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[TEST] Ganryu 2 (Switch)

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Message par kurush Jeu 30 Mar 2023 - 15:29

Ganryu 2 (Switch) 07.10.22

Suite d’un jeu paru en arcade en 1999 (uniquement sur MVS), Ganryu 2 est sorti sur à peu près toutes les plateformes en avril 2022. PixelHeart a récupéré la licence de Visco, le développement ayant été confié à Storybird Studio.

Cet action-platformer old school prend place dans un Japon féodal idéalisé et fantastique au beau milieu du XVIIème siècle. Il s’inspire fortement de l’histoire vraie de Miyamoto Musashi, un homme aux mille talents : maître bushi, calligraphe, peintre, philosophe, gouverneur mais aussi et surtout le plus célèbre escrimeur de l'histoire du pays. Ses fameuses aventures font partie de l’imaginaire collectif nippon et ont par exemple été relatées dans de nombreux livres (dont « La pierre et le sabre » d’Eiji Yoshikawa), des manga (« Vagabond » de Takehiko Inoue), etc.

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Après avoir achevé Kojiro dans le premier opus, Musashi est perturbé en pleine séance de méditation par l’esprit de son adversaire défunt. Ce dernier a pactisé avec les démons pour vaincre la mort et prendre sa revanche sur son ennemi juré. Il vous somme de vous rendre immédiatement sur l'île de Ganryû-jima pour le confronter et le renvoyer à ses chères études une bonne fois pour toute, avant qu’il ne mette définitivement le Japon à feu et à sang…

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Votre quête va vous mener du Nord au Sud du Japon, lors de 5 stages divisés en 2 parties distinctes (des ‘’actes’’, ponctués d’un mid boss et d’un boss) à travers les saisons (les 3 premiers stages correspondant respectivement à l’été, à l’automne et à l’hiver). Vous aurez ainsi l’occasion de parcourir (dans l’ordre) Hokkaido, Edo, Kyoto, Shikoku avant de pénétrer dans le repère de Kojiro, l’île de Ganryû.

En bon ninja, Musashi dispose d’une panoplie de mouvements très étoffée, représentée par 4 boutons principaux : saut, double-saut et wall jumps (B) ; enchainements de coups de katana (X) ; lancer de kunai simples ou spéciaux (Y) : dash et dash aérien (A). Il était à l’origine impossible de remapper les boutons mais un patch est rapidement venu corriger cette anomalie. Le grappin a purement et simplement disparu, mais on s’en accommode bien volontiers. Une barre d’énergie (beaucoup trop longue à remplir !) vous donne accès à 4 magies différentes qui correspondent à des sorts de soin, d’attaque ou de défense : « Feu Puissant », « Soleil Régénérant » (de loin le plus utile puisque vous redonne tous vos points de vie !), « Imprégnation de Foudre » et « Vent Protecteur ». A noter que vous ne pourrez contrôler que ce bon vieux Musashi, Suzume (l’autre perso du premier opus) répondant aux abonnés absents…

La rigidité du gameplay vous demandera certainement un petit temps d’adaptation. Notamment ces foutus wall-jumps qui sont compliqués à réaliser… Moins que dans Super Metroid cela étant ! En pressant 2 fois la direction, vous passerez de la marche à la course, l’animation de Musashi en phase de run étant particulièrement classieuse. D’une manière générale, les animations sont d’assez bonne facture…

Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de la direction artistique, inégale voire douteuse. L’aspect ‘’flash’’ pourra rebuter, on est à des années-lumière d’un pixel art travaillé à l’ancienne ! Le choix des couleurs manque singulièrement de bon goût, avec des teintes pastel qui font un peu tâche. Le chara design se révèle peu inspiré, avec des mobs de base (ninja, samurai, oni, etc) qui peinent à se renouveler et des boss déjà vus et revus… Pire, le perso principal fait dans le grotesque, affublé d’un kimono rose fuchsia ! Les environnements minimalistes alternent le bon (stage 1 avec des torii et des maisons aux toits de chaume dans une forêt sombre) voire le très bon (stage 2 et ses champs de blé au soleil couchant façon Samurai Spirits II) avec des niveaux à l’esthétique beaucoup plus hasardeuse. Par exemple, celui prenant place à Shikoku dans un biotope organique à la Alien que je trouve carrément hors-sujet ! Celui à Kyoto affiche des arrière-plans désespérément vides, d’une banalité confondante… L’ultime stage sous une nuit pluvieuse à la pleine lune vient un peu relever un niveau global peu flatteur…

Ganryu 2 a le bon goût de proposer différentes phases de gameplay, même si le côté action-platfomer (influencé par Shinobi III, Shadow Dancer ou encore Ninja Spirit) constitue le cœur de l’aventure et prend le dessus. 2 phases en chariot (à la manière de Donkey Kong Country) sont présentes dans les premier et dernier stages. Et une phase de shmup (assez peu inspirée d’ailleurs) vient se glisser dans la deuxième partie du 2ème stage. Ces phases ont le mérite d’apporter un peu de variété même si en définitive elles font un peu office de gadget à mon sens…

L’adage « Prudence est mère de sûreté » prend tout son sens dans Ganryu 2. Même si la sensation de fondre à la vitesse de l’éclair sur les ennemis qui se dressent devant vous en les tranchant à l’aide de votre katana s’avère franchement grisante, vous apprendre vite à vos dépends qu’elle se soldera irrémédiablement par un échec. En effet, le jeu vous invite à avancer pas à pas, les ennemis ayant une fâcheuse tendance à apparaitre de façon inopinée. Il vous faudra apprendre à connaitre et à anticiper les emplacements des ennemis, user et abuser des kunai (en quantité limitée) et du dash aérien pour déjouer les nombreux pièges. Le level design fait preuve d’une bonne maîtrise et alterne des passages horizontaux et verticaux. On pourra malgré tout déplorer des errements assez inexplicables, notamment des sauts de la foi trop nombreux et frustrants qui interpellent…

Techniquement, cette version Switch est totalement à la ramasse, malgré une MAJ principale proposée un mois après la sortie du jeu : effets de tearing quand le scrolling défile, nombreux bugs mais surtout des chutes de frame rate inexplicables… Cette dernière est venue corriger certains défauts mais je vous déconseille fortement l’achat de la version Switch, privilégiez une acquisition sur les autres consoles ou sur PC ! Le jeu était tellement peu stable à sa sortie (je l’ai pris début mai si ma mémoire est bonne) que j’ai préféré le mettre en suspens, le temps que les différentes MAJ ternissent un peu moins l’expérience de jeu… C’est limite du foutage de gueule de la part des développeurs et ça sent le jeu fini à l’eau de boudin, CARTON ROUGE !!!

Au travers des quelques photos, vous trouverez ci-dessous le déroulement complet du jeu :

Stage 1 : Hokkaido (Actes 1 & 2)

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Stage 2 : Edo (Actes 1 & 2)

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Stage 3 : Kyoto (Actes 1 & 2)

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Stage 4 : Shikoku (Actes 1 & 2)

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Stage 5 : Ganryû-Jima (Actes 1 & 2)

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La qualité de l’OST mérite d’être soulignée, avec des compositions mêlant habilement des sonorités traditionnelles nippones et d’autres beaucoup plus modernes. Rythmées, stylées, classieuses, les musiquent apportent un certain cachet au jeu et soulignent à merveille la tension permanente à l’écran ! Pas grand-chose à signaler concernant les bruitages.

Venons-en maintenant à la difficulté du soft, qui risque de décourager bon nombre de joueurs, même les plus stakhanovistes d’entre vous... Un patch est venu recalibrer la difficulté (plus de checkpoints, items de santé plus fréquents, etc) mais cette dernière reste malgré tout dans le haut du panier. Déjà, le système de magie est trop bancal puisque la barre d'énergie nécessaire pour lancer vos sorts met une éternité à se remplir, si bien que vous ne l'utiliserez pas plus d'une fois par stage. Il existe un seul et unique niveau de difficulté, impossible de basculer le jeu en easy ou en hard (ouf pour ce dernier !). Vous débutez avec 5 points de vie et vous augmentez votre barre de santé en récupérant certains items. Seul problème, si vous cramez un continue, vous repartez avec votre barre de vie standard, ce qui vous oblige donc à 1-cc le jeu pour ne pas trop galérer contre le boss final, une hérésie !!! De même, si les continues sont infinis, les vies sont en quantité restreinte. Il est possible d’en récupérer régulièrement (2-3 par stage) dans des passages secrets qu’il sera impératif de dénicher, pour faire également le plein de kunai, items de soin, ou autres collectibles, comme des cartes Hanafuda par exemple (un clin d’œil à Nintendo ?) ou bien des manekineko/tanuki qui font grimper votre high score… Pourtant, si vous avez le malheur de perdre toutes vos vies disons à la fin de l’acte 2 d’un niveau, vous devrez vous retaper l’intégralité du niveau… Rageant sachant qu’ils sont pour la plupart très longs !!!

Une run complète en ligne droite vous occupera une bonne heure mais comptez bien 5 à 10h pour plier le jeu. Si les 3 premiers stages vous donneront du fil à retordre (le ton est donné dès le premier niveau), le pic de difficulté explose à partir du stage 4. D’ailleurs, les développeurs ont tellement étiré les 2 derniers niveaux qu’ils occupent au bas mot les deux tiers de l’aventure. Ils sont juste horribles de difficulté et vous obligent à tout apprendre par cœur et faire preuve de beaucoup de skill, notamment lors des nombreuses phases de plateformes et d’acrobaties en tout genre. Le comble étant atteint lors d’une phase dans laquelle vous devez abuser des wall jumps en rebondissant contre des rondins de bois ornés de pics. Cette phase est tellement frustrante que j’ai préféré regarder un longplay et utiliser un ‘’glitch’’ qui vous permet carrément de passer au-dessus du décor…

Si le boss du 4ème stage ne vous opposera pas une grosse résistance (une énorme araignée aux patterns assez prévisibles) et constitue un moment de répit plus qu’apprécié, il est en toute autre concernant le boss final et ses différentes formes. Abominablement long et difficile, il me rappelle un peu celui de la série des Ghouls 'n Ghosts… en beaucoup plus corsé ! N’hésitez pas à ‘’tricher’’ dans les derniers passages de l’acte 2 du 5ème stage : il est par exemple possible vers la toute fin du jeu de dénicher 2 vies consécutives. Laissez-vous alors tomber dans le vide pour recommencer cette section autant que possible afin d’engranger un paquet de vies en un rien de temps ! Indispensable pour venir à bout du boss final en apprenant ses nombreux patterns scriptés et ses enchainements par cœur. Du pur die and retry… L’apprentissage par l’erreur poussé à son paroxysme !!!

Le premier Ganryu n’avait pas laissé un souvenir impérissable lors de sa sortie très tardive, c’est le moins que l’on puisse dire... Trop léger techniquement et à l’intérêt très limité, il n’avait même pas eu l’honneur d’une version AES… Malheureusement, si sa suite s’avère un peu plus ambitieuse, elle ne restera pas non plus dans les annales… La faute à une esthétique flash d’assez mauvais goût, une difficulté abusive fort mal calibrée et des chutes de frame rate intempestives qui ternissent l’expérience globale et laissent un arrière-goût amer dans la bouche. C’est dommage car les sensations manettes en main sont excellentes, nul doute que vous prendrez du plaisir à défourailler à tout va une fois les aptitudes de Musashi un tant soit peu maîtrisées ! L’impression de puissance qui se dégage du perso se révèle assez jouissive au bout de quelques heures…

Un jeu exigeant qui vous demandera pas mal d’investissement personnel et de persévérance, dans lequel la frustration (récurrente) laisse parfois la place à de grands moments de satisfaction, quand vous réussissez à venir à bout d’un boss récalcitrant ou d’un passage qui vous semblait impossible. Ganryu 2 reste un très bon défouloir mais à réserver aux joueurs chevronnés et avertis… Mais aussi un peu masochistes sur les bords !

Ma note : 13/20

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kurush
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