[FAN DE] Valérian et Laureline !

[Cormano]

Tout petit, grâce à la biblio de mon père, j’ai été un gros bouffeur de BD, majoritairement Franco-Belge. Un peu tous les classiques des années 70/80 y sont passés et même de plus vieux comme Blake et Mortimer, Bibi Fricotin ou les Pieds nickelés.

Parmi ces découvertes de jeunesse il y a eu une série en particulier qui m’a émoustillé, c’était donc Valérian.

D’abord sans doute, parce que c’était la première fois que je voyais une héroine sexy dans une BD    à 7/8 ans, ça trouble ^^ Ensuite parce que ça parlait de vaisseaux spatiaux, de voyages spatiaux-temporels, alors que Star Wars ne sortirait que seulement bien plus tard*, pour situer le contexte. C’était imaginatif et super bien dessiné, et en tout cas ça transmettait bien l’ambiance et l’immersion dans des mondes imaginaires au gamin que j’étais.

*Le contraire aurait été étonnant d’ailleurs, vu l’effrontée repompe plus que supposée

Aujourd’hui je me lance donc dans un flash-back sur cette série, qui sera en réalité surtout une découverte. En effet mon père avait la mauvaise habitude de ne pas avoir de séries complètes dans la biblio, je ne connais donc que 5/6 épisodes... que j’ai lus 1000 fois comme le font aujourd’hui les gamins avec les vidéos. Tout le reste est donc à explorer, en compagnie de notre sympathique duo d’agents spatio-temporels... c’est parti ! :)

[Cormano]

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L'ORIGINE DE VALERIAN
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Pierre Christin (scénar) et Jean-Claude Mézières (dessin) sont nés en 1938 et se connaissent depuis l’enfance. Ils ont grandi dans une France très archaïque, surtout par rapport aux States où tout bougeait et qui les faisaient rêver ! Dans les années 60 ils ont réalisé ce rêve et sont partis vivre aux Etats-Unis en y exerçant des petits boulots variés. On peut dire que c’est là, dans les grands espaces et avec le futur à portée de main, que Valérian est né au fond d’eux.



Mézières et Christin

Le magazine Pilote, dans lequel ils œuvraient à leur retour des US, leur donna la chance de publier leur propre truc sur thème SF, un genre que R. Goscinny (fondateur et rédac' chef de Pilote) n’appréciait pas plus que ça, mais qu’il souhaitait offrir aux lecteurs pour compléter l’offre du mag'.

Suite à la parution dans le journal d’une première aventure datant de 1967, «Les mauvais rêves», Dargaud édita en 1970 le premier véritable album de la série, «La cité des eaux mouvantes», qui marquait une nette évolution par rapport au premier jet et apportait son véritable style à la série. Le vaisseau de Valerian décolla enfin en direction de belles aventures !



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LUCAS, PLAGIEUR OU PAS?
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Vous jugerez par vous-mêmes. Quoiqu’il en soit c’est l’avis de Mézières, pris sur Allociné :

J'ai écrit à George Lucas mais il ne m'a jamais répondu. (...) Après, je ne suis pas là pour distribuer les bons points. Star Wars a fait évoluer le space-opera et tant mieux.

Au fil des années, la série des Valérian a inspiré plusieurs auteurs et réalisateurs de science-fiction. Mais il y en a un, en particulier, qui semble avoir emprunté davantage d’idées que les autres : Georges Lucas avec sa saga Star Wars. Comment avez-vous réagi à l’époque ?

Jean-Claude Mézières : Au début, j’étais surpris en me disant que c’était extraordinaire puisque c’était vraiment l’esprit de Valérian. Et ensuite j’ai réalisé qu’outre certaines anecdotes au niveau du scénario, il y avait des détails graphiques qui avaient été repris.

Par exemple, lorsque Laureline est en bikini doré, il est évident que je n’ai pas inventé les bikinis dorés. Mais lorsque celle-ci se bat sur le pont d’un navire découvert au-dessus du désert, comme dans Le Retour du Jedi, alors il y a tout de même beaucoup de similitudes.

Idem dans notre second album, L’Empire des mille planètes, lorsque les Connaisseurs relèvent leur casque pour montrer leur visage brûlé, ça renvoie à l’épisode où le personnage met son casque pour cacher son visage brûlé. Moi, j’ai fait un petit comparatif et les gens décident ensuite si c’est une rencontre ou un emprunt. Chacun juge comme il veut et basta.

Un article intéressant sur le sujet, sur France TV info :
https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/star-wars/star-wars-a-t-il-tout-pique-a-la-bd-francaise-le-faux-proces-de-george-lucas_1223825.html

A compléter...

[Cormano]

Post dédié aux critiques des albums (à ajourner)

Allez zou, première critique d’album :

0 - Les Mauvais Rêves
1967 / Pilote



Cet épisode signe la naissance de la série, mais n’a pas été publié en album initialement, entre autre car il ne possède que 30 pages contre les 48 standards. C’est donc en format « à suivre » dans le journal Pilote, que les lecteurs l’ont découvert.

Le synopsis (cf wikipedia):
Galaxity, la Terre du xxive siècle, est une société de loisirs : hormis les technocrates qui assurent les tâches vitales, et les agents spatio-temporels qui veillent à la sécurité de ce monde, chacun passe son temps à rêver en réalité virtuelle. Xombul, le chef du service des Rêves, sabote tout le système et s'enfuit dans le temps : son but est de remplacer Galaxity « décadente » par un empire néo-médiéval et guerrier, qui « régénérerait » la race humaine.
Valérian, envoyé à sa poursuite, se retrouve en l'An Mil, où Xombul convoite les secrets magiques de l'enchanteur Albéric le Vieil.



L’objectif de Christin et Mézières avec ce premier essai était avant tout de jeter les bases d’une série, qu’ils développeraient véritablement plus tard si les retours positifs des lecteurs leur permettront d’envisager une suite. L’histoire est plutôt courte donc, et si « tout est déjà présent », on est plus proche d’une ébauche que d’une œuvre accomplie.

Rien n’est vraiment approfondi, en quelques pages la présentation de l’univers est expédiée, le scénario est simpliste et le format serré de 30 pages impose un rythme un peu chaotique. Le ton est déjà celui de l’aventure et de l’humour, mais il est plus enfantin que par la suite, plus proche d’un Peyo que de Giraud pour situer.

Côté dessin, si le trait de Mézières est déjà agréable, et qu’on perçoit son imagination et son goût pour créer des lieux et créatures étranges, on est loin des planches majestueuses qu’il publiera dès les albums suivants. Lui-même a d’ailleurs avoué qu’il était terrorisé de devoir créer tout un univers futuriste, et que le fait que cette première aventure se déroule majoritairement au moyen-âge l’arrangeait bien !

Du coup, est-ce un album négligeable ? Pas forcément, car heureusement il y a Laureline ! Elle apparaît en effet dès cette première histoire, qui révèle ainsi son origine surprenante... pour sauver Valérian, déjà ! Et peut-être même aussi le destin de la série naissante, grâce aux retours du courrier des lecteurs de Pilote, qui voulaient en savoir plus sur cette héroïne hors-normes pour l’époque, et espéraient donc de nouveaux épisodes.



Au final certainement pas un album à recommander pour commencer la série, ce serait, je pense, décevant pour un nouveau lecteur. Par contre c’est une lecture agréable pour ceux à qui elle est déjà familière, qui trouveront forcément sympathique et émouvant de découvrir la naissance de Valérian et Laureline, leurs copains d’enfance spatio-temporels.

Ma note : 8/10 (6/10 pour ceux qui ne connaissent pas la série)

[gau]

Très bonne BD, film médiocre mais qui a le mérite d'exister 

[Soliris]

Ton astérisque sur le repompage de Star Wars m'intéresse. Je connais peu les deux licences, est-ce que tu pourras en dire plus sur ce détail ?
Et pour gau, y'a Alain Chabat dans le film, comment peux-tu prétendre que celui-ci est médiocre ??!!

[tilou]

l'incomparable traie de Jean Claude Mézière tellement propice a l'évasion 
au même titre que Franquin il restera un maitre dans son domaine

[Cormano]

Ton astérisque sur le repompage de Star Wars m'intéresse. Je connais peu les deux licences, est-ce que tu pourras en dire plus sur ce détail ?
Et pour gau, y'a Alain Chabat dans le film, comment peux-tu prétendre que celui-ci est médiocre ??!!

Le film, quel film ?

Pour la repompe de Star Wars, j'en parle dans la 2ème partie que je viens d'ajouter :

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L'ORIGINE DE VALERIAN
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Pierre Christin (scénar) et Jean-Claude Mézières (dessin) sont nés en 1938 et se connaissent depuis l’enfance. Ils ont grandi dans une France très archaïque, surtout par rapport aux States où tout bougeait et qui les faisaient rêver ! Dans les années 60 ils ont réalisé ce rêve et sont partis vivre aux Etats-Unis en y exerçant des petits boulots variés. On peut dire que c’est là, dans les grands espaces et avec le futur à portée de main, que Valérian est né au fond d’eux.



Mézières et Christin

Le magazine Pilote, dans lequel ils œuvraient à leur retour des US, leur donna la chance de publier leur propre truc sur thème SF, un genre que R. Goscinny (fondateur et rédac' chef de Pilote) n’appréciait pas plus que ça, mais qu’il souhaitait offrir aux lecteurs pour compléter l’offre du mag'.

Suite à la parution dans le journal d’une première aventure datant de 1967, «Les mauvais rêves», Dargaud édita en 1970 le premier véritable album de la série, «La cité des eaux mouvantes», qui marquait une nette évolution par rapport au premier jet et apportait son véritable style à la série. Le vaisseau de Valerian décolla enfin en direction de belles aventures !



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LUCAS, PLAGIEUR OU PAS?
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Vous jugerez par vous-mêmes. Quoiqu’il en soit c’est l’avis de Mézières, pris sur Allociné :

J'ai écrit à George Lucas mais il ne m'a jamais répondu. (...) Après, je ne suis pas là pour distribuer les bons points. Star Wars a fait évoluer le space-opera et tant mieux.

Au fil des années, la série des Valérian a inspiré plusieurs auteurs et réalisateurs de science-fiction. Mais il y en a un, en particulier, qui semble avoir emprunté davantage d’idées que les autres : Georges Lucas avec sa saga Star Wars. Comment avez-vous réagi à l’époque ?

Jean-Claude Mézières : Au début, j’étais surpris en me disant que c’était extraordinaire puisque c’était vraiment l’esprit de Valérian. Et ensuite j’ai réalisé qu’outre certaines anecdotes au niveau du scénario, il y avait des détails graphiques qui avaient été repris.

Par exemple, lorsque Laureline est en bikini doré, il est évident que je n’ai pas inventé les bikinis dorés. Mais lorsque celle-ci se bat sur le pont d’un navire découvert au-dessus du désert, comme dans Le Retour du Jedi, alors il y a tout de même beaucoup de similitudes.

Idem dans notre second album, L’Empire des mille planètes, lorsque les Connaisseurs relèvent leur casque pour montrer leur visage brûlé, ça renvoie à l’épisode où le personnage met son casque pour cacher son visage brûlé. Moi, j’ai fait un petit comparatif et les gens décident ensuite si c’est une rencontre ou un emprunt. Chacun juge comme il veut et basta.

Un article intéressant sur le sujet, sur France TV info :
https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/star-wars/star-wars-a-t-il-tout-pique-a-la-bd-francaise-le-faux-proces-de-george-lucas_1223825.html

A compléter...

[Cormano]

l'incomparable traie de Jean Claude Mézière tellement propice a l'évasion 
au même titre que Franquin il restera un maitre dans son domaine

Mézières vénérait d'ailleurs le travail de Franquin En tout cas il y a eu de sacrés talents dans cette école franco-belge ! (y en a d'ailleurs peut-être encore mais il y a longtemps que je ne suis plus l'actu BD)

[François]

Jamais été [Fan de] et ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé : une dizaine d'albums à mon actif, la plupart lus et relus, mais rien à faire, je suis toujours resté "en dehors" de l'univers de Valérian. Autant pour le dessin j'accrochais, autant la partie scénaristique avait le don de m'ennuyer plus qu'autre chose, comme si les histoires avaient été écrites dans une langue étrangère que je n'avais pas envie d'apprendre...   

Je n'avais pas réalisé que l'impact de Valerian sur Star Wars était à ce point : clair que les similitudes sont plus que troublantes 

[Cormano]

Une vignette caustique de Mézières qui résume ce qu'il en pense :





Après, les œuvres de toutes les formes d'Art sont souvent faites d'emprunts plus ou moins significatifs à d'autres artistes. C'est le cas de la série Valérian elle-même, qui doit beaucoup aussi à ce qui a été fait avant, en littérature ou en comics.

[Schmurz]

Perso bon souvenir du dessin animé 

[Elgregou]

Une bonne BD qui part sur de très bonnes bases et fait voyager, en laissant de surcroit l'interprétation de beaucoup de conclusions à la charge des lecteurs : un parti pris surprenant mais qui est typique des BD des années 70-80 (pensez à La quête de l'Oiseau du temps).

Hélas, les auteurs se sont complètement perdus à mi-chemin. Dès lors que Valérian et Laureline se retrouvent "sans emploi", les trames sont décousues, stupides, sans but aucun et percluses de Deus Ex Machina et autres incongruités. Les derniers volumes (avec les sortes de pierres vivantes) font sans doute partie des plus mauvaises choses que j'ai lues.

Je trouve que l'aura de cette BD est très largement surfaite. La science-fiction était certes un thème original dans le monde de la BD il y a plusieurs décennies, mais on trouve maintenant bien mieux et plus travaillé.

(Par contre, je n'ai rien à dire sur les graphismes, souvent magnifiques).

[Cormano]

Une bonne BD qui part sur de très bonnes bases et fait voyager, en laissant de surcroit l'interprétation de beaucoup de conclusions à la charge des lecteurs : un parti pris surprenant mais qui est typique des BD des années 70-80 (pensez à La quête de l'Oiseau du temps).

Hélas, les auteurs se sont complètement perdus à mi-chemin. Dès lors que Valérian et Laureline se retrouvent "sans emploi", les trames sont décousues, stupides, sans but aucun et percluses de Deus Ex Machina et autres incongruités. Les derniers volumes (avec les sortes de pierres vivantes) font sans doute partie des plus mauvaises choses que j'ai lues.

J'ai déjà vu ce genre de retour, hélas, ça ne me rassure pas pour la suite... Enfant, je n'ai connu que les premiers tomes, jusqu'à "Sur les Terres truquées", et ça m'avait laissé un bon souvenir. Maintenant que j'ai recommencé la série depuis ses débuts je me régale, en voyant l'évolution au fil des albums. Je viens de terminer "Bienvenue sur Aflolol" (lol), qui était mon préféré et que je trouve toujours aussi génial. Enfin, on verra bien, j'achète les tomes de l'intégrale au fur et à mesure, si ça devient trop chiant je laisserai tomber à regret.

Je trouve que l'aura de cette BD est très largement surfaite. La science-fiction était certes un thème original dans le monde de la BD il y a plusieurs décennies, mais on trouve maintenant bien mieux et plus travaillé.

(Par contre, je n'ai rien à dire sur les graphismes, souvent magnifiques).

Je trouve plutôt qu'au contraire cette série n'a pas été reconnue à sa mesure, ça n'a jamais été un carton commercial ni un truc à la mode, c'était juste une BD Franco-Belge parmi tant d'autres, et c'est vrai qu'il y avait une sacrée concurrence à l'époque.

Mais je trouve bizarre, surtout pour les franchouillards chauvins que nous sommes, qu'elle n'ait pas été mise plus en avant, tant elle était novatrice dans beaucoup de domaines. On parle d'une BD plus vieille que moi quand même ! Y avait quoi avant 70 en BD de S-F ? Pas seulement chez nous mais même chez les américains avec leur super-héros con-cons ? Rien que le personnage féminin de Laureline est avant-gardiste dans son traitement, de même que les thèmes de société, l'écologie... Mais surtout il y a l'identité graphique qu'a réalisé Mézières, c'est pas pour rien que, plagiat ou pas, on retrouvera cette vision S-F des années plus tard dans SW, qui allait pratiquement redéfinir le genre à lui "seul". (en réalité SW c'est pas de la SF, mais on s'en fout de la sémantique)

"mais on trouve maintenant bien mieux et plus travaillé." -> à part Moebius ou Druillet que je connais déjà, si tu as des conseils ils sont les bienvenus J'avoue que je n'ai pratiquement plus suivi l'actu BD depuis les années 90, donc je ne suis plus trop à la page (lol). Mais un truc que j'aime bien dans Valérian, c'est que ça garde un côté "BD pour enfant", qui me semble-t-il s'est un peu perdu par la suite.

[Cormano]

Allez zou, première critique d’album :

0 - Les Mauvais Rêves
1967 / Pilote



Cet épisode signe la naissance de la série, mais n’a pas été publié en album initialement, entre autre car il ne possède que 30 pages contre les 48 standards. C’est donc en format « à suivre » dans le journal Pilote, que les lecteurs l’ont découvert.

Le synopsis (cf wikipedia):
Galaxity, la Terre du xxive siècle, est une société de loisirs : hormis les technocrates qui assurent les tâches vitales, et les agents spatio-temporels qui veillent à la sécurité de ce monde, chacun passe son temps à rêver en réalité virtuelle. Xombul, le chef du service des Rêves, sabote tout le système et s'enfuit dans le temps : son but est de remplacer Galaxity « décadente » par un empire néo-médiéval et guerrier, qui « régénérerait » la race humaine.
Valérian, envoyé à sa poursuite, se retrouve en l'An Mil, où Xombul convoite les secrets magiques de l'enchanteur Albéric le Vieil.



L’objectif de Christin et Mézières avec ce premier essai était avant tout de jeter les bases d’une série, qu’ils développeraient véritablement plus tard si les retours positifs des lecteurs leur permettront d’envisager une suite. L’histoire est plutôt courte donc, et si « tout est déjà présent », on est plus proche d’une ébauche que d’une œuvre accomplie.

Rien n’est vraiment approfondi, en quelques pages la présentation de l’univers est expédiée, le scénario est simpliste et le format serré de 30 pages impose un rythme un peu chaotique. Le ton est déjà celui de l’aventure et de l’humour, mais il est plus enfantin que par la suite, plus proche d’un Peyo que de Giraud pour situer.

Côté dessin, si le trait de Mézières est déjà agréable, et qu’on perçoit son imagination et son goût pour créer des lieux et créatures étranges, on est loin des planches majestueuses qu’il publiera dès les albums suivants. Lui-même a d’ailleurs avoué qu’il était terrorisé de devoir créer tout un univers futuriste, et que le fait que cette première aventure se déroule majoritairement au moyen-âge l’arrangeait bien !

Du coup, est-ce un album négligeable ? Pas forcément, car heureusement il y a Laureline ! Elle apparaît en effet dès cette première histoire, qui révèle ainsi son origine surprenante... pour sauver Valérian, déjà ! Et peut-être même aussi le destin de la série naissante, grâce aux retours du courrier des lecteurs de Pilote, qui voulaient en savoir plus sur cette héroïne hors-normes pour l’époque, et espéraient donc de nouveaux épisodes.



Au final certainement pas un album à recommander pour commencer la série, ce serait, je pense, décevant pour un nouveau lecteur. Par contre c’est une lecture agréable pour ceux à qui elle est déjà familière, qui trouveront forcément sympathique et émouvant de découvrir la naissance de Valérian et Laureline, leurs copains d’enfance spatio-temporels.

Ma note : 8/10 (6/10 pour ceux qui ne connaissent pas la série)

[Vortex]

Merci pour ce topic ! 
Je ne connaissais pas cette BD, tu m'as donné envie d'acheter des tomes   

[Cormano]

Ah ben content d'avoir piqué ta curiosité :) Si tu veux tenter le coup, je te conseillerais de commencer par "Bienvenue sur Aflolol". Il fait partie des premiers albums (1972), mais il est bien représentatif de la série, avec son côté space opéra, son humour, et sa critique allégorique de notre société. Et surtout il est très réussi, le scénario est chouette, tous les éléments fonctionnent bien et les dessins sont superbes ! Un must pour moi.

[Vortex]

Donc pas besoin de commencer par le tome 0 ?

Je viens de regarder sur Rakuten & co, la cote de ces BD est assez soutenue.

[epc35]

Tu peux commencer par n'importe quel tome si c'est pour gouter.

Sinon, évidemment le 1er tome est la ou commence l'histoire. Le tome 0 étant sorti après, je trouve même que ca gache de le lire en 1er.

Les 1ers tomes sont les mieux, jusqu'au 10eme album, après la série tourne en rond pour une raison simple, la série est basée sur le voyage temporel et la fin du monde était prévu en 1986, ce qui paraissait loin en 1967, date de sortie du 1er album, mais une fois arrivé la, il a fallu expliquer que non, c'était pas la fin du monde, et après on s'emmele

Et je suis pas d'accord qu'il y a forcement mieux depuis comme série SF.

[Cormano]

Nouvelle critique:

1 - La cité des eaux mouvantes
1970 / Dargaud (1968 / Pilote)



Après avoir été publié en épisodes dans les pages de « Pilote », c’est le premier titre de la série à voir le jour en album en 1970. Une sorte de « vrai départ » de celle-ci. Enfin presque, puisque l’exploration de mondes lointains devra encore attendre le tome successif.

En effet, comme dans « Les mauvais rêves » qui précède cette histoire, l’action se déroule principalement sur la Terre et dans le passé, puisqu’ici c’est à New-York que nous atterrissons, en 1986. Mais il y a néanmoins une importante différence : lorsque Christin invente cette histoire en 1968,1986 est son futur, ce qui crée une dystopie. Celle-ci aura d’ailleurs des répercussions des années plus tard dans la série, lorsque ce futur inventé sera en contradiction avec notre vrai passé et donc celui de Valérian, mais ceci une autre histoire...

Quoi qu’il en soit, ce monde de 1986 n’est pas accueillant : une catastrophe écologique causée par les terriens (86, catastrophe écolo, Christin a eu une prémonition 18 ans plus tôt) a créé un cataclysme météorologique qui porte à la destruction de la planète. Le niveau des mers monte inexorablement, les tremblements de terre, raz-de marée et autres éruptions volcaniques en ont fait un enfer pour les hommes. Les autorités ont lâché l’affaire, tout le monde est en fuite ou essaie de profiter de la situation. C’est le cas de Xombul, à nouveau le méchant de cette histoire, qui s’est télé-transporté à cette époque dans le but de conquérir le monde par ses moyens machiavéliques, que notre bon Valérian va devoir rechercher pour éviter une catastrophe encore pire que  la fin du monde !

Le contexte est très intéressant et bigrement avant-gardiste, puisqu’il s’agit, dès 1968, d’une vision moderne de ce qu’on appelle communément aujourd'hui le genre « post-apocalyptique». En tout cas c’est prétexte à de superbes environnements, comme cette New-York inondée, envahie de plantes tropicales et de gangs qui agissent impunément pour la piller. Ou encore des paysages de western, dans lesquelles Mézières a pu se faire plaisir en piochant dans ses souvenirs, ayant réellement été cow-boy dans l'Utah quelques années plus tôt. Son style dans cet album s’est affirmé, et de nombreuses planches sont déjà superbes.



Cet univers dans lequel se déchaînent les éléments est forcément propice à l’action, le scénario n’en manque pas et il est dense en évènements. A ce sujet il existe deux versions de cette aventure : la version intégrale des 56 planches publiées originellement dans Pilote, et celle de l’album de 1970, réduite aux 48 planches standards suite à des coupes des auteurs. C’est cette dernière que j’avais lu dans ma jeunesse, et je dois dire qu’elle garde ma préférence. Alors que « Les mauvais rêves » était trop court, cette version intégrale de « La cité des eaux mouvantes » me paraît un poil trop longue, et plus adaptée dans son rythme pour une diffusion épisodique.

Il s’agit en tout cas d’un album-clef de qualité à posséder pour tout fan, qui est à la fois le premier album de la série et qui décrit la fin d’un monde, sur lequel naîtra celui de Valérian des années plus tard.

Ma note : 8/10

Pour l'anecdote, deux personnalités ont inspiré des personnages présents dans cette aventure :


Sun Ra, jazzman « cosmique » des années 60/70, en rôle de chef de gang flûtiste, rebaptisé Sun Rae.


Jerry Lewis, dans le rôle du savant excentrique, le Pr Schroeder.

[tilou]

de la vrai BD a l'ancienne avec du dessin pur et dur !
moi ca me manque les auteurs qui travaille sur du papier avec des crayons et de l'encre 
j'arrive plus a trouver cette fusion presque charnelle avec les planches d'antan, 
on est loin du synthétisme des palettes graphiques d'aujourd'hui 

au fait savez vous que mr Mézière avait fait le design des vaisseaux du 5eme élément  ?

[Cormano]

Pareil, c'est un peu comme l'argentique face au digital en photo, les dessins des BD d'autrefois avaient plus de charme, et ne laissaient que peu de place à l'erreur, alors qu'aujourd'hui on peut retoucher à l'infini...

D'ailleurs en parlant de ça, un petit hommage à Évelyne Tranlé, la sœur de J-C Mézières, qui s'est occupée de mettre en couleur tous les albums de la série ainsi que certains Astérix, Blueberry, Philémon, ... Une dame modeste et charmante, qui est toujours restée fidèle aux techniques traditionnelles et a contribué par son travail, en osmose avec son frère, à la création graphique de l'univers de Valérian.




au fait savez vous que mr Mézière avait fait le design des vaisseaux du 5eme élément  ?
-> Ouaip, il a pas mal participé à la création visuelle de l'univers du film. Les taxis volants n'étaient pas prévus dans le film au départ mais ont été intégrés au scénario suite à ses croquis présentés à Besson

[Vortex]

Question de noob : ça existe toujours des revues de BD qui publient des épisodes de différents auteurs mensuellement , comme Pilote auparavant ?

[tilou]

c'est dingue la colorisation a la gouache (impensable aujourd'hui )
ca demande plus de  maitrise que le dessin en général vraiment impressionnant !!!

Question de noob : ça existe toujours des revues de BD qui publient des épisodes de différents auteurs mensuellement , comme Pilote auparavant 

oui spirou je le lis depuis plus de 40 ans
sinon pilote reviens de temps en temps en hors série d'ailleurs un scan de celui spécial valérian 

[Schmurz]

Spirou mag est comme l'ancien lanfeust magazine ?

[Cormano]

2 - L'Empire des Milles Planètes
1971 / Dargaud



"l'Empire des Milles Planètes", paru en 1971, est un album incontournable pour deux raisons : c’est le premier de la série à proposer véritablement le voyage dans l’espace vers d’autres civilisations, et c’est celui qui interroge le plus par son côté « précurseur de Star Wars », qui créera d’ailleurs quelques polémiques.

Mais à part ça c’est aussi un scénario bien construit, dans lequel nos agents vont être envoyés explorer la lointaine «Syrte la magnifique», capitale de l’Empire des mille planètes, pour vérifier si elle peut être une potentielle menace pour la Terre… Qui sont donc ces étranges "connaisseurs " qui dirigent en sous-main la planète, et quel est leur dessein ? À Valérian et Laureline de le découvrir et d'agir en conséquence.



C’est au rythme d’une enquête d’espionnage matinée d’action que l’on vit cette aventure propice au dépaysement, avec le premier univers extra-terrestre imaginé au sens littéral par Mézières, qui nous offre de superbes planches colorées et un exotisme cosmique imaginatif et innovateur. C’est aussi la première fois qu’il dessina autant de vaisseaux, les combats spatiaux étant à l’honneur de cet album qui a tout d’un véritable Space Opera.

Cet opus de qualité est un de mes préférés de la série, il fait tout très bien et est indispensable pour son côté fondateur.

Ma note : 9/10

PS : Sans revenir sur le débat de l’inspiration de Star Wars, plus étonnamment je me suis surpris à trouver dans cet album, ainsi que dans « Les Héros de l'Équinoxe », des similitudes avec celui de Thorgal, « Les trois vieillards du pays d'Aran », de Van Hamme / Rosinski. Décidément, consciemment ou pas, beaucoup de monde a été inspiré par Valérian !