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JE VIENS DE MATER UN FILM !

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Message par lessthantod Dim 23 Jan 2022 - 22:59

J'ai également rematé ces dernières semaine quelques uns de mes Freddy préférés ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 29 Freddy_3_Les_Griffes_du_cauchemar

Les Griffes du cauchemar est très certainement l’une des meilleures suites de Nightmare on Elm Street. Les séquences de rêve trouvent ici l’équilibre parfait entre idioties et peur primaire, ce qu'on perd en frayeur par rapport à l'original, on le gagne en humour, sans tomber fort heureusement dans le ridicule des suites qui suivront. Les Griffes du cauchemar développe l'univers du film original, il met en vedette la jeune et talentueuse Patricia Arquette (True Romance et Boyhood) ainsi que le très jeune et également très talentueux Lawrence Fishburne (Matrix) et voit le retour de Nancy Thompson (Heather Langenkamp) dans la franchise.

Les griffes du cauchemar est la suite directe du premier Freddy, on efface donc tous les élément du second opus. Nancy (Heather Langenkamp) revient en tant qu’experte en psychiatrie pour aider les adolescents de l'hôpital souffrant de cauchemars, provoqués bien sûr par Freddy Krueger (Robert Englund). Il semblerait bien que l’une des adolescentes (Patricia Arquette) ait un pouvoir spécial lui permettant d'attirer d’autres personnes dans ses rêves, ce qui pourrait bien être le seul moyen de détruire le maniaque au visage brûlé.

Wes Craven, Bruce Wagner, Frank Darabont et Chuck Russell sont tous crédités du scénario, bien qu’il y ait beaucoup de débat sur la contribution de Wes Craven et Bruce Wagner sur un scénario original ayant subit par la suite de très nombreuses réécritures de la part de Frank Darabont et Chuck Russell. Le film a souffert de nombreux problèmes de production, problèmes de réécritures du scénario donc, mais aussi de budget très limité et de temps de tournage très resserrés.

Par moments le film se veut être trop intelligent pour son propre bien, mais vous ne pouvez que donner du crédit à un film d’horreur qui essaie de livrer quelque chose de plus ambitieux que le commun du genre. L’idée de mélanger le suicide, la dépression et d’autres problèmes que subissent les enfants hospitalisés avec les codes d'un slasher, était une bonne idée et cela ajoute un côté dramatique bienvenu au film.

Les Griffes du cauchemar met en lumière Patricia Arquette. On perçoit tout de suite la future grande actrice, elle crève déjà l'écran malgré son jeune âge et son inexpérience. Nous avons aussi Jennifer Ruben, Rodney Eastman, Ira Heiden et Ken Sagoes, une bande de jeune acteurs très convaincants dans leurs rôles respectifs, formant un groupe d'adolescents très soudés. C’est toujours amusant de voir le jeune Laurence Fishburn trois avant de se révéler au grand public dans The King of NY d'Abel Ferrara et douze ans avant le premier Matrix des sœurs Wachowski. Et bien sûr, il y a Heather Langenkamp qui revient dans le rôle de Nancy, mais avouons-le, ce n'est vraiment pas une très bonne actrice. On a aussi Craig Wasson dont la carrière se résume à Freddy 3 et Body Double de Brian De Palma, lui aussi avouons-le n'est pas un très bon acteur et la suite de sa carrière me donnera raison.

Robert Englund est bien sûr de retour dans le rôle de Freddy Krueger et il ne fait aucun doute qu’il est maintenant très à l’aise dans le rôle. Il fait du très bon travail pour donner vie au croquemitaine au pull rayé rouge et vert. C'est vraiment à partir de Freddy 3 qu'on ressent pour la première fois son influence dans l'écriture du personnage. Il rajoute un peu d'humour dans son interprétation et quelques punchlines bienvenues ("Welcome to primetime, bitch !"), mais jamais il ne franchit la limite du "trop stupide". Le travail sur le maquillage de Freddy est bien meilleur ici que dans les deux films précédents et le reste des effets spéciaux en tous genres sont assez bons. Les meurtres qui en tirent parti sont tous assez créatifs en eux-mêmes et la plupart des effets fonctionnent bien, à l’exception du "squelette Freddy" plutôt stupide qui apparaît à la fin. La direction de Chuck Russell s’adapte assez bien au matériau et il y a une atmosphère globale de fantaisie plus poussée qu'auparavant et qui fonctionne bien ici.

Je ne dirai pas que Les Griffes du cauchemar est un grand film, mais si vous aimez la franchise, alors cela vaut certainement la peine d’être regardé.
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 29 Freddy_sort_de_la_nuit

Freddy sort de la nuit met en vedette Heather Langenkamp et Robert Englund, jouant leur propre rôle dans "un film dans le film" écrit par Wes Craven, jouant lui-aussi son propre rôle et écrivant le scénario au fur et à mesure qu’il se déroule. Alors monsieur Charlie Kaufman, qu'en dîtes-vous de tout ça ?

Vouloir réinventer Freddy est une idée formidable. Heather découvre qu’elle-même, Robert Englund et Wess Craven ont accidentellement fourni au mal absolu, un portail vers le monde réel avec la création fictive de Freddy Krueger. Maintenant que la série de films est terminée, cette entité a commencé à envahir ses rêves en tant que Freddy et elle pense que si elle tue Nancy, alors elle sera libérée pour de bon.

Après que la série A Nightmare on Elm Street ait montré des signes de fatigue sévère, laissant suggérer que la série était complètement morte et enterrée, Wes Craven fait un retour bienvenu sur la franchise qu'il a fait naitre et lui apporte un peu de sang neuf. Freddy sort de la nuit n’est peut-être pas aussi bon que l’original, aucune des suites ne l’est de toute façon, mais c’est de très loin la meilleure des suites depuis Freddy 3. Et pourquoi me direz-vous ? Bah pour une raison assez simple, Wes Craven c'est le seul qui essaie de redonner un peu de fraicheur à la série, de lui donner des idées neuves et un minimum originales.

L'idée originale à la base du scénario, c’est donc la bonne nouvelle du film. La moins bonne nouvelle (pour ne pas dire la mauvaise), c’est qu’une fois que les prémisses du scénario sont mis en place, tout est en chute libre à partir de là. Le jeu d'Heather Langenkamp ne s’est pas amélioré avec l’âge et Wes Craven passe son temps à jouer l'homme mystère (c’est-à-dire vaporeux et ennuyeux). C’est à Robert Englund qu'il est confié la mission de secouer tout ça et comme à son habitude, il le fait à la perfection. Malheureusement, il n’est pas assez présent dans le film, que ce soit dans son propre rôle ou dans celui de Freddy Krueger. Mais toujours est-il que les apparitions de Freddy sont les meilleurs moments du film.

La situation s’aggrave malheureusement quand le vrai Freddy a l’air encore plus faux et caoutchouteux que la version des années 80, si cela était encore possible. Et puis il y a Miko Hughes (ne cherchez pas, ce n'est pas le fils de John Hughes) qui joue le jeune fils d'Heather Langenkamp dans le film. Quand ce petit écureuil aux yeux d’insecte rampant, commence à crier et à crier à propos de Freddy, vous voudrez juste lui donner un coup de pied au culs (pardon pour ma méchanceté, mais ça sort vraiment du cœur).

Le point culminant du film, le plan final pour se débarrasser de Freddy, est assez similaire à tous les autres films de la série des Freddy, ce qui s'avère être quelque peu décevant. Cependant, Freddy sort de la nuit vaut la peine qu'on s'y intéresse, rien que pour la séquence où Heather réalise qu’elle est de retour à Elm Street et ici pour de vrai. C'est de très loin la meilleure idée du film et qui plus est, très bien exécuté cette fois-ci.

Malgré tous les reproches que je pourrais lui adresser, Freddy sort de la nuit est facilement la meilleure suite de la franchise, après Freddy 3 Les Griffes du cauchemar. C'est aussi une suite beaucoup plus imaginative, que n’importe qu'elle autre suite de slasher en tous genres des années 80/90.

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Message par TheoSaeba Lun 24 Jan 2022 - 10:48

lessthantod a écrit:Je viens de mater Whiplash ...
Mon retour sera moins complet et précis que le tien :).

J'ai beaucoup aimé également.
Mes souvenirs commencent à remonter, mais trois trucs m'avaient marqué :
- les plans très proches des personnages qui renforcent l'immersion et la tension du duo de tête,
- la musique qui rythme le film,
- et, évidemment, le jeu complètement investi des acteurs principaux (les deux acteurs ont même pris des cours de batterie/piano pour augmenter le réalisme). Chaque personnage illustre tellement bien comme on peut parfois se damner pour la réalisation de ses rêves (dépassement de soi, abandon de sa vie privée, de sa morale...)

Petite parenthèse : le choix d'utiliser la BO comme un des piliers du film m'a fait penser à Birdman... où le rythme est donné par de la batterie (et rien d'autre, d'autant que je me souvienne).

edit : ah, et fun fact : une fois, pour le taf, j'étais tombé sur une publication d'un certain Bernard Chazelle, qui s'est avéré être le père de David Chazelle. Prof à Princeton, rien que ça...
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Message par Invité Lun 24 Jan 2022 - 14:21

TheoSaeba a écrit:Petite parenthèse : le choix d'utiliser la BO comme un des piliers du film m'a fait penser à Birdman... où le rythme est donné par de la batterie (et rien d'autre, d'autant que je me souvienne).

Oui, j'adore l'utilisation de la batterie piur ces 2 grands films.
Et si vous voulez un excellent jeu vidéo qui fait pareil : Ape Out
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Message par TheoSaeba Lun 24 Jan 2022 - 14:42

Je connaissais pas, l'ambiance est folle.
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Message par lessthantod Lun 24 Jan 2022 - 19:33

TheoSaeba a écrit:et, évidemment, le jeu complètement investi des acteurs principaux (les deux acteurs ont même pris des cours de batterie/piano pour augmenter le réalisme). Chaque personnage illustre tellement bien comme on peut parfois se damner pour la réalisation de ses rêves (dépassement de soi, abandon de sa vie privée, de sa morale...)
C'est un tout, 2 acteurs au sommet de leur art et un vrai réalisateur/metteur en scène qui a une vision de ce qu'il (et qui sait ce qu'il ne veut pas). Bien sûr que le film doit beaucoup à J.K Simons et le film aurait été très différent sans lui. Mais toujours est-il qu'aucun acteur n'est irremplaçable, alors que la vison d'un réalisateur ça ne se remplace pas.
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Message par lessthantod Sam 29 Jan 2022 - 17:42

lessthantod a écrit:J'ai rematé ces dernières semaine quelques uns de mes Freddy préférés ...
Spoiler:
Et maintenant c'est au tour de Les Griffes de la nuit ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 29 Les_Griffes_de_la_nuit

Avec Freddy Krueger et les Griffes de la nuit, Wes Craven est parvenu à proposer l'un des croquemitaines parmi les plus mémorables du cinéma d'épouvante, un mythe maintenant rentré de plein pied dans la pop culture au côté de Leatherface, Michael Myers, Jason, la poupée Chucky ... et exploit qu'il réitèrera 20 ans plus tard avec Ghostface de la série Scream. C'est aussi l'occasion pour le futur réalisateur de Scream de jouer avec les codes du genre, de naviguer entre rêves et réalité, dans un glissement quasi imperceptible vers l'onirisme, ce qui permet des séquences très spectaculaires où l'horreur peut surgir de partout, de l'eau d'un bain ou d'un lit qui peut littéralement  vomir des torrents de sang.

Freddy Krueger (Robert Englund) est un tueur d'enfants brûlé vif dans une chaufferie, lors d'une expédition punitive menée par les parents de ses victimes. Il revient ensuite hanter les rêves de la progénitures de ses assassins, toujours avec son chapeau marron et son pull rayé rouge et vert, mais cette fois-ci armé de ses griffes d'acier et portant désormais sur tout le corps les stigmates de sa mise à mort. Avec lui, mourir dans ses rêves, c'est crever pour de bon.

Je viens de regarder à nouveau ce film l’autre jour et c’est toujours sacrément impressionnant. Le jeu des acteurs n’est pas toujours très juste et certains effets spéciaux sont quelque peu datés, mais c’est toujours aussi puissant d'un point de vue visuel et émotionnel. Son pouvoir réside dans le fait que le sommeil ne peut être évité. Dans tant d’autres films d’horreur, les victimes ne sont rien d'autre que du bétail, errant bêtement avant d'entrer dans l’abattoir et criant "Y-a-t-il quelqu’un ici ?" alors qu’ils tombent eux-mêmes "à l’insu de mon plein gré" dans le piège. Ils se retrouvent délibérément dans des situations stupides et de ce fait nous ne ressentons aucune pitié réelle pour eux lorsqu’ils sont éviscérés.

Cependant, dans Les Griffes de la nuit la seule chose que les personnages font pour se mettre en danger, c'est d’aller dormir. Même l’insomniaque le plus hardcore (comme moi) sait que finalement, le sommeil viendra inexorablement vous cueillir, c’est inévitable. Nous ne pouvons pas blâmer les personnages d’errer en faisant des choses stupides dans leurs rêves, car combien d’entre nous ont eu des rêves enfants; dans lesquels nous nous retrouvons nus à l'école (ou autres situations les plus risibles) ? Très rarement nous contrôlons nos rêves et la seule personne en contrôle de tout dans Les Griffes de la nuit, c'est bien Freddy Krueger.

Pour une fois, pour soutenir un discours aussi fort, le metteur en scène a su s'entourer d'un casting crédible, avec la présence rassurante du briscard John Saxon et les débuts prometteurs d'un jeune Johnny Depp encore imberbe. Et il y a Heather Langerkamp, bien qu'elle soit un ton en dessous de ces petits camarades, elle arrive néanmoins à s'imposer en tant que rivale sérieuse de Freddy (à l'instar d'Ellen Sigourney Weaver Ripley), au point de revenir s'y frotter à deux reprises, bizarrement dans les deux seuls autres volets valables de la série. Tous sont autant les jouets de Freddy que de Wes Craven, maitre du jeu où l'illusion, la malléabilité des son univers et l'outrance de la mise en scène sont ses principales armes.

Robert Englund est impeccable dans le rôle de Freddy. Avant la sortie de ce film, les croquemitaines ont toujours été des monstres au physique imposant, silencieux et sans expression, généralement cachées derrière des masques. Non pas qu’il y ait quelque chose de mal en cela, mais Robert  Englund nous propose ici un tout nouveau visage du croquemitaine. Freddy est couvert de tissus cicatriciels, au visage hideusement brûlé et habillé en claudo ... et malgré tout, il reste cool. Avant d'éventrer ses victimes qui hurlent de douleurs, Freddy doit d’abord les taquiner un peu, flirter avec elles, les humilier ou faire le pitre. Il oblige Tina à le regarder se couper les doigts et lui sourit comme un oncle facétieux qui vient de sortir une pièce de monnaie de derrière son oreille. Il enfonce sa langue dans la bouche de Nancy via son téléphone. Dans ce premier volet des Freddy, il réserve ses pitreries pour les personnages féminins, mais il y a beaucoup de suites dans lesquelles ls personnages masculins y auront droit aussi..

Les Griffes de la nuit arrive à point nommé au milieu des années 80, à une époque où les films de croquemitaines cartonnent au box office. Cela reste le meilleur film de la série des Freddy, avec quelques bonnes suites (Freddy 3 Les griffes du cauchemar et Freddy sort de la nuit) et beaucoup d'autres vraiment merdiques. Et si de nombreux slasher des années 80 ont pris un sacré coup de vieux aujourd'hui, Les Griffes de la nuit quant à lui vaut toujours la peine d’être regardé même plus de 35 ans après. C'est un film tellement génial et innovant pour son époque, aux effets spéciaux vraiment très cool et aux effets sonores assez troublants (les griffes d'acier de Freddy qui résonnent à nos oreilles et des bébés chèvres bêlant de terreur). La chaufferie est un personnage en lui-même, la personnification de l'enfer, avec ses tuyaux sifflants et ses chaînes rouillées.

Les Griffes de la nuit, c'est de très, très loin mon slasher préféré et l'un de mes films d'horreur préféré. J'ai grandi avec la saga des Freddy, une saga très inégale dont seul le premier film peu légitimement être considéré comme un chef d'œuvre absolu, mais une saga qui profite à fond du jeu et de l'attrait de son méchant, Freddy Krueger aka Robert Englund. C'est le croquemitaine le plus charismatique de tous les croquemitaines, car le plus effrayant et le plus drôle aussi. Tout est absolument génial chez ce personnage, son look improbable, son art de la punchline, sa capacité de venir nous poursuivre même dans nos rêves où il a tous les pouvoirs que son imagination lui permet d'avoir. C'est pourquoi et à mes yeux, Les Griffes de la nuit remporte aisément le trophée du plus grand de tous les slasher.
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Message par lessthantod Dim 30 Jan 2022 - 20:24

Je viens de mater La Piscine ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 29 La_Piscine

La Piscine est un thriller érotique réalisé par Jacques Deray, surtout connu pour ses films policiers et écrit par Jean-Claude Carriere, un scénariste/dialoguiste assez génial et à la carrière prolifique. C'est le collaborateur de longue date de Jacques Deray, mais aussi de Luis Bunuel, Milos Forman, Louis Malle et Jean-Paul Rappeneau parmi tant d'autres. La contribution de Jean-Claude Carriere est importante ici, car le film brille particulièrement par ses dialogues, peu nombreux mais toujours très subtiles avec de nombreux sous textes et de non dits. Les dialogues c'est même presque tout ce qui fait l'intérêt du film, sans oublier bien sûr le magnétisme qu'exerce le couple Romy-Delon sur le spectateur.

Jean-Paul (Alain Delon) et Marianne (Romy Schneider) vivent heureux dans une villa avec piscine au dessus de Saint-Tropez, jusqu'au jour où Harry (Maurice Ronet) l'ami du couple (et ancien amant de Marianne ? ) et play-boy vieillissant passe avec sa fille de 18 ans Pénélope (Jane Birkin) … et c'est là que les ennuies commencent !

De par sa lenteur, son aspect contemplatif et la quasi absence de dialogues, La piscine n’est pas forcément le film policier le plus accessible de tous, mais c'est très certainement l’un des meilleurs du cinéma français, ou tout du moins un film emblématique des années 60. C’est un drame érotique généralement qualifié de film existentialiste, où l'homme est responsable de son destin. Bien que ce ne soit pas un film parfait, c’est en aucun cas une étude étonnamment captivante et intrigante sur la vie de couple, ainsi que sur l’aliénation du monde et de la société (la solitude, l’anxiété, l’amour et la liberté). L’absurdité de l’être et l’insignifiance de la vie nous saute aux yeux ici, ou comment en fin de compte rien n’a vraiment d’importance dans tout ça !

Pour revenir sur la quasi absence de dialogues, entendons nous bien, ils sont rares, mais ils sont d'une grande importance. Le film ne doit pas contenir plus de neuf ou dix pages de dialogues, mais ils ont tous un impacte très fort sur l'histoire et sur les personnages. Chaque réplique est d'une subtilité folle et en disent beaucoup plus qu'elles ne semblent le dire au premier abord. Elles s'accompagnent toujours de regard qui en disent long sur les non dits ou sur ce qu'ils semblent dire en seconde lecture. Il y a par exemple toutes ses allusions qui ne veulent pas trop en dire sur la possible liaison passée entre Marianne et Harry, sous les yeux interrogatif de Jean-Paul.

Un mot sur l'introduction du film, magnifiquement mise en scène par Jacque Deray, s'impose. Pendant le générique d’ouverture, on voit des reflets de la nature sur l’eau, des images d’oiseaux et d’arbres. Après le générique, la caméra se lève et la surface de l’eau s’avère être celle d'une piscine, à côté de laquelle se trouve un homme allongé et oisif. Bientôt, nous entendons une femme crier "Jean-Paul" et l’homme qui baisse ses lunette de soleil s’avère être le bellâtre Alain Delon. La femme, Romy Schneider au sommet de sa beauté, traverse la piscine à la nage, vient vers l’homme et ils commencent à s’embrasser avec passion. Le bonheur physique de ce couple presque trop "parfait" pour être vrai, cache en réalité des névroses qui vont éclater lentement, sous la surface de l'eau de la piscine.

Tous le film est résumé sur ses quinze premières minutes, soit vous rentrez dedans soit vous restez à l'extérieur. C'est vraiment un film d'ambiance ou rien n'est dit clairement, c'est au spectateur de deviner les non-dits et de se faire son propre film. Ainsi, La piscine dévoile la face sombre de gens apparemment beaux et heureux, mais seulement en apparence. Jean-Paul s’avère être un écrivain raté dont l’ego fragile cache une bien plus sombre de sa personnalité. Sa femme Marianne est, à son tour, prisonnière de ses émotions et est incapable de se libérer des chaînes de son mari. Harry quant à lui est sociable, beau et riche, mais en réalité toutes ses relations sont insaisissables et/ou supposément mensongères. Personne ne se soucie de lui et personne ne savait qu'il avait une fille, qui plus est âgée de 18 ans maintenant. Sa fille justement, Penelope est une belle et jeune femme faussement naïve, qui s’élève à sa féminité, mais qui a du mal à rivaliser avec Marianne.

Tous les personnages du film sont pris au piège, comme des bêtes sauvages enfermées dans une cage dorée. Et pour illustrer cela, Jacques Deray les filme derrière les barreaux, les piliers et les fenêtres de la luxueuse demeure. La tension monte irrévocablement dans ce huit clos extérieur autour de la piscine. Jean-Paul espionne Marianne et Harry, car il pense qu’ils pourraient avoir une liaison. Harry espionne Jean-Paul et Pénélope parce que son instinct paternel (vrai ou faux, rien n'est moins sûr) ne peut pas supporter un concurrent. Quant à Marianne, elle aussi les espionne, car elle voit en Pénélope une rivale plus jeune qu'elle, qui pourrait lui voler Jean-Paul.

La Piscine est un régal pour nos yeux, une belle photo, de belles personnes, de beaux paysages, des dialogues ciselés et une mise en scène léchée qui unissant leurs forces pour nous offrir ce chef-d’œuvre du cinéma Français des années 60.
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Message par lessthantod Dim 6 Fév 2022 - 22:14

Je viens de mater A Monster calls ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 29 Quelques_minutes_apres_minuit

Tout d'abord, il faut savoir que je suis un grand fan de L'orphelinat (premier film de J.A. Bayona), mais moins fan de The Impossible (son second film) qui "je trouve" appuyait trop sur le côté larmoyant. De ce fait, je nourrissais à la fois de grosses attentes, mais aussi certaines craintes avant d'aborder A Monster calls. Mes craintes seront vite balayées devant l'émerveillement que m'aura procuré le film. Et après cette aventure à couper le souffle, je vous assure que vous n'aurez qu'une seule idée en tête, c'est de lire le roman à l'origine du film, car c’est une aventure qui stimule beaucoup votre imagination.

Un arbre géant (et effrayant), planté au milieu d'un cimetière, vient hanter les rêves du jeune garçon Conor. Il n'avait pourtant pas besoin de ça, lui qui a déjà assez de problèmes dans la vraie vie, à savoir une mère (Felicity Jones) atteinte d’un cancer en phase terminale, des camarades de classe qui le persécute à l'école, un père absent, une grand-mère tyrannique (Sigourney Weaver) et maintenant un monstre menaçant (Liam Neeson) qui lui rend visite la nuit. Le pauvre Conor n’a pas un seul moment de répit, mais du côté positif, le monstre n’a que trois histoires à lui raconter.

Une fois terminées les trois histoires, il insiste alors pour que Conor raconte sa propre histoire, qu'il ouvre son coeur et qu'il dise la vérité. Les histoires du monstre abordent des thèmes qui rongent Conor, le bien et le mal en chaque personne, la responsabilité et les conséquences de nos actes, un homme invisible qui devient encore plus invisible en étant vu. Pourtant, Conor refuse de reconnaître la vérité, "Tu ne me connais pas" crie-t-il, "ces histoires ne sont pas réelles !". Le monstre établit alors les règles du jeu, "Je sais tout de toi, dis maintenant la vérité ou tu mourras"

A Monster Calls impressionne d'un point de vue visuel, mélangeant avec grande efficacité effets pratiques à l'ancienne et effets numériques (maquettes et fonds verts). Les CGI savent se faire discrets et sont vraiment utilisés à bon escient (sans abus), tout l'opposé des productions Marvel. C'est assez impressionnant de voir à quel point les effets visuels numériques interagissent naturellement avec les éléments du décor, sans qu'on puisse distinguer ce qui est vrai de ce qui est faux. J.A. Bayona utilise également l’animation pour mettre en images les trois histoires du monstre et c'est de toute beauté. Le film explore de manière convaincante et passionnante comment la fantaisie fait irruption dans la réalité, comment les gens gèrent leurs peurs (pour le meilleur et pour le pire) et l’énorme pouvoir des histoires sur notre perception des choses.

Les acteurs sont tous convaincants et la voix de Liam Neeson est terriblement envoûtante. Vous braqueriez une banque, si la voix de Liam Neeson vous demandait de le faire. Liam Nesson est donc excellent dans le rôle de monstre. Sigourney Weaver est géniale en tant que grand-mère. Felicity Jones et Toby Kebbell sont également formidables en tant que parents de Connor. Mais c'est Lewis MacDougall qui impressionne le plus en tant que Connor. Malgré son jeune âge (seulement 14 ans) il porte littéralement le film sur ses jeunes épaules. Il exprime physiquement tout le conflit intérieur de Connor.

C’est ce que je remarque dans tous les films de J.A. Bayona. Tous les enfants de ses films jouent vraiment juste et j’irais même jusqu’à dire qu’ils sont encore meilleurs que les adultes. C’est très rare pour moi de dire cela, parce que la plupart du temps les enfants sont peu convaincants devant de la caméra, voir pire m'horripilent (aka Demi-Lune dans Indiana Jones et le Temple maudit). Alors certes, il y en a des bons, mais seulement quelques-uns (Haley Joel Osment dans Sixième sens).

Le film n'est pas exempt de défauts, mais il faut vraiment chercher la petite bête pour en trouver quelques-uns. Je dois quand même dire que le film souffre de quelques baisses de rythmes, surtout lorsque le père absent jusque là refait surface. Je regrette également que la conception numérique du monstre ne soit pas assez effrayante. Et puis J.A. Bayona surligne avec un peu trop d'insistance le message qu'il veut faire passer, au point où ça en devient répétitif sur la fin. A trop vouloir marteler son message, à savoir "ouvre ton cœur et dis la vérité", ça en devient dérangeant ...
Spoiler:

Et le film a le bon goût de terminer sur une scène magnifique, lorsque l'enfant ouvre le carnet à dessin de sa défunte mère ...
Spoiler:

A Monster Calls est un conte pour enfant (mais certainement pas enfantin) beau, triste et poignant, qui vous restera longtemps en mémoire une fois terminé. C'est un film bouleversant, à la fois très triste et plein d'espoir pour le futur de l'enfant. Le film dit la vérité et rien que la vérité. Vous voulez que tout aille bien pour cet enfant, alors vous ne devez pas lui cacher la vérité. La vérité fait parfois mal, mais la vie est un voyage, avec ses joie et ses peines. Et faire avec les bons et les mauvais côtés de la vie, ça a toujours fait parti du deal.
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Message par dav1974 Lun 7 Fév 2022 - 7:20

Je déteste ce film, il me fout le blues a un point que tu peux pas savoir.
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Message par lessthantod Lun 7 Fév 2022 - 16:48

dav1974 a écrit:Je déteste ce film, il me fout le blues a un point que tu peux pas savoir.
Il est à la fois triste et plein d'espoir pour le futur de l'enfant. Y'a du positif dans tout ça, à la fin :)
Par contre, pendant le film je n'arrivais pas me faire sortir Guillermo del Toro de la tête, tellement ce film ça lui ressemble.
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Message par lessthantod Dim 13 Fév 2022 - 21:24

Je viens de mater le Alice au pays des merveilles de Tim Burton ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 29 Alice_au_pays_des_merveilles

J’adore le Alice au pays des merveilles de Walt Disney, de très loin mon Disney préféré et l'un de mes films d'animation préféré de tous les temps. Je me souviens encore tout l'émerveillement que j'ai ressenti la première fois que je l'ai vu, un soir de Noël ou de réveillon alors que je n'avais que 7 ou 8 ans. Alice erre dans un monde si étrange avec des personnages complètements loufoques qui l'emmènent dans des situations toujours surprenantes et inattendues, tellement inattendues qu’on ne sait jamais ce qui va se passer ensuite. A chaque instant, on se demande comment va-t-elle se sortir de ce nouveau pétrin, dans lequel elle tombe de façon involontaire et bien souvent aggravé par ses propres faits.

Si vous vous attendiez à une réadaptation du film d'animation de 1951, vous serez déçu car il s'agit là d'une suite (plus de 50 ans après) avec pleins de références au grand classique de Walt Disney. Alice Kingsley (Mia Wasikowska) est, à son insu, en route pour l'inauguration de ses fiançailles. Il s’avère que c’est la fameuse Alice qui, 13 ans plus tôt, s’était aventurée au pays des merveilles. Il y a sûrement de bonne raisons pour la ramener dans ce monde imaginaire, me direz-vous ? Bah non, elle ressentait simplement l’envie de chasser un lapin qui cherchait lui-même à accomplir une prophétie. Et donc, Alice retourne dans ce monde imaginaire plein de fantaisies et d'absurdités. Elle y retrouve donc le Lapin Blanc, la Chenille, le Chat du Cheshire, la Reine Rouge (Helena Bonham Carter) et bien entendu le Chapelier Fou (Johnny Depp). Alice doit alors accomplir sa prophétie, mettre fin au règne de terreur de la Reine Rouge.

Nous proposer Alice au Pays des Merveilles revisité par Tim Burton, ça sonnait comme une évidence. Malheureusement, l'alchimie ne prend jamais et ne peut pas être forcée. Cette Alice n’est pas un film de Tim Burton et la magie n’est pas au rendez-vous. C’est une Alice triste de 19 ans, dont les souvenirs d’enfance se sont depuis bien longtemps évaporés. La Alice que nous connaissions, une enfant joyeuse et enjouée, se morfond maintenant à l'orée de l'âge adulte ... l'émerveillement a laissé la place au désenchantement. Enfant, elle avait fait de ce monde son "Wonderland", mais la réalité est plus sombre et l'émerveillement a complètement disparu. Moi qui m'attendais à un film complètement débridé et à des situations les plus absurdes, dérangeantes et décalées, je me retrouve face à un produit Disney ultra calibré, totalement guindé, sans ligne directrice ni fantaisie ... un comble pour un conte fantastique.

C’est du Disney des années 2000/2010, c’est donc chargé en CGI sur fonds verts. Tout est bien calibré, bien penser pour que rien de déborde. C'est à se demander si le réalisateur Tim Burton a son mot à dire dans tout ça. Je me souviens pourtant d’une époque où sa vision n’était pas entravée par le concept des autres, une époque où ses films étaient si originaux qu'on ne pouvait les comparer à rien d'autre. Mais voilà, depuis deux décennies, il est malheureusement coincé dans les limbes des reboot et autres remakes.

Entre les rêves qui permettent tout et n'importe quoi et une prophétie trop attendue, le manque d’enjeux se fait cruellement ressentir. On s'ennuie très vite devant ce spectacle très lisse, d’autant plus que le monde imaginaire que nous découvrons en compagnie d'Alice est d’une laideur confondante. La direction artistique est aux fraises, les couleurs sont criardes et les décors sont surchargés de détails, au point où on ne distingue plus rien dans tout ça. Mais le pire ce sont les trucages numériques omniprésents, sachant que 99% de ce que vous voyez dans le pays des merveilles est du 100% images de synthèses. Du coup tout parait artificiel, mis à part le service à thé et le déco de table du Chapelier Fou, qui est justement le seul décor "en dure" du monde imaginaire.

Pour une fille qui ne se souvient de rien, Alice n’est jamais surprise. Elle voit des créatures géantes, elle rétrécit, vole sur un chapeau, le tout sans exprimer la moindre émotion, ni peur ni étonnement. La première personne à blâmer serait Tim Burton, car Mia Wasikowska manquait d’expérience dans un rôle de premier plan. Je me demande encore ce qui lui est passé par la tête, quand elle a décidé de jouer une Alice totalement blasée par tout ce qui l'entoure. En dehors des dix dernières minutes, elle est l’antithèse du personnage. Nous proposer une Alice opprimée dans un monde qui se veut magnifique, c'est totalement contre-intuitif.

Et puis il y a Johnny Depp qui fait son truc. Sa vision du Chapelier fou est une combinaison d’autres personnages précédemment interprétés par lui-même. On pense tout de suite à Willy Wonka et à Jack Sparrow, mais ici version victorienne avec son chapeau haut de forme et sous ecstasy. Avec le Chapelier, il a carte blanche pour faire tout et n’importe quoi et il s'en donne donc à cœur joie. Peu importe qu’il soit possédé par un Écossais, Johnny Depp fait du Johnny Depp et donc ça doit être grandiose ! Plus amusants sont Helena Bonham Carter et Crispin Glover, bien plus sobre dans leur jeu, bien que d'une sobriété toute relative.

Quant à la Reine Blanche (Anne Hathaway), elle avait le potentiel pour être l’élément intriguant du film. Je suppose que son rôle est d’assumer le pouvoir au cas où sa sœur se verrait détrônée. Mais pour un personnage qui parle de grand enjeux et de paix, elle se contente de préparer une potion de sorcières pour ramener Alice à sa taille normale. Bien qu’elle prétend à plusieurs reprises vouloir représenter le bien, je n’en ai vu aucune preuve. Elle n'a aucune incidence sur les évènements, c'est un personnage qui reste en permanence au second plan. Et l'interprétation très lisse du personnage par Anne Hathaway, n'aide pas non plus.

Alice est peut-être le personnage ayant le rôle-titre du film, mais elle n'est jamais en tête d'affiche et toute la promotion s'est faite autour de Johnny Depp. Jamais Tim Burton ne parvient pas à en faire le personnage principal de son film, probablement influencé par les têtes dirigeantes de Disney qui voyaient en Johnny Depp la force de vente majeure du film. Alors contraint et forcé, Tim Buton le laisse faire son show, pour le meilleur et pour le pire, surtout pour le pire ... le film se terminant sur un Jack Sparrow en habit du carnaval qui danse le breakdance.

Bref, le Alice au pays des merveilles de Walt Disney est une aventure incroyable et exaltante, tout ce que le film de Tim Burton n'est pas.
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Message par avalon471 Dim 13 Fév 2022 - 21:39

Il y a personnage intéressant dans le film: le chat du Cheshire,c est le seul qui nous rappel que Tim Burton et aux commandes.
Dommage on ne le voit pas plus de deux minutes..
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Message par lessthantod Dim 13 Fév 2022 - 23:30

Mouais, pour moi y'a rien à sauver, ce film c'est une catastrophe sur toute la ligne :/
Et pourtant je voulais l'aimer ce film, mais il faut se faire une raison ... c'est le pire film de toute la filmographie de Tim Burton :/
Même Dark Shadow qui est très décrié, bah je le préfère à ce Alice au pays des merveilles.
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Message par lessthantod Jeu 17 Fév 2022 - 18:48

J'ai rematé Max et les Maximonstres ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 29 Max_et_les_maximonstres

Max et les Maximonstres, ce n’est pas du tout un film sur l’enfance et le thème de la famille n'est que vaguement abordé ici. Ce n’est pas non plus un film à l'humour barré ou particulièrement drôle, ni coloré ou particulièrement excitant d'ailleurs. Pour tout dire, sur 1h45 de long métrage, c'est amusant à peine dix minutes.

Max et les Maximonstres n'est pas un mauvais film pour autant. C'est juste un film qui défie les attentes du spectateur et donc un film plutôt déroutant à regarder. C'est un drame bien écrit et intelligent, qui aborde froidement les relations souvent difficiles au sein d’un petit groupes de personnages. Il en ressort une réflexion sur la difficulté d'assumer le leadership d'un groupe et ce que ça coûte que d'avoir un comportement individuel voir égoïste.

Une partie de moi est fascinée par la direction artistique du film, de toute beauté. Spike Jonze fait le choix judicieux de limiter au maximum le recours aux effet spéciaux numériques. D'ailleurs, les décors sont tous réels et les marionnettes le sont elles aussi. Les effets numériques ne sont là que pour donner vie aux expressions faciales des monstres et le résultat est fabuleux. Non vraiment, visuellement c'est réellement à couper le souffle. Mais une autre partie de moi se montre perplexe devant les métaphores lourdes du long métrage, martelées au marteau piqueur pendant toute la durée du film où Max (Max Records) est sur l’île.

On comprend très vite quel rôle joue chaque monstre dans la psyché de Max. Carol (la fabuleuse voix de James Gandolfini) et Max ne font qu'un. Carol symbolise les émotions de Max, qui oscillent du bonheur à la colère destructrice, en passant par la dépression écrasante. Douglas quant à lui (la voix de Chris Cooper) est le protecteur de Carol et joue le même rôle pour Max, un ami qui est toujours là pour vous soutenir. Dans la vraie vie de Max, nous ne voyons jamais cette personne. Alors peut-être que Douglas est un ami imaginaire, qui apparait dans les moments de solitude de Max. En tout cas, en voyant comment Carol traite Douglas, nous ne pouvons qu’espérer qu’il soit imaginaire.

K.W. (La voix de Lauren Ambrose) est d'un point de vue émotionnel l'alter ego de Claire pour Max, Claire étant la sœur de Max dans la vraie vie. Les deux personnages préfèrent passer du temps avec des amis plus cool, plutôt que de passer du temps en famille, suscitant de la jalousie chez Carol (comme Claire pour Max). Alexander (la voix de Paul Dano) symbolise la peur et le sentiment d'insécurité chez Max. Physiquement, Alexander est plus petit que le reste des monstres, pour un personnage se sentant toujours ignoré et privé d’attention.

Alors que le conflit entre Carol et K.W. est au cœur du film, les deux monstres les plus révélateurs de la psyché de Max sont très certainement Judith (la voix de Catherine O’Hara) et Ira (la voix de Forest Whitaker). Ceux-ci représentent les parents de Max. Lorsque Max est sorti de sa maison, pour commencer son aventure sur l'île aux monstres, c’est la rage envers sa mère qui a servi de catalyseur. Il n’est donc pas étonnant de voir que Judith représente tout ce que Max n’aime pas chez sa mère. Elle doute de lui, remet en question ses motivations et gâche ses rares moments de joie. Ira quant à lui représente le père de Max, qui n’est jamais montré dans le film. L’indice le plus évident est que Judith et Ira sont le seul couple de l’île. Ira est un personnage agréable et adorable, c’est ainsi que Max idéalise son père. De plus, Ira est le seul monstre que Max embrasse quand il part.

La première fois que j’ai vu Max et les Maximonstres, je ne savais pas quoi en penser. C’est censé être drôle, ça ? Est-ce une satire ? Max est-il vraiment en danger ou pas ? Ce n’est pas que le film soit réellement déroutant, c'est que tout semble vaguement faux et inapproprié dans tout ça. Du film j'en suis ressorti perplexe, mais avec un sentiment plutôt positif ... je me suis gratté la tête et je me suis dit "Bah, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris des intentions du réalisateur, mais il est plutôt chouette ce film, non ?"

Quoi qu’il en soit, après un second visionnage je ne suis pas plus avancé sur la chose et ce film me déroute toujours autant. Le ton du film me met mal à l'aise et jamais je ne me suis senti confortable en regardant ce film. Néanmoins, la direction artistique couplée à la mise en scène si singulière de Spike Jonze attirent notre attention et pour je ne sais quelle raison, ce film me fascine. Je vous recommande de tenter "l'expérience", au moins pour vous faire votre propre avis sur ce film si particulier.
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Message par lessthantod Dim 27 Fév 2022 - 16:52

Je viens de mater Certains l'aiment chaud ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 29 Certains_l_aiment_chaud

Certains prétendent et ils sont nombreux, que c’est la plus grande comédie jamais réalisée à Hollywood. Ce n'est certainement pas moi qui vais les contredire, car même après plus de 60 ans, c’est toujours aussi drôle. C'est assurément l'un des plus grands classiques de l'histoire du cinéma, qui a traversé le temps et les époques sans prendre la moindre ride. Mais plus que tout, si je suis sûr d'une seule chose, c'est que le film n'aurait jamais eu autant de succès sans Marilyn Monroe.

Tony Curtis et Jack Lemmon jouent deux musiciens hétéroclites (un véritable duo de buddy movie), l'un séducteur et l'autre gaffeur, qui grattent à droite et à gauche pour joindre les deux bouts à Chicago. Nous sommes en 1929 à l’époque de la prohibition et en plein hiver. Nos deux héros vont alors être témoins d'un règlement de compte de la mafia (aka le massacre de la Saint-Valentin) et s’échappent de justesse en évitant les balles (leurs instruments auront moins de chance). Notre duo paniqué se voit alors obligé de prendre le large, en direction de la Floride ensoleillée. Les deux bonhommes enfilent des talons et des robes pour se faire engager dans une tournée d’orchestre entièrement féminine. Faisant d’une pierre deux coups, ils se disent pourquoi ne pas aller au sud pour se faire oublier et par la même occasion prendre du bon temps ? Une fois arrivés sur la côte, ils abandonneront à la fois le groupe et leurs tenues humiliantes.

Mais voilà que Marilyn Monroe entre en scène dans la gare pour le départ vers la Floride, l’une des entrées les plus sexy et les plus innocentes de toute l'histoire du cinéma. C'est la définition même de Marilyn Monroe, la plus sexy et la plus innocente de toutes les stars d'Hollywood. Si vous en doutiez encore, maintenant c'est réglé moins en dix seconde, il y a Marilyn Monroe et il y a les autres. Aucune autre, même parmi les plus plantureuses des stars de l'époque (pas même Rita Hayworth, ni même Ava Gardner) ne lui arrive à la cheville quand il s'agit de faire fondre le spectateur par un simple regard. Parfaitement ajustée dans sa robe ultra moulante, une explosion du moteur (celui de de la locomotive) nargue son incroyable silhouette de sablier, alors qu’elle se précipite pour prendre son train pour la Floride. Nos deux protagonistes étaient sur le point de renoncer à leur plan, mais à la vue de Marilyn Monroe ils décident que ce voyage n'est pas une si mauvaise idée après tout.

Marilyn Monroe c'est Sugar, une chanteuse et joueuse de ukulélé qui se montre peu fiable (légèrement portée sur l'alcool), mais engageante et libre d’esprit. Elle devient instantanément la chouchoute et la protégée au sein du groupe, notamment lorsque les filles la couvrent après s’être fait prendre avec une fiole d’alcool. Au fur et à mesure que l'histoire progresse, les choses se compliquent pour nos deux compères. Le playboy Tony Curtis tombe amoureux de Marilyn, mais doit préserver son apparence de Joséphine, tandis que Jack Lemmon (aka Daphné) doit faire face aux attentions amoureuses et persistantes d’un millionnaire plus âgé et très insistant.

Le film combine à la perfection des scènes de comédie, d'action, de suspense et de romance avec de grandes scènes de fusillades se déroulant d’abord à Chicago en introduction, puis à Miami Beach en conclusion. George Raft et Nehimiah Persoff sont tout simplement géniaux en tant que gangsters. Cependant, les stars du film sont bien Marilyn Monroe, Jack Lemmon et Tony Curtis. Les scènes d’action se situent au début et à la fin du film. Au milieu (la majeure partie du film) se trouve l’histoire principale mettant en vedette la comédie et la romance. Jack Lemmon a les meilleures répliques du film et ses expressions faciales à elles seules suscitent l'hilarité. Tony Curtis joue avec plus de sobriété, c'est en quelque sorte la colle qui permet de lier le tout. Quant à Marilyn Monroe, c'est l'indispensable cerise sur le gâteau.

Jack Lemmon et Tony Curtis interprètent leur alter ego féminin et jouent beaucoup de leur image. Billy Wilder s'appuie beaucoup sur ce duo comique dans son écriture et multiplie les situations rocambolesques. Dans la peau de Daphné, Jack Lemmon fait le pitre comme à son accoutumée. Il se déhanche come un diable et ne tient pas en place, on est à la limite du cabotinage. Tony Curtis prend le contre pied total de Jack Lemon, sa Joséphine sera plus posée et crible. Sa démarche est plus féminine, avec une expression faciale plus douce et les lèvres légèrement pincées. Joséphine et Daphné sont à l'opposé l'une de l'autre et de ce fait se complètent parfaitement. Marilyn Monroe quant à elle joue son propre rôle, une bombe sexuelle qui attire tous les regards. Mais derrière ce corps de rêve et ce rôle de femme ultra sexy, se cache en réalité une jeune fille timide et fragile, qui noie son chagrin dans l’alcool.

Ce film est un véritable bijou de la première à la dernière minute. Tony Curtis et Marilyn Monroe forment un couple formidable. Marilyn Monroe apporte une vulnérabilité, une innocence et un sex-appeal qu'on ne retrouve chez aucune autre actrice. Quant à Tonny Curtis, il est étonnement crédible en Joséphine, mais il est encore plus génial dans le rôle du millionnaire qui séduit Sugar en imitant Cary Grant. Non seulement il reprend le look épuré et sophistiqué de l'acteur fétiche d'Alfred Hitchcock, mais aussi tous ses tics de langage et son accent. C'est absolument jubilatoire de le voir s'amuser de l'image de Cary Grant. Mais c'est vraiment Jack Lemmon qui vole la vedette à tout le monde. Il interprète Daphné avec un tel enthousiasme. Il s’amuse beaucoup trop et c’est génial de le regarder s'en donner à cœur joie.

Certains l'aiment chaud est un vrai classique du début à la fin, le meilleur film de Marilyn, le meilleur film de Tony Curtis, le meilleur film de Jack Lemmon ... et j'oserai même dire le meilleur film de Billy Wilder.
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Message par drfloyd Dim 27 Fév 2022 - 17:01

Un énorme classique.
Ca a vieillit bien sur, mais il faut se replacer à l'époque.

Merci pour ce billet, je vois que tu kiffes Monroe  Mr. Green

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Message par lessthantod Dim 27 Fév 2022 - 22:15

Aucun réalisateur, pas même Billy Wilder, n'a su l'utiliser à la mesure de ses capacités. On voyait en elle une fille sexy et innocente voir même gentiment idiote, on l'a donc cantonné aux rôles de potiches, rôle dans lequel elle excellait il est vrai.
Finalement, sa vie sera le meilleur film qu'elle ait fait, malgré elle. Mais de tout ça il restera toujours le mythe, car même plus de 60 ans après sa mort, elle fascine toujours autant.
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Message par lessthantod Lun 28 Fév 2022 - 17:17

Je viens de mater Assurance sur la mort ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 29 Assurance_sur_la_mort

La principale raison pour laquelle je voulais voir ce film, c’est parce qu'il est considéré comme l'un des joyaux du film noir américain des années 40 et même défini par Woody Allen comme "le plus grand film jamais tourné". L'autre raison c'est Billy Wilder, réalisateur entre autres de Certains l'aime chaud, Le Boulevard du crépuscule, La Garçonnière, Sabrina ... une filmographie qui n'a pas d'équivalence, avec des tonnes de films qui trustent les classements des films préférés de tous les cinéphiles.

Une femme intrigante Phyllis (Barbara Stanwyck) attire un vendeur d’assurance Walter (Fred MacMurray) pour l'aider à assassiner son mari et ensuite le faire passer pour un accident. Tous deux concoctent alors un stratagème tordu pour percevoir les prestations de la police d’assurance. Le patron de l’enquêteur Keyes (Edward G. Robinson), ne sachant pas que son collègue y est impliqué, soupçonne un meurtre et entreprend de le prouver.

Assurance sur la mort c'est un donc un film noir qui respecte tous les codes du genres, la femme fatale, le détective (ou un pseudo détective), le flashback, la voix off, le noir & blanc ... Normal me direz-vous, puisque la plupart des codes du genre, c'est Assurance sur la mort qui les a installées (avec Le Faucon Maltais de John Huston). Il faut bien se rappeler que l'emploi de personnages devenus ensuite des stéréotypes du genre, comme la femme fatale qui utilise ses charmes pour séduire et piéger un détective, est ici du jamais vu pour l'époque.

Film noir tordu sur le meurtre, Assurance sur la mort joue sur les relations troublées, la trahison, les sombres secrets et des dialogue ciselés (y compris un dialogue inoubliable qui conclue le film). Ce thriller policier suit de près le roman de James M Cain, d'où cette mécanique bien huilée de l'intrigue (le genre film noir étant directement issu du roman noir). La réalisation de Billy Wilder n'est pas en reste, s'appuyant sur un scénario dense et original, il installe une atmosphère envoûtante et sait ménager le suspense. C’est pourquoi la folie et le meurtre ressortent d'autant mieux du récit. Fred MacMurray est très bon en tant que vendeur d’assurance séduisant, mais à la part sombre. Quant à Edward G Robinson qui joue son supérieur hiérarchique, il est extraordinaire et toujours aussi cool. Il joue le rôle de l’enquêteur astucieux et têtu, ses scènes avec Fred MacMurray sont d'ailleurs les meilleures du film.

Mais voilà, je n'ai pas été séduit par Barbara Stanczyk et pour un film noir, ne pas être séduit par la femme fatale, c'est embêtant. Et pourtant sa performance est excellente (bien retorse comme il faut), mais je ne suis pas du tout sensible à sa beauté (pas bien aidée par le port d'un perruque ridicule, il est vrai). Je suis beaucoup plus sensible aux charmes de Lauren Bacall dans Le Grand Sommeil, de Rita Hayworth dans la Dame de Shangaï et surtout de Gene Tierney dans Laura. De plus, je n'ai pas cru en la romance naissante entre Walter et Phyllis, ça va trop vite et je ne ressens aucune alchimie entre les deux acteurs. Seul Edward G. Robinson tire vraiment son épingle du jeu dans le rôle de keyes, détective cynique et méticuleux. Bien que les rouages de l'enquête soient implacables, au final l'intrigue n'est pas assez percutante. Les dialogues sont merveilleusement bien écrits certes, mais il y a vraiment trop de dialogues explicatifs qui me font sortir du film.

Bref, que ce soit sur le fond ou la forme, il y a peu de choses à reprocher au film. L'intrigue est aussi implacable que dense et singulière et les répliques fusent sans aucun temps morts. Pour ce qui est de la forme, on retrouve tous les éléments représentatifs du film noir, le jeu des lumières (ombres, reflets ...) et des cadres (choix des angles, plongées ...), en passant par la voix-off et les personnages typiques du genre. Mais voilà, pour je ne sais quelle raison (même si j'ai essayé de les pointer), je n'ai pas été totalement séduit par ce film.


Dernière édition par lessthantod le Lun 28 Fév 2022 - 19:10, édité 1 fois
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Message par drfloyd Lun 28 Fév 2022 - 17:54

bordel l'affiche est franchement naze...

par contre j'adore : "C'est un film PARAMOUNT!"

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Message par lessthantod Lun 28 Fév 2022 - 19:16

Sur l'autre affiche du film, on voit au moins le nom de Billy Wilder ...
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Message par lessthantod Mar 1 Mar 2022 - 13:35

Je viens de mater Les hommes préfèrent les blondes ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 29 Les_hommes_preferent_les_blondes

Basé sur une comédie musicale de Broadway, le réalisateur Howard Hawks signe là l'un de ses meilleurs films. Les Hommes préfèrent les blondes est une comédie musicale particulièrement pétillante, où se distinguent les deux actrices très glamours de l'époque que sont Jane Russell et Marilyn Monroe. Les deux comédiennes sont incontestablement l'atout majeur du film et Howard Hawks en tire parfaitement partie.

Les meilleures amies Lorelei Lee (Marilyn Monroe) et Dorothy Shaw (Jane Russell) sont deux chanteuses de cabaret qui, lors d’une croisière transatlantique, s'embarquent pour Paris. Si la blonde Lorelei, d'apparence naïve, est attirée par les diamants et les hommes riches, la brune Dorothy, qui semble être plus réfléchie, est plutôt du genre "croqueuse d'homme". Lors de leur long voyage en bateau, elles croiseront de nombreux hommes qui vont tomber amoureux d'elles, le séduisant détective privé Malone (Elliot Reid), un marchant de diamants fortuné et âgé Piggy (Charles Coburn) et y compris toute l’équipe olympique américaine.

Quiconque qui considère Marilyn Monroe comme une blonde stupide, a certainement vu ce film. Oui, à première vue Lorelei Lee est une blonde sans cervelle, qui accumule les idioties tels que "Pardon me, please, is this the boat to Europe, France ?". Mais à y regarder de plus près, cette fille n’est pas sans cervelle et sait ce qu'elle veut. Aspect plutôt remarquable pour une époque très puritaine et patriarcale, Lorelei et Dorothy (jouée par la très sous-estimée Jane Russell) font les choses selon leurs propres termes. Et quand Lorelei se la joue "stupide", en réalité c’est parce qu’elle sait que c’est ce que les hommes attendent d'elle et a "l'intelligence" de l’utiliser à son avantage.

Avant toutes choses, Les hommes préfèrent les blondes est une comédie musicale amusante ! C’est clairement un film de l’école des comédies musicales de la Fox, plutôt que de la MGM. La MGM se spécialisait plutôt pour les comédies musicales "nobles" (Chantons sous la pluie, Le Magicien d'Oz et Un américain à Paris), tandis que celles de la Fox étaient plus "vulgaires" (La Joyeuse Parade). Dès le numéro d’ouverture "Two Little Girls from Little Rock", nous savons que nous sommes devant un spectacle visuellement opulent et riche, en témoigne la palette de couleurs noire, rouge et bleue.

Le film enchaine les situations cocasses et fort amusantes, qui joue avec les sous-entendus sexuels. Après divers mésaventures, Lorelei et Dorothy se retrouvent finalement bloquées à Paris. Et c’est là que Marilyn Monroe donne son avant-dernière performance, la légendaire prestation musicale "Diamonds are a Girl’s Best Friend". Encore aujourd’hui, après des dizaines de parodies et d’hommages, cette performance captive. Et c’est particulièrement génial d’avoir Maryline Monroe et Jane Russell qui chantent la plupart des chansons. Qui plus est, elles partagent l'affiche avec le toujours très bon Charles Coburn, très a l'aise ici dans le rôle du vieux riche.

Marilyn Monroe n’est jamais rien de moins qu’adorable. Elle n’est pas une simple mangeuse d’hommes, uniquement attirée par l'argent. Elle veut de jolies choses certes et sait comment les obtenir, mais pas au détriment des bons sentiments et de la gentillesse. Le message peut paraitre quelque peu niais et sirupeux, mais il n'est pas pour le moins à propos. Mention spéciale pour Jane Russell qui a l'intelligence de se mettre au service du film. Il aurait été très facile pour elle de s'effacer complètement derrière Maryline Monroe, ou de pousser trop fort le curseur pour son propre intérêt. Sagement, Jane Russell ne fait ni l’un ni l’autre. Elle s'oriente vers la performance comique sans effort au service de la camaraderie, en ressort un merveilleux sentiment de fraternité au féminin dans ses scènes avec Maryline Monroe.

Howard Hawks nous offre une comédie musicale fun et amusante, montrant une fois de plus sa capacité à jongler avec tous les genres (film noir, film de gangsters, western ...). Et même si on a pas affaire à un chef d'œuvre absolu du genre, le film se révèle être un petit bijou comique et musical. Le somme des genres est plus grand que ses parties (les chansons en elles-mêmes ne sont pas inoubliables et la comédie est parfois surjouée), mais vous ne pouvez pas nier sa valeur de divertissement pur. C’est un exemple parfait de la puissance des étoiles (Maryline Monroe et Jane Russell) transformant les strass en diamants. Quant à Maryline Monroe, qui est au centre de toutes les attentions, son magnétisme est indéniable. Sa personnalité pétillante surpasse même celle de Jane Russell.
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Message par drfloyd Mar 1 Mar 2022 - 14:01

thumleft

tu publies aussi tes critiques sur des forums/sites dédiés au cinéma ????

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Message par lessthantod Mar 1 Mar 2022 - 14:08

drfloyd a écrit:tu publies aussi tes critiques sur des forums/sites dédiés au cinéma ????
study senscritique study
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Message par drfloyd Mar 1 Mar 2022 - 14:10

thumleft t'as pas pondu une critique sur Interstellar ??????  Mr. Green

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Message par lessthantod Mar 1 Mar 2022 - 14:16

drfloyd a écrit:t'as pas pondu une critique sur Interstellar ??????  Mr. Green
study Interstellar study
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Message par lessthantod Mer 2 Mar 2022 - 17:01

Je viens de mater Indiscrétions ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 29 Indiscretions

A la fois comédie, drame et romance, Indiscrétions mélange les genres avec grande réussite. La tension comique entre les personnages est vraiment bien écrite. Il se dégage de l'ensemble une telle énergie positive et une telle joie communicative, qu'il est difficile de résister. Le seul problème que j’ai avec le film, c'est sa conclusion plutôt décevante.

Le playboy C.K. Dexter Haven (Cary Grant) réapparait deux ans après leur divorce, dans la vie de son ex-femme de Tracy Lord (Katharine Hepburn) dont il est toujours très amoureux. Mais voilà, c'est l’insipide (mais très ambitieux) George Kittredge qu'elle est sur le point d'épouser. Le journaliste Macaulay Connor (James Stewart) et la photographe Liz Imbrie (Ruth Hussey) couvrent le mariage pour le Spy Magazine. Grâce à un petit chantage judicieux, ils sont invités à ce mariage de premier plan, mais tous deux se sentent manipulés et pas vraiment à leur place.

Indiscrétions est une comédie sophistiquée sur les mœurs de la haute société des années 30/40. L’écriture est délicieusement acerbe et la mise en scène de George Cukor épouse le rythme très rapide des répliques, les situation s'enchainant sans répit. Le film rebondit vraiment à un rythme effréné, dans la grande tradition des Screwball comédies.

Katherine Hepburn est délicieusement sarcastique, mais c'est pour mieux cacher ses pensées romantiques. Tracy représente la bourgeoisie méprisante et superficielle, tandis que Macaulay représente l'homme sans le sous sensible et passionné. Katharine Hepburn est absolument bouleversante lorsque le vernis commence à craqueler et qu'elle révèle ses sentiments à James Stewart (bien aidés tous par l'alcool). De femme méprisante et superficielle au début du film, elle en devient touchante et vulnérable à la fin. Autant je la trouvais insupportable dans L'incroyable monsieur Bébé, autant ici elle est fantastique.

Du côtés des protagonistes masculins, Cary Grant fait du Cary Grant, toujours aussi charmant et drôle. C’est un rôle typique pour Cary Grant, spirituel et urbain, avec une touche de "voyoutisme" en lui. James Stewart quant à lui se la joue plus cynique. C’est un gars cynique au début, mais très vite son côté romantique va faire surface. Il interprète de nouveau le monsieur Nice Guy que nous avons appris à connaître et à aimer avec lui.

Bref, Indiscrétions c’est une comédie romantique délicieuse, à la fois amusante et touchante. Le film déploie une telle énergie positive, qu’il est facile d'oublier les quelques maladresses du récit, c'est à dire l'opposition entre les riches et les pauvres et les clichés qui vont avec. Les dialogues sont étincelants et drôles, délivrés par un casting trois étoiles. Sous la direction de George Cukor, les trois acteurs têtes d'affiches font preuve d'une belle complicité. Ils participent tous (y compris les seconds rôles) à injecter de l’urgence à un récit, qui déjà ne connait aucun temps mort. Au final, c'est un vrai régal et si le final n'avait pas été aussi poussif, nous aurions eu la comédie romantique parfaite.
Spoiler:

Indiscrétions est un incontournable pour tous ceux qui aiment les films avec un triangle amoureux et en particulier ceux qui en explorent les blessures affectives et émotionnelles réelles.
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Message par lessthantod Sam 5 Mar 2022 - 17:17

Je viens de mater My Fair Lady ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 29 My_Fair_Lady

My fair lady est adapté de la comédie musicale éponyme de Broadway, elle-même inspirée de la pièce de théâtre intitulée Pygmalion du dramaturge anglais George Bernard Shaw, qui vise à critiquer la respectabilité des classes moyennes. Pygmalion représente le théâtre anglais dans toute sa splendeur et My Fair Lady reprend avec succès tous les éléments qui font son identité : on s'émeut, on rit et on s'insurge devant l'histoire d'Eliza Doolittle.

Eliza (Audrey Hepburn) est une jeune fleuriste londonienne sans le sou, qui est tirée de sa condition sociale par le professeur Henry Higgins (Rex Harrison), un expert en sciences linguistiques et fier de son éducation. Le professeur Higgins sera son pygmalion et va s'amuser à faire d'elle une princesse. Durant son éducation, la noblesse de cœur de la jeune femme se montre au grand jour, tandis qu'elle découvre le côté froid et cruel de l'homme aristocrate de la haute société anglaise.

Tout d'abord, on serait en droit de reprocher beaucoup de choses à l'interprétation d'Audrey Hepburn, dans le rôle d'Eliza. Elle se semble pas être très à l'aise dans les premières scènes du film. Elle n’est pas très crédible lorsqu'elle doit se montrer sale, repoussante et vulgaire. Et surtout, elle en fait des tonnes avec son terrible accent "cockney" (l'argot de la classe ouvrière londonienne). Mais passé ce démarrage difficile, très vite elle incarne Eliza dans toute sa splendeur et brille de mille feux comme à son habitude. Elle apporte sa vulnérabilité et sa "propre étincelle de feu divin" (pour citer le professeur Henry Higgins) au rôle, s'y ajoute ensuite son charme doux et naïf. Elle peut même se montrer gentiment mesquine et très gamine, comme dans la chanson "Just You Wait", ce qui prouve l'étendue de son talent et sa large palette de jeu. Il suffit de regarder l’expression faciale d’Eliza lors de la scène de course à Ascot, quand elle réalise qu’elle a l’occasion de démontrer sa nouvelle maîtrise de la langue anglaise, elle est à la fois drôle et terriblement attendrissante.

J'ai tout de même un immense regret, ne pas voir Audrey Hepburn interpréter elle-même les chansons. Après avoir suivi une formation vocale approfondie pour le rôle, elle découvre que toutes les chansons seront doublées par Marni Nixon (elle double également Natalie Wood dans West Side Story). Il reste encore des traces de sa performance, les pistes audio où elle chante ont été retrouvées lorsque que la Warner Bros a entreprit de restaurer le film. Honnêtement, Audrey s'en sort haut la main et c'est vraiment dommage de ne pas les avoir gardées pour le film. J'espère qu'un jour les dirigeants de la Warner Bros proposeront un nouveau montage avec la voix d'Audrey Hepburn pour les chansons aussi.

Quant à Rex Harrison, il EST le professeur Henry Higgins. À bien des égards, Higgins a une personnalité retorse : grossier, snob, impatient et même misogyne. Mais d’une manière ou d’une autre, Rex Harrison réussit à donner de l'empathie au professeur, sans trahir l'identité profonde du personnage. Quant à la romance, le final avec sa chanson "I’ve Grown Accustomed to Her Face" est une ode aux sentiments amoureux. Dans l’ensemble, My Fair Lady est très romantique, mais pas très sentimental. Il a juste ce qu'il faut de romantique pour être prenant, sans jamais tomber dans le trop niais. Le mot "amour" n'est d'ailleurs jamais prononcé durant tout le film et ils n'échangent aucun baiser.

Alors que Rex Harrison parle (plutôt que chante) pendant ses chansons, souvent en commentant ses sentiments et ses impressions, et alors que Marni Nixon posait sa voix sur les chansons d'Audrey Hepburn, le seul membre de la distribution qui a réellement chanté sur ses chansons, c'est Stanley Holloway. Et pour cause, c'est lui qui jouait le père d'Eliza à Broadway et il reprend son rôle ici. Stanley Holloway est né pour le rôle. Portant une casquette sale et alcoolisé ou en smoking élégant pour son propre mariage, il vole la vedette à tout le monde avec ses deux numéros musicaux emblématiques. Il n'a que deux chansons a interpréter et ce sont les plus mémorables.

Malheureusement, toutes les chansons du film ne sont pas aussi mémorables que les deux interprétées par Stanley Holloway et pour moi une comédie musicale n’est jamais meilleure que sa musique. Vu les presque trois heures du film, quelques-uns des morceaux musicaux mineurs auraient pu être éliminés sans perdre l’essentiel de l’histoire. Le film se traine en longueur avec des dialogues qui semblent se répéter à l'infini, au point où ça en devient fatigant. Eliza se sent utilisée et maltraitée, alors que le professeur Henry Higgins tombe lentement amoureux d’elle. C'est bon j'avais compris, pas besoin de nous enfoncer ça dans la tête plus que nécessaire.

J’ai aussi eu du mal avec la fin. Alors que le professeur Henry Higgins interprète parfaitement "I’ve Grown Accustomed to Her Face" et réalise soudainement à quel point il était devenu émotionnellement attaché à Eliza ... mais quelle est la morale de tout ça, au juste ? Le professeur Henry Higgins est-il toujours le même, égoïste et arrogant, comme il l'a toujours été ? Le film n’aurait-il pas dû se terminer avec une Eliza beaucoup plus sûr d'elle et prenant son destin en main, loin du le professeur Henry Higgins ? Jusqu’à la fin, Henry et Eliza n’entrent jamais dans une relation physique et je suppose que c’est cohérent avec la pièce de Broadway. Je peux l’accepter, mais qu'aura appris le professeur Henry Higgins au cours de ces presque trois heures du film? Apparemment, pas grand-chose ... il est fidèle à son personnage de "sac à malices", de la première à la dernière minute du film.
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Message par lessthantod Dim 6 Mar 2022 - 21:14

Je viens de mater West Side Story (celui de 1961) ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 29 West_side_story

West Side Story est généralement considérée comme l'une des meilleures, si ce n'est la meilleure comédie musicale de tous les temps. Mais pourquoi moi, j’aime autant ce film ? J'aime ce film pour plein de raisons plus ou moins rationnelles, pour sa générosité, pour son énergie communicative, pour la performance des acteurs, pour les chansons formidables, pour les numéros de danse impressionnants et pour la très belle histoire d’amour (ou plutôt deux très belles histoires d’amour).

West Side Story c'est un Roméo et Juliette revisité, l'histoire d'une tragédie romantique shakespearienne. Nous visitons les rues de Manhattan où s'affrontent deux gangs d’ethnies différentes, les Sharks menés par le couple Bernado (George Chakiris) et Anita (Rita Moreno) et les Jets menés par Riff (Russ Tamblyn). Et au milieux de tout ça, nous avons Tony (Richard Beymer) aka Romeo et Maria (Natalie Wood) aka Juliette. Tous deux tombent amoureux, mais d'un amour impossible à cause de la haine que les deux gangs vouent l'un pour l'autre. Sans oublier que nous avons des gangs dansants, ils ne se battent pas vraiment, ils dansent ... oui, ils dansent !

Que ce soit le(s) réalisateur(s), les acteurs, le compositeur de la musique, le chef décorateur, le chef opérateur, le monteurs ... tous les membres de l'équipe ont mis leur cœur et leur âme dans ce film, ça se ressent et ça voit à l'écran. West Side Story ce n'est pas un mais deux réalisateurs, Jerome Robbins pour les numéros dansants et Robert Wise pour les séquences dramatiques. Robert Wise est resté dans l'inconscient collectif comme LE réalisateur de West Side Story, mais il ne faudrait surtout pas oublier la contribution de Jerome Robbins. Si West Side Story a eu autant de succès, c'est d'abord et avant tout pour ces fabuleux numéro dansants et ça on le doit à Jerome Robbins.

Tous les acteurs sont absolument incroyables, à une exception prés, mais je reviendrai là-dessus plus tard. Alors ça va peut-être en surprendre plus d'un, mais apparemment Natalie Wood et Richard Beymer se détestaient sur les plateaux de tournage (cf le documentaire célébrant les 30 ans du film). Je suppose que le sentiment de haine et d’amour se confondent quand il s’agit d'exprimer une passion. Mais les vraies stars du film sont Rita Moreno dans le rôle d’Anita et George Chakiris dans le rôle de son petit ami Bernardo, de grandes performances de la part des deux acteurs/danseurs.

Malgré ses penchants mélodramatiques, la nécessité du doublage vocal, l’accent portoricain imparfait et la surutilisation générale de lotions autobronzantes, je tombe immédiatement amoureux de Maria. Natalie Wood, c'est la beauté incarnée et le talent en plus. Comme son personnage, elle est pleine de vie, légère, enjouée, rayonnante ... tout chez elle respire la sincérité et jamais vous ne me verrez monter dans le wagon "Natalie Wood-bashing". Quant à Richard Beymer, c'est une autre affaire. C'est un choix de casting fort préjudiciable pour Tony, avec son sourire forcé et ultra bright (cf Friends et l'épisode "Celui qui avait les dents blanches") et sa démarche maladroite qui le rapproche plus de l'assistant bibliothécaire (pardon à tous les assistants bibliothécaires) qu’à un membre de gang. Qui aurait cru que Richard Beymer serait celui qui nous terroriserait 20 ans plus tard dans le Twin Peaks de David Lynch ? Malgré tout, Natalie Wood et Richard Beymer s’engagent à 100% dans leur personnage respectif et parviennent à créer un couple crédible, si ce n'est charismatique, qui remporte notre adhésion. Et si jouer et danser ne peut pas être truqué sur grand écran, le chant lui peut être doublé. C'est dommage de se passer des voix des deux acteurs, mais ceci dit les voix de Jimmy Bryant et Marni Nixon leurs correspondent parfaitement.

Puisque le film met vraiment l’accent sur la danse, c'est le supporting cast qui constitue la puissance de feu du film. Rita Moreno dans le rôle d'Anita est flamboyante, un vrai volcan en éruption permanente. Bien plus qu'un physique, Anita c'est une attitude et son tempérament de feu crève l'écran. C'est à la fois un rôle secondaire, mais aussi essentiel pour le film. Certains d'entre vous connaissent mieux Rita Moreno pour son rôle de la sœur Peter Marie Reimondo dans Oz. Quant à George Chakiris dans le rôle de son petit ami Bernardo, sa gestuelle est très impressionnante, d'une grande maitrise ... tout semble si facile en le regardant (alors qu'en réalité, pas du tout). Quant à Russ Tamblyn dans le rôle de Riff, le leader des Jets, c'est le plus bouillonnant, le plus fou furieux de la bande. Bernado et Riff sont fascinants, jouant d'une part les durs à cuire et s'illustrant d'autre part dans des numéros de danse défiant la gravité. Si je dois être honnête, je les trouve tout de même plus crédibles lorsqu'ls dansent, que lorsqu'ils jouent les durs à cuire.

Portez une attention particulière au rôle d'Anybodys. J'ai mis du temps à me rendre compte que c'était une fille qui incarnait le jeune garçon. C’est peut-être la première fois qu’une personne transgenre est représentée dans un film majeur, sans même évoquer son statut de meilleure comédie musicale de tous les temps. On trouve très peu d’informations sur Susan Oakes, l’actrice qui interprète Anybodys, mais toujours est-il que sa performance préfigure ce qu’il adviendra presque 30 ans plus dans Boys Don’t Cry avec Hilary Swank dans le rôle de Brandon.

Comme pour Roméo et Juliette, West Side Story est une œuvre universelle, qui parle à tous les jeunes de toutes les époques, parce que les thèmes choisis (l’amour, la mort, le destin tragiques) sont eux aussi universels. Résultat, West Side Story a remporté 10 Oscars, dont un pour le meilleur réalisateur (Jerome Robbins et Robert Wise), deux autres pour le meilleur acteur et actrice dans un second rôle (George Chakiris et Rita Moreno) et une série de récompenses techniques. West Side Story a établi une norme pour toutes les comédies musicales qui suivront.

Et West Side story, c'est tellement "pretty, and witty, and bright !"
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Message par Cormano Lun 7 Mar 2022 - 11:55

CAPITAINE PHILLIPS

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Basé sur l’histoire vraie de l’attaque d’un porte-conteneurs par des pirates somaliens.

Filmé caméra en mouvement dans un réalisme de reportage, on est au cœur de l’action, tout proche des protagonistes, et la tension est constante. Bien que ce soit un film d’action US, pour une fois les «héros» sont très humains et crédibles, ce qui nous aide à les comprendre et à nous rendre empathiques.

La situation aussi est crédible, tout en étant ahurissante : les somaliens sont 4 jeunots déguenillés armés de mitraillettes, et le porte-conteneurs géant qu’ils attaquent est mille fois plus gros (et un million de fois plus cher) que leur rafiot de fortune. Ce contraste dans le rapport de force est aussi flagrant entre l’organisation millimétrée, mais pas sans faille, des grosses compagnies de fret face à l’improvisation guidée par le désespoir et l’inconscience des assaillants.

Le traitement des 2 capitaines, Phillips (Tom Hanks) et le chef des pirates, qui ont des intérêts opposés mais aussi un métier commun qui les rapproche, est parfait. L’interprétation est excellente des 2 côtés, et je décerne à T. Hanks un Oscar perso pour ce film. Le final est grandiose et je vous laisse le découvrir.

Le film m’a tenu en haleine, ému, appris des trucs et fait réfléchir, j’en attendais pas autant en le lançant. Franche réussite en ce qui me concerne.
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Message par lessthantod Lun 7 Mar 2022 - 17:03

Cormano a écrit:Filmé caméra en mouvement dans un réalisme de reportage, on est au cœur de l’action, tout proche des protagonistes, et la tension est constante.
On peut aimer ou ne pas aimer ce style docu caméra à l'épaule, très dynamique, avec très peu de coupes ... moi en tout cas j'adore, c'est tellement immersif, la tension est vraiment palpable à l'écran.
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Message par lessthantod Dim 13 Mar 2022 - 14:33

Je viens de mater Man on the Moon ...
JE VIENS DE MATER UN FILM ! - Page 29 Man_on_the_Moon

Comme beaucoup d'entre vous "j'imagine", je ne connaissais pas du tout ce Andy Kaufman, je n'en avais même jamais entendu parler. La seule chose que je savais de lui, avant de voir le film, c’est que c'était un comique iconoclaste, qui pratiquait un humour absurde et surréaliste. Mais même après avoir vu le film, Andy Kaufman reste un mystère pour moi (peut-être même l'était-il pour lui-même), ne sachant jamais vraiment quand il était sérieux ou quand il ne l'était pas. Toute la vie d'Andy Kaufman est une énigme et c’est ça le sujet du film.

Man on the Moon n'essaie pas de comprendre Andy Kaufman, à peine essaie-t-il de cerner le personnage sur scène. Le film nous offre très peu d'explication, pas ou peu de mise en contexte. Sa seule motivation en tant qu'artiste, c'était de susciter des émotions, toutes sortes d'émotions, le rire, le malaise, la colère. L'important pour lui c'était d'être là où on ne l'attendait pas, de faire rire sans vouloir, ni même essayer, d'être drôle.

En fait, le film est aussi alambiqué que le personnage dont il traite. On passe d'un bref flashback sur l’enfance d’Andy, à une autre séquence 20 ans plus tard avec Andy sur scène. On ne le voit quasiment jamais en dehors de la scène et même en dehors de la scène, il semble être toujours en représentation. À cet égard, le film est un succès, parce qu’il capture joliment un homme dont il a dû être difficile de rire de lui, simplement parce qu’il semblait être plus dans l'objectif de déstabiliser son public que de le faire rire. Fort de ce film, j’aime beaucoup son style, mais je suis surpris qu’il soit devenu si célèbre, alors qu’il était tellement en dehors des clous.

C’est simple, il n’y avait pas de vrai Andy Kaufman. Il était socialement inepte, à la fois brillant, étrange et distant. Son sens de l’humour (s’il en avait un) n’était pas pour tout le monde. Alors pourquoi un film devrait-il gâcher le mystère ? Man on the Moon est à voir comme un hommage à Andy Kaufman le personnage sur scène, ce n'est pas un biopic classique qui essaie de retracer sa vie ou d’expliquer pourquoi il était si brillant. Il est de notoriété publique que d'expliquer une blague, ne la rend pas plus drôle (une notion avec laquelle Andy Kaufman semblait beaucoup jouer avec).

Le film ne fait peut-être pas assez pour ceux qui en savent beaucoup sur la carrière d'Andy Kaufman, tout simplement parce qu’il ne met rien en lumière et ne montre que quelques moments clés de sa carrière. Le film semble nous dire "regardez, nous n'en savons pas plus que vous" et même quand le film est terminé, nous ne sommes même pas sûr qu'Andy Kaufman soit mort ou non pour de vrai.

Jim Carrey est brillant dans le rôle d'Andy Kaufman. Pour certains, sa performance se rapproche du mimétisme, de la pure imitation, mais pour moi c'est trop vouloir simplifier (voir rabaisser) sa performance. Alors bien sûr que Jim Carrey a observé Andy Kaufman pendant des dizaines, que dis-je, des centaines d'heures et qu'il réutilise les nombreuses bizarreries qui faisaient sa marque de fabrique, mais son observation va bien au-delà de ce dont tout autre acteur est capable. Jim Carrey EST Andy Kaufman, il en capte l'essence même.

Malgré l’absence de nominations aux Oscars, Jim Carrey aurait mérité dix statuettes à lui tout seul. Sa performance est exceptionnelle, capturant les routines de Kaufman et nous offrant plusieurs moments de tendresses. Danny DeVito est parfait en agent de l'artiste qui essaie de raisonner Andy Kaufman, tout comme Paul Giamatti en tant que camarade de jeu. L'histoire d'amour est plus faible, mais n’est pas aussi mauvaise que je le craignais. Courtney Love qui joue sa petite amie, semble être plus en retrait. On en sait trop peu sur elle et bien que sa performance soit très bonne (comme dans Larry Flynt), toujours est-il que c'est l'aspect le plus faible du film. Les apparitions d’autres personnes jouant leur propres rôles sont excellentes et ajoutent de la véracité au film, en particulier le catcheur Jerry Lawler, tout le casting de Taxi (y compris Christopher Lloyd) et plusieurs autres célébrités de l'époque comme David Letterman.

J'ai beaucoup aimé Man on the Moon, mais c'est peut-être en partie parce que je savais si peu de choses sur Andy Kaufman. Pour ceux qui connaissaient le personnage, le film n’apporte peut-être pas assez d'éclaircissements sur sa vie, mais même dans ce cas, le film est touchant et drôle, principalement grâce à une grande performance de Jim Carrey. Pour moi, Man on The Moon est bien plus qu'une curiosité, un film magique, drôle, merveilleux et le plus bel hommage à un homme brillant.

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