrit:Je ne me souviens plus de l'acteur connu qui fait une apparition à la fin, Jugnot ?
lessthantod- Docteur Chef de Service ***
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Il y a Umma, et il y a Abuela, le film du gars qui a fait REC, et que ma femme attendait depuis un moment. On l'a maté hier soir.dami1 a écrit:
Amanda élève sa fille dans une ferme américaine. Bientôt, la famille d'Amanda, originaire de Corée, débarque chez elle. Petit à petit, l'angoisse de se transformer en sa propre mère inquiète Amanda...
Sony, via son studio Stage 6 produit, comme à habitude, un film de genre plutôt moyen qui atterrit directement en VOD, et ce, malgré la présence de Sam Raimi à la production. Malgré une histoire qui tente de sortir des sentiers battus et une réalisation relativement propre malgré un budget certainement quelconque, c'est un long-métrage que l'on oubliera bien vite. Les protagonistes sont relativement stéréotypés et le final est extrêmement prévisible (j'avais la fin en tête dès le début).
Bref, même pour une soirée glandouille, il y a aura peut-être mieux à se mettre sous la dent.
Les critiques étaient assez élogieuses: "enfin un film qui fait peur".
La première partie du film commence "bien": une mannequin vivant a Paris reçoit un coup de téléphone de Madrid parce que sa grand mère (qui l'a élevé) vient de faire un AVC. J'ai bien aimé le "traitement" de l'actrice dans cette première partie, parce que, ni une ni deux elle rentre a Madrid, prenant le risque de perdre ses contrats, pour s'occuper de sa grand mère. Et prendre soins de sa Abuela, c'est par rien, on la voit laver la merde, la changer etc... ça donne un coté super touchant a cette petite jeune qui se retrouve avec ce boulet dans sa vie de rêve. Bon, tout ce passage du film, ma femme c'est retrouvé au travail vu qu'elle bosse dans un Ehpad..bref..
Puis petit a petit ça part en couille.
Le soucis du film, c'est le "petit a petit". Parce que pour le coup, c'est vraiment petit. Ça fait pas peur, je pense surtout que les critiques ont été choqués par les images crues de la Abuela dénudée qui se chie dessus et n'est plus qu'un légume. Sinon c'est du classique, c'est surtout des passages complets ou tu as envie d'aller foutre un coup de pied au cul de la jeunette pour qu'elle réagisse..dieu qu'elle est gentille mais molle. Et dés les premières scènes, le film est spoilé, donc..on pige tout...
dav1974- Interne
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Re: JE VIENS DE MATER UN FILM !
Je viens de mater La Chatte sur un toit brûlant ...
La Chatte sur un toit brûlant est un autre exemple, d'un phénomène fréquent dans les années 50. C'est l'adaptation d'une pièce de théâtre, dans laquelle toute les raisons d’être de la pièce, sont retirées lors du passage sur grand écran, ceci afin d’apaiser ces messieurs les censeurs. Tout de suite, je pense également à Sept ans de réflexion de Billy Wilder, l'adaptation d'une pièce qui traitait d'une affaire d'adultère, lui non plus ne pu passer le cap de la censure. Ici, dans La Chatte sur un toit brûlant, le sujet épineux de la pièce et dont est adapté le film, c'est l'homosexualité du personnage principal.
Pourquoi les studios veulent-ils faire des films à partir de pièces de théâtre, si c'est pour supprimer tout ce qui les rendait intéressantes en premier lieu ? Sans ce sous-texte sur l'homosexualité du personnage principal, La Chatte sur un toit brûlant perd tout ou presque des son intérêt. Au final, ça ne raconte pas grand-chose, sauf que Paul Newman et Elizabeth Taylor se détestent tout au long du film, jusqu’à ce qu’ils fassent un virage complet à 180° et se réconcilient dans la scène finale. Je suppose qu’à l’époque, réunir deux acteurs bankables était suffisant pour attirer les spectateurs dans les salles, mais ce n’est plus une raison suffisante de nos jours. Le film est tiède et fade, avec une direction artistique peu inspirée. Le résultat est tellement déceptif, que c'est à se demander pourquoi cette pièce de Tennessee Williams est considérée comme un classique du genre.
Comme pour toutes les adaptations théâtrales, de nombreuses scènes sont excessivement bavardes, surtout celles entre Brick (Paul Newman) et Big Daddy (Burl Ives) dans le dernier acte du film. Cet aspect bavard du film, c'est aussi ce qui fait sa force. Certains dialogues sont certes longs et verbeux, mais beaucoup d'autres sont très agréables, en particulier ceux impliquant le conflit entre Maggie (Elizabeth Taylor) et Mae (Madeleine Sherwood) et toute la scène au sous-sol entre Brick et Big Dady.
Toutes les performances d'acteurs sont excellentes, bien que Paul Newman dans le rôle de Brick soit un peu en retrait des autres. Ce n’est que vers la fin, dans la scène au sous-sol qu'il démontre tout son talent. Elizabeth Taylor est sur des montagnes russes émotionnelles, passant du flirt à l’agacement, du calme à l'agitation, le plus souvent dans une seule scène. Judith Anderson qui interprète Big Mama, est à la fois grossière et attendrissante, on compatit pour elle au moment où il faut soufflet les bougies du gâteau d’anniversaire et dans la scène de confrontation à la fin.
S'il y a une bonne raison pour voir ce film, c’est pour Burl Ives qui interprète big Dady. J'ai cru comprendre que son rôle a pris de l'importance dans le film par rapport à la pièce de théâtre, pour combler l'absence de propos sur l'homosexualité. Paul Newman et Elizabeth Taylor s’effacent en arrière-plan et le film devient l’histoire du Big Daddy. La performance d'acteur de Burl Ives est fascinante, en tant que patriarche aux portes de la mort. Ayant désespérément besoin d’un héritier digne de son nom pour poursuivre son héritage et les valeurs qu'il a instaurées, il se montre belliqueux et émotionnellement froid avec les membres de sa famille. C'est clairement le personnage le plus intéressant du film.
L'aspect le plus intéressant du film, c'est sa dynamique sociale. Brick et Maggie n'ont pas se plaindre, ils sont beaux, il sont jeunes et ils n'ont pas de problèmes d'argent. Ce sont de jeunes gens qui ont été gâtés par la vie et qui n'ont encore assumé aucune responsabilité, tandis qu'à l'inverse, Gooper et Mae sont l’incarnation même du couple sérieux voulant fondé une grande famille (le sixième rejeton est en route). Brick est un ancien joueur de football alcoolique, tandis que Gooper est un avocat d’entreprise. Malgré tout, Big Daddy et les spectateurs du film (et probablement aussi l'auteur de la pièce Tennessee Williams) préfèrent clairement Brick et Maggie à Gooper et Mae. Tous les aspects de la personnalité de Gooper et Mae, même ceux qui témoignent des valeurs traditionnelles, sont dépeints comme mesquins et calculateurs. Même si Gooper et Mae ont font tout ce qu'il faut pour s'attirer les bonnes faveurs de Big Dady, ils le font pour de mauvaises raisons. Ainsi, Big Dady se rend compte aux portes de la mort, que tout ce qui est important, c'est d’aimer, d'être aimé et d’exprimer cet amour.
Toujours est-il que tous ces bons points n'effacent pas le gros point noir du film, c'est à dire la censure dans les années 50. Il n’était tout simplement pas possible de filmer une pièce de théâtre sur l’incapacité d’un homme (se sachant ou pas) homosexuel à pardonner sa femme pour son rôle dans la mort de son pseudo-amant. En conséquence, le film élude toute la question et se concentre sur la sous-intrigue, à savoir qui héritera de Big Daddy quand il sera mort. Au final, le film manque de substance, c'est divertissant, mais pas particulièrement marquant.
La Chatte sur un toit brûlant est un autre exemple, d'un phénomène fréquent dans les années 50. C'est l'adaptation d'une pièce de théâtre, dans laquelle toute les raisons d’être de la pièce, sont retirées lors du passage sur grand écran, ceci afin d’apaiser ces messieurs les censeurs. Tout de suite, je pense également à Sept ans de réflexion de Billy Wilder, l'adaptation d'une pièce qui traitait d'une affaire d'adultère, lui non plus ne pu passer le cap de la censure. Ici, dans La Chatte sur un toit brûlant, le sujet épineux de la pièce et dont est adapté le film, c'est l'homosexualité du personnage principal.
Pourquoi les studios veulent-ils faire des films à partir de pièces de théâtre, si c'est pour supprimer tout ce qui les rendait intéressantes en premier lieu ? Sans ce sous-texte sur l'homosexualité du personnage principal, La Chatte sur un toit brûlant perd tout ou presque des son intérêt. Au final, ça ne raconte pas grand-chose, sauf que Paul Newman et Elizabeth Taylor se détestent tout au long du film, jusqu’à ce qu’ils fassent un virage complet à 180° et se réconcilient dans la scène finale. Je suppose qu’à l’époque, réunir deux acteurs bankables était suffisant pour attirer les spectateurs dans les salles, mais ce n’est plus une raison suffisante de nos jours. Le film est tiède et fade, avec une direction artistique peu inspirée. Le résultat est tellement déceptif, que c'est à se demander pourquoi cette pièce de Tennessee Williams est considérée comme un classique du genre.
Comme pour toutes les adaptations théâtrales, de nombreuses scènes sont excessivement bavardes, surtout celles entre Brick (Paul Newman) et Big Daddy (Burl Ives) dans le dernier acte du film. Cet aspect bavard du film, c'est aussi ce qui fait sa force. Certains dialogues sont certes longs et verbeux, mais beaucoup d'autres sont très agréables, en particulier ceux impliquant le conflit entre Maggie (Elizabeth Taylor) et Mae (Madeleine Sherwood) et toute la scène au sous-sol entre Brick et Big Dady.
Toutes les performances d'acteurs sont excellentes, bien que Paul Newman dans le rôle de Brick soit un peu en retrait des autres. Ce n’est que vers la fin, dans la scène au sous-sol qu'il démontre tout son talent. Elizabeth Taylor est sur des montagnes russes émotionnelles, passant du flirt à l’agacement, du calme à l'agitation, le plus souvent dans une seule scène. Judith Anderson qui interprète Big Mama, est à la fois grossière et attendrissante, on compatit pour elle au moment où il faut soufflet les bougies du gâteau d’anniversaire et dans la scène de confrontation à la fin.
S'il y a une bonne raison pour voir ce film, c’est pour Burl Ives qui interprète big Dady. J'ai cru comprendre que son rôle a pris de l'importance dans le film par rapport à la pièce de théâtre, pour combler l'absence de propos sur l'homosexualité. Paul Newman et Elizabeth Taylor s’effacent en arrière-plan et le film devient l’histoire du Big Daddy. La performance d'acteur de Burl Ives est fascinante, en tant que patriarche aux portes de la mort. Ayant désespérément besoin d’un héritier digne de son nom pour poursuivre son héritage et les valeurs qu'il a instaurées, il se montre belliqueux et émotionnellement froid avec les membres de sa famille. C'est clairement le personnage le plus intéressant du film.
L'aspect le plus intéressant du film, c'est sa dynamique sociale. Brick et Maggie n'ont pas se plaindre, ils sont beaux, il sont jeunes et ils n'ont pas de problèmes d'argent. Ce sont de jeunes gens qui ont été gâtés par la vie et qui n'ont encore assumé aucune responsabilité, tandis qu'à l'inverse, Gooper et Mae sont l’incarnation même du couple sérieux voulant fondé une grande famille (le sixième rejeton est en route). Brick est un ancien joueur de football alcoolique, tandis que Gooper est un avocat d’entreprise. Malgré tout, Big Daddy et les spectateurs du film (et probablement aussi l'auteur de la pièce Tennessee Williams) préfèrent clairement Brick et Maggie à Gooper et Mae. Tous les aspects de la personnalité de Gooper et Mae, même ceux qui témoignent des valeurs traditionnelles, sont dépeints comme mesquins et calculateurs. Même si Gooper et Mae ont font tout ce qu'il faut pour s'attirer les bonnes faveurs de Big Dady, ils le font pour de mauvaises raisons. Ainsi, Big Dady se rend compte aux portes de la mort, que tout ce qui est important, c'est d’aimer, d'être aimé et d’exprimer cet amour.
Toujours est-il que tous ces bons points n'effacent pas le gros point noir du film, c'est à dire la censure dans les années 50. Il n’était tout simplement pas possible de filmer une pièce de théâtre sur l’incapacité d’un homme (se sachant ou pas) homosexuel à pardonner sa femme pour son rôle dans la mort de son pseudo-amant. En conséquence, le film élude toute la question et se concentre sur la sous-intrigue, à savoir qui héritera de Big Daddy quand il sera mort. Au final, le film manque de substance, c'est divertissant, mais pas particulièrement marquant.
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